Tract d'Alternative Libertaire à l'occasion de la mobilisation contre les violences faites aux femmes
Féminisme
Liberté = abolition du système prostitueur
C’est un système qu’il faut abolir. 110.000 euros net par an, c’est, en moyenne, ce que rapporte une prostituée au réseau de proxénétisme qui l’exploite, en Europe. En France, cela représenterait un chiffre d’affaires d’environ 3 milliards d’euros. Tout cela sous la menace des coups, des viols, de la toxicomanie, à raison de 10 à 15 passes par jour. En France, la soumission à un réseau de traite concerne plus de 85 % des prostituées. C’est ce système qu’il faut abolir, en cassant le marché de la prostitution.
Comment abolir ?
En premier lieu, en faisant reculer la misère.
- par le droit au logement ;
- par le droit à un revenu pour toutes et tous (ne serait-ce que l’accès au RSA pour les moins de 25 ans)
- par la liberté de circulation des migrant.e.s (qui, forcé.e.s à la clandestinité, sont une proie idéale pour les proxénètes).
- par l’éducation des hommes à des rapports non sexistes.
Le problème, c’est que quel que soit le discours féministe du gouvernement PS-EELV, sa politique d’austérité sape la protection sociale et donc aggrave la pauvreté, et qu’il refuse obstinément de régulariser les sans-papiers…
Éduquer les hommes
En France, 12 à 18% des hommes ont déjà participé au système prostitueur une fois dans leur vie. Si une partie d’entre eux sont d’irréductibles cyniques, parfaitement conscients de ce qu’ils font, beaucoup préfèrent se voiler la face et adhérer aux mythes glamour, strass et paillettes qui entourent la prostitution. C’est sur la froide réalité qu’il faut leur ouvrir les yeux. Le patriarcat ne reculera qu’en changeant les mentalités.
Délit de « racolage » : abrogation !
Il faut abroger le délit de racolage, "actif" comme "passif" (loi de 2003), qui soumet les prostitué.e.s à la pression policière. Les responsables de ce système d’exploitation, ce ne sont pas elles, mais les prostitueurs (proxénètes et "clients").
Et la « liberté » ?
La liberté, ce n’est pas le libéralisme. Le « droit à la pute » revendiqué par certains "salauds" autoproclamés ou des féministes en carton comme Élisabeth Badinter, ce n’est que la liberté du plus fort, la monétarisation de la domination patriarcale.
Des prostitué.e.s indépendant.e.s se disent « fières d’être putes » ? Nous ne les contredisons pas. Mais on ne peut, au nom de ce particularisme, renoncer à la lutte contre le système proxénète, qui concerne 85 % des prostitué.e.s.
De la même façon, nous militons pour une société dénucléarisée, malgré l’indignation de certains salarié.e.s d’EDF qui croient défendre leur emploi ; et nous nous opposons à la libéralisation du travail du dimanche, bien que certains salarié.e.s veuillent casser ce verrou pour améliorer leur revenu.
Des droits sociaux ? Oui, mais attachés à l’individu, pas à un "métier", ni à un « statut », car le statut de « travailleur.se du sexe » serait une bénédiction pour l’industrie du proxénétisme.
La fausse bonne idée de la libéralisation
En Allemagne, où a été créé, en 2002, un statut de "travailleur.se du sexe", seule une infime minorité de prostitué.e.s (0,011 %) y a adhéré. La vérité de la libéralisation et du « statut » est qu’ils ont décomplexé les « clients », et permis aux réseaux proxénètes de prospérer : ils contrôlent aujourd’hui 400.000 prostituées en Allemagne, contre environ 20.000 en France
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5573Celui de la Fédération Anarchiste conforte le tournant qui se prend dans cette organisation qui s'éloigne de l'abolitionnisme pour rejoindre de plus en plus le discour libéral, réactionnaire et pro-prostitutionnel du strass.
Tous les ans, des chiffres sont assénés. Dramatiques et dramatiquement figés malgré de nouvelles mesures institutionnelles:
•1 femme meurt tous les 3 jours de violences conjugales.
•75 000 viols estimés, soit 1 viol toutes les 7 minutes.
S'il n'y a plus légalement en France de chef de famille, si les femmes jouissent des mêmes droits civiques que les hommes, notre société française reste profondément sexiste et patriarcale. La domination et la violence masculine s'expriment de diverses manières :
Violences dites « conjugales » (mais qu'en est-il des violences exercées par un frère ou un père?) impliquant violences physiques aussi bien que psychologiques, économiques...
Viols et agressions sexuelles mais aussi harcèlement sexuel, insultes... directement engendrés par la culture du viol (environnement social et médiatique visant à tolérer, excuser, banaliser et esthétiser les violences sexuelles).
Précarité qui touche plus durement les femmes que les hommes : écarts de rémunération, de retraite... 70% des travailleurs pauvres sont des femmes.
Ordre Moral qui entend refuser aux femmes la pleine jouissance de leur corps : IVG légal mais difficile et menacé, contraception globalement non remboursée, lois menaçant les prostituées...
Les femmes sont éduquées dans la peur et incitées par la société patriarcale à se taire et à restreindre leurs libertés prétendument pour leur propre sécurité.
A l'inverse, on assiste à un refus catégorique de sensibiliser les hommes aux violences : personne ne leur apprend à ne pas violer, frapper, insulter, mépriser...
Les luttes contre les violences faites aux femmes n'impliquent pas seulement d'obtenir de nouvelles lois ni de nouvelles mesures de protection pour les femmes (d'autant que leur application et les moyens mis en œuvre pour les rendre effectives ne suivent que rarement les grands discours).
Ces luttes impliquent de prendre la société à bras le corps et à agir contre les violences au jour le jour, dans nos quartiers, dans nos entreprises, dans nos écoles, dans nos foyers.
La Fédération anarchiste s'attache à identifier, dénoncer et déconstruire tout rapport de domination sexiste et patriarcale et invite tous ceux et toutes celles qui aspirent à une société libre et égalitaire à venir s'organiser et lutter.
Rejoignez-nous à la manifestation contre les violences faites aux femmes, samedi 23 novembre 2013, 14h30 à Montparnasse (Place du 18 Juin 1940).
Le Chapeau produit au dessus de cet appel par le groupe Etoile Noire de la Fédération Anarchiste, laisse penser, en accentuant ce positionnement, qu'il s'exprime au nom de l'ensemble de l'organisation :
Manifestation contre les violences faites aux femmes
Fédération Anarchiste
Nous appelons à venir rejoindre la manifestation du 23 novembre contre la violence faites aux femmes parce que cette date est importante et a sa force symbolique, au même titre que le 8 mars. Nous pensons que ce terrain de lutte est à occuper et à ne pas laisser aux oubliettes, ainsi sommes-nous présent-e-s sur les luttes antisexistes durant toute l'année. Cependant, l'appel du Collectif National pour le Droits des femmes (CNDF) se positionne clairement en faveur de la loi contre le système prostitutionnel, dans une visée abolitionniste. Si nous sommes à terme pour la disparaition de toutes formes de dominations et d'exploitation, nous pensons que la première des solidarités face aux oppressions subies est de ne pas ajouter une double peine aux personnes concernées. Nous nous désolidarisons donc de l'appel abolitionniste du CNDF, car nous pensons que nous devons soutenir les luttes, définies par les exploité-e-s et opprimé-e-s, en leur donnant les moyens de se défendre et d'avoir des droits pour assurer une existence qui ne serait pas celle du stigmate et de la marginalisation, y compris dans les luttes.Nous invitons les personnes qui ne se reconnaissent pas dans la position du CNDF sur ce sujet mais qui souhaitent montrer leur soutien contre la violence envers les femmes de venir rejoindre notre cortège. solidarité des opprimé-e-s dans les luttes!
Groupe Etoile Noire de la Fédération Anarchiste.
C'est un ensemble chapeau et tract qui apparait en tout cas en communication publique :
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http://www.demosphere.eu/rv/29241.
http://paris-luttes.info/manifestation- ... -violencesEdit :
Au démarrage de la manif de Paris une banderole était tendue au dessus de la rue par une quinzaine de personnes, avec pour slogan : "un client pénalisé = une pute assasinée".
Il faut quand même le faire pour sortir une connerie pareille !
Mais le clou du triste spectacle c'est que la quinzaine de militants de la FA qui ont ensuite suivi la manif de loin sont venus se poster en soutien à cette initiative.
re-édit à 21h :
Dès le début du rassemblement, ils ont hurlé d'une même voix : « Clients pénalisés, putes assassinées !», avant de quitter la manifestation. Relégués en bout de cortège, plusieurs membres de la Fédération anarchiste sont venus les soutenir. « La pénalisation des clients va engendrer la précarisation des travailleurs du sexe », prédit l'un d'entre eux. Pour s'assurer que ce type de discours ne prennent pas le pas sur le leur, les féministes ont pris rendez-vous : mercredi, jour de l'examen de la loi par les députés, elles se réuniront devant l'Assemblée nationale.
http://www.elle.fr/Societe/News/Prostit ... on-2623880Source : vroum/Julien de la FA, qui doit en être très fier :
http://forum.anarchiste.free.fr/viewtop ... 20#p154995Question : que vont faire les camarades anarcha-féministes et féministes libertaires de plus en plus isolées au sein de cette organisation à la dérive ?
Voir ici :
viewtopic.php?f=75&t=4152&start=75#p116106