Manifestation à Madrid pour l'IVG :
Plusieurs milliers de personnes ont protesté à nouveau ce samedi contre le projet gouvernemental qui supprime le droit à l'avortement en Espagne.
http://www.liberation.fr/monde/2014/02/ ... que_978794
http://www.rts.ch/info/suisse/5597519-v ... ement.htmlVote sans appel contre l'initiative sur le remboursement de l'avortement
Les Suisses ont nettement écarté dimanche l''initiative "financer l'avortement est une affaire privée". Le texte a été rejeté par 69,8% des votants et tous les cantons, sauf Appenzell Rhodes-Intérieures.
Les interruptions volontaires de grossesse (IVG) continueront d'être remboursées par l'assurance maladie. L'initiative lancée par les milieux anti-avortement pour supprimer cette couverture a été balayée dimanche par 69,8% des votants. Seul un canton a dit "oui". Le "non" le plus catégorique est romand.
Les initiants n'ont réussi à l'emporter que dans un des deux fiefs catholiques qui avaient rejeté le régime dit du délai en 2002. Un oui à 50,9% est sorti des urnes en Appenzell Rhodes-Intérieures. Le Valais a en revanche rejeté l'initiative à 70,8%.
Le "non" est en dessous de la barre des 60% à Uri (54,7%), à Schwyz (55,7%), à Saint-Gall (57,7%), à Obwald (58,4%) et en Thurgovie (59,1%).
Fort rejet en Suisse romande
En Suisse romande, le rejet est très fort. Vaud repousse l'initiative par 89,1%, Genève par 86,2%, Neuchâtel par 83,9%, le Jura par 79,8% et Fribourg par 76,3%. En Suisse alémanique, Bâle-Ville (75,4%), Zurich (70,1%) et Bâle-Campagne (70,3%) se démarquent des autres cantons. Berne a refusé l'initiative par 67,9%.
En 2012, 10'853 IVG ont été pratiquées en Suisse, qui affiche un des taux les plus bas d'Europe.
ats/nr
"L'Espagne est une démocratie militaire"
Alberto Ruiz-Gallardón, qui ne fait pas mystère de ses accointances avec l'épiscopat, sort plus que jamais renforcé après une série de bras de fer. Mardi, après qu'un vote à bulletin secret avait été exigé par le Parti socialiste (PSOE), tous les députés du PP ont appuyé l'initiative de Ruiz-Gallardón. Rebelote jeudi, où une motion contre l'avant-projet de loi, déposée par la Gauche unie (IU), a été rejetée grâce à la majorité absolue des Populares.
"L'Espagne est une démocratie militaire, a ironisé Iñaki Gabilondo, journaliste vedette de la chaîne de télévision Cuatro. La discipline de parti semble bien plus importante que le contenu de la loi, alors même, ce n'est un secret pour personne, que de nombreux membres du PP - les femmes en particulier - trouvent cette loi honteuse." Mercredi soir, l'ultra-conservateur et sulfureux ministre de la Justice, fils d'un avocat proche du régime franquiste, a déclaré : "Au terme du vote à bulletin secret, je me sens pleinement légitimé pour mettre en place cette réforme. Le Parlement est le siège de la souveraineté populaire."
"Retour à l'obscurantisme franquiste"
Sauf qu'en la matière l'immense majorité des Espagnols se rebiffent. Un récent sondage de l'institut Demoscopia indique que 86 % d'entre eux (65 % des votants du PP) s'opposent à l'esprit de la loi. "Cette réforme ampute un des droits fondamentaux de la femme, s'est étranglé un maire conservateur de Galice. Si elle est approuvée, notre pays ferait un bond en arrière de trente ans et nous placerait à la queue des nations européennes en matière de libertés civiques et individuelles." Aux yeux du politologue Josep Ramoneda, "ce projet de loi est d'une gravité considérable ; il démontre que les partis politiques sont des groupes fermés, opaques et hiérarchisés, sourds aux cris de la société civile".
Cette réforme invoque au premier chef le "droit des non-nés", "les êtres faibles de la société", selon les dires de Ruiz-Gallardón. Selon le texte, une femme enceinte souhaitant avorter pourra certes invoquer "un dommage psychologique". Mais, dans la pratique, le parcours du combattant est tel qu'il risque fort de décourager les meilleures volontés : deux consultations obligatoires avec le médecin traitant, les avis favorables de deux psychiatres, un rendez-vous avec une assistante sociale vantant les "joies de la maternité" ; au total, calculent les experts, cela signifiera un retard d'un mois, voire d'un mois et demi. "Conséquence : les femmes ayant de l'argent iront à l'étranger ; les autres consulteront des cliniques clandestines dans les pires conditions sanitaires, estime le chirurgien Diego Fernandez, 58 ans, directeur de la clinique Dator, à Madrid. C'est un retour à l'obscurantisme franquiste."
L'avant-projet de loi, ce train qui semble ne pas pouvoir être arrêté, est actuellement en suspens, puisque sa bonne marche requiert des rapports des régions et du Conseil de la magistrature, de simples formalités. Selon toute vraisemblance, son vote au Parlement aura lieu après les élections européennes de mai. Dès lors, sauf dans le cas d'une mobilisation européenne d'importance, aucun obstacle ne pourra empêcher son approbation.
http://alternativelibertaire.org/?Espag ... r-l-IVG-laEspagne : Régression sur l’IVG : la lutte s’organise
Depuis la validation du projet de loi restreignant (pour ne pas dire interdisant) le droit à l’avortement en Conseil des ministres le 20 décembre, la résistance s’organise, en Espagne et en France. Nieves, militante syndicaliste en Aragon, nous parle de la mobilisation qui se prépare.
En revenant sur le droit des femmes à avorter librement (voir AL de novembre 2013), le gouvernement espagnol, avec en tête le ministre de la justice José Ruiz-Gallardon aura permis de démontrer que les luttes féministes sont loin d’être dépassées. La mobilisation ne s’est pas fait attendre, avec des manifestations dès le 20 décembre en Espagne, à Madrid et à Barcelone, qui ont fait l’objet d’une sévère répression, notamment à Barcelone où plusieurs manifestantes ont été arrêtées. La lutte s’organise en France également, avec un premier rassemblement le 27 décembre à Paris qui a réuni environ 200 personnes. Depuis, d’autres manifestations ont eu lieu, notamment à Poitiers, Nantes, Marseille et Toulouse, mobilisant entre 500 et 1000 militantes et militants, dont la couleur politique allait de la gauche libérale (Parti socialiste) aux féministes radicales, en passant par les organisations politiques anticapitalistes et libertaires, et le milieu associatif.
Machiste, dégradante, injuste, paternaliste
Pour que la loi réactionnaire reste à l’état de projet, les organisations féministes espagnoles sont à l’initiative d’une mobilisation nationale, soutenue par l’ensemble des forces de gauche et le mouvement libertaire. Pas décidées à abandonner, les féministes espagnoles appellent à une grande manifestation à l’échelle européenne pour le 1er février. Des « trains de la liberté » achemineront les femmes vers Madrid, et en France plusieurs manifestations sont prévues ce jour-là, en solidarité.
Ainsi depuis le 20 décembre, tout l’échiquier politique (à l’exception du Front national qui s’est empressé de saluer ce retour en arrière misogyne) s’est découvert féministe et s’allie pour dénoncer le retour en arrière espagnol. Comme d’habitude, la défense des droits des femmes est instrumentalisée par une classe politique qui ne s’en préoccupe que lorsque c’est dans son intérêt. En revanche, quand il faut donner les moyens pour garantir l’accès à l’IVG à toutes les femmes, tout ce beau féminisme ne résiste pas (en dix ans, plus de 130 centres pratiquant l’IVG ont fermé sans qu’aucun gouvernement ne s’en émeuve). Ressusciter le ministère des droits des femmes est bien pratique pour se donner l’air progressiste à peu de frais, mais qui croit encore au féminisme d’État ?
Les grenouilles de bénitiers toujours actives
L’actualité espagnole est aussi l’occasion de rappeler que le droit à l’IVG ne fait pas l’unanimité en Europe : avorter est un délit à Malte, possible seulement en cas de viol ou inceste à Chypre et en Pologne (où seuls la malformation du fœtus ou le danger de mort pour la mère peuvent justifier une IVG). Il a fallu qu’une femme meure d’une septicémie après une fausse couche pour que l’Irlande accepte que des femmes avortent si leur vie est mise en danger par une grossesse.
En France, le militantisme catholique et réactionnaire ne connaît pas la crise, entre les manifestants roses et bleus qui se mobilisent contre la « théorie du genre », et ceux qui récitent des ave maria devant les centres IVG. La dernière marche pour la vie a rassemblé environ 25 000 personnes le 19 janvier dernier, où l’on trouvait notamment Christine Boutin (ex-présidente du Parti chrétien démocrate) et Bruno Gollnish (FN). Il y a donc encore du chemin à parcourir pour que l’IVG soit accessible à toutes les femmes sans condition de ressources, sans barrières morales, politiques et sociales. Ce sont les luttes féministes qui ont permis des avancées sociales significatives pour les femmes, il est donc l’heure de donner à ces luttes toute la vigueur, la combativité et la détermination qui les caractérisent.
Auréline (AL Toulouse)
Soirée de soutien à la caisse de solidarité des avortements hors délais du Planning familial 31
Samedi 29 mars 2014 à la Chapelle, de 16h à 22h
Le délai légal d'avortement en France est de 12 semaines de grossesse. Les femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse au-delà de ce délai peuvent être contraintes de se rendre dans d'autres pays comme l'Espagne, l'Angleterre ou encore les Pays- Bas, où les délais sont plus longs. Encore faut-il pour cela être informée de cette possibilité et en avoir les moyens financiers et matériels. Aujourd'hui, un avortement en Espagne coûte entre 580 et 3000 euros selon l'avancée de la grossesse ; à cela il faut rajouter le prix du trajet et parfois un hébergement.
Au Planning Familial 31, nous accueillons certaines de ces femmes, les écoutons, les orientons et parfois les accompagnons. Quand elles ne disposent pas de la somme requise pour avorter à l'étranger nous les aidons à hauteur des dons que nous recevons.
Mais aujourd'hui cette caisse ne nous permet pas de répondre aux besoins des femmes. Sans compter que nous nous retrouvons régulièrement dans une immense urgence pour récolter l'argent dont elles ont besoin.
Parce que tant qu'il existera des délais, des femmes se retrouveront hors de ces délais.
Parce qu'il est inacceptable que l'avortement soit une question d'argent.
Parce que tant que nous ne disposerons pas de nos corps librement cette caisse de solidarité sera indispensable.
Les dons peuvent se faire par chèques ou espèces. Si vous souhaitez participer plus régulièrement à cette caisse de solidarité, n'hésitez pas à nous laisser une adresse mail sur laquelle nous pourrons vous contacter, ou à venir nous rencontrer dans les locaux du Planning 31.
16h : Ouverture, présentation de la caisse de solidarité, diffusion de courts métrages
18h : Projection du film « Regarde, elle a les yeux grand ouverts » suivie d'une discussion
Expo, brochures, musiques, bouffe, bar …
Entrée libre
La Chapelle, 36 rue Danielle Casanova, Toulouse
En attendant une éventuelle remise en cause de la loi, le gouvernement manoeuvre pour réduire l'accès des femmes aux services.
Légalisé en Turquie en 1983, le droit à l'avortement est régulièrement remis en questions par le gouvernement ces dernières années.
Selon la Société turque des gynécologues et obstétriciens, l'interruption volontaire de grossesse a été retirée récemment des services en ligne de prise de rendez vous auprès des hôpitaux. Cette mesure, prise sans aucune base légale, rend dans les faits l'accès aux services d'avortement impossible dans le secteur public.
Déjà en 2012, le président Erdogan avait tenté l'abolir la loi qui autorise l'IVG sur simple demande jusqu'à 10 semaines de grossesse. Selon lui l'avortement est non seulement un crime mais aussi la principale cause de la baisse du taux de fertilité en Turquie. Face à une forte mobilisation des organisations de femmes soutenues à l'international, le gouvernement avait finalement renoncé à son projet.
N'ayant pu interdire l'IVG, le parti au pouvoir a alors mis en place une nouvelle stratégie visant à saper l'accès effectif des femmes aux services d'avortement. La supression de l'IVG des services en ligne de prise de rendez vous en est le dernier exemple. Des organisations de défenses du droit à l'avortement dénoncent aussi le fait que des cliniques privées et des hôpitaux dont la direction est proche du parti au pouvoir refusent déjà depuis un moment de pratiquer des avortements.
Les propos récents du président Erdogan sur la défense de la famille et l'appel à faire plus d'enfants en Turquie ne sont pas de bonne augure. Une fois de plus la vigilance s'impose pour préserver un droit fondamental des femmes.
Communiqué de presse
Le droit à l’IVG pour toutEs est-il remis en cause à l’hôpital de la Conception (Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille) ?
C’est la question qu’on peut se poser alors qu’une jeune femme algérienne, conjointe de français, s’est présentée pour avoir recours à un avortement en janvier dernier.
La jeune femme est dépourvue de moyens financiers et les démarches pour demander son affiliation à l’Assurance maladie n’avaient pas encore abouti.
Malgré les demandes faites par les soignants de l’hôpital, et au mépris des obligations de l’hôpital de délivrer des soins aux personnes démunies dans le cadre de ses missions de Permanences d’accès aux soins de santé, la direction de l’hôpital a exigé que la jeune femme dépose une caution de 586 euros. Comme la jeune femme ne pouvait pas réunir la somme, la direction s’est opposée à la réalisation de l’opération.
Alors que sa grossesse arrivait au terme des délais légaux pour pratiquer l’IVG, c’est finalement une association marseillaise qui a dû payer d’avance l’intervention.
En agissant ainsi, la direction de l’hôpital de la Conception a commis un refus de soins grave. De fait, le paiement préalable conditionnant l’accès à l’IVG alors que des délais sont imposés pour la réalisation de cet acte peut avoir des conséquences dramatiques pour des femmes en situation de précarité.
Saisie de la situation par le Comede le 7 février, la direction de l’hôpital de la Conception n’a donné aucune réponse.
La direction de l’AP-HM doit apporter publiquement des explications sur cette situation, réaffirmer les principes d’accès inconditionnel à l’IVG pour toutes les femmes, et prendre des mesures d’urgence dans ses services pour éviter une nouvelle situation dramatique.
Marseille, le 09 avril 2014
Le Planning Familial lance le site « avortement, un droit à défendre » www.ivg.planning-familial.org
Mardi 15 Avril 2014
Le droit à l’avortement est encore fortement contesté en Europe et dans le monde, malgré les textes internationaux de l’ONU et de l’OMS recommandant la dépénalisation de l’avortement, au nom de la santé publique et du respect de la dignité des femmes. En France, malgré la loi de 2001, et la suppression de la notion de « détresse » des textes législatifs, les résistances sont encore grandes et ne permettent pas à toutes les femmes d’exercer ce droit en toute liberté.
C’est pourquoi Le Planning Familial lance une campagne nationale de déstigmatisation de l’avortement.
Conçu en complément des informations contenues dans www.ivg.gouv.fr, ce site a pour objectif principal de faire cesser le silence et la culpabilisation qui pèse sur l’IVG mais aussi :
De réassurer les femmes quant à leur choix et démonter les idées reçues sur l’avortement
De lancer un appel à témoignages auprès les femmes, de leur entourage et des professionnels sur l’avortement dans la pratique. Ces données permettront la publication, à la fin de la campagne qui devrait durer un an, d’un ouvrage sur les pratiques, bonnes et mauvaises quant à l’avortement en France (IVG et IMG).
Cette campagne s’appuie sur une affiche et des cartes pockets téléchargeables directement sur le site.
Télécharger :
http://www.planning-familial.org/sites/ ... te_ivg.pdf
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