IVG, je vais bien bien, merci ! Les filles des 343 salopes

IVG, je vais bien bien, merci ! Les filles des 343 salopes

Messagede Pïérô » 11 Avr 2011, 00:41

Un blog vient d'être créé, pour recueillir des témoignages, pour créer du matériel militant, pour aller plus loin IRL aussi...

Image

http://blog.jevaisbienmerci.net/


Appel :
IVG : je vais bien, merci.
- les filles des 343 salopes -


Texte de l'appel

Plus de 200 000 femmes avortent chaque année en France.

Cet acte, pratiqué sous contrôle médical, est des plus simples. Pourtant, le parcours des femmes qui avortent, lui, l'est de moins en moins :

Le droit à l'IVG est menacé : en pratique, par la casse méthodique du service public hospitalier, et dans les discours, car l'avortement est régulièrement présenté comme un drame dont on ne se remet pas, un traumatisme systématique.

Ces discours sur l'avortement sont des slogans éloignés de ce que vivent la grande majorité des femmes, ils ont pour but de les effrayer et de les culpabiliser.

Nous en avons marre que l'on nous dicte ce que nous devons penser et ressentir.
Depuis le vote de la loi Veil en 1975, a-t-on cessé de prédire le pire aux femmes qui décident d'avorter ?

Nous en avons assez de cette forme de maltraitance politique, médiatique, médicale.

Avorter est notre droit, avorter est notre décision. Cette décision doit être respectée : nous ne sommes pas des idiotes ou des inconséquentes. Nous n'avons pas à nous sentir coupables, honteuses ou forcément malheureuses.

Nous revendiquons le droit d’avorter la tête haute, parce que défendre le droit à l’avortement ne doit pas se limiter à quémander des miettes de tolérance ou un allongement de la corde autour du piquet.

Nous disons haut et fort que l'avortement est notre liberté et non un drame.

Nous déclarons avoir avorté et n’avoir aucun regret : nous allons très bien.

Nous réclamons des moyens pour que le droit à l’IVG soit enfin respecté. Nous réclamons son accès inconditionnel et gratuit mais également la liberté de faire ce que nous voulons de notre corps sans que l'on nous dise comment nous devons nous sentir.


appel à signer ici : http://jevaisbienmerci.net/index.php


Qui sommes Nous et Pourquoi cet Appel ?

Qui sommes-nous ?

Nous sommes un collectif, les filles des 343, formé par des militantes féministes d’âges et d’origines diverses, copines de blogs, appartenant pour certaines à des organisations ou associations féministes et/ou de gauche de la gauche. Nous nous sommes retrouvées autour de la même exaspération : le discours faisant de l’avortement un drame, un traumatisme dont on serait censées ne jamais se remettre.

Nous avons avorté, et nous allons bien : nous avons décidé de le dire.

Pourquoi cet appel et ce blog ?

(Lire l’appel : http://jevaisbienmerci.net/)
Le 5 avril 1971, paraissait le Manifeste des 343, http://blog.jevaisbienmerci.net/le-mani ... -343-1971/. 343 femmes déclarant en toute illégalité, avoir avorté pour s’opposer à une situation inique obligeant les femmes à avorter par leurs propres moyens, quitte à en mourir.

Le manifeste des 343 a sorti l’avortement du silence des cliniques privées étrangères que pouvaient se payer certaines femmes, et des appartements miteux où les plus pauvres allaient trouver les « faiseuses d’anges ».

Cet acte de désobéissance civile a rendu l’avortement visible et en a fait une question politique. Il a obligé les politiques à voir en face les mortes et les estropiées que sa loi absurde avait enterrées. Il a obligé les politiques à regarder l’avortement en face.

40 ans plus tard, où en est-on avec l’avortement ?

Du droit à disposer de son ventre… au droit à disposer de son ventre ET de sa tête !

Si en France, on ne meure plus en avortant depuis 1975, en revanche, on est encore sommée d’en crever… de honte et de culpabilité.

Depuis le vote de la loi Veil en 1975, a-t-on cessé de prédire le pire aux femmes qui décident d’avorter ?

« On voudrait crier.
L’avortement libre et gratuit c’est : cesser immédiatement d’avoir honte de son corps, être libre et fière dans son corps comme tous ceux qui jusqu’ici en ont eu le plein emploi ; ne plus avoir honte d’être une femme. » (Manifeste des 343, 5 avril 1971)


C’est ce que nous, filles des 343 réclamons aujourd’hui.

Une majorité de médias, de politiques, de médecins présentent sans cesse l’avortement comme un drame et un traumatisme dont on ne se remettrait pas : ces discours sur l’avortement sont des slogans éloignés de ce que vivent la grande majorité des femmes, ils ont pour but de les effrayer et de les culpabiliser.

Nous en avons marre que l’on nous dicte ce que nous devons penser et ressentir.

Nous en avons assez de cette forme de maltraitance politique, médiatique, médicale.

Nous disons haut et fort que l’avortement est notre liberté et non un drame.

Nous déclarons avoir avorté et n’avoir aucun regret : nous allons très bien.


Libérer notre parole sur l’avortement

C’est la raison d’être de cet appel et de ce blog :

■ Faire enfin émerger la parole des femmes qui ont avorté et qui vont bien. Cette parole est trop souvent passée sous silence.
■ Faire entendre un autre discours pour que les femmes puissent enfin ne plus se sentir coupables de ne pas souffrir d’avoir avorté.
■ Permettre aux femmes qui ont avorté et l’ont mal vécu de voir que ce n’est pas une fatalité, que la pression qui pèse sur nos épaules et nos ventres contribue à rendre les femmes malheureuses.
■ Faire comprendre que ces discours dramatisant l’avortement peuvent jouer comme des prophéties auto-réalisatrices : lorsqu’on croit que l’avortement ne peut être vécu autrement que comme un drame, comment bien le vivre ?


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Re: IVG, je vais bien bien, merci ! Les filles des 343 salop

Messagede Christine » 11 Avr 2011, 08:08

Merci :)

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Re: IVG, je vais bien bien, merci ! Les filles des 343 salop

Messagede Pïérô » 28 Mai 2012, 14:12

Un an et Un livre !
disponible aux éditions la ville brûle !


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Notre livre est depuis le 18 avril dis­po­nible chez votre libraire si sa librai­rie est une bonne librai­rie. Sinon, commandez-le.

Il est pré­facé par Carine Favier, pré­si­dente du Mou­ve­ment fran­çais pour le plan­ning fami­lial et Danielle Gau­dry, membre du bureau confé­dé­ral du plan­ning fami­lial, char­gée de la com­mis­sion avortement.

Voici le début de l’introduction :

Avant 1975, en France, les femmes avortent dans la clan­des­ti­nité et à leurs risques et périls. Beau­coup en meurent ou sont muti­lées à vie. Cha­cune fait ce qu’elle peut, en fonc­tion de son car­net d’adresse et de ses moyens. Cer­taines ont assez d’argent pour aller avor­ter dans quelque cli­nique suisse ou anglaise, tan­dis que d’autres se retrouvent sur la table de cui­sine « d’une fai­seuse d’anges », entre la mar­mite de pot-au-feu et le buf­fet en for­mica, en échange de quelques billets. D’autres encore sont obli­gées de se débrouiller seules et uti­lisent ce qu’elles peuvent pour s’avorter : « aiguille à tri­co­ter, baleine de para­pluie ou de cor­set, épingle à che­veux » mais aussi « des bigou­dis, des scou­bi­dous, des tuyaux d’aquarium, des piques (que les ven­deuses uti­li­saient pour mar­quer les prix) […] des ciseaux, des four­chettes, des branches d’arbre, des tiges de lierre ou de per­sil, des os de pou­let, du fil de fer, du fil élec­trique, un bout de bois » (GAUTHIER (Xavière), Paroles d’avortées, quand l’avortement était clan­des­tin, La Mar­ti­nière, 2004, pages 20–21.).

Quelles que soient les condi­tions, avant 1975,lorsqu’une femme est déter­mi­née à avor­ter, elle doit sup­por­ter le pire. Com­bien d’entre elles sont allées tra­vailler avec une sonde intro­duite dans l’utérus, souf­frant le mar­tyre dans l’espoir d’interrompre une gros­sesse dont elles ne veulent pas ? Gisèle Halimi raconte ainsi qu’elle a plaidé des jours entiers au tri­bu­nal, avec une sonde sous sa robe d’avocate. Pen­dant le pro­cès, elle se tient debout, mal­gré « une dou­leur intolérable,fulgurante », des « ver­tiges [qui lui] brouillaient la vue » et « une fatigue atroce » (HALIMI (Gisèle), La cause des femmes, Gras­set, 1973, pages 47.). Pour déclen­cher l’avortement, les femmes essaient de pro­vo­quer une infec­tion. Cer­taines arrivent à l’hôpital à temps :la gros­sesse est inter­rom­pue et l’infection peut se soi­gner ;d’autres arrivent trop tôt, et repartent avec leur gros­sesse etquelques médi­ca­ments pour soi­gner l’infection. Et puis il y acelles qui n’arrivent jamais à l’hôpital ou qui arrivent trop tard, alors que l’infection ne peut plus être enrayée : elles perdent alors leur uté­rus, leurs trompes ou leur vie, à la suite d’une sep­ti­cé­mie, d’une hémor­ra­gie ou d’une embolie.

De nombreux-ses militants-es luttent contre cette situa­tion into­lé­rable. En avril 1971, 343 femmes prennent le risque de décla­rer publi­que­ment avoir avorté, et ainsi enfreint l’article 317 du code pénal fran­çais. Ce fai­sant, elles s’exposent à une peine allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement si le Minis­tère public­choi­sit de les pour­suivre – ce qu’il ne fit pas. Par cet acte de déso­béis­sance civile, les femmes signa­taires du Mani­feste des 343ont contri­bué à faire de l’avortement une ques­tion poli­tique. Il fau­dra encore quatre années d’âpres luttes (Ces luttes furent menées par des femmes, des méde­cins, des avocat-es… On se sou­vient par exemple du MLAC (Mou­ve­ment pour la liberté de l’avortement et de lacon­tra­cep­tion), du MFPF (Mou­ve­ment fran­çais pour le plan­ning fami­lial), ou encore de l’association « Choi­sir la cause des femmes », fon­dée notam­ment par Gisèle Halimi.) pour que soit – dif­fi­ci­le­ment – votée une loi auto­ri­sant le recours à l’avortement.

Cette loi, d’abord votée pour un temps défini (cinq années) est arra­chée dans un cli­mat d’une grande vio­lence, notam­ment vis-à-vis de la ministre de la Santé, Simone Veil, qui essuie de nom­breuses insultes. Mais la loi est là. Elle per­met enfin aux femmes d’avorter dans de bonnes condi­tions sani­taires, au sein d’hôpitaux fran­çais et sans ris­quer leur vie. Mieux, dès 1982, l’acte est enfin rem­boursé par la Sécu­rité sociale. Mais l’avortement est sou­mis à de nom­breuses condi­tions : les femmes doivent obli­ga­toi­re­ment se rendre à un « entre­tien social » avant chaque IVG, l’avortement n’est auto­risé que dans un délai de 12 semaines d’aménorrhée (absence de règles), soit dix semaines de gros­sesse, et les jeunes femmes mineures doivent obte­nir le consen­te­ment de leurs parents pour béné­fi­cier d’une IVG. Il fau­dra attendre 2001 pour que le délai légal passe de 12 à 14 semaines d’aménorrhée (soit de 10 à 12 semaines de gros­sesse), que l’entretien préa­lable obli­ga­toire soit sup­primé pour les femmes majeures, et que les mineures puissent avor­ter sans le consen­te­ment de leurs parents.

Dix années après la loi de 2001, trente-cinq ans après la loi Veil et plus de qua­rante années après le Mani­feste des 343, où en sommes-nous avec l’avortement ? C’est ce que nous vous pro­po­sons de décou­vrir à tra­vers les témoi­gnages de femmes, de militant-es et de soignant-es.

« Vous devez vous sen­tir cou­pable » Notre action a débuté à l’occasion des 40 ans du Mani­feste des 343, en avril 2011. Nous, filles des 343, avons sou­haité don­ner à nou­veau la parole aux femmes, pour lut­ter contre la culpa­bi­lité et le silence dans les­quels, encore actuel­le­ment, sont enfer­mées celles qui décident d’interrompre volon­tai­re­ment leur gros­sesse. À tra­vers les témoi­gnages que vous allez lire, se des­sine l’image de l’avortement aujourd’hui en France – et cette image est, c’est le moins que l’on puisse dire, contrastée.

Com­men­çons par ce qui est encou­ra­geant. Les femmes venues témoi­gner sur le site IVG : je vais bien, merci ! sont com­ba­tives et lucides. Conscientes que ce droit fon­da­men­tal est sans cesse menacé, elles ne semblent pas prêtes à bais­ser la garde.

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Re: IVG, je vais bien bien, merci ! Les filles des 343 salop

Messagede Pïérô » 28 Déc 2013, 02:34

Autocollants à nouveau disponibles

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Re: IVG, je vais bien bien, merci ! Les filles des 343 salop

Messagede Lila » 18 Mai 2014, 17:42

Un dépliant à laisser partout pour faire connaître ce blog

apperçu : http://blog.jevaisbienmerci.net/2014/05 ... e-ce-blog/

à télé­char­ger
Verso du dépliant : http://blog.jevaisbienmerci.net/wp-cont ... pliant.pdf
Recto du dépliant : http://blog.jevaisbienmerci.net/wp-cont ... pliant.pdf
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