Rapports de pouvoir, sexisme, viols, en milieu militant

Rapports de pouvoir, sexisme, viols, en milieu militant

Messagede chaperon rouge » 27 Aoû 2009, 19:25

Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radicaux

Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en sciences politiques par Marie-Ève Quirion, juillet 2008

Cette étude s’intéresse aux modes organisationnels des groupes militants radicaux du Québec et à leur gestion des rapports de pouvoir. Douze entrevues (semi directives) avec des activistes de Montréal et de Québec (membres de six groupes proches des courants libertaires
et féministe radical) ont servi de base pour dresser un portrait des militant-e-s de la frange radicale de l’altermondialisme. Dans un contexte d’individuation et de désillusion quant aux aspirations révolutionnaires, il demeure, pour les activistes, une adhésion aux idéologies (en particulier à l’anarchisme) et un sentiment d’appartenance aux groupes militants. Les interviewé-e-s mettent d’ailleurs l’engagement au centre de leur vie et tentent de concilier l’individuel et le collectif. Les militant-e-s radicaux-les s’organisent ici et maintenant selon leurs affinités, les coalitions à former et leurs désirs de se réseauter. Malgré le caractère éphémère et flexible des groupes, on retrouve de forts liens d’appartenance et de proximité dans ces lieux qui deviennent des refuges pour les militant-e-s.
Les radicaux-les aspirent à mettre en pratique leurs idéaux de liberté, d’égalité et de solidarité, d’où leur prise en considération des rapports de pouvoir qui se développent à l’intérieur des groupes militants. Ressentant un sentiment d’urgence, ils et elles cherchent
également à faire apparaître leurs visées sociales et politiques dans l’espace public et à combattre les formes tangibles d’oppressions systémiques. Vivant souvent avec tension la difficile application de leurs idéaux (en reproduisant même au sein de leurs groupes ce qu’ils et elles dénoncent), les militant-e-s radicaux oscillent donc entre le front intérieur et le front extérieur de leur lutte.

http://www.crac-kebec.org/files/marie%2 ... l.doc_.pdf
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Re: Les rapports de pouvoir au sein des groupes militants radica

Messagede chaperon rouge » 27 Aoû 2009, 19:37

La peur « d’aller au front »

Préparé par Némésis : collective de féministes radicales [1]

Quelques réflexions pour alimenter la discussion quand les femmes parlent de la peur d'« aller au front »…

Le principe de base de la nonviolence est que le « pouvoir-sur » dépend de la coopération de la dominée (avec son oppression), donc si elle retire sa coopération elle peut forcer un changement.

* Nous, en tant que féministes, amenons une certaine nuance à ce principe de base - une nuance très importante :
o pour comprendre pourquoi en tant que femme on a parfois des peurs face à l’action directe ;
o pour nous déculpabiliser si nous ne nous sentons pas prêtes à mener ce type d’action tout de suite ;
o pour déconstruire l’idée qu’on est peureuse parce qu’on n’est pas au front.
* Quelle est cette nuance ?
o Les risques de retirer sa coopération sont différents dépendant du pouvoir qu’on a dans la société. (On se rappelle la ligne du pouvoir ?)
o Les risques sont plus ou moins grands dépendant de notre sexe, de la couleur de notre peau, de notre orientation sexuelle, de notre classe sociale, de notre statut politique (ex.: immigrant en attente d’une réponse du service de l’immigration) et des intersections de toutes ces oppressions.
* Pour les femmes :
o On est socialisées dès un très jeune âge à être obéissantes – on part de plus loin que les hommes.
o On souffre plus dans notre vie de tous les jours (non-reconnaissance du travail domestique, violence conjugale, harcèlement sexuel, etc.). Cette souffrance n’est pas valorisée (par opposition à celle des militants qui souffrent pour la cause : Martin Luther King, Gandhi, une forme de machismo1.).
o Nous sommes souvent plus pauvres que les hommes – risque de perdre emploi ou les moyens de subvenir aux besoins des enfants si emprisonnées.
o Pour les femmes de couleur, les risques sont plus importants encore. Les risques de se faire battre par un policier ou de ne pas sortir de prison aussi facilement à cause du racisme sont plus élevés.
* Le « pouvoir-avec » qu’on travaille à développer dans nos luttes (dans le cadre de la Marche [ps. Mondiale des Femmes] on s’est connues, côtoyées, etc.) :
o nous donne du pouvoir collectif ;
o nous permet de mettre en commun nos différentes façons de militer (actions directes légales + actions illégales = changement social!) ;
o nous donne des lieux pour échanger sur nos peurs, pour s’entraider (soutien économique, psychologique, garde des enfants).
o Ensemble, on est fortes!

[1] Némésis était un groupe d’affinités de féministes radicales (Québec), 2000-2005. En décembre 2004, les membres étaient : Anna Kruzynski, Mélanie Landreville, Isabelle Lavoie, Carole Mathieu, L’Iris Morissette, Sappho Morissette et Anne-Marie de la Sablonnière
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La division sexuelle du travail militant

Messagede Pïérô » 16 Sep 2012, 10:29

Article dans le mensuel Alternative Libertaire de septembre, http://www.alternativelibertaire.org/sp ... ubrique236

La division sexuelle du travail militant

La question des rapports sociaux de sexe traverse l’ensemble de la société, il est donc inévitable qu’elle traverse également les organisations militantes. Un ensemble de travaux récents en sociologie s’attache à mettre en évidence ces inégalités.

Le premier élément d’inégalité social entre hommes et femmes concerne l’engagement militant. De manière traditionnel, l’espace social a été partagé en deux royaumes : à l’homme l’espace public de la cité, à la femme, le foyer domestique…

On pourrait penser que dans nos sociétés contemporaines occidentales cette vision traditionnelle est dépassée. Pourtant, l’engagement dans l’espace public des femmes reste inférieur à celui des hommes et varie selon le type de militantisme. En effet, les femmes s’investissent plus facilement dans le militantisme associatif jugé plus concret que dans le militantisme politique, plus idéologique ; et la proportion des femmes dans les organisations d’extrême gauche est faible, plus encore dans les organisations anarchistes.

Il semble en particulier que l’image viriliste véhiculée parfois par ces dernières ne soit pas sans lien avec cette particularité. Ce rapport à l’espace public se traduit également par une plus grande difficulté des femmes à prendre la parole par exemple dans les assemblées générales. Il faut également prendre en compte dans l’inégal investissement des hommes et des femmes, le problème de la division sexuelle du travail au sein de l’espace domestique. L’assignation encore bien souvent prépondérante des femmes aux tâches d’éducation des enfants et aux activités ménagères.

La loi d’airain de la patriarchie

On parle souvent du plafond de verre qui traduit le fait que les femmes n’occupent pas les postes de direction dans les entreprises ou encore de la sous-représentation des femmes parmi les élu-e-s politiques que les lois sur la parité ne compensent pas. Il faut cependant constater que les organisations militantes, en particulier syndicales, souffrent des mêmes inégalités. Les femmes demeurent moins présentes que les hommes dans les postes à responsabilité. Ainsi, sur le modèle de la loi d’airain de l’oligarchie – qui affirme que toute organisation au-delà d’une certaine masse tend à générer une bureaucratie dirigeante – certaines sociologues parlent de loi d’airain de la patriarchie. Plus encore, certains travaux montrent que bien souvent ce sont les femmes capables d’adopter des comportements dit masculins qui parviennent à ces postes de responsabilité.

Un tel état de fait interroge là aussi sur la capacité des organisations militantes à adopter d’autres valeurs que celles de la domination masculine pour s’ouvrir peut être à un militantisme qui met en avant une éthique de la sollicitude, des valeurs liées au care.

Mixité et non-mixité

Les travaux des théoriciennes féministes ont conduit à élargir la notion de travail, qui restait dans la théorie de Marx limitée au travail productif de l’ouvrier, invisibilisant ainsi l’exploitation du travail reproductif effectué par les femmes au sein de l’espace domestique. Dans la continuité de ces recherches, des sociologues analysent la division sexuelle du travail militant.

On peut ainsi s’apercevoir de l’existence d’une division verticale du travail qui touche également le contenu des tâches effectuées par les unes et les autres. Les femmes s’investissent plus souvent sur les tâches techniques que plus proprement politiques. Il faut se souvenir que le mouvement féministe de la deuxième vague, le Mouvement de libération des femmes (MLF), s’est justement constitué autour de la non-mixité à cause de cette difficulté des femmes à trouver leur place dans les espaces militants mixtes.

Les travaux actuels de sociologie sur ces questions montrent l’importance qu’il y a à faire attention à cette dimension dans notre militantisme encore aujourd’hui.

Irène (AL Paris Nord-Est)

http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle4914
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Les violences sexistes dans milieux militants, expo Lausanne

Messagede Pïérô » 27 Sep 2012, 00:03

Exposition « Les violences sexistes dans les milieux militants qui se revendiquent anti-autoritaires et anti-sexistes »

Une exposition, une brochure, des lectures, du théâtre pour faire entendre les voix des femmes qui ont vécu, directement ou indirectement, de telles violences et questionner les milieux dans lesquels nous vivions et luttons.

Du 27 septembre au 5 octobre 2012 à l’Espace Autogéré, César-Roux 30, Lausanne

Programme :

• Jeudi 27 septembre à 19h :
Vernissage de l’expo
Sortie de la brochure sur le même thème
Cocktail dinatoire

• Mercredi 3 octobre à 19h :
Soirée en non-mixité
Lectures féministes suivi d’une bouffe

• Jeudi 4 octobre dès 19h :
Ouverture de l’expo suivi d’une bouffe végé/vegan du Potage de Plombs

• Vendredi 5 octobre à 20h30 :
Finissage de l’expo
Théâtre forum sur le thème des violences sexistes dans nos milieux

En plus de ces dates l’exposition sera ouverte au public :
Samedi 29 septembre et dimanche 30 septembre de 15h à 19h, mardi 2 octobre de 18h à 20h.

Venez nombreuses et nombreux pour aider à faire avancer la réflexion sur ce sujet !

http://espaceautogere.squat.net/
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Re: Les violences sexistes dans milieux militants, expo Laus

Messagede K.O.A.L.A » 29 Sep 2012, 07:56

:gerbe:

Un blog à ce propos : Combien de fois 4 ans
Modifié en dernier par K.O.A.L.A le 03 Juil 2013, 21:40, modifié 1 fois.
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De la misère sexiste en milieu anarchiste

Messagede K.O.A.L.A » 03 Juil 2013, 20:14

Parce que...c'est important d'en prendre conscience et de combattre ces comportements(oui ça paraît évident...mais j'ai l'impression que ça l'est pas toujours...) :
Un endroit où poster des textes, des images, discuter....là dessus...
Brochure : De la misère sexiste en milieu anarchiste
Image

Ces textes ont étés écrits dans le stress, la précipitation, l’urgence mais surtout la colère...
La colère d’évoluer dans un milieu qui se prétend déconstruit, révolutionnaire, mais au sein duquel se perpétue le sexisme, sexisme d’autant moins dénonçable que personne ne veut admettre son existence.
Au mois de novembre 2007, des femmes ont commencé à parler de violences sexistes subies dans le milieu anarchiste. Un groupe mixte s’est constitué de façon formelle (sur la base d’un groupe affinitaire préexistant) dans le but d’agir collectivement sur ces violences, à partir des questions suivantes :
comment faire cesser ces situations ?
comment aider la femme à en sortir ?
comment amener l’homme à remettre en question ses comportements ?
qu’est ce qui est réparateur pour la femme ?
Ce groupe a décidé d’intervenir dans des situations de violence particulières, notamment de viol et de violences conjugales. Il a mis en place des confrontations entre agressée et agresseur, des espaces de parole pour réfléchir aux situations de violence rencontrées.
Les textes rassemblés ici ont été distribués à un maximum de personnes dans le milieu anar nancéien, afin de briser le silence et d’amener chacun-e à regarder ce que trop souvent on feint d’ignorer.
Ce que nous voulons, c’est que l’antisexisme cesse de s’arrêter à la dénonciation d’un système abstrait et extérieur à nous, mais qu’il devienne une réalité concrète. Qu’il soit au centre de nos quotidiens, que chacun-e accepte de le regarder en lui/elle-même, chez son ami-e, son amant-e, dans son groupe militant. Et qu’enfin les choses changent.


http://www.infokiosques.net/spip.php?article532
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Re: De la misère sexiste en milieu anarchiste

Messagede K.O.A.L.A » 03 Juil 2013, 20:16

Brochure de collectif Sous le tapis le pavé : Les violences sexistes dans les milieux militants qui se revendiquent anti-sexistes et anti-autoritaires
Image

De la remarque insistante en soirée à une agressivité latente, d’un machisme gentiment étouffant à une main au cul, les violences sexistes sont multiples et prennent plusieurs formes. Elles se cachent et se déchaînent aussi dans l’intimité, au sein des couples.
Comment parler de ces violences dans nos milieux ?
Comment dire : mon copain m’enferme, me bat, m’insulte, oui mon copain, qui est aussi votre pote, avec qui vous militez depuis des années… Vivre et militer ensemble, cela crée des liens particuliers, avec des codes et des principes tacites.
Que faire quand on apprend telle ou telle histoire sordide, qu’on reçoit telle ou telle confidence ?
Que faire en collectif ?
Nous voulons que le sujet des violences sexistes dans nos milieux ne soit plus un tabou, un sujet négligé, dont les femmes parlent entre elles en sourdine, comme si elles étaient, somme toute, les seules concernées.
Pour nous ces violences ne sont pas des histoires de « vie privée », elles résultent d’une société sexiste où règne des rapports de domination : ces violences sont des actes de contrôle récurrents sur les femmes.
On parle toujours des femmes victimes de violence, comme si leur seul rôle à jouer était passif. Pour nous les femmes résistent à ces violences, chaque jour, en tout lieu, dans la rue et dans leur maison. Nous voulons parler de femmes résistantes.
Ce recueil a été réalisé par le collectif non-mixte femmes-trans* SOUS LE TAPIS LE PAVÉ à Lausanne, suite à un travail en commun entre 2011 et 2012.


http://www.infokiosques.net/spip.php?article989
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Re: Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radic

Messagede K.O.A.L.A » 09 Juil 2013, 19:15

Des choses plutôt intéressantes, en anglais par contre(et quelques uns des textes se placent dans un contexte un peu différent des milieux anarchistes de par ici)...j'ai "commencé" à traduire certains textes, mais y'en a qui sont assez longs...si certainEs ont envie d'en traduire certains ça peut être bien :) :

-Accounting for Ourselves

Breaking the Impasse Around Assault and Abuse in Anarchist Scenes

http://www.crimethinc.com/texts/recentf ... unting.php

- Betrayal, a critical analysis of rape culture in anarchist subcultures

Image

An important zine on rape culture in the anarchist milieu and what tends to happen during accountability processes stressing survivor autonomy.


http://libcom.org/files/Betrayal%20-%20 ... ltures.pdf

Safety is an Illusion: Reflections on Accountability

Safety is an Illusion: Reflections on Accountability (2011)
http://www.anarchistnews.org/?q=node%2F13205

I was asked by a dear friend to write this piece about accountability within radical communities- offer some insight in light of the years we've spent fighting against rape culture. Except I don't believe in accountability anymore. It should be noted that my anger and hopelessness about the current model is proportional to how invested I've been in the past. Accountability feels like a bitter ex-lover to me and I don't have any of those... the past 10 years I really tried to make the relationship work but you know what?

There is no such thing as accountability within radical communities because there is no such thing as community- not when it comes to sexual assault and abuse. Take an honest survey sometime and you will find that we don't agree. There is no consensus. Community in this context is a mythical, frequently invoked and much misused term. I don't want to be invested in it anymore.

I think its time to abandon these false linguistic games we play and go back to the old model. I miss the days when it was considered reasonable to simply kick the living shit out of people and put them on the next train out of town- at least that exchange was clear and honest. I have spent too much time with both survivors and perpetrators drowning in a deluge of words that didn't lead to healing or even fucking catharsis.

I am sick of the language of accountability being used to create mutually exclusive categories of 'fucked up' and 'wronged.' I find the language of 'survivor' and 'perp' offensive because it does not lay bare all the ways in which abuse is a dynamic between parties. (Though I will use those terms here because its the common tender we have.)

Anarchists are not immune to dynamics of abuse, that much we can all agree on but I have come to realize more and more that we cannot keep each other safe. Teaching models of mutual working consent is a good start- but it will never be enough: socialization of gender, monogamy- the lies of exclusivity and the appeal of "love" as propriety are too strong. People seek out these levels of intensity when the love affair is new, when that obsessive intimacy feels good and then don't know how to negotiate soured affection.

That's the thing about patriarchy its fucking pervasive and that's the thing about being an anarchist, or trying to live free, fierce and without apology- none of it keeps you safe from violence. There is no space we can create in a world as damaged as the one we live in which is absent from violence. That we even think it is possible says more about our privilege than anything else. Our only autonomy lies in how we negotiate and use power and violence ourselves.

I really want to emphasize: there is no such thing as safe space under patriarchy or capitalism in light of all the sexist, hetero-normative, racist, classist (etc) domination that we live under. The more we try and pretend safety can exist at a community level the more disappointed and betrayed our friends, and lovers will be when they experience violence and do not get supported. Right now we've been talking a good game but the results are not adding up.

There are a lot of problems with the current model- the very different experiences of sexual assault and relationship abuse get lumped together. Accountability processes encourage triangulation instead of direct communication- and because conflict is not pushed, most honest communication is avoided. Direct confrontation is good! Avoiding it doesn't allow for new understandings, cathartic release or the eventual forgiveness that person to person exchanges can lead to.

We have set up a model where all parties are encouraged to simply negotiate how they never have to see each other again or share space. Some impossible demands/promises are meted out and in the name of confidentiality lines are drawn in the sand on the basis of generalities. Deal with your shit but you can't talk about the specifics of what went down and you can't talk to each other. The current model actually creates more silence- only a specialized few are offered information about what happened but everyone is still expected to pass judgment. There is little transparency in these processes.

In an understandable attempt to not trigger or cause more pain we talk ourselves in increasingly abstracted circles while a moment or dynamic between two people gets crystallized and doesn't change or progress. "Perps" become the sum total of their worst moments. "Survivors" craft an identity around experiences of violence that frequently keeps them stuck in that emotional moment. The careful nonviolent communication of accountability doesn't lead to healing. I've seen these processes divide a lot of scenes but I haven't seen them help people get support, retake power or feel safe again.

Rape breaks you- the loss of bodily control, how those feeling of impotence revisit you, how it robs you of any illusion of safety or sanity. We need models that help people take power back and we need to call the retribution, control, and banishing of the current model for what it is- revenge. Revenge is OK but lets not pretend its not about power! If shaming and retaliatory violence is what we have to work with then lets be real about it. Let's chose those tools if we can honestly say that is what we want to do. In the midst of this war we need to get better at being in conflict.

Abuse and rape are inevitable consequences of the sick society we are forced to live under. We need to eviscerate and destroy it, but in the meantime, we can't hide from it- or the ways it affects our most personal relationships. I know in my own life an important process in my struggle for liberation was making my peace with the worst consequences of my personal assault on patriarchy. Dealing with being raped was an important part of understanding what it meant to chose to be at war with this society.

Rape has always been used as this tool of control- proffered up as a threat of what would happen if I, in my queerness and gendered ambiguity, continued to live, work, dress, travel, love or resist the way that I chose to. Those warnings held no water for me- in my heart I knew it was only a matter of time- no matter what kind of life I chose to live because my socially prescribed gender put me at constant risk for violation. I was raped at work and it took me a while to really name that assault as rape. After it happened mostly what I felt, once the pain, rage and anger subsided was relief. Relief that it had finally happened. I had been waiting my whole life for it to happen, had had a few close calls and finally I knew what it felt like and I knew I could get through it.

I needed that bad trick. I needed a concrete reason for the hunted feelings that stemmed from my friend's rape, murder and mutilation a few years back. I needed to have someone hurt me and realize I had both the desire to kill them and the personal control to keep myself from doing it. I needed to reach out for support and be disappointed. Because that's how it goes down- ask the survivors you know most people don't come out of it feeling supported. We've raised expectations but the real life experience is still shit.

I was traveling abroad when it happened. The only person I told called the police against my wishes. They searched the "crime" scene without my consent and took DNA evidence because I didn't dispose of it. Knowing I had allowed myself in a moment of vulnerability to be pressured and coerced into participating in the police process against my political will made me feel even worse than being violated had. I left town shortly thereafter so I didn't have to continue to be pressured by my 'friend' into cooperating with the police any more than I already had. The only way I felt any semi-balance of control during that period was by taking retribution against my rapist into my own hands.

I realized that I also could wield threats, anger and implied violence as a weapon. After my first experience of 'support' I chose to do that alone. I could think of no one in that moment to ask for help but it was OK because I realized I could do it myself. In most other places I think I could have asked some of my friends to help me. The culture of nonviolence does not totally permeate all of the communities I exist in. The lack of affinity I felt was a result of being transient to that city but I don't think my experience of being offered mediation instead of confrontation is particularly unique.

In the case of sexual assault I think retaliatory violence is appropriate, and I don't think there needs to be any kind of consensus about it. Pushing models that promise to mediate instead of allow confrontation is isolating and alienating. I didn't want mediation through legal channels or any other. I wanted revenge. I wanted to make him feel as out of control, scared and vulnerable as he had made me feel. There is no safety really after a sexual assault, but there can be consequences.

We can't provide survivors safe space- safe space, in a general sense, outside of close friendships, some family and the occasional affinity just doesn't exist. Our current models of accountability suffer from an over-abundance of hope. Fuck the false promises of safe space- we will never get everyone on the same page about this. Let's cop to how hard healing is and how delusional any expectation for a radical change of behavior is in the case of assault. We need to differentiate between physical assault and emotional abuse- throwing them together under the general rubric interpersonal violence doesn't help.

Cyclical patterns of abuse don't just disappear. This shit is really really deep- many abusers were abused and many abused become abusers. The past few years I have watched with horror as the language of accountability became an easy front for a new generation of emotional manipulators. It's been used to perfect a new kind of predatory maverick- the one schooled in the language of sensitivity- using the illusion of accountability as community currency.

So where does real safety come from? How can we measure it? Safety comes from trust, and trust is personal. It can't be mediated or rubber stamped at a community level. My 'safe' lover might be your secret abuser and my caustic codependent ex might be your healthy, tried and true confidant. Rape culture is not easily undone, but it is contextual.

People in relation to each other create healthy or unhealthy exchanges. There is no absolute for 'fucked up', 'healed' or 'safe'- it changes with time, life circumstance, and each new love affair. It is with feelings of unease that I have observed the slippery slope of 'emotional' abuse become a common reason to initiate an accountability process...

Here is the problem with using this model for emotional abuse: its an unhealthy dynamic between two people. So who gets to call it? Who gets to wield that power in the community? (And lets all be honest that there is power in calling someone to an accountability process.) People in unhealthy relationships need a way to get out of them without it getting turned into a community judgment against whomever was unlucky enough to not realize a bad dynamic or call it abuse first. These processes frequently exacerbate mutually unhealthy power plays between hurt parties. People are encouraged to pick sides and yet no direct conflict brings these kinds of entanglements to any kind of resolve.

Using accountability models developed all those years ago to deal with serial rapists in the radical scene has not been much to help in getting people out of the sand pit of damaging and codependent relationships. Emotional abuse is a fucking vague and hard to define term. It means different things to every person.
If someone hurts you and you want to hurt them back- then do it but don't pretend its about mutual healing. Call power exchange for what it is. Its OK to want power back and its OK to take it but never do anything to someone else that you couldn't stomach having someone do to you if the tables were turned.

Those inclined to use physical brutality to gain power need to be taught a lesson in a language they will understand. The language of physical violence. Those mired in unhealthy relationships need help examining a mutual dynamic and getting out of it- not assigning blame. No one can decide who deserves compassion and who doesn't except the people directly involved.

There is no way to destroy rape culture through non-violent communication because there is no way to destroy rape culture without destroying society. In the meantime let's stop expecting the best or the worst from people.

I am sick of accountability and its lack of transparency.
I am sick of triangulating.
I am sick of hiding power exchange.
I am sick of hope.
I have been raped.
I have been an unfair manipulator of power in some of my intimate relationships.
I have had sexual exchanges that were a learning curve for better consent.
I have the potential in me to be both survivor and perp- abused and abuser- as we all do.

These essentialist categories don't serve us. People rape- very few people are rapists in every sexual exchange. People abuse one another- this abuse is often mutual and cyclical- cycles are hard but not impossible to amend. These behaviors change contextually. Therefore there is no such thing as safe space.
I want us to be honest about being at war- with ourselves, with our lovers and with our "radical" community because we are at war with the world at large and those tendrils of domination exist within us and they affect so much of what we touch, who we love and those we hurt.

But we are not only the pain we cause others or the violence inflicted upon us.

We need more direct communication and when that doesn't help we need direct engagement in all its horrible messy glory. As long as we make ourselves vulnerable to others we will never be safe in the total sense of the word.

There is only affinity and trust kept.
There is only trust broken and confrontation.
The war isn't going to end anytime soon
Let's be better at being in conflict.
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If you would like a copy of the zine please email downtothis@riseup.net



Why I broke up with anarchist community :

Why I Broke Up with the Anarchist Community (2009)
eleven o'clock alchemy
About 5 years ago, I stopped hanging out and doing work in the anarchist community because it wasn’t meeting my needs. The community wasn’t doing the kind of work I’m most interested in, it was completely white-centric, and it tended to silence me when I got the most passionate. In short, the anarchist community in the city I was living in failed me.
But I never stopped considering myself an anarchist.

During my hardcore anarchist years, the same tiresome things kept happening. I’d attend meetings or events and realize folks were glaring at my child. There was often a palpable feeling in the air “Who is this breeder? Doesn’t she know her kid isn’t welcome?” This always made me feel like saying, “Listen, you stinky motherfucker, your impressively righteous punk patches and by-the-book taste in music notwithstanding, you don’t get to decide whose party this is, and just because you’re uncomfortable with your own parents and class privilege doesn’t mean all parents, or all kids suck. It might mean that you suck, though. Now go throw a rock at a window and call it revolution.” But I never did, probably because I didn’t feel like inviting the backlash such a comment would bring.

As time went on and I became more vocal in the community, even more tiresome things kept happening: people continued to insinuate that my mama comrades and I were expecting a handout when we suggested they offer free childcare at events, somehow white men always dominated the discussion and organizing efforts and succeeded in drowning out the voices of those they did not agree with, and in one surreal instance, I was publicly compared to Andrea Dworkin, of all people, for standing up in defense of a fellow woman organizer. Too often I felt misunderstood and marginalized. All the evidence started to add up that, as much as I loved my community, it was not the right spot for me to do my work.

Realizing that I was perpetually on the verge of a giant rant, I decided that if my anarchist community refused to grow up, it didn’t mean that I had to do the same. So I dropped out, and started many humbling years as a just-scraping-by community organizer, trying to create human-scale neighborhood solutions aimed at solving some of the problems in places I lived.

But I never stopped considering myself an anarchist, even though that affiliation would make as much sense to many of my current friends and neighbors as “card-carrying Martian”.

In fact, I am a die-hard anarchist. (This, even, from a person who refuses even to describe herself as “feminist” because she has too many disagreements with what most people consider feminism.) The one label, other than mother, that I use with comfort is “anarchist”. I fucking love the ideology of anarchism. Even if I find it hard to connect with the theory of crusty old Russians–possibly more relevant to male industrial revolution-era workers than to poor mothers of the 21st century–I will always be passionately convinced that each person deserves access to all the necessary tools to make her life what she wants it to be. That we don’t have to go knocking on some rich, educated person’s door, or tug on our congressman’s coat, to ask politely for some solutions. That everyone on earth deserves justice, and to experience the richness of human life, now, not later, and that people should be held accountable for the messes we’ve created. That is my anarchism.

I just didn’t want to spend my life arguing with the people I thought should have my back.

Let me ask a question. What percentage of anarchist events, without being asked, provides childcare? Are there any anarchist communities in the US that provide elder care? There are uncountable ways we could address these simple issues, but for some reason we’d rather read about how they did things in 1930’s Spain than develop a nuanced and sustainable plan for a truly new society in the shell of the old. Hey, I love reading about the Spanish Civil War, too, but something is off when we’d rather talk at each other about times long past until we’re blue in the face because it is so much less risky to talk than to do the hard work of making things better.

Often, we ghettoize ourselves in our comfort zones, to a point that anyone that doesn’t fit the anarchist “description” feels as out of place as a fat woman in a fashion magazine. Hell, almost every anarchist meeting or event I went to with my kid, I was given the side eye. It gets old. One guy at the infoshop refused to pass off the keys to me because he didn’t “trust” me. Well, I guess he was right, I didn’t fit into his version of anarchism: a white boys club that holds endless geekout sessions about whether the police qualify as “workers”. Count me and my kid out, thanks.

Often, our concept of what is revolutionary is not really a mature concept of true revolution. If you’ve ever thrown a rock through a window, you know what I’m talking about. It feels good, but ultimately, someone just comes and fixes that window. It would be nice to really dismantle something, or really create something lasting. We need comprehensive solutions-based thinking, because these are some big-ass problems we’re dealing with, and when the going gets tough, daddy is not going to drive up in his SUV and solve them by throwing some money around. Neither is the government, which is being eaten alive by a corporate cancer and outsourcing more and more of its most basic functions, going to be able to deal with the reality of the situation in a few years. Will we be ready the day that no water comes out of the tap, that the light switch does not make the electricity come on? Katrina was just a dry run for some of the awfulness that could happen. And not enough people see it coming.

It’s time to walk the walk, not just talk the talk.

Another question: how much does a white-centric infoshop in a poor neighborhood of color really accomplish? What is the average lifespan of an anarchist infoshop anyway? I apologize for my bluntness, but please, don’t have the self-important illusion that you are really fomenting the revolution or helping anyone.
Get your ass to community meetings, town hall meetings, listen, talk to people outside your comfort zone. Organize. Get yourself out of the anarchist ghetto.

Only the hard work of making things better will dismantle the current society by making it outdated and obsolete. Current “solutions” have already been obsolete for many of us: I haven’t had health insurance for 13 years. My food stamps were canceled this month. Folks, we need whole systems thinking and entire structures of mutual aid that are accessible to people who may not have social networks or anarchist caché. Where is the anarchist federation of time banks that organize community health care? Where are our anarchist restaurants with free food for poor single parents, disabled veterans and the homeless, locatable to all in the yellow pages? When the landlord raises the rent, again, where are our anarchist sanctuaries with safe, clean and cheap roomshares that are child-friendly?

We’re not doing good enough. We are too complacent.

But I never stopped considering myself an anarchist (and I can’t deny that I will always have a huge soft spot for even the most closed-minded black-flag scenesters who may not grow out of calling me a breeder). I believe, now more than ever, that anarchist principles are the answer. Every single anarchist needs to be a kick-ass community organizer–-we need to spread decentralized solutions-based thinking before it’s not too late, and fascist corporate capitalist “restructuring” solutions take over when disaster hits (like New Orleans, where I hear all of the public schools have been privatized, housing projects shuttered, and neighborhoods left to rot). We need to proactively empower our communities and brace for the coming disasters. The tidal wave will come, and we can carry on with our infoshops and punk shows, which are really comfortable, after all, or we can create accessible solutions that provide resilience for our families and our communities.

We can grow up and do more of the work that makes things better: creating community-based health care, organizing child and elder care systems of mutual support, opening intergenerational democratic free schools, turning unused properties into peoples’ art museums, planting permaculture gardens and food forests, organizing free transportation, sustainable community housing, public safety programs, anarchist conflict resolution and mediation centers, taking part in rituals that bind our community together. The possibilities are endless, and we’ve all imagined them.

Perhaps the best first step is to look for folks that have been doing this work in our communities for ages. Maybe that’s the person standing next to you at the punk show. And maybe it’s not.

http://anarchalibrary.blogspot.fr/2010/ ... unity.html
...
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Re: Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radic

Messagede K.O.A.L.A » 09 Juil 2013, 19:17

Ah, il y a également certains textes de Léo Thiers Vidal, intéressant :
Léo nous a quitté dans la nuit du 11 au 12 novembre 2007


"Léo Thiers-Vidal est né le 15 décembre 1970 en Flandres Occidentales (Belgique), il a poursuivi des études de philosophie à Gand avant de venir s'installer à Lyon (France). Il a préparé un DEA de sociologie à l'Université de Lausanne qu'il a soutenu en 2001. Il a ensuite préparé une thèse de sociologie sous la direction de Christine Delphy, « De l'Ennemi Principal aux principaux ennemis: Position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination. » qu'il a soutenue en octobre 2007 et obtenue avec la mention très honorable. Léo Thiers-Vidal a longtemps milité auprès de femmes victimes de violences mais aussi d'enfants. Il a fondé en 1999 l'association "Mères en Lutte" qui tentait d'assister des mères essayant de secourir leurs enfants victimes d'agressions sexuelles dans un contexte de séparation. Epuisé par des années de militantisme, Léo est tragiquement décédé dans la nuit du 11 au 12 novembre 2007."

Hélène Palma
Décès de Léo Thiers-Vidal Par Anne Verjus
Décès de Léo Thiers-Vidal Par Anne Verjus


Un blog pour Léo
http://leothiersvidal.unblog.fr/2007/11 ... -le-monde/


Un compte rendu de sa soutenance
Un compte rendu de sa soutenance


Soirée dédiée à Léo Thiers-Vidal au Centre Simone de Beauvoir lundi 26 novembre 2007
Soirée dédiée à Léo Thiers-Vidal au Centre Simone de Beauvoir lundi 26 novembre 2007


MonMec 1.0, MonMari 1.0 et MesCopines Unlimited - Léo Thiers Vidal Décembre 2001
MonMec 1.0, MonMari 1.0 et MesCopines Unlimited - Léo Thiers Vidal Décembre 2001



Au-delà du personnel Introduction de l’ouvrage collectif par Corinne Monnet et Léo Vidal
Au-delà du personnel Introduction de l’ouvrage collectif par Corinne Monnet et Léo Vidal



Compte-rendu de l’atelier L’intérêt de la déconstruction en sciences humaines
PATCHWORK DE NOTES SUR LA DECONSTRUCTION DERRIDIENNE
Compte-rendu de l’atelier L’intérêt de la déconstruction en sciences humaines
PATCHWORK DE NOTES SUR LA DECONSTRUCTION DERRIDIENNE



Que fait-on en "sciences humaines" ? L’intérêt de la déconstruction dans les cultural studies.
QU’EST-CE QUE LA DECONSTRUCTION ? Jacques Derrida
Que fait-on en "sciences humaines" ? L’intérêt de la déconstruction dans les cultural studies.
QU’EST-CE QUE LA DECONSTRUCTION ? Jacques Derrida



Daniel Welzer-Lang, faux ami du féminisme par Brochure antimasculiniste mars 2010
Daniel Welzer-Lang, faux ami du féminisme par Brochure antimasculiniste mars 2010


Hubert Van Gijseghem par Brochure antimasculiniste
Hubert Van Gijseghem par Brochure antimasculiniste


Vidal et Palma: Violences intra-familiales sur enfants : le rapporteur de l’ONU
Vidal et Palma: Violences intra-familiales sur enfants : le rapporteur de l’ONU


Inceste, pédophilie, viol Bulletin électronique n° 11
Inceste, pédophilie, viol Bulletin électronique n° 11


Contre le patriarcat Leo Vidal
Contre le patriarcat Leo Vidal


De l'indignation sélective des mecs anars... en général Léo Vidal
De l'indignation sélective des mecs anars... en général Léo Vidal


Hommes contre le Patriarcat Dossier “La Gryffe”: de l’antiféminisme en milieu libertaire... Le 10 mai 2004
Hommes contre le Patriarcat Dossier “La Gryffe”: de l’antiféminisme en milieu libertaire... Le 10 mai 2004


ANARCHIE OU PATRIARCHIE ?
Un texte suite aux débats qui ont eu lieu après les journées libertaires organisées par la librairie
La Gryffe à Lyon en Mai 98, débats auxquels a participé Léo Vidal
ANARCHIE OU PATRIARCHIE ?
Un texte suite aux débats qui ont eu lieu après les journées libertaires organisées
par la librairie La Gryffe à Lyon en Mai 98, débats auxquels a participé Léo Vidal


Libéralisme libertaire et anarchaféminisme: quelques éléments de réflexion par léo thiers-vidal
Libéralisme libertaire et anarchaféminisme: quelques éléments de réflexion par léo thiers-vidal


Le monde merveilleux de l'Université (suite) La fin d'un tabou à l'université, par le collectif CLASCHES Mercredi 6 mars 2002 (LE MONDE)
Le monde merveilleux de l'Université (suite) La fin d'un tabou à l'université, par le collectif CLASCHES Mercredi 6 mars 2002 (LE MONDE)


Le monde merveilleux de l'Université Article dans "Libération" HARCÈLEMENT SEXUEL, LA FAC SE REBELLE
Une pétition circule dans les universités contre l'omerta. Par Blandine GROSJEAN - Libération du lundi 28 janvier 2002
Le monde merveilleux de l'Université Article dans "Libération" HARCÈLEMENT SEXUEL, LA FAC SE REBELLE
Une pétition circule dans les universités contre l'omerta. Par Blandine GROSJEAN - Libération du lundi 28 janvier 2002


Au-delà du personnel L’INTERDIT n° 18, 15 janvier 1999
Au-delà du personnel L’INTERDIT n° 18, 15 janvier 1999


Pour un regard féministe matérialiste sur le queer. Échanges entre une féministe radicale et un homme anti-masculiniste Sabine Masson, Léo Thiers-Vidal
Pour un regard féministe matérialiste sur le queer. Échanges entre une féministe radicale et un homme anti-masculiniste Sabine Masson, Léo Thiers-Vidal


Ca se passe près de chez vous : des filles incestueuses aux mères aliénantes. Leo Thiers Vidal
Ca se passe près de chez vous : des filles incestueuses aux mères aliénantes. Leo Thiers Vidal


QUAND UN SPECIALISTE JUSTIFIE LA PEDOPHILIE Sur "Sisyphe.org"
"Adaptation française de Martin Dufresne, Hélène Palma et Léo-Thiers Vidal.
par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse."
QUAND UN SPECIALISTE JUSTIFIE LA PEDOPHILIE Sur "Sisyphe.org"
"Adaptation française de Martin Dufresne, Hélène Palma et Léo-Thiers Vidal.
par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse."


Culpabilité personnelle et responsabilité collective:
Le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat comme aboutissement d’un processus collectif.
par léo thiers-vidal
Culpabilité personnelle et responsabilité collective:
Le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat comme aboutissement d’un processus collectif.
par léo thiers-vidal


De la masculinité à l’anti-masculinisme :
Penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive. par léo thiers-vidal
Article paru dans Nouvelles Questions Féministes, Vol. 21, n° 3, pp. 71-83, décembre 2002
De la masculinité à l’anti-masculinisme :
Penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive. par léo thiers-vidal
Article paru dans Nouvelles Questions Féministes, Vol. 21, n° 3, pp. 71-83, décembre 2002


Violences intra-familiales sur enfants : le rapporteur de l’ONU en France
par Hélène Palma, maître de conférences en études anglophones, et Léo Thiers-Vidal, docteur en sociologie
lundi 25 avril 2005
Violences intra-familiales sur enfants : le rapporteur de l’ONU en France
par Hélène Palma, maître de conférences en études anglophones, et Léo Thiers-Vidal, docteur en sociologie
lundi 25 avril 2005


Syndrome d’aliénation parentale
Une théorie inventée utile au lobby des pères
Adaptation française de Martin Dufresne, Hélène Palma et Léo-Thiers Vidal
par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse
samedi 8 février 2003
Syndrome d’aliénation parentale
Une théorie inventée utile au lobby des pères
Adaptation française de Martin Dufresne, Hélène Palma et Léo-Thiers Vidal
par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse
samedi 8 février 2003 Syndrome d’aliénation parentale


Humanisme, pédocriminalité et résistance masculiniste
par Léo Thiers-Vidal, doctorant en philosophie
Humanisme, pédocriminalité et résistance masculiniste
par Léo Thiers-Vidal, doctorant en philosophie


Le masculinisme de « La domination masculine » de Bourdieu
4 mai 2004 par léo thiers-vidal
Le masculinisme de « La domination masculine » de Bourdieu
4 mai 2004 par léo thiers-vidal

http://www.chiennesdegarde.org/imprimer ... rticle=310


Violence dans la famille Briser le silence : les récits des enfants mardi 18 octobre 2005
Violence dans la famille Briser le silence : les récits des enfants mardi 18 octobre 2005


Des mères se battent contre la "Justice" pour protéger leurs enfants
samedi 15 novembre 2003 France par Mères en lutte
Des mères se battent contre la "Justice" pour protéger leurs enfants
samedi 15 novembre 2003 France par Mères en lutte


L'inceste dans le monde Un spécialiste masculiniste en question
L'inceste dans le monde Un spécialiste masculiniste en question


Syndrome d’aliénation parentale : la charge de la preuve incombe à ses défenseur-e-s. Robert E. Emery
L’aliénation parentale, un concept à haut risque
19 mars 2005, Réaction reçue ce 14/03/05 de Léo Thiers-Vidal
Syndrome d’aliénation parentale : la charge de la preuve incombe à ses défenseur-e-s. Robert E. Emery
L’aliénation parentale, un concept à haut risque
19 mars 2005, Réaction reçue ce 14/03/05 de Léo Thiers-Vidal


Pour un regard féministe matérialiste sur le queer.
Échanges entre une féministe radicale et un homme anti-masculiniste
Sabine Masson, Léo Thiers-Vidal
Revue Mouvements Numéro Sexe : sous la révolution, les normes no20 –2002/2
Pour un regard féministe matérialiste sur le queer.
Échanges entre une féministe radicale et un homme anti-masculiniste
Sabine Masson, Léo Thiers-Vidal
Revue Mouvements Numéro Sexe : sous la révolution, les normes no20 –2002/2


Les animaux, la mort, et l'acte de tuer Karin Karcher
Traduit de l'allemand par Léo Vidal
Les animaux, la mort, et l'acte de tuer Karin Karcher
Traduit de l'allemand par Léo Vidal



Des liens en rapport avec ce qui s'est passé à Lyon


La position de Anne Laure

Quelques bribes de réponses à la question du pourquoi par Anne-Laure
Quelques bribes de réponses à la question du pourquoi par Anne-Laure

Ce qui s’est passé… par Anne-Laure
Ce qui s’est passé… par Anne-Laure


D'une librairie à l'autre, du féminisme en milieu hostile par Anne-Laure
D'une librairie à l'autre, du féminisme en milieu hostile par Anne-Laure


Démission de la FA par une anarcha féministe de Lyon Les libertaires et le féminisme (un exemple parmi d'autres) Sophie

http://federationanar1997.free.fr/

Les effets de cette lettre de démission

http://federationanar1997.free.fr/les_e ... urrier.htm


Les réactions à mon égard des co-fondatrices de la commission femmes, suite à cette exclusion

http://federationanar1997.free.fr/sororite.htm



Voir les écrits d'autres personnes concernant ces événements et aussi ceux survenus à la librairie la gryffe

Dossier “La Gryffe”: de l’antiféminisme en milieu libertaire...

http://1libertaire.free.fr/DossierLaGryffe.html


http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal10.html
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Re: Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radic

Messagede K.O.A.L.A » 10 Juil 2013, 09:42

Une brochure rassemblant plusieurs textes à propos de l'anarcha-féminisme et du sexisme en milieu anarchiste :
A Collection of Essays on Feminism and Sexism in the Anarchist Movement

Contents:
-Towards an Introduction: Why Anarcha-Feminism? …......…..…........…. 5
-A Man’s Heaven is a Woman’s Hell …......…….......…......……..........…. 7
-A Message to “Anarchist” Men, and then some …......……..............…. 13
-Activist Scenes are No Safe Space for Women: On Abuse
of Activist Women by Activist Men ….................……......................…. 14
-Anarcho-Feminism: Two Statements …….…….…….……......…….……. 18
-‘Are You a Manarchist?’ Questionnaire ……......……......……............... 23
-Challenging Patriarchy in Political Organising ……......……......……..... 28
-Feminism and Anarchism: Towards a Politics of Engagement ……...... 30
-Feminism: A Male Anarchist’s Perspective ……......……........……...... 37
-Going to Places that Scare Me: Personal Reflections on
Challenging Male Supremacy ……......……......……......……......…….... 42
-Listen Anarchist!: Sexism in the Movement ……......……......……........ 51
-Women and Revolutionary Politics, or… Make Your Own Tea:
Women’s Realm and other Recipes and Patterns ……......……......…… 55
-Sexism in the Anarchist Movement ……......……........……......……...... 62
-Shut the Fuck Up or, How to act better in meetings ……......……........ 67
-Smash Patriarchy!: Leaflet from Thessaloniki ……......……......……..... 74
-There is only so much Sexism an Anarchist can take ……......……...... 77
-What it is to be a Girl in an Anarchist Boys Club ……......……............. 79
-What’s New under the Black Flag?: Some Thoughts on
Anti-Sexism in the Libertarian Movement ……......……...........……..... 81
-You want to know why I don’t go to your fucking
meetings anymore?! ……......……......……….....…......……......……...... 85
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Re: Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radic

Messagede K.O.A.L.A » 25 Juil 2013, 08:16

LAVOMATIC, Lave ton linge en public :
Des pistes de réflexion sur la justice et la prise en charge des violences de genre dans les milieux anti-autoritaires (et aussi des ras-le-bol...).

Sommaire :

- Les Enrageuses
- Quelques réflexions en guise d’introduction
- Point de départ

1ère partie : À propos de la violence

- Pour réfléchir à un concept
- Quelques évidences
- Quelques questions

Éléments théoriques
- Autour de ce qui peut être considéré comme violent
- Binarité et réciprocité
- Au-delà d’une vision binaire

Dans l’espace et le temps
- Terrains propices aux violences de genre et leur invisibilisation
- Avec le temps va... tout s’en va ?

2ème partie : À propos de la justice

Réflexions anti-carcérales dans une perspective féministe
- Autogestion et responsabilisation
- Nous ne sommes ni des juges ni des flics

Personnel et politique
- Les Grandes Luttes... prioritaires ?
- Le rapport aux « monstres »

Et maintenant ?


http://www.infokiosques.net/IMG/pdf/lavomatic_A4.pdf
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Re: Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radic

Messagede Lila » 23 Mar 2014, 17:55

Dans le Monde Libertaire n°1733 (6-12 mars 2014)

Le sexisme dans les milieux militants libertaires

Les organisations anarchistes se caractérisent par une faible présence numérique de militantes. Ceci n’a rien de particulièrement surprenant : les femmes sont structurellement sous-représentées dans les organisations politiques. On peut néanmoins se demander s’il n’existe pas des causes propres au mouvement anarchiste qui pourraient expliquer pourquoi des organisations qui prônent l’égalité et le refus des dominations attirent (ou retiennent) si peu de femmes. Les organisations anarchistes semblent être victimes de leur image de violence et de virilité qui pourrait renvoyer à certains éléments de la culture anarchiste tel que l’ouvriérisme et l’antifascisme radical. Un côté un peu « homme des cavernes » qu’on attribue aux anarchistes, joue souvent un rôle de repoussoir freinant le recrutement de militantes qui craignent de ne pas trouver leur place et d’y subir des discriminations. Ces craintes reposent sur une ignorance de la diversité des styles militants dans les organisations et les collectifs. Mais force nous est d’admettre que, bien qu’abusives, les généralisations et approximations à propos des libertaires ont des effets concrets. Et les craintes de ces militantes potentielles ne sont pas sans fondement. Chez les groupes anarchistes, surtout depuis les années 2000, les dénonciations du patriarcat et du sexisme, de l’hétérosexualité et de l’homophobie font maintenant souvent partie des déclarations de principes. Cela constitue une nouveauté, conséquence des mobilisations féministes et homosexuelles passées et présentes. Néanmoins, au-delà de ces intentions de principe, le sexisme est bel et bien présent dans les milieux libertaires.
Les hommes anarchistes ne sont pas toujours aussi empressés de se mobiliser contre le patriarcat, préférant le plus souvent lutter contre l’État, le capitalisme, la religion… Plusieurs sont même explicitement ou implicitement misogynes voire antiféministes. Dans le milieu militant, comportements misogynes et antiféministes, voire agressions verbales et physiques, sont des phénomènes récurrents, comme l’indiquent les textes et les paroles de militantes. Celles-ci dénoncent – génération après génération – les abus de leurs camarades. Ces questions de sexisme ne peuvent pas être évacuées en blâmant « la société » ou le « système patriarcal », ni en rappelant que « c’était pareil dans les années 1950 », que « c’est la même chose chez les trotskistes » ou que « c’est pire dans tel ou tel parti traditionnel ». Toutes ces phrases de justification, en plus d’excuser les actes de sexisme, sont aussi méprisantes vis-à-vis des camarades qu’improductives. On ne peut non plus refuser d’y réfléchir en laissant entendre qu’il ne faut pas critiquer notre mouvement, qui a déjà tant d’ennemis, de peur de l’affaiblir. Proudhon, grand misogyne s’il en est (mais les auteurs anarchistes n’ont-ils pas cela de formidable qu’il est possible de prendre chez eux ce qui nous intéresse et d’ignorer ou rejeter le reste ?), nous offre pourtant une piste de résolution : « Agir, c’est combattre. »

D’où vient l’anarchosexisme ?
Comment expliquer les contradictions entre les principes anarchistes et certaines pratiques de camarades ? L’anarchisme peut être porteur de misogynie plus ou moins brutale parce qu’il est traversé par les forces qui constituent la société. Il lutte contre ces forces mais ne sait pas toujours s’en protéger. Francis Dupuis-Déri dans son article « Hommes anarchistes face au féminisme : pistes de réflexions au sujet de la politique, de l’amour et de la sexualité » 1 envisage 5 pistes : le poids de la socialisation patriarcale (non anarchiste) ; le poids de la tradition sexiste anarchiste ; le machisme et l’antiféminisme anarchistes ; la priorité stratégique (l’anticapitalisme, par exemple) ; l’intérêt de classe masculin.

Le poids de la société patriarcale
Les textes anarchistes expriment souvent la difficulté de vivre en accord avec des principes égalitaires et libertaires lorsqu’on a été socialisés dans une société inégalitaire. Quand elle essaie d’être anarchiste, une personne doit lutter contre des acquis sociaux incompatibles avec les principes libertaires. Ce qui est vrai des normes et attitudes en général est valable pour les normes et attitudes dans les rapports entre les sexes. Nos choix et nos désirs ne sont pas si émancipés que nous l’espérons : ils sont soumis à nos tyrans intérieurs (pour reprendre l’expression d’Emma Goldman). Cela est vrai pour les anarchistes des deux sexes. Des féministes ont bien démontré comment certaines femmes ont intériorisé les normes de la société, ce qui les amène à croire qu’elles seront valorisées par les hommes si elles sont sexuellement attirantes, discrètes, serviables, souriantes… Pour leur part, les hommes, anarchistes ou non, sont socialisés en tant qu’homme à considérer les femmes comme des objets sexuels, et à user et tirer profit de la violence et la domination. Les anarchistes ne sauraient toutefois se dédouaner en attribuant leur propre misogynie à la société patriarcale.

Qu’est-ce que la misogynie ?
La violence à l’encontre des femmes n’est pas la misogynie même si elle a quelque chose à voir avec cette notion. La violence a sa place dans la spirale qu’est la misogynie.
La misogynie est parfois un premier pas vers la violence. Parfois, elle ne débouche sur rien d’autre qu’elle-même. Des propos, des plaisanteries, des écrits misogynes peuvent ne pas conduire à des violences directes (ce qui ne veut pas dire qu’ils sont sans conséquences). À l’inverse, une explosion de violence (une agression, un viol, un meurtre) dont une femme est la victime peut éclater sans que les prémices aient été perçues.
Il y a un continuum à repérer dans la notion de misogynie. C’est d’abord le mépris de la femme. Mépris, c’est-à-dire dépréciation, déconsidération. C’est, tout en feignant de n’en faire aucun cas, prendre soin de dévaloriser l’objet de son mépris. Le mépris comporte une contradiction car mépriser c’est ignorer quelqu’un en le faisant sciemment, volontairement. C’est une mise en scène, une affectation : « J’ignore votre existence » signifie : « Je vous place dans une zone de non-existence que je crée tout spécialement pour vous. » Il en est ainsi de certains problèmes soulevés par des femmes en milieu militant. On prétend que ces problèmes n’existent tout simplement pas au lieu de s’interroger sur ce qui a poussé ces femmes à alerter sur ces problèmes.
Le mépris de la femme, première étape de la misogynie, conduit vers un sentiment plus violent : la haine. Non pas de telle femme mais de la femme en tant que femme, du genre féminin. La haine est un sentiment qui comporte d’emblée une notion de violence. Après avoir placé la femme en situation de non-valeur, la haine la reconstruit en objet cible. Voici le terme du continuum de la misogynie : mépris→ haine→ violence.
Prenons l’exemple de Léo Ferré, qui a su exprimer tout au long de sa carrière les plus nobles sentiments comme les propos misogynes les plus atterrants. Dans une interview, il commence par une plaisanterie méprisante : « L’intelligence des femmes, c’est dans les ovaires… » Puis il définit sa cible : « Les pires femmes de toutes, les plus grandes salopes, sont les femmes cultivées. » Il achève : « Celles-là, je ne les laisse plus entrer chez moi. » Le mépris engendre la haine qui elle-même trouve son aboutissement dans un acte de violence (le fait de claquer sa porte au nez des femmes cultivées).
La violence s’entend comme le passage à l’acte, gouverné par les sentiments de mépris et de haine. Ferré heureusement ne tue pas les femmes cultivées. Il ne passe pas à l’acte. En revanche, d’autres hommes, animés par les mêmes émotions, le font. Les exemples sont légion. Pensons à la tuerie de l’École polytechnique par Marc Lépine le 6 décembre 1989. Dans les lettres qu’il a laissées, le tueur identifiait les féministes comme des ennemis à détruire et il a généralisé à toutes les femmes.

Valeurs virilistes
L’anarchisme traditionnel valorise la virilité la plus conventionnelle : l’homme-combattant-rebelle-et-courageux : milicien de la guerre d’Espagne, manifestant sur une barricade maniant un cocktail Molotov, redskin qui engage des combats de rue, vedette punk… Sans oublier tous les ancêtres barbus scomme Bakounine et Kropotkine. Les anarchistes ont souvent des attitudes viriles lorsqu’il y a discussion au sujet de pratiques militantes avec lesquelles des femmes – mais pas seulement – peuvent ne pas être à l’aise. C’est dans ces situations que s’exprime la manarchy (expression anglaise composée du mot « homme » – man – et « anarchie » – anarchy). La manarchy désigne « un comportement agressif et compétitif au sein du mouvement anarchiste, qui rappelle de manière inquiétante […] les rôles genrés masculins traditionnels. Ce comportement inclut agir de façon virile et élitiste, de façon à se prétendre plus vertueux que les autres » 2. À ce problème s’ajoute le fait que les hommes sont majoritaires dans les milieux anarchistes. Ils peuvent s’encouragent dans ce type d’attitude viriliste.

Priorité stratégique
Plusieurs hommes anarchistes, sans être ouvertement antiféministes ou misogynes, considèrent que la lutte contre l’État et le capitalisme doit être prioritaire et que l’émancipation des femmes viendra après. Une variation sur le thème de la priorité stratégique peut consister à laisser entendre que la mobilisation féministe, surtout en non-mixité, représente non seulement une dissolution des forces anarchistes mais une véritable exclusion. Les hommes anarchistes qui se trouveraient donc discriminés par ces femmes qui ne respectent plus les principes anarchistes universalistes d’égalité.
Des hommes anarchistes prétendent être « victimes » du système patriarcal (ce qui est vrai par ailleurs mais pas dans la même mesure et selon les mêmes modalités que les femmes). En conséquence, à leurs yeux, les féministes ne devraient pas cibler les hommes, mais lutter à leur côté. Contre qui ? Voilà qui n’est pas très clair. Cette perspective laisse entendre que le système patriarcal se tiendrait comme un nuage au-dessus des hommes et des femmes. Les anarcha-féministes devraient se porter à l’attaque du patriarcat en tant que système existant à l’extérieur du milieu anarchiste, et non critiquer les camarades anarchistes qui sont leurs alliés et qui ne seraient pas responsables des quelques attitudes et comportements sexistes dont ils ont malheureusement hérité à travers leur socialisation, alors qu’ils essaient « vraiment » de s’améliorer.

Privilèges d’hommes
La théorie anarchiste elle-même permet d’expliquer que des hommes anarchistes adoptent parfois des comportements de domination à l’endroit des femmes dans leurs organisations politiques. Selon Kropotkine, l’être humain n’est ni bon ni mauvais, mais les deux à la fois. Il explique que « loin de vivre dans un monde de visions et d’imaginer les hommes meilleurs qu’ils ne sont, nous [les anarchistes] les voyons tels qu’ils sont, et c’est pourquoi nous affirmons que le meilleur des hommes est rendu essentiellement mauvais par l’exercice de l’autorité » 3. Une conception structuraliste des rapports sociaux considère donc que c’est la structure dans laquelle l’individu se trouve et la position qu’il y occupe qui son comportement. Placé en position de domination face aux femmes de par son appartenance à la classe des hommes, l’homme anarchiste même bien intentionné aura tendance à dominer les femmes, car la structure inégalitaire entre les hommes et les femmes favorise chez lui instinct autoritaire et volonté de domination. Cela est vrai pour les hommes en général, qu’ils se disent proféministes ou non, qu’ils soient anarchistes ou non. Christine Delphy explique, au sujet d’un homme hypothétique – il pourrait être anarchiste – qui voudrait entretenir une relation égalitaire avec une femme : « Il ne peut pas plus supprimer les désavantages institutionnels de la femme. 4 » Ainsi, on retrouve parfois une division sexuelle des tâches dans les groupes anarchistes, les hommes aimant se réserver les rôles qu’ils jugent plus prestigieux, les femmes se retrouvant dans des rôles d’auxiliaire. Par exemple les camarades femmes peuvent être moins mises en avant lorsqu’il s’agit pour un groupe d’entrer en contact avec d’autres collectifs ou organisations. Dans notre société, les hommes jouissent en général de nombreux avantages face aux femmes, même si ces hommes sont critiques de leurs privilèges et s’affichent proféministes et anarchistes. Même les hommes homosexuels bénéficient de plusieurs des avantages masculins face aux femmes. L’homme disposera en général de plus d’argent que les femmes, sa parole sera en général perçue comme plus crédible, il saura profiter du travail accompli pour lui et sans salaire par des femmes, aura moins de risque d’avoir été harcelé ou abusé sexuellement (et donc moins de probabilité d’avoir des séquelles psychologiques)…
Les anarchistes admettent qu’il y a un patriarcat et donc un rapport de sexe inégalitaire entre les hommes et les femmes. Ils devraient tous admettre que les hommes, même anarchistes, sont en position privilégiée face aux femmes.
Si les anarchistes savent bien que les politiciens et les patrons n’abandonneront leurs privilèges et leur position de domination que s’ils sont contestés et combattus, ces mêmes anarchistes n’acceptent pas facilement que les femmes les contestent et les combattent, trouvant toutes sortes de stratégies pour esquiver les critiques, se trouver des alliés chez les autres hommes ou chez des femmes. La contre-attaque est souvent la meilleure forme de défense. Les hommes anarchistes doivent donc admettre, s’ils veulent être réellement cohérents avec leurs beaux principes, d’être pris pour cibles par les féministes.
Les anarchistes sont d’autant moins enclins à s’ouvrir aux critiques féministes à leur endroit qu’ils tirent en général un sens de supériorité morale à s’identifier comme des opprimés ou des alliés des opprimés ; les anarchistes sont donc particulièrement réfractaires à l’idée qu’ils seraient eux-mêmes des privilégiés et des dominants.

Que faire ? pistes de réflexions
Les structures des collectifs et organisations libertaires sont peu adaptées et ne remettent pas fondamentalement en cause les phénomènes d’auto-exclusion des femmes. Ainsi, sans tours de parole systématiques, et encore moins de modération des échanges visant à favoriser la prise de parole des militantes, il est malaisé pour les femmes d’oser intervenir dans les débats dominés par les hommes. Les réunions non mixtes qui visent précisément à l’apprentissage de la parole sont systématiquement objets de critiques.
Les féministes doivent continuer à produire textes et analyses qui favorisent la prise de conscience des hommes et des femmes. Les hommes anarchistes devraient prendre une part de la responsabilité pour changer leurs comportements et se pencher sur cette littérature féministe.
D’autre part, les théories anarchistes comptent des outils conceptuels qui devraient permettre d’identifier des solutions. Certes, les hommes anarchistes sont le produit d’une société patriarcale et les héritiers des traditions misogynes, en plus d’être souvent détournés du féminisme par une obsession pour la lutte contre l’État, ou le capitalisme, ou le racisme, ou la guerre, etc.. Mais la grille d’analyse structuraliste proposée par des anarchistes comme Charlotte Wilson et Pierre Kropotkine devrait leur permettre de comprendre qu’ils se comportent comme des hommes ordinaires parce qu’ils évoluent dans la société et au sein du mouvement militant dans des structures inégalitaires qui avantagent les hommes aux dépens des femmes. Cela encourage chez eux l’instinct de domination face aux femmes. En conclusion, les hommes anarchistes respecteront les femmes quand elles auront établi un rapport de force qui modifiera les structures inégalitaires.
Il est conséquent d’avancer que l’anarchisme ne fonctionnera pas si les hommes continuent à désirer exercer leur domination masculine. Il serait donc logique que les hommes anarchistes admettent qu’il est important qu’il y ait un mouvement et un activisme féministe forts, à la fois dans la société en général et dans leur milieu en particulier, pour que les structures de rapports de domination soient contestées et possiblement renversés ; ce qui implique, évidemment, que les hommes qui occupent dans ces structures des positions privilégiées et dominantes soient contestés et confrontés.



1. Francis Dupuis-Déri, « Hommes anarchistes face au féminisme : pistes de réflexions au sujet de la politique, de l’amour et de la sexualité », Réfractions n° 24 « Des féminismes, en veux-tu, en voilà », mai 2010, p. 107-121.
2. Maggie, Rayna, Michael, Matt, Stick It To the Manarchy produit par des anarchistes féministes et proféministes après les actions de contestation de la convention démocrate à Boston, à l’été 2004.
3. Pierre Kropotkine, L’Anarchie, Paris, 2006 [1896], p. 39.
4. Christine Delphy, « Nos amis et nous : Fondements cachés de quelques discours pseudo-féministes », L’Ennemi principal I : Économie politique du patriarcat, Paris, 1998, p. 186 et p. 188.

Marie Joffrin


http://www.monde-libertaire.fr/antisexi ... ibertaires
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Les débats : rapports de pouvoir et rapports de genre

Messagede Elsocan » 19 Mai 2015, 05:00

Salut à tous et toutes,

Je profite d'être assez matinal aujourd'hui pour partager avec vous un extrait d'une brochure d'Infokiosques.net qui me semble intéressante. Après avoir fait une rapide recherche sur le forum il ne me semble pas que quelqu'un l'ait déjà publiée ici. Je vais reproduire quelques extraits pour qu'un débat puisse être amorcé. D'autres extraits de cette brochure pourraient d'ailleurs être discutés dans d'autres parties du forum :

Débats sur les débats.

Capitalisme, état... ? Démocratie directe !

" Au début on regarde le monde et on se dit zut alors. Ça va vraiment pas. Ça pue même. Ça pue, cette croissance sans sens, ça pue cette consommation morbide, ça pue cette grande comédie télévisée qu’est notre " démocratie ", ça pue de partout parce que la Terre est polluée jusqu’à la moëlle, il pue ce Sud que le Nord tient en laisse et conduit à sa décomposition, ça pue ce culte du travail, de la compétition, de la productivité, ça pue ces discriminations qui distinguent encore les couleurs de peau, les sexes, les sexualités... Ça pue ces millions de tristes routines soumises à la hiérarchie et à la rentabilité, ça pue cette sécurité policière dont on ne cesse de vanter les mérites, ça pue ces guerres atroces qu’on ose condamner tout en les alimentant d’armes... l’argent, pas d’odeur ? Foutaises. L’argent roi pue la mort. Ça empeste, c’est dégoûtant. " Mais qu’est-ce que tu veux faire ? On changera pas le monde. " Voilà ce qui sent le plus mauvais. La résignation. "

[...]

Débats, discussions : quels enjeux politiques ?

La cohérence entre théories et pratiques

En théorie, on critique assez facilement les rapports de force, l’oppression exercée sur certaines catégories de personnes, les attitudes excluantes, sexistes... En pratique, et notamment dans nos modes de discussion, ces critiques ne sont pas traduites en actes. Elles n’induisent tout simplement pas de changement dans notre façon de communiquer. Ainsi on est, en théorie pour le développement de rapports réellement égalitaires. Mais au quotidien, lorsqu’on discute en groupe on écrase autrui pour peu que l’on ait des facilités à s’exprimer de par son éducation, son sexe... Il est facile d’attendre un " Grand Soir " qui effacerait comme par magie cette éducation aux rapports d’oppression, cela permet de remettre à plus tard les remises en question dans nos actes. Il nous semble urgent d’abolir la séparation entre théorie et pratique, tout comme celle entre " théoricien-ne-s " et " activistes ". Révolutionner nos rapports sociaux, notre façon d’échanger, ne peut passer que par la recherche d’une réelle praxis. C’est dans ce processus que nous voulons expérimenter des modes de discussion réellement égalitaires favorisant l’expression de tou-te-s.

[...]

Les rapports de pouvoir et les rapports de genre

Parce qu’elles sont le lieu de prise de décisions mais aussi d’élaboration de réflexions ou d’actions, les discussions collectives recouvrent des enjeux de pouvoir qui se manifestent de manière plus ou moins explicites. Cela paraît évident lorsqu’en réunion des " grandes gueules " s’affrontent pour rallier à elles le plus de gens. Mais même lors d’un simple débat d’idées, qui a priori n’a pas d’enjeux décisionnels, des rapports de pouvoir peuvent s’instaurer, de manière plus subtile peut-être.

Les mêmes " grandes gueules " exercent un pouvoir manifeste en monopolisant la parole, mais par exemple les personnes qui introduisent le débat, et donc l’orientent, ou le concluent, exercent une autre forme de pouvoir.

Quoi qu’il en soit, la forme adoptée par l’intervenant-e est une manière de s’inscrire dans des rapports de pouvoir, et ceci de plusieurs manières :

- par le moment choisi. En effet, ce qu’on retrouve le plus couramment, c’est le fait de couper la parole, ce qui peut-être perçu comme un accident, mais qui bien souvent révèle à la fois le peu d’attention qu’on accorde aux autres et la volonté d’imposer sa parole. Par ailleurs, intervenir systématiquement après d’autres interventions peut aussi être une manière d’avoir le mot de la fin, de ramener les choses à soi.

- par le ton. Ainsi le fait de parler fort est une manière de capter l’attention des autres, mais aussi parfois de s’imposer par la force. De même, en général plus le ton adopté est affirmatif, plus les idées énoncées vont apparaître comme des vérités et laisser peu de place à la remise en question.

- par la posture physique. La manière dont on occupe l’espace n’est pas anodine ; se mettre en avant physiquement est une manière de montrer sa confiance en soi, de renforcer ses propos, parfois de s’imposer.

- par la rhétorique. En effet, le vocabulaire qu’on va choisir par exemple, aura plus ou moins d’impact auprès de notre auditoire mais surtout lui permettra ou non de se réapproprier notre discours et de rebondir dessus. D’autre part, des études linguistiques ont montré qu’en général, dans la langue française, notre manière de structurer nos phrases fait qu’on peut rajouter un nombre impressionnant de propositions subordonnées et qu’il est ainsi très difficile pour notre entourage de nous interrompre.

Dans notre société patriarcale, ces rapports de pouvoir sont très souvent genrés, c’est-à-dire conditionnés par le sexe des personnes. Ainsi les hommes ont souvent une place prédominante alors que les femmes sont en retrait voire absentes physiquement des débats collectifs. Cet état de fait n’est pas lié à une quelconque nature qui ferait des hommes des êtres plus motivés par la réflexion collective, plus à l’aise en public ou des femmes des personnes moins militantes, plus timides... Il s’agit bien d’une construction sociale qui dès la naissance conditionne les individuEs à adopter des comportements normés par rapport à leur sexe biologique. Ainsi les petites filles seront plus éduquées à l’écoute, à être patientes, à rester sages, alors qu’on encouragera les petits garçons à se dépenser, à se confronter aux autres, à s’affirmer... Et cela ne va pas s’arranger en grandissant puisque, selon notre sexe, on va attendre de nous de plus en plus de comportements prédéterminés.

C’est donc ces comportements genrés que l’on va retrouver lors des débats, là encore de manière plus ou moins explicite.

On a tou-te-s assisté à des débats où seuls des hommes s’exprimaient, en se coupant la parole, en empêchant ainsi quiconque de plus réservé-e de s’exprimer. Mais ces rapports de pouvoir sont parfois plus subtils. Des études très intéressantes, comme celle de Corinne Monnet* (cf bibliographie) sur les rôles genrés dans la discussion, montre par exemple que dans des débats mixtes, 99% des interruptions de parole sont effectuées par des hommes. Elle montre aussi que ce sont le plus majoritairement les thèmes proposés par les hommes qui seront retenus au détriment de ceux proposés par les femmes. Enfin elle explique en quoi les femmes qui tentent de sortir de ces rôles sont mal perçues voir carrément réprimées sur des terrains personnels par le collectif.

En résumé, il nous semble illusoire de croire que la spontanéité dans les discussions collectives permettrait une répartition équitable de la parole. Alors, loin de vouloir faire une séance d’auto-flagellation collective, il nous semble important de clairement décoder les mécanismes de ces rapports de pouvoir pour les combattre efficacement, en tout premier lieu en notre sein.

* Corine Monnet, La répartition des tâches entre hommes et femmes dans le travail de la conversation, 1998.

Débat sur les débats : https://infokiosques.net/spip.php?article87.

On pourrait développer cette question des "mécanismes des rapports de pouvoir dans les discussions" sur ce que l'on peut voir dans notre quotidien, dans les médias, et lors d'assemblées vécues (je n'ai pas assisté à beaucoup d'assemblées mais j'ai déjà pu me rendre compte de ce genre de choses, surtout s'agissant des "grandes gueules") :). Mais ce n'est pas la question que je veux poser ici, on pourrait le faire sur un sujet séparé.

La question que je me pose c'est : au delà de cette question qui dans ce texte s'applique particulièrement aux débats avec des participants et des participantes étant présent.e.s physiquement, qu'en est-il selon vous ici ?

D'après votre expérience et votre ressenti, y aurait-il matière sur ce forum à "décoder les mécanismes de ces rapports de pouvoir pour les combattre efficacement, en tout premier lieu en notre sein", notamment sur les rapports de genre (raison pour laquelle j'ai posté ici) ?
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Re: Les débats : rapports de pouvoir et rapports de genre

Messagede Pïérô » 21 Mai 2015, 19:42

Il y a un topic qui aborde le sujet des rapports de pouvoir et du sexisme en milieu militant ici
Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radicaux
viewtopic.php?f=75&t=2859

Sur la question des débats de la circulation de la parole en réunion, il y a une méthode qui s'appelle liste québécoise, appliquée notamment dans AL et qui permet d'enrayer un peu le phénomène dont tu parles.
Celles et ceux qui n’ont pas encore parlé sont prioritaires sur celles et ceux qui ont déjà pris la parole + les femmes sont prioritaires sur les hommes (préparer sa feuille en trois colonnes : une pour les femmes, une pour les hommes, et une pour les 2èmes prises de parole)
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Re: Les rapports de pouvoir dans les groupes militants radic

Messagede Pïérô » 29 Avr 2016, 11:54

Lille, vendredi 29 avril 2016

Echange sur le sexisme dans les milieux alternatifs avec le Montreal Sisterhood

à 20h, Centre Culturel Libertaire (CCL), 4 rue de Colmar à Lille

Image

Le milieu antifasciste et les contre-cultures qui y sont reliées véhiculent des idées progressistes et entretiennent des liens avec différents mouvements qui prônent l'égalité entre tous et toutes en plus d'être vus comme des espaces plus inclusifs et où les rapports de dominations sont moins présents. Or, dans la réalité, on se rend malheureusement compte que même dans ces milieux ces rapports de domination persistent. Ce qui nous pousse à nous demander si nos milieux de vie sont vraiment émancipateurs ou si au final, ils ne reproduisent pas les oppressions vécues dans nos sociétés. En effet, des attitudes, propos et comportements sexistes et homophobes continuent de se faufiler dans nos communautés. Le sexisme et les comportements patriarcaux ou machos sont également bien présents. En effet, bien que la présence des femmes dans le milieu soit de plus en plus marquée, les rôles qui leur sont attribués, la façon dont elles sont perçues ou les propos à leur égard ne divergent pas tant de ceux qu'on retrouve de façon générale dans notre société patriarcale. Quel constat peut-on faire de l'état des relations hommes-femmes et de la situation des femmes dans nos milieux militants ? Comment identifier les comportements et attitudes sexistes ? Mais surtout, comment les combattre et bâtir des communautés véritablement égalitaires ?

Cet atelier participatif se divisera en trois parties : Premièrement, nous ferons un bref portrait de la situation des femmes dans le milieu antifa et dans les contres-cultures qui y reliées. Ensuite, nous vous partagerons notre analyse de cette situation et finalement, nous aborderons des pistes de solutions. Cet atelier s'adressant à un public mixte sera donné par le Montréal Sisterhood, collectif féministe radicale, non-mixte, visant à combattre le patriarcat et ses effets dans les contre-cultures et le milieu antifa (surtout punk, skin, hardcore, hip-hop et reggae), à Montréal.

Suivi d'un concert avec Les Trois Huit, Makach et Action Sedition.

http://lille.cybertaria.org/spip.php?article3210
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