J'ai toujours trouvé le terme "homophobie" bien impropre à désigner ce qu'il désigne habituellement, une haine, similaire au racisme, motivée par le rejet des autres. En l'occurrence, c'est un choix personnel, contrairement à l'appartenance raciale vu qu'on choisit pas de naître noir ou beurre mais le fond haimeux est le même.
Donc, le terme "homophobie" a toujours été pour moi une tentative de rationalisation de la chose, on préfère dire que l'homosexualité fait peur plutôt que de se dire que ceux qui ont de tels comportements, de telles réactions sont tout simplement de gros cons.
Or, j'ouvre ce topic pour raconter quelque chose qui m'est arrivé et qui m'a mis en face d'une véritable homophobie, une peur incontrôlable et irraisonnée de l'homosexualité. Je trouve ça assez complexe et je ne me l'explique pas.
Donc, il y a quelques jours, mon ex (c'est assez récent quoi que pas tant que ça mais je vais pas raconter cette histoire là... ) vient me voire, l'air grave et sérieuse et me dit qu'elle doit me parler, que c'est quelque chose de grave.
Bon, j'accepte bien entendu, on est encore amis et on a eu deux gamines ensemble, donc quelque chose de grave pour elle l'est certainement pour moi. Mais là, elle me demande de but en blanc: "ZafX, est-ce que tu es gay?"
La question est pour le moins saugrenue vu qu'on vécu plus ou moins dix ans ensemble, même si ces dernières années ont été pour le moins houleuses, et que je n'ai eu aucune aventure depuis qu'on est ensemble (à part la première année, d'accord, mais elle aussi, je vous passe les détails) et que je n'ai jamais couché avec un homme, ayant parfois même repoussé des avances, bref, elle sait tout ça mais je pense à ces théories bizarres comme quoi l'homosexualité est une tare génétique. Enfin, son regard sérieux me fait ravaler le rire qui allait sortir en un sourire légèrement gêné.
Prenant le même ton sérieux qu'elle, je lui dis non et là, elle éclate littéralement en sanglots mais là, par contre, j'ai éclaté de rire. C'est vrai que ça a été quelques fois l'objet de discussions animées entre nous car j'ai toujours accepté sans problème les homosexuels tandis qu'elle non, et l'"accusation" d'être moi-même gay a souvent surgie en des terme moins élogieux mais d'un autre côté, elle a eu des collègues de travail et des connaissances gays et ça ne lui a jamais posé problème.
C'est juste moi. Le contexte éducatif y est certainement pour beaucoup, famille fachisante (à la française, savez, sans jamais aller jusqu'à tenir de réels propos nazi mais votant allègrement FN et toujours "un très bon ami arabe", voyez le genre) et forcément haineux vis à vis des homosexuels. Mais bon, elle s'est rebellé très tôt contre tout ça, et si elle a été gagnée par un certain conformisme depuis, elle reste ouverte et comme je l'ai dit, la fréquentation d'homosexuels ne la gène pas.
Alors quoi? Une phobie, une crainte tout à fait irraisonnée vis à vis de moi et de mes penchants sexuels, complètement démentie par les faits en plus, mais je crois qu'en fait si je devenais homo demain, cette peur s'évanouirait.
Enfin bon, ça m'a choqué et donné à réfléchir. Justement sur le terme homophobie. Et s'il n'était pas si mal choisi que ça, en fait? Et si la racine de cette haine était vraiment une peur sans fondement?