Masculinistes en manoeuvre et anti-masculinistes en lutte

Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Nyark nyark » 23 Juin 2013, 17:58

Réunion publique antimasculiniste le 27/06 au CICP

Pour en finir avec le masculinisme – Stop masculinistes


Le 9 juin, à l’appel de nombreuses organisations et collectifs masculinistes, une manifestation pour soutenir le droit des pères a eu lieu à Paris, place de l’Opéra à 10h. Cette manifestation a rassemblé environ 50 personnes et fut perturbée par des personnes criant des slogans « mieux vaut deux mères qu’un père violent », et « masculinistes hors de nos vies », avant d’être chasséEs par la police et embarquéEs en vérification d’identité ;

Depuis février, les masculinistes multiplient les actions médiatiques, montant sur les grues à Nantes et à Montpellier, ou sur la cathédrale à Orléans. La complaisance des médias dominants leur a permis de conquérir une audience importante.

Derrière des revendications prétendument égalitaristes, on assiste à la montée d’un mouvement anti-féministe très réactionnaire qui attaque l’autonomie et les droits des femmes. Ce mouvement cherche à se donner une certaine respectabilité alors qu’il converge avec les mobilisations homo/lesbo/transphobes de la manif pour tous, comme avec les groupes anti-ivg.

Les masculinistes, une menace pour les femmes

Ils revendiquent l’application systématique de la résidence alternée en cas de divorce, et estiment que les pères sont victimes de discrimination face à la justice des affaires familiales. En réalité, seuls 30% des pères demandent la garde de ou des enfants, et c’est accordé dans 50 à 70% des cas. D’autre part, les pères qui demandent la garde sont plutôt animés par le souci de ne pas verser de pension alimentaire que par celui de mieux répartir le travail d’élevage des enfants. De plus, la justice aux affaires familiales reste patriarcale. Le sacro-saint principe même d’autorité parentale partagée peut être critiqué. Quand une femme refuse la garde partagée, elle a souvent de bonnes raisons de le faire, pour elle autant que pour l’enfant : les violences conjugales les plus graves ont lieu au moment de la séparation et un mari violent se sert souvent de l’enfant pour garder une emprise sur son ex-femme. Un conjoint violent ne sera jamais un bon père : en 2009, 21 enfants ont été tués par leur (beau-)père lors de visites.

Leurs revendications, portées devant les instances gouvernementales, sont soutenues par une foule de journalistes, d’experts et de scientifiques (pédopsychiatres, psychanalystes...). Ils défendent l’idée d’un « sexisme inversé », d’une société désormais dominée par les femmes. Les responsables de cette situation seraient les luttes féministes des 50 dernières années. Ils mettent en avant la crise de la masculinité et les violences faites aux hommes. Ils nient les analyses féministes de la domination patriarcale, des violences faites aux femmes et aux enfants, et des privilèges des dominants.

Leur action principale consiste à attaquer systématiquement les droits des femmes, les conquêtes des féministes et les discours d’émancipation des femmes.

Ils s’inscrivent donc logiquement dans un contexte de réaffirmation de l’ordre moral : résurgence des luttes contre l’avortement, défense de la famille hétérosexuelle, valorisation de l’autorité masculine, instrumentalisation normative des enfants (quand ils prétendent que les enfants ont « besoin » soit d’un père et d’une mère soit de deux parents). C’est une volonté de dresser les opprimé-e-s les un-e-s contre les autres dans une logique du tou-te-s contre tou-te-s.

Quelles perspectives se donner ?

Il est important de réaffirmer la nécessité d’une lutte anti-masculiniste et féministe radicale.

Pour discuter des ripostes possibles, dans la rue et ailleurs, retrouvons-nous jeudi 27 juin à 19H au CICP, 21 Ter Rue Voltaire 75011 Paris, metro 9 Rue des boulets.


A l’appel de Coordination des Groupes anarchistes idf, Organisation libertaire et sociale.


http://paris.indymedia.org/spip.php?article13749
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Nyark nyark » 25 Juin 2013, 21:40

Me demande si un article sur les masculinistes dans le prochain bulletin ne serait pas également d'actualité.
Si je peux j'essaierai d'aller à cette réunion, parce que j'ai la vague impression que leur agressivité ne cesse de s'amplifier :
Masculinistes ça suffit !
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Pïérô » 03 Juil 2013, 01:20

Alors ? Un petit compte rendu...? :)
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Masculinisme et Anti Masculinisme, savoir de quoi on parle.

Messagede Béatrice » 06 Juil 2013, 20:18

Trois pères divorcés sont perchés depuis vendredi minuit en haut d'une cheminée d'une usine de chauffage près de Grenoble (Isère) : l'un d'entre eux est un "activiste" récidiviste :

Grenoble : trois pères divorcés retranchés sur une cheminée

Trois pères divorcés sont perchés depuis vendredi minuit en haut d'une cheminée d'une usine de chauffage près de Grenoble (Isère), réclamant des avancées dans leurs dossiers de garde d'enfants après des séparations difficiles.

Venus «avec de l'eau, des affaires de rechange et de quoi tenir un certain temps», les trois pères ont grimpé les escaliers, escaladé une porte cadenassée et «fait un peu d'acrobatie» pour atteindre la cheminée de la Compagnie de chauffage de Grenoble, située à Eybens, a expliqué l'un d'eux, Frédéric Foroughi.

«Ils sont montés avec chacun trois sacs de victuailles et notamment beaucoup d'eau vu la chaleur annoncée», a expliqué samedi matin Youcef Ouateli membre de l'association Père-enfant-mère, venu soutenir les trois pères au pied de la tour.

Au sommet de cette cheminée cylindrique de plus de 70 mètres de haut, les trois pères ont déployé cinq banderoles difficilement lisibles, proclamant notamment «l'égalité parentale pour nos enfants, cessez de bafouer nos droits de pères» ou encore «nous aimons nos enfants, nous avons besoin d'eux et eux aussi». L'usine située dans une zone industrielle, presque déserte samedi matin, était sous la surveillance de deux gendarmes.

Agé de 27 ans, Frédéric Foroughi avait déjà conduit une action semblable fin juin sur une tour, à Forbach (Moselle), et en mai au sommet de la cathédrale d'Orléans. Il a été rejoint dans son action par deux autres pères de famille dont l'un affirme n'avoir pas vu ses enfants pendant plus de six mois.

Ces initiatives de «pères perchés» pour attirer l'attention sur des problèmes de garde d'enfant ou droit de visite, se sont multipliées ces derniers mois depuis l'action médiatisée d'un père à Nantes en février.


http://www.leparisien.fr/societe/garde- ... 960183.php
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Béatrice » 07 Juil 2013, 18:54

Les trois pères divorcés sont toujours perchés sur une cheminée à Grenoble !

Trois pères divorcés toujours perchés sur une cheminée à Grenoble


Par AFP

Les trois pères divorcés, qui campent depuis vendredi minuit au sommet de la cheminée d’une usine de chauffage près de Grenoble pour faire valoir leurs droits de voir leurs enfants, ont annoncé dimanche leur détermination à rester jusqu’à ce que «leurs droits soient reconnus».

«La nuit s’est bien passée, nous avons eu du vent, mais nous resterons tant que l’on ne nous écoutera pas», a déclaré à l’AFP Rod Van Haute, joint par téléphone. «Nous avons ce qu’il faut pour tenir plusieurs jours», a-t-il assuré.

Avec deux autres pères, M. Van Haute est monté dans la nuit de vendredi à samedi au sommet de la cheminée de la Compagnie de chauffage de Grenoble de 70 mètres de haut, après avoir escaladé une porte cadenassée et grimpé à l’échelle d’urgence. Les trois hommes ont emporté plusieurs sacs de victuailles et beaucoup d’eau pour faire face à la chaleur, avaient-ils précisé samedi.

Technicien en fibre optique de 44 ans, Rod Van Haute qui demeure à Grenoble est père de trois enfants. Divorcé en 2009 son ex-épouse est partie s’installer aux Etats-Unis, il y a quinze jours, avec son nouveau mari.

Ce père qui bénéficiait d’un droit de visite toutes les deux semaines et la moitié des vacances scolaires, affirme n’avoir pas vu ses enfants pendant plus de six mois.

«Nous descendrons quand on nous présentera quelqu’un de crédible qui reconnaisse nos droits», a également assuré Frédéric Foroughi.

Ancien assistant maternel, reconverti en animateur de loisirs dans le Territoire de Belfort, il réclame la «garde officielle de ses enfants» après que leur mère, dont il a divorcé en 2011, est partie s’installer en Alsace, alors qu’il bénéficiait jusqu’alors d’une garde alternée.

«En 2013 les pères occupent une grande place dans l’éducation de leur enfant, ils ne sont pas que des géniteurs. Nous voulons que cela soit respecté et que la maman ne soit pas la seule à s’en occuper», a-t-il expliqué.

Ce père de famille âgé de 27 ans avait déjà conduit une action semblable fin juin sur une tour, à Forbach (Moselle), et en mai au sommet de la cathédrale d’Orléans.

Le troisième homme, René Forney, qui a crée un site Internet, «trafic justice», où il dénonce «les rouages mafieux de toutes les institutions françaises» est père d’un enfant de 30 ans qu’il n’a pas revu depuis 15 ans.


http://www.liberation.fr/societe/2013/0 ... ent_916542
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Nyark nyark » 07 Juil 2013, 19:12

Ah mais bien sûr : j'aurais dû me douter qu'il y avait du complot franc-maçon là-dessous ! Faut aller le voir le site, il est grave le mec...
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Pïérô » 12 Juil 2013, 23:24

Pères perchés à Grenoble : stop à la duperie.

Depuis vendredi, au sud de Grenoble, trois hommes occupent le haut de la cheminée de la Compagnie de Chauffage. Ce type d’action spectaculaire, désormais bien connu, est attribué dans les médias aux militants de la « cause des pères ». Derrière ce cheval de Troie se cache la mouvance masculiniste(1).

En février dernier à Nantes, deux hommes ont occupé pendant plusieurs jours deux grues désaffectées. Ces deux pères estimaient être privés de leurs enfants, victimes d’un pouvoir judiciaire qui détruirait l’ensemble des pères divorcés. Depuis, de nombreuses actions du même type ont eu lieu dans diverses villes de France, certaines simultanément lors de ce qu’ils ont nommé le « printemps des pères ». Le procédé est maintenant rôdé : un ou plusieurs hommes escaladent et occupent pendant plusieurs jours une grue ou un édifice élevé, y accrochent des banderoles, et demandent à être mis en relation avec les institutions afin que leur dossier de divorce soit révisé. Ils réclament par ailleurs que la loi soit modifiée pour que la résidence alternée soit mise en place de manière obligatoire pour tous les cas de séparation.
La technique, mélange d’actions spectaculaires (mais illégales) et de lobbying, est directement importée des pays anglo-saxons, où elle est employée depuis des années par l’organisation masculiniste « Fathers 4 Justice »(2). Depuis quelques mois, en France, sous l’impulsion d’associations telles que « SOS Papa »(3), ces actions bénéficient d’un soutien médiatique et institutionnel surdimensionné au regard du nombre de personnes concernées. Cela montre que certains groupes sociaux (en l’occurrence, très souvent, des hommes blancs hétérosexuels, bénéficiant d’une situation sociale confortable) sont bien plus entendus que d’autres.
Derrière cette pseudo « cause des pères », qui ne rassemble en fait qu’un nombre très limité d’hommes, se cache le mouvement masculiniste. Le masculinisme est une mouvance d’hommes hostiles à l’émancipation des femmes, souhaitant conserver leurs privilèges et leur position de pouvoir au sein de la société. Leurs thèmes de prédilection sont les droits des pères, les violences faîtes aux hommes et la crise de la masculinité. Les masculinistes estiment que les hommes sont victimes d’une société où les femmes auraient pris le pouvoir.

Les réalités sociales sur l’implication des pères

En réponse, rappelons simplement quelques réalités sociales. Lorsque certains pères se plaignent que « dans 80% des séparations, c’est la mère qui obtient la garde des enfants », ils oublient de dire que cela est à la demande des deux parents(4). Autrement dit, l’écrasante majorité des pères divorcés s’accommode très bien de ne pas avoir à s’occuper de leurs enfants (nombreux d’ailleurs sont les pères revendicateurs qui se « découvrent » pères au moment du divorce, après avoir été très peu impliqués dans l’éducation des enfants auparavant). Dans les cas restants, quand il y a litige, celui-ci porte sur le montant de la pension alimentaire, que les pères trouvent trop élevé. Rappelons aussi que la résidence alternée est loin d’être la solution idéale qu’on nous dépeint, en particulier dans le cas de pères violents ou incompétents.
Quant à savoir si, au final, dans le nombre infimes de pères de bonne foi qui auraient pu être « lésés », la Justice a agi de manière injuste, c’est fort possible. L’institution judiciaire, comme le reste de la société, est sexiste. Les juges ont aussi tendance à voir la mère comme l’élément clé et indispensable à l’enfant, contrairement à l’image du père qui reste l’élément satellite. Mais n’inversons pas les rôles : la « cause des pères » est, avant tout, la réaffirmation du pouvoir des hommes sur les femmes, les enfants, et l’ensemble de cette société. Si ces hommes souhaitent réellement investir leurs rôles de pères, de manière coopérative et respectueuse de leurs ex-conjointes et de leurs enfants, ils ont toute latitude pour le faire. Personne ne leur reprochera de prendre leurs responsabilités.

Au-delà de la complaisance : qui sont ces hommes ?

Dans nos précédents communiqués(5), nous dénoncions déjà le fait que ces « pères en colère » bénéficient d’une complaisance immédiate, les journalistes reprenant tou-te-s la même dépêche AFP, sans que personne ne se donne la peine de se pencher sur leurs histoires ou d’aller lire le contenu des sites internet des associations dont ils sont membres. A Nantes, par exemple, nous avions affaire à un homme violent, aux propos profondément misogynes, condamné pour avoir enlevé son enfant.
Qu’en est-il à Grenoble ? En haut de la cheminée se trouvent actuellement trois hommes : Rodolphe Von Haute, Frédéric Foroughi et René Forney.
Pour M. Von Haute, il semble que cela soit sa première participation à ce type d’action.
En revanche, ses deux comparses sont des habitués. En mars dernier, M. Foroughi participait au « printemps des pères » en installant un campement à Belfort. En mai il occupait la cathédrale d’Orléans en compagnie de quatre autres hommes. En juin, il récidivait en occupant une tour à Forbach, en Moselle. Les médias ont beaucoup insisté sur le fait qu’il ait exercé pendant quelques temps le métier d’assistant maternel (cela ferait-il de lui quelqu’un d’irréprochable ?), mais se sont étrangement tus sur ses 6 années passées dans l’armée. S’il a déclaré à France 3 Alpes « On est pas un groupe de masculinistes, on est juste là pour l’égalité parentale », pourquoi s’allie-t-il avec des associations nauséabondes, et précisément masculinistes ?
En effet, le troisième homme en haut de la cheminée, René Forney, n’est autre que le président de l’association « Père Enfant Mère »(6). Cette association, anciennement dénommée « Pères exclus », s’est distinguée lors du 1er mai dernier à Grenoble en s’imposant dans le cortège malgré les protestations de plusieurs syndicats et associations(7). René Forney est aussi connu pour ses positions complotistes farfelues(8) et ses liens avec le « Parti Radical de France »(9), une organisation d’extrême-droite.
Au pied de la cheminée, on trouve plusieurs personnes venues soutenir les trois pères perchés. Parmi elles, Patrick Guillot, l’un des animateurs les plus prolifiques du masculinisme en France, auteur d’ouvrages aux titres évocateurs tels que « La cause des hommes » ou « La misandrie »(10), et fondateur du « Groupe d’Etude sur les Sexismes »(11), qui cherche notamment à remettre en cause la réalité des violences conjugales subies par les femmes. Patrick Guillot se revendique « hoministe », comme la plupart des masculinistes, pour éviter le côté désormais péjoratif du terme. A ses côtés est présent Youcef Ouateli, membre de « Père Enfant Mère », qui déclare devant les caméras qu’il a « le coeur arraché » de ne pas voir ses enfants, mais se garde bien de préciser que lors des évènements du 1er mai à Grenoble, il a violemment frappé au visage un militant qui discutait avec lui, l’envoyant à l’hôpital la paumette fracturée.

Contrer ce mouvement dangereux dès maintenant !

A travers les actions de ces derniers mois et l’écho tristement favorable qu’elles ont rencontré, nous avons affaire à une montée en puissance du mouvement masculiniste. Il n’est pas étonnant de constater que celle-ci s’effectue par le biais de la « cause des pères », qui constitue un cheval de Troie particulièrement efficace. Si ces hommes veulent vraiment l’ « égalité parentale », qu’ils se mobilisent en dehors de leurs cas personnels de divorce pour impliquer largement les hommes dans l’éducation des enfants et le travail domestique ! Le cas échéant, nous avons affaire non pas à un mouvement progressiste, mais à une mouvance réactionnaire, qu’il est urgent de stopper.
Les hommes victimes des femmes ? Les français.e.s victimes des immigrés ? Les patrons victimes des grévistes ? Les hétérosexuels victimes du lobby gay ? Et puis quoi encore ? Ne soyons pas dupes : marre des retournements de sens !

Collectif Stop Masculinisme, lundi 8 juillet 2013

--------------------------------------------------------------------------------

(1) Pour des précisions sur le mouvement masculiniste que, pour des raisons de place et de compréhension nous ne développerons pas ici, lire les brochures « Contre le masculinisme, petit guide d’autodéfense intellectuelle », « Un mouvement contre les femmes. Identifier et combattre le masculinisme » ou encore « La percée de la mouvance masculiniste en Occident », disponibles sur le site http://lgbti.un-e.org. Lire aussi l’ouvrage de Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri « Le mouvement masculiniste au Québec, l’antiféminisme démasqué », aux éditions Remue-ménage, 2008.

(2) http://www.fathers-4-justice.org/

(3) http://www.sospapa.net/

(4) Pour plus de précisions, voir le travail de la doctorante en sociologie Aurélie Fillod-Chabaud, qui travaille sur le sujet depuis plusieurs années. http://lmsi.net/Le-pouvoir-vient-de-la-grue

(5) http://grenoble.indymedia.org/2013-02-2 ... -offensive

(6) http://pereenfantmere.free.fr/

(7) http://grenoble.indymedia.org/2013-05-1 ... i-quelques

(8) Voir ses nombreux sites internet : http://www.trafic-justice.com/, http://www.memejusticepourtous.org/, http://www.victime-ripou.com/

(9) http://www.partiradicaldefrance.com/

(10) http://www.la-cause-des-hommes.com

(11) http://www.g-e-s.fr/

http://grenoble.indymedia.org/2013-07-0 ... -stop-a-la
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede bipbip » 15 Sep 2013, 11:08

Libération chantre de l'anti-féminisme
Libération, le re-père des anti-féministes

C'est devenu une habitude, le journal Libération se fait le chantre de l'anti-féminisme. Tout d'abord en donnant la parole aux défenseurs les plus bas de gamme de l'industrie de la prostitution (Antoine, Caubère...) puis en accueillant par pages entières Marcella Iacub et ses délires nauséabonds sur le viol.

Cette fois, le journal, sous la plume de Anne-Claire Genthialon, va un pas plus loin en prenant fait et cause pour les pires masculinistes français sur deux pleines pages. Selon une technique qui la déshonore, la journaliste part d'un seul cas (l'a t-elle même vérifié) pour tirer des conclusions plus qu'hasardeuses. On croit rêver.

Image


Donc dans cet article paru aujourd'hui sous le titre "Droit de garde, pour le meilleur et pour le père", Libé nous rapporte tous les arguments habituels des associations dites "de pères". Les pères sont en colère car il existerait une injustice systémique en ce qui concerne la garde d'enfant. On connaît leur discours. Un joli coup de pouce est ainsi donné à une manifestation que ces militants organisent dimanche à Paris.

La journaliste qui de toute évidence n'a aucune connaissance de l'histoire et du concept du masculinisme oublie quelques détails.

Tout d'abord, un coup de fil à la préfecture lui aurait permis d'apprendre que le rassemblement a fait l'objet d'une demande d'autorisation déposée par un homme qui sera jugé dans un mois pour violence sexuelle sur sa fillette de trois ans. Même si la présomption d'innocence doit prévaloir, ce fait devrait inciter à la prudence. Surtout quand on voit cet organisateur s'exhiber nu sur internet parmi les photos de sa petite...

L'affiche de cet événement devrait également attirer l'attention. En effet, l'une des revendications est le placement automatique d'un enfant lorsque la mère accuse le père d'inceste. Un sacré bouclier pour ceux qui se sentiraient menacés. En effet, une mère qui prendrait la décision de dénoncer son conjoint incestueux se verrait ainsi séparée de ses enfants. On se demande bien pourquoi.

La revendication est à mettre en perspective avec le fameux "syndrôme d'aliénation parentale" (SAP) tant défendu par les manifestants de ce we. Inventé par un Américain du nom de Gardner qui professait "soyez fier d'être pédophile", le soit disant syndrome consiste à faire croire que toute femme qui dénonce un père incestueux invente ce crime pour écarter le père de la famille et le faire enfermer.

Le sociologue Léo Thiers-Vidal avait montré comment ce pseudo syndrome avait permis de faire condamner des mères en diffamation et relaxer des pères incestueux dans des cas où des enfants avaient des lésions anales... Certains pères ont d'ailleurs été condamnés plus tard pour d'autres faits de pédophilie. En attendant, les mères étaient considérées comme des menteuses proférant des "allégations mensongères".

Là aussi un beau bouclier pour les pères violeurs.

Toutes celles et ceux qui ont approché les mouvements dits de pères savent que ce combat pour la garde des enfants n'est qu'un paravent qui dissimule leur vrai combat: celui pour le droit des hommes. Il suffit de se promener sur les pages de ces associations et groupes pour y découvrir une prose violemment misogyne, homophobe et souvent anti-avortement. Faut-il rappeler que SOS Papa, officiellement la plus soft de ces officines a ouvertement manifesté contre la mariage pour tous?

Il faut voir aussi la vidéo qu'un des organisateurs de la manifestation de dimanche a postée partout sur les réseaux sociaux. Il s'y filme en train de harceler fièrement son ex-compagne et leur fille qui doit avoir trois ans. La mère et la petite doivent le fuir alors qu'il les poursuit de sa caméra. L'attitude d'un père aimant donc...

Mais même si l'on s'arrête à la question de la garde parentale, on ne peut que rappeler les faits.

Le juge Michel Huyette (1) avait publié une analyse de milliers de dossiers il y a quelques mois. Voici ses conclusions :

• s’agissant des dossiers de divorce, pour ce qui concerne la résidence des enfants, dans environ 50% des affaires le divorce est un « consentement mutuel », ce qui signifie que ce sont les deux parents qui, eux-mêmes et ensemble, décident chez qui leur enfant va vivre. Il n’y a donc aucun conflit sur ce point et aucun des deux ne peut prétendre être désavantagé par rapport à l’autre ;

• dans les autres divorces, qualifiés de « contentieux » (les 50% restants), le désaccord porte principalement sur la raison d’être du divorce et éventuellement ses conséquences matérielles et financières. En effet, même dans ces dossiers hors consentement mutuel, les parents sont d’accord sur le lieu de résidence de leur enfant dans environ 87% des cas, et majoritairement l’accord entre eux deux aboutit à une résidence au domicile de la mère. Il n’y a donc un véritable conflit entre les deux parents à propos du lieu de vie de l’enfant que dans 6,5% des divorces ;

• dans les dossiers dit « hors divorce », c’est-à-dire quand le JAF est uniquement saisi pour statuer à propos des enfants, dans 18% des cas la résidence est fixée chez le parent qui le demande, en l’absence de l’autre parent qui est défaillant ;

• dans ces mêmes dossiers hors divorce, dans un peu plus de 59% des cas les deux parents sont d’accord sur la résidence des enfants, majoritairement au domicile de la mère. Cela signifie que les réels conflits entre père et mère autour du lieu de vie de l’enfant n’apparaissent que dans environ 22% des dossiers ;

• dans ces 22% de dossiers conflictuels, la résidence des enfants a été fixée dans 47% des cas chez la mère, dans 26,5% des cas chez le père, et dans 26,5% des cas en alternance chez les deux parents ;

• enfin, l’analyse des dossiers montre que quand les droits de rencontre d’un parent ont été réduits, c’est à chaque fois pour des difficultés liées à son comportement (violence, alcool, stupéfiants, agressions sexuelles...) ou à cause d’une absence de logement adapté.

L'article de Libération offre donc deux pages de publicité à une manifestation d'une trentaine d'hommes dont certains, la dernière fois, portaient des symboles et calicots qui flairaient l'antisémitisme et l'antimaçonnisme http://patricjean.blogspot.fr/2013/06/p ... roite.html chers à l'extrême droite.

Ce choix, pourtant éclairé puisque j'avais moi-même avancé tous ces éléments à la journaliste, est lourd de sens. Chacun choisit son camp.

Si le compagnon de Simone de Beauvoir voyait ce qu'ils ont fait de son journal...

Note: la réaction très mesurée de la ministre déléguée à la famille, Dominique Bertinotti : http://www.la-croix.com/Famille/Couple/ ... Bo.twitter


(1) Magistrat Juge des enfants de 1986 à 1995 Juge d'instance de 1995 à 1999 Conseiller à la Cour d'appel de Grenoble de 1999 à 2002 Conseiller à la Cour d'appel de Bastia de 2002 à 2008: Président de la Cour d'assises de Haute Corse, Président de la chambre correctionnelle, Conseiller délégué à la protection de l'enfance. Actuellement conseiller à la cour d'appel de Toulouse

patric jean
http://patricjean.blogspot.fr/2013/09/l ... istes.html
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Béatrice » 22 Sep 2013, 19:22

Pétition contre l’amendement en faveur des masculinistes :

la domination masculine bien balisée par le système !


’amendement Rect 128 vient d’être voté au Sénat et prévoit d’imposer la garde alternée quand un des deux parents la demande. Il intègre également la définition du “syndrome d’aliénation parentale” qui devient un délit.

Y a-t-il un problème pour les pères en France ?

Non. Seuls 2% des divorces opposent les parents quant à la garde des enfants (1). Dans 98% des cas, le mode de garde est un choix commun où personne ne peut se sentir lésé. Les 2% se répartissent comme suit : 1,38% sont majoritairement confiés à la mère, 0,52% sont majoritairement confiés au père, 0,2 sont en résidence alternée. La revendication des mouvements de « pères » ne peut donc porter que sur ce 0,86% de différentiel de décisions en faveur des mères après divorce et opposition sur le mode de garde. Or il faut y mettre tous les litiges où le père est accusé ou souvent condamné pour violences conjugales (une femme tuée un jour sur deux en France), inceste (3% des enfants), etc. Ces phénomènes ne sont malheureusement pas des fantasmes.

Le « syndrome d’aliénation parentale » repris dans la loi sans être mentionné textuellement existe-t-il ?

Non. Il est l’invention de Gardner un pro-pédophile américain. Jamais reconnu par aucune instance scientifique, il est considéré comme un bouclier parfait pour pères incestueux. La mère dénonce des violences sexuelles sur les enfants et demande à ce qu’ils soient protégés ? Ce serait parce qu’elle veut se les accaparer et donc les dénonciations seraient toutes fausses. Le Collectif féministe contre le viol avait déjà répertorié des centaines d’enfants dont on a finalement reconnu l’abus sexuel mais qui étaient déclarés comme « manipulés » comme le dit l’amendement, par leur mère. La loi va aggraver la situation. Douze témoignages mettent en lumière ce problème : https://antimasculinisme.wordpress.com/ ... on-du-sap/

Y a-t-il des situations dramatiques pour les pères qui montent sur les grues ?

Je reçois parfois des témoignages de pères en difficulté au moment de la séparation. Quand ils sont allés voir une association « de pères », ils sont partis en courant en entendant le discours violemment misogyne qui les a effrayés. On remarque que beaucoup des « grimpeurs » ont été inquiétés ou condamnés pour violences conjugales, harcèlement, agressions sexuelles, agressions, enlèvements… Faut-il rappeler que « SOS Papas » a débuté sa carrière avec une histoire de tentative d’enlèvement et d’assassinat, qui a envoyé six hommes en prison dans les années 90 ?(2).

Comme dans tout problème humain, il peut y a des situations difficiles pour les parents (2%). Mais la situation systémique de domination des femmes par les hommes a pour conséquence que plus de mères que de pères se retrouvent en difficulté : 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées, 96% des incestes sont le fait d’agresseurs hommes. La différence est que les mères ne montent pas sur les grues…

Les associations « de pères » cachent-elles autre chose ?

Ayant moi-même infiltré ces mouvements (pour un film) j’ai entendu les plus importants leaders masculinistes m’expliquer que la question de la garde des enfants était un cheval de Troie stratégique pour avancer dans leur combat réel : le droit des hommes. A savoir, le retour à une situation où chacun était bien à sa place : hommes au pouvoir, femmes à la cuisine et homosexuels en marge. Le discours des militants « pères » français témoigne bien d’une misogynie qu’ils ont peine à cacher, teinté souvent d’homophobie (« SOS Papas » a manifesté contre le mariage pour tous). J’ai détaillé ce phénomène dans un article du monde toujours en ligne (3) et je ne pensais pas avoir raison si vite.

Pourquoi leur donne- t-on raison ?

Je laisse la parole au député UMP André Reichart : « Nous sommes, comme parlementaires, sollicités tous les jours par des pères qui déplorent d’être privés de la garde de leur enfant. (…) Ils ont pris une telle envergure qu’on ne peut y rester sourd. » (4)

Le lobbying a payé. Les enfants vont payer aussi.

Patric JEAN (5)

Contact : Patric JEAN info.blackmoon@gmail.com

http://www.change.org/petitions/ne-vote ... _signature
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Pïérô » 26 Sep 2013, 09:09

à écouter sur Sons en luttes

Haine des femmes, anti féminisme et masculinisme

Le trio gagnant de la réaction à l’envahissante lutte pour l’émancipation menée par les femmes. Dimanche 15 septembre 2013, des associations de père manifestaient, et le pathos aveugle encore une fois les médias bourgeois, qui ne voient pas, ou ne veulent pas voir, que la réalité c’est que ce sont les femmes qui s’occupent à une écrasante majorité du soin des enfants. Au delà des gesticulations des défenseurs de la cause masculine, il est un mal plus insidieux. Cette anti féminisme toujours présent dans des lieux qui se targuent de progrès social et de critique radical. À force d’en entendre, on a eu envie de se coltiner la question et de déceler sous ces réactions, les liens avec le masculinisme, fraction consciente de la défense des intérêts de la classe des hommes. Nous revenons sur un énième article du monde libertaire sur le viol de Mme Diallo par le patron du FMI, sur un texte anti-féministe et anti-femme diffusé sur radio Klaxon à notre dame des landes, bienheureusement traduit par des camarades, pour continuer sur une interview de Mickaël qui nous expliquera ce qu’est le masculinisme et pour finir un poème…

http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article642
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede bipbip » 09 Oct 2013, 07:23

Stop masculinisme, rassemblement à Grenoble jeudi 10 octobre
Masculinistes pendant la quinzaine de l'égalité femmes-hommes : appel à rassemblement par "Stop masculinisme" !

Ce jeudi 10 octobre 2013 à 20h30, à la Maison des Associations de Grenoble, l'asso « Père Enfant Mère » organise une conférence-débat autour du thème « l'égalité parentale par la résidence alternée ». Durant la soirée interviendront des militants masculinistes notoires :

René Forney, président de l'asso, animateur de plusieurs sites conspirationnistes voire allié avec l'extrême droite.

Des membres du collectif de la Grue Jaune, collectif créé pour soutenir l'action de Serge Charnay, condamné pour avoir enlevé son enfant (l'homme à la grue à Nantes en févrierdernier).

Nicolas Sergerie, porte parole du Réseau Colin Bagnard.

La tenue d'une conférence organisée par des masculinistes en pleine quinzaine pour l'égalité femmes – hommes est une véritable provocation.

RDV jeudi 10 octobre 2013 à 20h, devant la Maison des Associations, 6 rue Berthe de Boissieux.

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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede bipbip » 13 Nov 2013, 07:56

Toulouse : contre les manipulations masculinistes

Depuis février 2013, quelques hommes prennent régulièrement de la hauteur pour dénoncer une soi disant injustice parentale qui viserait à écarter les pères de leurs enfants lors des procédures de divorce. Derniers en date, Julien Servelles, Stéphane Iltis, Rodolphe, ont investi le toit du Capitole, en centre ville de Toulouse, depuis le 2 octobre. La préfecture, plutôt réactive quand il s’agit d’expulser des familles et des squats, n’a toujours pas réagi !

La justice est, après les grues, le terrain d’action privilégié des masculinistes qui tentent de faire voter des lois en leur faveur. Dernier en date, un amendement au projet de loi sur l’égalité femmes-hommes, voté au Sénat, qui vise à imposer la résidence alternée par défaut lors des procédures de divorces, en cas de conflit entre les deux parents sur le mode de garde.

Les tribunaux ne faisant pas toujours une distinction nette entre conflit et violences conjugales, la conséquence directe de cet amendement, s’il est validé par l’Assemblée nationale, sera d’imposer à des femmes de rester en contact régulier avec leur ex-agresseur, restreignant ainsi leur mobilité géographique et la possibilité pour elles de se reconstruire après de telles violences.

Y a-t-il réellement une injustice parentale, comme le clament ces pères « déchus » ? Les masculinistes affirment que 80% des pères sont écartés de l’éducation de leurs enfants, comme on peut le lire sur le site de l’association SVP-papa. Si dans 80% des cas, la résidence principale de l’enfant est fixée chez la mère, c’est parce que dans la majorité des cas, les parents se mettent d’accord sur ce mode de résidence.

L’étude des dossiers des juges aux affaires familiales montrent que seuls 2% des divorces font l’objet d’un litige pour la garde de l’enfant. Et en cas de litige, le juge accorde plus souvent la résidence principale au père (entre 17% et 26% des procédures) que lorsqu’il y accord entre les parents (7 à 8%), et opte pour la résidence alternée dans environ 10% des cas [1]

On est donc loin des deux millions d’enfants privés de leur père que mettent en avant les associations de défense des pères. Faut-il rappeler qu’il existe déjà une loi (du 4 mars 2002) qui consacre la garde alternée comme la meilleure solution en cas de divorce ?

Qui se cache derrière les mouvements des pères ?

Des pères réclamant l’égalité parentale sont une aubaine pour le développement d’un mouvement masculiniste, qui avance masqué derrière ces « sympathiques » papas. Jouant sur la corde de l’émotion, ils mettent en avant des témoignages de pères floués par la justice, privés du contact avec leurs enfants.

Cependant il suffit de gratter un peu pour voir que la majorité des pères alpinistes sont aussi accusés de violences conjugales et/ou d’enlèvement d’enfants, à l’image de Nicolas Moreno et Serge Charnay, les deux initiateurs du mouvement partis à l’assaut d’une grue à Nantes en février 2013.

L’égalité parentale qu’ils revendiquent est bien différente de celle que prônent les mouvements féministes : il ne s’agit pas, pour les masculinistes, de partager équitablement le travail parental, avant et après le divorce, mais bien d’exercer un contrôle sur leurs ex-conjointes, en utilisant leurs enfants.

Les liens entre ces associations de pères divorcés et des masculinistes plus assumés sont assez clairs : sur le site du collectif de la grue jaune (plateforme de revendications et associations paternelles), on trouve un lien vers le site du Groupe des études sur le sexisme, qui se présente comme un groupe de lutte contre les sexismes et mène en réalité une bataille pour, entre autres, la « désexuation » des violences conjugales, les lois étant selon eux discriminantes pour les hommes.

Quand les dominants défendent leurs privilèges

On l’aura compris, le masculinisme n’est en rien le pendant logique du féminisme, c’est un contre-mouvement réactionnaire qui s’oppose aux avancées sociales permises par les luttes féministes.

Peu organisés en France, les mouvements masculinistes et antiféministes ont trouvé dans la mobilisation dite de la « manif pour tous » un terreau fertile pour développer leurs idées nauséabondes. Ce mouvement homophobe a donné naissance à nombre de groupuscules encore actifs tels que (entre autres) les Hommens, les Antigones ou encore l’Observatoire de la théorie du genre, créé par l’UNI, dont le cheval de bataille est l’éducation à l’égalité filles-garçons dans les écoles.

Ces trois groupes entretiennent des liens étroits avec l’extrême-droite, les mouvements catholiques intégristes comme la fondation Jérôme Lejeune, revendiquent la « complémentarité des sexes », militent contre l’avortement libre et gratuit et bien sûr contre les droits des personnes LGBT.

Une version plus intello du masculinisme est à trouver dans le récent manifeste des 343 salauds : des hommes blancs, riches, hétérosexuels et cultivés reprenant une référence du féminisme pour défendre le droit pour les hommes d’avoir recours à la prostitution.

Face à ces offensives antiféministes, il est nécessaire d’unir nos forces et de rappeler que le patriarcat tue encore tous les jours. Alternative Libertaire réaffirme que les luttes féministes sont plus que jamais d’actualité, et continuera de revendiquer l’égalité pour toutes et tous dans l’ensemble de la société.

AL Toulouse



[1] "Le pouvoir vient de la grue : justice ordinaire et histoires spectaculaires", sur Lmsi.net. Voir aussi « Garde des enfants : des papas lésés ? » sur le site de l’Observatoire des inégalités.


http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5560
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Pïérô » 21 Nov 2013, 02:04

200 personnes manifestent contre "l’amendement masculiniste"
Samedi 09 novembre, 100 à 200 personnes ont défilé dans Paris contre l’"amendement masculiniste" voté dernièrement au Sénat

Depuis l’apparition médiatique des pères perchés réclamant de voir mieux reconnus leurs droits, le mouvement masculiniste a repris du poil de la bête. Masculinisme est un mot qui recouvre une réalité diverse d’hommes qui prennent la parole publiquement en tant qu’hommes pour défendre les droits des hommes. Bien souvent ils prétendent défendre l’égalité pour finalement protéger le patriarcat, les avantages des hommes dans notre société.

Un des combats masculinistes du moment s’incarne dans un amendement à la future loi sur l’égalité Femmes-Hommes, déjà voté au Sénat. Cet amendement contient deux points principaux : la résidence alternée imposée par défaut et la reconnaissance du Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP).

Ces deux points entravent gravement la lutte contre les violences intrafamiliales, alors que les pères et maris violents sont encore malheureusement très nombreux : aujourd’hui, un homme tue sa compagne tous les deux jours en France.

Lire la description complète de l’amendement et des raisons de le rejeter

Le samedi 09 novembre, 100 à 200 personnes se sont rassemblées et ont défilé du Luxembourg jusqu’à Saint Germain des Près pour réclamer l’abandon de l’« amendement masculiniste ». Parmi elles, de nombreuses associations de mamans et le collectif anti-masculiniste de Paris.

http://paris-luttes.info/200-personnes- ... t-contre-l
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede Nyark nyark » 26 Nov 2013, 20:20

Projection – débat sur le mouvement masculiniste
Lundi 9 décembre à 19h00 Dans les locaux de Sud éducation Paris 30 bis rue des boulets, 11e Métro : Rue des boulets (9), Nation (1-2-6-9) Espace enfant sur place


Projection – débat sur le mouvement masculiniste autour du film de Myriam Tonelotto et Marc Hansmann : In Nomine Patris dans le cadre de la semaine contre le masculinisme.

Les associations de défense des droits des pères s’imposent de plus en plus en France. Le collectif anti masculinisme Île de France vous propose de discuter de ce mouvement qui attaque les droits acquis par les luttes féministes sous prétexte de défense de la paternité : droit au divorce, droit à la mobilité géographique et professionnelle, droit à l’avortement et à la contraception, droit à une juste protection contre les violences masculines dans les couples hétéros, mixité à l’école...
affiche en pdf
La religion est la forme la plus achevée du mépris (Raoul Vaneigem)
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Re: Les masculinistes à la manoeuvre

Messagede bipbip » 17 Déc 2013, 01:16

La menace masculiniste

Aujourd'hui le masculinisme s'installe dans les médias : un homme monté seul sur une grue, de son plein gré, condamné pour enlèvement d’enfant et violence, a réussi à monopoliser pendant toute une semaine l’attention des chaînes d’information générale. Ce type d'opérations coup-de-poing est directement inspiré du masculinisme canadien qui met en avant la « cause des pères » soit en montant sur des grues ou des monuments, soit en s'habillant en « super-héros ».

Les attaques médiatiques masculinistes sont nombreuses : à Cannes, le réalisateur François Ozon croit savoir que la prostitution fait fantasmer les femmes, Marcela Iacub fait l'apologie des « cochons » avec son livre sur DSK , les HomMen se battent contre le mariage pour tous, reprenant les modes d'actions des FEMEN, mais à visages masqués et en effectuant le salut nazi. Moins médiatisées, les Antigones vont jusqu'à reprendre un des outils du féminisme radical : la non-mixité associée à un discours essentialiste comme ceux que tiennent le Nouveau Féminisme Européen (dirigé par Elisabeth Montfort) et l’Observatoire de la Théorie du Genre (issus de l’UNI) qui critique l’idée d’un genre non lié au « sexe biologique ».

Si le masculinisme prend le devant de la scène médiatique, c'est en lien avec le débat sur le mariage pour tous et le contexte économique. En effet, la crise du capitalisme s'accompagne d'un durcissement des relais de l'oppression patriarcale : discours réactionnaire pour le retour des femmes au foyer, précarisation et dépendance financière des femmes vis-à-vis des hommes, remise en cause de l'IVG et augmentation des violences masculines.

Cependant, le masculinisme n'est pas apparu en un jour en France. Des personnalités médiatiques proches de l'extrême-droite telles que Eric Zemmour et Alain Soral, ainsi que des philosophes, sociologues, etc. ont largement contribué au développement et à la diffusion du masculinisme.

C'est ce que décrit Hélène Palma1 dans sa brochure sur l'histoire de la mouvance masculiniste :

« Chez les philosophes, Elisabeth Badinter s’intéresse depuis longtemps aux hommes, qu’elle plaint beaucoup, qu’elle qualifie de « sexe faible » dans XY et qu’elle décrit comme victimes des féministes dans Fausse route.

Chez les sociologues, les psychologues, les psychanalystes, depuis longtemps, la compassion à l’égard des hommes, des pères, et surtout des pères divorcés, est devenue une vieille habitude. CertainEs, comme Geneviève Delaisi de Parseval et Christine Castelain-Meunier, toutes deux auteures de livres consacrés à la paternité, ont longtemps fait partie du comité d’honneur de l’association SOS Papa.»

Le Masculinisme, c'est quoi ?

Le masculinisme est un nom attribué à une réaction politique anti-féministe. Le masculinisme est donc une forme de sexisme consciente et revendiquée à la différence du sexisme intégré. Il profite du rapport de force en faveur des hommes dans le cadre d'une société hétéropatriarcale, qui divise les individus en deux catégories fondées sur le genre : les hommes et les femmes. Ce rapport de force légitimise la violence des hommes sur les femmes et normalise l'hétérosexualité.

Des pratiques et discours masculinistes apparaissent « chaque fois que les rapports entre les sexes ont été bousculés parce que les femmes se sont mobilisées pour revendiquer des droits et l’égalité »2. Le masculinisme peut venir soit de la dérive de groupes non-mixtes d'hommes qui se sont interrogés sur la question du féminisme3, soit de groupes constitués directement sur des bases antisexistes voulant conserver leurs privilèges masculins.

La brochure Un mouvement contre les femmes. Identifier et combattre le masculinisme décrit bien les chemins de dérives : « tout proféministes qu'ils soient, ils n'en restent pas moins des dominants dans la structure patriarcale et dans leurs interactions avec les femmes, dotés de surcroît d'un savoir issu des recherches féministes. Ce qui n'est pas allé sans comportements méprisants et paternalistes, sans appropriation, occultation ou instrumentalisation des travaux féministes (sans citer systématiquement leurs sources), sans usage d'un pouvoir sur les femmes, sans violences lors de rencontres mixtes à propos du patriarcat, sans harcèlement sexuel, que ce soit dans des milieux aussi divers que les squats ou l'université. […] Malgré la bonne volonté qui peut être présente à l'origine de ces mouvements autonomes d'hommes, la distance prise par rapport aux théories féministes, l'absence de compte rendus de ces rencontres à des femmes féministes qui le souhaiteraient les rendent propices à produire une dynamique masculiniste. […] Ils développent une approche principalement théorique du féminisme, cherchent perpétuellement à le reformuler. Leur discours (puisqu'il s'agit essentiellement de parler) sur le féminisme peut servir de tremplin dans le milieu militant ou universitaire, ce qui s'explique assez logiquement : au vu du peu d'hommes qui sont, de près ou de loin, compagnons de route du féminisme, il peut être tentant de chercher à se faire remarquer par ce biais, de se distinguer. »

D’un point de vue historique, en occident le masculinisme apparaît dans les années 1950 lorsque le divorce aux États-Unis commence à impliquer des contreparties financières, provoquant un mouvement de contestation du paiement de la pension alimentaire par des hommes.

À partir des années 1970, ils changent de stratégie et jouent désormais la carte de l'émotionnel. La question de l'argent ne rendant pas leur cause très sympathique, ils fondent alors leurs discours sur la douleur de ne pas voir son enfant, ce qui ne manque pas de plaire aux médias et ira même jusqu'à s'adapter en scénario de film (Kramer contre Kramer, Madame Doubtfire).

Les masculinistes se plaignent d’une soi-disant crise de la masculinité dont les féministes seraient responsables. Leur objectif n’est donc pas d’en finir avec les genres, mais de protéger une masculinité attaquée. La masculinité donnant dans le cadre du patriarcat accès à certains privilèges et étant la position dominante dans le cadre du rapport de force actuel, les idées de fond du masculinisme bénéficie d’une adhésion massive.

Le masculinisme met en avant une conception bien particulière de l'égalité : les masculinistes défendent un système patriarcal inégalitaire en considérant comme naturels les genres féminin et masculin. Ils demandent l'égalité de traitement des conséquences de ce système, notamment sur les violences.

Enfin certains peuvent être intersectionnalistes, comme les « Promise keepers », aux États-Unis : groupe d’hommes évangélistes qui promeuvent et revendiquent le rôle de l'homme-patriarche, père, chef et protecteur de la famille.

Exemples de revendications masculinistes

Le masculinisme s’introduit surtout à travers sa tendance paternelle, par le biais d'associations défendant la « cause des pères » vis-à-vis de leurs enfants devant la justice. Les masculinistes revendiquent la garde partagée systématique et non au cas par cas. Ils s’organisent en groupe d’hommes contre le versement des pensions alimentaires. Ils voudraient que les femmes ne prennent un contraceptif qu’avec leur accord, ce qu'ils appellent un pouvoir de codécision sur le fait d’avoir des enfants et peuvent s’allier à l’occasion avec des groupes anti-avortement (issus en général du catholicisme intégriste). Ils parlent de résidence paritaire, de syndrome d'aliénation parentale, voire de rapt/kidnapping si l'enfant n'a pas été ramené dans les temps ou soustrait à des violences.

Ils opposent aux inégalités sociales que subissent les femmes, des soi-disant problèmes de santé (états dépressifs, suicides) spécifiquement liés à leur condition d'homme. Mais le taux de suicide est en réalité quasiment équivalent chez les hommes que chez les femmes, ce qui varie c'est le taux de réussite.

Même en ce qui concerne l'éducation, les masculinistes osent se poser en victimes prétextant d'un taux de réussite scolaire statistiquement meilleur chez les filles alors que les garçons « représentent encore la majorité des effectifs des grandes écoles, [...] les garçons bénéficient encore d'une protection patriarcale invisible qui leur donne un avantage dans le monde du travail. »

Un principe de base du masculinisme est la négation de la domination masculine et de l’asymétrie des violences, sous couvert de « droit égaux ». Ils prônent une « co-responsabilité » des violences subies par les femmes (si on te frappe ou te viole, c’est parce que tu l’as provoqué !) voire une déresponsabilisation partant du principe qu’il serait dans la nature des hommes d’être violents.

Parfois ce sont certaines capacités et/ou tâches qui sont essentialisées et attribuées à un genre. Par exemple, une femme ne sera reconnue comme telle que si elle a des enfants ou encore on dira qu’il est naturel que les femmes accomplissent des tâches de soin (avec un vernis descriptif, fourni par la psychologie évolutionniste).

Masculinisme : une contre-révolution

Le masculinisme ne s'inscrit pas simplement dans le sexisme ordinaire, l'hétéropatriarcat et la misogynie, il est d'abord une réponse du système patriarcal au féminisme. C'est pourquoi il se constitue essentiellement en groupe de pères et s'attaque toujours aux avancées ou aux luttes féministes : divorces, violences faites aux femmes, IVG... Il s'agit de remettre la question de l'« homme » dans les débats sur le sexisme, par exemple, en mettant en avant les violences faites aux hommes. En traitant de façon symétrique les hommes et les femmes, on relativise de fait l'importance du système patriarcal.

On parlera par exemple des sexismes et non du sexisme comme on peut le voir dans le texte de création du Groupe d'études sur les sexismes (GES) : « En effet, le cas du féminisme radical et idéologique a montré comment la lutte contre un sexisme se transforme aisément en son image renversée : le sexisme à rebours. » Patrick Guillot, Président du GES et auteur de « La misandrie : histoire et actualité du sexisme anti-homme ». Outre l'image évoquant la « colonisation à rebours » de l'extrême droite raciste, on constate que l'objectif affiché est de combattre toute lutte contre le système patriarcal puisqu'il est défini en tant qu'oppression spécifique des hommes sur les femmes.

Le plus grand danger du masculinisme est de faire croire que la lutte féministe a déjà gagné et ainsi créé le mythe d'une révolution féministe victorieuse qui se serait imposée à la société. À cette fin, ils utilisent des termes et un vocabulaire spécifique, comme « fémi-nazi », « système matriarcal », la misandrie ou l’idée selon laquelle le féminisme alimenterait une « guerre des sexes ».

Le masculinisme se pose donc en réaction au féminisme, en essayant de faire croire que le féminisme est allé trop loin et qu'il faut lutter contre.

Florian et Xavier

(Groupe de Montpellier)


1 PALMA Hélène, La percée de la mouvance masculiniste en Occident, http://sisyphe.org/spip.php?article2941
2 Anonyme. Contre le masculinisme. Petit guide d’autodéfense intellectuelle. 2011.
3 « Pour s'en distancier et affirmer un positionnement favorable au féminisme, d'autres hommes ont créé au cours des années 1990 les termes antisexiste, proféministe puis anti-masculiniste. » (Un mouvement contre les femmes. Identifier et combattre le masculinisme.)
4 ROMITO Patrizia, Un silence de mortes, la violence masculine occultée, Syllepse, 2006, p.54.
http://www.c-g-a.org/motion/la-menace-masculiniste
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