Menaces sur le Droit à l'Avortement à Orléans et dans le Loiret.Est-ce qu'Eric Doligé, Président du Conseil Général du Loiret avait prévu cette attaque rampante contre le droit à l'avortement en dénonçant la convention passée avec le Centre de Planification et d'Education Familiale de l'hôpital d'Orléans ?
Ou bien, très conscient de ce qu'il fait a-t-il délibérément entériné cette décision de ne plus subventionner cette structure hospitalière, fonctionnant au sein d'un établissement hospitalier public, pour réduire de façon intentionnelle le droit à l'accès à l'IVG des orléanaises, de l'Agglo et même du département du Loiret ?
Entérinant de fait une concurrence qui n'a pas lieu d'être entre le Planning Familial qui est une association et le CPEF structure publique. Toujours est-il que le démantèlement de ce centre de Planification à terme menace l'existence du Centre d'interruption de Grossesse du CHRO.
En effet, pour effectuer une IVG, un entretien avec une conseillère conjugale est obligatoire notamment pour les mineures.
Le CPEF et le Planning Familial répondent tous deux à ce critère, le premier étant au plus près de l'hôpital. Mais il n'est pas question de les opposer, bien au contraire !
Le fait que ces deux structures co-existent laissent le choix à toutes les femmes de passer soit par une association, soit par un service public.
Par ailleurs, le Président du Conseil Général du Loiret peut effectivement rétorquer que le Planning Familial a désormais la possibilité de prescrire le RU486, la pilule abortive.
Cependant, cette méthode ne peut être prescrite après 07 semaines de grossesse.
Il est à noter que les jeunes filles mineures sont de toute façon suivies en milieu hospitalier.
L'autre raison qu'il pourrait invoquer, c'est que le Planning Familial pourrait signer une convention avec le CHRO afin que ses conseillères conjugales puissent intervenir en milieu hospitalier.
Ce qui signifie concrètement que les postes de conseillère conjugale, d'assistante sociale, de sage-femme du CPEF vont disparaître et que le Planning Familial va voir sa possibilité de répondre aux rendez-vous amoindri.
Ce qui signifie par un autre aspect, une baisse de possibilité pour les femmes de consulter en temps et en heure, en grèvant également le délai de réponse du Planning Familial aux demandes de rendez-vous pré IVG.
Or, nous savons toutes aussi que le Planning Familial peut être en butte à des surveillances intempestives d'une certaine gente masculine qui surveille de près les faits et gestes des jeunes filles, femmes de leur famille ou bien celles des "amis".
A ce titre le milieu hospitalier peut pallier à un manque d'anonymat.
Elles peuvent prétexter des visites à une amie malade, et entrer par des chemins détournés jusqu'au CPEF.
Par ailleurs, lorsqu'une femme consulte au CPEF, tout est effectué sur place :
- Test de grossesse,
- datation de la grossesse,
- prélèvement sanguin,
- consultation anesthésie pour celles qui auront besoin d'une IVG chirurgicale ou bien qui l'aura choisie, car c'est aussi de choix dont on on parle.
Car le Planning Familial ne peut effectuer des IVG chirurgicales et on comprend pourquoi puisque cela doit être fait au sein d'une structure hospitalière.
Il y a quelques années, on laissait le choix aux femmes de faire une IVG par aspiration sous anesthésie générale ou locale.
La seconde étant moitié moins chère que la première.
Les femmes impécunieuses choisissaient la seconde et en revenaient meurtries tant physiquement que psychologiquement.
Aujourd'hui, on ne leur laisse donc pas le choix.
IVG médicamenteuse ou...IVG médicamenteuse.
Et restriction à la clé.
Pourtant ces deux structures cohabitaient correctement ensemble, travaillaient ensemble, se contactant très régulièrement pour obtenir des RDV en urgence.
Qu'en sera-t-il ensuite ?
En temps de crise, avec tous les problèmes sociaux et aussi le choix personnel des femmes, on sait que les conditions pour mener à bien une grossesse ne sont plus réunies, que le taux des naissances baisse au profit de celui des IVG .
Et la crise est là, bien là, durablement installée pour la population, les femmes qui se voient précariser à tous les échelons de la société, et même très bientôt en politique aussi. ( Réforme des collectivités territoriales )
Par ailleurs, le CPEF menait lui, à titre gratuit, en collaboration avec le Planning Familial des missions d'information et de prévention dans 7 collèges de l'Agglo et 4 lycées, faisant baisser de manière significative le taux d'IVG chez les jeunes filles, le ramenant de de 7 à 5%.
Ces missions ne seront plus assurées que par le Planning Familial qui fait payer ses interventions.
Ce qui semble normal puisque cette association doit rémunérer son personnel, celui du CPEF étant intégré au centre hospitalier.
Nous voici donc à un tournant de société, déjà bien mis à mal par les mariages gris de Besson, la politique sécuritaire basée sur l'immigration clandestine qui font des étrangers des boucs émissaires bien commodes en temps d'élection.
Les femmes font devoir porter en leurs flancs, qu'elles le veuillent ou non, les rejetons de notre France Française, à l'Identité Nationale redéfinie.
Travail, Famille, Patrie, à quand l'annulation de la loi de 1975 ?
A quand la pénalisation de l'avortement ?
Les femmes devront-elles retourner en cortège à l'étranger pour se faire avorter, avoir recours aux faiseuses d'ange qui ne manqueront pas de ressurgir ou bien d'avoir à utiliser les aiguilles à tricoter de nos grands-mères, ces petits conseils de travaux d'aiguilles que l'on se transmettait de femme en femme pour se libérer d'une grossesse non désirée ?
Le Collectif de Défense du Centre de Planification et d'Education Familiale qui vient de se créer va interpeller Eric Doligé à ce sujet ainsi que tous les intervenants qui ont entériné cette mesure désastreuse.
Car à terme, qui va encore payer cette ineptie ? Les Femmes.
Une autre violence qui leur est faite, à l'heure où la lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée grande cause nationale 2010.
En voilà une nouvelle créée de toute pièce par le Conseil Général du Loiret.
Pourra-t-on porter plainte contre lui ?
A voir !
J'en connais un qui va être heureux du côté de l'évêché d'Orléans.
Ce religieux intégriste qui se targue d'être un scientifique averti et qui n'en reste pas au devoir de réserve auquel l'oblige la loi de 1905.
Celui de la Laïcité .
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Pour le Maintien du Centre de Planification et d'Education Familiale (CPEF) du CHR d'Orléans
Signer la pétitionNotre Collectif de Défense du CPEF, composé d'élu(e)s, de syndicalistes, de militants d'associations, de militants politiques et de conseillers généraux s'est créé à la suite de la décision du Conseil Général du Loiret de ne pas renouveler la convention pour la planification et l'éducation familiale avec le CHR d'Orléans.
Nous demandons instamment que cette décision soit annulée.
En effet, la conséquence de cette décision est le risque de démantèlement de la prise en charge des IVG (interruption volontaire de grossesse) dans l'Orléanais. Ce sont les femmes et les jeunes filles qui vont faire les frais de cette néfaste décision. En se désengageant financièrement de l'aide apportée au CPEF, situé au sein du CHR d'Orléans, le Conseil Général poursuit l'oeuvre déjà bien engagée, avec la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoire) de Mme Bachelot, qui vise à détruire notre système de santé, en s'attaquant maintenant à l'accès à l'information, à la prévention, et aux soins spécifiques que sont ceux de la gynécologie obstétrique, dans le cadre du CPEF.
L'action du Centre de Planification et d'Education Familiale du CHR d'Orléans comprend :
– l'entretien personnalisé, en cas de violences, abus sexuel, difficulté familiale et conjugales,
– les tests de grossesse ( urinaire et sanguin ),
– la contraception (information, prévention, suivi ),
– la contraception d'urgence,
– la préventions des maladies sexuellement transmissibles,
– les entretiens pré et post IVG.
Déjà des inégalités existent entre les départements de la région centre, tous les conseils généraux ne financent pas au même niveau.
Sans cette convention, les établissements scolaires n'auront plus le choix de recourir aux actions des conseillères conjugales du CPEF, qui délivrent une information gratuite et professionnelle dans le respect des sensibilités de chacun, dans l'agglomération orléanaise, le CPEF in tervient dans 7 collèges et 4 lycées,en assurant des missions de service public.
Ces actions menées dans les établissements scolaires ont permis une réelle diminution du taux des IVG chez les mineures (8% en 2006 contre 5% en 2008). Sans cette convention, les femmes mineures et majeures en difficulté psychologiques et sociales n'auront plus la possibilité de recourir au CPEF qui assure leur prise en charge avec du personnel compétent et qualifié. Les femmes y bénéficient d'une prise en charge globale et de proximité. Le parcours de soins des femmes et des jeunes filles s'effectue dans un lieu unique avec une assurance de confidentialité, ce qui est très important dans une telle situation.
Ce lieu unique permet également, un recours immédiat aux différentes spécialités qu'offre un établissement hospitalier en cas de dépistage d'une anomalie annexe. Le CPEF est comme l'exige l'article R2212-7 du code de la santé publique, intégré dans une service de gynécologie obstétrique, ce qui permet un accès facile aux entretiens pré et post IVG, ce qui est obligatoire pour les mineures et systématiquement proposés aux majeures.
La délocalisation du CPEF va fragmenter et compliquer le parcours de soins qui deviendra un labyrinthe, source d'inefficacité et de danger pour les femmes. Déjà leurs démarches sont entravées par des contraintes sociales ou familiales, elles seront aggravées.
Il est possible de faire autrement, les besoins existent dans l'agglomération.
Il y a nécessité de maintenir un CPEF au nord d'Orléans géré par le CHRO avec un travail en complémentarité avec le Mouvement Pour le Planning Familial.
D'ailleurs nous proposons qu'un CPEF du CHRO soit créé dans le cadre de regroupement des cliniques à Saran, avec la création d'une maison de santé pluridisciplinaire.
Je signe la pétition pour le maintien du CPEF.
Je rejoins le Collectif de Défense.