Christine a écrit:La critique de "le contrat sexuel", livre à lire (que j'ai pas lu encore), qui parle de la liberté des femmes à contracter dans le cadre du patriarcat.
Par quel étrange paradoxe le contrat social, censé instituer la liberté et l'égalité civiles, a-t-il maintenu les femmes dans un état de subordination ? Pourquoi, dans le nouvel ordre social, celles-ci n'ont-elles pas accédé, en même temps que les hommes, à la condition d'« individus » émancipés ?
Les théories du contrat social, héritées de Locke et de Rousseau, et renouvelées depuis Rawls, ne peuvent ignorer les enjeux de justice que soulève le genre. Carole Pateman montre, dans cet ouvrage de référence enfin traduit en français, que le passage de l'ordre ancien du statut à une société moderne du contrat ne marque en rien la fin du patriarcat. La philosophe met ainsi au jour l'envers refoulé du contrat social : le « contrat sexuel », qui, via le partage entre sphère privée et sphère publique, fonde la liberté des hommes sur la domination des femmes.
Il s'agit là moins d'exploitation que de subordination, comme le démontre l'auteure en analysant le contrat de mariage, mais aussi l'ensemble des contrats qui touchent à la propriété de la personne, de la prostitution à la maternité de substitution, jusqu'à l'esclavage et au salariat. Ainsi s'engage, à partir du féminisme, une critique de la philosophie politique libérale dans son principe même : en effet, pour Carole Pateman, un ordre social libre ne peut en aucun cas être de type contractuel.
Nyark nyark a écrit:Entendons-nous bien, je ne dis pas que je suis d'accord avec le STRASS. J'entends leurs arguments, tout comme j'entends les tiens Mélusine, très pertinents comme toujours d'ailleurs.
Alors, si la discussion pouvait partir sur le sujet, dans le calme et le respect des opinions de chacun(e), ça m'aiderait peut-être. Merci d'avance !
02/07/12
Abolition 2012
Communiqué de presse
Féministes, et donc pour une politique cohérente et entière contre la
prostitution !
Nous serions-nous fait mal comprendre ? Nous sommes d’accord avec l’essentiel de l’analyse
posée par le Planning Familial sur la prostitution : symbole de la domination masculine,
question sociale et économique dont les femmes les plus précaires paient le prix fort. Il ne
s’agit évidemment pas de décréter du jour au lendemain la fin de la prostitution ! Mais, en
tout réalisme, d’engager une politique à même de faire reculer cet archaïsme indigne de nos
démocraties. Et cette politique comporte de multiples entrées. D’où vient que les médias, et
maintenant le Planning, aient une seule obsession, la pénalisation du client ? Le client est-il
vraiment celui qu’il faut prioritairement protéger ? Ce que nous demandons, comme le
Planning, avec le même sentiment d’urgence, c’est d’abord la fin de la répression qui pèse sur
les personnes prostituées et pour elles un véritable Plan Marshall à même de les aider à
accéder à tous les droits humains – notamment à la santé - et à sortir d’une voie sans issue.
Ce que nous demandons, c’est un vrai travail de prévention, une éducation solide à l’égalité
entre les femmes et les hommes, à une sexualité respectueuse de l’autre. Pour nous, cet
édifice ne peut se construire en continuant de fermer les yeux sur le comportement sexiste du
client prostitueur qui fait son marché parmi une catégorie de personnes - des femmes en
immense majorité - reléguées dans la prostitution, non seulement en raison de leur précarité
économique ou du coup de pouce des trafiquants, mais surtout du fait de parcours souvent
fracassés, marqués par toutes sortes de violences, physiques, psychiques et sexuelles. Ce
qu’ils achètent – et c’est ce que nous refusons -, c’est l’impossibilité qu’ont ces personnes
d’exercer la liberté de leur dire non.
Si la prostitution, comme l’affirme le Planning, s’inscrit dans le continuum des violences
faites aux femmes, pourquoi le client prostitueur, premier agresseur des personnes
prostituées (comme le montrent toutes les enquêtes), n’aurait-il pas à en répondre ? Pour
éviter une clandestinité accrue ? Mais la clandestinité est déjà là et elle est le fait d’Internet !
Pièce maîtresse du système, le « client » ne peut plus faire semblant d’ignorer qu’il est le
moteur d’une traite des femmes en pleine expansion. Tous les textes internationaux sur la
traite posent désormais pour première exigence de « décourager la demande ». Ce n’est pas
avec quelques incantations qu’on y parviendra. Mais hélas avec des mesures fortes. Seuls, les
radars, douloureux et controversés, ont été capables d’éviter des milliers de morts sur les
routes.
Non, le débat entre abolitionnisme et réglementarisme n’est pas « sclérosant ». Il relève d’un
choix politique capital pour le statut – symbolique et réel - des femmes dans nos sociétés.
http://www.abolition2012.fr
Contact presse :
Secrétariat du Mouvement du Nid - France : 01 42 70 77 79 / 01 42 70 92 40
ou Claire Quidet, Porte-Parole : 06 41 91 27 22
Siège social de l'Amicale du Nid: 01 44 52 56 40 ou Hélène de Rugy 06 07 15 55 65
Fondation Scelles: Yves Charpenel 01 40 26 04 45
Liste des associations signataires : Mouvement du Nid, Amicale du Nid, Fondation Scelles, Elu-e-s contre les violences faites aux femmes,
Regards de Femmes, Coordination française pour le Lobby européen des femmes, Osez le Féminisme, FDFA, CNFF, Choisir la cause des
Femmes, Ensemble l'Egalité c'est pas Sorcier, Clara Magazine, Femmes Solidaires, Réseau Féministe Ruptures, Association Mémoire
Traumatique et Victimologie, Femmes en Résistance, Commission Genre et Mondialisation d'Attac, Fédération Nationale Solidarité Femmes,
Le monde à travers un regard, CRIFIP, AFCJ, Les Trois Quarts du monde, Lobby Européen des Femmes, Espace Simone de Beauvoir,
Equipes d'action contre le proxénétisme, Collectif féministe contre le viol, L'Escale, Mouvement Jeunes Femmes, ACPE, Collectif National
Droits des Femmes, CADAC, « Fier-e-s et révolutionnaires » du PCF, CNIDFF, Le CRI, CPL, ZéroMacho, Marche Mondiale des Femmes,
Zonta Club de France, Femmes Libres, FIT Une Femme Un Toit, Chiennes de garde, CLFBH, SOS Sexisme, CLF
Christine a écrit:Quand je pense qu'à la foire à l'autogestion, ils avaient proposé un débat sur l'autogestion des maisons closes !
Kzimir a écrit:Christine a écrit:Quand je pense qu'à la foire à l'autogestion, ils avaient proposé un débat sur l'autogestion des maisons closes !
Qui c'est qui avait proposé ça ?
Kzimir a écrit: sur le sujet il y a un bouquin Féministe et anarchistes contre le système prostitutionnel, aux éditions libertaires, qui est plutôt pas mal à ce qu'il me semble, toujours dans une veine abolitionniste.
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