Harcèlement sexuel en général

Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 01 Fév 2018, 22:54

Un cadre de «Sud Ouest» accusé de harcèlement sexuel par onze journalistes

Onze anciennes et actuelles salariées du quotidien régional ont témoigné contre un cadre de la rédaction. La direction a ouvert une enquête. Tout est parti d'un témoignage d'une ancienne journaliste de la rédaction tweeté avec le hashtag #balancetonporc.

... https://www.buzzfeed.com/davidperrotin/ ... enD5eBvORd
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede Lila » 04 Fév 2018, 22:23

"Tribune des hommes solidaires de #MeToo
Ni haine des hommes ni puritanisme, #MeToo, c’est la vraie libération sexuelle !

Des millions de femmes courageuses et solidaires ont initié, porté et relayé dans des dizaines de pays le mouvement #MeToo. Ce raz de marée mondial, dont l’ampleur et l’écho sont sans précédent dans l’histoire, constitue une chance unique de refonder les relations entre les femmes et les hommes. Inévitablement, et comme tous les mouvements d’émancipation des femmes, il suscite en retour un contre-mouvement qui met son point d’honneur à le caricaturer, le réduire ou le dénigrer : à entendre certain.e.s, #MeToo mettrait en danger la liberté sexuelle et serait l’expression d’une haine des hommes. En tant qu’hommes, nous jugeons donc le moment venu d’exprimer notre solidarité avec ce mouvement de libération de la parole des femmes, de révolte contre les violences sexuelles et sexistes, et de dénonciation des privilèges et abus masculins.

Peut-on regarder la réalité telle qu’elle est ? Notre société reste, dans tous les domaines de la vie privée et publique -politique, médiatique, culturelle, sportive, économique-, profondément inégalitaire. L’écart salarial entre les femmes et les hommes est encore de 20%. Les femmes consacrent deux fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques et aux enfants. A elles les temps partiels imposés, le plafond de verre et le plancher collant, les images médiatiques dévalorisantes… Consciemment ou inconsciemment, les hommes entretiennent ces inégalités, et tous, il faut le dire, en ont au moins bénéficié.

Pour autant, tous les hommes ne sont pas des harceleurs, des agresseurs ou des violeurs. Et c’est pourquoi, a minima, il nous semble urgent que le plus grand nombre possible d’hommes se désolidarisent dès aujourd’hui des auteurs de violences sexuelles et sexistes et s’engagent publiquement en soutien au mouvement #MeToo. Si nous prenons la parole, c’est pour exprimer notre souhait que ce mouvement continue de s’amplifier et qu’il transforme plus profondément encore la société. Car il est peut-être l’impulsion décisive dont nous avons tant besoin pour délivrer les relations femmes-hommes des carcans et des rôles codifiés.

Pour cela, il faut d’abord s’opposer à une réaction récurrente : celle qui consiste à attaquer les efforts légitimes de lutte contre les violences sexuelles et sexistes au prétexte qu’ils mettraient en danger la « liberté sexuelle ». Au moment même où se libère la parole des femmes, les mouvements féministes de lutte contre les violences sexuelles et de soutien à leurs victimes sont à nouveau, et comme toujours, accusés d’être « puritains » ou « anti-sexe ». On observe d’ailleurs, sans surprise mais avec inquiétude, que celles et ceux qui s’opposent aujourd’hui au mouvement de lutte contre le harcèlement sexuel au nom de la « drague » et de la « liberté d’importuner » sont précisément celles et ceux qui défendaient le droit des hommes à imposer un acte sexuel par l’argent au nom du « libertinage ». Faut-il vraiment de longs discours pour convaincre que c’est au contraire en la mettant à l’abri des violences et contraintes physiques, psychologiques mais aussi économiques, que la sexualité sera véritablement libérée ?

Contrairement à ce que certain.e.s ont voulu affirmer, le mouvement #MeToo n’est en aucun cas l’expression d’un « puritanisme » ni d’une « haine des hommes ». C’est bien plutôt une occasion unique pour ces derniers de s’affirmer, non pas comme des prédateurs sexuels, harceleurs, agresseurs, prostitueurs, violeurs aux « besoins sexuels irrépressibles », mais au contraire comme des compagnons, des maris, des amants soucieux d’un désir et d’un plaisir partagés, des collègues, des pères, des amis, des frères, des hommes du quotidien portant simplement une même attitude de respect à leurs proches, à toutes les femmes et à toutes les filles.

Pour les hommes, avancer vers une égalité réelle dans la vie privée et publique est un défi d'envergure. En solidarité avec #MeToo, nous voulons le relever."


Signataires : https://www.facebook.com/encorefeminist ... 2090355964
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Messagede bipbip » 10 Fév 2018, 23:25

VIDEO. "On met sur la place publique le secret du numéro 3 du gouvernement" : un journaliste d'"Ebdo" justifie l'enquête sur Nicolas Hulot

Invité de "C à vous", Laurent Valdiguié est revenu sur l'enquête de son hebdomadaire à l'encontre du ministre de la Transition écologique.

Il défend l'enquête de son journal. Le journaliste Laurent Valdiguié était l'invité de "C à vous", sur France 5, jeudi 8 février. A cette occasion, le journaliste d'Ebdo est revenu sur l'enquête à paraître vendredi concernant le ministre de la Transition écologique et solidaire. Dans cet article, le journal fait état de faits présumés de harcèlement sexuel ou d'aggression sexuelle de la part de Nicolas Hulot envers une jeune fille, il y a plus de dix ans.

... https://www.francetvinfo.fr/politique/n ... 01158.html
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 15 Fév 2018, 17:06

Deuxième plainte contre Darmanin, accusé de « demandes à caractère sexuel » en échange d’un nouveau logement

Après la plainte pour viol déposée mois de janvier, le ministre de l’Action et des Comptes Publics fait désormais l’objet d’une deuxième plainte pour « abus de faiblesse ».

L’information a été donnée par Le Point au milieu de l’après-midi. Après les accusations de viol qui touchaient Darmanin, c’est désormais une deuxième plaignante qui a fait appel à la justice. Celle-ci accuse le ministre de lui avoir formulé des « demandes à caractère sexuel » en échange d’un nouveau logement.

Les faits se seraient déroulés entre 2015 et 2016 et le récit donné par une source proche de l’affaire fait froid dans le dos : « La plaignante a expliqué qu’elle occupait un logement insalubre. Elle a demandé à être relogée et c’est à ce moment-là que Gérald Darmanin lui aurait fait des avances. » Le ministre devrait être convoqué prochainement par les policiers du 1er DPJ pour répondre de ces accusations.

C’est la deuxième affaire en moins d’un mois pour le ministre de l’Action et des Comptes Publics. Celui-ci s’était déjà présenté, ce lundi 12 février, face aux enquêteurs de la PJ parisienne, dans le cadre d’une audition libre, pour répondre aux accusations de « viol » dont il faisait l’objet. A l’époque, celui-ci avait reçu le soutien de la classe politique et avait même eu droit à une standing ovation à l’Assemblée Nationale.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Dern ... -echange-d
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 17 Fév 2018, 17:22

#MeToo: Débordées, les associations d’aide aux victimes de violences sexuelles interpellent l'Etat

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme : elles n’ont plus les moyens d’épauler les nombreuses femmes qui ont besoin d’aide…

Ecouter, accompagner, conseiller, défendre. Les victimes de violences sexuelles se tournent en premier lieu vers des associations pour y recueillir un soutien, un numéro ou même voir leur dossier mené jusqu’au tribunal. Mais ces associations, submergées, n’ont aujourd’hui plus les moyens de répondre à l’afflux des demandes qui ont explosé depuis l’affaire Weinstein.

« Malgré des efforts intenses, on n’arrive plus à faire face »

La situation est si critique, que le 31 janvier, l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT) a annoncé devoir fermer son écoute téléphonique.

... https://www.20minutes.fr/societe/221551 ... llent-etat
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede Lila » 18 Fév 2018, 19:51

Oxfam: prostitution, abus sexuels, viols, des accusations de plus en plus lourdes

Le dossier à charge s'alourdit pour Oxfam. Aux révélations sur des orgies organisées par d'anciens membres de l'ONG à Haïti et au Tchad, s'ajoutent des accusations encore plus graves. Une ancienne directrice interne fait état de viols, de tentatives de viol, au Soudan du sud et au Liberia, mais aussi d'agressions sexuelles sur des bénévoles, mineurs, travaillant dans des magasins caritatifs au Royaume-Uni.

Existe-t-il une culture d’abus sexuels au sein de certains bureaux d’Oxfam ?
C’est en tout cas ce que dénonce dans la presse Helen Evans. Cette ancienne directrice de la prévention interne de l’organisation humanitaire britannique fait état de viols ou de tentatives de viol au Soudan du sud, d’abus sexuels au Liberia, mais aussi d'agressions sur des bénévoles, mineurs au moment des faits, dans des boutiques caritatives de l'ONG situées en territoire britannique.

Ces lourdes accusations surgissent après celles visant plusieurs agents d'Oxfam, qui auraient eu recours à des prostituées et accusés d'abus sexuels au Tchad et en Haïti. Selon une enquête du Time, publiée vendredi 9 février 2018, des groupes de jeunes prostituées étaient invités dans des maisons et des hôtels payés par l'ONG en Haïti. Une source citée par le quotidien britannique dit avoir vu une vidéo d'une orgie avec des prostituées portant des T-shirts d'Oxfam. Selon le journal, l'ONG aurait "ignoré les mises en garde", et nommé son directeur pays en Haïti, le Belge Roland van Hauwermeiren, "malgré des inquiétudes sur son comportement envers les femmes" pendant qu'il travaillait au Tchad. Le Time nous apprend également qu'il avait fait l'objet dès 2004 d'une plainte pour abus sexuel, lorsqu'il était en poste au Libéria pour l'ONG Merlin.

la suite : http://information.tv5monde.com/terrien ... des-220473
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 24 Fév 2018, 20:52

Harcèlements : On a réveillé les patriarches

Sous la chape de plomb asphyxiée de l’ordre capitaliste, de ses bulldozers détruisant les conquêtes sociales et la solidarité organisée, dans la morosité syndicale, la parole de femmes émerge comme une irruption volcanique qui met du plaisir dans la rage.

Il y a eu des années de lutte mais avec si peu d’espace, qu’on aurait pu finir par s’accoutumer à la déprime du système. Les patriarches avaient enfilé leurs charentaises. Ils avaient perdu le privilège du droit de vote, lâché l’avortement et même l’égalité des droits et se sentaient tranquilles, tout était en ordre  : les quelques chiennes hystériques résilientes faisaient toujours le ménage. Personne, du mari au patron, du camarade au collègue, ne craignait les femmes  : ils violaient, ils exploitaient, ils rigolaient, ils niaient, selon. Et pourtant  ! Il a suffi d’une allumette pour mettre le feu aux draps, la revendication bouillonne là où on la disait domestiquée.

Il y a 99 ans, Rosa Luxemburg était assassinée à Berlin par les hommes de l’ordre  : ses derniers mots nous rappellent que c’est aussi la réaction qui déroule le tapis rouge de la lutte. Parce que les réactionnaires ne manquent jamais de riposter, «  les combats révolutionnaires sont à l’opposé des luttes parlementaires. […] les révolutions n’ont apporté jusqu’ici que des défaites, mais ces échecs inévitables sont précisément la caution réitérée de la victoire finale.  » A ce titre, la réaction des valètes exprimée dans Le Monde du 10 janvier est exemplaire, elle indique le caractère révolutionnaire de la parole des femmes et la peur qu’elle inspire.

Deux titres. Un pour le buzz en ligne  : «  Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle  »  ; un pour le papier  : «  Des femmes libèrent une autre parole  » Importuner, comme transgresser  ? Libérer, comme émanciper  ? Blague, mauvaise foi ou rhétorique car tout cela chapeaute l’ordre du vieux monde. Les auteures sont évidemment antiféministes. Folles du Roy, elles veillent la féodalité patriarcale pour que surtout, rien ne change. Elles se sont faites une place au soleil au prix d’allégeance aux hommes, qu’elles défendent par acte de soumission et de combat pour leur droit à les abuser. Comme tous les valets, elles ont un intérêt à flatter les puissants – et les statistiques sur les inégalités indiquent qu’il augmente avec la hiérarchie de classe . Cela est incompatible avec la solidarité  : affirmer la soumission passe par la rivalité avec les autres femmes et le féminisme.

Dans ce combat, toutes les vieilles armes servent.

La parole des femmes agressées est disqualifiée, les faits, minimisés  : «  la drague insistante n’est pas un délit  », «  ils n’ont eu pour seul tort que de toucher un genou  ». L’argument éculé de la victimisation tourne en boucle  : dénoncer et éventuellement légiférer c’est du puritanisme, cela «  enchaine les femmes à un statut d’éternelles victimes, de pauvres petites choses  ». Les basiques de droite sont à l’honneur  : la nature fonde les inégalités, il n’y a donc rien à faire. «  La pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage  ». La pulsion du Mâle, bien sûr. Par nature offensive, elle justifie la liberté d’agresser – pardon, «  d’importuner  », et oblige à la charité avec les frotteurs du métro pauvres hères en misère sexuelle. Et bête de l’Apocalypse, la guerre des sexes  ! Pas celle des hommes qui frappent et tuent chaque année des millions de femmes, les enferment dans la pauvreté et les activités et métiers domestiques, dans la peur des sorties nocturnes. Mais celle qui contrarie l’obsession des hommes à les harceler, posséder, dominer et exploiter.

Que reste-t-il aux femmes ? La liberté de dire non…

On vous voit d’ici les vilaines, chantant un slogan de 25 novembre  : «  Non, c’est non  ! La prochaine fois, ce sera trois coups de cutter dans ta bite, connard  !  ». Ah  ! Range ta lame, meuf  ! A droite, LA liberté sexuelle (des femmes) c’est l’adaptation puisqu’il faut élever les filles pour qu’elles soient suffisamment informées (des risques  ?) et conscientes pour pouvoir vivre leur vie sans se laisser intimider ni culpabiliser (quand elles seront, forcément, importunées). LA liberté c’est donc le repli de survie  : Nous ne sommes pas réductibles à nos corps. Notre liberté intérieure est inviolable… et ne va pas sans risques ni responsabilités. Elles vont loin, les femmes de droite dans l’abnégation et dans l’injonction terrible qu’elles imposent aux autres  : mon corps, ton corps, on s’en fout, il est fait pour encaisser. LA liberté des hommes, elle, est totale, nulle n’envisage d’élever les garçons à ne pas importuner.

La réaction des bourgeoises du monde révèle le caractère foncièrement révolutionnaire de la prise de parole et à travers les épouvantails on aperçoit le vacillement du système. Car la violence sexuelle est la peur qui fait la clef de voûte de l’ordre patriarcal, capitaliste. Les violences, du harcèlement à l’attouchement, au viol et au meurtre, et les inégalités salariales, d’emploi, ne sont pas indépendantes les unes des autres  : elles font toute ensemble le système. C’est parce qu’il est possible de violer une femme, qu’on peut la payer 25 % moins cher. La «  justice  » garde le temple  : «  il faut porter plainte  », voilà la tangente opportune pour dédouaner tous les coupables. Car la plupart des plaintes meurent  : en 2017 en France, sur plus de 60 000 viols, 46 ont été condamnés. La prescription est de 3 et 10 ans pour les attouchements et viols antérieurs à mars 2017, de 6 et 20 ans depuis. Les requalifications des crimes en délits ou non-lieu, finissent la sape. Comme la société, la justice accepte les violences. L’appeler, au lieu de soutenir les femmes victimes, les relègue dans la solitude invisible de la salle des pas-perdus.

Tout au contraire, la parole autonome nous relie. La vague de dénonciations des violences sexuelles dit aux femmes harcelées ou violentées qu’elles sont les membres d’un groupe qui comprend… toutes les femmes. Elle ouvre aussi les yeux des hommes qui auraient été assez distraits pour n’avoir rien vu. Et parce qu’elle atteint le cœur du système, elle porte un espoir que l’on croyait mort partout ailleurs. Les femmes pourraient-elles être aux côtés d’autres «  dominées  », victimes de racismes, migrantes, d’autant plus qu’elles sont prolétaires et ont tout à gagner, les ouvreuses de la Révolution que l’on veut  ?

Christine (AL Sarthe) et Valérie (AL Paris Nord-Est)


https://www.alternativelibertaire.org/? ... atriarches
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede Lila » 25 Fév 2018, 18:49

Près d’une femme sur deux victime de caresses ou d’attouchements non consentis

D’après une étude de l’IFOP et de la Fondation Jean-Jaurès, elles sont 12 % à se déclarer victimes de viols.

Les chiffres sont éloquents. Quarante-trois pour cent des femmes françaises affirment avoir subi des caresses ou des attouchements sexuels non consentis, et 12 % se déclarent victimes de viols, selon une enquête de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) et de la Fondation Jean-Jaurès réalisée en février sur un échantillon représentatif de 2 167 femmes et révélée par Franceinfo.

L’enquête dénonce un phénomène bien connu des associations : la grande majorité des femmes victimes de viols (entre 78 % et 88 %) connaissent leur agresseur, qui est souvent un proche. Et la plupart des femmes violées se taisent, rappelle l’étude. Seules 11 % à 19 % d’entre elles déposent plainte, et 56 % à 68 % n’en parlent même pas à leurs proches. Un silence qui multiplie les risques de suicide par 4, selon le psychiatre Michel Debout, qui a coordonné l’étude.

Les principaux chiffres à retenir :

58 % des femmes disent avoir été victimes de comportements déplacés ;

50 % d’insultes ou de remarques à caractère sexiste ;

45 % de gestes grossiers à connotation sexuelle ;

43 % de caresses ou d’attouchements à caractère sexuel sans consentement ;

29 % de messages pornographiques par e-mails ou SMS ;

12 % d’un ou plusieurs viols.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... OGi6jgu.99
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 03 Mar 2018, 11:16

Un logement contre une fellation ?

Plainte pour « abus de faiblesse » contre Gérald Darmanin. La jeune femme livre son récit

Le 13 Février dernier, une habitante de Tourcoing portait plainte contre Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, pour abus de faiblesse. Celle-ci accuse l’ancien maire de la ville d’avoir profité de sa position d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles alors que la jeune femme était à la recherche d’un logement et d’un emploi. Interviewée par Médiapart, elle livre un récit glaçant qui témoigne du sentiment de domination et d’impunité totale dans lequel baignent les hommes de la classe politique.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Plai ... -son-recit
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 08 Mar 2018, 15:02

Quand la parole des femmes se libère. Le mouvement #Metoo fait-il date dans le combat féministe ?

Il y a cinq mois, les mouvements #Metoo et #Balancetonporc sur les réseaux sociaux ont fait le tour du monde contre le harcèlement et les agressions envers les femmes. Suzy Rojtman Porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) Fatiha Aggoune Vice-présidente du conseil départemental du Val-de-Marne, chargée de la jeunesse, de la vie associative, de l’observatoire de l’égalité, de la lutte contre les discriminations, des droits humains et des droits des migrants Martine Storti Philosophe, professeure, écrivaine, présidente de Féminisme et géopolitique

Cette révolte est la révolte de l’égalité réelle

Ça n’est pas la première fois que nous assistons à une importante mobilisation contre les violences faites aux femmes. Mais cette mobilisation, qui s’est répandue comme une traînée de poudre grâce aux réseaux sociaux, est marquante par son ampleur ...

... https://humanite.fr/quand-la-parole-des ... ste-651688
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 10 Mar 2018, 13:22

Me Too: tentative de bilan

« L’affaire Weinstein », qui a fait irruption en octobre 2017, ne cesse d’induire de nouveaux développements. En France aussi, on a assisté sur les réseaux sociaux à une véritable libération de la parole concernant les violences sexistes autour des hashtags « #MeToo » et « #BalanceTonPorc ».

Cela a conduit à Paris à un premier rassemblement le 29 octobre 2017, puis à la tenue d’assemblées générales Me Too régulières pour essayer d’organiser les éléments mobilisés, dans le but de construire un mouvement d’importance sur la question des violences. Cet article se veut un premier bilan de cette expérience.

Comprendre le phénomène des violences sexistes

Mais tout d’abord, il s’agit de donner un premier cadrage, pour essayer de fournir une analyse à ce phénomène des violences sexistes. Comme le montrait déjà Angela Davis en 1985, « on ne peut comprendre la véritable nature des agressions sexuelles indépendamment du contexte social et politique dans lequel elles s’inscrivent ».1

Dans le contexte de la crise économique qui a débuté en 2008, de nombreuses analyses féministes marxistes constatent à un niveau mondial un décuplement des attaques contre les acquis féministes (notamment autour du droit à l’avortement), qui s’accompagnent d’une prolifération des discours réactionnaires et d’une montée inquiétante d’un phénomène qui bien sûr préexistait, celui des violences faites aux femmes et aux minorités de genre. Silvia Federici a bien mis en lumière les liens indissociables qui unissent sphère de la production et sphère de la reproduction, le travail reproductif2 produisant « le bien le plus précieux du marché, à savoir la force de travail ».3

Dès lors, dans une période de crise économique, la reproduction prend une valeur centrale. De même qu’il s’agit de réorganiser la production, il va s’agir de réorganiser la reproduction. On assiste alors à un double mouvement. D’une part, on constate une libéralisation accrue des tâches reproductives comme nouveau marché potentiel (ce qu’on peut appeler dans le langage courant le phénomène d’uberisation de la société), avec notamment une partie de la reproduction qui était prise en charge par l’Etat qui est finalement privatisée sous l’effet de la crise. De l’autre, les femmes et les minorités de genre sont réassignées aux tâches reproductives, ce qui passe notamment par un renforcement des discours normatifs sur le genre et les sexualités, la Manif pour tous en France pouvant en être analysée comme un exemple paradigmatique.

Tithi Bhattacharya en fait une synthèse efficace dans son article « Comprendre la violence sexiste à l’ère du néolibéralisme » : « La montée des figures autorisées qui excusent le viol, l’avalanche de décrets et de lois qui s’attaquent aux droits reproductifs et aux droits des personnes LGBTQ, le slut shaming, l’accusation portée sur les victimes de violences, tous ces éléments sont les différentes façons de réorganiser la féminité et réinvoquer la mythique famille duale du soutien de famille et de la ménagère ».4 Il faut donc bien comprendre ce phénomène de renforcement des violences dans son contexte économique et social plus global.

En France, une faible tradition des luttes féministes

Dans un deuxième temps, il faut revenir sur une des particularités du contexte féministe en France concernant les violences sexistes, qui est de ne pas avoir de tradition de lutte préexistante sur cette question. On est très loin de la situation de l’Amérique latine, où le milieu féministe est extrêmement mobilisé autour de la question des féminicides, ce qui s’est cristallisé autour du mouvement Ni Una Menos (« Pas une seule en moins »), ou même plus récemment en Italie avec le mouvement homologue Non Una di Meno.

En France, il n’y a jamais eu de mouvement d’ampleur contre les violences sexistes. Ce thème n’a été en outre que bien peu investi à un niveau tant théorique que militant. En réalité, la question des violences a historiquement été prise en charge par des associations dans le secteur du travail social, dans la lignée des luttes féministes des années 1970, qui transposait une partie des savoirs et des pratiques acquis pendant la deuxième vague5 dans la gestion des violences. Mais ces associations, qui revendiquent toujours une identité féministe, sont de moins en moins dans un rapport d’opposition à l’Etat et de plus en plus dans une forme de collaboration avec celui-ci. Elles-mêmes sont de toute façon étroitement dépendantes des subventions de l’Etat.

Une des conséquences à cet état de fait, c’est que les nouvelles générations de féministes, qui ont notamment émergé dans les années 2010, n’ont pas vu dans la question des violences autre chose qu’une question de gestion et une thématique « institutionnelle ». Le mouvement Me Too a ainsi pris en quelque sorte au dépourvu les cadres féministes déjà existants, quel que soit d’ailleurs leur positionnement politique.

Pourtant, des signes avant-coureurs étaient déjà présents en amont. En effet, les plus grosses mobilisations féministes de ces derniers mois voire dernières années ont toujours été systématiquement en lien avec l’actualité internationale. Cela a été par exemple le cas avec la mobilisation pour la défense du droit à l’avortement en Espagne, en février 2014, qui a entraîné une trentaine de rassemblements sur toute la France dont notamment à Lyon, Bordeaux, Marseille, Montpellier, Toulouse, Nantes, avec 30 000 manifestant-e-s à Paris, et 40 000 sur toute la France selon les chiffres du Planning familial.

Cela a été également le cas en 2016, avec le soutien au droit à l’avortement en Pologne en octobre 2016, au lendemain d’une importante manifestation en Pologne ou, en 2017, suite à l’installation au pouvoir de Trump, avec la Women’s March organisée à Paris en janvier 2017, rassemblant 7000 manifestant-e-s en soutien aux protestations ayant traversé tous les Etats-Unis.

Ainsi, les mobilisations féministes internationales ont toujours rencontré un important écho en France ces dernières années, ce qui pouvait laisser prévoir, sur cette question des violences, le développement d’un mouvement significatif.

Premier pas vers la reconstruction d’un mouvement féministe d’ampleur ?

L’expérience Me Too en France de ces deux derniers mois découle de ce contexte : d’une part, le fait que le milieu féministe n’était pas préparé à son émergence, de l’autre, son ampleur liée à son contexte international.

En octobre, les réseaux sociaux sont marqués par l’avalanche de hashtags « #MeToo » et « #BalanceTonPorc ». Mais très vite, l’idée émerge de ne pas en rester à une simple libération de la parole, et de passer de « #MeToo » à « #WeTogether », c’est-à-dire de donner une réalité concrète et politique à ce phénomène. Un premier rassemblement est ainsi organisé le 29 octobre place de la République, où se retrouvent entre 2000 et 3000 personnes. Des petits groupes commencent à émerger, beaucoup organisés sur les réseaux sociaux.

Le NPA et l’association « En avant toutes ! » invitent alors les personnes mobilisées et l’ensemble du milieu féministe à une première AG à la Bourse du Travail, afin de continuer à construire le mouvement et de disposer de cadres auto-organisés pour ce faire : une centaine de personnes sont présentes, et ce premier test sera suivi de la tenue d’AG régulières. Le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, est à ce titre une échéance toute trouvée, qui est construite collectivement et dans une perspective unitaire. Le jour même, ce sont de deux à trois mille personnes qui descendent dans la rue (contre quelques centaines l’année d’avant), et le cortège auto-organisé Me Too est particulièrement dynamique. Depuis, les AG se poursuivent, toujours assez fournies même si en relative baisse. Il est prévu d’organiser une prochaine manifestation en janvier.

Les éléments positifs de l’expérience Me Too sont nombreux. D’abord, il faut noter l’importance de cette libération de la parole dans un contexte où la loi du silence est précisément ce qui permet la perpétuation des violences sexistes. Comme pour la lutte pour le droit à l’avortement, le premier pas de la prise de conscience du caractère systémique de l’oppression est bien la libération collective de la parole. Ses conséquences vont d’ailleurs bien plus loin que la seule expérience Me Too, et permettent une remise en question profonde des bases patriarcales de notre société. Ainsi, on peut interpréter le blocage du lycée Pissaro de Pontoise par 300 lycéen-ne-s contre les violences sexistes subies au quotidien comme une conséquence directe du Me Too, et c’est à ce titre une véritable victoire.

Ensuite, il est remarquable que l’expérience Me Too ait posé directement les jalons de l’auto-organisation. Il y a eu une réelle tentative de construire un mouvement dans la rue, en partant d’AG auto-organisées, ce qui n’est pas un réflexe, contrairement au milieu étudiant. Les AG Me Too ont permis de dépasser le simple cadre de la dénonciation, et de commencer à construire un rapport de forces pour faire changer les choses. Notamment, la perspective d’une reconstruction du mouvement féministe s’est progressivement imposée : ainsi, un des projets pour 2018 serait d’organiser des Etats-généraux du féminisme sur le modèle de ce qui se fait en Argentine, afin de préparer un 8 mars unitaire.

Pour autant, on ne peut pas parler de « mouvement » Me Too, ces initiatives étant limitées à Paris et n’ayant pas débouché sur une mobilisation massive, même pour le 25 novembre. Les mobilisations dans la rue ont été très peu relayées par les médias, et sont probablement demeurées inaperçues pour la majorité des gens sensibles au sujet des violences sexistes. Comme pour les manifestations contre la Loi Travail 2, on constate que nous n’avons pas réussi à mobiliser au-delà du milieu militant et d’un petit secteur qu’il influence.

Enfin, l’expérience Me Too ne s’est pas construite de façon isolée, et le lien a très vite été fait avec les femmes travailleuses, ce qui a notamment été porté par le NPA. On a ainsi pu voir des personnes de l’AG Me Too venir en soutien à la récente grève d’ONET. Plus globalement, l’articulation entre violences sexistes et capitalisme, dont le cas Weinstein est l’exemple paradigmatique, a d’emblée été faite.

Tout cela fonctionne comme autant de points d’appui vers la reconstruction d’un mouvement féministe de masse en France. A ce titre, la prochaine échéance décisive sera bien le 8 mars.

Aurore Lancereau

https://tendanceclaire.org/breve.php?id=27072


https://nantes.indymedia.org/articles/40348
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 10 Mar 2018, 22:49

Fake news

Quand des députés macronistes relaient une intox pour discréditer une association de lutte contre le harcèlement sexuel

C’est l’histoire d’une association en pointe contre les violences faites aux femmes sur leur lieu de travail, la seule à mettre en cause les employeurs dans les affaires de harcèlement sexuel – et à parfois les faire condamner. Elle est ciblée par un mystérieux audit qui aurait été commandité par le secrétariat d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Un audit dont personne n’a entendu parler qui a des allures de « fake news », allègrement relayées par des députés LREM, pour jeter la suspicion sur la gestion de l’association, subventionnée entre autres par des fonds publics.

... https://www.bastamag.net/Quand-des-depu ... editer-une
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede bipbip » 13 Mar 2018, 01:05

La défense de Tariq Ramadan embarrassée par ses soutiens

Confrontés à deux nouvelles plaintes, en France et aux Etats-Unis, les avocats du prédicateur musulman mis en examen pour viol doivent faire face à la contestation et au complotisme de ses soutiens.

Tariq Ramadan a quitté, jeudi 8 mars, la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) où il était incarcéré depuis un mois, pour être admis à La Pitié-Salpêtrière au sein de l’unité surveillée de l’établissement hospitalier parisien. Le prédicateur musulman, mis en examen depuis le 2 février pour « viol », et détenu jusqu’ici à l’isolement sans pouvoir communiquer avec sa famille, souffre selon ses défenseurs de « douleurs dans les membres inférieurs liés à une affection neurologique » et « d’une profonde dépression ».

Vendredi, il a pu rencontrer dans sa chambre d’hôpital Me Yassine Bouzrou, qui assure sa défense depuis octobre 2017. Ce dernier était accompagné de son confrère Emmanuel Marsigny, venu rejoindre le pôle d’avocats de M. Ramadan. Avec Me Julie Granier, l’associée de Me Bouzrou, et les deux avocats suisses Marc Bonnant et Yaël Hayat, ils sont désormais cinq à tenter d’ajuster une stratégie de défense dans un dossier de plus en plus délicat.
Jusqu’ici, le petit-fils du fondateur des Frères musulmans nie farouchement les accusations de viol portées contre lui les 20 et 27 octobre 2017 par Henda Ayari et « Christelle » (un prénom d’emprunt destiné à préserver son anonymat). « Les faits dont vous me parlez ne m’évoquent rien », avait-il déclaré lors de sa confrontation avec cette dernière.

Un possible alibi fait long feu

Tariq Ramadan avait alors réfuté en bloc non seulement le viol mais aussi toute relation sexuelle et même être monté avec la jeune femme dans sa chambre d’hôtel avant sa conférence à Lyon, le 9 octobre 2009, comme elle le soutient. Le 6 février, le juge des libertés et de la détention avait cependant refusé de libérer le théologien suisse, comme le demandaient ses avocats. Une décision confirmée par la cour d’appel le 22 février.

Entre-temps, une réservation d’avion, présentée par M. Ramadan comme un possible alibi, avait fait long feu : les enquêteurs ont recueilli des témoignages des organisateurs de la conférence lyonnaise prouvant que le théologien était bien arrivé en début d’après-midi, comme l’assurait Christelle.

Mercredi, la situation judiciaire de Tariq Ramadan s’est encore compliquée. La veille de son hospitalisation, une troisième femme témoignant dans les médias sous le pseudonyme de « Marie » a déposé une plainte pour « viol » auprès du parquet de Paris. Cette Française musulmane d’une quarantaine d’années affirme avoir été « sous l’emprise » du prédicateur et avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014 en France, à Bruxelles et à Londres, en marge de conférences données par M. Ramadan.

... http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article43488
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede Lila » 25 Mar 2018, 19:37

[#STOPAGRESSEURS] Stratégies des agresseurs : décryptage

ILS SAVENT CE QU’ILS FONT : DÉCRYPTONS LEUR STRATÉGIE

L’origine de cet article est la précieuse méthode du Collectif Féministe Contre le Viol pour décrypter la stratégie des agresseurs. Cette stratégie des agresseurs s’appuie sur les leviers d’emprise produits par le continuum des violences masculines. Y compris les violences des hommes nommées «inégalités», «stéréotypes», «virilité», «blagues», «lâchetés», «inconscience» ou encore «sexisme ordinaire». La stratégie des agresseurs au plan individuel est d’ailleurs imbriquée avec la stratégie collective des agresseurs en tant que classe ou caste, appelée système patriarcal.

C’est ce qui permet aux agresseurs de pouvoir cibler des femmes bien plus intelligentes qu’eux, tout comme des femmes disposant d’une situation professionnelle/matérielle/ affective censée – nous dit-on – les mettre à l’abri.

Chaque année, 86 000 femmes et 124 000 filles subissent des viols et tentatives de viols commis par des hommes (INSEE–ONRDP, 2010–2015). Les violeurs sont de tous les milieux sociaux-culturels, âges, physiques, courants politiques, etc. L’enquête France Info-Le Figaro du 19/10/2017 indique que plus d’une Française sur deux a déjà été victime de harcèlement ou d’agression sexuelle ! Or les viols et agressions sexuelles sont à la fois les crimes et délits les plus jugés dans les tribunaux d’Assises et correctionnels, mais aussi les moins dénoncés et, parmi ceux qui font l’objet d’une plainte, les moins punis. 10% seulement des femmes victimes parviennent à porter plainte. Pas même 2% de ces plaintes aboutissent à une condamnation du violeur aux Assises. Ainsi, là où, autour des victimes, trop nombreux sont ceux qui leur font croire qu’elles auraient été «naïves» ou qu’elles auraient dû «voir venir», «partir à la première gi e», «réagir autrement», «hurler non» et «se débattre», braquons la lampe sur la stratégie des hommes coupables de violences sexistes.

1. Ils ciblent dans un contexte vulnérabilisant et mettent en confiance

Outre qu’il est un homme dans une société patriarcale, l’agresseur dispose d’autres armes d’emprise à l’encontre des personnes qu’il choisit d’agresser. Il les cible dans son entourage, dans 90% des situations. Il est leur père, frère, mari, amant, ami, voisin, médecin, professeur, avocat, camarade militant, artiste préféré, etc.

L’agresseur prévoit de commettre les violences dans un contexte qui vulnérabilise la victime : sommeil, maladie, entourage toxique, épreuve, psychotraumatisme antérieur, etc. Or le patriarcat est un contexte vulnérabilisant à l’encontre des enfants et des femmes. Là où le patriarcat insécurise, divise, envahit psychiquement les filles et les femmes, les agresseurs font mine de remplir leur citerne d’estime de soi, puis la mitraillent encore davantage. Les victimes racontent bien comme ils souf ent le chaud, puis le froid. Après les avoir mises sous perfusion d’attentes ou d’apparente valorisation, les agresseurs déçoivent méthodiquement les aspirations des victimes, de façon à ce qu’elles les écoutent eux plus qu’elles- mêmes.

2. Ils isolent

Pour perpétrer l’agression impunément, l’agresseur isole la victime aux plans géographique/affectif/matériel. Le huis-clos du foyer isole femmes et enfants, de facto, d’où la stupé ante facilité d’un père/ grand-père/frère pédocriminel à violer un.e enfant. Le conjoint violent martèle : « Tu vois trop souvent tes amies. Tu les aimes plus que moi ? » «Amour», «jalousie», etc : autant d’alibis pour une même stratégie de contrôle et d’isolement.

3. Ils dévalorisent

L’agresseur humilie les personnes qu’il choisit d’attaquer. Il critique. Puis il rabaisse, moque en veillant à ce que d’autres rient avec lui, chosi e, accuse les victimes d’exagérer. Ce dénigrement, comme tout mensonge répété, nit par sembler vraisemblable. L’agresseur empêche ainsi peu à peu la victime de s’écouter jusqu’au bout et de résister. Puis ce sera le retour à la mise en « con ance ».

4. Ils inversent la culpabilité

L’inversion de la honte et de la culpabilité est un élément clé pour emmurer les victimes dans la propagande des agresseurs, donc dans la haine de soi et la division entre opprimées. Le conjoint violent justi e ses violences verbales et physiques par des propos sidérants : « tu as brûlé le repas, ça m’a énervé. Tu es trop coincée, je n’en peux plus, tu me pousses à bout. ».

Un violeur clame que les femmes comme les llettes l’auraient « aguiché », que c’était « un jeu ». De façon générale, les agresseurs adorent convaincre qu’ils ne se sont pas rendus compte, que c’est « un malentendu », qu’ils n’ont « pas compris que c’était non ». Or ce mensonge d’agresseur est ancré dans notre culture. D’où les années volées aux victimes en tentatives d’explications/médiations/débats/thérapies familiales, au pro t des agresseurs.

5. Ils insécurisent et verrouillent le secret

Pour construire son impunité, l’agresseur contraint les victimes à se taire, notamment par la terreur. Il utilise pour cela ses leviers de pouvoir. Weinstein a menacé les actrices de ruiner leur carrière si elles parlaient et a mis cela à exécution. Un père pédocriminel chuchote avec un regard assassin : « sinon tu feras de la peine à ta mère, tu briseras la famille ».

Osez le Féminisme !

PS : Cet article est paru dans le journal 48 d’Osez le Féminisme ! (numéro spécial sur les violences sexistes et sexistes). A l’approche de cette journée du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, il est apparu important de partager avec vous ce décryptage de la stratégie des agresseurs. Vous pouvez retrouver l’intégralité du dossier violences du journal en adhérant à l’association. Adhérez et soutenez la lutte féministe pour le 8 mars !


http://osezlefeminisme.fr/strategies-des-agresseurs/
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Re: Harcèlement sexuel en général

Messagede Lila » 01 Avr 2018, 20:23

TRIBUNE. "Le médecin doit s’interdire toute relation sexuelle avec ses patients" : des professionnels demandent une évolution de la loi

Le Code de déontologie médicale, intégré dans le Code de la santé publique, ne comporte actuellement aucun interdit explicite concernant la sexualité médecin-patient.

Dans une tribune à franceinfo.fr, une quinzaine de professionnels, dont une majorité de médecins, demandent à la ministre de la Santé d'ajouter au Code de déontologie médicale un article interdisant spécifiquement aux médecins d'avoir des relations sexuelles avec les patients dont ils ont la charge. Ils s'expriment ici librement.

à lire : https://www.francetvinfo.fr/societe/har ... /titre1%5D
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