Anarchaféminisme

Le titre semble fort mal choisi (anarchaféminisme) et il y a quelques remarques assez étonnantes dans ce texte (des mouvements anarchistes clandestins en France
à moins que la réunion se soit déroulée au Portugal mais c'est pas précisé ni devinable
/ "leur milieu assez renfermé." etc. )


L'anarcho-féminisme: un féminisme anti hommes ?
Le féminisme n’est pas un mouvement uniforme, il se divise en plusieurs courants qui s’opposent souvent entre eux. Avec une amie, nous avons rencontré un groupe d’anarcho-féministes, voici mon analyse de leur mouvement et de leur vision du féminisme.
L’accueil qu’elles nous ont réservé a été à l’imagine de leurs positions libertaires, c’est-à-dire, aucune question sur qui nous sommes ou sur ce que nous venions faire. Les présentations se sont résumées à dire chacune notre prénom et basta. La première question que mon amie a posé était: pourquoi êtes-vous un mouvement non mixte? Les militantes féministes ont répondu que c’est une façon de ne pas être sous la pression des hommes quand elles parlent. Ainsi, elles peuvent avoir un espace de liberté en dehors de toutes relations de domination homme/femme.
Pendant la réunion, j’essayais d’être la plus attentive possible pour comprendre leurs positions et ne pas commettre d’erreurs. Certaines filles du groupe font aussi parties de mouvements anarchistes clandestins et peuvent être assez méfiantes à la venue d'un nouvel élément. Pourtant, malgré la simplicité de leur accueil, elles semblaient très heureuses de voir de nouvelles têtes, ce qui est rare dans leur milieu assez renfermé.
Convaincue que le féminisme ne peut progresser que s'il y a une solidarité entre les différents mouvements, je commence a leur raconter notre expérience féministe au Portugal. Suite à notre récit plein d’enthousiasme, aucune réaction de leur part. Elles restent en silence. Que veut dire ce silence? Pensaient-elles que nous ne participions pas de la même lutte? Les mouvements féministes seront-ils éternellement en concurrence? Leur manque de réaction était-il au contraire une approbation, du genre: « vous êtes des notres »? La dernière hypothèse est certainement la meilleure car tout au long de la réunion, elles ont eu une attitude très ouverte et intégrante.
Malgré cela, je ne suis pas d'accord avec certaines de leurs positions car elles semblent envisager le féministe comme une résistance à une menace. Nous les femmes, nous sommes dans leur camp. L’homme est envisagé comme un ennemi ou "un violeur en puissance". Pour l’illustrer, certaines pensent que les femmes devraient perpétuellement se balader avec des sifflets autour du cou pour prévenir d’une agression ou d’un viol. D’ailleurs, une des militantes précise qu’elle est attentive aux bruits des sifflets pour savoir intervenir en cas de danger. J’ai senti dans ce mouvement beaucoup de haine envers les hommes sans grande distinction entre eux. Je ne crois pas que tous les hommes soient mauvais, ils reproduisent simplement des schémas de domination qu'ils connaissent depuis toujours. Bien qu'elles ne se disent pas séparatistes, j'ai eu la sensation que leur réunion servaient en premier lieu à exprimer leur ressentiment envers les hommes et non pas à construire des actions efficaces pour protéger les femmes victimes de violences. Encore une fois, pour tous ceux qui l'oublient, tout les 3 jours en France une femme meurt de violences conjugales!
Je ne voudrais pas que mes propos soient mal interprétés mais j’ai senti quelques amalgames dangereuses du type, "tous les hommes sont mauvais et les femmes sont bonnes" ou "une femme qui vote pour un homme c'est comme un crocodile qui rentre dans une maroquinerie". L’illustration la plus comique est que nous avons regardé une vidéo pour l’auto-défense des femmes urbaines qui nous expliquait comment réagir en 4 points en cas d’agression. En sortant de cette réunion, je me sentais remontée contre les hommes, ces salauds! Dans la rue, tout ce qui ressemblait à un homme me semblait dangereux.
Je ne vote pas pour une femme, je vote pour des idées. Je ne défends pas toutes les femmes, je défends les opprimées. Je ne défends pas Margaret Thatcher ni Rachida Dati. Je défends Maria et Jamila. Certaines femmes oppriment d’autres femmes et beaucoup d’hommes sont eux aussi opprimés.
Luttons contre la domination masculine mais ne faisons pas naître la haine des hommes dans le cœur des femmes.
Léa Maria