Femmes victimes de violences : le 3919 débordé par la hausse des appels
Le numéro d'écoute national destiné aux femmes victimes de violences connaît une forte augmentation du nombre d'appels : + 27 % au mois d'octobre. Mais ne peut pas tout traiter "faute de moyens".
Le 3919, destiné initialement aux violences conjugales, a été élargi en 2014 à toutes les formes de violences contre les femmes (harcèlement sexuel au travail, mariages forcés, mutilations sexuelles...). Anonyme et gratuit, il est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).
La directrice générale de l'association, Françoise Brié, fait état d'une hausse de 27 % des appels au mois d'octobre, dans la foulée du scandale Weinstein. « C'est le mois où le plus d'appels sont arrivés sur la plateforme », a-t-elle indiqué à l'AFP. Il y a eu « 5 717 appels en octobre contre 4 510 en septembre ».
« En octobre, nous avons pris en charge 12 % d'appels liés à des violences sexuelles en dehors du couple et violences sexuelles au travail, comparé à 4,4 % sur l'année 2016 », a-t-elle précisé.
Financièrement, la plateforme ne peut pas embaucher plus
Du fait de la médiatisation des affaires de harcèlement ou de violences sexuelles, le 3919 a été davantage cité dans les médias, contribuant à sa notoriété alors que l'absence de grande campagne de communication s'était faite sentir en 2016, a expliqué Mme Brié.
« On n'a pas pu traiter tous les appels faute de moyens », a-t-elle ajouté. « Un renforcement de la plateforme d'écoute nationale serait nécessaire, mais on ne peut pas financièrement augmenter le nombre de salariés ».
En 2016, ce numéro destiné aux femmes victimes, à leur entourage ou aux professionnels concernés, a reçu 61 259 appels, une baisse de 7 % par rapport à l'année précédente.
95 % des appels liés à des violences conjugales
La FNSF a comptabilisé 49 193 prises en charge (+1 %), dans un bilan diffusé à l'approche de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre.
La grande majorité (95 %) des appels traités par la FNSF en 2016 étaient liés à des violences conjugales, dont le viol conjugal. 4 % concernaient des violences sexuelles en dehors du couple, et 0,4 % des violences sexuelles au travail.
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