Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede bipbip » 02 Déc 2015, 15:42

« L’achat d’acte sexuel » bientôt interdit. C’est bien, mais…

La loi de « lutte contre le système prostitutionnel » sera bientôt promulguée. Le congrès d’AL de mai 2015, complété par une prise de position de la coordination fédérale d’AL d’octobre, en a fait une analyse nuancée. Si elle ne peut nullement tarir les sources économiques et sociales du système prostitutionnel, certaines dispositions représentent un atout important pour faire évoluer les mentalités masculines.

C’est la dernière ligne droite pour la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel ». La navette parlementaire aura duré près de deux ans, en raison de divergences de vues importantes. L’Assemblée voulait interdire le « recours à l’achat d’actes sexuels » et abroger le délit de racolage ; a contrario, le Sénat voulait préserver la tranquillité des prostitueurs et maintenir la chasse aux prostituées [1].

Le dernier mot revenant à l’Assemblée, la loi devrait être adoptée avant la fin de l’année 2015. Comme d’ordinaire, les décrets d’application, eux, attendront sans doute encore un à deux ans.

Quels sont les principaux points de cette loi ?
1. Elle inclut une « information sur les réalités de la prostitution et les dangers de la marchandisation du corps » dans le programme d’éducation à l’égalité des sexes à partir du collège ;
2. Elle prévoit la délivrance d’un titre de séjour de six mois aux prostitué-e-s sans papiers, condition indispensable à leur affranchissement des réseaux de traite [2].
3. Elle abolit l’odieux « délit de racolage passif » instauré en 2003 par la Loi de sécurité intérieure (LSI) voulue par Nicolas Sarkozy. Ce « délit de racolage » – passible de deux mois d’emprisonnement et de 3.750 euros d’amende – faisait des prostituées des délinquantes, et encourageait les persécutions policières à leur encontre, avec la bénédiction des pouvoirs publics cherchant à les rendre invisibles.
4. Elle souligne la responsabilité des « clients » dans l’existence du système prostitutionnel, en frappant d’interdit le « recours à l’achat d’actes sexuels ». Les hommes pris sur le fait seront verbalisés et devront suivre un « stage de sensibilisation ».

Cette dernière disposition, souvent qualifiée de « pénalisation des clients », est celle qui a le plus fait couler d’encre dans les médias. Qu’en penser ?

Quand des survivantes leur ouvrent les yeux

D’une part, on ne peut critiquer son versant répressif : la contravention de 1.500 euros maximum est inégalitaire – dérisoire pour un DSK, exorbitante pour un précaire. Son versant éducatif est beaucoup plus intéressant, à condition qu’il ne passe pas à la trappe. En effet, la loi ne dit pas de quoi sera fait le « stage de sensibilisation ». Selon les moyens mis en œuvre, il peut s’agir d’une vaine leçon de morale civique, ou d’une vraie démarche pédagogique. A l’étranger, le stage s’est révélé fructueux lorsqu’il a été confié à des survivantes de la prostitution qui se chargent de dévoiler à des « clients » l’envers sordide d’un décor prétendument libertin [3].

Le plus important reste cependant la valeur symbolique de l’interdit, le coup qu’il porte au patriarcat dans sa version libérale, en abrogeant la « liberté » de monnayer la sexualité d’autrui.

On assiste en effet, dans les pays où la prostitution est légale, à un retour aux mentalités masculines du XIXe siècle, avec la banalisation de ce mode de « consommation ». Le phénomène est déjà palpable en France, dans les régions frontalières de la Catalogne ou de l’Allemagne, où la virée entre hommes au bordel, de l’autre côté de la frontière, se banalise [4].

contrario, dans des pays comme la Suède et la Norvège, où l’« achat d’acte sexuel » a été interdit, les effets ont été positifs. Pour ce qui est de la masse des prostituées forcées (en France, 85% des effectifs), il a découragé le « marché » et a fait fuir les investisseurs – réseaux de traite, proxénètes, tenanciers de bordels et d’hôtels de passe –, ce qui a mécaniquement fait chuter le nombre de femmes « dressées » (séquestrées et violées dans des « maisons de dressage ») pour être mises sur le trottoir ou en vitrine [5].

Pour ce qui est des prostituées indépendantes (en France, 15% des effectifs), il a certes tari une bonne partie de la clientèle mais, en plaçant les clients en situation d’insécurité, il a renforcé la position des prostituées dans le rapport marchand et même, dans certains cas, fait monter les prix des passes [6].

Une avancée symbolique

Que conclure de tout cela ?

Que les motifs de satisfaction ne doivent pas masquer l’essentiel, à savoir qu’une telle loi ne peut évidemment, en aucun cas, abolir système prostitutionnel.

Certes, ce projet de loi est positif sur quatre points :
1. pour les titres de séjour promis aux prostituées sans papiers ;
2. pour la dépénalisation des personnes prostituées ;
3. pour l’impact positif que l’interdit peut avoir sur la mentalité des hommes ;
4. pour l’impact négatif qu’il peut avoir sur le business des réseaux de traite.

Le problème c’est que, quel que soit le discours du gouvernement PS, sa politique d’austérité et de fermeture des frontières aggrave la pauvreté, sape la protection sociale, et fait donc prospérer le marché de la prostitution.

C’est la raison pour laquelle cette loi sera impuissante à abolir le système prostitutionnel en lui-même. Pour ce faire, il faudra en premier lieu faire reculer la misère par les luttes collectives pour :
• le droit au logement ;
• le droit à un revenu pour toutes et tous (ne serait-ce que l’accès au RSA pour les moins de 25 ans) ;
• la liberté de circulation des migrant-e-s (qui, forcé-e-s à la clandestinité, sont une proie idéale pour les proxénètes) ;
• l’éducation des hommes à des rapports non sexistes.

Guillaume (AL Montreuil), avec Stéphanie (AL Nantes) et Alain (AL Alsace)


[1] « Prostitution : exit la pénalisation des clients, le Sénat veut rétablir le délit de racolage », Le Monde, 27 mars 2015

[2] Selon le rapport d’enquête « Situation sanitaire et sociale des personnes prostituées », du 8 octobre 2013, en France 80% à 90% sont d’origine étrangère – essentiellement roumaine, bulgare, nigériane, brésilienne et chinoise.

[3] « Norma Hotaling, initiatrice d’un programme de sensibilisation des « clients » de la prostitution aux États-Unis », Prostitution et Société, avril-juin 1998.

[4] Sophie Avarguez (dir.), Du visible à l’invisible : prostitution et effets-frontières, Balzac éd., 2013. Solide enquête sociologique sur l’impact des « puticlubs » catalans sur la jeunesse des Pyrénées-Orientales.

[5] Interview de Gunilla Ekberg dans Prostitution et Société, juillet-septembre 2004.

[6] « Prostitution : Stockholm, la ville ou le client est invisible », L’Obs, 1er décembre 2013.

http://www.alternativelibertaire.org/?L ... el-bientot
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Messagede Lila » 06 Déc 2015, 19:05

Le parti EELV présente aux élections régionales le fondateur du lobby pro prostitution français, Thierry Schaffauser, cofondateur du Strass. Ce n’est pas la première fois, il faudra s’en souvenir.
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Messagede Béatrice » 11 Déc 2015, 19:26

Le mythe des « organisations de prostituées »

Alors que la candidature du fondateur du lobby pro prostitution français, Thierry SCHAFFAUSER, est maintenue, nous publions en exclusivité un extrait du chapitre de la somme remarquable de Claudine Legardinier : Prostitution: une guerre contre les femmes consacré aux stratégies de lobbying de l’industrie proxénète. Un grand merci à elle pour ce don.

RAPPEL :

QUI est Thierry SCHAFFAUSER ?
QU’EST-CE qu’il a fait ? :
1/ En France : fonder LE STRASS lobby pro prostitution + assurer son financement par les réserves parlementaires de EELV
2/ Au Royaume-Uni : l’enquête qui montre qu’il a co-présidé une organisation au service des proxénètes

https://ressourcesprostitution.wordpres ... ostituees/


QUI est Thierry SCHAFFAUSER ? http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 77647.html

LE STRASS https://ressourcesprostitution.wordpres ... le-strass/

Les réserves parlementaires de EELV http://www.fondationscelles.org/fr/?opt ... Itemid=143

au service des proxénètes http://sisyphe.org/spip.php?article4409
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Messagede altersocial » 18 Déc 2015, 18:14

Merci Béatrice. J'ai posté dans un autre sujet les liens entre strass + certaines féministes avec les proxénètes de Belleville. Edifiant. :confus:
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Messagede Béatrice » 22 Déc 2015, 20:44

Le Défenseur des droits ( des droits des consommateurs de sexe ) Jacques Toubon, s'est prononcé contre la pénalisation des clients de la prostitution.

Prostitution: le Défenseur des droits contre la pénalisation des clients
Le Défenseur des droits Jacques Toubon s'est prononcé contre la pénalisation des clients de la prostitution, et ne souhaite pas sa réintégration dans la proposition de loi qui sera de nouveau discutée en janvier à l'Assemblée


Le STRASS s'en félicite :
L'avis du Défenseur des droits "nous conforte dans ce qu'on dit, sans cependant se faire d'illusions quant à sa future prise en compte", a réagi Morgane Merteuil, porte-parole du Syndicat du travail sexuel (Strass), opposé à la pénalisation des clients. "Toutes les organisations de défense des droits de l'Homme sont contre cette loi (...) Mais les politiques s'en foutent. Ils refusent de voir la vérité", a-t-elle ajouté.

http://www.lepoint.fr/societe/le-defens ... 665_23.php

Les arguments de Jacques Toubon mis à mal avec le constat sur la situation des migrantes :

Viols, prostitution, violence, l’enfer des femmes migrantes

http://www.lemonde.fr/enquetes/article/ ... 53553.html
Modifié en dernier par Béatrice le 22 Déc 2015, 21:01, modifié 1 fois.
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede trefix » 22 Déc 2015, 20:53

Madame Claude est morte et ses "braves" grands bourgeois de clients sont inconsolables...

Plus sérieusement, que les travaileuses-eurs du sexe veuillent se constituer en syndicat me semble parfaitement sain et même carrément souhaitable. Que les proxo. y soient aux manettes me fait gerber !!! Je suis d'un naturel plutôt pacifique, mais ces troud' de maquereaux-elles ne méritent que d'être pendus avec leurs tripes, au minimum :gun:
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Messagede Béatrice » 22 Déc 2015, 23:15

trefix a écrit:Plus sérieusement, que les travaileuses-eurs du sexe veuillent se constituer en syndicat me semble parfaitement sain et même carrément souhaitable.


Dès lors où tu associes " prostitution-travail ", il est tout à fait cohérent et logique que tu puisses aussi y associer le syndicat !
Et c'est là " où le bât blesse " et qui divise les libertaires. M'exprimant sur ce forum à titre personnel, je suis en totale opposition avec
cette assimilation qui est faite et je n'ai toujours pas trouvé dans les déclarations ou "professions de foi " des diverses organisations libertaires
( quelles qu'elles soient ), de réponse qui vaille dans ma compréhension, qui me permettrait de reconsidérer le problème avec une autre approche !
Je n'ai donc pas d'à priori, mais là en ce qui me concerne et faute de mieux, c'est de l'ordre "du grand flou artistique" et d'une certaine façon, je comprends l'exaspération exprimée par altersocial ! viewtopic.php?f=94&p=223527#p223344
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede trefix » 23 Déc 2015, 09:58

Bonjour.
Pour lever toute ambiguité, je ne voyais pas le Strass comme un syndicat émanant des prostitué.e.s et ça n'est donc pas cette "organisation" là qui me semblait saine...
Je n'ai jamais été client, non-plus.
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Béatrice » 26 Déc 2015, 12:03

Réponse de Geneviève Duché au Défenseur des Droits Jacques Toubon qui s'est prononcé contre la pénalisation des clients de la prostitution.

https://ressourcesprostitution.wordpres ... eve-duche/
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Lila » 03 Jan 2016, 18:37

Rebecca Mott :

« Putophobe ! »

Je veux écrire sur un mot inventé dont se sert l’industrie du sexe pour réduire au silence les femmes sorties de la prostitution et les abolitionnistes.

Il s’agit du mot « putophobie », qui désigne une peur irrationnelle ou une haine des personnes prostituées.

Ce mot gagne en popularité chez les féministes libérales, dans les médias, et auprès d’une trop grande partie de la gauche – sans la moindre remise en cause de sa fonction.

Dans ce message, je vais surtout parler de l’impact de ce mot sur plusieurs femmes sorties du milieu, et de mon propre vécu, pour montrer que l’accusation de putophobie est une arme servant à nous faire taire.

C’est un mot qui n’est devenu à la mode que récemment – et qui est surtout lié à un autre mot inventé, « transphobie » – puisque l’un et l’autre sont souvent utilisés ensemble comme propos haineux visant surtout à censurer les féministes radicales et les abolitionnistes.

Être qualifiée de « putophobe » équivaut en effet à passer pour quelqu’un d’irrationnel, haineux, probablement intégriste et prude, et pour un assassin.

Et ce ne sont que quelques-uns des préjugés qui sous-tendent cette insulte.

Son utilisation a donc pour effet de faire de toute abolitionniste ou femme sortie du milieu un monstre d’intolérance – alors que parler de putophobie confère une aura d’angélisme.

Eh bien non – comme tout le discours du lobby prostitueur, ce n’est qu’un nouvel artifice diabolique.

Regardez qui promeut l’utilisation de ce mot – constatez que ce sont surtout les gens qui souhaitent profiter de la normalisation du commerce du sexe.

En utilisant le mot déshonorant de « pute », le lobby de l’industrie du sexe dévoile ses vraies couleurs.

« Pute », c’est le mot qu’utilisent les hommes pour déshumaniser les personnes prostituées en les réduisant à des marchandises sexuelles à vendre, consommer et rejeter.

« Pute » est un mot qui place les personnes prostituées dans un environnement où elles n’ont d’autre existence que le fait d’être un objet baisable, sans passé et sans perspectives d’avenir.

En d’autres termes, le mot pute sert à maintenir les personnes prostituées dans leur condition – celle de savoir que leurs vies sont sans valeur, si ce n’est d’accumuler encore plus d’argent pour l’industrie du sexe.

Alors, qui manifeste ici une haine irrationnelle des personnes prostituées – les abolitionnistes ou le lobby de la prostitution ?

Qui facilite les millions de viols, de tortures et de meurtres des personnes prostituées ?

Qui s’enrichit à même l’interminable utilisation d’hommes, de femmes et d’enfants ultra vulnérables et amochés pour nourrir la cupidité sexuelle des prostitueurs ?

Si vous pensez que la faute en revient au mouvement abolitionniste, c’est que vous fermez délibérément les yeux sur le mal institutionnalisé qu’est l’industrie du sexe.

Cette industrie est hautement organisée et contrôle depuis des siècles la plupart de l’exploitation sexuelle, qui cible surtout des femmes.

Le commerce du sexe fonctionne en prétendant que tous ses éléments sont indépendants l’un de l’autre.

Que la pornographie dite d’amateurs est simplement fabriquée par des couples, et non reliée à l’industrie du porno ou exploitant des femmes prostituées.

Que le strip-tease n’a aucun lien avec la prostitution ou l’industrie du porno.

Que le porno n’utilise que des femmes adultes qui n’ont aucun lien avec la prostitution.

Que la prostitution pratiquée à l’intérieur est un monde distinct de la prostitution de rue, que ces femmes ne changent jamais de places.

On voit sans fin l’industrie du sexe se dire composée de groupes distincts et isolés, alors qu’ils forment en réalité une institution de profiteurs hautement organisée.

Être prostituée, c’est savoir que vous pouvez migrer à tout moment vers n’importe quel secteur de l’industrie du sexe, habituellement marqué par plus de violence.

Être prostituée, c’est savoir qu’il n’y a aucun secteur sécuritaire dans l’industrie du sexe, parce que la violence masculine y est à tout moment la norme.

La voilà donc, la haine flagrante des personnes prostituées – c’est l’essence même du fonctionnement de l’industrie du sexe.

Le lobby de la prostitution ne manque donc pas de toupet quand il accuse de putophobie les abolitionnistes et les femmes sorties du milieu – alors qu’il fonctionne lui-même comme une machine à tuer.

Ce mot n’a donc aucun sens, car nous sauvons des vies et redonnons de l’espoir.

Rebecca Mott

Version originale : http://rebeccamott.net/2015/12/14/whorephobic/

Traduction : TRADFEM


http://collectif-libertaire-antisexiste.fr.nf/
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede altersocial » 06 Jan 2016, 17:18

Bien vu l'article sur la "putophobie".
En tant que révolutionnaires défendre les prostituées ce n'est pas défendre la prostitution.
Défendre les prostituées c'est créer des réseaux pour les sortir des filières du proxénétisme, etc. les sortir de cette activité !
Les putophobes ce sont les proxos du strass qui cautionnent cette forme de viol marchand qui est leur fond de commerce au mépris de la santé, du psychisme et de la vie de ces femmes.
Eleanor Marx, Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï, etc les femmes révolutionnaires ont toujours été pour l'abolition de la prostitution. Sur les pas de Rosa Luxemburg qui voulait susciter l'auto-organisation des prostituées berlinoise, c'est aussi prendre conscience de l'hypocrisie de la juridiction patriarcale qui persécute les prostituées et ne réprime pas les clients. Ni les liens entre les filières de proxénétisme et les politiciens. Le gourou du Strass était sur la liste de la gauche libérale aux régionales. Cqfd.

Le Strass confond putophobie et proxophobie. Pratique.
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Béatrice » 13 Jan 2016, 18:16

VIDEO. Avenue de l'Europe. Prostitution : des forfaits "tout compris" à 50 euros

( Extrait d'un reportage en Allemagne à voir dans "Avenue de l'Europe, le mag", mercredi 13 janvier sur France 3 à 23h55 )

Dernière trouvaille de l'industrie du sexe face à la crise, le forfait tout compris : repas, alcool, massage thaïlandais, une ou plusieurs filles, le tout pendant trois heures, pour la modique somme de 50 euros.
http://www.francetvinfo.fr/replay-magaz ... 64015.html
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Pïérô » 04 Fév 2016, 23:07

Migration. Les mineurs disparus : probables victimes de réseaux de prostitution et de traite

Esclavage ou exploitation sexuelle sont trop souvent ce qui attend les migrants mineurs non accompagnés, dont Europol estime à 10 000 ceux dont on a perdu la trace. Beaucoup ont perdu leurs accompagnateurs dans les traversées qui les ont menés jusqu’aux côtes européennes ou dans la confusion des colonnes de migrants remontants vers l’Europe du Nord et de l’Ouest.

... http://www.lecourrierdelatlas.com/10826 ... Jaz64.dpuf

C'est aussi un exemple du marché libéral sur lequel tout le monde peut se vendre en toute liberté défendu par le STRASS et compagnie... mais la question "Esclavage ou exploitation sexuelle ", c'est juste mis de côté.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Lila » 07 Fév 2016, 20:32

Non, le client n’est pas roi : vers une victoire sur la prostitution

Le 3 février, l’Assemblée nationale a entériné la loi contre le système prostitutionnel et pour l’accompagnement des personnes prostituées.

Jusqu’à aujourd’hui, les prostituées risquaient le délit de racolage, tandis que les clients ne risquaient rien.

Cette loi marque l’interdiction de tout achat d’un acte sexuel et la pénalisation du client qui sera redevable d’une contravention de 1 500 euros.

Le texte devra désormais faire l’objet d’une nouvelle lecture du Sénat pour être définitivement adopté.

Rappel : 80 % des personnes prostituées en France sont étrangères et victimes d’un véritable système de traite des êtres humains. Une réalité loin du mythe de la call-girl souriante et libre.

Si cette loi est une réelle avancée des droits humains fondamentaux contre les violences sexuelles et sexistes, l’abolition de la prostitution doit rester l’objectif central de tout progressiste.

la suite : https://sanscompromisfeministeprogressi ... stitution/
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Lila » 14 Fév 2016, 19:30

Prostitution : les gouvernements ont les moyens d’agir

Montréal, lundi le 8 février 2016 - Les dernières semaines ont été marquées par la disparition de jeunes filles, recrutées dans la prostitution.

La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) qui travaille au quotidien avec des femmes qui sont ou ont été dans l’industrie du sexe souhaite envoyer le message suivant aux médias et au public : il existe des causes sociétales expliquant le recrutement de mineures dans la prostitution et les gouvernements ont les moyens de s’attaquer à ces causes.

On a beaucoup parlé, ces derniers jours, de gangs de rue, de jeunes rebelles et de Centres Jeunesse. On a également abordé la question de la banalisation de la prostitution, voire de sa « glamourisation ».

Mais on semble avoir oublié un élément fort important : les clients de la prostitution. C’est en effet la demande des clients pour des filles toujours plus jeunes qui fait en sorte que celles-ci deviennent des proies de choix pour les recruteurs.

« C’est l’industrie du sexe qui crée la demande qui, elle, conditionne le recrutement. Il faut s’attaquer à cette industrie et à sa banalisation. Il faut contrer le discours qui travestit cette forme de violence envers les femmes en un ‘travail choisi’ et propage l’idée que les hommes ont le droit d’acheter l’accès au corps des femmes et des filles », explique Diane Matte, organisatrice communautaire à la CLES.

Pour agir contre la demande et la banalisation de l’industrie du sexe, de nombreux moyens existent déjà.

Sur la scène fédérale, le projet de loi C-452, puissant outil de lutte contre la traite des personnes, n’attend que la signature du décret de mise en application pour être effectif.

De son côté, la Loi sur la protection des communautés et des personnes victimes d’exploitation - qui criminalise les clients et interdit d’annoncer ou de vendre les services sexuels d’autrui – est en vigueur depuis plus d’un an.

Malheureusement, le manque de volonté politique se traduit par des effectifs policiers insuffisants et une absence de directives claires quant à l’application de la loi.

Sur la scène provinciale, le plan d’action en exploitation sexuelle, promis par le gouvernement il y a trois ans, se fait toujours attendre. Tout comme les fonds qui devraient l’accompagner.

Quant à la politique gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, elle reconnaît l’exploitation sexuelle comme étant la manifestation d’un abus de pouvoir, qui ne peut être toléré dans une société qui défend les valeurs de justice et d’égalité et promet la réalisation de deux campagnes de sensibilisation sur la prostitution… en 2014 et 2015 !

Quant aux gouvernements municipaux, il ne faut pas oublier que ceux-ci ont le pouvoir de refuser d’émettre ou de révoquer les permis d’exploitation de lieux que l’on sait être des lieux de prostitution, comme c’est le cas des salons de massage dits « érotiques ».

Loin d’être des endroits « sécuritaires », derrière les portes closes de ces salons, il est aisé d’employer des mineures ou des victimes de traite.

Il est grand temps que les gouvernements allient la parole aux actes. Lois et politiques gouvernementales doivent s’accompagner de mesures concrètes pour changer les mentalités et s’attaquer à la cause du problème : la demande des hommes pour des actes sexuels tarifés.

Cela passe, oui, par l’éducation sexuelle des jeunes, mais aussi par la sensibilisation des moins jeunes via des campagnes sociétales, par l’application des lois et le soutien financier des organismes qui luttent contre l’exploitation sexuelle.

- Pour plus d’information : Éliane Legault-Roy , responsable des Communications à la CLES : Courriel.


http://sisyphe.org/spip.php?article5220
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