En faveur des groupes féministes non-mixtes :

[Polack]

d'exprimer clairement le caractère salement et bétement provocateur de faire une blague sur le viol dans un sujet sur sexisme

j'ai fait cette référence à coluche en toute innocence, je n'avais pas pris la pleine mesure de l'aspect provoc de la chose même si avec du recul, je me rends compte que le sujet à l'air très sensible. J'avais déjà fait part de mon ignorance et de mes questionnements sur le sujet du sexisme et de la lutte féministe. Je ne pensais vraiment pas à mal en faisant cette référence, je tâcherais de m'abstenir de flirter avec ce genre de réflexion à l'avenir. Ceci dit j'ai quand même le sentiment d'une sorte de crispation sur le sujet. J'ai un peu l'impression d'être au catéchisme et d'entendre un sermon. Ça fait super bizarre d'être accusé à priori de quelque chose, du coup ça incite à prendre le parti inverse de la position avancée, surtout si c'est fait sans finesse. Pour contribuer à un apaisement du débat, et après un peu de réflexion, je dois reconnaitre qu'au vu de l'ambiance électrique du forum, mes propos étaient malvenus. Je ne présenterais cependant pas d'excuses au sens formel du terme, ne pensant toujours pas avoir été offensant. Je reconnais cependant ma maladresse.

Je vais de ce pas aller me flageller avec des orties en récitant ma leçon ! (ATTENTION HUMOUR)

[L'autre facteur]

Oui, c'est normal qu'il y ait des crispations, car la norme des comportements dans une société patriarcale sont des comportements sexistes. A partir delà, ça veut dire qu'on les subits au quotidien, et assez logiquement les camarades pourraient espérer qu'il en soit autrement dans des regroupements anarchistes, comme ici. Après l'épisode des propos Alayn, quand la réaction dominante est à prendre ça à la légére, et bien ça passe pas. Et ça crispe gravement la situation, et c'est normal.

Sinon, j'aime pas la culpabilité, pas beaucoup plus que les baffes, comme façon d'avancer. Il s'agit par contre d'avoir une reflexion sur nos comportements pas en terme de bien ou mal, mais comme pour le reste sur qu'est ce qu'on met en place pour la suppression des dominations. Et de considérer que pour y arriver il y a des choix à faire; des choses à modifier. Pour la révolution sociale, la voie électorale n'est pas le chemin qui va la favoriser. De la même façon certains comportements ou arguments politiques ne favorisent pas la fin du patriarcat.

[Polack]

je ne me sens pas coupable. le but n'est pas ici de me poser en repenti mais bien de contribuer à ma mesure à un apaisement collectif.

[Communard]

Je suis plutôt d'accord avec L'Autre facteur.

Perso, dans mon taf, j'ai mis en place un groupe de parole non-mixte hommes, mais sans rapports avec le sexisme ou l'anti-sexisme (le groupe est porté sur la question de la "santé sexuelle"). On y voit des hétéro, des bi, des gay. C'est très enrichissant. C'est en participant à çà, tout en étant convaincu d'avance, que je crois en l'efficacité de la non-mixité. Personnellement, en tant qu'homme, non-hétéro, je peut me sentir plus à l'aise avec d'autres hommes, avec un cadre posé (qui sont tous les mêmes pour les groupes de paroles : confidentialité, non-jugement, parler en son nom - avec le "je", et d'autres). Mais inversement, si il n'y a pas une approche transversale, avec une mise en commun de la parole, des paroles, et une volonté de construire d'autres rapports et aussi un discours Politique, la non-mixité ne sert pas.
Une question serait de savoir ce que peut produire, en "concret", des groupes de paroles, des groupes de réflexions, des groupes de travail, non-mixtes et mixtes. Car si nous restons entre-nous, il est impossible de changer les rapports de domination propre à cetet société patriarcale, hétéronormé, machiste et fasciste.

J'ai vachement aimé le slogan des derniers autocollants de la FA : "ni facho, ni macho, féministes tant qu'il le faudra". Lier la question du féminisme et de l'anti-faschisme est vraiment important. Toute idée de nation, de patriotisme, de protection des civilisations, est en germe dans les normes sociales, qu'elles concernent le genre, l'identité sexuelle, la monogamie obligatoire, l'orientation sexuelle, les pratiques, l'exploitation des corps des hommes et des femmes,... Les groupes non-mixtes peuvent passer à côté de ça.

[lou]

J'ai vachement aimé le slogan des derniers autocollants de la FA : "ni facho, ni macho, féministes tant qu'il le faudra". Lier la question du féminisme et de l'anti-faschisme est vraiment important.

J'irai plus loin, pour moi c'est primordial. L'antifascisme a besoin du féminisme pour ne pas basculer dans un système de miroir. Je suis assez inquiet de voir certains antifas pris dans une facination de la violence et dans la recherche systématique de l'affrontement; non pas que la violence me dérange en soi mais dans ce qu'elle véhicule de valeurs virilistes. Le féministe permet de conscientiser ça et de ne pas se laisser emporter dans une logique qui tendrait à admettre l'hypothèse que nous avons raisons parceque nous cognons les plus forts.