Première réforme sociale du quinquennat, le projet de loi sur le "mariage pour tous" a franchi mercredi l'étape du Conseil des ministres. Il vise à légaliser l'union et l'adoption pour les couples homosexuels. Depuis quelques semaines, le débat fait rage entre les pros et les antis.
Ce texte permettra aux époux de même sexe de se marier et d'adopter l'enfant de leur conjoint. Défendu par la garde des Sceaux, Christiane Taubira, il reprend l'engagement de François Hollande d'ouvrir le mariage et l'adoption à tous, au nom de l'égalité des droits avec les hétérosexuels. Désormais les couples homosexuels pourront adopter de façon simple ou plénière, c'est-à-dire en supprimant le lien de filiation qui existe entre l'enfant et sa famille.
Un projet de loi qui n'en finit pas de susciter de vives réactions à la fois religieuses et politiques. Des musulmans aux bouddhistes en passant par les protestants et les juifs, toutes les églises ont exprimé, chacune à leur façon, leur désaccord. L'église catholique a donné à sa position une solennité particulière, à l'occasion de la Conférence des évêques de France le week-end dernier à Lourdes.
"Une vision de l'être humain sans reconnaître la différence sexuelle serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et instaurerait une discrimination entre les enfants" (cardinal André Vingt-Trois)
Les politiques, surtout à droite, ont également exprimé leur opposition. Soutenant la pétition de maires qui ont d'ores et déjà annoncé qu'ils refuseraient de prononcer ces unions. L'ancien Premier ministre François Fillon est allé plus loin en déclarant que si le texte était voté, l'opposition le remettrait en cause en cas d'alternance.
Pourtant ce texte n'aborde pas certaines questions auxquelles les associations homosexuelles sont très attachées, notamment la procréation médicalement assistée (PMA). Le texte pourrait évoluer lors de son examen au Parlement, qui a été décalé de mi-décembre à janvier pour laisser plus de temps au débat. Un amendement du groupe PS sur la PMA pourrait être déposé.
Depuis plusieurs semaines cette promesse de campagne de François Hollande oppose les pros et les antis
Le reportage d'Alice Serrano
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http://www.franceinfo.fr/politique/le-m ... 2012-11-07
Mariage pour tous : ce que change le texte
fr info
Le Conseil des ministres a adopté mercredi le projet de loi sur le mariage pour tous. Il sera examiné en janvier à l'Assemblée nationale. L'Église catholique et l'opposition de droite sont vent debout contre cette réforme de société, qui remet, selon elles, en cause l'organisation de la famille. Voici les principales dispositions du texte et ce qu'il va réellement changer.
Le mariage
"Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe" : le nouvel article 143 est inséré dans le Code civil. Il permet aussi à deux personnes de même sexe de se marier en France, même si l'un des époux est ressortissant d'un pays qui n'autorise pas le mariage homosexuel.
La possibilité d'adopter un enfant découle automatiquement de la possibilité de se marier puisqu'il faut être célibataire ou marié pour adopter.
Le vocabulaire
Des termes sont remplacés ou supprimés. Par exemple, "l'homme et la femme ne peuvent contracter mariage avant dix-huit ans révolus" devient "le mariage ne peut être contracté avant dix-huit ans révolus".
En revanche, les termes sexués sont conservés dans les articles concernant la filiation par mariage (ou "présomption de paternité"), qui suppose que "l'enfant conçu ou né pendant le mariage a pour père le mari" de la femme qui a accouché. Cette disposition sera donc réservée aux couples hétérosexuels.
Nom de famille
"Les adoptants choisissent, par déclaration conjointe, le nom de famille dévolu à l'enfant : soit le nom de l'un d'eux, soit leurs deux noms accolés dans l'ordre choisi par eux". En l'absence de déclaration, l'enfant prend le nom de chacun des deux parents adoptants, accolés par ordre alphabétique.
Retraite
Actuellement, les assurés sociaux peuvent bénéficier d'une majoration de leur pension de retraite s'ils ont eu des enfants (sous forme de trimestres supplémentaires, jusqu'à deux ans par enfant). Les parents peuvent décider de la répartition entre eux de cette "majoration de durée d'assurance" vieillesse. A défaut d'un accord, la mère profite de la totalité.
Désormais, la loi stipulera qu'à défaut d'accord entre les parents, "lorsque les deux parents sont de même sexe, la majoration est partagée par moitié entre eux".
Serge Dassault : "On veut un pays d'homos ? Dans dix ans il n'y a plus personne"
http://www.humanite.fr/politique/serge- ... nne-508090
Coutumier des propos polémiques, le sénateur UMP Serge Dassault a une nouvelle fois dérapé en faisant un lien entre l'homosexualité et la "décadence" de la Grèce antique au micro de France Culture, en posant aussi la question du "renouvellement de la population", une sortie qui a indigné le porte-parole PS David Assouline.
"Regardez dans l'histoire, la Grèce, c'est une des raisons de sa décadence, à l'époque", tranche Serge Dassault dans un enregistrement diffusé par le journal de France Culture mercredi matin, alors qu'il était interrogé sur le projet de loi sur le mariage pour les couples homosexuels. "Décadence totale, bien sûr. C'est l'arrêt de la famille, c'est l'arrêt du développement des enfants, c'est l'arrêt de l'éducation. C'est un danger énorme pour l'ensemble de la nation, énorme", a poursuivit le PDG du groupe Dassault et propriétaire du Figaro. "On va avoir un pays d'homos. Et bien alors dans dix ans il n'y a plus personne. C'est stupide", ajoute l'élu de 87 ans.
Des propos qui ont indigné le porte-parole du PS, David Assouline, qui a réagi sur son compte Twitter : "Que dit l'UMP ? Et Messieurs Copé et Fillon? La vulgarité homophobe serait-elle plus tolérable que les autres ?"
Relayant l'information, Europe 1 précise que ces propos ont été tenus en marge d'un rendez-vous avec la presse organisé par les sénateurs UMP de la commission des finances. Sur son compte Twitter, le journaliste de France Culture, Frédéric Says indique que les sorties du sénateur de l'Essonne gênent jusqu'à ses collègues du Palais du Luxembourg, comme Roger Karoutchi, Fabienne Keller ou Philippe Marini présents ce mardi :
Quelques "dérapages" de Serge Dassault :
En 2008, devant la Commission des finances où il parle des chômeurs : "C’est quand même anormal de vouloir donner de l’argent de l'Etat qui n’en a pas beaucoup à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu’on les paye trop."
Toujours en 2008, sur le plateau d'Itélé sur le droit de grève : "La grève est un cancer". "On a aujourd'hui un pays qui ne travaille pas assez". "Les Chinois, ils travaillent 45 heures, ils dorment sur place dans leurs usines, ils font des bons produits pas chers."
En septembre 2011, dans une table ronde aux universités d'été de l'UMP à Marseille : "Taxer les riches, ça ne sert à rien, ce n'est pas comme ça qu'on va régler le problème du déficit. C'est idiot et nul !"
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