Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 14 Nov 2011, 13:29

Henriette Zoughebi actuellement vice-présidente du conseil régional d'Ile de France a été condamnée en première instance pour diffamation à la suite d'une plainte déposée par le STRASS (Syndicat du TRAvail sexuel) concernant un billet de son blog Un monde en partage : "Plus de pornographie à l'Assemblée, mais des Assises de la prostitution au Sénat" posté le 25 février 2010 :

ELLE A FAIT APPEL DE CETTE CONDAMNATION, LE 9 NOVEMBRE LA COUR D'APPEL DE PARIS EXAMINERA CET APPEL

OUI À LA LIBERTÉ D'EXPRESSION ! NON À LA CENSURE EXERCÉ PAR DES GROUPES QUI SOUTIENNENT L'EXPLOITATION SEXUELLE !

Dans un billet de son blog "Un monde en partage" daté du 25 février 2010, puis dans l’Humanité du 1er mars 2010, Henriette Zoughebi, alors conseillère régionale d’Ile-de-France et candidate aux élections régionales, signait un texte qui lui vaut aujourd’hui d’être poursuivie en diffamation par le STRASS (syndicat du travail du sexe). La phrase incriminée est la suivante : « Nous pouvons remercier Sarkozy d’avoir offert aux proxénètes, déguisés en prostitués ou en alliés des prostituées, une clé magique qui leur ouvre toutes les portes, notamment celles du Sénat. » Henriette Zoughebi dénonçait ainsi les groupes ou les personnes qui revendiquent la dépénalisation du proxénétisme ou se présentent publiquement comme des ressources pour des jeunes « qui démarrent dans la prostitution ». En cela, ils facilitent, aident et promeuvent la prostitution d’autrui et commettent des agissements proxénètes. En effet, selon le Code pénal, « le proxénétisme est le fait, par quiconque, de quelque manière que ce soit : 1° d’aider, d'assister ou de protéger la prostitution d’autrui ; 2° de tirer profit de la prostitution d’autrui, d’en partager les produits ou de recevoir des subsides d’une personne se livrant habituellement à la prostitution ; 3° d’embaucher, d’entraîner ou de détourner une personne en vue de la prostitution ou d’exercer sur elle une pression pour qu’elle se prostitue ou continue à le faire. » Les propos d’Henriette Zoughebi n’étaient donc pas excessifs. Par ailleurs, aucun individu ni aucun groupe n’était nommément désigné dans le texte mis en cause. Pourtant, le STRASS s’y est reconnu. Dont acte. Condamnée en première instance, Henriette Zoughebi, désormais Vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, a fait appel. Celui-ci sera examiné par la Cour d'appel de Paris le 9 novembre prochain. Nous, élu-e-s politiques, responsables d’associations, journalistes, militant-e-s, individus engagés pour une société juste et égalitaire, nous devons d'alerter sur la menace pesant sur la liberté d'expression. Les plus extrémistes s'empareront de ces jurisprudences pour nous réduire au silence sous peine d'être condamné-e-s. Nos fonctions, nos mandats, nos engagements impliquent que nous ayons des prises de position et des convictions et que nous les défendions avec force.
En signant ce texte, nous nous solidarisons avec Henriette Zoughebi pour la défense de la liberté d’expression et la liberté d'exprimer nos positions abolitionnistes, conformes à la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui (1949) signée par la France.

Pour signer le texte : henriette.zoughebi@gmail.com

Info vue sur :

http://stopauxviolences.blogspot.com/
MélusineCiredutemps
 

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Vieille Chouette » 08 Déc 2011, 00:44

Ce débat me fout absolument la gerbe. Je ne cherche pas à me faire des amis et je m'en fous d'être seul sur mes positions. Globalement je suis assez en phase avec la position d'AL.

Chacun a son vécu n'est-ce-pas ? J'ai le mien. J'ai beaucoup connu les quartiers pauvres, les grandes villes, et l'Allemagne. Autant dire que la prostitution, légale/illégale, je connais un peu. Et ce que j'écris vient absolument du coeur, je ne cogite pas en permanence la chose. La prostitution me dégoute. Hier, dans ce soir ou jamais (personne n'est parfait hein), un député UMP venait défendre son projet de loi pour la pénalisation des clients de prostitués. Dieu - ou Satan - sait à quel point je suis loin de l'UMP, du PS, et du reste d'ailleurs, mais c'était flagrant de voir toute l'assemblée diverse se jeter sur lui. "Mais faut bien qu'on se vide les couilles, c'est la liberté", "Mais ça va plonger les prostituées dans l'insécurité", "Mais le féminisme, c'est de permettre aux prostituées de travailler dans de bonnes conditions". Et le meilleur : "Mais c'est le plus vieux métier du monde".

Je rentre du taff, et en passant sous un pont, je vois des mecs agressifs, qui souffrent vraisemblablement de la taille restreinte de leur phallus, qui invectivent une prostituée afin qu'elle monte dans leur voiture. Ca fait une heure et demi à peine. Et c'est assez fréquent, je vois ça toutes les semaines.
Qu'est-ce qu'un mec qui va voir une pute ? Un macho qui veut se vider les couilles sur ce qu'il considère comme un bout de viande. J'ai connu des tas de mecs qui tous les week end s'appellaient afin de savoir si d'autres voulaient bien les accompagner afin d'aller "trancher une pute à l'abattoir". "Trancher" signifiant "Baiser", "L'abattoir" étant le surnom de la "maison close". Vous croyez que c'est quoi la perception des femmes par ces mecs ? Alors, ok, il faudrait plutôt les éduquer au lieu de les réprimer, soit... mais blablater c'est facile à faire. Et les maisons closes en Allemagne, qu'est-ce ? Des filles qui viennent souvent d'Amérique du Sud, d'Europe de l'Est ou du Maghreb, alors me faites pas croire qu'elles font cela par choix (cela ne veut pas dire que des prostituées allemandes le font par choix bien entendu). Et je ne parle pas des bordels thaïlandais... je ne parle pas des proxénètes et de toute cette racaille de merde.

Quant aux réglementaristes, comment peut-on concevoir la marchandisation du corps humain ? Je me demande.

Pour avoir vu la crasse et la merde de la prostitution et l'avoir creusée, j'affirme pour ma part que libérée de la contrainte économique, les prostituées qui disent "adorer leur métier" changeraient de bord.

Bref j'écris sous le coup de l'émotion, mais avec le coeur et avec mon expérience, je n'ai absolument pas l'once d'une hésitation pour me ranger du coté des féministes abolitionnistes. Les seules féministes dignes de ce nom d'ailleurs.

Alors, féministes soumises à l'ordre patriarcale et qui défendez votre pseudo-liberté d'assouvir l'insatiable besoin des porcs machistes, porcs machistes, jeune frustré ou vieille saloperie aisée perverse, et défenseurs divers de la prostitution, je vous hais tous.
Je sais que les asiles et les prisons de ce pays, sont le dépôt des inclassés, des nouveaux enragés, je sais qu'faut se courber et toujours rester muer, se plier, s'laisser bouffer, et en redemander... (Kyma - Les grands vides pleins)
Vieille Chouette
 
Messages: 79
Enregistré le: 03 Mai 2011, 10:51

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 08 Déc 2011, 18:48

Vieille Chouette a écrit:Ce débat me fout absolument la gerbe.
Quant aux réglementaristes, comment peut-on concevoir la marchandisation du corps humain ? Je me demande.


Et bien moi aussi , le sujet initié par ce topic m'agace au plus haut point car devant faire l'objet d'un débat chez les " libertaires " !!!
Car de toute évidence , il semble bien que c'est une question qui se pose pour eux , alors même que celle-ci ne devrait pas être , compte-tenu de leurs convictions !
La prostitution , "défendue" à titre d' objet de consommation comme un autre , est l'exemple signifiant des caractéristiques d'une société ultra-libérale où la notion même
" d'intégrité de la personne " est totalement bafouée . Mais ne nous y trompons pas non plus : certains courants prétendus "féministes" se positionnent soit en faveur d'un
statut pour les prostituées ou pour " l'aménagement de leurs conditions de travail " , afin de répondre ainsi aux besoins de cette société là , mais ne représentent pas à
eux-seuls l'ensemble de tous les mouvements féministes , fort heureusement d'ailleurs !
Et dès lors que "l'intégrité" de la personne est ainsi bafouée , il est aisé de comprendre que la parole de celles ( ou ceux ) qui sont victimes d'une agression sexuelle soit le
plus souvent occultée , car les antagonismes sont tels , que le plus souvent ces dernier(e)s se taisent !

Vieille Chouette a écrit:Pour avoir vu la crasse et la merde de la prostitution et l'avoir creusée, j'affirme pour ma part que libérée de la contrainte économique, les prostituées qui disent "adorer leur métier" changeraient de bord.


Pas si sûre ! Car certain(e)s d'entre elles( ou eux ) ont fait ce choix afin de se soustraire aux contraintes du salariat ou pour d'autres afin de satisfaire leurs besoins
matériels conséquents , mais dans les deux cas de figure , ce n'est que pour répondre à ces besoins matériels qu'elles y recourent ( individualisme ) .
Mais il est vrai aussi , que certaines d'entre elles y sont acculées par contrainte économique !

Et pour conclure , je ne saurai , de près ou de loin me solidariser avec ces courants " pseudo-féministes" là , bien au contraire !
Modifié en dernier par Béatrice le 08 Déc 2011, 20:59, modifié 1 fois.
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
Béatrice
 
Messages: 2792
Enregistré le: 09 Juil 2011, 20:58

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Vieille Chouette » 08 Déc 2011, 20:15

Pas si sûre ! Car certain(e)s d'entre elles( ou eux ) ont fait ce choix afin de se soustraire aux contraintes du salariat ou pour d'autres afin de satisfaire leurs besoins effrénés de
consommation , mais dans les deux cas de figure , ce n'est que pour répondre à des besoins matériels "imminents" et personnels . ( individualisme )
Mais il est vrai aussi , que certaines d'entre elles y sont acculées par contrainte économique !

Et pour conclure , je ne saurai , de près ou de loin me solidariser avec ces courants " pseudo-féministes" là , bien au contraire !



Je pense que les nymphomanes (car c'est ce dont tu parles je pense ?) n'ont pas besoin de se prostituer pour trouver des endroits où l'on peut "sexer". Donc si elles se prostituent c'est bien pour l'argent. Après dire que ça leur plait, ma foi, si elles aiment se faire traiter comme des objets par des machistes (je suis poli), tant mieux, mais elles ne se libèreront pas ainsi.

En gros, je pense que c'est une ultra minorité de filles qui se prostitue par choix et par envie, et c'est un argument des pro-prostitutions de dire que "certaines", voir "beaucoup", voir "toutes" tant qu'on y est, le font par choix.
Je sais que les asiles et les prisons de ce pays, sont le dépôt des inclassés, des nouveaux enragés, je sais qu'faut se courber et toujours rester muer, se plier, s'laisser bouffer, et en redemander... (Kyma - Les grands vides pleins)
Vieille Chouette
 
Messages: 79
Enregistré le: 03 Mai 2011, 10:51

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 08 Déc 2011, 20:52

J'ai bien peur de m'être mal exprimée : je n'entendais pas , lorsque j'ai mentionné le mot consommation , le sens " consommation de sexe " mais pour signifier
le recours à la prostitution pour satisfaire à des besoins matériels ireprescibles .
( du reste , je vais de ce pas modifier la tournure de ma phrase )
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
Béatrice
 
Messages: 2792
Enregistré le: 09 Juil 2011, 20:58

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 08 Déc 2011, 23:06

Je suis entièrement d'accord avec ce que vous écrivez Vieille Chouette et Armonia. Et je trouve que le ton employé par Vieille Chouette a une grande valeur de part son authenticité. C'est parfois sur ce ton là qu'on arrive enfin à se faire comprendre par celleux qui ne veulent regarder la réalité qu'à travers un "recul" soit disant "intellectuel" ou "rationnel", mais qui n'est que froid et déshumanisé.
Pour ma part, ça fait quelques année que j'éprouve ce même écœurement, car je pense aussi qu'on ne devrait pas avoir besoin de débattre d'une telle évidence. Je vie dans une agglomération où les pro-prostitution ont "pignon sur rue", sont financé-e-s (au moins en partie par le conseil général, au titre d'une mission qu'il-elle-s instrumentalisent pour faire leur propagande, comme il-elle-s instrumentalisent les personnes qu'il-elle-s prétendent aider), ont réussi à s'infiltrer et imposer leur point de vue au sein des orgas dites "de gauche", "féministes" voir "libertaires". Le MFPF local, Rebellyon, la liste de discussion des "anti-autoritaires" par exemples, sont bien contaminés... Bref, encore à l'heure actuelle les pro-prostitution ont le pouvoir dans ce secteur géographique. Et c'est pas mieux à Grenoble ! Par effet de "contagions" via des groupes soit disant "féministes", qui idolâtrent Despentes, soutiennent le STRASS et se font passer pour "radicales" avec un discours qui réduit toujours le féminisme à des questions de sexualité sur un mode consumériste, fait l'apologie de la pornographie, confond l'avortement avec l'infanticide, méprise celleux qui ne pratiquent pas me SM, culpabilise celles qui portent plainte après un viol, etc...
Il y a beaucoup de gens qui disent être libertaires et qui se laissent, ou se sont laissé, embrouiller l'esprit par les pro-prostitution, car ces dernier-e-s sont très acti-ve-f-s et fort-e-s en rhétorique et parmi les personnes qui se perçoivent comme libertaires beaucoup oublient qu'être libertaire c'est aussi refuser de se soumettre, c'est aussi refuser la domination par des actes en opposant un vrai rapport de force contre celleux qui veulent dominer. Ce sont les mêmes qui vont manifester une inquiétude bienveillante à l'égard des violeurs lorsque certains d'entre eux sont sanctionnés, et pour les mêmes raisons. Ce sont les mêmes qui vont dire qu'il ne faut pas se défendre contre la violence des groupes d'extrême-droite, parce que "la violence c'est mal"... Ce sont les mêmes qui se promènent parfois avec toute la panoplie vestimentaire du "militant radical" "antifa" ultra viril et crachent leur haine contre ce qu'il-elle-s appellent des "hippies". Bref, il y a beaucoup de superficialité et de mondanité et cela produit de la complaisance.
C'est parce que j'en ai eu marre de cette complaisance et que mon écœurement vis à vis des arguments pro-prostitution est arrivé à un point insupportable que j'ai commencé à rédiger, il y a quelques années cet article intitulé "Prostitution : liberté sexuelle ou liberté de consommer du sexe ? ". Puis, avec quelques rares camarades nous avons fondé le CLAS, en très grande partie pour défendre l'abolitionnisme et créer un collectif qui soit autonome vis à vis des orgas "libertaires" de notre secteur géographique. Mon article a servi de base pour la rédaction du chapitre sur la prostitution dans notre manifeste. Depuis on a reçu pas mal de messages d'intimidation et d'insultes, certaines de nos actions ont été sabotées par des orgas sensées être du même bord que nous, la majorité des orgas nous méprisent et prennent bien soin de nous maintenir isolé-e-s (sans doute que notre autonomie dérange...) pendant qu'elles s'associent, sans complexe, au PS et autres parties douteux au nom d'un antifascisme complètement bafoué et instrumentalisé... Et, plus récemment j'ai ajouté encore quelques arguments supplémentaires à mon article pour en faire une brochure. (C'est cette dernière version que Piero a posté sur le FAR.) J'ai diffusé cette brochure via Rebellyon et la liste de discussion des "anti-autoritaires", ce qui a donné envie à certain-e-s pro-prostitution de faire de tags machistes contre moi... Mais ces tags n'étaient qu'un aveux d'échec bien pitoyable et n'a fait que rendre mon article un peu plus crédible qu'il ne l'était précédemment. Ils ont donné envie à plus de gens de lire mon article et il en a convaincue quelques un-e-s.
Malheureusement, nous sommes obligé-e-s de défendre nos positions avec beaucoup d'énergie, de force et de détermination sur ce sujet. Et quelques fois, auprès de certaines personnes, ça marche. Si nous ne construisons pas et n'enrichissons pas notre argumentaires, c'est les pro-prostitution qui gagnent la bataille, parce qu'elleux ne s'arrêtent jamais. Beaucoup d'entre elleux sont payé-e-s pour le faire alors il-elle-s en ont le temps et les moyens. Je croie qu'on peut aussi voir cette discussion, comme l'occasion de mutualiser des arguments allant dans le même sens, celui de l'abolitionnisme, pour rendre nos prises de parole, nos écrits et nos actions plus efficaces en la matière et ce n'est pas du luxe ni une perte de temps car le combat est rude et nous avons besoins d'armes.
MélusineCiredutemps
 

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 09 Déc 2011, 01:22

Oui MélusineCiredutemps , l'intervention de Vieille Chouette avec la spontanéité de sa libre expression vaut largement certains discours bien polis mais creux !
Néanmoins , cette liberté de ton s'agissant d'un tel sujet , a quelques difficultés à se libérer parfois pour certain(e)s , tant le conditionnement est grand mais aussi
le "vécu" des un(e)s et des autres qui la limite ( et c'est mon cas ) . Et pourtant il faut bien avancer ! Alors à te lire , il est certain que tu transmets une énergie combattante
qui incite à se bousculer un peu . La prostitution ne se vit pas que dans les rues ou maisons closes , elle existe aussi dans les entreprises et insidieusement se répand
dans toutes les sphères de la société , pour finir par se banaliser complètement car la cupidité est le maître mot de notre société . Mais lorsqu'on en arrive à promouvoir
la prostitution comme un métier comme les autres , c'est un très mauvais signe qui en dit long sur la société dans laquelle nous vivons !
Mais bien plus grave encore à mon sens , c'est le fourvoiement de certains libertaires qui en sont les défenseurs d'une certaine façon .
Et que penser aussi de l'appel récent de Act-Up qui déclare la "guerre" aux abolitionnistes de la prostitution ?

Merci à toi de venir nous donner un peu de vigueur pour aller dans le sens du combat dans lequel tu t'es engagée et qui devrait faire des émules !
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
Béatrice
 
Messages: 2792
Enregistré le: 09 Juil 2011, 20:58

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 13 Déc 2011, 00:51

Merci Armonia, ce que tu écris est vraiment très sympa !
J'avais oublié de préciser aussi que je suis d'accord avec toi sur ce point :
Armonia a écrit:Néanmoins , cette liberté de ton s'agissant d'un tel sujet , a quelques difficultés à se libérer parfois pour certain(e)s , tant le conditionnement est grand mais aussi
le "vécu" des un(e)s et des autres qui la limite ( et c'est mon cas ) .

Pendant des années en ce qui me concerne, je n'arrivais pas à poser des mots sur ce sujet. C'était trop dans mes tripes et mêlé à une souffrance et à une certaine confusion psychologique produites par un vécu que je n'avais pas eu la force d'analyser. Et je pense qu'il arrive plus fréquemment qu'on ne le croie, que des personnes aient du mal à s'exprimer pour ce type de raison. Alors quand d'autres y parviennent et verbalisent ce que l'on ressent vis à vis de quelque chose qui nous a mis sous emprise, leurs écrits ou leurs paroles aident énormément à prendre du recul sans banaliser cette chose, pour enfin se libérer de son emprise. La lecture des romans autobiographiques de Jeanne Cordelier ("La Dérobade", "La mort de Blanche-Neige" ), par exemple, est très intéressante pour ça. Raison de plus pour libérer les paroles et mutualiser les arguments et les connaissances sur des sujets aussi douloureux, aussi complexe et tellement liés au système de domination dans son ensemble.
MélusineCiredutemps
 

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 03 Fév 2012, 22:25

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de la Marche Mondiale des Femmes

Pôle Emploi proxénète ?

Pôle Emploi, Service public de l’État, diffuse sur son site internet une offre de Strip-teaseuse Topless dans l’Hérault. Des chômeuses de l’Hérault ont reçu cette proposition d’offre par courrier.
Parce que les femmes sont les plus touchées par le chômage, parce que les femmes sont les plus discriminées dans le monde du travail, elles se disent prêtes a accepter « toute offre de quelque nature que ce soit », Mais s’attendaient-elles à une telle proposition ?! Sûrement pas !
« On obéit à la loi… nous n’avons pas un rôle de moralisateurs… » dit le porte-parole de Pôle Emploi. Mais est-ce la mission du service public de proposer de tels emplois ?
A Pôle Emploi, on peut aussi trouver des offres de « travail » dans des " films érotiques" , pornographiques, "la danse, le téléphone rose, animatrices" de chat porno sur internet", "massage"… , offres d’emploi qui sont très largement, voire exclusivement proposés à des femmes.
A l’heure de l’offre raisonnable d’emploi, le Service public de l’emploi, et donc l’État, va-t-il obliger les femmes à commercialiser leur corps et leur sexe sinon sous peine d’être radiées !!!
Nous, Marche Mondiale des Femmes exigeons de Pôle Emploi qu’il retire ces offres qui légitimisent le commerce du sexe et la prostitution alors que la position abolitionniste de la France vient d’être réaffirmée.
MélusineCiredutemps
 

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Pïérô » 06 Fév 2012, 02:32

STRASS contre abolitionistes suite
article en ligne d'Alternative Libertaire de février

Prostitution Le cheval de Troie du capitalisme

Le Strass (Syndicat du travail sexuel) a consacré une grande partie d’un article paru dans la revue Contretemps en ligne à répondre aux arguments d’Alternative libertaire contre la constitution d’un syndicat du travail sexuel, visant en particulier à faire reconnaître un statut professionnel de travailleuses indépendantes aux prostituées. Le débat continue.

A l’été 2010, Alternative libertaire publiait un dossier qui réaffirmait sa position abolitionniste [1]. Rapidement, le Strass (Syndicat du travail sexuel) publiait une réponse sur son site, elle même suivie d’une mise au point en ligne d’Alternative libertaire [2]. Le débat continue suite à deux articles parus dans la revue en ligne Contretemps 3 et dans le journal CQFD du 15 janvier 2012.

Le Strass présente son initiative de créer un syndicat comme le fait d’« inscrire [sa] lutte dans celle de l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et comme une lutte de classe ». Or c’est là, nous semble-t-il, que réside le malentendu. Comme nous l’avons déjà dit, le Strass n’est pas un syndicat de travailleurs au sens du mouvement ouvrier, mais un syndicat de défense d’une corporation de métier. L’unité de cette organisation consiste dans la défense du travail sexuel en tant que métier spécifique. Or l’unité de la lutte de l’ensemble des travailleurs, à partir de l’émergence du système capitaliste, repose sur l’opposition à l’exploitation salariale. C’est donc la lutte contre l’exploitation de la force de travail dans le cadre d’un lien direct de sujétion qui constitue la base du syndicalisme ouvrier. De ce fait, les travailleurs exploités par un patron et les artisans – ou travailleurs indépendants – n’ont pas les mêmes intérêts économiques. Les premiers luttent contre leur employeur pour augmenter leur salaire ou améliorer leurs conditions de travail. Les seconds se plaignent plutôt des taxes professionnelles auxquels ils sont assujettis.


Modèle machiste

Lorsque le Strass nous répond que le sigle CGT contient aussi le mot « travail », il commet une méprise sur le sens de ce terme. Cette notion ne signifie pas ici la défense d’un métier spécifique, mais la défense du « parti du travail » (c’est-à-dire des travailleurs) contre le « parti du capital ».

Prenons la situation actuelle des travailleurs et travailleuses du sexe de l’industrie pornographique, il s’agit effectivement de personnes qui sont dans une relation de sujétion comparable à celles d’autres industries. Si l’on revient dans le passé, avant la légalisation de la pornographie, seuls quelques films étaient produits chaque année en toute illégalité et dans des situations qui pouvaient s’accompagner de contraintes violentes à l’égard des actrices. Aujourd’hui, l’industrie pornographique est une industrie légale et florissante du capitalisme qui rapporte des profits très importants. Pour autant, cela n’empêche pas que les conditions dans lesquelles sont tournés ces films puissent s’accompagner encore de violences sexuelles à l’égard des actrices. En outre, l’imaginaire capitaliste de la sexualité pornographique machiste et violent est devenu le modèle de la sexualité pour nombre d’adolescents.


Service marchand

Le réglementarisme visant à instaurer un statut professionnel légal aux prostituées risque lui aussi de n’être en définitif que le cheval de Troie du capitalisme. On nous répond que les politiques abolitionnistes ne sauraient être la solution, qu’elles ne font que rendre la prostitution davantage cachée. Mais à l’inverse, on peut constater que les pays qui ont adopté des politiques réglementaristes n’ont pas fait disparaître les réseaux de prostitution et l’esclavage sexuel qui continue de se développer en parallèle. Refuser le réglementarisme, antichambre du libéralisme, c’est refuser l’extension du domaine du capitalisme. Ce dernier se caractérise par une tendance à transformer tous les domaines de notre existence en marchandises.

La sexualité deviendrait ainsi tout simplement un service marchand réalisé par un travailleur du sexe. Pourtant, même lorsqu’on lit Marx, « manger, boire, procréer, etc., sont aussi des fonctions authentiquement humai-nes » 5, mais ce n’est pas du travail. La sexualité humaine se spécifie par le fait qu’elle puisse être tournée exclusivement vers la recherche du plaisir – y compris pour les femmes – et il ne nous semble pas judicieux de lutter pour la faire reconnaître comme un travail.

Irène (AL Paris Nord-Est)

[1] Voir Alternative libertaire n° 197 de juillet-août 2010, disponible en ligne sur http://www.alternativelibertaire.org

[2] http://www.alternativelibertaire.org


http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle4642
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 06 Fév 2012, 12:37

"[...]visant en particulier à faire reconnaître un statut professionnel de travailleuses indépendantes aux prostituées[...]" :

Voilà une des impostures dont usent les pro-prostitutions, dont le Strass, dans leurs manipulations rhétoriques. Ils manipulent les mots afin d'occulter les aspects de la réalité qui les arrangent le moins.
En effet, il faut rappeler sans cesse que la position "abolitionniste" de l’État français n'en est pas réellement une, puisque le FISC attribue déjà, et ce depuis longtemps, ce fameux statut de "travailleurs indépendants" aux personnes prostituées.
Dans sa propagande, le Strass instrumentalise le fait que les professions entrant dans cette catégorie ne cotisent pas (et n'ont d'ailleurs jamais cotiser) au Régime Général de la Sécurité Sociale ainsi qu'à l'Assurance chômage et n'ont, par conséquent et de façon tout à fait logique, pas droits aux indemnités que versent ces organismes aux salarié-e-s malades et privé-e-s d'emploi qui elleux, cotisent d'office par des prélèvements systématiques sur leur salaires brut.

Le Strass sème la confusion en mélangeant des choses qui sont réelles, mais n'ont pas de rapport entre elles, avec des choses qui ne le sont pas, le tout interprété à leur sauce afin de servir les intérêts corporatistes de quelques collabos de l’oppression sexuelle marchandisée :

- 1ère étape : faire comme si les personnes prostituées n'étaient pas déjà officiellement affublées de ce statut pourri (dans lequel entrent tou-te-s les travailleuseurs qui ne sont pas des salarié-e-s).
- 2ème étape : réclamer la "reconnaissance" de ce statut en faisant semblant de croire, et en faisant croire, qu'il produirait, de fait, une ouverture de droits.
MélusineCiredutemps
 

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 17 Fév 2012, 18:26

MélusineCiredutemps a écrit:"[...]visant en particulier à faire reconnaître un statut professionnel de travailleuses indépendantes aux prostituées[...]" :

Voilà une des impostures dont usent les pro-prostitutions, dont le Strass, dans leurs manipulations rhétoriques. Ils manipulent les mots afin d'occulter les aspects de la réalité qui les arrangent le moins.
En effet, il faut rappeler sans cesse que la position "abolitionniste" de l’État français n'en est pas réellement une, puisque le FISC attribue déjà, et ce depuis longtemps, ce fameux statut de "travailleurs indépendants" aux personnes prostituées.
Dans sa propagande, le Strass instrumentalise le fait que les professions entrant dans cette catégorie ne cotisent pas (et n'ont d'ailleurs jamais cotiser) au Régime Général de la Sécurité Sociale ainsi qu'à l'Assurance chômage et n'ont, par conséquent et de façon tout à fait logique, pas droits aux indemnités que versent ces organismes aux salarié-e-s malades et privé-e-s d'emploi qui elleux, cotisent d'office par des prélèvements systématiques sur leur salaires brut.

Le Strass sème la confusion en mélangeant des choses qui sont réelles, mais n'ont pas de rapport entre elles, avec des choses qui ne le sont pas, le tout interprété à leur sauce afin de servir les intérêts corporatistes de quelques collabos de l’oppression sexuelle marchandisée :

- 1ère étape : faire comme si les personnes prostituées n'étaient pas déjà officiellement affublées de ce statut pourri (dans lequel entrent tou-te-s les travailleuseurs qui ne sont pas des salarié-e-s).
- 2ème étape : réclamer la "reconnaissance" de ce statut en faisant semblant de croire, et en faisant croire, qu'il produirait, de fait, une ouverture de droits.


Et bien MélusineCiredutemps , force est de constater que cela ne se "bouscule pas au portillon libertaire" sur la question !
La "gent" masculine libertaire dans son ensemble ( exceptions faites toutefois des rares "convaincus" sur ce forum ) , aurait-t-elle trouvé un consensus muet sur la question ?
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
Béatrice
 
Messages: 2792
Enregistré le: 09 Juil 2011, 20:58

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 20 Fév 2012, 13:29

Armonia a écrit:Et bien MélusineCiredutemps , force est de constater que cela ne se "bouscule pas au portillon libertaire" sur la question !
La "gent" masculine libertaire dans son ensemble ( exceptions faites toutefois des rares "convaincus" sur ce forum ) , aurait-t-elle trouvé un consensus muet sur la question ?


Peut-être que je me trompe par excès d'optimisme mais je ne croie pas.
Il y a aussi celleux qui se positionnent clairement mais manquent de confiance en elleux-mêmes donc, en leurs arguments, et n'osent pas trop "la ramener" face à des pro-prostitution ultra excité-e-s, agressi-ve-f-s et très bien entrainé-e-s à déverser leurs incantations.
Bien sûr, quelque soit leur nombre, il y aura toujours trop de lâches qui se gardent bien d'assumer un positionnement claire.
Il y a aussi celleux qui par machisme plus ou moins inconscient considèrent ce sujet comme mineur et par conséquent n'estiment pas les pro-prostitution comme des ennemi-e-s politiques. Celleux-là sont capables de faire alliance, tant au niveau individuel qu'au niveau collectif, avec des pro-prostitution, tout en prétendant ne pas cautionner leur thèse, "mais bon quand même, au nom de l'intérêt supérieur il faut pas pinailler..." (exemple le plus fréquent : au nom d'un pseudo-antifascisme dans des collectifs "unitaires" qui rassemblent tout et n'importe quoi, voir même des partis politiques, qui plus est ambigües sur les questions de dérives identitaires, d'intégrismes religieux, de répression contre les migrant-e-s, de politiques sécuritaires, etc...).
Mais il y a aussi quand même, et même au-delà du FAR des libertaires, dont des hommes, qui ont la cohérence et le courage de défendre l'abolitionnisme sans ambigüité, par exemple ceux qui sont actifs au sein du CLAS. Et puis il y a quand même aussi au moins deux orgas libertaires (et mixtes) qui sont claires sur le sujet, si on s'en tiens à leurs écrits : Alternative Libertaire et la Fédération Anarchiste. Bien sûr, comme je ne fais partie d'aucune de ces deux orgas je ne perçois les choses que de l'extérieur, ma vision est donc peut-être partielle et naïve. Mais en tout cas les textes qui sont diffusés pas l'AL et la FA ont le mérite d'exister et je me dis que c'est le signe qu'il y a au moins une majorité d'abolitionnistes (quelques soient leurs sexes et leurs genres) au sein de ces deux orgas.
MélusineCiredutemps
 

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede anouchka » 20 Fév 2012, 13:39

Je suis absolument abolitionniste... malheureusement pas mal de libertaires méprisent les prostituées (et non la prostitution et les prostitueurs).
Je pense que la prostitution n'est pas un "travail" comme un autre:
le travail en général dans cette société est déjà très éloigné de ce que devrait être une activité d'utilité collective (en société libertaire, la plupart des boulots actuels n'existeraient plus, ceux qui subsisteraient se passeraient dans des conditions très éloignées des conditions actuelles...)(et la prostitution en particulier n'aurait aucun sens dans une société où les rapports d'argent auraient été abolis!);
le travail dans cette société, c'est souvent l'épuisement, l'exploitation, l'humiliation...
mais la prostitution, ça consiste tout simplement à se faire violer toute la journée (surtout pour les femmes contraintes par un proxénète).
et subir un viol, ce n'est pas subir une oppression "comme une autre", ce n'est pas seulement fatiguant ou humiliant. ça atteint un individu au plus profond de lui même, c'est un des traumatismes les plus violents qui soient.
Par ailleurs je pense que les clients, ne pouvant savoir avec certitude si la fille est sous la menace d'un mac, chaque fois qu'ils baisent une prostituée, prennent le risque de commettre un viol.
Et dans le meilleur des cas, ils couchent avec une femme qui ne fait pas ça par plaisir, et je ne comprends pas comment on peut prendre soi même du plaisir en couchant avec une partenaire que ça dégoute. :shock:

Donc pas question de défendre "la prostitution un petit commerce comme un autre",

mais je suis également opposée au salariat et à toute exploitation par le travail... et en attendant l'abolition de l'un et l'autre il me semble pourtant normal de lutter au quotidien pour "limiter les dégâts".
Avatar de l’utilisateur-trice
anouchka
 
Messages: 397
Enregistré le: 10 Déc 2011, 09:34

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 20 Fév 2012, 20:56

Dire que la prostitution " consiste à se faire violer " , le fait même de l'exprimer en ce terme là , sous-entend qu'au final , c'est un métier comme un autre !
Alors si tant est qu'il soit possible d'aller dans le sens même de ce raisonnement là , il convient de dire qu'une salariée soumise à un métier de pénibilité qui l'expose
à des maladies liées aux troubles musculo-squelettiques , se voit en plus exposée à une possible agression sexuelle sur son lieu de travail et le plus souvent par son
supérieur hiérarchique : multirisques ! ( je parle au féminin , les femmes étant les plus nombreuses à être victimes d'agressions sexuelles sur leur lieu de travail )
Dès lors que le corps est considéré comme une marchandise , dans ce concept là , le viol peut tout aussi bien être interprété comme un VOL ordinaire de "marchandise", puisque l'intégrité physique de l'autre n'est plus respectée : banalisation qui entre dans l'inconscient collectif !
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
Béatrice
 
Messages: 2792
Enregistré le: 09 Juil 2011, 20:58

PrécédenteSuivante

Retourner vers Féminisme et LGBTI

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 6 invités