Féminisme et antifascisme

Féminisme et antifascisme

Messagede bipbip » 04 Jan 2014, 13:09

Féminisme et antifascisme, un texte de la CGA (Coordination des Groupes Anarchistes)

Féminisme et antifascisme

La lutte antifasciste consiste à lutter contre les groupes et mouvements fascistes, et leurs idéologies nationalistes, racistes et xénophobes. Là-dessus, tout le monde s'accorde. Néanmoins, il est au minimum une composante de l'idéologie fasciste pour laquelle la réponse antifasciste semble encore à construire : l'oppression des femmes.

Car sans surprise, les idéologies fascistes donnent une place bien définie aux femmes et s'occupent de leur devenir. Au centre des valeurs défendues, la famille sert d'argumentaire favori pour établir les inégalités entre les hommes et les femmes. Basée sur un schéma hétérosexuel et patriarcal, la famille version fasciste assigne les femmes (« la femme ») aux fonctions de procréatrice, de mère, et de ménagère, assurant également le « repos du guerrier » en assouvissant ses désirs sexuels. Rien de ce qui constitue le féminisme et ses luttes n'entre dans le tableau fasciste. Il en est ainsi avec l'ensemble des revendications d'émancipation des femmes, dans tous les domaines : au domicile (concernant les tâches ménagères, les soins aux enfants, les viols et violences conjugales), dans le monde du travail (sur les inégalités salariales, la précarité et les conditions de travail), et jusque dans l'appropriation et la libre disposition de leurs propres corps (grâce à l'accès libre et gratuit à la contraception et à l'avortement, et l'accès à l'information sur le corps et les sexualités).

Ainsi, les mouvements réactionnaires de droite et d'extrême-droite luttent contre l'égalité femmes/hommes par la revendication ouverte du retour de la femme dans le 'foyer', impliquant la tutelle financière et légale du mari, et la perte de toute autonomie et de tous choix propres. Cela se traduit, pratiquement : par la lutte active contre le droit à l'avortement, notamment par des prières de rue tenant un discours mortifère (devant l'hôpital Tenon à Paris, par exemple), par la lutte contre la reconnaissance des familles homoparentales et les droits des personnes homosexuelles (exemple récent flagrant au sujet du droit d'accès au mariage pour les couples de même sexe, avec le déferlement de la « manif pour tous » et ses dérivés), par la lutte contre les mouvements féministes (en créant des mouvements prenant le contre-pied, tel le mouvement des Hommen, qui se veut le pendant masculin du mouvement Femen1), ou encore par les attaques contre le Planning familial.

On le voit, la pensée fasciste est par essence antiféministe, et les mouvements qui la suivent ne manquent aucune occasion de lutter contre l'avancée des droits des femmes et l'évolution des représentations familiales vers plus d'égalité. Il est donc tout à fait logique et pertinent que les luttes contre le fascisme soient en lien permanent avec, entre autres, les luttes féministes. Mais qu'en est-il de ce lien entre idées féministes et groupes antifascistes ?

Au sein des groupes antifascistes, nous pouvons distinguer deux formations différentes. Les groupes politiques, regroupant des personnes qui se retrouvent derrière des idées politiques larges (antipatriarcat, syndicalisme, écologie, économie...) d'un côté ; de l'autre, les groupes affinitaires regroupant un noyau de copains (plus que de copines) en accord sur un point politique particulier (ici l'antifascisme) mais discutant peu ou pas d'autres éléments politiques.

Dans les groupes politiques d’extrême-gauche ou libertaires, le féminisme et l'antifascisme appartiennent couramment aux thématiques défendues. Le point de départ étant souvent le constat de rapports de domination, ces axes sont à la fois transversaux et s'alimentent entre eux. Néanmoins, parmi les groupes politiques de gauche ou libertaires, le thème du féminisme ne fait pas toujours recette, selon l'argument qu'une fois arrivé le grand soir, le problème du patriarcat et de toutes ses composantes disparaîtront d'eux-mêmes. Or, tout comme il n'est de fonctionnement non-hiérarchique inné ou spontané, il apparaît difficile de prétendre à une société égalitaire se créant toute seule sans pratique préalable ni réflexion sur les tenants et les aboutissants des systèmes de domination.

Les groupes affinitaires sont des groupes souvent politisés (mais pas toujours) dont la durée de vie est courte. Restreints la plupart du temps à des actions au coup pour coup, cela les empêche de prendre le temps de la réflexion sur leurs pratiques d'un point de vue antisexiste ou sur le féminisme au sens plus large. De plus, comme le terme « affinitaire » l'indique, il s'agit de personnes se sentant proches les unes des autres, donc souvent supposées de même opinion. Une personne portant une opinion différente ou apportant une réflexion sur une thématique particulière non existante dans le groupe, tels le féminisme ou l'anti-sexisme, pourrait être vue comme dissidente, et ainsi être tenue à l'écart, voire exclue purement et simplement du groupe. Un fait qui pousse au consensus officieux, sans discussion réelle de fond risquant de remettre en cause l'existence même du groupe affinitaire.

De fait et sans contradiction avec ça, une bonne partie des courants antifascistes se veulent plutôt antisexiste que féministe. L'antisexisme peut parfois être une composante du féminisme, mais uniquement partiellement puisque ne prenant en compte que les formes particulières de discrimination entre hommes et femmes, sans vision globale ou systémique de la domination masculine. Se revendiquer de l'antisexisme n'est pas un gage d'accord avec les idées et revendications féministes. On peut ainsi trouver des hommes se revendiquant antisexistes tout en étant fondamentalement antiféministes2. L'antisexisme ne forme donc pas politiquement et pratiquement à plus d'égalité, et les groupes antifascistes politiques ou affinitaires – se croyant pourtant bien intentionnés – parfois dérapent. Un exemple récent flagrant dans le cadre d'une manifestation de mouvements féministes contre la fermeture d'un centre IVG : à un point donné du parcours, la manifestation fait face à une prière de rue protégée par une petite milice fasciste. On voit alors l'ensemble des hommes membres de groupes affinitaires ou de structures politiques présents hurler des slogans et faire une ligne de défense strictement masculine. L'intention et les slogans avaient beau être « féministes », la posture adoptée était à l'opposé. Il semble facile lors de moments tendus et inattendus, de faire passer le féminisme ou l'antisexisme à la trappe, d'autant plus si ce type de situations n'a jamais été anticipé, et les réactions, posées et discutées collectivement.

Autre pierre d'achoppement : le nombre de femmes dans les espaces militants. Socialement, ce sont les hommes qui sont les plus poussés à prendre des responsabilités militantes, et le pourcentage de femmes dans les organisations politiques est relativement faible. Il est d'autant plus faible sur les questions d'antifascisme que cette thématique est vue comme demandant des compétences réservées aux hommes. Cette sur-représentation masculine n'aide pas à porter une parole féministe, et les rapports au sein même des organisations seront inégalement genrés : au niveau politique, une femme sera testée sur ses bases politiques, et sa parole ne sera pas ou peu prise en compte lors de réunions ou de débats. Dans sa participation, elle sera plus facilement orientée sur la réalisation des tâches considérées comme féminines : trésorerie, secrétariat, écriture de comptes-rendus, préparation de l'ordre du jour… Pour certains groupes, la présence d'une femme, même une seule, en leur sein est un gage d'antisexisme. Jolie pirouette. Mais toute femme n'est pas féministe, de la même manière qu'elle n'est pas prédestinée au ménage, au secrétariat ou à l'éducation. Ce n'est en réalité que la marque d'une légère mixité. Au niveau pratique, se pose la question du rapport à la violence, de la vision genrée de la violence physique et verbale, à la fois par les femmes et par les hommes. Car dans les deux cas, l'éducation genrée pousse vers : « les garçons se battent pour dominer, les filles sont dominées ». Les groupes affinitaires, notamment, sont des groupes de rue dont un des objectifs affirmés est la violence physique, laquelle est réservée par la société patriarcale au domaine masculin. Pour les quelques femmes présentes dans ces espaces, il s'agit alors d'entrer dans le moule viril de la provocation, de la bagarre et du sans-peur. C'est probablement une raison supplémentaire d'y trouver peu de femmes. Un tel constat ne revient ni à associer virilisme et violence en laissant celle-ci aux hommes, ni à se satisfaire de cette situation en la considérant comme un horizon indépassable. On voit par exemple, depuis quelques temps dans le collectif vigilance 69 contre l'extrême-droite, que des militantes féministes ont poussé à la mise en place de Services d'Ordre mixtes, et les formations SO sont faites par des femmes. Si l'objectif du SO est d'éviter l'affrontement direct avec les fascistes, faire partie du SO c'est apprendre des gestes et des postures d'intimidation, de menace, c'est mettre son corps en situation de pouvoir se défendre, réagir. C'est aussi travailler sur sa peur et apprendre à être plus sûr-e de soi dans un logique féministe d'empowerment3. Ainsi, une voie reste à creuser pour briser le monopole masculin de la violence et développer une autodéfense populaire nous incluant toutes et tous sur des bases égalitaires : le développement de l'autodéfense féministe rendant accessibles aux femmes des pratiques individuelles mais surtout collectives.

Féminisme et antifascisme ne sont pas intrinsèquement en opposition, au contraire, ce sont deux thématiques fondamentalement liées. Dans la pratique, il y a un large potentiel de réalisation de ce lien dans le monde militant libertaire. Néanmoins, dans les groupes politiques et/ou affinitaires se revendiquant de l'antifascisme, cette mise en pratique n'est pas encore aboutie. Outre le faible nombre de femmes dans les sphères militantes antifascistes, il manque au milieu antifasciste dans son ensemble de s'attarder plus précisément sur la thématique féministe comme piste sérieuse de lutte antifasciste, et de considérer que les pratiques (quelles qu'elles soient) nécessitent de prendre en compte les idées féministes. Car les organisations politiques et militantes ne sont pas hors le monde, et les rapports de domination qui sous-tendent la société ne disparaissent pas par magie à la porte des groupes militants.



1. En réalité, les Hommen ne reprennent que le code visuel des Femen, soient des hommes torses nus avec un slogan écrit dessus (d'une originalité inouïe : on retrouve cela dans les groupes de supporter de rugby ou de foot). Ceux-ci ont fait leur apparition sur la fin du mouvement de la « manif pour tous ».

2. Les masculinistes, par exemple, que l'on retrouve de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, estiment que les luttes féministes ont fait basculer la société dans la domination inverse. Ils considèrent que les femmes ont maintenant l'avantage sur les hommes, en s'appuyant notamment sur les jugements qui donnent la garde des enfants aux mères plutôt qu'aux pères, dans les cas (peu fréquents) où la garde est disputée. Cette vision partielle des cas de séparations conflictuelles nécessitant l'intervention de la justice est pourtant éminemment patriarcale. En effet, ces décisions de justice sont la conséquence : soit du constat fréquent que les femmes étaient déjà majoritairement en charge des enfants avant la séparation (les conjoints ne s'en souciant qu'au moment de la séparation comme enjeu de pouvoir), soit encore, de l'influence de l'idéologie patriarcale sur les juges qui pose que « les femmes – et leur instinct maternel – s'occupent des enfants », soit enfin, des violences de l'ex-conjoint (conjugales et/ou sur les enfants).

3. Concept intraduisible de la théorie féministe signifiant « augmenter sa puissance, sa capacité d'action ».


http://www.c-g-a.org/motion/feminisme-et-antifascisme
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede Béatrice » 06 Mar 2014, 10:19

Communiqué de MSED ( Marseille solidaire contre l'extrême-droite ) qui appelle à manifester le 8 mars 2014 à Marseille :
RDV le 8 Mars 2014 au Vieux-Port à 15H30

Dans la rue pour le droit des femmes !
Appel de MSED à manifester le 8 Mars à MARSEILLE

Marseille solidaire contre l’extrême-droite

La lutte antifasciste consiste à lutter contre les groupes et mouvements fascistes, et leurs idéologies nationalistes, racistes et xénophobes. Là-dessus, tout le monde s’accorde. Néanmoins, il est au minimum une composante de l’idéologie fasciste pour laquelle la réponse antifasciste semble encore à construire : l’oppression des femmes.

Pourquoi nous devons participer au 8 mars ? Le 8 mars pour nous c’est une journée de lutte, c’est la fête des luttes des femmes ouvrières, précaires, prolétaires, avec ou sans papiers, avec ou sans emploi. Cette journée internationale des luttes des femmes a été créée par Clara Zetkin, militante communiste et féministe allemande et la conférence des femmes socialistes de 1910. Pour que les femmes ouvrières défilent par milliers ce jour- là, pour porter leurs revendications sur le travail et tous les aspects de leurs vies.


http://www.millebabords.org/spip.php?article25625
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede Pïérô » 04 Sep 2016, 01:30

Angers, mercredi 7 et mercredi 14 septembre 2016

Femmes et extrême droite

Cycle organisé par le collectif Émancipation et le Réseau Angevin Antifasciste

On assiste en Europe à une très forte progression des courants populistes et d'extrême droite. Celle-ci trouve un terreau propice de développement dans la profonde crise économique et sociale du capitalisme et dans les politiques réactionnaires menées par les partis de droite comme par d'autres qui se prétendent "de gauche" voire "socialistes". Si ces courants tiennent tous des discours nationalistes, sexistes, racistes et xénophobes, ils cherchent désormais de plus en plus à instrumentaliser des thématiques comme la laïcité ou les droits des femmes à des fins de stigmatisation. de ce qui ressemble à un-e étranger-ère. Les musulman-e-s qu'ils-elles soient immigré-e-s ou de nationalité française sont en première ligne face à ces attaques.

Ces courants d'extrême droite n'hésitent plus à se présenter comme les « défenseurs des femmes » menacées par « l'islam et ses valeurs archaïques ». Ce nouveau visage est mis en avant dans beaucoup de pays par un leadership au féminin, élément majeur de communication et de « dédiabolisation » des partis d'extrême droite. En réalité leur programme représente un danger mortifère pour les droits des femmes. Qu'en est-il du droit à l'avortement ? Des politiques familiales ? Pourquoi les féministes doivent-elles être en première ligne contre ces courants d'extrême droite ? Pourquoi les antifascistes doivent-ils et elles être présent-e-s dans les mobilisations pour les droits des femmes et des minorités sexuelles ? Quels combats ? Quelles alliances ? Quelles mobilisations ?

Mercredi 7 septembre
Projection de Guerrière
(Allemagne - 2013 - 1h40)
Marisa, 20 ans, fait partie d'un gang de néo-nazis au nord de l'Allemagne. Tatouée de swastikas, le crâne rasé, elle déteste les étrangers, les juifs, les noirs et flics, à ses yeux tous coupables du déclin de son pays et de la médiocrité de son existence. Manifestations de haine, violence et beuveries rythment son quotidien, jusqu'à l'arrivée en ville d'un réfugié afghan et l'irruption dans son gang d'une adolescente de 14 ans. Ces nouveaux venus mettent à mal le fanatisme de Marisa…
à 20h, l'Etincelle, 26 rue Maillé, 49000 Angers

Mercredi 14 septembre
Débat femmes et extrême droite
animé par une membre de La Horde (Portail web antifasciste)
à 20h, l'Etincelle, 26 rue Maillé, 49000 Angers

https://raaf.noblogs.org/post/2016/08/3 ... me-droite/

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Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede bipbip » 22 Sep 2016, 16:20

Samedi 24 septembre 2016

Paris : couscous de soutien au collectif “Droits des femmes contre les extrêmes droites”

à 19h30, La Nouvelle Rôtisserie, 4 Rue Jean Moinon, 75010 Paris

Le collectif “Droits des femmes contre les extrêmes droites” rassemble des féministes venu-e-s d’associations, de syndicats et de partis. Des féministes qui en ont assez de voir resurgir les vieux fantômes du passé. Des féministes qui ne croient pas à la mutation, dédiabolisation de certaines composantes des extrêmes droites.

http://lahorde.samizdat.net/event/paris ... ce_id=2355
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede bipbip » 24 Sep 2016, 13:45

Les droits des femmes contre les extrêmes droites

Qui sommes nous ?

Des féministes venu-e-s d’associations, de syndicats et de partis.Des féministes qui en ont assez de voir resurgir les vieux fantômes du passé. Des féministes qui ne croient pas à la mutation, dédiabolisation de certaines composantes des extrêmes droites.
L’actualité mondiale nous le montre à chaque instant : « le ventre est toujours fécond d’où a surgi la bête immonde. » Nous ne voulons pas de cette société là.
Afin de pouvoir remporter enfin des élections, le Front National de Marine Le Pen a décidé
de raboter les angles, ravaler la façade, modérer le discours. Mais le vieux fond reste le même : xénophobe, raciste, anti social, familialiste, antiféministe, lesbophobe et homophobe.
Marine Le Pen prétend être défenseure des droits des femmes pour séduire l’électorat féminin dont elle a un besoin crucial. Mais elle espère gagner des voix uniquement par la magie du verbe. Car concrètement le FN ne fait rien pour défendre les droits des femmes.
Nous féministes qui militons quotidiennement pour acquérir l’égalité femmes/ hommes et qui parlons donc en connaissance de cause estimons qu’il est de notre responsabilité de dévoiler cette mystification. Ce site y contribuera.

http://droitsfemmescontreextremesdroites.org/
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede bipbip » 13 Jan 2017, 18:14

Front national : Marine Le Pen, fausse féministe

La subversion semble être la qualité sine qua non pour se présenter à la présidence de la République. L’une de celles et ceux qui se targuent d’être « antisystème » est bien sûr Marine Le Pen. Dans ce cadre, elle utilise le discours féministe dans une optique opportuniste et électoraliste.

Divers personnalités ou groupuscules d’extrême droite sont inspirés en ce moment par le féminisme et affirment que la réponse à l’infériorisation des femmes se trouve dans la défense d’une féminité traditionnelle. Marine Le Pen, contrairement aux Antigones, par exemple, ne revendique pas une « sensibilité » spécifique des femmes mais affirme plutôt qu’« on n’est pas une espèce à protéger ! Nous (les femmes) ne sommes pas des pauvres choses ! » [1].

Ces derniers temps, Marine Le Pen et son entourage proche se sont affichés contre les positions de Marion Maréchal-Le Pen qui veut « revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’IVG ». Cette prise de position tient de l’opportunisme politique et non du féminisme. Il est en effet permis de douter de l’engagement antipatriarcal de celle qui, jusque-là, avait toujours critiqué avec vigueur le droit à l’avortement.

Les droits des femmes comme stratégie de com

Certes, parfois Marine Le Pen défend les droits des femmes avec une emphase rhétorique dans les tribunes de grands quotidiens, mais uniquement si cela lui permet de diffuser un discours raciste. Après les agressions sexuelles et viols qui ont eu lieu lors de la nuit du réveillon à Cologne l’année dernière, elle a affirmé : « Que la barbarie puisse s’exercer de nouveau à l’encontre des femmes, du fait d’une politique migratoire insensée me remplit d’effroi. »

En revanche, quand la barbarie est accomplie par des hommes blancs, français et patrons, Marine Le Pen et le FN la soutienne. Ainsi, des sénateurs frontistes ont déposé un amendement à la loi travail visant la suppression de l’article 1-bis sur le harcèlement sexuel. Selon eux, « en permettant aux personnes victimes de harcèlement sexiste de ne présenter que des éléments de faits laissant supposer l’existence du harcèlement, l’article 1er bis ouvre la voie à de graves dérives et favorise des attitudes procédurières néfastes aux relations entre employeur et employé ». L’effroi de la cheffe du parti s’estompe aisément quand les violences sexistes sont commises par les employeurs. Marine Le Pen ne fait rien d’autre que défendre ici ses propres intérêts de classe.

C’est, en effet, l’ordre bourgeois et patriarcal, établi depuis des siècles, qu’elle défend. Marine Le Pen et son parti louent la famille « traditionnelle » et fustigent le droit des femmes à disposer de leurs corps et l’homosexualité. La critique du système et la lutte pour le détruire nécessitent courage, ténacité, analyse matérialiste et élaboration d’un projet politique collectif et émancipateur. Marine Le Pen n’a, elle, qu’un seul objectif : le pouvoir. Elle instrumentalise le féminisme dans un but purement personnel et électoraliste. Le FN, par sa nature même de parti d’extrême droite, défend, lui, la réaction, la tradition et donc ceux qui possèdent déjà, ceux qui sont déjà puissants, ceux qui sont parfaitement intégrés au système.

Lucie (AL Saint-Denis)


[1] La plupart des références utilisée pour cet article proviennent du site du collectif “Droits des femmes contre les extrêmes droites” qui s’est créé pour lutter contre les fausses idées et le double discours répandus par les extrêmes droites.

http://www.alternativelibertaire.org/?F ... ine-Le-Pen
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede Lila » 26 Fév 2017, 19:29

FRONT NATIONAL : UN PROGRAMME VIDE QUI EN DIT LONG

Voici un décryptage exhaustif du programme du Front National de 2017 concernant les femmes. Tout "emprunt" est recommandé en indiquant la source !

à lire : http://droitsfemmescontreextremesdroite ... ?article51
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede bipbip » 11 Mar 2017, 16:16

Paris lundi 13 mars 2017

Discussion : Sexisme, fascisme et antifascisme
organisée par le SIAMO Sorbonne Antifasciste

Le SIAMO organise une discussion le lundi 13 mars 2017 de 19h à 22h à Jussieu (Amphi 45B) sur les rapports entre sexisme, fascisme et antifascisme.

Image

Le sexisme est une composante essentielle du fascisme. L’extrême droite sous toutes ses formes prône le recul des libertés et droits des femmes et des minorités de genre, le contrôle croissant de leur corps, leur assignation à un rôle social étroit, normatif, discriminant et infériorisant, une division genrée du travail, etc.

Combattre le fascisme, c’est donc nécessairement aussi combattre le sexisme. Pourtant, la jonction entre les luttes antifascistes et les luttes féministes laisse à désirer. La question du sexisme et du féminisme est rarement débattue et parfois mal comprise ou mal intégrée dans les milieux antifa, où les femmes et minorités de genre restent souvent minoritaires.

Cette discussion sera donc l’occasion d’engager un débat urgent sur le féminisme dans la lutte antifasciste, et de penser l’articulation du sexisme, du fascisme et de l’antifascime. Vous êtes tou.te.s invité.e.s à venir discuter de ces questions, témoigner des difficultés que les femmes et minorités de genres peuvent rencontrer dans leur lutte antifasciste, faire des propositions, écouter, participer, lire des textes, etc.

Intervenantes :
Isa, membre de La Horde
Maeva, militante féministe anarchiste
D’autres intervenantes à confirmer...

https://www.facebook.com/events/1880331955513499/
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Re: Féminisme et antifascisme

Messagede bipbip » 16 Avr 2017, 18:36

Le Front National prétend défendre les droits des femmes, les féministes dénoncent cette imposture

Tract du Collectif "Droits des Femmes contre les extrêmes droites"

Image

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https://www.solidaires.org/Le-Front-Nat ... feministes
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