Campagne libertaire contre le viol

Campagne libertaire contre le viol

Messagede Pïérô » 01 Juil 2012, 01:28

Campagne commune du Collectif Alternative Libertaire Saint-Denis et de la Coordination des Groupes Anarchistes, liaison 93.
Il s'agit d'une campagne d'affichage de sensibilisation et de prise de conscience / confiance sur le viol.

à partager.


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Re: Campagne libertaire contre le viol

Messagede Pïérô » 13 Avr 2013, 01:39

Viols, Violences : quelles réponses anarcha féministes ?

Film et débat à la Plume Noire, 8 rue Diderot, 69001 Lyon

Le samedi 13 avril à 14h30, la Coordination des Groupes Anarchistes vous invite à la projection d’un film suivi d’un débat autour de la thématique « viols, violences, quelles réponses anarchas féministes ? ».

Film projeté : Les femmes du bus 678

cri­ti­que du film sur Rue89 : http://www.rue89.com/rue89-culture/2012 ... ens-232208

Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d’aujourd’hui, aux vies tota­le­ment dif­fé­ren­tes, s’unis­sent pour com­bat­tre le machisme impuni qui sévit au Caire dans les rues, dans les bus et dans leurs mai­sons. Déterminées, elles vont doré­na­vant humi­lier ceux qui les humi­liaient. Devant l’ampleur du mou­ve­ment, l’aty­pi­que ins­pec­teur Essam mène l’enquête. Qui sont ces mys­té­rieu­ses femmes qui ébranlent une société basée sur la supré­ma­tie de l’homme ?

. . . . . . . .

Lors du débat qui suivra, nous abor­de­rons les vio­len­ces faites au femmes dans la société occi­den­tale à partir d’un his­to­ri­que, d’un état des lieux et des répon­ses anar­chas fémi­nis­tes que nous pou­vons appor­ter.

Quelques chif­fres pour pré­sen­ter l’état des lieux : 6 femmes meu­rent chaque mois sous les coups portés par leur com­pa­gnon et, pour beau­coup, ce chif­fre est sous évalué. D’après une enquête de 2000, 10% des femmes inter­ro­gées avaient subi des actes de vio­lence conju­gale au cours de la der­nière année...

Il existe plu­sieurs types de vio­len­ces :
. Violences ver­ba­les
. Violences domes­ti­ques/ vio­len­ces conju­ga­les
. Violence au tra­vail
. Violences dans la rue
. Et le viol , qui est consi­déré comme un crime depuis seu­le­ment 30 ans, à la dif­fé­rence des autres agres­sions sexuel­les.

Au delà de cet état des lieux des viols et violences, quelles sont les réponses anarchas féministe que nous pouvons toutes et tous proposer ?Rendez-vous donc samedi 13 avril à la Plume Noire pour échanger sur le sujet.

. . . . . . . . Image

http://rebellyon.info/Viols-Violences-q ... onses.html
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Re: Campagne libertaire contre le viol

Messagede Pïérô » 29 Sep 2013, 13:01

Communiqué du CLAS contre le viol
Communiqué du Collectif Libertaire Anti-Sexiste contre le viol

Le viol est un acte de torture physique et mental banalisé et dont la gravité est généralement minimisée. Il est un pilier du machisme. Il en est aussi l'arme favorite, y compris dans les cas, plus rares, où les victimes appartiennent au genre masculin. La majorité des viols sont commis par des hommes. Même s'ils trouvent souvent des complices et des soutiens parmi les femmes, les violeurs et leurs allié-e-s sont des machistes, et ce quelles que soient leurs étiquettes idéologiques, leurs sexes et leurs genres.

La majorité des viols ne correspondent pas aux représentations fréquemment véhiculées. Il est rare que les violeurs soient des inconnus surgissant de ruelles sombres. La plupart d'entre eux font partie de l'entourage proche de leurs victimes et la majorité des viols sont commis en famille. Les victimes ont rarement la capacité ou la possibilité de se défendre physiquement au moment des faits en criant ou en se débattant. Certaines, du fait de leurs situations économiques, sociales, familiales et psychologiques, n'ont même pas la marge de manoeuvre suffisante pour pouvoir dire « non ». Les violeurs n'ont pas toujours recours à la brutalité physique. Ils opèrent souvent en exerçant une emprise et en semant le trouble dans l'esprit de leurs victimes, au moyen de la manipulation mentale, de l'intimidation, de la culpabilisation, du chantage et du marchandage. Ils utilisent parfois les privilèges dont ils bénéficient grâce à leurs positions hiérarchiques au sein des entreprises et des institutions. Certains utilisent aussi leurs privilèges économiques en payant leurs victimes pour acheter un simulacre de consentement et « avoir la conscience tranquille ».

Contrairement aux idées reçues et entretenues par les discours dominants, être un violeur n'est pas la conséquence d'une maladie ni de pulsions incontrôlables, mais celle d'une décision consciente. L'addiction sexuelle ne conduit pas au viol si la personne qui en est atteinte n'a pas la ferme volonté de dominer et de détruire. C'est pourquoi ces personnes passent beaucoup de temps à se masturber et/ou ont de nombreux rapports sexuels avec d'autres personnes, libres et consentantes, ce qui n'a absolument rien à voir avec le viol.

Les violeurs sont des individus responsables de leurs crimes car ils sont lucides, au moins au moment des faits. En effet, ils ne pourraient agir comme ils le font s'ils étaient délirants. Il est donc aberrant d'affirmer que les violeurs ont besoin qu'on prenne soin d'eux et qu'on leur vienne en aide. Au contraire, ils doivent être clairement sanctionnés. Le viol est le moyen qu'ils ont choisi pour traiter des êtres comme des choses et les réduire à néant. Ils ne souffrent pas de leurs crimes, ils en jouissent.

Comme l'indique l'Association Internationale des Victimes d'Incestes sur son site internet, les amalgames entre violeurs et malades mentaux ou anciennes victimes de viol sont des mythes infondés. Et même si quelques uns d'entre eux sont d'anciennes victimes, cela n'est en aucun cas une excuse car il n'existe pas de circonstance qui mériterait d'être prise en compte ni considérée comme atténuante. De plus, ces amalgames créent de la confusion au profit des violeurs en favorisant leur impunité, et stigmatisent d'une façon extrêmement insultante la grande majorité des personnes en souffrance psychique et des anciennes victimes de viol. Arrivée à l'âge de 30 ans, une femme sur trois a déjà été victime d'agression sexuelle au moins une fois dans sa vie : si un tiers des femmes âgées de plus de 30 ans était des violeuses, ça se saurait...

Celles et ceux qui défendent les violeurs ou leur cherchent des excuses ne sont pas animé-e-s par une prétendue neutralité, mais par la lâcheté, ainsi qu'une complaisance confortable pour leur « bonne conscience », soucieuse de faire l'économie d'un positionnement clair. Au contraire, la seule attitude qui soit courageuse, juste et digne est fondée sur la solidarité envers les victimes de viol. Cela implique de cesser de remettre systématiquement en question leurs témoignages (les cas d'affabulation sont d'ailleurs extrêmement rares). Cela implique aussi de n'accorder aux violeurs et à leurs soutiens aucun pardon ni aucun crédit.

Pourtant presque toujours, au sein du système judiciaire, comme au sein des familles et dans l'environnement social en général (entreprises, institutions, associations, partis politiques, etc...) c'est au violeur, présenté comme une victime, que le bénéfice du doute est spontanément accordé. On assiste à chaque fois plus ou moins au même scénario : loi du silence au nom de la « cohésion », culpabilisation de la victime qui est accusée de « trop parler » voir de mentir et de se « victimiser » avec injonction de « dédramatiser » et de pardonner...

La collaboration avec le violeur est l'attitude majoritairement adoptée, notamment par certain-e-s de celles et ceux qui se déclarent hypocritement partie prenante de la lutte contre le sexisme afin de soigner leur image, leur popularité, leur « bonne conscience », leur chance de gagner les élections, etc...

Bien qu'il s'agisse d'un crime commis très fréquemment et au sein de toutes les classes sociales et même s'il est le produit et l'instrument d'un système de domination, aucune affaire de viol ne peut être qualifiée, en aucun point, de banale sans en minimiser la gravité ; l'horreur de ce que la victime a subi et les bouleversements radicaux que cela entraîne dans son existence. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les viols commis par des personnalités riches et célèbres, surtout lorsque les victimes sont économiquement et socialement vulnérabilisées par leur condition précaire de prolétaires, d'immigrées, de subalternes, de mineures, etc... C'est dans ces affaires là que se conjuguent toutes les formes de domination (sexisme, capitalisme, racisme, etc...), assortie d'une surexposition irrespectueuse, voir calomnieuse, de la victime par les médias.

D'autre part certain-e-s politicien-ne-s instrumentalisent, à des fins de propagande, des affaires de viols suivis de meurtres largement médiatisées pour renforcer l'arsenal des lois sécuritaires en matière de récidive. Ces politicien-ne-s ne dénoncent jamais le fait que le système judiciaire fonctionne comme si le vol, le vandalisme ou le téléchargement libre pouvaient être considérés comme des actes aussi graves et aussi condamnables que le viol, ou l'homicide. En effet, les lois déjà en vigueur ainsi que celles que ces politicien-ne-s veulent ajouter au code pénal concernent les atteintes aux biens au même titre que les atteintes aux personnes. Leur projet n'est surtout pas de remettre en question notre système politique et économique qui est entièrement fondé sur la confusion entre les êtres et les choses, notamment au nom du « droit à la propriété privée », bien au contraire.

C'est pourtant ce système qui permet et autorise que des êtres soient massivement traités comme des choses, le viol en est l'un des exemples les plus graves et les plus flagrants.

Pour toutes les victimes de viol : solidarité inconditionnelle!
Pas d'impunité pour les violeurs !


http://collectif-libertaire-antisexiste.fr.nf/

Télécharger le tract en .pdf : http://coll.lib.antisexiste.free.fr/bro ... leviol.pdf
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Re: Campagne libertaire contre le viol

Messagede bipbip » 16 Avr 2017, 19:03

Motion adoptée par la Coordination des Groupes Anarchistes

Pour en finir avec la culture du viol

Nous définissons le viol comme une agression qui consiste à imposer à une personne un acte sexuel. On peut dès lors mesurer combien le viol est courant et socialement admis dans notre société. La question du consentement est centrale pour nous, elle doit être travaillée en interrogeant les pratiques courantes et en dépassant les idées reçues. De même, de nombreux stéréotypes sur la figure de l'agresseur, celle de l'agressée, les circonstances, etc., sont à battre en brèche. Prenons ensemble la mesure de ce phénomène pour mieux le combattre.

Il y a maintenant deux ans, la CGA a adopté sa propre définition du viol :

« Le viol est un acte de violence par lequel une personne non consentante est contrainte à des relations sexuelles. Un viol, c’est une relation sexuelle non consentie, avec ou sans pénétration, avec ton/tes compagnons et/ou ta/tes compagnes, avec un-e inconnu-e, avec ou sans violence physique. Le viol, ce n’est pas seulement l’image stéréotypée d’un gros méchant qui nous poursuit avec une arme dans une rue sombre, mais c’est aussi un moment où on n’entend pas notre NON, un moment où nos limites sont dépassées. Ces limites peuvent être verbales et non-verbales, elles peuvent se traduire par des attitudes physiques et corporelles, elles peuvent aussi varier d'une personne à l'autre. Ne pas dépasser les limites, c'est s'assurer clairement du consentement de la personne, c'est s'assurer clairement de son OUI CONSTANT et respecter son absence de oui. »

Dans le droit français, le viol est une agression sexuelle impliquant, selon l'article 222-23 du Code pénal, « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ». Une agression sexuelle est définie comme un acte de pouvoir de nature criminelle. Les Nations Unies définissent quant à elles le viol comme toute forme de relation sexuelle non consentie.

Comment définir la culture du viol ?

L'expression « culture du viol » concerne la façon dont on se représente le viol dans une société donnée à une époque donnée. Ceci fait notamment référence à un grand nombre de mythes autour du viol plus ou moins partagés : les hommes auraient des besoins sexuels vitaux et non maîtrisables, les femmes ne devraient pas s'habiller de telle ou telle manière, ou investir la rue et d'autant plus tard le soir, avec l'idée que le viol ne serait commis que par des inconnus tard le soir dans de sombres ruelles, avec l'idée que l'alcool serait une circonstance atténuante, avec l'idée que le consentement serait définitif une fois donné, ou qu'il serait automatique dans un couple, avec l'idée que si la victime ne crie pas ou ne se débat pas c'est qu'elle consent...

Une récente enquête de 2016, demandée par l'association « Mémoire traumatique et victimologie »1, a mis en relief un certain nombre de points complétant les propos précédents, à la fois sur les conséquences de la culture du viol en France (1 femme sur 6 déclare avoir subi des viols ou des tentatives de viol au cours de sa vie mais seules 10 % des personnes agressées portent plainte, et seuls 1 % des viols sont condamnés), sur les stéréotypes sexistes qui perdurent, sur la forte adhésion à la culture du viol (1 français sur 5 considère que beaucoup de femmes qui disent « non » à une proposition de relation sexuelle veulent en fait dire « oui », 40 % des français estiment que si la victime a eu une attitude provocante, cela atténue la responsabilité du violeur, 1 français sur 5 juge que lors d'une relation sexuelle, une femme peut prendre du plaisir à être forcée), sur la mise en cause des personnes ayant subi un viol, sur la méconnaissance des statistiques concernant cet acte criminel, tout en reconnaissant en partie l'impact que peut avoir un viol sur les personnes l'ayant subi.

Ce constat étant posé, il s'agit de faire entendre le plus largement possible que nous vivons bien dans une société où le viol est minimisé, naturalisé, excusé, toléré. Afin de participer au combat et à l'anéantissement d'une société qui légitime et encourage cet état de fait, la CGA a décidé de se doter de principes et de moyens d'action afin d'agir ici et maintenant. Les motions rendues publiques par la CGA sont longuement débattues en interne avant d'être adoptées. Rien n'étant gravé dans le marbre, cette motion, comme les autres, pourra être complétée et modifiée dans le temps.

La CGA adopte les principes énumérés ci-dessous :

— Le respect de l'anonymat des personnes agressées vis-à-vis de l'extérieur de l'organisation, ainsi que la confidentialité des discussions internes.

— L'exclusion de notre organisation (groupe, locaux, réunions, activités, cortèges) des agresseurs ayant commis des viols, des violences conjugales, du harcèlement sexiste, ou des agressions sexuelles2, en lien avec la personne ayant été agressée.

— Cette exclusion signifie pour nous le refus de travailler avec les mêmes agresseurs dans d'autres contextes politiques (réunions inter-orgas, événements co-organisés...)

— La dénonciation publique des agresseurs (tout en respectant les demandes des personnes agressées et le cas échéant, leur anonymat). Il s'agit pour nous ici de faire une place privilégiée aux personnes agressées trop souvent contraintes à se couper de leur réseaux sociaux pour ne pas risquer de rencontrer leur agresseur. Cette pratique permet également de limiter l’accès des violeurs et des agresseurs à des espaces de socialisation qu’ils considèrent comme leur « terrain de chasse ». La dénonciation publique est également une alternative aux poursuites judiciaires si la personne agressée ne souhaite pas y avoir recours, et peut aussi être menée parallèlement à un dépôt de plainte.

La CGA prend acte des points suivants :

— Chaque situation bénéficiera d'un partage d'informations oral lors des conférences téléphonées ou des réunions de coordination, puis d'une discussion et d'un examen spécifique en réunion de coordination

— Chaque situation sera traitée de la manière la plus adaptée possible (renvoi aux RE de l'organisation, au secrétariat de l'organisation ou à un groupe mandaté...)

— Chaque dénonciation émanant de la CGA sera validée en réunion de coordination, écrite en lien avec l'agressée, et diffusée plus ou moins largement en fonction des demandes de l'agressée.

La CGA se donne les outils suivants :

— La formation en interne comme en externe via des textes, des débats, des campagnes d'affichage.

— Le soutien aux ateliers d'auto-défense féministes et aux espaces mis en place pour soutenir les personnes ayant subi un viol.

— La création d'une banque de ressources sur son site concernant ces questions.

— La communication publique sur les outils (principes et procédures) mis en place, notamment en direction des organisations avec lesquelles travaille la CGA.

Motion adoptée par la Coordination des Groupes Anarchistes,
Le 12 mars 2017


1Voir http://www.memoiretraumatique.org/asset ... e-viol.pdf et http://www.memoiretraumatique.org/asset ... -Ipsos.dfp (Consultés le 22 janvier 2017).

2Nous faisons le choix de parler ici d'agresseurs, et plus particulièrement des hommes hétérosexuels cis. Nous ne sommes pas dans la négation que des viols puissent exister dans les milieux LGBT. Ces derniers s'appuient néanmoins sur des ressorts qu'il convient de comprendre pour pouvoir adapter nos outils. Nous n'avons pas encore fait ce travail.


http://www.c-g-a.org/content/pour-en-fi ... re-du-viol
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