FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 08 Juil 2014, 00:16

« L’ennemi du FN n’est plus le juif mais le Français musulman » Joseph Confavreux et Marine Turchi 06/07

Dans une histoire très documentée du Front national, la chercheuse Valérie Igounet démontre la tension permanente entre la volonté de Marine Le Pen de normaliser le parti et sa nécessité de composer avec les racines du parti. Elle met en évidence le « maquillage » mis en place par la présidente du FN.

Historienne, chercheuse associée à l’institut d’histoire du temps présent (CNRS), spécialiste de l’extrême droite et du négationnisme, Valérie Igounet publie aux Éditions du Seuil une histoire extrêmement documentée du Front national depuis sa création en 1972 jusqu’à l’arrivée à sa tête de Marine Le Pen, en 2011.

De ce travail de dix-huit mois, elle retire un grand nombre de documents inédits et des entretiens fouillés avec d’anciens responsables du FN, dont Jean-Marie Le Pen. Loin de l’idée d’un « nouveau parti », Valérie Igounet démontre que « le Front national de 2014 est un parti d’extrême droite », « prolongement de son prédécesseur », dont l’histoire « commence à l'automne 1972 et se poursuit aujourd’hui ». Si de nouvelles thématiques apparaissent et si Marine Le Pen a opéré plusieurs changements de forme, la chercheuse montre que le FN n’a pas varié sur les fondamentaux.

Elle détaille à Mediapart cette tension permanente entre la volonté de la présidente du FN de normaliser le parti et la nécessité de composer avec les racines du FN, sa frange historique. « Ce qu’affiche Marine Le Pen et son équipe peut être assimilé à un vernis qui se craquelle régulièrement », explique-t-elle. Dernier épisode en date : la déclaration de Jean-Marie Le Pen sur la « fournée » et son entretien à l'hebdomadaire antisémite et pétainiste Rivarol, le 3 juillet.

Comment enquête-t-on, comme chercheur, sur le Front national ? Les responsables du FN acceptent-ils le travail et les codes de la recherche ?

Je considère mon travail comme complémentaire de celui des journalistes. Je voulais écrire un livre sur la période Jean-Marie Le Pen, c'est-à-dire celle s'étalant entre 1972 et 2011. J'ai eu accès à des documents écrits, internes et inédits. J'ai consulté les archives (nationales, de la préfecture de police de Paris et du ministère de l'intérieur). J'ai aussi conduit de nombreux entretiens, mais rencontré pour cela davantage les anciens responsables du FN que les actuels, même si le vice-président du parti et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, m'a accordé plusieurs entretiens et m'a donné accès à certains aspects des sessions de formation organisées par le FN. Marine Le Pen n'a pas voulu me rencontrer.

Était-ce un désintérêt de sa part ou la volonté de ne pas être confronté à l'histoire du FN ?

Elle a invoqué un manque de temps, mais je lui en ai fait la demande à plusieurs reprises et je pense donc qu'il ne s'agit pas du tout d'un désintérêt. Mon livre revient sur la genèse du FN et elle ne voulait certainement pas se retrouver face à une réalité qu'elle dément sur certains points.

Qu'avez-vous voulu montrer avec ce livre ?

En travaillant sur des archives internes et en recoupant avec des témoignages oraux, je n'ai pas écrit une histoire fondamentalement différente de ce que des journalistes avaient déjà pu dire, mais j'ai pu aboutir à une histoire plus précise et documentée. Par exemple, s'intéresser à la première période du FN permet de voir que l'équation entre l'immigration et le chômage ne date pas de 1978 et de l'action de François Duprat (numéro deux du FN dans ses premières années - ndlr), mais est présente dès le départ, comme le montrent certaines affiches. Cependant, la thématique n'a pas pris initialement.

L'étude des slogans, des affiches ou du graphisme permet parfois de comprendre ce qui ne se formule pas directement. On savait tous que le logo du FN était issu de la flamme du parti fasciste italien, le MSI. Mais j'ai pu montrer de manière irréfutable, en m'appuyant sur les archives, non seulement l'emprunt, mais aussi le fait que ce parti fasciste avait aidé financièrement certaines des premières campagnes du FN. C'est indéniable, même si Marine Le Pen a du mal à accepter cet héritage.

Vous reproduisez dans votre ouvrage les différents logos du FN. Que disent-ils du parti ?

C’est un travail graphique et idéologique en même temps : chaque renouvellement graphique de la flamme originelle traduit les évolutions du parti. La flamme agressive de l'époque Mégret (1989-1998), style “ fer de lance ” , a été controversée et n'est restée en place que quelques mois. L'actuelle, plus douce et féminine, correspond à l'image que veut donner Marine Le Pen du parti, même si elle a été introduite avant qu'elle ne prenne les rênes du FN.

Quel est le but de Jean-Marie Le Pen, lorsqu'il crée le FN en 1972 ? Il a d’abord créé une marque ?

Son objectif principal est de sortir l'extrême droite d’un état groupusculaire auquel elle est réduite depuis l'après-guerre et sa délégitimation liée à la Collaboration. Il veut pour cela créer un vrai parti politique qui assume les valeurs d'une droite « nationale, sociale et populaire ». Mais cela va prendre beaucoup de temps. Pendant les dix premières années, le FN est un groupe politique artisanal. Au siège, rue de Surène, l’électricité est fréquemment coupée. Quelques vrais militants conçoivent, impriment – parfois dans une baignoire ! – et collent des affiches jour et nuit, dont Jean-Marie Le Pen, qui est alors un réel politique, qui croit en ce qu’il fait. L’apport de l'héritage Lambert en 1976 va changer la donne et entacher l’histoire de ce qui n’est encore qu’un groupuscule et qui va devenir un parti politique.

Jean-Marie Le Pen avait-il la volonté d’accéder au pouvoir ? On entend souvent dire que, contrairement à sa fille, il n'a pas été dans une vraie stratégie de conquête du pouvoir. Est-ce une idée reçue ?

Ce n'est pas si simple que cela. Avant 1987 et sa sortie sur les camps d'extermination nazis comme « détail » de l'histoire, Jean-Marie Le Pen espère voir le FN parvenir au pouvoir, même s’il y a déjà eu de prétendus « dérapages ». À partir de 1987, il y a une dégringolade, il ne peut plus espérer devenir président de la République ; cet antisémitisme affiché étant incompatible avec le jeu politique. Tous les anciens cadres et responsables du FN soulignent cette rupture fondamentale dans l'histoire de leur parti.

Au début des années 1960, Jean-Marie Le Pen a créé la SERP, une « maison d'édition de disques pédagogiques » qui reproduit des discours et des chants venus de la collaboration et du nazisme, notamment un disque à la gloire du maréchal Pétain. Puis le catalogue s'élargit afin de revendiquer un certain éclectisme et sa société reproduit aussi bien des discours de Blum que de Hitler. Est-ce une stratégie de « dédiabolisation » avant l'heure ?

Cette manière d'avancer masqué est une stratégie inhérente au FN, depuis sa création. On la retrouve dans la rhétorique du parti, dans sa presse, ses programmes, dans les noms que l'on choisit pour ses diverses structures et instances (comme le « Rassemblement bleu marine »). Il y a toujours une manière d'édulcorer pour ne pas effrayer et attirer des électeurs venus, entre autres, de la droite classique.

Louis Aliot : « C'est l'antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous »

Ce qui dérange aujourd'hui, c'est l'antisémitisme, qui ne peut plus s'afficher, contrairement au rejet des musulmans. Est-il toutefois encore présent ?

On ne peut plus être un antisémite affiché au FN d'aujourd’hui. Les quelques personnes dont cet antisémitisme a été médiatisé ont été exclues, c’est incompatible officiellement avec la nouvelle ligne du parti. Mais quand on voit encore que Jean-Marie Le Pen choisit de s'expliquer dans Rivarol (le 3 juillet, ndlr), bien connu pour son histoire antisémite et négationniste, sur la « fournée » qu'il a promise à des personnalités juives, on peut douter que l'antisémitisme n'existe plus du tout au FN. Mais cette frange n'est pas majoritaire aujourd'hui dans le parti.

Les sorties de Jean-Marie Le Pen ne sont pas des « dérapages » comme on le lit souvent. Est-ce un partage des rôles, même tacite, entre les Le Pen pour remobiliser le cœur de l'électorat frontiste dans une période de normalisation ou bien est-ce que Marine Le Pen ne parvient pas à contrôler son père ?

Selon moi, c'est sans aucun doute la seconde hypothèse. Remobiliser l’électorat historique du FN, la vieille extrême droite antisémite issue de Vichy, correspondait à la stratégie antérieure du parti, et Jean-Marie Le Pen faisait ses échappées verbales entre autres pour cela. Désormais, le renouvellement générationnel s'est opéré et l'antisémitisme est rédhibitoire. Pour les responsables actuels, c'est une faute politique grave.

Le problème est de savoir jusqu'où Marine Le Pen peut se différencier de son père. S'il continue à creuser son sillon antisémite et qu'elle ne se démarque que timidement, elle risque de perdre cette respectabilité qu'elle conquiert depuis une dizaine d'années et lui risque de ne pas s'arrêter. Si elle est plus abrupte et condamne fermement, elle pourrait se mettre à dos celui qui a été président du FN pendant quarante ans et qui tient encore les rênes financières du parti...

Qui sont les radicaux aujourd’hui au FN ? Certains anciens du GUD, sans être encartés au FN, peuvent travailler pour Marine Le Pen ou occupent les postes clés de Jeanne, le micro-parti à son service. Parallèlement, on observe des tentatives d'entrisme de membres du mouvement d’Alain Soral ou d’identitaires.

Ils existent, mais on ne les affiche pas. Une partie, notamment les militants de l’Œuvre française, a été écartée du FN parce qu’ils étaient pro-Gollnisch et parce que leur idéologie ne rentrait plus dans ce qu’on peut appeler le « Marinisme ». Mais la mouvance de Soral est encore présente au Front national, je pense à Frédéric Chatillon notamment (ancien leader du GUD et conseiller officieux de Marine Le Pen - ndlr), régulièrement aux côtés de Marine Le Pen. On sait que c’est l'un de ses proches et l’imprimeur du Front national, mais il sait se tenir alors qu’un Alexandre Gabriac (conseiller régional du FN exclu en 2011 - ndlr) va poser en photo en faisant un salut nazi. Ce qu’affiche Marine Le Pen et son équipe peut être assimilé à un vernis qui se craquelle régulièrement.

Le Français musulman semble avoir remplacé le juif comme ennemi affiché au FN ?

Pour partir à la conquête de nouveaux électeurs, il faut abandonner l'antisémitisme. Louis Aliot me l’a explicité en des termes clairs et sans ambiguïté : « La dédiabolisation ne porte que sur l'antisémitisme. En distribuant des tracts dans la rue, le seul plafond de verre que je voyais, ce n'était pas l'immigration ni l'islam. D'autres sont pires que nous sur ces sujets-là. C'est l'antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous. Il n'y a que cela. À partir du moment où vous faites sauter ce verrou idéologique, vous libérez le reste. (…). Depuis que je la connais, Marine Le Pen est d'accord avec cela. Elle ne comprenait pas pourquoi et comment son père et les autres ne voyaient pas que c'était le verrou. Elle aussi avait une vie à l'extérieur, des amis qui étaient aux antipodes sur ces questions-là, des Le Gallou et autres. C'est la chose à faire sauter. »

Aussi, à la fin des années 2000, l’ennemi du FN n’est plus le juif mais le Français musulman. Le marqueur islamophobe supplante celui de l'antisémitisme. Le message est recontextualisé et peut être véhiculé par ces quelques mots : le danger islamiste s'oppose aux valeurs laïques prônées par notre pays et fondements de la République française. C'est également une façon de contourner la législation antiraciste : parler de l'islam est une manière de parler de l'immigration sans tomber sous le coup de la loi.

Au congrès de Tours, en 2011, où Marine Le Pen prend la présidence du FN, elle déclare assumer « tout l’héritage du FN » et prendre toute « l’histoire » du parti. Comment rendre compatible cette phrase avec sa stratégie de normalisation ?

Marine Le Pen n'a jamais voulu prendre toute l'histoire du parti. Il y a une contradiction importante entre ce qu'elle a dit et ce qu'elle fait. Mais elle n'assume pas véritablement, contrairement à d'autres partis de la droite radicale à l'échelle européenne, une rupture idéologique nette avec l'extrême droite issue des fascismes de la guerre. Le FN de Marine Le Pen surfe aujourd'hui sur un fil idéologique : il a besoin de s'allier avec la droite pour devenir un parti respectable et un parti de gouvernement, mais il a encore tendance à envoyer des signes extrêmes pour préserver un héritage et un certain type d'électorat.

Qu'est-ce qui, entre le FN de 1972 et celui de 2014, relève de la permanence et de la rupture, si l'on s'intéresse aux questions de fond et non aux précautions de forme ?

Il existe des permanences. Certains marqueurs perdurent notamment la thématique anti-immigrés. Le patronyme, Le Pen, représente aussi une forme de continuité rattachée à une histoire. Mais il y a une rupture nette et politique sur l'antisémitisme et le négationnisme et une rupture plus opportuniste sur le libéralisme. Même si Marine Le Pen n'irait pas, comme son père, faire l'éloge de Reagan, en matière économique, le FN s'adapte surtout aux régions dans lesquelles il évolue. Steeve Briois ne tient pas à Hénin-Beaumont le même discours que Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse. Dans le Nord-Pas-de-Calais, il mobilise avec le thème du social et affiche une critique du néolibéralisme. Dans le Sud-Est, l'immigration et l'insécurité sont, par exemple, des thématiques davantage développées. Ce qui est logique d'ailleurs.

Existe-t-il un FN du Sud-Est qui assume sa position à la droite de la droite et un FN du Nord et de l'Est qui serait plutôt sur un discours « ni droite, ni gauche » ?

Il y a des différences géographiques réelles. Pour ceux qui observent le FN, ce slogan « ni droite ni gauche » fait figure de maquillage si on regarde le discours développé dans le Sud-Est. Mais bien que sans pertinence politique, le slogan fonctionne. La réalité est celle d'une adaptation du FN à ses publics.

Marine Le Pen peut-elle durablement fédérer ces deux FN, l’un au discours gauchisant incarné par Florian Philippot ou Steeve Briois au Nord et à l'Est, l’autre que rien ne rattache à la gauche porté par Marion Maréchal-Le Pen dans le Sud-Est ?

C'est pour moi un équilibre très précaire. Je pense que la rentrée politique sera agitée pour le FN. Mais les cadres « marinistes » tiennent bien le parti. Il existe des clivages de fond, que ce soit avec le père ou avec la nièce, mais je ne crois pas que cela puisse entraîner aujourd'hui de nouvelles scissions. Les pro-Gollnisch et les historiques sont quasiment tous déjà partis ou sont décédés.

Quelles différences notez-vous entre la stratégie de « dédiabolisation » mise en place à l'époque par Bruno Mégret et celle mise en œuvre aujourd'hui par Marine Le Pen ?

Pratiquement aucune. La « dédiabolisation » a été mise en avant par Mégret dès 1989, en dépit de la dénégation des dirigeants actuels. Il faut souligner un aspect : comme élu, à Vitrolles, l'ancien secrétaire général du FN n'a pas suivi du tout cette stratégie de dédiabolisation qu'il prônait pour le parti, en agissant de manière brutale dans le domaine de la culture, ou en changeant les noms de rue. Mais à l'époque, les municipalités frontistes étaient des laboratoires autonomes. Aujourd'hui, il existe une osmose plus forte entre la politique nationale et locale. Les consignes sont édictées par le siège. Reste maintenant à regarder de près les municipalités FN et la politique que ses maires appliquent.

Le FN, qui n’avait plus de formations depuis la scission, a relancé son école de formation. Vous avez pu assister à ces sessions : qu'en avez-vous retenu ?

Je n'ai pu assister qu'à des moments bien ciblés de formation, et non à leur intégralité, mais je pense que cela aurait été pareil au sein d'autres partis. Après avoir rencontré des anciens formateurs de la période des années 1990, je ne constate pas de vrais changements dans la manière de guider et de « fabriquer » le bon militant frontiste. On insiste plus aujourd'hui sur la dimension sociale, mais les cibles, comme les journalistes par exemple, demeurent les mêmes, et certains slogans antérieurs sont même repris !

Le FN administre désormais 11 villes et a envoyé 23 élus au parlement européen, ce qui nécessite autant de collaborateurs ou directeurs de cabinet. N’a-t-il pas un problème de personnel expérimenté ?

Oui, mais c'est un problème récurrent. Ils sont en train de recruter à tout-va, mais vu l'augmentation de leur nombre d'élus, ils n'arrivent pas à trouver un entourage de qualité. Le FN va avoir beaucoup de mal, d'autant qu'ils manquent aussi d'idéologues, comme pouvaient l'être les Jean-Claude Martinez ou Bruno Mégret dans les années 1980-90. Aujourd'hui, le Front national exploite un contexte de crise général et la faiblesse des partis de gouvernement. Pour le parti d'extrême droite, l'enjeu des présidentielles de 2017 est de capitaliser sur son nom un vote d'adhésion.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 11 Juil 2014, 00:53

Dans le QG secret de Marine Le Pen MATHIAS DESTAL 27/06

Loin du siège officiel du FN à Nanterre, dans le très chic XVIe arrondissement de Paris, les hommes de la présidente préparent la bataille de 2017. Enquête sur la pépinière mariniste où se mêlent amitiés, stratégies politiques et business juteux.

Image

Un premier coup de Klaxon, un deuxième, un troisième... En ce joli jour de mai, la rue des Vignes est bloquée par une grosse berline stationnée en double file. Il faut une bonne poignée de secondes avant que la présidente du Front national ne s'en extirpe, précédée de son garde du corps. La circulation peut alors reprendre dans cette rue calme du très chic XVIe arrondissement de Paris. Marine Le Pen s'est engouffrée dans l'immeuble sis au numéro 27. Direction : des bureaux anonymes au rez-de-chaussée. Elle y restera quelques heures avant de repartir comme elle était venue.

Cette visite s'est déroulée, comme à chaque fois, hors agenda officiel. A l'abri des journalistes ; loin du château de Montretout et de son atmosphère irrespirable depuis que Jean-Marie Le Pen et sa benjamine se déchirent par tribunes, lettres ouvertes et interviews interposées. Loin, surtout, du Carré, le siège officiel du FN à Nanterre auquel la patronne, donc, fait des infidélités pour mener ses propres affaires, sans risque d'être perturbée par ceux qui ne rêvent que d'une chose : sa chute. D'autres, tels le vice-président du FN Florian Philippot ou son secrétaire général, Nicolas Bay – deux proches de la leader frontiste – fréquentent aussi l'endroit.

Et pour cause. C'est ici, depuis près d'un an, que s'organise la bataille en vue de l'élection suprême. Ici, dans ce local de 200 m2 environ, rénové à l'été 2013, que Le Pen fille pose, pierre après pierre, les fondations de sa forteresse. Sans tambour ni trompette, Frédéric Chatillon, Axel Loustau, Christophe Boucher, Minh Tran Long ou Halvard Couasnon ont mis la main à la poche, installé ordinateurs et photocopieurs dernier cri. Ces noms ne vous disent rien ? Normal : ces chefs d'entreprise qui jouent aux funambules sur le fil des affaires et de la politique ne sont pas du genre à squatter les plateaux télé. Ils préfèrent l'ombre. Bien connue des mouvements identitaires et nationalistes français, cette fine équipe pensait se fondre dans le décor. Mais leurs allées et venues rue des Vignes et, paradoxalement, leur discrétion quasi paranoïaque ont fini par intriguer les résidents de cet immeuble sans histoire.

« L'été dernier, au plus fort des travaux, certains d'entre nous se sont étonnés de voir les fenêtres fermées et les stores baissés, malgré la poussière et les pics de chaleur », explique un habitant. Les discussions entre voisins commencent. Avec la fin du chantier, et l'installation définitive des bureaux, la curiosité redouble. Du jour au lendemain, une dizaine de personnes, essentiellement des hommes, débarquent ici, week-end et jours fériés compris. Des trentenaires au look propret, cheveux courts, chemises cintrées, jeans et baskets de marque. Aucune plaque n'a été fixée à l'entrée de l'immeuble, ni sur les deux portes qui ouvrent sur le local. Bienvenue dans la très discrète pépinière mariniste, où incubent la stratégie politique et les tambouilles financières de l'héritière frontiste.

BONS ET LOYAUX SERVICES

Le 27, rue des Vignes sert d'abord de refuge à Jeanne, le microparti de Marine Le Pen, fondé en novembre 2010. Depuis le 3 avril, cette association fait l'objet d'une information judiciaire contre X pour «fraude en bande organisée» et «faux et usage de faux», une procédure qui, pour le moment, porte sur les modes de financement des législatives de 2012. Lorsque Marine Le Pen a eu connaissance de l'information, elle a aussitôt réagi sur son compte Twitter : « Enquêtes, informations judiciaires, perquisitions, le pouvoir socialiste ne manque pas d'imagination face à son opposition politique. » La cheftaine du FN n'en manque pas non plus. En moins de quatre ans, grâce à un ingénieux système de financement, Jeanne est devenue une florissante machine à cash. Sans adhérents (en tout : 180 € de cotisations en 2011, et 150 € en 2012) ni véritables donateurs (11 500 € en 2011, et 5 500 en 2012), ce parti de poche a engrangé 1,8 million d'euros lors de sa première année d'existence et 8,9 millions l'année suivante !

L'astuce, selon les documents consultables auprès de la Commission nationale des comptes de campagne, consiste à facturer des « services rendus aux candidats pour les campagnes électorales ». Par « services rendus », entendez l'octroi de prêts aux aspirants députés FN à un taux pas franchement cadeau de 7 %, ainsi que la vente de « kits de campagne » – 16 000 € pièce – que Jeanne a préalablement réglés à Riwal, son prestataire.

Un ancien candidat à la députation témoigne, sous le sceau de l'anonymat : « Nous étions sommés de payer le kit plein pot si on voulait obtenir notre matériel de campagne. Impossible de refuser : les frais étaient avancés par Jeanne, au taux de 7 %, puis inscrits au compte de campagne. C'était une manière simple et efficace de financer le microparti, alors même que ces fameux kits ne valaient pas plus de 4 000 € ! »

Au printemps dernier, quatre fonctionnaires de police rattachés à la brigade financière ont frappé à la porte du QG des Vignes. La perquisition a duré une grande partie de l'après-midi avant que les enquêteurs ne repartent avec les factures de Jeanne sous le bras. Dans leurs filets : la comptabilité de Riwal, une agence de communication et d'édition qui a fait également transférer son adresse ici.

Dirigée par Frédéric Chatillon, ex-leader du GUD – un mouvement étudiant violent très actif dans les années 70 –, Riwal est le plus important partenaire du Front national, version Marine. Et son président, l'une des plus vieilles connaissances de la fille Le Pen. « On ne s'appréciait pas du tout quand on était étudiants au début des années 90 à Assas. Elle me traitait de facho. Mais maintenant on se parle assez régulièrement », témoigne pudiquement Frédéric Chatillon dans le livre du journaliste Frédéric Haziza, Vol au-dessus d'un nid de fachos . L'homme, à dire vrai, n'est pas un interlocuteur lambda. Ex-compagnon de Marie d'Herbais, l'amie d'enfance de Marine Le Pen qui, encore récemment, interviewait son père dans une vidéo retirée du site du parti suite au dérapage très contrôlé sur « la fournée », Chatillon compte parmi les plus proches et les plus influents conseillers de la présidente du parti lepéniste qu'il connaît depuis vingt-cinq ans.

C'est lui, par exemple, qui a contribué à façonner la ligne politique bienveillante de sa championne sur la Russie de Poutine ou la Syrie de Bachar al-Assad, ce dernier comptant parmi ses clients. On le retrouve aussi au printemps 2011 dans la délégation qui conduit Marine Le Pen à Rome pour une rencontre avec des leaders d'extrême droite. Un déplacement qu'il a lui-même planifié.

Pour ses bons et loyaux services lors de la présidentielle, Riwal s'est arrogé en 2012 la modique somme de 1,6 million d'euros sur les 9,1 millions déclarés sur le compte de campagne de Marine Le Pen. Multicasquette, la société a facturé pêle-mêle des mailings (49 801 €), des événements tel le « Printemps des blogueurs » et son étrange formation délivrée à Marine Le Pen sur « la Net neutralité » (11 601 €), des services Internet comme « le lancement de marinelepen2012.fr et jeunesavecmarine.fr » (112 842 €), ou encore la mise en page, l'impression et la livraison des 6 millions d'exemplaires du programme de la candidate. Montant de cette dernière prestation libellée « propagande électorale » : 514 280 € (voir la copie de la facture ci-contre).

Un fin connaisseur de l'arrière-boutique du FN s'étrangle : « Marine aux manettes, c'est une affaire juteuse pour ses amis... Vous ne les verrez jamais dans la rue avec les militants, mais ça ne les empêche pas de se goinfrer sur leur dos ! Comment voulez-vous défendre le principe "mains propres et tête haute"» avec des gens comme ça ? »

ART DU CAMOUFLAGE

Axel Loustau, une vieille connaissance de Chatillon, ne peut pas se prévaloir de la même aura auprès de la patronne. Mais cet ancien du GUD lui aussi n'en est pas moins un autre élément clé du dispositif mariniste. Associé dans Riwal, Loustau est le trésorier de... Jeanne. Prestataire et payeur. Un mélange des genres qui ne choque pas Jean-François Jalkh, en charge des affaires juridiques et des élections au siège du FN à Nanterre, interrogé par le Figaro Magazine, début mai : « Rien n'interdit à un trésorier de parti d'avoir des intérêts chez les fournisseurs. » Même quand il cumule ? Loustau gère une société de sécurité, Vendôme sécurité, qui a travaillé à de nombreuses reprises pour le FN, notamment lors du défilé du 1er Mai. Prompt à montrer ses muscles – il s'est fait interpeller, casque de moto sur la tête, en marge d'une manifestation contre le mariage pour tous, le 23 avril 2013 –, ce quadra chapeaute une société civile immobilière, la SCI Les Vignes, créée avec son épouse, Sophie Loustau. A quelle adresse ? On vous le donne en mille : au 27 de la rue du même nom... D'ailleurs, il y a fort à parier que le local du rez-de-chaussée soit leur propriété. Mais Marianne n'a pu en obtenir confirmation auprès des intéressés, tous aux abonnés absents. Depuis sa création en juillet 2013, cette SCI a vu entrer à son capital Frédéric Chatillon et un autre membre de la bande, Halvard Couasnon, qui dirige une entreprise de gros bras - encore une -, Colisée sécurité.

Comme par hasard, Couasnon a eu droit à sa petite part du gâteau présidentiel, d'après les factures que nous avons pu consulter. A preuve, cette mission pour la « sécurité du meeting d'Ajaccio », payée 8 666 €, ou celles-ci, pour la « surveillance » du siège de campagne de la candidate, boulevard Malesherbes, à 7 920 € et 8 221.54 €.

Minh Tran Long, ancien légionnaire et ancien militant d'un groupuscule néonazi, la Fane, en connaît lui aussi un rayon en matière de corps à corps. Mais promis juré, il s'est rangé des opérations. Cofondateur de La Patrouille de l'événement, une agence d'événementiel créée en avril dernier, au lendemain des municipales, on peut d'ores et déjà lui prédire un décollage en flèche, dans le sillage du FN.

Comme nous le révélions il y a quelques semaines, cette start-up, qui émarge aussi au 27, rue des Vignes, a ouvert récemment une succursale à Fréjus, l'une des villes emblématiques gagnées par le Front national. Son patron n'a pas aimé, mais alors pas du tout, que nous parlions de ses états de service passés, son site Internet actuel le faisant apparaître sous le nom de «Minh Arnaud». Pour brouiller les pistes ? Dans un courrier courroucé adressé à Marianne, l'homme se récriait : « Minh Arnaud sont mes deux prénoms d'état civil. Mon identité Minh Tran Long est parfaitement mentionnée dans les statuts. » Lesquels, évidemment, ne figurent nulle part sur le site de La Patrouille. Le commando Marine connaît ses classiques en matière de camouflage.

Un dernier pour la route ? Christophe Boucher, directeur général de Stream On Fire, une société spécialisée dans la diffusion d'événements en direct sur Internet et qui compte pour associé... Frédéric Chatillon. Ce n'est pas la première fois que Boucher et Chatillon montent un business ensemble. En 2003, ils étaient déjà à l'origine de la revue mensuelle Sentinel, spécialisée dans « l'analyse des nouveaux enjeux stratégiques et des menaces contemporaines ». Christophe Boucher, qui n'a pas retourné nos appels, se présente sur son CV en ligne comme un ancien « journaliste » auprès du Haut Comité pour la défense civile. Grégoire, le frère de Christophe, s'est récemment illustré dans l'organisation des manifs contre le mariage pour tous avant de participer, avec un petit noyau d'extrémistes, à celle de « Jour de colère » qui a fait descendre dans la rue tout ce que la France compte d'excités de la quenelle.

Stream On Fire est la seule entreprise référencée dans l'annuaire au 27, rue des Vignes. Pas de chance : les deux numéros de téléphone sonnent dans le vide. Le Front national dédiabolisé manque cruellement de standardiste.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 11 Juil 2014, 22:55

Facebook du maire FN de Fréjus: le commentaire qui dérape 03/07

L'idéologie et les dérives xénophobes de son parti viennent-elles de rattraper le maire FN de Fréjus, David Rachline ?

Un commentaire posté sur sa page Facebook, et visant l'union métissée de son opposante socialiste Elsa Di Méo, le laisserait en tout cas transparaître. Et viendrait ternir l'image d'un élu qui s'évertue, depuis le 30 mars, à ne pas faire de vague.

À la suite d'une réaction de la conseillère régionale sur le « retoquage » infligé par le rectorat à l'application des rythmes scolaires envisagée par la municipalité fréjusienne, David Rachline a répliqué. Sur les réseaux sociaux, et notamment son compte Facebook. Un communiqué qui a suscité un certain nombre de commentaires partisans, raillant les propos de l'ancienne candidate à la mairie de Fréjus.

Mais, noyé au milieu, il en était un plus précis, et à caractère clairement raciste, sur les origines du mari et des enfants d'Elsa Di Méo. « Nous français nous sommes contents d'avoir David Rachline comme maire, c'est tout ce qui compte. Si elle n'est pas contente, l'autre, elle n'a qu'à se faire rapatrier. Comme ses enfants sont, d'après elle, franco-algériens. Allez oups du balai », pouvait-on lire sous la plume d'une certaine S. D.

Une attaque qui est restée affichée durant vingt et une heures sur la page du maire. D'ailleurs, au-delà du caractère raciste, c'est ce délai « long », que dénonce Elsa Di Méo, qui a évidemment été informée de cette publication.

« Banalisation »

L'élue socialiste, si elle réfléchit à un dépôt de plainte, dénonce déjà « une banalisation de la parole raciste. En laissant ce genre de propos circuler, M. Rachline, pourtant spécialiste de la communication numérique, montre son vrai visage. Il prouve surtout que la voix du racisme s'est libérée à Fréjus et c'est inacceptable, car c'est un délit ».

Interrogé sur ces propos, David Rachline tendait à les temporiser, voire les minimiser, même s'il reconnaissait « un commentaire clairement déplacé, que je dénonce évidemment ». Pour le maire de Fréjus, « il ne peut pas y avoir de contrôle instantané des commentaires avec un administrateur bénévole qui gère ça sur son temps libre. Nous avons évidemment fait retirer ce commentaire. »

Si le commentaire a effectivement, mais tardivement, été retiré, n'aurait-il pas mérité d'être dénoncé avec plus de fermeté par ceux-là même qui veulent prouver que le Front national a réellement changé ?
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Messagede Nico37 » 12 Juil 2014, 23:32

Les hauts et les bas du Front 04/07

Cent cinquante adhérents à jour de cotisations, meetings quasi déserts et résultats électoraux ridicules : tel est le tableau offert par le parti de Jean-Marie Le Pen en 1982, une décennie après sa création. Dans "le Front national de 1972 à nos jours", l'historienne Valérie Igounet met en lumière cette période matricielle à laquelle le FN faillit ne pas survivre.

Le 5 octobre 1972 naissait le Front national pour l'unité française (Fnuf), une dénomination demeurée officielle jusqu'en 1995. Avant de viser la masse des électeurs, ce sigle unitaire s'adresse, en fait, à une mouvance divisée en dépit de racines anciennes, puisant aux sources du nationalisme réactionnaire et de la xénophobie, dont la dernière irruption marquante dans la vie politique remontait aux années 1953-1958 et à la vague contestataire du poujadisme. Eclipsés, les meneurs des extrêmes droites françaises ont compris la nécessité de s'unir pour peser électoralement.

FÉDÉRATION DE PARIAS

Depuis 1965 et l'échec à la présidentielle de l'avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour, le microcosme des nationalistes français est parcouru de tentatives de rapprochement : fin 1971, des dîners-débats organisés par l'ancien milicien François Brigneau, le journal Rivarol et l'ex-député poujadiste Jean-Marie Le Pen rassemblent des anciens de l'OAS comme Christian Baeckeroot et le principal créateur du Parti de l'unité française, Roger Holeindre, qui se dit également résistant, ou André Dufraisse, alias « Tonton Panzer », cégétiste au début des années 30 passé à la collaboration puis au poujadisme ; ces microévénements font la jonction avec les ambitions fédératrices affichées par le mouvement Ordre nouveau, apparu en novembre 1969 et prompt à faire le coup de poing contre les « gauchistes ». Avec quelques milliers d'adhérents, ce groupe rassemblé derrière la croix celtique se réclame, lors de son premier congrès et face à un parterre de sympathisants enclins à tendre le bras, des écrivains collaborationnistes Robert Brasillach et Maurice Bardèche, des figures de l'OAS et du dictateur espagnol Primo de Rivera.

Après une première participation électorale aux municipales de 1971, sanctionnée par de piètres résultats, le bureau politique d'Ordre nouveau œuvre, en vue des législatives de 1973, à l'émergence d'un « Front national » présentable, conçu comme un « véritable parti nationaliste » placé sous son contrôle et appelé à « constituer une troisième force contre le gaullisme et le communisme ». Ces hommes cherchent moins un chef qu'une personnalité apte à incarner leurs idées : troisième choix après le cofondateur du Grece Dominique Venner et le vétéran de l'OAS Jean-Jacques Susini, Jean-Marie Le Pen entend, lui, être le vrai patron de cette nouvelle formation : entre son Front national des combattants mort-né en 1957 et sa maison de disques connue pour des rééditions à l'éclectisme douteux, l'ancien para végète.

DES TENSIONS ORIGINELLES

Apprécié à l'extrême droite pour ses qualités de tribun, son passé politique et un épais carnet d'adresses, Le Pen, qui fut directeur de campagne de Tixier-Vignancour, n'entend pas se limiter au rôle de simple représentant. Il obtient ainsi une part importante des responsabilités : reposant sur des alliances fragiles, le bureau politique du jeune FN se subdivise en trois parts, dévolues respectivement à Le Pen, aux représentants d'Ordre nouveau et aux autres formations groupusculaires. Pour tenter d'atténuer le parfum néofasciste qui émane d'Ordre nouveau, le président désigné tente, en vain, d'y intégrer durablement Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil national de la Résistance devenu proche de l'OAS et chef du Rassemblement pour l'Algérie française.

D'emblée se pose la question de l'autonomie du parti par rapport à Ordre nouveau, qui voit dans le FN sa vitrine électorale, voire « une simple étiquette transitoire ». Calquée sur le logo néofasciste du Mouvement social italien (MSI), cette « étiquette » prend la forme d'une flamme tricolore qui atteste autant une affiliation idéologique que des moyens limités. Surveillé de près, le Front national fait alors l'objet de rapports des Renseignements généraux, qui chiffrent l'aide du MSI à près de 200 000 €.

Véritable gloubi-boulga idéologique, le programme frontiste se distingue de celui de la majorité gaulliste, et le parti revendique l'appartenance à une « droite sociale ennemie des monopoles capitalistes » à même de défendre « les petits artisans et commerçants » et « l'agriculture ». Cette droite se veut aussi « populaire [et] héritière des traditions humanistes » et mue par un « amour de la patrie, forme la plus haute de solidarité entre les hommes ». Inspirés du projet de constitution que l'ancien commissaire aux questions juives Xavier Vallat soumit à Pétain, ces grands principes se changent, sur les estrades, en dénonciation des « invasions sauvages et légales » organisées par les « voleurs au pouvoir », l'imminence d'un « grave problème racial », tandis qu'un soutien appuyé « aux combattants du Sud-Vietnam » jouxte le rappel anxiogène de la « criminalité impunie ».

CAPTATION D'HÉRITAGE

Très vite, l'implication du Front national dans le jeu électoral, conclue par 1,32 % des voix aux législatives, provoque des départs de militants allergiques au « légalisme » et les réticences de l'aile la plus dure d'Ordre nouveau. Pour assurer sa mainmise, Le Pen interdit bientôt le cumul de responsabilités au FN et à Ordre nouveau, évinçant de facto Alain Robert, secrétaire général des deux formations. Moins d'un an après la naissance du parti, la scission est donc inévitable. Attestant la rupture, la dissolution d'Ordre nouveau par un décret ministériel daté du 28 juin 1973 ne provoque pas un afflux de ses militants vers le Front.

Ceux-là seront captés par le Parti des forces nouvelles (PFN), né sur les cendres d'Ordre nouveau. Au FN, miné par des dettes colossales et l'effondrement de son modeste appareil, les efforts d'organisation conduits par François Duprat et l'ancien collaborateur Victor Barthélemy, qui calque les nouvelles structures sur l'organisation du Parti communiste, ne débouchent pas sur des progrès notables, à l'exception de quelques cantons et bureaux de vote où, au fil des scrutins, une poignée de candidats FN flirte avec les 5 %.

Malmené par ses rivaux, Le Pen s'accroche. Diverses procédures judiciaires lui ont reconnu le droit exclusif d'utiliser le nom de « Front national », et son score à l'élection présidentielle de 1974, bien que modeste - 0,74 % des voix -, le pose en chef de l'extrême droite. « Il faut bien connaître Le Pen, sa façon de fonctionner et son orgueil incommensurable, assure Franck Timmermans, un frontiste de la première heure. C'est parce qu'il est piqué au vif par le résultat de 1974 que, pour lui, jeter l'éponge serait admettre la défaite. » Surtout, Le Pen a une certitude : « Il est le seul à représenter ce courant national. Après 1974, il existe un espace libre. Pour lui, c'est un petit boulevard qui s'ouvre, très prometteur. »

Mais le score de 0,3 % aux législatives de 1978 et, trois ans plus tard, l'incapacité à réunir 500 signatures d'élus dans une France marquée par l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic empêchent Jean-Marie Le Pen de se présenter à la magistrature suprême. Menacé de disparition et accablé par un 0,2 % au scrutin législatif suivant, le parti compte moins de 300 adhérents. Inespérés, de ponctuels scores à deux chiffres enregistrés aux cantonales de 1982 et aux municipales de 1983 lui accordent un sursis. C'est dans ce contexte que François Mitterrand reçoit un courrier de Jean-Marie Le Pen dénonçant l'indifférence médiatique envers le FN.

En 1981, après plusieurs désistements de ses candidats lors de précédents scrutins en faveur de la droite, le leader d'extrême droite n'avait pas appelé à faire barrage à Mitterrand, à l'inverse de Pascal Gauchon, son concurrent du Parti des forces nouvelles. Non dénué d'arrière-pensées, le président socialiste donne alors des instructions et, le 13 février 1984, l'héritier du cimentier Lambert est invité à « L'heure de vérité ». Quatre mois plus tard, le FN rassemble près de 11 % des voix aux élections européennes et bascule dans une nouvelle ère.

NORMALISATION EN CONTINU

Plus de trente ans avant que Marine Le Pen ne menace de procès quiconque range son parti à l'extrême droite, le chef du parti rejetait déjà cette appellation jugée « péjorative ». En 1977, François Duprat, élément clé du parti, réclame dans une note interne la fin des « tracts à connotation raciale ». «Il faut savoir ce que l'on veut : plaire à un militant hargneux d'une section ou à un vague sympathisant, ou bien gagner à nos thèses des milliers d'électeurs et d'adhérents », explique ce négationniste patenté.

A partir de 1983, le leader frontiste prend ses distances avec le courant néofasciste du FN et pousse vers la sortie son vieux compagnon Léon Gaultier, vétéran du régime vichyste, pionnier de la Milice et volontaire dans la Waffen SS. Dans la foulée, le nouvel Institut de formation nationale enjoint aux militants d'éviter « le style boule à zéro, skinhead, loubard », ou « le style béret avec brochette d'insignes et tenue paramilitaire ». Aujourd'hui, Marine Le Pen s'efforce d'achever le processus de normalisation.

Fondatrices, ces premières années ont construit le discours du Front national et ont consolidé la position de son chef à la tête d'une machine à ramasser les vaincus de l'histoire et les déçus des partis de gouvernement. L'essor du FN coïncide, il faut le dire, avec les reniements de la gauche que symbolise le « tournant de la rigueur ». Un constat qui traverse les époques...


Le Front national de 1972 à nos jours. Le parti, les hommes, les idées, de Valérie Igounet, Seuil, 495 p., 24 €.


TROIS QUESTIONS À VALÉRIE IGOUNET : " Il y a un avant et un après-1984 "


Comment expliquez-vous le nombre limité d'ouvrages historiques consacrés au FN ?

J'en suis moi-même très étonnée. Les Archives nationales, celles de la Préfecture de police, du ministère de l'Intérieur ou des documents internes permettent pourtant de mieux connaître le Front national.

Le traitement médiatique du Front national n'a-t-il pas toujours été inadéquat ?

Il y a un avant et un après-1984. Quand Le Pen écrit à Mitterrand, il sait ce qu'il fait. Son parti reste à la marge, mais, en fin politique, il a bien senti qu'un espace pouvait s'ouvrir et qu'il tenait enfin l'opportunité de se rendre visible en installant le FN sur la scène médiatique. Puis certains médias ont « diabolisé » le FN plutôt que de s'en tenir à un traitement neutre.

Son émergence ne repose-t-elle pas également sur des éléments plus politiques ?

J'ai voulu m'en tenir au travail sur les archives, pour reconstituer cette trajectoire. Reste que la principale force du Front national réside sans doute dans la faiblesse de ses adversaires politiques et des partis de gouvernement.
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Messagede Nico37 » 13 Juil 2014, 22:29

Julien Rochedy (FN) va démissionner 08/07

Quatre mois seulement après avoir intégré le conseil municipal de Montélimar, le leader du groupe d’opposition du Front national s’apprête à démissionner. Contacté, Julien Rochedy confirme et justifie cette décision par de nouvelles responsabilités nationales au FN qui devraient lui être confiées après le congrès du parti à l’automne. Sauf surprise, il sera remplacé par son ex-directeur de campagne Alain Csikel.
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Messagede Nico37 » 14 Juil 2014, 13:47

Nice : purge au FN, quatre élus municipaux suspendus avec AFP 12/06

Cinq des sept conseillers municipaux de Nice (Alpes-Maritimes) élus en mars sous la bannière FN ont été suspendus par les instances nationales du parti, a annoncé ce jeudi soir à la presse Marie-Christine Arnautu, qui conduisait la liste aux municipales.

Selon l'élue, la présidente du FN Marine Le Pen a « fait envoyer un mail » le 4 juin à six élus du groupe « Nice Bleu Marine » qui venaient d'élire comme chef de file Guillaume Aral, un galeriste niçois, et non Marie-Christine Arnautu, leur intimant l'ordre « de retirer immédiatement ce groupe » .

Depuis cette date, l'un d'entre eux a rallié Marie-Christine Arnautu, par ailleurs vice-présidente du parti frontiste et députée européenne.

Mais les cinq autres élus campent sur leurs positions. Aussi quatre d'entre eux, adhérents du FN ou du Rassemblement Bleu Marine (RBM), ont-ils été formellement « suspendus » par Marine Le Pen, la cinquième conseillère municipale n'étant pas encartée. Il leur est à tous interdit de se revendiquer du FN ou du RBM « sous peine de poursuites judiciaires » , a-t-elle souligné.

Autoritaire et peu impliquée dans les commissions

La commission des conflits doit se pencher sur le sort des quatre élus encartés « en vue de leur exclusion » définitive, a précisé Marie-Christine Arnautu.

Les cinq élus en désaccord avec elle reprochent notamment à cette « parachutée qui n'a pas atterri » de ne pas être venue habiter à Nice, « comme elle l'avait promis pendant la campagne » des municipales, « de diriger le groupe de façon très autoritaire » et de « ne pas s'impliquer dans la vie des commissions » au sein du conseil municipal, a expliqué Guillaume Aral.

« Nous regrettons la décision des instances parisiennes qui n'ont pas pris compris le sens de notre action » qui était, selon lui, « purement locale, visant à réorganiser le groupe pour qu'il soit plus efficace » . Selon Guillaume Aral, les cinq élus incriminés n'ont « même pas été entendus » par les instances dirigeantes du FN.

En juillet 2013, plusieurs sources au FN racontait que Marine Le Pen penchait davantage pour une candidature locale à Nice, celle de Robert Ripoll. Mais Jean-Marie Le Pen, élu en PACA, a pesé de tout son poids, lors d'une réunion de la commission d'investiture, le 25 juin, pour imposer le parachutage de Marie-Christine Arnautu. Vice-présidente du FN, cette dernière est une fidèle de la première heure de Jean-Marie Le Pen. Ces dernières années, elle se présentait aux élections en Ile-de-France, notamment en Seine-et-Marne.
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Messagede Nico37 » 15 Juil 2014, 11:36

Le duel entre Arnautu et Nofri se poursuit à Nice 14/06

Au lendemain de la conférence de presse de Marie-Christine Arnautu, chef de file de la liste « Nice, Bleu Marine » lors des dernières municipales et députée européenne Front national, le torchon brûle toujours avec son directeur de campagne, Gaël Nofri, montré du doigt comme "l'instigateur" de la révolte de cinq colistiers*.

Ainsi, vendredi, c'est ce dernier qui a réagi à ces accusations. Au cours d'une longue interview à notre titre (lire notre édition de Nice), il a notamment, au travers de nombreuses phrases assassines, réaffirmé que Marie-Christine Arnautu « trop souvent absente de Nice et logée dans un hôtel quatre étoiles de la Prom' aux frais du parti », n'était plus « légitime » pour présider le premier groupe d'opposition au conseil municipal.

Il a, enfin, confirmé que la formation conserverait le nom de Nice Bleu Marine, qu'il a « créé », et que sa présidence serait toujours assurée par Guillaume Aral. Un « poste » que Gaël Nofri « ne briguera pas », même s'il devenait conseiller municipal au travers de « démissions souhaitées ou forcées ».

La prochaine séance, qui se tiendra ce 20 juin, s'annonce très chaude en tout cas...

*. Ils ont créé il y a quelques jours un groupe au conseil municipal en excluant leur tête de liste Marie-Christine Arnautu. En réaction, ils ont été suspendus du FN et du Rassemblement Bleu Marine en attendant une probable exclusion. 2. Gaël Nofri était huitième sur la liste du Rassemblement Bleu Marine à Nice. Les sept premiers ont été élus.
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Messagede Ulfo25 » 16 Juil 2014, 12:56

Prison ferme pour insulte à Taubira : le FN dénonce un « jugement politique »

La sanction est lourde, et le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet. La condamnation à neuf mois de prison ferme d'une ex-candidate frontiste, qui avait comparé Christiane Taubira à une guenon, n'a pas manqué de faire réagir.

L'intéressée elle-même a annoncé, mercredi 16 juillet, son intention de faire appel de sa condamnation : « C'est totalement disproportionné, j'ai été très choquée d'apprendre ce jugement. Les criminels sont condamnés et ont un bracelet et moi on me donne de la prison ferme »

Dans un communiqué, la direction du FN annonce également son intention de faire appel, et dénoncé un « guet-apens judiciaire » : « Clairement, au tribunal de Cayenne, les règles ne sont pas appliquées, il faut dénoncer avec vigueur ces violations incroyables de notre état de droit. » Le parti qualifie le procès de « chausse-trappe » au motif qu'il « n'est pas parvenu à trouver à Cayenne un avocat susceptible de défendre » l'ancienne candidate frontiste.
Le Front national met également en cause le juge Stéphane Rémy, président du tribunal correctionnel. Le mouvement de Marine Le Pen explique en effet qu'il appartient au Syndicat de la magistrature, régulièrement dénoncé par les partis de droite à cause de l'affaire du « mur des cons ». Le FN demandait que ce juge soit récusé.
Sur Twitter, le président d'honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, a ainsi apporté son soutien à l'ex-tête de liste FN aux municipales.

Anne-Sophie Leclère, ex-tête de liste FN aux municipales dans les Ardennes, a été condamnée mardi par le tribunal de grande instance de Cayenne à neuf mois de prison ferme et 5 ans d'inéligibilité pour avoir comparé la Garde des Sceaux Christiane Taubira à un singe.

Le numéro deux du Front, Florian Philippot, évoque lui une condamnation « disproportionnée »
Sur BFM-TV, il a ainsi dénoncé un « jugement politique ». Pour étayer son propos, l'eurodéputé a repris l'argumentaire publié sur Twitter la veille par Fabrice Robert, le président du Bloc identitaire – mouvement d'extrême droite proche du FN – qui compare la condamnation de Mme Leclère à d'autres peines prononcées pour des délits différents.

Mercredi, à l'issue du conseil des ministres, la garde des sceaux, Christiane Taubira a affirmé que les magistrats avaient rendu leur verdict en suivant le code pénal et non « leur fantaisie » : « En deux ans, vous ne m'avez jamais entendu commenter la moindre décision de justice. Pas une seule fois. Je ne ferai pas d'exception »

A l'UMP, les dirigeants ne remettent pas en question cette condamnation. Eric Ciotti, député et président du conseil général des Alpes-Maritimes, a estimé cette dernière « totalement justifiée ». Le député-maire de Nice, Christian Estrosi, approuve ce jugement mais montre du doigt ce qu'ils perçoit comme une justice à deux vitesses. [...]

De l'autre côté de l'échiquier politique, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a déclaré mercredi sur France 2 ne pas émettre de « jugement sur le jugement » : « Je condamne ce qui est un acte de racisme. »
Invitée de la matinale de France Info, la sénatrice Europe Ecologie-Les Verts du Val-de-Marne Esther Benbassa a salué cette condamnation : « C'était nécessaire. Je vois combien de tweets racistes on reçoit. Il faut que parfois ça serve d'exemple. » L'universitaire s'est tout de même interrogée sur la lourdeur de la peine infligée à Mme Leclère.
Une certaine réserve que ne partagent pas les associations antiracistes, qui se félicitent d'« un fait rare voire inédit ». « Les juges ont voulu envoyer un message, un coup de semonce », a plaidé sur RTL Alain Jakubowicz, le président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), qui juge la sanction non disproportionnée.

L'association SOS-Racisme s'est également réjoui de la condamnation du Front national à 30 000 euros d'amende.
« Ce parti, dont la matrice est la haine de l'autre, doit cesser de faire mine de découvrir le profil raciste et antisémite de ses candidats uniquement lorsqu'une polémique publique commence à poindre. »


http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 19 Juil 2014, 00:15

Robert Ripoll nommé nouveau patron du Front national à Nice 10/07

Robert Ripoll, expert-comptable à la retraite, va prendre en main la section niçoise du Front national

Décidément il se passe toujours quelque chose au sein du parti frontiste.

Cette semaine, la nomination de Robert Ripoll lors de la dernière réunion du bureau départemental des cadres et élus du FN 06 pourrait bien raviver de vieux débats…

Ex-candidat aux dernières municipales. Il était présenté, il y a un an, comme l'un des principaux adversaires de Marie-Christine Arnautu à la course à l'investiture.

Mais l'expert-comptable niçois avait finalement choisi de jeter l'éponge début 2014. Précisant dans ces mêmes colonnes : « Je ne me voyais pas collaborer avec elle. Je ne suis pas un politicien professionnel. Je ne sais pas faire semblant. »

Favorable à un rapprochement, voire une liste commune avec les Identitaires de Philippe Vardon, Robert Ripoll ne semblait pas non plus correspondre à la ligne nouvelle du Front national souhaitée par Marine Le Pen.

Pourtant c'est bien lui qui va jouer un rôle important « en vue des prochaines élections cantonales », comme le souligne Lydia Schénardi, secrétaire départementale du FN. « A lui de trouver les futurs candidats et de nouveaux responsables. On oublie les querelles du passé pour regarder vers l'avenir. »

En parlant de passé, justement, Robert Ripoll fait figure d'ancien du mouvement.

« J'étais encore étudiant, en 1972, lorsque Jean-Marie Le Pen a créé le Front national. Et je me suis présenté aux élections législatives de Nice, en tant que suppléant, face à Jacques Médecin », rappelle celui qui refuse l'étiquette de « perdreau de l'année ».

Pacifier la section locale

On se souvient également du mois de juin houleux traversé par la section niçoise. Ébranlée par une véritable guerre de tranchée ayant opposé Marie-Christine Arnautu et son ex-directeur de campagne Gael Nofri.

Ce dernier étant désigné comme l'instigateur de la « révolte » de cinq colistiers du groupe d'opposition présent au conseil municipal de Nice*.

La mission de Robert Ripoll sera-t-elle, dès lors, de pacifier le climat au sein de la section niçoise ?

« J'estime que lorsque l'on adhère à un mouvement, il faut y respecter certaines règles. À moi de ramener certaines brebis égarées au bercail. » Sur ses divergences avec Marie-Christine Arnautu ? « C'était de l'ordre du relationnel. C'est fini. Qui peut dire qu'elle ne fait pas le job ? C'est une des rares à tenir tête à Christian Estrosi. »

*Ils avaient créé un groupe au conseil municipal en excluant leur tête de liste, Marie-Christine Arnautu. En réaction, ils ont été suspendus du FN et du Rassemblement Bleu Marine en attendant une probable exclusion.
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Messagede Nico37 » 22 Juil 2014, 01:14

Au Luc, le maire FN coupe le son du festival électro Étienne charles 18/07

Le maire Front national du Luc-en-Provence, aura finalement eu raison de l’Amne’Zik Open Air Festival, qui devait se tenir du 8 au 10 août sur le circuit du Var. Les motifs invoqués sont pour le moins discutables.

"Rap et techno, qui ne sont pas des expressions musicales (sic!), seront évidemment privés de tout soutien public…" Une perle issue du programme du Front national, qui prend aujourd’hui tout son sens.

Et plus encore, avec l’annulation de l’Amne’Zik Open Air Festival, prévu du 8 au 10 août, sur le circuit du Var. Quand la technopolis du Luc devient technopolice…

Risques sévères d’incendie, consommation d’alcool et de stupéfiants, hébergement et stationnement insuffisants, nuisances sonores (bad trip pour les cigales)… toute une batterie de motivations qui ont eu raison de la tenue de l’événement.

Une décision « incompréhensible » pour son président et fondateur Anthony Lasagna, d’autant plus que « la commission de sécurité réunie le 3 juillet avait validé l’intégralité de l’organisation »

À plus forte raison en prenant d’emblée en considération le risque incendie puisque l’annulation de l’événement était prévue en cas de vent supérieur à 70 km/h…

Des prétextes à la pelle

Le maire FN du Luc, Philippe De La Grange a bataillé ferme, en coulisse, pour avoir la peau du festival. À grand renfort de missives adressées aux autorités préfectorales ou au syndicat mixte du circuit du Var, le premier magistrat mettait en garde contre «le risque majeur d'incendie, en période estivale, et les nuisances sonores engendrées par ce type de manifestation»(1).

Mieux encore, « la consommation d'alcool et de stupéfiants » (2)accroîtrait, selon lui, les risques. De là à croire que les concours de boules anisés seront aussi prochainement bannis du paysage local ! Lui s'en défend. Et se fend d'une justification laconique dans un communiqué de presse : « j'ai inévitablement émis un avis défavorable à l'organisation de cet événement, dans le seul intérêt de protéger les personnes et de sauvegarder l'environnement».

Malgré son pouvoir de police générale, Philippe De La Grange a toutefois pris soin de s'enquérir d'avis motivés de la part d'autres autorités, sous-préfecture, gendarmerie et sapeurs-pompiers. Daniel Nouals, de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) a ainsi, lui aussi, émis un avis défavorable en raison des risques d'incendie, notamment concernant « l'absence d'emplacement de parkings suffisants(...) et que les structures d'hébergement existantes aux environs ne sont pas à même de satisfaire une telle demande, si tant est que le public visé ait les moyens d'y accéder». Sur ce dernier point, l'argument parait limite, sachant qu'un espace camping avait été prévu pour accueillir jusqu'à 1 500 festivaliers. Plus surprenant encore, la DDTM n'avait pas bronché, l'an dernier, lors de l'organisation, à la même période de l'année et au même endroit, du Bike Show & Rock Festival. Les risques, eux aussi, étaient pourtant les mêmes… Le représentant de la DDTM affirme ainsi n'en avoir pas eu connaissance à l'époque et avoue à demi-mot un manque d'éléments en sa possession(3). Il prend soin, toutefois, de préciser que son avis n'était que consultatif, sans lier la décision du préfet.

« La réalité de la politique FN »

Des motivations donc, pour le moins discutables, qui révoltent Anthony Lasagna. « Cette interdiction est une coquille vide. Le maire n'a même pas souhaité nous recevoir pour nous expliquer ses raisons». Étrange d'ailleurs, car les élus frontistes du Luc s'étaient abstenus, mais n'avaient pas voté contre la mise à disposition du site des Sigues, pour le bivouac, lors du vote en conseil communautaire du 24 juin. Tout aussi curieux sont les avis favorables émis respectivement par Messieurs Baumont, pour la mairie du Luc et Fortunato, pour la DDTM, lors de l'examen par la commission de sécurité. Enfin, à l'issue d'une réunion sur place le 8 juillet, en présence du sous-préfet de Draguignan, du maire du Luc, des représentants de la gendarmerie, du SDIS et du syndicat mixte du circuit, mais à laquelle l'organisateur n'était pas convié, il a été signifié que le maintien de la manifestation ne serait possible qu'en y associant le syndicat mixte au titre de co-organisateur. Pour Michel Mondani, son président, « les délais impartis étaient bien trop justes pour remonter un dossier.» Au final, Anthony Lasagna voit en ce retournement de situation «la réalité politique du Front national, à savoir abolir les expressions artistiques alternatives et empêcher toute initiative originale à destination de la jeunesse. » Dommage pour un festival qui avait attiré, l'an dernier, plusieurs milliers de clubbers alors qu'il était organisé au complexe du Vabre à Brignoles. Mais les nuisances sonores pour le voisinage avaient alors eu raison d'une nouvelle édition sur le site. Un prétexte qui, au moins, pouvait s'entendre.

1. Courrier du 25 juin au préfet du Var. Réitéré le 9 juillet au sous-préfet de Draguignan.

2. Courrier du 25 juin adressé au président du syndicat mixte du circuit du Var.

3. Il écrit d'ailleurs le 27 juin à M. Philippe de la Grange, « président du syndicat mixte du circuit et maire du Luc », alors qu'il s'agit de M. Michel Mondani.
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Messagede Nico37 » 23 Juil 2014, 01:54

Quand le FN transforme le conseil municipal en tribunal politique pour lyncher une enseignante héninoise

Image

C'est la motion de la honte. Mardi soir, sur les tables des conseillers municipaux, le FN avait déposé une motion pour condamner la directrice de l'école maternelle Pantigny, par ailleurs militante socialiste et ancienne élue d'opposition entre 2002 et 2009.

Au cours d'une intervention hallucinante, Laurent Brice, premier adjoint en charge des sports et rapporteur de la motion a procédé à un véritable lynchage public de Christine Coget, avec une grande lâcheté dans la mesure où Mme Coget n'est plus élue et était dans l'incapacité de se défendre.

Avec mes collègues du groupe "Agissons unis pour Hénin-Beaumont", j'ai défendu Christine Coget contre les attaques inadmissibles du FN qui accuse la directrice d'école d'avoir pris un arrêt maladie de complaisance en avril après la victoire du FN et d'annuler la kermesse et un voyage scolaire pour des raisons politiques. La motion présentée au conseil municipal mardi soir accuse Christine Coget de "bafouer les principes de neutralité et de continuité du service public" et demande au rectorat des sanctions contre la directrice d'école.

Hallucinant !

La motion frontiste est parfaitement diffamatoire et Christine Coget pourra bénéficier de la protection fonctionnelle de l'éducation nationale pour engager une plainte en justice. Aucun IEN ne peut laisser passer ce genre d'attaques contre une enseignante dans l'exercice de ses fonctions. Christine Coget sera évidemment soutenue par son inspecteur et par sa hiérarchie. Avec le FN à la mairie, les frais de contentieux risquent d'exploser, contrairement à ce que racontait Steeve Briois lors du conseil consacré au vote du budget...

Notre groupe d'opposition transmettra à Christine Coget le procès-verbal de la séance avec l'intégralité des propos tenus contre l'enseignante. Christine Coget est tout à fait en droit de porter plainte contre Steeve Briois, Laurent Brice, Bruno Bilde et Aurélia Beigneux, qui sont intervenus dans le débat et ont tenu des propos inadmissibles.

Les frontistes ont remis en cause la rectitude professionnelle de l'enseignante, en affirmant que la décision du conseil des maîtres de l'école de ne pas organiser de kermesse à la suite de l'absence de deux enseignantes était une opération de "représailles politiques" de Christine Coget contre le FN et une prise en otage des enfants. Apparemment, les frontistes veulent apprendre leur métier aux enseignantes de l'école Pantigny... Quelle est la légitimité des élus F-haine pour contester une décision pédagogique prise par l'équipe enseignante ?

Par ailleurs, à ce qu'on sache, l'organisation d'une kermesse ne figure nullement dans les obligations de service d'un professeur des écoles. Aucun tribunal ne suivra la municipalité Front National sur ce terrain. Aucun tribunal ne suivra une municipalité qui présente une motion nominative contre une enseignante en l'accusant d'être une "girouette politique", d'être "odieuse", de faire "régner la terreur" sur son école comme on l'a entendu hier sous les applaudissements de supporters fachos aussi bêtes que méchants...

Ces propos tenus en conseil municipal ne prouvent qu'une chose : la haine de l'extrême droite contre une de leurs adversaires politiques. Après Christine Coget, à qui le tour ?

Non contents de se permettre de juger de l'état de préparation des élèves pour leur spectacle de fin d'année et d'inventer à la directrice des obligations de service qui ne figurent dans aucun texte, Bruno Bilde et Aurélia Beigneux, l'adjointe aux affaires sociales, ont gravement diffamé Christine Coget et son médecin traitant en évoquant un "arrêt maladie de complaisance pour des motifs politiques". M. Bilde et Mme Beigneux seraient-ils médecins ?

Comme enseignant et comme conseiller municipal, j'apporte à Christine Coget tout mon soutien en attendant que les tribunaux lui rendent justice.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 24 Juil 2014, 01:42

Les Le Pen, super VIP pour Air France Arthur de Boutiny 23/07

Le Canard enchaîné de ce mercredi relaye cette scène à l’aéroport de Strasbourg, le 17 juillet dernier : à la porte d’embarquement du vol pour Paris, les passagers qui font la queue voient passer devant eux Marine Le Pen, son compagnon Louis Aliot, Jean-Marie Le Pen et son épouse Jany, ainsi que leur garde du corps et deux policiers en civil.

D’autres députés européens présents dans la file s’étonnent auprès de l’équipage. Une hôtesse de l’air leur répond que la famille Le Pen voyage en « business class ». Sauf qu’il n’y en a pas sur ce vol.

L’hôtesse ne se démonte pas : elle rétorque que Marine Le Pen bénéficie d’une carte d’abonnement Air France. Sur les vols en France métropolitaine, les titulaires de la carte Air France embarquent en priorité. Sauf que les députés européens bénéficient aussi de cet abonnement...

L’hôtesse précise alors que Marine Le Pen dispose d’un accès VIP qui dépasserait en importance l’abonnement de ses collègues du Parlement européen.

On reste discret, chez Air France

Pas de trace d’abonnement VIP pour l’usager lambda, mais celui-ci existe bien pour les cadres d’Air France et certaines personnalités, comme les anciens Présidents, les anciens ministres des Transports...

Sur cette carte VIP, ou carte Club 2000, on reste discret chez Air France : elle est accordée à la compagnie sur des critères discrétionnaires, en général à des clients qui « contribuent au rayonnement de la compagnie », selon Marianne. Charge à l’équipage de se montrer aux petits soins avec les VIP, afin de souligner leur caractère important aux autres passagers.

A l’atterrissage à Orly, à l’effarement des passagers lésés, l’entourage de Marine Le Pen disposait d’un minibus de l’aéroport venu les chercher au pied de l’avion. Là encore, rien d’étonnant : les clients privilégiés de la compagnie nationale peuvent demander qu’un minibus vienne les chercher pour rejoindre leur destination finale. Ou une limousine. Ou un avion.

Contactée, Air France n’a pas donné suite à nos demandes d’explications.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 24 Juil 2014, 23:46

Béziers : Ménard commémore les "massacres d'Oran" devant une stèle de l’OAS Sylvain Lacombe 11/07

Robert Ménard a commémoré ce samedi à Béziers les "massacres d'Oran" du 5 juillet 1962. La démarche n’a pas manqué de faire réagir, d’autant plus que la cérémonie a eu lieu devant la stèle rendant hommage à des membres de l’OAS.

Décidemment, Robert Ménard fait beaucoup parler de lui depuis son élection en mars dernier à la tête de Béziers. Cette fois-ci, l’édile Biterrois a commémoré samedi dernier "les massacres d'Oran" du 5 juillet 1962 en prononçant un discours devant une stèle érigée en hommage à quatre membres fusillés de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS).

Régulièrement, les mesures de l’édile Biterrois suscitent la polémique : interdiction au moins de 13 ans de se balader seul dans les rues après 23 heures, interdiction des paraboles et du linge aux fenêtres dans le centre ville ou encore proposition d’offrir des blouses aux écoliers.

Si ces mesures sont critiquées, l’hommage rendu samedi dernier va trop loin, estime l'opposant PCF Aimé Couquet. Selon lui, c’est "une véritable provocation". "Nous n'avons rien contre les rapatriés d'Algérie", assure t-il. "Ce qui nous pose problème, c'est le fait de s'incliner devant ces photographies de tueurs de l'OAS qui ont été jugés et fusillés dans le cadre des lois de la République", explique l'adversaire communiste du maire de Béziers.

Une stèle qui fait polémique

La stèle a été érigée en 2003 dans le nouveau cimetière de la ville par l’association nationale des Français d’Afrique du Nord, d’Outre-Mer et de leurs Amis à la mémoire des Français tombés en Algérie pour la France (Anfanoma). Y figurent les portraits de Dovecar et Piegts, à l’origine de l’assassinat du commissaire d’Alger, de Bastien-Thirty, organisateur de l’attentat raté contre De Gaulle, et de Degueldre, fondateur des commandos Delta.

Interrogé par Le Nouvel observateur, l’édile, dont le père "flirtait avec l’OAS" selon ses propres termes, a déclaré que "ça n'est pas une stèle en l'honneur de l'organisation secrète, mais de fusillés comme il y en a tant eu, avec un certain nombre de noms qui figurent sur cette plaque".

Depuis plusieurs années déjà, Aimé Couquet, se bat pour faire retirer la plaque commémorative. En vain.

Une initiative électoraliste ?

L’ancien président de Reporter Sans Frontières (RSF) a donc choisi le 5 juillet pour commémorer, au côté du député UMP de l’Hérault Elie Aboud, les "centaines de Français d'Algérie livrés sans défense à Oran au couteau des égorgeurs". Une gerbe a été posée au pied de la stèle en présence de 150 à 200 " rapatriés " de l’Algérie Française, rapporte Le Nouvel Observateur.

"Je suis né à Oran, mon père a failli être tué ce jour-là. Il y a un déni de réalité sur ce qui s'est passé.' Les critiques ? ' Je m'en contrefiche", a conclu Robert Ménard.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 26 Juil 2014, 23:29

Pas de (grand) pardon chez les Le Pen SÉGOLÈNE DE LARQUIER 25/07

Les différends politiques et stratégiques existent toujours entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, mais ne nuisent pas à la vie de famille.

Chez les Le Pen, on est têtu de père en fille. Après leur dernière fâcherie, Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine ne sont toujours pas réconciliés. Certes, le président d'honneur du FN et la cheftaine du parti se voient régulièrement au siège du parti ou à Bruxelles - ils sont tous deux députés européens -, mais chacun campe sur ses positions. "Marine ne m'a pas demandé pardon, ce n'est pas du tout son genre", confie le fondateur du parti frontiste assis dans le bureau de sa villa de Montretout, à Saint-Cloud. Et de poursuivre : "Je ne me suis pas excusé puisque je n'ai pas commis de faute." Ambiance...

À l'origine de la brouille ? Une énième saillie du Menhir, qui, commentant les artistes français anti-FN sur son blog vidéo, avait lâché : "On fera une fournée la prochaine fois." Furieuse, la patronne du parti avait dénoncé une "faute politique" et décidé que le site web du parti n'hébergerait plus le blog paternel. "J'ai été blessé par ma fille et par ma petite-fille Marion Maréchal-Le Pen qui m'a mis aussi au pilori", confie encore le vieux chef. Mais les différends politiques et stratégiques ne nuisent pas à la vie de famille. Jean-Marie Le Pen est ravi de son dernier cadeau d'anniversaire (il vient d'avoir 86 ans) : une liseuse de livres numériques "remise en main propre par ma fille Marine". Et il se prépare à être arrière-grand-père : la députée Marion Maréchal-Le Pen et son compagnon Mathieu attendent une petite fille pour l'automne.

Le " monde " de Le Pen

Un temps soupçonné de vouloir saborder le parti aujourd'hui entre les mains de sa fille, Jean-Marie Le Pen nie en bloc : "Je serais un traître !" Quant à Marine Le Pen, elle défendra toujours bec et ongles sa ligne politique, mais Jean-Marie Le Pen reste son père. À peine élue présidente du parti frontiste lors du congrès de Tours en janvier 2011, elle avait d'ailleurs lancé d'une voix émue : "Nous avons une dette à l'égard (de Jean-Marie Le Pen, NDLR). La mienne est double, puisque, comme président et père, il a largement contribué à faire de moi la militante et la femme que je suis."

D'ailleurs, à l'origine, si Marine Le Pen décide de militer au FN dès ses 15 ans, à l'occasion de la campagne municipale de mars 1983, c'est avant tout pour entrer dans le monde de ce père tant absent à la maison. "Le seul moyen de créer des liens autres qu'affectifs avec lui était d'aller à sa rencontre. C'est un peu comme cela que, au fur et à mesure, par intérêt personnel mais aussi pour le découvrir, je me suis aventurée de plus en plus loin sur son terrain, donc sur celui de la politique", raconte Marine Le Pen dans son ouvrage autobiographique À contre flots. À ce sujet, Jean-Marie Le Pen réplique : "`À 15 ans, moi, j'étais orphelin ! J'étais peut-être absent souvent de la maison, mais au moins mes filles ont eu un père."
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 27 Juil 2014, 14:33

Du rififi au Front national de Menton 10/07

Une passe d'arme musclée a eu lieu ce jeudi entre entre Lydia Schénardi et un des ses anciens colistiers. Ambiance au FN de Menton.

On se souvient ainsi des démissions, tout d’abord de Danielle Vassallo-Médecin, puis de Jean-Jacques Clément du groupe Rassemblement Bleu Marine pour Menton. Deux départs motivés par des différends avec la présidente du groupe et secrétaire départementale, Lydia Schénardi.

Ce jeudi soir, le ton est monté de plusieurs crans, notamment entre Jean-Jacques Clément, qui a officiellement présenté sa démission en mairie, et Thierry Gaziello, numéro 2 de la liste aux dernières municipales.

Dans un mail adressé à Lydia Schénardi, le futur-ex militant lance: «Le 30 avril, il m’a insulté. Humilié… Il ne pense qu’à son petit avenir et n’a aucune vision rayonnante pour notre si belle ville…»

Lydia Schénardi, elle, a répondu par un mail «incendiaire» dans lequel elle emploie des mots très forts. Elle qualifie ainsi de «traître», d’«escroc», de «faible» ou encore de «lâche» son ancien numéro 4 sur sa liste.

Une main courante a été déposée par Jean-Jacques Clément. Quant à Lydia Schénardi, si elle a confirmé vouloir se présenter aux Sénatoriales, elle a coupé court à la rumeur qui prétendait qu'elle était en passe de démissionner de son poste de présidente du groupe d'opposition mentonnais.
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