Granhin – Petita)
Exemples de propos faciles, car ils n'engagent strictement à rien, qui consistent à énoncer des évidences et permettent à celle qui les tient de « jeter de la poudre aux yeux » tout en « noyant le poisson » : « Les femmes sont historiquement et majoritairement en position de dominées par rapport au hommes dans la cellule familiale, le couple et la société en général. »
« les femmes sont avant tout des êtres humains et, comme tous les membres de cette espèce , il y en a qui tournent "bien" et d'autres qui tournent "mal". »
« L'émancipation des femmes ne se résume et ne se situe pas dans l' accession à des places de dominants sociaux. »
« Je suis favorable à trouver des solutions alternatives à celles proposées par le système en place.
Tout cela est à inventer avec la conscience que rien ne pourra se régler de façon durable et satisfaisante dans le cadre de ce système. Seule une société sans classes ni Etat sera un cadre favorable pour le faire.
Cette recherche, cet objectif et ce combat doivent être clairement avancés et menés. »
« Il ne s'agit pas d'opposer les femmes contre les hommes mais de défendre les opprimés des deux sexes dans chaque cas où une situation de dominant(s)-dominé(s) se présente.
Cela passe aussi par le combat contre la classification les êtres humains dans un genre comme le fait la société actuelle.
Les femmes et les hommes appartiennent avant tout à la même espèce.
Aucun de ses membres n'est en droit d'en opprimer un (d') autre (s).
Il faut détruire les outils matériels et culturels qui lui permettraient de le faire . » Granhin – Petibé)
Décortiquons ce que ta copine dit avoir débroussailler :« Je ne suis pas favorable à la généralisation de l'oppression des femmes à l'ensemble du sexe féminin.Le sexe féminin de qui ?
Plus sérieusement, soit elle est de mauvaise foi, soit elle n'a pas compris qu'il est question d'un système. Peut-être qu'elle n'a pas compris d'ailleurs ce qu'est un système... il y a de quoi s'interroger... Pour qu'un système de domination fonctionne et se maintienne il a besoin de collabos au sein de la catégorie qu'il oppresse. Sinon ça ne durerait pas. Et ça dure depuis des siècles en ce qui concerne le patriarcat.
Il y a des femmes qui tiennent aujourd'hui des places sociales de dominatrices et font partie du camp des oppresseurs. Christine Lagarde en est sans doute le meilleur exemple. »Oui, et alors ? C'est le cas, aussi, de celles qui dépensent beaucoup d'énergie à combattre le féminisme en faisant semblant de ne pas avoir compris quelles en sont les analyses et quel est son objectif.
Ta copine en est une bonne illustration.
« Les femmes sont historiquement et majoritairement en position de dominées par rapport au hommes dans la cellule familiale, le couple et la société en général.
Cette situation doit être combattue par le travail individuel pour les relations inter-personnelles
et les luttes sociales dans le milieu du travail. » Donc à chacune de se démerder toute seule dans son coin lorsqu'elle est victime d'une oppression machiste ailleurs que sur le terrain professionnel. Là, d'ailleurs on peut déduire que ta copine considère que le viol et le tabassage, par exemple, sont des formes de
« relations » ce qui est typique des fachos que sont les anti-féministes,
« inter-personnelles », précise-t-elle... Et les chômeuses, comme elles ne sont pas dans le fameux
« milieu du travail. », n'auront qu'à accepter les emploi de putes que le Pôle Emploi leur propose...
« les femmes sont avant tout des êtres humains et, comme tous les membres de cette espèce , il y en a qui tournent "bien" et d'autres qui tournent "mal". Ah bon ?
La nuance est donc de mise.RIRE
Les femmes ne forment pas "une classe"Certes,... mais en gros cette histoire de débat autour de « classe »/« pas classe » on s'en fout. Il n'y a pas besoins de justifier la lutte féministe par les similitudes et les points communs entre le machisme et le capitalisme. Le machisme a d'ailleurs beaucoup plus de point commun avec le racisme qu'avec le capitalisme. Est-ce que ta copine va remettre en question la lutte contre le racisme par ce même procédé rhétorique ? Les Noir-e-s, par exemple devraient-illes former « "une classe"' » pour qu'il y ai matière à combattre le racisme qui s'exercent sur elleux ? Bizarrement, les mêmes individus qui utilisent sans cesse cet « argument » à propos du féminisme ne posent pas la même question en vue d'introduire de la nuance et de relativiser l'intérêt et l'importance de la lutte contre le racisme.
Peut-être faudra-t-il avoir aussi une discussion sur la notion de bien et de mal. »RIRE
« Le combat contre les violences faites aux femmes ne passe pas par la justice de l'Etat qui n'en est qu'un simulacre tout en constituant une grosse machine commerciale.En quoi la justice de l’État est-elle
« une grosse machine commerciale ».
Là, ça fait vraiment expression toute faite pour en mettre plein la vue, mais qui n'a pas de sens et ne s'appuie sur rien d'autre que de la spéculation qui se voudrait intellectuelle (et qui ne l'est même pas). La moindre des choses serait de développer un minimum. Mon but n'est pas de défendre la justice de l’État, mais défendre la lutte concrète contre les violences réelles que subissent des personnes tout aussi réelles et qui parfois n'ont pas d'autre solution que d'en référer aux lois existantes pour ne pas se laisser détruire par les oppresseurs et le système qui est à leur service. En attendant l'abolition de l’État, il est de très mauvais goût de véhiculer un discours qui n'a d'autre fonction que de culpabiliser et discréditer les victimes qui ont la force et le courage d'affronter le système judiciaire pour se défendre et tenter de limiter la capacité de nuisance de ceux dont elles savent (pour en avoir fait les frais) qu'il sont de pures ordures d'oppresseurs fascistes qui n'ont certainement pas besoin qu'on prenne soin d'eux, bien au contraire ! En lisant ses propos, balancés avec une extrême légèreté et une vanité flagrante j'en conclue que ta copine fait partie de ces individus pleins de vide qui n'ont pas un centième du courage et de intelligence que déploient les victimes et anciennes victimes d'oppressions machistes qui, elles, se battent et affrontent la réalité dans toute sa complexité, au lieu de s'amuser à déployer une rhétorique vaine et déconnectée de la réalité.
Sanctions, répressions, incarcerations ne règlent ni le problème des agressées ni celui des agresseurs qui ont avant tout besoin de soins. »Là encore, elle inverse les rôles. A la lire, on croirait que les activistes de l'idéologie machistes sont de pauvres victimes souffreteuses qui subissent la répression par un État féministe ! Ta copine peut aller rejoindre les associations masculinistes et trinquer avec Zémour et Elisabeth Badintère car elle est du même camp, celui des oppresseuseurs pleurnichard-e-s qui voudraient bien qu'on les laissent s'amuser tranquillement à traiter des êtres comme des choses sans les en empêcher et sans leur poser la moindre limite. Là encore, elle fait comme si le machisme n'était pas une idéologie politique en prônant la psychiatrisation au lieu de la sanction.
Si elle évoquait d'autres moyens de sanctionner les agresseurs que celui qui passe par les tribunaux, des méthodes d'actions concrètes pour établir un rapport de force contre les machistes et s'attaquer au pouvoir qu'ils exercent, elle serait crédible quand elle prétend être anarchiste. Mais ce n'est pas le cas. Diffuser le mythe selon lequel les agresseurs auraient
«avant tout besoin de soins», c'est insulter les personnes qui sont réellement malades, qui souffrent et à qui les soins sont trop souvent refusés ou mal administrés, déjà trop stigmatisées et qui, pour la majorité d'entre elles, n'ont rien à voir avec les agresseurs machistes. Ferait-elle preuve du même manque de respect pour les victimes et de la même volonté de dépolitisation en défendant des positions identiques concernant les violences motivées par le racisme ? Pense-t-elle que les tortionnaires de l'apartheid en Afrique du Sud doivent être pardonnés et bénéficier de soins ? Serait-elle volontaire pour masser les pieds des violeurs avec des huiles essentielles dans la future
« société sans classes » à laquelle elle prétend aspirer ?
Grandeu – Petita)
Je remets là le message que j'avais posté à propos du harcèlement moral car il répond pas mal aux propos de ta copine :« Je voulais juste dire que je comprend la colère d'Armonia, car c'est toujours vis à vis des actes de domination sexiste, y compris ultra-violents comme le harcèlement sexuel et le viol, que la question de l'intérêt de pouvoir porter plainte et du lien avec les lois existantes est posée. On entend et on lit rarement qu'en tant qu'anarchiste cela poserait question de porter plainte pour meurtre, agression physique, etc... Lorsque des fascistes auto-revandiquer agressent des antifascistes, même lorsque ces derniers sont ou se disent libertaires, personne ne remet en question la légitimité et l'intérêt de déposer une plainte. Personne ne va plaindre les fachos en question au nom d'un positionnement anti-carceral lorsque ces derniers sont, à juste titre, sanctionnés. Personne, dans nos rang, ne va les victimiser en allant leur chercher des excuses bidons du type psychanalico-misérabilistes, etc... Et tant mieux ! Il devrait en être de même pour les agressions sexistes. D'ailleurs on oubli souvent que le sexisme est l'un des piliers fondamentaux de toutes les idéologies d’extrême droite, et ce au même titre que le racisme.
D'autre part, il n'est pas incompatible de poursuivre en justice son agresseur, sans pour autant s'en remettre uniquement aux lois et au système judiciaire. D'autant plus que ces derniers sont particulièrement insatisfaisants. Celleux qui portent plaintes et affrontent la violence et la perversité de ce système judiciaires sont d'ailleurs très courageu-x-ses et leurs courage profite à tou-te-s les autres victimes et anciennes victimes. Face à ce type de situations, qui nous met le museau en plein dans la réalité, on ne peut et on ne doit se complaire dans de simples réflexions théorico-ludiques. Il faut se positionner et agir de la façon la plus cohérente possible et sans jamais oublier que l'enjeu est la dignité et la survie psychique d'êtres qui sont ou ont été traités comme des choses, l'enjeu c'est d'accepter ou de combattre la forme de torture la plus répandue, la plus banalisé, qui fait des ravages énormes car beaucoup de victimes, et elles sont nombreuses, n'ont pas la chance d'avoir la force de s'en remettre et elle s'en remettent d'autant moins quand la gravité des crimes qu'elles ont subi sont tranquillement relativisés par des discours qui se veulent hypocritement et confortablement bien pensants, froidement objectifs, etc...
De plus, parfois les victimes sont aussi obligées d'entamer des démarches judiciaires afin de se protéger contre leurs agresseurs qui eux n’hésiteraient pas à porter plainte contre elles pour diffamation lorsqu'elles brisent la lois du silence. »Grandeu – Petibé)
Communiqué du Collectif Libertaire Anti-Sexiste* contre le viol
(*je précise que le CLAS est mixte. Ta copine pourra donc difficilement nous accuser de vouloir « opposer les femmes contre les hommes »)
Le viol est un acte de torture physique et mental banalisé et dont la gravité est généralement minimisée. Il est un pilier du machisme. Il en est aussi l'arme favorite, y compris dans les cas, plus rares, où les victimes appartiennent au genre masculin. La majorité des viols sont commis par des hommes. Même s'ils trouvent souvent des complices et des soutiens parmi les femmes, les violeurs et leurs allié-e-s sont des machistes, et ce quelles que soient leurs étiquettes idéologiques, leurs sexes et leurs genres.
La majorité des viols ne correspondent pas aux représentations fréquemment véhiculées. Il est rare que les violeurs soient des inconnus surgissant de ruelles sombres. La plupart d'entre eux font partie de l'entourage proche de leurs victimes et la majorité des viols sont commis en famille. Les victimes ont rarement la capacité ou la possibilité de se défendre physiquement au moment des faits en criant ou en se débattant. Certaines, du fait de leurs situations économiques, sociales, familiales et psychologiques, n'ont même pas la marge de manœuvre suffisante pour pouvoir dire « non ». Les violeurs n'ont pas toujours recours à la brutalité physique. Ils opèrent souvent en exerçant une emprise et en semant le trouble dans l'esprit de leurs victimes, au moyen de la manipulation mentale, de l'intimidation, de la culpabilisation, du chantage et du marchandage. Ils utilisent parfois les privilèges dont ils bénéficient grâce à leurs positions hiérarchiques au sein des entreprises et des institutions. Certains utilisent aussi leurs privilèges économiques en payant leurs victimes pour acheter un simulacre de consentement et « avoir la conscience tranquille ».
Contrairement aux idées reçues et entretenues par les discours dominants, être un violeur n'est pas la conséquence d'une maladie ni de pulsions incontrôlables, mais celle d'une décision consciente. L'addiction sexuelle ne conduit pas au viol si la personne qui en est atteinte n'a pas la ferme volonté de dominer et de détruire. C'est pourquoi ces personnes passent beaucoup de temps à se masturber et/ou ont de nombreux rapports sexuels avec d'autres personnes, libres et consentantes, ce qui n'a absolument rien à voir avec le viol.
Les violeurs sont des individus responsables de leurs crimes car ils sont lucides, au moins au moment des faits. En effet, ils ne pourraient agir comme ils le font s'ils étaient délirants. Il est donc aberrant d'affirmer que les violeurs ont besoin qu'on prenne soin d'eux et qu'on leur vienne en aide. Au contraire, ils doivent être clairement sanctionnés. Le viol est le moyen qu'ils ont choisi pour traiter des êtres comme des choses et les réduire à néant. Ils ne souffrent pas de leurs crimes, ils en jouissent.
Comme l'indique l'Association Internationale des Victimes d'Incestes sur son site internet, les amalgames entre violeurs et malades mentaux ou anciennes victimes de viol sont des mythes infondés. Et même si quelques uns d'entre eux sont d'anciennes victimes, cela n'est en aucun cas une excuse car il n'existe pas de circonstance qui mériterait d'être prise en compte ni considérée comme atténuante. De plus, ces amalgames créent de la confusion au profit des violeurs en favorisant leur impunité, et stigmatisent d'une façon extrêmement insultante la grande majorité des personnes en souffrance psychique et des anciennes victimes de viol. Arrivée à l'âge de 30 ans, une femme sur trois a déjà été victime d'agression sexuelle au moins une fois dans sa vie : si un tiers des femmes âgées de plus de 30 ans était des violeuses, ça se saurait...
Celles et ceux qui défendent les violeurs ou leur cherchent des excuses ne sont pas animé-e-s par une prétendue neutralité, mais par la lâcheté, ainsi qu'une complaisance confortable pour leur « bonne conscience », soucieuse de faire l'économie d'un positionnement clair. Au contraire, la seule attitude qui soit courageuse, juste et digne est fondée sur la solidarité envers les victimes de viol. Cela implique de cesser de remettre systématiquement en question leurs témoignages (les cas d'affabulation sont d'ailleurs extrêmement rares). Cela implique aussi de n'accorder aux violeurs et à leurs soutiens aucun pardon ni aucun crédit.
Pourtant presque toujours, au sein du système judiciaire, comme au sein des familles et dans l'environnement social en général (entreprises, institutions, associations, partis politiques, etc...) c'est au violeur, présenté comme une victime, que le bénéfice du doute est spontanément accordé. On assiste à chaque fois plus ou moins au même scénario : loi du silence au nom de la « cohésion », culpabilisation de la victime qui est accusée de « trop parler » voir de mentir et de se « victimiser » avec injonction de « dédramatiser » et de pardonner...
La collaboration avec le violeur est l'attitude majoritairement adoptée, notamment par certain-e-s de celles et ceux qui se déclarent hypocritement partie prenante de la lutte contre le sexisme afin de soigner leur image, leur popularité, leur « bonne conscience », leur chance de gagner les élections, etc...
Bien qu'il s'agisse d'un crime commis très fréquemment et au sein de toutes les classes sociales et même s'il est le produit et l'instrument d'un système de domination, aucune affaire de viol ne peut être qualifiée, en aucun point, de banale sans en minimiser la gravité ; l'horreur de ce que la victime a subi et les bouleversements radicaux que cela entraîne dans son existence. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les viols commis par des personnalités riches et célèbres, surtout lorsque les victimes sont économiquement et socialement vulnérabilisées par leur condition précaire de prolétaires, d'immigrées, de subalternes, de mineures, etc... C'est dans ces affaires là que se conjuguent toutes les formes de domination (sexisme, capitalisme, racisme, etc...), assortie d'une surexposition irrespectueuse, voir calomnieuse, de la victime par les médias.
D'autre part certain-e-s politicien-ne-s instrumentalisent, à des fins de propagande, des affaires de viols suivis de meurtres largement médiatisées pour renforcer l'arsenal des lois sécuritaires en matière de récidive. Ces politicien-ne-s ne dénoncent jamais le fait que le système judiciaire fonctionne comme si le vol, le vandalisme ou le téléchargement libre pouvaient être considérés comme des actes aussi graves et aussi condamnables que le viol, ou l'homicide. En effet, les lois déjà en vigueur ainsi que celles que ces politicien-ne-s veulent ajouter au code pénal concernent les atteintes aux biens au même titre que les atteintes aux personnes. Leur projet n'est surtout pas de remettre en question notre système politique et économique qui est entièrement fondé sur la confusion entre les êtres et les choses, notamment au nom du « droit à la propriété privée », bien au contraire.
C'est pourtant ce système qui permet et autorise que des êtres soient massivement traités comme des choses, le viol en est l'un des exemples les plus graves et les plus flagrants.
Pour toutes les victimes de viol : solidarité inconditionnelle!
Pas d'impunité pour les violeurs!
Grandeu -Peticé)
Ta copine pourrait, si elle n'avait pas trop de suffisance et si elle avait un peu de considération pour les premier-e-s concerné-e-s, s'instruire auprès des orgas et associations qui regroupent des victimes et anciennes victimes des oppressions machistes. Notamment celles et qui luttent concrètement et construisent depuis de nombreuses année une analyse dont ta copine ne semble pas envisager l’ampleur et la solidité.