Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede anouchka » 21 Fév 2012, 01:07

Armonia a écrit:Dire que la prostitution " consiste à se faire violer " , le fait même de l'exprimer en ce terme là , sous-entend qu'au final , c'est un métier comme un autre !
Alors si tant est qu'il soit possible d'aller dans le sens même de ce raisonnement là , il convient de dire qu'une salariée soumise à un métier de pénibilité qui l'expose
à des maladies liées aux troubles musculo-squelettiques , se voit en plus exposée à une possible agression sexuelle sur son lieu de travail et le plus souvent par son
supérieur hiérarchique : multirisques ! ( je parle au féminin , les femmes étant les plus nombreuses à être victimes d'agressions sexuelles sur leur lieu de travail )
Dès lors que le corps est considéré comme une marchandise , dans ce concept là , le viol peut tout aussi bien être interprété comme un VOL ordinaire de "marchandise", puisque l'intégrité physique de l'autre n'est plus respectée : banalisation qui entre dans l'inconscient collectif !


La seule "interprétation" qui compte, c'est celle de la victime...
et je n'irai jamais dire à une victime de viol qu'elle a subi l'équivalent d'un vol, parce que "les gens" ressentent son corps comme un objet!
Et si ces victimes finissent par ressentir leur propre corps comme un objet, c'est qu'elles finissent par souffrir de graves traumatismes, le genre de traumatisme qu'on ne souhaite pas à son pire ennemi!
Rendez-vous compte!
RESSENTIR SON PROPRE CORPS COMME UN OBJET!!!
Le viol d''une femme sur son lieu de travail par un supérieur hiérarchique est bien aussi ignoble en effet.

Pas question de banaliser la prostitution en disant qu'il s'agit d'un "travail comme un autre", pas question de banaliser une agression sexuelle en disant qu'il s'agit d'une "agression comme une autre", pas question de banaliser le harcèlement sexuel (surtout s'il aboutit à un passage à l'acte) en disant qu'il s'agit d'un "harcèlement comme un autre".

Un client de prostituées n'a aucun moyen de savoir si la femme est sous la menace (parfois de mort, ou encore confiscation de papiers, violences physiques...) d'un ou plusieurs proxénètes.
AUCUN MOYEN DE LE SAVOIR.
Pourtant ça ne leur coupe pas l'envie, alors que si c'est le cas, il n'y a plus à tortiller, c'est bien d'un viol qu'il s'agit.

anouchka a écrit:Je suis absolument abolitionniste... malheureusement pas mal de libertaires méprisent les prostituées (et non la prostitution et les prostitueurs).
Je pense que la prostitution n'est pas un "travail" comme un autre:
le travail en général dans cette société est déjà très éloigné de ce que devrait être une activité d'utilité collective (en société libertaire, la plupart des boulots actuels n'existeraient plus, ceux qui subsisteraient se passeraient dans des conditions très éloignées des conditions actuelles...)(et la prostitution en particulier n'aurait aucun sens dans une société où les rapports d'argent auraient été abolis!);
le travail dans cette société, c'est souvent l'épuisement, l'exploitation, l'humiliation...
mais la prostitution, ça consiste tout simplement à se faire violer toute la journée (surtout pour les femmes contraintes par un proxénète).
et subir un viol, ce n'est pas subir une oppression "comme une autre", ce n'est pas seulement fatiguant ou humiliant. ça atteint un individu au plus profond de lui même, c'est un des traumatismes les plus violents qui soient.
Par ailleurs je pense que les clients, ne pouvant savoir avec certitude si la fille est sous la menace d'un mac, chaque fois qu'ils baisent une prostituée, prennent le risque de commettre un viol.
Et dans le meilleur des cas, ils couchent avec une femme qui ne fait pas ça par plaisir, et je ne comprends pas comment on peut prendre soi même du plaisir en couchant avec une partenaire que ça dégoute. :shock:

Donc pas question de défendre "la prostitution un petit commerce comme un autre",

mais je suis également opposée au salariat et à toute exploitation par le travail... et en attendant l'abolition de l'un et l'autre il me semble pourtant normal de lutter au quotidien pour "limiter les dégâts".
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Pïérô » 11 Avr 2012, 11:40

Un article dans le mensuel Alternative Libertaire de mars, consultable maintenant en ligne, sur la question des clients et de la pénalisation:

Prostitution : Que faire des clients ?

Le débat sur la pénalisation des clients de la prostitution est revenu sur le devant de la scène grâce à l’action des associations abolitionnistes. Cette mesure est cohérente avec l’idée que la prostitution est une violence faite aux femmes.

Même si une minorité de prostitué-e-s défendent la liberté de leur choix et ne se sentent pas violentées, la réalité majoritaire est celle de la violence subie avant l’entrée en prostitution et à chaque nouveau client [1]. Or, s’il y a violence, il y a auteur de violence. L’oppression des femmes est souvent présentée comme une oppression « en l’air », sans oppresseur. Dans le cas de la prostitution, les oppresseurs sont identifiés et ce sont aussi les clients. La consommation de prostitution devrait être comme en Suède passible d’une amende proportionnelle au revenu du client et/ou d’une courte peine de prison. Mais dans une approche féministe, il est évident que la simple répression n’a aucun sens.

Les clients au centre de la propostition

D’abord, les débats sur la pénalisation permettent de remettre le client au centre du système prostitutionnel, d’affirmer que la prostitution est d’abord une affaire d’hommes. Sans clients, pas de prostituées. Les études sur les femmes prostituées sont nombreuses. Sur les clients, elles sont rares mais on sait qu’ils sont des hommes ordinaires, souvent en couples ou l’ayant été, et que la domination, la possibilité de ne pas tenir compte de l’avis de la femme est une motivation importante du recours à la prostitution. Des hommes non clients commencent à prendre des positions publiques et collectives tels que « Real men don’t buy girls » aux Etats-Unis [2] ou « Nous n’irons plus au bois » en France [3].

Ensuite, la pénalisation de l’achat de relations sexuelles est destinée à dire quelque chose aux clients : la société ne peut admettre cet achat, ne peut admettre que des femmes soient ainsi maltraitées. Il s’agit de créer une prise de conscience de la cruauté de cet acte, là où règne une tolérance sociale certaine. Le but est d’obtenir à terme la disparition de la demande de prostitution, pas de remplir encore plus les prisons. Il s’agit d’abord d’éduquer et pas de punir.

Et enfin, cette mesure doit être accompagnée de réelles mesures sociales pour aider les prostituées à sortir de cette activité. Du personnel, des moyens, des logements, des formations professionnelles, des aides médicales et psychologiques… toutes choses qui coûtent plus cher qu’une loi répressive mais sans lesquelles cette loi de pénalisation n’aurait aucun sens.

La Suède a franchi le pas de la criminalisation des clients en 1999 et a en même temps multiplié les services rendues aux prostituées pour les aider à quitter la prostitution. La pénalisation comprend deux types de sanction : une amende proportionnelle au revenu et une peine de prison pouvant aller jusqu’à six mois. Le bilan est positif [4]. Les hommes poursuivis n’ont été condamnés qu’à des amendes. Les résultats sont : une baisse importante du nombre de prostituées, pas de modification du nombre de viols – un des arguments de certains partisans et partisanes de la réglementation de la prostitution est qu’elle empêcherait les viols, comme s’il était légitime de sacrifier un groupe de femmes à la sauvegarde des autres – une baisse de l’activité des réseaux de traite, alors que dans les pays réglementaristes, ces réseaux se développent, appelés par la tolérance à la prostitution.

Au-delà des oppositions

Les oppositions à la pénalisation des clients sont de deux types : celle des personnes qui soutiennent que la prostitution est un métier comme un autre et qui n’y voient pas violence et celle des abolitionnistes qui ne veulent pas de la répression, en particulier dans le camp des révolutionnaires.

Un premier argument est que réprimer les clients conduira les prostituées à se cacher et à encore plus de précarité. L’argument assimile ainsi la pénalisation des clients à la loi sur la sécurité intérieure (LSI) de 2003 qui a introduit le délit de racolage passif. C’est l’argument du NPA pour ne pas signer le tract d’appel à la manifestation unitaire du 8 mars, tract qui se prononce « pour une véritable politique abolitionniste, incluant (…) une politique de responsabilisation et de pénalisation des clients ». La répression de la prostitution est effectivement une violence faite aux prostituées, et n’a pas d’effet autre que leur précarisation : on ne lutte pas contre une violence par une autre. Mais on peut penser que faire diminuer le nombre d’auteurs de violences n’est pas du même ordre et les résultats en Suède le prouvent.

Un deuxième argument est qu’on ne peut changer de société en utilisant la justice bourgeoise. Cet argument n’est jamais utilisé, à notre connaissance, pour autre chose que les violences faites aux femmes. Les féministes qui ont obtenu la criminalisation du viol en savent quelque chose. S’il faut combattre la répression et viser à détruire les prisons, ce n’est pas en commençant pas la répression des violences faite aux femmes.

Christine (AL Orne)

[1] Voir le dossier d’AL n°200 « Prostitueurs, pour en finir avec ce système » de l’été 2010 (encore disponible).

[2] Voir demiandashton.org/realmen

[3] Voir http://www.zeromacho.eu

[4] Voir http://www.prostitutionetsociete.fr

Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 09 Juin 2012, 20:54

Extrait du dernier courrier de la Marche Mondiale des Femmes :

Ukraine: la prostitution ou l’envers du décor de l’Euro 2012 de football - Laurent Geslin -RFI
A Kiev, comme dans les autres villes qui accueilleront l'Euro 2012 de football en Ukraine, lesréseaux de prostitution se préparent à recevoir beaucoup de clients étrangers durant la compétition. Ce phénomène n'est pas nouveau. Il se répète à l'occasion de tous les évènements sportifs de grande ampleur. L'Ukraine, déjà malade du tourisme sexuel, ne devrait pas échapper à la règle.
Fin d'après-midi pluvieuse sur Kiev. Dans la cave d'un club de strip-tease du quartier de Podol, deux femmes s'enroulent autour d'une barre de métal. Spots de lumière rouge qui zèbrent la pièce, variété russe comme musique d'ambiance, les premiers clients ne sont pas encore arrivés, mais les filles sont déjà au travail. « Nous les testons une quinzaine de jours durant, nous devons être prêts pour l'Euro », glisse Sacha, l'administratrice du club. La jeune femme a gardé des yeux qui pétillent et un rire d'enfant. Mais elle connaît trop le monde de la nuit pour se bercer d'illusions. « Travailler durant l'euro sera très difficile, les gens seront ivres, les supporters déçus ou tout excités. Ce sera la débauche et le chaos ». Longtemps prostituée, Sacha sert aujourd'hui d’intermédiaire si le client le demande, si la fille accepte, 200 euros pour deux heures, dans des appartements ou des hôtels. « Nous allons légèrement augmenter nos prix. On va garder les filles qui présentent bien et virer celles qui ne passent pas le ‘face control’ . Il faut recruter des filles plus jeunes, plus belles ». « Des femmes vont venir de la campagne pour vendre leur corps » Déjà gangrénée par le tourisme sexuel, l'Ukraine devrait accueillir des centaines de milliers de visiteurs durant le Championnat d'Europe de football en juin prochain. Une aubaine pour les réseaux de prostitution. « Des femmes vont venir de la campagne pour vendre leur corps dans les quatre villes qui accueilleront la compétition », explique Nataliya Kanarskaya, une militante de l'organisation Offensive féministe. Selon les statistiques de l'ONG Aids alliance, le pays compterait plus de 100 000 prostituées, dont 50% de moins de 20 ans. Mais toutes les estimations restent approximatives tant le phénomène est protéiforme. « La prostitution occasionnelle peut toucher tout le monde, des enseignantes, des fonctionnaires qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois, des mères qui cherchent un peu d'argent avant la rentrée scolaire », continue Nataliya Kanarskaya. Dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas 200 euros, et où le coût de la vie est relativement élevé, l'argument économique est souvent la raison principale qui pousse les femmes à se prostituer. L'argent, c'est ce qui a décidé Alyona à faire le pas. La jeune femme n'a pas encore vingt ans, c'est une nouvelle venue dans le milieu. « J'ai commencé en octobre dernier », précise-t-elle en tirant de longues bouffées sur sa cigarette. Une annonce dans un journal, quelques coups de téléphone, une première nuit à l'essai. « J'ai vu que je pouvais gagner beaucoup d'argent ». Alyona travaille dans un appartement qu'elle partage avec cinq autres filles, elle gagne 60 euros de l'heure, dont 30 euros reviennent à sa maquerelle. A raison d'un ou deux clients par nuit, elle peut espérer 1 000 euros à la fin du mois. « Je fais cela pour pouvoir m'acheter un appartement » explique-t-elle. « J'entrerai peut-être un jour ou l'autre à l'université, j'ai toujours voulu devenir juriste. Mais depuis quelques temps, j'étudie aussi la possibilité d'ouvrir un établissement similaire à celui où je travaille. Pour cela, il me faut des contacts, beaucoup de contacts... ». La police, partie intégrante du système La prostitution est officiellement interdite en Ukraine, les clients et les prostitués sont passibles d'amendes et les souteneurs risquent jusqu'à sept ans de prison. Mais dans les faits, bien peu d'affaires arrivent devant les tribunaux tant la police fait partie intégrante du système. « Autour de ce café, dans le centre de Kiev, je connais trois bordels qui fonctionnent depuis 5 ans. La police le sait, tout le monde le sait, mais personne ne fait rien », explique Ina Shevchenko, membre de l'organisation féministe Femen. Dans l'appartement où travaille Alyona, les négociations avec les forces de l'ordre sont assurées par la souteneuse. « Nous donnons 20 ou 30 euros par mois pour le 'service du toit', pour payer la police », explique Alyona, « de cette façon, ils nous protègent et nous n'avons plus à coucher gratuitement avec les policiers le samedi, comme c'était autrefois le cas ». Oksana, Natalia et Marina ont eu moins de chance. Venus de province pour vendre leurs corps dans la capitale ukrainienne, les trois femmes n'étaient arrivées que depuis quelques jours quand l'appartement où elles travaillaient à été investi par les forces de l'ordre. « Les policiers nous ont séparé et nous ont tabassé, ils ont menacé de mettre de la drogue dans mon sac, ils voulaient me faire avouer que j'étais une maquerelle », raconte Natalia, « notre souteneur devait avoir des problèmes avec eux ». Soutenues par l'organisation Aids alliance, elles se disent désormais prêtes à témoigner de ces violences policières devant les tribunaux, un fait rare en Ukraine. Mais par peur de représailles, elles ne se présentent que masquées devant la presse. Des proies faciles pour des fonctionnaires zélés « A l'approche de l'euro, les policiers deviennent nerveux, ils ont reçu la consigne de faire du chiffre », souligne Pavlo Ckala, chargé de plaidoyer au sein de Aids alliance, « toutes les informations que nous obtenons confirment une augmentation des violences policières dans les quatre villes qui accueilleront des matchs ». A l'époque soviétique, les autorités prenaient soin, à l'approche des grandes compétitions sportives, de déporter les prostituées dans un rayon de 100 kilomètres autour des villes hôtes. La méthode n'a plus cours aujourd'hui, mais les femmes qui se prostituent restent des proies faciles pour les fonctionnaires trop zélés. « Les prostituées viennent souvent de milieux défavorisées, elles n'ont pas fait d'étude et ne connaissent pas leurs droits, ni comment se défendre après des agressions », continue Nataliya Kanarskaya, « elles sont soumises au bon vouloir des souteneurs et des policiers ». Les ONG qui luttent pour le droit des femmes se sentent bien seules en Ukraine. Elles ont cependant prévu de lancer de vastes campagnes d'information en direction des touristes qui visiteront le pays durant le mois de juin.
MélusineCiredutemps
 


Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 03 Juil 2012, 18:26

Et sur le même sujet évoqué précédemment :

Communiqué de la FSE ( Fédération Syndicale Etudiante ) sur la coupe d'Europe de football 2012

La Coupe d'Europe 2012 du foutre : En Ukraine, comme partout, combattons l'oppression patriarcal et ses applications sportives !!!
publié le 02 juillet 2012

L'engouement médiatique pour la Coupe d'Europe de football, co-organisée par l'Ukraine et la Pologne, révèle, encore une fois, la mainmise du sport sur notre quotidien. Pourtant, derrière le discours ambiant sur les valeurs « positives » du sport (fraternité, éducatif, rassembleur, etc.) se cache en réalité un grand nombre d'ignominies, d'injustices sociales et politiques provoquées par les logiques compétitrices, dominatrices, colonisatrices, nationalistes et spectaculaires du sport et de ce type d'évènement. Pour preuve, chacune des grandes messes sportives (JO, Coupe du monde, etc.) laisse place à une militarisation de l'espace public visant d'un coté à contenir les hordes de supporters et de l'autre à museler toute forme de contestation.

À Londres, pour les Jeux olympiques, le budget de sécurité monte à 553 millions de livres et le nombre d'agent-e-s de sécurité sera de 23 750. Pour l'Euro 2012 ce sont 22 000 policier-e-s qui sont mobilisé-e-s. Mais cette pacification imposée ne semble pas suffire aux organisateur-trice-s. Ainsi, se déroule à chaque fois une chasse féroce envers la partie de la population la plus précarisée. À New-Delhi en 2010, pour les Jeux du Commonwealth, des cours de justice mobiles ont été mises en place pour traquer les quelques 600 000 mendiant-e-s que compte la ville dans l'objectif de faire place nette afin que le tourisme sportif s'épanouisse sans réserve. Et quand cette frange de la population n'est pas incarcérée ou déplacée, elle sert souvent de main d'œuvre bon marché pour construire l'ensemble des infrastructures nécessaires pour ce type de rassemblement. C'est ainsi que 700 000 travailleurs/ses sous-payé-e-s furent exploité-e-s pour les JO de Pékin.

Si ce sont, comme nous l'avons vu, les plus précaires qui subissent directement les effets néfastes de ces « grandes compétitions », ce sont aussi et surtout les femmes et plus particulièrement les prostitué-e-s, qui prennent de plein fouet la mondialisation capitaliste et patriarcale. Le pays d'accueil se transforme, en effet, en une immense maison close : explosion de la prostitution et du tourisme sexuel lié à la compétition, et plus particulièrement lors de l'afflux massif du public « masculin ».

L'Euro 2012, quant à lui, se caractérise davantage par le développement on ne peut plus accéléré de la prostitution afin de satisfaire les pulsions libidinales des supporters déferlant dans les pays organisateurs. En effet, la prostitution est souvent perçue par les organisateur-trice-s comme un « service » supplémentaire à offrir aux supporters. Ceci n'est pas sans rappeler la Coupe du monde de football de 2006 en Allemagne, surnommé la « Coupe du monde du sexe », où, entre autre, un bordel géant de 3000 m2 avait été construit à coté du plus grand stade. Ce dernier permettait d'accueillir 650 clients en même temps portant à son paroxysme la marchandisation du corps des femmes. Si la prostitution est illégale en Ukraine, on y compte tout de même entre 52 000 et 83 000 prostitué-e-s, dont environ 11 000 à Kiev. De plus, l'accès à la prévention est très limitée à cause d'une répression policière accrue et les passes rapides provoquées par cet afflux de clients ne va que renforcer cette situation. Il ne s'agit pas ici de criminaliser les prostitué-e-s mais de dénoncer l'oppression mafieuse et l'exploitation du corps des femmes, qui s'amplifie lors de ces « grandes messes sportives ».

Différentes actions publiques se sont déroulées et continueront en Ukraine, notamment par le groupe féministe Femen, qui défend le droit des femmes en Ukraine et partout dans le monde, pour dénoncer l'oppression viriliste et patriarcale de ces compétitions, organisé par la FIFA et les politiques des pays organisateurs.

La FSE, inscrite dans un combat contre le système Patriarcal et Sportif soutient toutes actions féministes menées contestant l'oppression des femmes et l'exploitation de leurs corps au profit de la grande industrie du sport ainsi que toutes les actions à l'encontre de l'ensemble des institutions sportives et ses compétitions !!!


http://www.luttes-etudiantes.com/FSE/co ... unique=288
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Kzimir » 04 Juil 2012, 12:13

Contre le système "patriarcal et sportif" faudra qu'on m'explique. Pareil pour la "mainmise du sport sur notre quotidien". Qu'on soit contre la marchandisation, la nationalisation, et la spectacularisation du sport, je suis d'accord, mais là ça donne l'impression que c'est contre le sport en tant que tel, et franchement la raison m'échappe un peu.
Enfin, ça mériterait peut être un sujet à part.
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Flo » 10 Juil 2012, 14:20

Prostitution : le programme des nations-unies pour le développement condamne sans appel le modèle suédois

La commission mondiale sur le VIH et le droit du PNUD a rendu hier un rapport intitulé « Risque, droit et santé ». Les pages consacrées aux travailleurSEs du sexe sont sans appel [1] : les politiques répressives menées par de nombreux pays, y compris le modèle suédois de pénalisation du client, font le jeu de l’épidémie et mettent en danger les prostituéEs. AucunE partisanE de la pénalisation des clients, à commencer par la ministre Belkacem, ne pourra ignorer ces analyses sous peine de favoriser la propagation du VIH.

« (L’) « approche suédoise » (de la prostitution) est perçue comme plus juste pour les travailleurs du sexe, considérés ainsi comme des victimes. Cette approche a été utilisée par d’autres pays et a eu en réalité des conséquences graves pour les travailleurs. », indique les expertEs page 41. Et le rapport cite dans sa note 143 (page 132) une liste impressionnante de témoignages, de rapports et d’études qui fondent ce jugement. La loi n’a pas été efficace par rapport au but qu’elle s’est fixée : selon la police elle-même, le commerce sexuel est resté au niveau de ce qu’il était avant la promulgation de la loi, mais une moitié est devenue clandestin. Ces services de police judiciaires suédoises, « s’inquiètent particulièrement de l’arrivée dans la profession de femmes étrangères, souvent entièrement contrôlées par des proxénètes » (page 43). Au lieu d’avoir combattu la traite, la loi suédoise l’a favorisée.

Les recommandations listées à la page 49 partent d’un grand principe : « Plutôt que de punir les adultes consentants engagés dans le travail du sexe, les États doivent garantir la sécurité au travail et offrir aux travailleurs du sexe et à leurs clients un accès à un service d’appui lié au VIH et autre service de santé efficace ». Le rapport recommande notamment : « La réglementation contre le trafic des personnes doit être appliquée pour interdire l’exploitation sexuelle, et non pour réprimer les adultes qui s’engagent de manière consentante dans le travail du sexe. ». C’est bien en faisant une distinction claire entre d’un côté, prostitution, travail du sexe, et de l’autre, traite et esclavage qu’on garantit une lutte efficace contre ces derniers tout en garantissant des droits indispensables à tous les travailleurSEs du sexe. Ne pas faire cette distinction revient « à priver les travailleurs du sexe de leur dignité et de leur autonomie de plusieurs façons et transforme des acteurs autonomes en individus nécessitant un secours. »

Pour le rapport, la Suède n’est qu’un cas particulier des politiques de répression contre les travailleuses du sexe. Sont décrites, chiffres et sources à l’appui, les conséquences sur l’épidémie de VIH de toutes ces politiques. À cet égard, les chiffres de prévalence données devraient alerter toute personne soucieuse du bien-être des prostituéEs : les travailleurSEs du sexe ont 8 fois de plus de risques de contracter le VIH (page 44 et la note 168 page 136). Une étude publiée dans le Lancet (voir référence page 136 du rapport, dans la note 169) prouve que dans les pays en développement, une travailleuse du sexe est 14 fois plus exposée au VIH qu’une femme en âge de procréer. Malgré cette réalité que nous ne cessons de marteler, le sida est totalement absent des préoccupations des associations et des politiques qui luttent contre la prostitution : Vallaud-Belkacem n’en a pas exemple pas parlé.

Ce rapport est une nouvelle pièce à conviction, qui se joint à la multitude d’autres, qui témoignent des dangers de la répression de la prostitution, même quand elle prend la forme de la pénalisation des clients. Nous appelons les personnes qui veulent éradiquer les prostituéEs et leurs clients à se familiariser avec ce rapport, à prendre en compte la lutte contre le VIH/sida dans leur position et à défendre enfin les droits des travailleursSEs du sexe, seul moyen de lutter efficacement contre la pandémie, mais aussi contre la traite et l’esclavage.

L'intégralité du rapport

Notes

[1] A partir de la page 41 de la version française.

http://www.actupparis.org/spip.php?article4869
"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 10 Juil 2012, 21:23

Bin voyon ! Après les discours misérabilistes et larmoyants sur les connards handicapés qui « devraient avoir droit » eux aussi, comme les autres connard valides à accéder au droit de payer pour violer en toute impunité... Voici une étude ayant pour objet de brandire le spectre du Sida pour culpabiliser les victimes directes et indirectes de la prostitution, et par la même occasion, défendre les intérêts des « honorables » bourgeois qu'il ne faudrait tout de même pas criminaliser lorsqu'ils exercent leur ancestral « droit » de cuissage ! Rien de très nouveau. Le lobby pro-prostitution a toujours eu ses entrées du côté des (tout) puissants, notamment chez les représentants des Etats proxénètes et l'instrumentalisation d'une soit disant politique de prévention contre les MST a toujours fait partie de leur rhétorique.
Bien sur, il n'y a rien d'étonnant dans le fait que les collabos d'Act Up Paris et du STRASS s'en saisissent sans modération... :gerbe:


Et au fait pour info, quelques citations abolitionnistes de Louise Michel : :hehe:

«Est-ce qu’il n’y a pas des marchés où l’on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que les filles des riches sont vendues pour leur dot ? L’une, la prend qui veut ; l’autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même».
« La prostitution est la même, et chez nous largement est pratiquée la morale océanienne Hi chère ! pas lélé les tayos (les hommes) qui comptent les nemos (les femmes) pour quelque chose !. Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire. Et le salaire des femmes  ? Parlons-en un peu ; c'est tout simplement un leurre, puisque, étant illusoire, il est pire que de ne pas exister. Pourquoi tant de femmes ne travaillent-elles pas ? Il y a deux raisons : les unes ne trouvent pas de travail ; les autres aiment mieux crever de faim, dans un trou ou où elles peuvent, au coin d'une borne ou d'une route si elles n'ont plus d'abri, que de faire un travail qui leur rapporte tout juste le fil qu'elles y mettent, mais reporte beaucoup à l'entrepreneur. Il y en a qui tiennent à la vie. Alors, poussées par la faim, le froid, la misère, attirées par les drôles ou drôlesses qui vivent de ça, — il y a des vers dans toutes les pourritures, — les malheureuses se laissent enrégimenter dans l'armée lugubre qui traîne de Saint-Lazare à la Morgue. Tenez, quand une misérable qui barbote dans la fange prend dans la poche d'un pante, comme elles disent, plus qu'il ne lui donne, tant mieux ! Pourquoi y allait-il ? S'il n'y avait pas tant d'acheteurs on ne trafiquerait pas sur cette marchandise. »

Trouvé sur : http://www.prostitutionetsociete.fr/cul ... e-de-paris

Louise Michel (29 mai 1830 – 10 janvier 1905)

Le 21 janvier 1905, une foule immense accompagnait la dépouille de Louise Michel au cimetière de Levallois. En guise de commémoration, nous vous proposons quelques citations de ses Mémoires à propos de la prostitution, ainsi que le rappel d’une initiative méconnue de la Commune de Paris visant à juguler cette exploitation commerciale de créatures humaines par d’autres créatures humaines...
Institutrice, elle s’installe à Paris en 1856, où elle rencontre Jules Vallès, Eugène Varlin... et correspond avec Victor Hugo. Elle collabore au journal Le cri du peuple. Lors de la Commune de Paris (mars – mai 1871), elle participe de toutes ses forces à l’insurrection. Après la « semaine sanglante » (22 – 28 mai 1871), Louise Michel est déportée en Nouvelle-Calédonie avec de nombreux communards. De retour en France, sept ans plus tard, elle écrit, donne des conférences, et participe à diverses actions révolutionnaires qui lui valent de nouvelles condamnations. Elle meurt le 10 janvier 1905 à Marseille lors d’une tournée de conférences. Ses funérailles, le 21 janvier 1905, sont suivies à Paris par des milliers de personnes.
L’émancipation des femmes est au nombre de ses combats : Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine, remarque t-elle dans ses Mémoires [1]. Emprisonnée à maintes reprises, elle rencontre à cette occasion les malheureuses qu’on abreuve de honte parce qu’on en a fait des prostituées, comme si la honte était pour les victimes et non pour les assassins.
Nous reproduisons quelques extraits de ses Mémoires, qui nous frappent par leur lucidité et leur mordant.
Le négoce des proxénètes et des "clients"
Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irais la couper.
Il y a entre les propriétaires des maisons de prostitution échange de femmes, comme il y a échange de chevaux ou de bœufs entre agriculteurs ; ce sont des troupeaux, le bétail humain est celui qui rapporte le plus.
Quand les michets [les « clients »] (...) trouvent une femelle trop surmenée ou qu’ils en sont las, le propriétaire s’arrange pour que la fille doive à la maison une somme dont elle ne pourra jamais s’acquitter ; cela la fait esclave, alors on la troque dans tous les maquignonnages possibles. Il faut que le bétail aille dans l’étable où il sera plus profitable aux traficants.
Les prisons, un lieu de recrutement pour les proxénètes
De vieilles misérables trouvent moyen de se faire emprisonner pendant quelques mois, et elles recrutent, elles racolent toutes les jolies filles qui y sont échouées : il n’y a plus besoin qu’elles craignent d’avoir faim en sortant elles feront la noce.
Oui, elles la feront, la noce, à en crever ! (…) C’est la noce, la noce des bourgeois en appétit.
La femme elle-même doit être l’artisan de son émancipation...
Et si, quand une pauvre fille (…) s’aperçoit où elle est, et se trouve dans l’impossibilité d’en sortir, elle étranglait de ses mains vengeresses un des misérables qui l’y retiennent ; si elle mettait le feu à ce lieu maudit, cela vaudrait mieux que d’attendre le résultat des plaidoiries à ce sujet...
La prostitution, une facette de l’appropriation du corps des femmes par les hommes
Est-ce qu’il n’y a pas des marchés où l’on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que les filles des riches sont vendues pour leur dot ? L’une, la prend qui veut ; l’autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même.
La Commune de Paris et la prostitution
Les paragraphes suivants sont extraits de "La prostitution à Paris pendant la commune. La politique ambigüe du gouvernement révolutionnaire", par Claudine Legardinier, Prostitution et Société numéro 119, octobre - décembre 1997.
Sensible au problème de la prostitution, le gouvernement révolutionnaire de la Commune de Paris, en 1871, a mené en la matière une politique contradictoire, partagée entre une vision nouvelle et audacieuse et le réflexe réactionnaire.
Ainsi, les maisons de tolérance sont fermées dans tout le XIème arrondissement dès mai 1871. Les motivations de l’arrêté promulgué à cet effet font valoir, en s’appuyant sur une comparaison avec la traite des Noirs, la nécessité d’aboutir à la suppression du trafic odieux des marchands d’hommes, et l’impossibilité d’admettre l’exploitation commerciale de créatures humaines par d’autres créatures humaines.
La délégation communale du XIème va plus loin en affirmant que la société est responsable et solidaire des désordres engendrés par la prostitution, que la cause générale du phénomène est à chercher dans le manque d’instruction et de travail et que le seul remède doit être l’organisation intelligente du travail des femmes.
On proclame également la suppression du Bureau des Mœurs au nom de la liberté de la femme. C’est la fin - hélas provisoire - des deux piliers de la politique réglementariste : l’inscription des femmes prostituées et l’obligation qui leur est faite de se soumettre à une surveillance médicale.
Mais cette démarche progressiste est gâtée par les réflexes du temps. Un arrêté interdit bientôt dans le XIème arrondissement la circulation sur la voie publique des femmes livrées à la prostitution, sous peine d’arrestation immédiate.
Ces éléments sont rapportés dans l’ouvrage La prostitution à Paris et à Londres, 1789-1871, seconde édition (1872), par Charles Jérôme Lecour, chef de la première division à la Préfecture de Police et versaillais réfugié auprès d’Adolphe Thiers pendant la Commune de Paris. Chantre enthousiaste du réglementarisme, Lecour voue bien entendu cette politique originale aux gémonies. Il ironise sur les décisions révolutionnaires, qu’il ramène à d’emphatiques déclarations. Selon Lecour, le nouveau pouvoir encourage plutôt l’anarchie ; à l’en croire, beaucoup de filles publiques ou insoumises auraient été relaxées de façon injustifiée, d’hôpitaux-prisons tels que Saint-Lazare.
Mais l’exaspération de l’homme de confiance de la Préfecture de Police est à son comble lorsqu’il constate que les révolutionnaires et les personnes prostituées font cause commune : On comptait des prostituées en armes dans les rangs des insurgés. Il y en eut qui prirent part aux barricades...
Nul ne sait ce qu’il serait advenu de la balbutiante politique menée par les Révolutionnaires. L’épisode, en effet, fut de très courte durée. Après l’écrasement sanglant de la Commune, le gouvernement de Thiers procède énergiquement dans la bataille contre la prostitution clandestine dont les scandales s’étalaient partout. Enfin rassuré, Lecour estime que la répression s’exerce alors d’une manière proportionnée à l’importance des désordres...
En huit mois (de juin 1871 à janvier 1872), la police procède ainsi à plus de six mille arrestations pour faits de prostitution ! La parenthèse communarde refermée, l’État revient avec soulagement à la case départ. Premier symbole, la réouverture des "maisons de tolérance" : si dix-neuf d’entre elles avaient été fermées sous le siège et la Commune, quinze sont bientôt rouvertes, ce qui porte leur nombre à cent quarante-deux en 1872. Cette timide tentative de la Commune n’aura plus de suite ample et officielle qu’en 1946 avec l’adoption de la loi Marthe Richard ...
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Flo » 10 Juil 2012, 22:40

MélusineCiredutemps a écrit:Bin voyon ! Après les discours misérabilistes et larmoyants sur les connards handicapés qui « devraient avoir droit » eux aussi, comme les autres connard valides à accéder au droit de payer pour violer en toute impunité... Voici une étude ayant pour objet de brandire le spectre du Sida pour culpabiliser les victimes directes et indirectes de la prostitution, et par la même occasion, défendre les intérêts des « honorables » bourgeois qu'il ne faudrait tout de même pas criminaliser lorsqu'ils exercent leur ancestral « droit » de cuissage ! Rien de très nouveau. Le lobby pro-prostitution a toujours eu ses entrées du côté des (tout) puissants, notamment chez les représentants des Etats proxénètes et l'instrumentalisation d'une soit disant politique de prévention contre les MST a toujours fait partie de leur rhétorique.
Bien sur, il n'y a rien d'étonnant dans le fait que les collabos d'Act Up Paris et du STRASS s'en saisissent sans modération... :gerbe:


"Connards handicapés" ?
Je comprends ton point de vue et je ne suis en aucun cas un défenseur de la prostitution mais tu crois pas que mettre sur le même plan un paraplégique qui, à vingt ans, n'a jamais pu se masturber, et un pervers bourgeois qui se permet d'aller forniquer à foison avec n'importe quelle prostitué est un peu exagéré ? :wink:
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 10 Juil 2012, 23:00

MélusineCiredutemps a écrit:Bin voyon ! Après les discours misérabilistes et larmoyants sur les connards handicapés qui « devraient avoir droit » eux aussi, comme les autres connard valides à accéder au droit de payer pour violer en toute impunité....


Flokon noir , il aurait été préférable que tu restitues l'intégralité de la phrase , afin qu'il n'en soit pas fait une interprétation visant à stigmatiser les handicapés car
le propos de celle-ci est généraliste : les rapports de subordination ! ( handicapés ou pas , dans le cadre d'une "assistance sexuelle éventuelle" , ils sont d'une réalité
indéniable ! )
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Flo » 10 Juil 2012, 23:21

J'ai très bien compris la phrase Nine :) . Je ne cherche pas à déformer les propos de Mélusine, je n'aurai rien à y gagner, les rapports de subordination sont évidement le problème, on est d'accord. Mais la question que je me posais c'est s'il s'agissait bien des "mêmes" rapports de subordinations. J'entends par là qu'il me semble malgré tout qu'il y a une différence entre certains cas de personnes handicapées qui souffrent de ne jamais avoir aucun plaisir sexuel et qui, d'ailleurs, n'obligent personne à en avoir bien qu'ils en aient l'envie (je parle pour certains cas, évident certains handicapés peuvent faire preuve de violence extrêmes), et certains profiteurs qui abusent à outrance, parfois dans la violence perverse, de jeunes (ou moins jeunes) femmes sur-exploitées.
C'est juste que dans le premier cas, je sais que dans certains centres ou crèchent des personnes handicapés des infirmières vont parfois, d'elle même, "soulager" des patients (je sais car certaines m'ont témoigné le faire), sans que ceux-ci ne leur ai demandé ouvertement quoi que ce soit, puisque d'ailleurs, il ne sont même pas en mesure de parler. Je ne dis pas que c'est bien, ces pratiques me semblent vraiment écœurantes, mais là ou ça revient sur la question de la subordination c'est qu'elle me semble quand même pas être la même que lorsqu'un homme vient payer pour forniquer, où là la femme est privé de toute volonté de décider et s'avère forcée dans tous les cas.
Modifié en dernier par Flo le 10 Juil 2012, 23:32, modifié 5 fois.
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Flo » 10 Juil 2012, 23:23

Nine a écrit:( handicapés ou pas , dans le cadre d'une "assistance sexuelle éventuelle" , ils sont d'une réalité
indéniable ! )


Je n'avais pas vu cette partie du commentaire. Nous sommes bien sûr d'accord, le contrat n'est toujours qu'une manière de légaliser la subordination.
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede MélusineCiredutemps » 11 Juil 2012, 12:59

Une question me chatouille Flo... Pourquoi as-tu changé d'avatar ? :gratte: Elle te plait plus Louise Michel ? :lol:
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Flo » 11 Juil 2012, 15:19

MélusineCiredutemps a écrit:Une question me chatouille Flo... Pourquoi as-tu changé d'avatar ? :gratte: Elle te plait plus Louise Michel ? :lol:


La relation amoureuse imaginaire que j'avais avec elle a hélas pris fin... Elle a rompu car elle s'est aperçue que je l'a trompé avec Voltairine de Cleyre... :oops:
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Re: Prostitution: liberté sexuelle ou liberté consommer du s

Messagede Béatrice » 11 Juil 2012, 15:49

Flo a écrit:La relation amoureuse imaginaire que j'avais avec elle a hélas pris fin... Elle a rompu car elle s'est aperçue que je l'a trompé avec Voltairine de Cleyre... :oops:


Etonnant Flo ce revirement soudain et impromptu en moins de 24h !
Et si l'une se trouve ainsi "disqualifiée" pour toi eu égard à une autre : Voltairine de Cleyre , il serait intéressant que tu nous en exprimes pour quelles raisons ?

( juste afin d'y voir un peu plus clair dans ton raisonnement )
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