Berckman a écrit:"échec réel du féminisme"... Hum
On doit quand même à ce mouvement des choses comme la légalisation partielle de l'avortement (ce qui a signifié des milliers mutilations, septicémies, décès évitées), ainsi que de la contraception.
On lui doit aussi la suppression de l'autorisation maritale pour ouvrir un compte en banque, pour avoir un travail, la suppression de l'inscription légale de l'autorité du mari dans la cellule familiale, le refus du viol conjugal légal (jusque 90 cautionné par la loi, et réintroduis par ailleurs récemment dans la jurisprudence française avec l'introduction de la "présomption de consentement" dans la loi sur les violences conjugales adoptée par en 2006... Il n'y a d'ailleurs que des associations féministes ou presque pour avoir dénoncé cette crapulerie).
On pourrait ajouter des dizaines d'autres exemples de ce type...
Franchement avant de commencer à discourir sur les "échecs du féminisme", on ferait bien de commencer faire le bilan des autres mouvements politiques, en matière d'émancipation des femmes.
Parce que si le féminisme n'avait pas existé, et s'il n'existait pas, la condition concrète des femmes serait dix fois pire qu'elle ne l'est...
Entièrement d'accord là-dessus.
Roro, sur le SCUM, en plus que ce qu'à spécifié VB... Une simple question qui permet de remettre les choses à leur place :
Combien de mecs tués par des féministes depuis l'émergence de ce courant ??????
Je suis d'acord aussi avec toi, mon propos et ma comparaison avec le SCUM avait plus pour but de montrer le ridicule (selon moi), de la position "politique" qui revient à dire "il faut soutenir les féministes quoiqu'elles disent". Pour moi c'est intenable pour la simple raison que, en tant qu'homme, ne pas réfléchir, ne pas avoir de réflexion politique sur ce que disent les féministes, sur leur remise en cause des genres, du patriarcat, etc, c'est se planter. Or, j'ai l'impression que pas mal d'hommes ici ne cherche pas plus loin que ça.
Sur la question de la non-mixité : c'est une question d'organisation de la lutte, je vois pas en quoi ça exclut une lutte commune entre femmes, Gay, Bi, Trans...
S'organiser sur la base de la situation sociale que l'on vit n'exclut pas en soit d'autres regroupement, sur la base d'intérêts communs.
D'accord aussi là-dessus. Mon propos était plus de dire que, remise en cause du genre et remise en cause de l'hétéronormativité sont liés (du moins de mon point de vue). Je dis ça notamment par rapport au fait qu'une société sexiste et, très souvent, aussi homophobe (au sens large). Du moins c'est ce que je pense.
Abel : j'ai encore jamais vu de textes féministes ne parlant que de la déconstruction du genre masculin. Il est systématiquement question de déconstruction DES genres.
Par contre, il y a un refus du discours post-moderne qui revient à dire que "tout le monde est également opprimé par le patriarcat", ce qui est faux.
Aussi faux que de dire que "tout le monde est également opprimé par le capitalisme".
Oui, le pouvoir est partout, l'aliénation est partout, mais il n'y a pas équivalence de l'oppression, il y a des opprimés et des oppresseurs, et sans doute aussi tout une série de catégories intermédiaires, comme il y a la bourgeoisie, les classes laborieuses, mais aussi tout une série de classes intermédiaires.
D'accord aussi là-dessus. Pour illustrer les "catégories intermédiaires" dont tu parle Berckman, on peut prendre pour exemple le mouvement LGBT. Mouvement dans lequel on peut entendre certain.e.s gays/lesbiennes tenir des propos biphobes et/ou transphobes, par exemple.
Partir de la classe et du genre, cela n'a rien de spécifiquement marxiste, c'est du matérialisme, cela consiste à partir de la réalité sociale et de ses rapports structurels.
Cela ne suppose absolument pas de s'y arrêter, de fétichiser les rapports existant (en les essentialisant, en les rendant indépassables) et de la même manière qu'on se bat pour une société sans classe, on doit se battre pour une société sans genre.
Et cela ne signifie pas non plus considérer que le capitalisme et le patriarcat fonctionnent exactement de la même manière.
Mais dans les deux cas, il y a une dimension sociale, politique, économique et culturelle.
Encore une fois, d'accord là-dessus.
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.