Publi-sexisme

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Messagede Nico37 » 09 Aoû 2009, 20:41

Les Mousquetaires et Intermarché ou le Patriarcapitalisme en marche

Les Mousquetaires et Intermarché ou le Patriarcapitalisme en marche

jeudi 5 février 2004

En 1965, le groupe breton Leclerc connaît une scission (eh oui, eux aussi). Édouard Leclerc et Jean-Pierre Le Roch « rompent » et continuent leur aventure chacun de leur côté. 75 distributeurs et distributrices indépendant.e.s se regroupent derrière J.-P. Le Roch sous l’enseigne « Ex » rebaptisée « Intermarché, les mousquetaires de la distribution ». J.-P. Le Roch est connu en Bretagne par les militant.e.s antifascistes pour avoir été le président de l’Institut de Locarn, siège d’un puissant lobby patronal inspiré par les vues de l’Opus Dei, l’ultralibéralisme teinté d’ethnocentrisme breton bien à droite. Intermarché fait partie du cartel des cinq entreprises qui détiennent 93 % de la grande distribution en France. Dans la propagande Intermarché, « c’est avant tout des hommes » (exit les femmes aux emplois de caissières !). En 2002, on comptait 38,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 112 000 collaborateurs et collaboratrice.s (nous, nous disons des salarié.e.s exploité.e.s), 2 800 chefs d’entreprise indépendant.e.s, 7 680 points de vente dans le monde (en Belgique, Allemagne, Portugal, Roumanie, Pologne, etc.). Le groupe se soucie de ses salarié.e.s : Intermarché, en 2001, crée un mode de bonne conduite inspiré de la convention de l’Organisation internationale du travail. Il prend en compte aussi l’environnement (on recycle les piles, les cartons, on crée un nouveau sac plastique moins polluant), de la désertification en installant des alimentations « Relais Mousquetaires » (après avoir largement contribué à la mort du petit commerce).

À Lannion, Intermarché est un monopole à toutes les sauces : garages, restaurants, vêtements, etc. En 2001, l’actuel président du groupe Pierre Gourgeron signait avec Jack Lang et Mellanchon un accord cadre pour recycler les aides-éducateur et éducatrice.s « visant à favoriser le passage de l’emploi de ces métiers du ministère de l’Éducation nationale vers les différents métiers proposés par le groupement des Mousquetaires ». Bref, rien que du bonheur sur terre ! C’est le capitalisme florissant, omniprésent, quasi totalitaire. Ce cartel est aussi une force de frappe publicitaire considérable (un des principaux annonceur de la presse régionale) qui remplit des pages entières de journaux, qui gave les boîtes à lettres, qui occupe régulièrement l’antenne des radios commerciales locales et nationales, qui couvre les abris bus, les pignons des maisons, etc.

Intermarché et ses mousquetaires citoyens ne veulent que du bien à ses employé.e.s, à ses fournisseurs et à ses client.e.s.

Pourtant, à l’aide de ses centaines de millions d’euros, le groupe est responsable de campagnes publicitaires particulièrement sexistes et rétrogrades, plus insidieuses que les affiches de string entre une paire de fesses ou d’une femme nue vendant des yaourts. Depuis longtemps, Intermarché diffuse des slogans aux relents passéistes, confirme des stéréotypes biens ancrés

Dans les valeurs patriarcales d’hier et d’aujourd’hui, rappelons que c’est cette boîte qui a osé créé Super maman, la superménagère encapée. En 1979, en lançant Bricomarché, les Mousquetaires inaugurent leur credo : « Un homme, un métier » et soulignent par la même (en se trompant lamentablement comme le confirme la tendance actuelle) que seuls les hommes bricolent. En 1986, Vétimarché renforce la catégorisation de la population ; le magasin est conçu « dans un esprit de clarté et se décline par univers pour permettre aux clients de repérer facilement les produits correspondant à leur mode de vie : lolita ou sportwear pour les juniors, city ou classique pour la femme, ville ou détente pour l’homme ».

Par la suite, le groupe a enfoncé le clou, ses slogans et ses images réactionnaires, en mettant généralement une femme blanche BCBG, plutôt blonde, d’environ 40 ans, heureuse, épanouie, seule à faire ses courses. C’est la constante très traditionnelle de la femme au foyer, mère de famille, qui assure seule les charges des tâches ménagères pendant que papa travaille.

On culpabilise les célibataires, qui pensent trop à elles... Nous avons eu le droit à : « Maman revient de la chasse », la femme portant deux sacs Intermarché que flairait un chien (pas de famille sans chien, on ne nous épargne aucun cliché). « Maman connaît les bons coins de pêche ». Jamais les affiches, les slogans ne mentionnent l’homme, le père de famille et la tendance se confirmait en décembre 2002 : « Les repas de Noël ne descendent pas du ciel ». L’affiche représentait toujours une femme mais derrière un chariot quasiment traîné par deux chiens symbolisant une sorte de traîneau de Noël.

Mais il y a eu bien pire avec « la fidélité rapporte aux mamans et rassure les papas », sous-entendu la fidélité paye. Pendant que la femme dépense l’argent gagné par le mari, à Intermarché bien sûr, elle ne pense pas à l’adultère. Le conjoint est rassuré, Intermarché lutte pour le maintien des couples, de la famille, contre l’infidélité (féminine uniquement !). à la rigueur, sa femme peut le trahir avec Intermarché. « Avant les mamans n’étaient payées qu’en bisous », ici, on nie encore plus le travail salarié des femmes. « Donnons plus à celles qui donnent tant » : là, ce qui caractérise les femmes, c’est le don de soi. Elles donnent, et Intermarché leur rend au centuple comme Dieu récompense l’altruisme de ses enfants.

En fait, sous couvert de modernité, d’humour de « respect » pour ses clientes, Intermarché nous délivre volontairement un message chrétien traditionnel : les femmes sont hétérosexuelles, mariées, fidèles et se sacrifient pour la famille. Pour vendre ici, on ne joue pas avec les pulsions hétérosexuelles d’une grande partie de la population en présentant une femme sexy ou des parties de son corps, on ne montre pas non plus la super nana cadre dynamique mais « une super bobonne reproductrice monogame ».

On exalte la maternité, on insiste sur le rôle capital de la fidélité et des soins maternelles. Comme l’a écrit Juliet Mitchell dans l’âge de femme : « Le rôle des femmes dans la reproduction est devenu dans l’idéologie de la société capitaliste, le complément du rôle des hommes dans la production, ce qui est le plus important. Mettre au monde des enfants, les élever et tenir la maison est devenu la vocation “naturelle” des femmes, et cette idéologie est très ancrée, du fait de l’apparente universalité de la famille comme institution humaine. »

Avec Intermarché et sa propagande, c’est l’alliance du capitalisme et du patriarcat en marche. Le capitalisme s’appuie sur les valeurs traditionnelles des institutions patriarcales. Les tâches ménagères gratuites que réalisent les femmes mariées ciblées par les Mousquetaires permettent aux hommes salariés d’être en état d’effectuer leurs tâches dans l’entreprise. Le modèle hétérosexuel monogame, mis en exergue par le groupe, imposé par la famille permet la reproduction et l’intégration des inégalités des dominations générées par les systèmes capitaliste et patriarcal.
Alors que faire ?

Envoyer un courrier carabiné à : intermarche@mousquetaires.com, couvrir les publicités sexistes avec des autocollants, affiches explicites (attention, actuellement c’est très risqué), boycotter Intermarché et l’expliquer à son entourage, soutenir les féministes, les militant.e.s révolutionnaires dans la lutte antipatriarcale, se plaindre à la mairie de la pollution urbaine publicitaire sexiste...

Sacha Alexander de Lannion, groupe Jes Futuro
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Re: Les Mousquetaires et Intermarché ou le Patriarcapitalisme en

Messagede libidum_extasy » 13 Aoû 2009, 03:12

Eh bien, avec le peu de culture que j'ai, je pense que les publicitaires qui bossent pour les grandes surfaces en général, essayent de toucher le "franchouillard moyen", donc évidemment, le mec qui va envoyer sa femme lui acheter son Pastis. :mrgreen:

Personnellement, pour en revenir a Intermarché, j'en ai rarement vu un qui ne soit pas à côté de ses frères et sœurs, Brico et Vêtimarché.

Petit H.S mais pas trop:

Je me souviens, qand j'étais un peu plus jeune, ça m'avais fait rire de voir une pub pour leclerc avec cette image célébre de mai 68, ou on voit un CRS en noir et blanc, avec une accroche, genre "c'est la lutte des prix" ou un truc dans l'genre... quelque peu paradoxal? Noooooooon!!! :siffle:
libidum_extasy
 

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Messagede Vilaine bureaucrate » 11 Sep 2009, 05:30

1) A propos de la marque


Krys est un opticien qui existe depuis près de 40 ans. Leur philosophie: "la beauté et le bien-être visuel doivent être accessibles à tous".
Ils ont lancé depuis le mois d'octobre, une nouvelle campagne de pub, qui d'après eux, est une promesse qu'ils font à leur clients pour être fidèle à leur philosophie.




2) A propos de la campagne de pub


Cette campagne de pub intitulée "Krys, vous allez vous aimer", est composée d'un spot TV et de 7 visuels qui ont été largement diffusés sur les arrêts de bus et dans le métro notamment. Elle a été créée par l'agence H.


Elle représente 7 personnes qui portent des lunettes de la gamme [K], qui avouent toutes avoir changé depuis qu'elles portent ces lunettes.



3) Analyse graphique et sémantique


Au niveau de la composition, elles sont très simples, pour le cadrage des photos, ce sont les bustes des personnes qui posent. Ces personnes sont toujours décalées sur la droite de l'affiche.
Dans l'espace restant à gauche, il y a l'accroche "Avant j'étais..." avec l'attribut physique ou comportemental mis en valeur par un texte en gras, le tout en capitales.
Tout en haut a gauche il y a le descriptif du produit, et en bas à droite, le logo de Krys avec le slogan "Vous allez vous aimer".


On comprends rapidemment que depuis que ces personnes portent leur lunettes [K], elles se sentent mieux dans leur peau. On pourrait même croire que lorsque cela concerne des attributs physiques, les lunettes sont tellement exceptionnelles qu'elles permettent de dévier le regard des autres du défaut de la personne qui les portent.


Les affiches représentent des personnes différentes: on retrouve aussi bien des enfants, que de jeunes adultes et adultes.
Il semblerait que malgré la présence d'enfants dans cette campagne, la cible vise les 30-35 ans.


En plus de corriger votre vue, les lunettes [K] semblent renforcer votre confiance en vous mais aussi vous rendre une certaine classe (qui selon le spot TV vous permet même de vous rendre à une soirée importante dans le plus simple appareil, mais avec vos lunettes).
Ainsi, en utilisant l'image des deux enfants, Krys implique leurs parents. Qui n'a jamais souffert d'une différence physique (ici, les tâches de rousseur ou les oreilles décollées) ou d'un comportement social difficile (ici, la timidité) ?
Krys promet donc aux parents d'aider leurs enfants à assumer leurs différences grâce aux lunettes pour Juniors.


Pour que la campagne soit d'autant plus attractive, on remarque que Krys tombe dans le cliché: le chauve, la blonde, la brune façon femme fatale, la brune nue (double utilisation dans le spot et dans l'affiche), la petite rousse, et le gamin timide.
La société est sexiste, sa publicité aussi.


Kris mets en parallèle ce qui est considéré comme des défauts physiques (génétiques) à des défauts qui seraient pour la blonde, d'etre blonde donc par essence stupide (ce qui est machiste et une attaque contre toutes les femmes).
http://img155.imageshack.us/img155/8581/81182256vo5.jpg



Ensuite la femme dans son rôle social d'objet:
http://img159.imageshack.us/img159/1867/81609208qj2.jpg




Enfin la femme "ayant une grande bouche" (que faut il comprendre? Elle parle trop? Avant de porter ces lunnettes on ne voyait et se préoccupait que de sa bouche? On retrouve encore une fois le rôle social d'objet).
http://img155.imageshack.us/img155/48/56742182rg4.jpg



4) Compréhension


Mais pourquoi Krys a choisi de faire sa campagne de pub autour de la confiance des gens ?


Krys a choisit de concerner les gens en jouant sur leur confiance, leur moral, leur image. A l'heure actuelle, au regard de la place que prennent l'image et le physique dans notre société, la marge d'echec dans cette campagne de publicité était donc minime.



5) Pour aller plus loin


Avec la crise, le problème du pouvoir d'achat, et le moral des français au plus bas, on a pu remarquer que les publicités avaient bien changées. On trouve de plus en plus de publicités sur le pouvoir d'achat ou les offres promotionelles sont plus que jamais mises en valeur.

Comme exemple, si autrefois, une pub pour une voiture se contentait de présenter le produit et de vanter les mérites de la marque, aujourd'hui elle va s'attarder sur le bonus écologique pour clamer un prix rabaissé. Cela on peut le voir dans tous les domaines.

En écho à la pub de Krys, il y a notamment cette dernière campagne de pub pour Mc Donald's qui présentait plusieurs personnes avec des looks différents, et le slogan était "Venez comme vous êtes".



Sexistes on vous rendra les coups!
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Re: Publi-sexisme:

Messagede conan » 11 Sep 2009, 20:22

Un sujet sur le publi-sexisme ! Ca tombe bien, je viens de trouver cette chose :

Richard Gere, en safari dans sa lancia, croise des zèbres... puis une africaine qu'il regarde intensément... elle porte une vasque sur la tête (vive le cliché, et puis, au loin, une girafe) ; une voix commente, grave :
"La différence (de quoi ? de peau ? de sexe ? de civilisation ? de race ? d'espèce animale ? ou quelle autre différenciation nauséabonde ? On n'ose imaginer ce que recouvre ce mot vu le contxte...) attire les regards (quel genre de regards ? dans quel but ?)...

Une gou-goutte tombe de la vasque, ce qui fait s'enfuir les zèbres et s'envoler les oiseaux... (quelle métaphore délicate !...)

Richard Gere arrive près d'un lion qu'il regarde en souriant, du sourire du dominant ; il s'insère dans une place réservée, juste devant le lion ; sa deuxième "rencontre" est donc un animal, heureusement que la première était humaine... le lion se couche, soumis... satisfaction de Richard Gere...
Et là, la mâle voix reprend : "Le tempérament inspire le respect"... (!!)

"Lancia delta, 19990 euros, avec magic parking inclus..." (?) :gratte:
conan
 

Contre les publicités sexistes

Messagede MélusineCiredutemps » 08 Fév 2012, 12:18

La publicité exploite le corps des femmes pour susciter du désir, générer de l'envie, exacerber les frustrations et rendre le produit à vendre attirant. Soumise aux normes aliénantes d'une beauté stéréotypée, symbole du plaisir sexuel, ou encensant la ménagère passive cantonnée dans sa cuisine, l'image des femmes n'a jamais été autant instrumentalisée. Omniprésentes et conçues pour marquer les esprits, ces représentations modèlent notre imaginaire et participent à la construction des normes de genre : d'un côté, la féminité associée à la jeunesse, à la beauté et à la maternité et, de l'autre, la virilité à la force, à la puissance et à l'action. Loin d'être un art, tout sauf inoffensive (c'est-à-dire perçue au second degré par des consommateurs responsables), la publicité véhicule les pires clichés sexistes et renforce la domination patriarcale.
Ce livre montre comment la publicité véhicule les pires clichés sexistes et renforce la domination patriarcale.

"Contre les publicités sexistes", Sophie Pietrucci, Chris Vientiane et Aude Vincent, éditions l'Echappée
EN LIBRAIRIE le 24 février
240 pages | 12 x 18,5 cm | 2012
13 euros | isbn 978-29158303-5-4


Débats autour du livre "Contre les publicités sexistes"
en février et mars à Paris, Auch et Toulouse.

Mercredi 29 février à Paris
Débat à la librairie Quilombo
avec Sophie Pietrucci et Chris Vientiane
à 19 h 45
au CICP, 21ter, rue Voltaire 75011 Paris, Métro : Rue des boulets

Vendredi 9 mars 2012 à Auch (Gers)
Débat à la librairie Les Petits Papiers
avec Chris Vientiane
à 19 h
22, rue Dessoles, 32 000 Auch
Tél. : 05 62 59 38 10.

Samedi 10 mars 2012 à Toulouse
Débat à la librairie Terra Nova
avec Chris Vientiane
à 11 h
18, rue Gambetta, 31000 Toulouse, Métro : Capitole
Tél. : 05 61 21 17 47.
MélusineCiredutemps
 

Re: Publi-sexisme:

Messagede bipbip » 23 Mai 2013, 16:08

Mobilisation aux Galeries Lafayette ce 23 mai

Les Galeries Lafayettes inaugurent le 21 mai un nouveau concept « Glam et sexy » : le lancement de leur nouveau rayon lingerie.

Celui ci s'accompagne d'animatrices mettant en scène des mannequins dénudés portant la signalétique du magasin tatoué sur leur corps, postées aux portes d'entrée et aux abords des escalators ; d'autres mannequins jouent les fausses clientes et tombent leur manteau pour continuer leurs achats en string et soutien gorge. L'après midi sera ponctué par des strip-tease.

Surfant sur la vague du porno chic, ces animations nous rappellent les défilés de mode mettant en scène des mannequins en situation de prostitution.

Ces femmes sont des salariées contraintes de s'exposer dans le cadre de leur travail. C'est une atteinte à leur dignité et une mise en danger.

La direction des Galeries Lafayettes exploite le corps des femmes pour mener une opération de communication afin d'augmenter ses ventes. Le corps des femmes n'est pas une marchandise !

80 % des salariéEs des Galeries Lafayette sont des femmes. Le secteur du commerce est particulièrement touché par les bas salaires, les horaires atypiques et la précarité.

Alertées par les syndicats CGT, CFDT et FO, nous appelons à se rassembler le 23 mai de 16h30 à 19h devant les Galeries Lafayette pour exiger l'arrêt immédiat de ces animations


Collectif national pour les Droits des Femmes, Attac, CADAC,les Chiennes de Garde, la CLEF,Collectif féministe contre le viol, Collectif Val de Marne Contre les Violences Faites aux Femmes, les efFRONTé-e-s, L’égalité, c’est pas sorcier, Elu/es contre les Violences Faites aux Femmes, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Féminisme Enjeux, Femmes égalité, Femmes pour le dire, femmes pour agir, Femmes solidaires, FIT, une femme, un toit, Fondation Copernic, Groupe pour la Reconnaissance en Droit des Féminicides, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Ligue du droit international des femmes,Marche mondiale des femmes, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme, Planning familial de Paris, Planning familial 93, ECVF....
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Re: Publi-sexisme:

Messagede Pïérô » 28 Jan 2014, 13:52

Article dans le dernier N° d'Infos et Analyses Libertaires de la Coordination des Groupes Anarchistes

Le publisexisme, vecteur de toutes les oppressions

La publicité est le vecteur de l'idéologie du système capitaliste, elle porte en elle l'apologie de la société de consommation et de la culture de masse. Son but est de vendre et rien d'autre1.

Omniprésente, elle est tentaculaire, aucun lieu ne lui échappe, aucun regard ne peut l'éviter. Qu'on le veuille ou non, la publicité a un impact énorme sur les consciences : intégration consciente ou non d'images et/ou de slogans2.

Pour être efficace, la publicité s'appuie sur les codes sociaux normatifs existants. Elle se sert du domaine de l'émotionnel, dans lequel nous sommes tou·te·s vulnérables, afin de nous influencer et nous conditionner pour consommer. La principale technique publicitaire consiste à susciter un désir qui sonne comme une promesse d'accéder au bonheur s'il est assouvi. Ce désir deviendra une frustration volontairement créée et entretenue par la publicité. La publicité étant un leurre, elle ne peut combler aucun désir. Cette frustration pourra ainsi se reporter sur le produit vanté : achat de compensation3.

La publicité utilise les clichés de la féminité comme matière première, la représentation du corps féminin permet de jouer sur différents ressorts indispensables : la séduction , l'esthétique et le désir sexuel pour susciter de la frustration, créant ainsi une corrélation entre désir sexuel et pulsion d'achat.

Le publisexisme4 se définit par l'ensemble des images commerciales qui exploitent les stéréotypes sexistes (féminité et virilité) et qui présente l'hétérosexualité comme seule norme existante.

Il appuie un discours essentialiste qui désigne les femmes et les hommes comme étant inégaux et inégales par nature, et l'hétérosexualité comme seul horizon sentimental et sexuel. Il participe à la construction binaire des genres, à la domination masculine et hétérosexuelle et renforce les discriminations envers les trans, pédés, gouines et intersexes (TPGI). Pour vendre, la publicité insiste sur l'appartenance des produits à l'univers féminin ou masculin comme deux mondes cloisonnés et étanches. Toutes les normes sexistes et sexuées sont martelées chaque jour dans les esprits.

Dictature de l'apparence et de la séduction

La femme-publicité5 veut donner l'exemple de la femme féminine qu'il faut désirer être et qu'il faut désirer posséder. Elle est présentée comme le modèle unique et obligatoire de la « beauté » qui se répète à l'infini. Toutes les femmes-publicité (sauf exceptions) sont fabriquées sur les mêmes critères d'apparence : elles sont belles, minces, jeunes et glabres. Cette norme de la « beauté », entièrement créée par les publicitaires à grands coups de techniques spécifiques de prise de vue photographique et de constructions et retouches numériques, est présentée comme accessible à toutes les femmes, par l'acquisition de techniques et de produits cosmétiques. Le corps est présenté comme une matière malléable dont chaque zone doit être travaillée pour atteindre la forme idéale et qui peut devenir ce que la femme voudra en fonction de la douleur qu'elle s'infligera et du prix qu'elle y mettra. La publicité fabrique la beauté pour la vendre et engendre une véritable dictature de l'apparence dans la société.

La femme-publicité doit également être sensuelle et désirable sexuellement. Dans les images publicitaires apparaît tout un panel de postures artificielles qui traduisent une disponibilité sexuelle (nudité intégrale ou partielle, corps alanguis voire désarticulés et jambes exagérément écartées en signe d'attente, …) accompagné de tout l'attirail lié à la séduction féminine (lingerie, talons aiguilles, maquillage, …). L'image de la séductrice utilisée est la femme-publicité sexy, langoureuse et passive qui valorise le rôle actif de l'homme tout en lui faisant comprendre qu'elle l'attend. La femme-publicité est mise en scène pour exciter et faire fantasmer les spectateur·rice·s.

Dans les sociétés « occidentales », l'image de femmes-publicités non-blanches est utilisée comme référence à un « exotisme sexuel », préjugé raciste directement issu de l'imaginaire colonial toujours vivace aujourd'hui6.

Pour transformer la femme-publicité en « objet sexuel », la publicité a recours à l'image morcelée (gros plan sur les fesses, l'entre-jambe, les seins, la bouche, …), calquée sur les codes et l'esthétique pornographiques. L'effet produit par cette représentation de femmes-publicité sans visage est une forme de déshumanisation qui les compare à des choses interchangeables. Les parties du corps ainsi isolées deviennent à la fois des produits à transformer et à désirer.

Une des caractéristiques du publisexisme est d'offrir aux yeux de tou·te·s des femmes-publicité exhibées comme des marchandises à consommer et à posséder. Loin d'être émancipateur pour les femmes qui sont considérées comme désirables en tant qu'objets, l'érotisme publicitaire est bel et bien un érotisme patriarcal.

L'homme-publicité, lui, représente l'homme viril qu'il faut désirer être pour pouvoir posséder la femme-publicité. Il est d'abord un homme puissant, solide et dominateur, souverain et maître de lui-même. Les hommes-publicité incarnent avant tout la « réussite sociale » par excellence et à qui il faut s'identifier.

Séducteurs, c'est à eux que s'offrent les femmes-publicité. Réduits à leurs désirs sexuels supposés, ils peuvent les consommer comme bon leur semblent.

On peut trouver, à la marge, l'homme-publicité utilisé comme objet de désir, mais il reste rare que le corps masculin soit transformé en chose ou morcelé comme l'est celui des femmes. En tant qu'homme-objet, il garde toutes ses caractéristiques viriles.

La publicité participe à enfermer aussi les hommes dans un schéma restrictif. Elle montre que les modèles de virilité existent bien et qu'ils passent par la capacité à conquérir et à posséder les femmes, et par l'affirmation d'une sexualité pulsionnelle dont les hommes-publicité ne seraient pas responsables puisque ce sont les femmes-publicité qui déclenchent leur désir masculin.

Face à la quantité de plus en plus incroyable de messages publicitaires, la publicité a recours à des arguments de plus en plus dérangeants pour interpeller et happer les regards, allant même jusqu'à faire allusion à des rapports sexuels forcés. Dans ces images publicitaires, le consentement ou non consentement des femmes n'est à aucun moment pris en considération. En présentant des femmes dominées sexy et des hommes dominants séduisants, elles diffusent le préjugé que la relation érotique entre un homme et une femme serait « naturellement » fondée sur la domination.

Rôles et comportements sociaux renforcés

Les images publicitaires ne sont pas neutres et anodines, elles tiennent un discours erroné sur ce que voudrait dire être un homme et une femme, qui consisterait à jouer deux rôles distincts et hiérarchisés.

La publicité, comme la plupart des productions de la culture de masse, décrit en majorité des désirs et des sentiments hétérosexuels. Lorsqu'elle met en scène des personnages d'orientations sexuelles différentes, c'est souvent pour figurer une perturbation des repères. Elle répète sans cesse qu'un homme doit être viril et désirer les femmes et que les femmes sont « faites pour » être désirées par eux. L'hétérosexualité est présentée comme la seule sexualité légitime, et justifie par avance, idéologiquement, les discriminations envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis et/ou trans).

Le couple-publicité représente l'aboutissement de la séduction, le symbole de l'amour et la promesse d'une famille. Il est présenté comme une union fragile dont la durée de vie dépendrait de la consommation : entretien du désir à grand renfort de produits en tout genre.

La famille-publicité contribue à survaloriser un modèle unique de vie privée : le couple hétérosexuel avec enfants dans une « jolie » maison. Elle est montrée comme un groupe dans lequel chacun·e joue un rôle défini par des stéréotypes : la femme-publicité y est forcément mère et ménagère, elle est la gérante de la vie domestique et de la famille (le ménage, la confection des repas, le soin aux enfants, toutes les tâches d'entretien de la maison et de la famille sont l'apanage des femmes). L'homme-publicité, souvent absent, est le garant de l'aspect financier.

Historiquement les publicités pour appareils électroménagers sont pratiquement toujours fondées sur des arguments sexistes. La technologie et le progrès technique se présentent comme l'instrument de libération des femmes et de véritables alliés pour « alléger » le travail dévolu aux femmes sans pour autant remettre en cause la répartition traditionnelle des rôles dans le travail domestique.

La publicité a intégré le travail salarié des femmes et les représente régulièrement en train de cumuler leurs charges domestiques, professionnelles et éducatives. La double journée effectuée par les mères qui travaillent à l'extérieur et au foyer est présentée, dans les spots publicitaires, comme normale et souhaitable : cela équivaut à « vivre pleinement leur vie de mamans ».

Discriminations économiques, racistes, homophobes, lesbophobes et transphobes

Toute personne qui s'éloigne de cette norme sociale n'est nullement prise en considération, elles est d'emblée exclue des systèmes de représentation et rendue totalement invisible sauf dans des situations bien précises : soit pour appuyer un discours ou un message soit comme cible commerciale particulière. Ainsi, si l'image de personnes en grande précarité, non-blanches ou non-hétérosexuelles est utilisée, c'est uniquement pour marquer une non-conformité au modèle imposé.

Depuis l'application de la loi « Pleven » de 1972, les clichés racistes colonialistes du type « Y a bon banania » ont disparu des espaces publicitaires des médias de masse, les représentations racistes utilisées aujourd'hui sont quelque peu plus « subtiles ».

De même, dans la publicité contemporaine occidentale, les clichés homophobes de la « pédale », lesbophobes de la « lesbienne masculine qui hait les hommes » et transphobes de la « figure du monstre », utilisés jusque dans les années 90 ont tendance à disparaître. Les personnes LGBT, et particulièrement les gays, deviennent une cible commerciale. Le lesbianisme est transformé en spectacle érotique, conformément au fantasme masculin voyeuriste consistant à regarder deux femmes faire l'amour. Autre cliché, l'image de l'androgyne est régulièrement utilisée pour introduire le trouble de la séduction et supposer la bisexualité.

Conséquences du publisexisme dans la société

« La publicité vend bien plus qu'uniquement des produits. Elle vend des valeurs, des images, des concepts d'amour, de sexualité, de romantisme, de réussite et surtout de normalité. La publicité nous dit ce que nous sommes et ce que nous devrions être. » Jean Kilbourne

En plus de pousser au consumérisme, la publicité impose des modèles normatifs qui influent sur la définition des identités, le rapport à son corps et aux corps des autres, les liens affectifs et sexuels.

Se conformer aux normes d'une beauté stéréotypée et inaccessible devient pour une grande partie de la population une condition sine qua non d'une existence « normale » entraînant diverses automutilations aliénantes et pourtant admises et encouragées pour répondre aux complexes physiques générés : régimes alimentaires à répétition, ingestion de pilules et produits amaigrissants, injections d'acide hyaluronique, expositions prolongées à des rayonnements lasers et UV, interventions chirurgicales esthétiques, … dont la majorité de ces pratiques peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la santé.

Le culte de la beauté a pour autre effet d'inciter au rejet des personnes qui ne sont pas conformes aux canons esthétiques en vigueur et tout particulièrement les personnes corpulentes (grossophobie).

L'accumulation de représentations de femmes-publicité en objets sexuels ou violentées renforcent l'idée que le corps féminin est disponible et peut être approprié par tous ceux qui le désirent. Le publisexisme légitime les violences et viols perpétrés sur les femmes.

En se présentant comme une école du mépris des autres, en reprenant toute l'idéologie essentialiste des supposées inégalités naturelles hommes/femmes, en imposant un modèle amoureux, sexuel et familial unique basé sur la domination masculine, en portant la maternité comme aboutissement suprême de la féminité, en reléguant les femmes à un travail domestique gratuit et à l'éducation des enfants, le publisexisme est un des vecteurs les plus directs et les plus violents du patriarcat et de l'antiféminisme7 et entraîne l’oppression des personnes refusant cette norme ou n’y correspondant pas.

Actions/résistances et luttes

Depuis les années 60, nombre d'intellectuels et de groupes militants écologistes, féministes, antiracistes et anticapitalistes ont réagi face aux agressions publicitaires. Sur la question du publisexisme, on peut retrouver aujourd'hui notamment plusieurs collectifs féministes comme, par exemple, La Meute, Mix-Cité ou le Collectif contre le publisexisme.

Qu'elles soient légalistes ou radicales, de multiples formes d'actions antipublicitaires et antipublisexistes existent : dénonciation, critique, proposition de vote d'une loi antisexiste8, dépôts de plainte massifs au JDP (Jury de déontologie publicitaire) pour le retrait de campagnes publicitaires, appels à boycott de produits ou de marques, interpellations des publicitaires et annonceurs, occupations de sièges d'agences publicitaires, mobilisations contre des événements commerciaux, détournement et/ou destruction de publicités ou supports publicitaires, …

Au delà du système publicitaire, il est nécessaire de porter un discours global contre toutes les formes de domination et s'inscrire dans les luttes contre toutes les oppressions pour espérer pouvoir abolir l'ensemble des inégalités sociales9.


Céline, groupe Un Autre Futur, Montpellier



1. TF1 vend du « temps de cerveau humain disponible » : http://www.acrimed.org/article1690.html

2. Rôle des sciences humaines dans le développement du système publicitaire : http://offensive.samizdat.net/spip.php?article124

3. Dossier du Monde Diplomatique « La pieuvre publicitaire » : http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... itaire.pdf

4. « Contre les publicités sexistes » de Sophie Pietrucci, Chris Vientiane et Aude Vincent aux Éditions l'Echappée

5. Terme utilisé pour signifier que l'on se trouve bien face à une représentation et en aucun cas une quelconque réalité ou présentation de la réalité.

6. Intervention de Yann Le Bihan, auteur de « Femmes noires en images. Racisme et sexisme dans la presse française actuelle » : http://www.dailymotion.com/video/xhwy1u ... bihan_news

7. Les revendications féministes de libre disposition de leur corps par les femmes et de libération sexuelle sont transformées et ridiculisées par la culture de masse, par exemple : « Boléro soutient les femmes dans leur lutte... contre les courants d'air ».

8. Début des années 80, proposition d'adoption d'une loi antisexiste par des collectifs féministes (notamment Choisir et la Ligue du Droit des Femmes), présentation du projet de loi antisexiste en 1983 par Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme.

9. http://www.c-g-a.org/content/la-lutte-antipatriarcale

http://www.c-g-a.org/motion/le-publisex ... pressionsp
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Re: Publi-sexisme:

Messagede Lila » 27 Avr 2014, 16:49

Dans Alternative Libertaire d'avril
Capitalo-patriarcat : Pubs sexistes : un pléonasme

Si les publicitaires font souvent preuve d’un sexisme décomplexé d’autant plus choquant qu’il s’étale sur la place publique ou les téléviseurs à des millions d’exemplaires, ces représentations des femmes sont d’abord le reflet de tendances ancrées transformées en argument de vente.

De temps en temps, l’Internet féministe s’enflamme à propos de publicités sexistes. Ou plutôt de pubs encore plus sexistes que les autres : des femmes comparées à des hyènes ricanant sur un canapé, le cliché de Numericable sur la versatilité des femmes, des Stabilo roses...

Quasiment toutes les pubs sont sexistes, quel que soit le produit vanté : femmes confinées aux rôles de ménagères et hommes comiquement et génétiquement incompétents (étiquette de lavage de tee-shirts conseillant de les donner à sa mère qui saura quoi faire) ; objets transformés en femmes (le buste sac poubelle « régime minceur » du conseil général de la Moselle) ; femmes assimilées à des objets (la femme à quatre seins pour une console deux faces tactiles) ; sexualisation de tout et n’importe quoi (bouche ouverte et pulpeuse, avec doigts posés au bord, sur une pub de radio ; le point G dans la penderie des 3 Suisses) ; utilisation des clichés sexistes (le loueur de voiture Sixt qui utilise la réputation de mauvaises conductrices des femmes), marketing genré (des objets roses avec des courbes, stylos, souris d’ordinateur, clé USB, voitures même, destinés aux femmes), violence esthétisée (parfum Lolita Lempecke, Dolce et Gabbana) ; la liste est infinie de l’utilisation sexiste des femmes.

Il est bien normal que les pubs soient sexistes. Elles sont la communication du capitalisme commercial, elles parlent des produits et des marques pour nous convaincre d’acheter, elles ne prétendent pas changer le monde ou véhiculer des valeurs progressistes, elles utilisent l’état de la société, les poncifs et les blagues qui y ont cours, les codes de séduction habituels.

La société est sexiste, la pub l’est donc

Les pubs pour les produits de la mode, les cosmétiques, les produits dits de beauté sont forcément sexistes puisque les objets promus le sont. L’ensemble de ce secteur est basé sur l’idée que les femmes ne sont pas assez jolies, minces, bronzées, jeunes, élégantes... et qu’elles doivent dépenser leur argent, leur temps et leur énergie à tenter d’améliorer les choses. Ces pubs sont faites pour générer de la frustration et une mauvaise image de soi, qu’on ne peut vaincre qu’en achetant.

La société est sexiste, la pub l’est donc. Mais elle n’est pas seulement l’image de la société. Si subir régulièrement la publicité d’un produit ou d’une marque peut inciter à acheter, le matraquage sexiste qui accompagne la promotion des produits a forcément une action de renforcement des stéréotypes martelés.

Se battre contre les publicités les pires en matière d’image des femmes est parfois efficace, une pub est retirée et il arrive même que les marques fassent des excuses. Jusqu’à la prochaine publicité.

C’est le patriarcat et le capitalisme qu’il faut combattre, deux systèmes qui se complètent pour détériorer et exploiter l’image des femmes.

Christine (AL Orne)


http://alternativelibertaire.org/?Capit ... s-sexistes
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Re: Publi-sexisme:

Messagede Béatrice » 24 Juin 2014, 20:12

Communiqué de presse de Femmes solidaires de Miramas :


Le corps des femmes n’est pas une marchandise!
Luttons contre l’objétisation sexuelle de l’image des femmes
et leur hypersexualisation, dans l’espace public

http://femmes-solidaires.org/IMG/pdf/CP ... andise.pdf
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Publi-sexisme:

Messagede Lila » 18 Oct 2014, 18:07

Le poncif sexiste de la semaine : Casualdating.fr

Profitant de l’actualité du Mondial de l’automobile, CasualDating.fr, un site de rencontres qui
propose aux hommes de vivre une aventure torride et éphémère, s’affiche, dans l’espace
public sur des Abribus, au vu et au su de tout un chacun, à travers des photos suggestives et
des slogans qui jouent sur un poncif sexiste comparant les femmes et les voitures :
• Préférez vous une berline allemande ou une berlinoise ?
• Les françaises aussi ont de belles carrosseries
• Pas besoin d’aller au salon de l’auto pour tester les nouveaux modèles
• Une belle italienne n’a pas nécessairement 4 roues

Pouvons-nous encore tolérer qu’en 2014 les femmes soient comparées à un produit de consommation ? Est-il acceptable que des femmes soient présentées comme des objets sexuellement disponibles pour deshommes ?

Les chiennes de garde et Osez le féminisme! dénoncent le caractère sexiste de cette publicité, et annoncent qu’elles ont déposé une plainte auprès du Jury de déontologie publicitaire (JDP).

En abusant de stéréotypes sexistes qui offensent la dignité de toutes et tous, les publicitaires entretiennent les clichés et alimentent les discriminations qui pèsent sur les femmes. Ceux-ci semblent ignorer que pourtant 79% des français-es pensent que « les entreprises devraient s’attacher à ne pas véhiculer des stéréotypes sexistes à travers leurs campagnes publicitaires » Enquête Mediaprism pour le laboratoire de l’Egalité (février 2013).
La société française est donc plus évoluée que ces publicitaires qui misent encore une fois sur l’ « effet-buzz », sur le dos des femmes.

Les chiennes de garde et Osez le féminisme! demandent donc à que le JDP se saisisse des plaintes déposées, et prononcent une sanction contre Casual Dating. Osons la créativité de la production publicitaire pour influencer positivement la société !

http://www.solidaires.org/IMG/pdf/Courr ... No_267.pdf
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Re: Publi-sexisme

Messagede Pïérô » 07 Juin 2015, 03:42

Sainte-Maure-de-Touraine : quand le fromage devient sexiste


Image


Quoi de plus pertinent pour vendre du fromage qu’une femme à poil ? Rien, si l’on en croit La Nouvelle République et la patronne de l’agence de com’ « Les Z », Sophie Médir. Cette agence a vendu aux producteurs et productrices de fromage réuni-es derrière l’appellation d’origine protégée (AOP) Sainte-Maure-de-Touraine une campagne publicitaire consistant à faire poser une jeune femme nue.

Plutôt que de dénoncer le sexisme de cette pub, le quotidien local relaie les arguments débiles de la communicante : ce n’est pas une femme mais une « déesse » (sic), présentée dans le cadre d’une campagne « décalée », « moderne ».

... http://larotative.info/quand-le-fromage ... -1043.html
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Re: Publi-sexisme

Messagede Lila » 31 Jan 2016, 19:33

#WomenNotObjets

Un groupe féministe dénonce à partir d’une vidéo la représentation des femmes comme objets-sexuels dans les pubs.

https://www.youtube.com/watch?v=5J31AT7 ... r_embedded

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Re: Publi-sexisme

Messagede bipbip » 25 Fév 2016, 16:57

Saint-Valentin, oublier le patriarcat

Au mensuel d’Alternative libertaire, c’est comme dans le reste de la presse, on respecte les marronniers. Mi-février, c’est la Saint-Valentin, la fête nunuche du commerce hétéro sexiste et de l’hypocrisie autour du couple.

Juste après les fêtes de fin d’année, y’a un creux commercial, tout le monde est fauché, fait froid (ou gris et humide comme cette année), les soldes d’hiver commencent, c’est gris aussi. Pour redonner à la clientèle l’envie joyeuse de consommer, de dépenser, dans la bonne humeur, quoi de mieux que de fêter le couple hétérosexuel en échangeant des cadeaux, de préférence onéreux.

Tous les commerces s’en emparent, la pub se déchaîne, et ne pas offrir au moins des fleurs expose Monsieur à la réprobation générale (et en particulier à celle de sa compagne).

Et dans les bureaux et les entreprises, beaucoup de femmes discuteront ce que Monsieur a offert ou de ce que leur couple a fait pour la Saint-Valentin. Évidemment il y a des couples qui s’affranchissent de ce rituel, et des femmes qui vivent avec leurs amies, leurs sœurs, et n’en sont pas moins heureuses ! La quasi obligation d’être en couple hétérosexuel, entrave le développement de solidarités et d’amitiés entre femmes, qui sont pourtant nécessaires pour, entre autres, sortir des violences conjugales !

Des petits cœurs rouges plein la pub, des « amour toujours » plein les journaux (pour cent mariages, quarante-quatre divorces), de la tendresse dégoulinante (plus de 200 000 femmes sont victimes de violences de couples chaque année, 2 millions au moins le seront au cours de leur vie), des roses rouges, la Saint-Valentin est rouge.

« Pour la Saint-Valentin 2016, xxxxxxxx (chocolatier) célèbre l’amour avec un cadenas à déguster à deux, symbole de Paris et du Pont des Arts, disponible en février 2016. » Le cadenas en symbole de l’amour, c’est assez pertinent.

La fête du rapport sexuel obligatoire

Monsieur doit offrir des roses, ou un bijou, ou un parfum ou un merveilleux restaurant (c’est pas Noël ou un anniversaire, l’électroménager en cadeau avant rapport sexuel, ça le fait pas), le cumul est autorisé. Madame doit cuisiner des petits plats séducteurs (au cas où monsieur ait omis le resto), s’habiller joli sexy et mettre ses plus beaux sous-vêtement affriolants et rouges (la St Valentin, c’est rouge, les cœurs, les roses, les trucs sexy). Elle a le droit de faire un petit cadeau bien sûr, mais être sexy suffit.

Dans la presse féminine (de cette année, si, si) :

La Saint Valentin approche à grands pas et vous avez envie de gâter votre amoureux ? Oubliez les cadeaux, les dîners aux chandelles et autres pétales disposées dans la chambre : pour lui faire (vraiment) plaisir, rien de plus efficace qu’un bel ensemble de lingerie. Body, soutien-gorge, string, nuisette, guêpière ou encore porte-jarretelles : le panel d’armes de séduction est large et il y en a pour tous les goûts.

Tout est dans l’esprit de l’achat d’un rapport sexuel plus enthousiaste que d’habitude en échange d’un cadeau. Une pub pour Monsieur : « Envie de lui sortir le grand jeu ? Embarquez sur le Yacht xxxxxxx pour une croisière et un dîner très romantique, qui se finira en apothéose en dormant à bord... » Les points de suspension sont dans l’annonce.

Et joyeuse Saint-Valentin, en rouge... et noir.

Christine (AL Orne)

http://www.alternativelibertaire.org/?S ... oublier-le
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Re: Publi-sexisme

Messagede Lila » 06 Mar 2016, 19:43

Lamentable, la récupération du 8 Mars, journée internationale des droits des femmes, à des fins commerciales !

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Concours de repassage et pole dance : un salon fâche les féministes à Angoulême

Concours de repassage et pole dance au Salon de la Femme. Des clichés qui chagrinent les associations féministes : elles dénoncent la récupération commerciale.

Des lettres roses et scintillantes, le mot femme conclu par un point d'exclamation posé sur un diamant… Le logo du Salon de la Femme ne lésine par sur la brillance et le clinquant. Organisée par l'association Fac 16 pour le week-end des 12 et 13 mars, cette manifestation installée aux ateliers Magelis, à Angoulême, prolonge la Journée internationale de la femme du 8 mars.

Au programme, des exposants, du sex-shop du coin à une célèbre marque d'ustensile de cuisine en plastique, des thématiques mode et beauté… Mais aussi des animations qui englobent un concours de repassage et une soirée à La Nef avec démonstration de « pole dance » et « go go dancers »…

« Agaçant » voire « affligeant »… Réunies au sein du collectif 8 Mars, trois associations (Femmes solidaires, Genre en action, Mouvement français du Planning familial) regrettent la récupération à des fins commerciales d'une journée qui « sert à aborder, de manière légère ou grave, les enjeux sociétaux des droits des femmes et de l'égalité hommes-femmes. »

La suite : http://www.sudouest.fr/2016/03/04/au-sa ... 52-813.php
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Re: Publi-sexisme

Messagede Pïérô » 11 Mar 2016, 21:38

Pour sa boutique virtuelle, l’office du tourisme de Tours donne dans le sexisme ordinaire

L’office du tourisme de Tours vend des produits dérivés sur son site web et, parmi eux, des fringues. Celles-ci se distinguent par leur manière caricaturale de reprendre les pires stéréotypes de genre.

... http://larotative.info/pour-sa-boutique ... -1426.html
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