Transsexualité, Existrans

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Messagede Nico37 » 18 Mai 2009, 11:28

La transsexualité ne sera plus classée maladie mentale en Fr

La transsexualité ne sera plus classée maladie mentale en France

Il y a 2 jours

PARIS (AFP) — La transsexualité ne sera plus classée en France comme une maladie mentale, une décision gouvernementale qualifiée samedi d'"historique" par les associations concernées, à la veille de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie.

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a saisi "ces derniers jours" la Haute autorité de santé en vue d'un décret sortant la transsexualité de la catégorie des affections psychiatriques, a déclaré une porte-parole du ministère.

Jusqu'à présent, les transsexuels bénéficiaient d'une exonération du ticket modérateur pour leur prise en charge médicale au titre d'une affection de longue durée classifiée ALD23 pour "troubles récurrents ou persistants".

Pour le ministère de la Santé, il s'agit d'un "signal fort envoyé à l'ensemble de la communauté", les transsexuels ressentant "cette admission en ALD23 comme stigmatisante".

Cette classification, découlant de celle de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), était aussi liée au fait que la transsexualité figurait sur la liste des pathologies recensées dans le manuel médical DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) auquel se réfère le corps médical, tout comme l'était l'homosexualité il y quelques années.

Dans une tribune parue dans Le Monde daté de dimanche-lundi, de nombreuses personnalités dont la première secrétaire du PS Martine Aubry, la communiste Marie-George Buffet, le Vert Daniel Cohn-Bendit ou encore les Prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi (médecine) ou Elfriede Jelinek (littérature), ont demandé à l'OMS "de ne plus considérer les transsexuels comme atteints de troubles mentaux".

C'est parce que l'OMS avait décidé le 17 mai 1990 de sortir l'homosexualité de la liste des maladies mentales, que cette date a été retenue pour la Journée mondiale contre l'homophobie, célébrée dimanche et dès samedi dans de nombreux endroits.

Il est donc symbolique que la France choisisse ce moment-là pour être "le premier pays au monde" à "supprimer la transidentité de la liste des maladies mentales", a commenté le Comité IDAHO (International Day Against Homophobia and transphobia).

Cette "décision historique" est aussi "une explosion d'espoir pour toutes les personnes trans du monde", a estimé Joël Bedos, secrétaire général du Comité IDAHO.

L'association Homosexualités et Socialisme (HES) a "salué" également cette annonce qui répond "à une revendication portée de longue date" de la communauté lesbienne, gay, bi et trans de France (LGBT). Pour HES, il est "temps, à présent, de passer du symbole aux actes concrets, en luttant contre les violences et les discriminations qui pèsent sur les trans".

Car au-delà de "cette mesure de déclassification, il reste encore beaucoup à faire pour que le transsexuels (...) soient pleinement reconnus comme des citoyens de première zone", a insisté pour sa part la coordination Inter-LGBT."


Communiqué de l'assocation OUTrans :

Ceci n'est pas une dépsychiatrisation

OUTrans reconnaît le caractère symbolique de l’annonce de Roselyne Bachelot-Narquin du 16 mai 2009.

Cependant cette déclaration ne va pas dans le sens d'une dépsychiatrisation de la transidentité, il s'agit simplement d'une reclassification de l'ALD 23 (affections psychiatriques de longue durée) vers une autre ALD. En effet, la ministre de la Santé a annoncé qu’elle venait de saisir la Haute Autorité de Santé (HAS) «afin de publier un décret déclassifiant la transsexualité des affections psychiatriques de longue durée».

En pratique, rien ne change pour les personnes trans qui restent considérées comme des malades devant être soumises à un suivi psychiatrique, puisque comme le rappelle le Ministère de la Santé, « cette déclassification ne veut pas dire absence de recours à la médecine, ni renonciation au diagnostic médical des troubles de l’identité de genre ou abandon du parcours de prise en charge ».

OUTrans regrette que cette déclaration ne soit pas accompagnée d'autres mesures qui auraient, elles, un impact réel sur la vie des trans, comme :
- la dépsychiatrisation effective de la transidentité,
- la reconnaissance de la transphobie comme discrimination au même titre que le racisme ou l’homophobie, et par conséquent, la prise en compte de la transphobie par la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE),
- en partenariat avec le Ministère de la Justice, une facilitation d’accès au changement d’état civil, c’est-à-dire la suppression des obligations de traitement hormonal, de suivi psychiatrique, d’opérations chirurgicales,
- la suppression immédiate de la stérilisation forcée des personnes trans réclamée par les tribunaux,
- la suppression du recours aux expertises médicales, humiliantes et souvent vécues comme des viols, et ce y compris pour les personnes ayant été opérées à l’étranger.

Par ailleurs, puisque Roselyne Bachelot-Narquin semble si soucieuse du bien-être des trans, OUTrans espère qu’elle travaillera à la dépathologisation de la transidentité et à son retrait des listes internationales de maladies mentales (DSM IV et CIM 10) ; et qu’elle encouragera un réel échange entre les pouvoirs publics et les trans, et notamment en ce qui concerne le rapport de la HAS sur la prise en charge de la transidentité en France.

OUTrans

http://www.outrans.org
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede Pïérô » 18 Oct 2013, 11:23

samedi 19 octobre 2013
à 14h, Esplanade des invalides, Paris

17ème Existrans

marche des trans, des intersexes, et de celles et ceux qui les soutiennent


Image

http://www.existrans.org/index.php?


Appel de la CGA
Existrans : face à la transphobie, ni oubli, ni pardon !

À savoir Une personne trans est une personne qui vit dans un genre différent de celui qui lui a été assigné à la naissance. Un homme trans est donc un homme qui, à sa naissance, a été étiqueté « F », alors qu'une femme trans est une femme qui, à sa naissance, a été étiquetée « M ». À l'inverse, une personne cis est une personne qui n'est pas trans, c'est-à-dire qui vit dans le même genre que celui qui lui a été assigné à la naissance. Un changement d'état-civil est l'acte de changer le prénom et/ou le sexe mentionné sur son état-civil (et, par conséquent sur les documents officiels comme la carte d'identité, de sécurité sociale, etc.). À l'heure actuelle, les personnes trans qui désirent un tel changement sont soumises à l'arbitraire des juges : en effet, une circulaire préconise le changement du sexe à l'état-civil à partir du moment où il y a « irréversibilité », notion qui reste soumise à l'interprétation de chaque juge, la plupart continuant à exiger des opérations chirurgicales. En théorie, les personnes trans ont le droit, comme tout le monde, de choisir leur médecin. Cependant, le fait que de nombreux médecins n'acceptent pas de suivre des personnes trans et que certaines équipes hospitalières s'autoproclament expertes du sujet conduit de fait un grand nombre de personnes trans à devoir passer par des psychiatres et endocrinologues désignés par les équipes en question.

______________________________________________

Le 19 octobre aura lieu pour la 17ème fois l'Existrans, afin de revendiquer des droits pour les personnes trans. En effet, celles-ci sont obligées d'affronter un véritable parcours du combattant pour accéder aux traitements médicaux (notamment hormones et chirurgie) leur permettant de changer leur corps, ou encore pour accéder à un changement d'état-civil et se voir délivrer des papiers d'identité au genre dans lequel elles vivent.

Cette transphobie d'Etat relaie et renforce la transphobie causée par un système patriarcal, qui perpétue l'idée qu'être homme ou femme est un fait de nature, causé par la génétique, alors qu'il s'agit de constructions sociales, de rapport d’oppression entre un groupe dominant et un groupe dominé.

Cette transphobie ambiante engendre une situation de grande précarité pour les personnes trans, qui ont beaucoup de difficultés à trouver un travail ou à avoir un accès à la santé. Par ailleurs les personnes trans subissent des violences, que ce soit dans la rue, au travail, dans la famille ou dans le couple, par la police, dans les prisons, etc.

Cette situation est d'autant plus préoccupante pour les personnes qui subissent plusieurs oppressions. Ainsi les personnes trans blanches et issues de milieux bourgeois peuvent avoir accès à des ressources pour affronter la transphobie qu'elles subissent. C’est plus compliqué pour celles qui ont aussi le statut de femmes, de sans-papiers, de précaires, etc. Egalement pour les femmes non blanches et prostituées ont beaucoup plus de risques d'être assassinées ou de finir en prison.

Par conséquent, si nous soutenons des luttes pour des mesures législatives concrètes, comme un changement d'état-civil simplifié ou une meilleur prise en compte par les médecins, nous estimons que, seules, elles seraient insuffisantes, et qu'il est aussi capital de lutter pour la régularisation de tou·te·s les sans-papiers, contre ce système raciste et néocolonial, contre le capitalisme qui engendre l'exploitation et la précarité, et contre le patriarcat qui est la cause du sexisme, de l'homophobie et de la transphobie.

En tant qu'anarchistes, nous pensons que seules la lutte et l'autogestion nous permettront de sortir d'un tel système, que ses dirigeants ont tout intérêt à préserver. Nous avons conscience qu'une telle auto-organisation ne peut être réellement effective qu'à condition que les personnes marginalisées puisse prendre pleinement leur place dans les organisations militantes de leur choix et dans les luttes…

Il est par conséquent nécessaire de lutter au quotidien contre la transphobie, le sexisme, le racisme, l'homophobie, toutes les oppressions et tous les systèmes de domination.

Nous vous appelons donc à participer à la marche de l'Existrans Samedi 19 octobre à 14h, départ aux Invalides (à Paris)



Coordination des Groupes Anarchistes Relations Extérieures

c/o Librairie Infos 2 bis rue T. Guiter BP 40233 66002 PERPIGNAN Cedex

relationsexterieures@c-g-a.orghttp://www.c-g-a.org

http://www.c-g-a.org/content/existrans- ... -ni-pardon
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede red baby » 22 Oct 2013, 16:59

il faudrait considerer la transphobie comme une forme de racisme!la loi ne va pas assez loin!
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede bipbip » 27 Oct 2013, 14:34

Jeudi 7 Novembre 2013, 19h, 34110 Frontignan la Peyrade

Ciné débat transidentité

Autour de 2 œuvres, une soirée débat en partenariat avec SOS HOMOPHOBIE pour aborder ensemble la question de la Transidentité.

A 19H : ROMEOS de Sabine Bernardi

Lukas vient d’avoir 20 ans. Il commence son service civil en même temps que
sa meilleure amie Ine. Face aux autres, il tente de préserver son secret
– Lukas est transgenre, une fille devenue garçon.

http://www.cine-movida.com/cinemistral/

https://www.facebook.com/pages/D%C3%A9l ... 1288996207

20H30 :Apéro tiré du sac (chacun amène sucré, salé. Le cinéma offre les boissons)

A 21H : BAMBI de Sébastien Lifshitz

En présence de Bambi

Dès sa plus tendre enfance à Alger, Marie-Pierre ne veut s’habiller qu’en
robe et refuse obstinément son prénom de naissance : Jean-Pierre. A 17
ans, sa vie bascule lorsqu’elle découvre la revue d’un cabaret de
travestis en tournée : le Carrousel de Paris. En quelques années, elle
devient « Bambi », figure mythique des cabarets parisiens des années
50-60. "Bambi" n’en demeure pas moins un reportage sensible et en tout
point passionnant qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des
"Invisibles" dont il constitue un complément nécessaire.

Renseignements au 04 67 48 45 37 / cinemistral34@orange.fr

Tarifs : 1 film tarifs habituels du cinémistral / 2 films : 8 €

Cinémistral - avenue Frédéric Mistral (à côté de la poste centrale) - 34110 Frontignan la Peyrade

http://www.sos-homophobie.org/agenda/ci ... ontpellier
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede Pïérô » 17 Mai 2014, 12:40

samedi 24 mai

Transidentités : au-delà de la division binaire homme/femme

Journée de projections-débats-rencontres à la Bourse du Travail de Saint-Denis le samedi 24 mai de 13h à 22h, organisée par la Dionyversité, université populaire de Saint-Denis.

A prix libre, avec repas ouvert à tous le soir.

C’est dans le cadre de la Dionyversité, l’université populaire de Saint-Denis, que nous souhaitons informer, réfléchir et discuter des enjeux pour les personnes Trans et Intersexes. Nous avons donc contacté des militantEs de différentes associations Trans et Intersexes, car, n’étant pas directement concernéEs par ces réalités, il nous semblait évident que la journée ne pouvait se faire qu’avec elleux.

Grâce aux films et à nos échanges mutuels, nous nous sommes renduEs compte que les réalités Trans et Intersexes ne se limitent pas à un discours politique et intellectuel critique de la norme des gen- res et de la soi-disant binarité homme/femme.

C’est cette réflexion que nous souhaitons aujourd’hui partager aujourd’hui avec celleux qui le souhaitent.

Concrètement, les enjeux pour les Trans et les Intersexes sont :

- la lutte contre la psychiatrisation et la pathologisation des transidentités et pour l’accès aux traitements,
- les enjeux autour du changement d’état civil,
- l’accès au travail, - la libre disposition des corps,
- la lutte contre les mutilations des enfants Intersexes, etc.

Autant de sujets qui seront abordés pendant les échanges et discussions que l’on construira ensemble au cours de cette journée, avec des militantEs, intervenantEs , réalisateurices et spect’acteurices.

Programme

- 13 h : présentation de la journée, des films et des intervenantEs
- 13h30 : « Vos papiers » puis débat.
- 15h15 : « Intersexion » puis débat.
- 17h15 : goûter.
- 17h45 : « L’ordre des mots », débat.
- 20 h : apéro.
- 20h30 – 21h30 : repas buffet convivial.

Durant la journée chaque projection sera suivie d’un débat avec différentes associations : OUTrans, Existrans, ABC, ainsi que des militantEs, réalisateurices, etc.

Une journée à prix libre
La participation à cette journée est proposée à prix libre, qu’il s’agisse de l’accès aux projections ou de la restauration. Le prix libre est une démarche politique, non marchande, en opposition au prix fixe, inégalitaire, qui impose le même prix que l’on soit fortuné ou pauvre.
Le prix libre met en pratique ce que nous défendons : l’égalité, la solidarité, la fraternité.

Le lieu
La Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis (93) est située au 9/11 rue Génin. On peut également y entrer par la rue Bobby-Sands.
Elle se trouve tout proche de la Porte de Paris, vaste carrefour où débouchent l’A1, l’A86, la N1... et station de nombreux transports en commun.
Métro : ligne 13, station “Porte de Paris”, Bus : 170, 177, 255, 256, 168, 268.

détail des projections : http://paris-luttes.info/transidentites-au-dela-de-la
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede Pïérô » 15 Oct 2014, 07:35

Samedi 18 octobre 2014 ,
14h Place Stalingrad, Paris

Marche « Existrans »
marche des trans, des intersexes et des personnes qui les soutiennent

La dix-huitième édition de l’Existrans – la marche des personnes Trans & Intersexes et des personnes qui les soutiennent – aura lieu cette année le samedi 18 octobre, avec un cortège qui partira de Stalingrad à 14h. Nous y ferons entendre nos voix pour défendre les revendications portées par le collectif Existrans et de très nombreuses organisations trans, intersexes et solidaires, afin de faire reculer les multiples discriminations et violences transphobes et la précarité sociale qui frappent les personnes Trans et Intersexes.

Au lieu de prendre enfin en compte l’urgence de la situation, au lieu de prendre rapidement les mesures promises, le gouvernement et les parlementaires de sa majorité continuent de s’enfoncer dans un immobilisme irresponsable, laissant au contraire se développer dans un silence complice des attaques répétées contre le « gender » et « l’indifférenciation des sexes » qui peinent à cacher leur transphobie derrière les slogans aussi idiots que blessants de l’autoproclamée « Manif pour tous », avec son cortège agressif de Veilleurs, Printemps français et autres promoteurs de haine.

Toute cette violence est particulièrement dirigée contre nos existences, contre la diversité des réalités trans et intersexes, contre la réalité de nos corps, de nos identités et de nos vies. Elle nous frappe dans une indifférence quasi générale et sans que les responsables politiques au pouvoir ne fassent le moindre geste pour nous protéger concrètement, et s’opposer enfin par leurs actes et leurs décisions à ceux qui voudraient effacer nos différences, effacer notre existence d’un coup de gomme hargneux.

« Changement d’État-civil libre et gratuit

Promesses non tenues : les trans et les intersexes sont dans la rue ! »

Depuis un an rien n’a changé, et nous le répétons : le gouvernement doit tenir ses engagements et déposer sans délai un projet de loi qui nous permette de disposer librement de nos identités, de nos corps et de nos vies sans subir en permanence les violences médicales, psychiatriques, administratives, judiciaires et sociales, qui nous blessent, nous précarisent et nous mettent tout simplement en danger !

Aussi, nous exigeons :
◾Le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officier d’état-civil, sans condition médicale (ni stérilisation ni suivi psychiatrique), sans homologation par un juge
◾Le libre choix des parcours médicaux, sur la base du consentement éclairé, avec le maintien des remboursements en France et à l’étranger
◾Le démantèlement des équipes et protocoles hospitaliers et la formation des médecins et chirurgiens français pour un suivi médical de qualité, respectueux et dépsychiatrisé
◾La formation et la sensibilisation des personnels en contact avec les personnes trans et Intersexes (santé, éducation, social, administratif, justice, prisons, etc), en lien avec les associations trans et Intersexes
◾La mise en place de mesures pour favoriser l’accès au monde du travail et aux études et pour protéger les salariéEs trans et Intersexes
◾Le financement de campagnes de sensibilisation, en collaboration avec les associations trans et Intersexes, pour lutter contre la transphobie et pour la visibilité des Intersexes
◾Le financement de la recherche et de la communication sur la santé des personnes trans et Intersexes et de leurs partenaires (VIH/sida, hépatites, IST, effets des traitements à long terme, interactions médicamenteuses, etc)
◾L’abandon des projets de lois contre le travail du sexe précarisant et mettant en danger les personnes trans et Intersexes concernées et l’abandon de tout projet visant à pénaliser les clientEs
◾Le respect des droits humains pour les personnes trans et Intersexes en milieu carcéral
◾La reconnaissance et la prise en compte de l’extrême fragilité sociale des personnes trans et Intersexes migrantEs sans papiers dans les demandes de régularisation
◾La prise en compte par les médias du kit de l’Association des Journalistes LGBT (AJL) pour le respect des personnes trans et Intersexes
◾L’arrêt immédiat des opérations et des mutilations sur les enfants Intersexes, l’accompagnement psychologique de leurs parents et l’accompagnement à l’auto-détermination des Intersexes, conformément à la résolution 1952 (2013) du Conseil de l’Europe pour le droit des enfants à l’intégrité physique
◾L’accompagnement des enfants et adolescents dans leur autodétermination, y compris le respect et la protection de toute expression de genre, le respect des prénoms et genre choisis, notamment dans le cadre scolaire, l’accès sur la base du consentement éclairé aux traitements hormonaux et/ou bloquant la puberté, comme aux autres traitements ou opérations, et l’accès au changement d’état-civil

Il est urgent que l’ensemble de ces mesures légitimes, cohérentes et vitales soient prises en compte afin que chacunE puisse vivre décemment et librement, en conformité avec les recommandations internationales guidées par les principes de Jogjakarta[1] et les directives européennes en matière de droits humains, fondées sur le respect de la dignité humaine et le droit à disposer de son corps.

Comme nous le dénoncions déjà il y a un an, toutes les tentatives de dépôts de loi ont été mises au placard, et les rares parlementaires qui se préoccupent de la question le font trop souvent maladroitement et sans consulter nos organisations… Les promesses faites aux personnes trans et intersexes nous semblent aujourd’hui bel et bien enterrées. Pendant qu’en Argentine, au Danemark et ailleurs, des lois ambitieuses ont été promulguées, la France nous abandonne à notre sort, tout en donnant des leçons à la planète entière dans de vibrants appels au respect des droits humains… Cette occultation insupportable de nos revendications signifie, pour les personnes trans et intersexes, le maintien voire l’aggravation des multiples discriminations et violences qu’elles subissent.

En un an, en deux ans, en dix-huit ans, rien n’a changé.

Sans aucun droit, stigmatiséEs et maintenuEs dans un système violent, discriminant, et injuste, les personnes trans et intersexes restent soumiSEs à l’arbitraire médical et juridique, à la psychiatrisation et à la pathologisation, à la stérilisation ou à la non reconnaissance légale de leurs identités.

Le 18 octobre prochain,venons en nombre faire entendre nos voix, avec un soutien large, inconditionnel et sans faille de touTEs nos amiEs et alliéEs !

Le changement, c’est maintenant. C’est de nos vies qu’il s’agit !



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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede Pïérô » 19 Nov 2014, 15:50

Jeudi 20 novembre, Lyon

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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede Pilotigasse » 15 Oct 2015, 23:35

Face à la transphobie, seule la lutte paie !

Comme chaque année depuis maintenant 19 ans, les personnes trans, intersexes et leurs soutiens manifestent dans les rues de Paris pour revendiquer des droits et des papiers. La Coordination des Groupes Anarchistes soutient l’initiative et sera présente à la manifestation, ce samedi 17 octobre.


Le 17 octobre aura lieu pour la 19ème fois l’Existrans, marche de revendication pour les droits des personnes trans. En effet, celles-ci sont obligées d’affronter de véritables entraves pour accéder aux traitements médicaux (notamment hormones et chirurgie) leur permettant de changer leur corps, ou encore pour procéder à un changement d’état-civil, et se voir délivrer des papiers d’identité au genre dans lequel elles vivent.

La transphobie institutionnelle relaie et renforce la transphobie ambiante qui découle du système patriarcal. En effet, celui-ci ne reconnaît que deux identités possibles, qualifiées de naturelles, aux rôles bien définis - les hommes et les femmes. Il nie le fait qu’il s’agit de constructions sociales, caractérisées par un rapport d’oppression, d'un groupe dominant (les hommes) sur un groupe dominé (les femmes). Ce système patriarcal interdit aux personnes de vivre leur identité telle qu'elles le souhaitent et la liberté de tou-te-s à disposer de leurs corps.

La transphobie engendre une situation de grande précarité pour les personnes trans, qui ont beaucoup de difficultés à trouver un travail ou encore avoir accès à la santé. Au quotidien, les personnes trans subissent des violences, que ce soit dans la rue, au travail, dans la sphère privée (famille, couple, etc.), ou encore dans les institutions (administration, police, prison, etc.).


Un exemple de luttes gagnantes : l'exemple de l'Irlande



Cet été 2015, une loi a été adoptée en Irlande permettant aux personnes trans de changer d'état civil sur simple déclaration. Ainsi, après le Danemark et Malte, l'Irlande devient le troisième pays à faciliter le changement d'état civil pour les personnes trans : le « Gender Recognition Bill » (loi sur la reconnaissance du genre, en français) permet aux personnes transgenres de déterminer en toute liberté leur genre à l'état civil, sans avoir à subir une procédure médicale.


Contre la transphobie, luttons contre le patriarcat !


Si nous soutenons les luttes pour des mesures législatives concrètes, comme un changement d'état-civil simplifié ou une meilleure prise en compte par les médecins, nous estimons que, seules, elles seraient insuffisantes, et qu'il est aussi capital de lutter contre l'ensemble du système patriarcal, pour en finir avec toutes les oppressions et violences qui en découlent, sexisme, homophobie et transphobie. Ce système de domination et d'exclusion renforce la précarité et les violences générées par toutes les formes d'exploitation et de domination qui traversent la société (exploitation capitaliste, racisme, etc.).

Ainsi, il nous apparaît nécessaire de lutter contre tous les systèmes d'exploitation et de domination, pour l'émancipation de tous et toutes. En tant qu'anarchistes, nous pensons que seules les luttes auto-organisées, et l'autogestion nous permettront de sortir de tels systèmes, que ceux et celles qui en profitent ont tout intérêt à préserver. Une telle auto-organisation ne peut être réellement effective qu'à condition que les personnes concernées puissent dès maintenant prendre pleinement leur place dans les organisations militantes de leur choix et dans les luttes. Par conséquent, nous nous engageons au quotidien contre le sexisme, l'homophobie, la transphobie, le racisme, la domination étatique et l'exploitation capitaliste, et portons nos revendications de rupture, pour une société libertaire et égalitaire.

Nous vous appelons donc à participer à la marche de l'Existrans samedi 17 octobre à 14h, départ à Stalingrad (à Paris).

Vous pouvez aussi lire sur notre site le tract diffusé l'an dernier : http://www.c-g-a.org/sites/default/file ... 14_cga.pdf , ainsi que notre motion antipatriarcale : http://www.c-g-a.org/content/la-lutte-antipatriarcale .



Octobre 2015,
les Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede bipbip » 19 Nov 2015, 11:41

Lyon
Journée du souvenir trans 2015 le 20 novembre

À l’occasion de la Journée du Souvenir Trans 2015 (The Transgender Day of Remembrance ou TDoR), Chrysalide et La Coordination des Groupes Anarchistes vous proposent une projection-débat-apéritif autour des transidentités et de la transphobie.

Le vendredi 20 novembre, nous projetterons « Gare aux transsexuels » (« Transsexual Menace », EU, 1996), le documentaire culte de Rosa Von Praunheim à la librairie La Plume Noire (8 rue Diderot, 69001 Lyon – métro ligne C, arrêt Croix-Paquet). La projection débutera à 20h30.

http://cgalyon.ouvaton.org/spip.php?article168
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede Pïérô » 18 Déc 2015, 12:20

Le Centre LGBT de Touraine lance un concours pour donner de la visibilité aux personnes LGBT

Suite à la vandalisation, à Toulouse, d’une exposition contre l’homophobie, le Centre LGBT de Touraine lance un concours dédié à la reconnaissance des droits des personnes transgenres et intersexes. Communiqué.

« L’exposition "Les amours imaginaires" réalisée par Olivier Ciappa est une ode à l’amour et à la tolérance. Elle vient d’être entièrement détruite à Toulouse par des traditionalistes catholiques. Ces derniers renient toutes les valeurs de la République, la fraternité comme le bien vivre ensemble.

Nous avons fait face à ceux qui se sont opposés à l’égalité, au mariage et à l’adoption des couples de mêmes sexes. Aujourd’hui nous allons faire face à ceux qui ont la volonté de nous faire taire, de tuer l’art et la liberté d’expression.

Parce qu’il leur est insupportable de voir des couples homosexuels alors nous allons donner de la visibilité aux personnes LGBT.

Le Centre LGBT de Touraine dans le cadre de la Marche des fiertés 2016 lance un concours Dessin/Photo, intitulé "Quel est mon genre ? Quel est mon corps ? Quelle est ma place ?". Il est dédié à la reconnaissance des droits des personnes transgenres et intersexes.

L’exposition aura lieu à la Maison des Etudiants de l’Université de Tours courant juin 2016.

Protéger les personnes transgenres et intersexes est une priorité : la Marche des fiertés 2016 leur sera consacrée.

Le 20 novembre nous avons célébré la Journée internationale en souvenir des victimes de la transphobie. Chaque année, l’animosité et les discriminations s’abattent sur les personnes transgenres. En 2014, les associations LGBT ont dénombré plus de 220 assassinats dans le monde, sachant que beaucoup de ces crimes restent ignorés... Plus que jamais, il est indispensable de soutenir les personnes transgenres dans la reconnaissance de leurs droits et de les protéger face à la haine.

Nous allons marcher partout, pour celles et ceux qui ne le peuvent pas lors des Marches des fiertés. Parce que la France doit faire évoluer sa législation, parce qu’elle doit permettre le changement libre et gratuit de l’Etat civil, parce que nous croyons en l’égalité, le centre LGBT de Touraine demandera à l’occasion de la 11ème Marche des fiertés de Tours le samedi 18 juin 2016, la reconnaissance des droits pour les personnes transgenres et intersexes. »


http://larotative.info/le-centre-lgbt-d ... -1314.html
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede clateuf » 25 Juil 2016, 21:09

Robert Jensen : Peut-on débattre de l’idéologie du mouvement transgenre ?


"Si l’assertion de base des personnes trans est qu’elles sont nées dans une catégorie de sexe biologique, celle des hommes, par exemple, mais qu’elles sont en fait de sexe féminin, qu’est-ce que cela signifie ? Affirme-t-on que les catégories de sexe basées sur la procréation sont une illusion ? Que l’on peut avoir un cerveau féminin (quoi que cela veuille dire) dans un corps ayant des organes génitaux masculins ? Qu’il existe une âme immatérielle qui peut être d’un sexe, mais logée dans un corps de l’autre sexe ?"

Lire l'article complet ici : http://clas.pe.hu/spip.php?article290
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede Pïérô » 15 Oct 2016, 20:25

Appel à manif ce jour

Image

Y avait comme un problème dans une revendication loin d'être banale

« • Abandon des lois contre le travail du sexe précarisant et mettant en danger les personnes trans et intersexes concernées. »

Bref le soutien au système prostitutionnel. Et là ça coince puisque que c'est parfaitement réactionnaire, anti-féministe, libéral et donc loin d'être libertaire.

La CGA Région Parisienne fonce https://paris-luttes.info/existrans-plu ... que-l-6867, mais n'aborde pas ce gros problème ... dommage, parce qu'on pourrait imaginer un soutien critique...

Alors, plus question de passer ce type d'info confuse !
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede bipbip » 27 Nov 2016, 13:16

Transidentité

Face aux humiliations et aux discriminations, la vie de personnes trans en France

Taboue et souvent fantasmée, la question de la « transidentité » bouleverse la vision binaire et traditionnelle du genre et des identités sexuelles. En France, la vie des personnes trans se heurte à des difficultés au quotidien. Violences et humiliations dans l’espace public, discrimination à l’emploi et dans les entreprises, voyeurisme des médias, obstacles juridiques au changement d’état civil... Rencontre avec Jules, Laure et William, qui mesurent le chemin qui reste à parcourir pour qu’elles et ils puissent évoluer dans une société qui leur laisse une place à part entière.

... http://www.bastamag.net/Entre-humiliati ... -en-France
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Re: Transsexualité, Existrans

Messagede bipbip » 15 Déc 2016, 13:25

Genres : La transidentité au prisme du féminisme

Il n’y a pas de définition simple et totale de la transidentité. Cependant, elle peut se définir comme le fait pour un humain rangé dans la case « homme » ou la case « femme » de se ressentir comme du genre opposé. Ce ressenti peut conduire à vouloir adopter l’apparence et les comportements assignés au genre opposé. Tout ce qui trouble l’identité est intéressant pour la réflexion antipatriarcale. Sans naïveté.

Du transvestisme (simplement se travestir) ponctuel au transsexualisme (la transformation du corps) allant ou pas jusqu’à ­l’opération de l’appareil génital, les vécus nécessaires à l’épanouissement des personnes trans sont différents, variables. Dans tous les cas, les trans peuvent se heurter aux discriminations habituelles envers les personnes qui ne choisissent pas une apparence dite « normale » et à des discriminations plus spécifiques liées à la transidentité.

Pour nous, féministes radicales, le genre est une construction sociale qui définit les normes de la masculinité et la féminité, y compris l’apparence que doivent avoir les corps. Au nom de ces normes seront moqué.es voire maltraité.es les femmes poilues, en particulier sur le visage, les femmes grosses en particulier enceintes, les hommes efféminés, les hommes petits et fluets… La liste est longue des attributs physiques non conformes qui amèneront mépris et discriminations, même pour une personne non identifiée comme trans. Cet ostracisme sera évidemment accru envers une personne trans qui n’a pas 100 % des attributs physiques attendus du genre choisi.

Ce point doit nous poser question. Est-ce que dans le monde que nous cherchons à fabriquer – où le sexe physique de naissance ne serait pas socialement pertinent et n’entraînerait aucune conséquence dans les domaines vestimentaire, des activités permises, des jouets attribués, des qualités attendues – la transidentité existerait ?

Les difficultés des personnes trans sont nombreuses. Il y en a deux sortes liées à la société et à ses lois.

Pour les personnes transsexuelles, faisant le choix d’une hormonothérapie et d’opérations, le parcours est compliqué et long. Ce sont des processus forcément médicalisés et donc soumis à l’approbation de médecins. En 1953, le transsexualisme est créé comme maladie mentale en France, et le mal-être et la honte liés à la société sont remplacés par la maladie. Les psychiatres prennent alors le pouvoir sur le parcours médical des trans et décident de ce qui est possible pour elles et eux. En 2010, la France est le premier pays du monde à sortir le transsexualisme de la liste des maladies mentales. Le parcours médical reste cependant encore marqué par la nécessité (non codifiée par une loi) d’un parcours pluridisciplinaire dont un psy qui autorise l’opération. Mais les choses s’améliorent, lentement. La prise en charge financière des soins est assurée par l’assurance maladie. Le parcours reste long à cause des procédures et à cause de la rareté des équipes capables d’assurer la chirurgie génitale dans de bonnes conditions. Il est aussi possible de se faire opérer à l’étranger, plus rapidement mais sans assurance de la prise en charge par la sécurité sociale.

Suppression de la mention du sexe à l’état civil

D’autres discriminations résultent du découpage absolu de la population en deux sexes. À la naissance, chaque enfant se voit assigner un sexe, dans la plupart des cas sur la base de l’apparence des organes génitaux. Un humain naît garçon ou fille. Dans les cas d’indétermination, de non-évidence, il faut quand même décider et trancher dans le… sexe. Les personnes nées intersexuées se sont organisées pour lutter contre la barbarie chirurgicale et il arrive, quand les parents sont suffisamment ouverts et à l’aise , que la décision soit reportée à plus tard et confiée à la personne concernée. Même si ­certaines choisiront de rester anatomiquement intersexe, il faudra choisir un sexe administratif, rentrer dans une case. Le tribunal de grande instance de Tours a accepté en 2015 que soit inscrit, à l’état civil d’une personne intersexe, « sexe neutre », la cour d’appel d’Orléans est revenue sur la décision en mars de cette année. L’état civil a des conséquences sur la vie en général. Ne pas avoir l’apparence de son prénom complique les démarches auprès de toute administration et rend quasi impossible l’accès au travail. C’est notamment au nom de la difficulté à avoir un travail « normal » que certaines associations trans défendent la prostitution. Cette position nous apparaît inacceptable. La solution réside à nos yeux dans la lutte pour la démolition des préjugés et du système de discriminations.

Jusqu’à récemment, changer de prénom d’usage était possible par décision du tribunal d’instance, en établissant les problèmes posés par le fait d’être classé comme du sexe opposé et donc de ne pas avoir la tête de ses papiers. Changer de sexe était subordonné à des conditions médicales dont l’irréversibilité (c’est à dire la stérilisation pour certains juges) et à l’avis des psy, ce qui fait que nombre de trans (en particulier celles et ceux qui n’éprouvaient pas le besoin d’être opérés) devaient se contenter du changement de prénom d’usage. Ce qui laissait possible la discrimination au travail et partout où le numéro de Sécu est demandé.

La procédure de changement de sexe à l’état civil a été simplifiée par une loi de juillet 2016 qui attend ses décrets d’application. La procédure reste judiciarisée mais il sera possible d’établir, par des témoignages par exemple, le vécu dans le genre opposé à son genre sur le papier pour en obtenir la modification. Sous réserve que les juges ne fassent pas une autre interprétation de la loi en rétablissant des conditions médicales. Il sera ensuite possible de changer son prénom devant un officier d’état civil. Cette loi ne satisfait pas complètement les revendications qui étaient de pouvoir changer d’état civil par simple déclaration.

Une revendication que partagent les féministes est la suppression de la mention du sexe à l’état civil. Et sur tous les formulaires possibles, la suppression des cases M et F, des mentions M. ou Mme qui n’ont aucun intérêt. Il restera à considérer que tous les prénoms sont possibles pour tous les humains.

La division de l’humanité en deux groupes complique aussi l’accès des personnes trans… aux toilettes publiques. Faut-il des toilettes « hommes et trans », et en face des toilettes « femmes et trans » comme au salon du livre libertaire ? Ou des toilettes « hommes » et « femmes », les trans étant l’un ou l’autre ? Mais dans ce cas, il leur arrive d’être virés. Ou simplement des toilettes ?

La transidentité interroge les féministes radicales aussi parce que si le genre est acquis par le conditionnement culturel, si « on ne naît pas femme, on le devient », le devient-on au même titre quand on a été socialisé comme un homme ? Ou alors, peut-on échapper totalement à son conditionnement genré et être autre que son éducation l’aurait voulu ? Certaines et certains trans remettent en cause les codes genrés mais la plupart s’y conforment, voulant coller au plus près à la réalité sociale du sexe de destination, doit-on le leur reprocher ? Si l’identité sexuée se décrète par la personne concernée, quelle non-mixité des mouvements féministes quand un homme maquillé se dit femme ? La question de la non-mixité peut devenir un point de friction, tous et toutes les trans étant ou ayant été des femmes...

Christine (AL Orne)

http://www.alternativelibertaire.org/?G ... -au-prisme
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Comment les transgenres sont-ils devenus « les nouveaux Noir

Messagede clateuf » 06 Avr 2018, 19:12

Quelques gauchistes, dont Miranda Yardley, et une chercheure parlementaire montrent leur appréciation d’un député conservateur qui comprend à quel point la gauche a échoué à défendre les droits des femmes, des enfants et des homosexuels.

Voici une présentation que j’ai faite au Parlement le 31 octobre 2017. Les députés y ont été invités par David Davies, député conservateur de Monmouthshire. J’y étais accompagné par Judith Green, Stephanie Davies-Arai et James Caspian, dont les allocutions respectives peuvent être consultées aux hyperliens ci-dessus. L’objectif de ces présentations était de démontrer les faiblesses inhérentes aux propositions de « mise à jour » de la Loi de 2004 sur la reconnaissance du genre (LRG), notamment par l’introduction de l’« auto-identification » du sexe et en raison du remplacement du « changement de sexe » par la notion d’« identité de genre ». Nous voulions également souligner la façon dont ces réformes contredisaient des droits des femmes, des homosexuel·le·s et des enfants, et la manière dont tout le traitement médical de l’identité des personnes transgenres constituait la médicalisation imparfaite d’une condition auto-diagnostiquée et non diagnostiquable.

Le député Davies est un allié improbable de la cause que je promeus. Je suis d’avis que le Rapport 2015 sur l’égalité transgenre est un document déséquilibré, unilatéral, socialement régressif et profondément antifemme ; l’enquête dont il a résulté n’a tout simplement pas abordé le sujet sur lequel il porte, et le document est plus une œuvre de propagande qu’une enquête raisonnée. C’est un travail d’activistes qui ne reflète que cet activisme.

Ironie du sort, mise à part la députée Caroline Flint à l’occasion de la première lecture du projet de loi maintenant rejeté, le seul député à avoir montré la moindre compréhension des problèmes en cause et de leur impact sur les femmes est un député conservateur blanc de classe moyenne, dont la feuille de route en Chambre constitue un anathème pour les libéraux classiques comme moi. Je félicite toutefois M. Davies, car il comprend bien la conjoncture actuelle, et il a, par ses interventions durant notre rencontre, fait preuve d’une intelligence de la façon ces propositions affectent aussi négativement les droits des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles. Mais on a l’impression d’entrer dans « La Quatrième Dimension » lorsqu’un député conservateur fait le travail de la gauche, parce que celle-ci se révèle édentée, inefficace, impuissante.
Lire la suite : http://clas.pe.hu/spip.php?article431
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