Suite à la sanction de notre collègue Sandrine, femme conductrice de train sur la région de Bordeaux, pour avoir dénoncé l’agression physique dont elle a été victime, nous appelons l’ensemble des acteurs associatifs, syndicaux et politiques, ainsi que toutes les personnes soucieuses de la cause des violences faites aux femmes, à s’associer à cette tribune ainsi qu’à la relayer, par-delà les frontières de la SNCF.
Dans un communiqué de presse daté du 31 octobre 2017, la Fédération SUD-Rail a alerté la direction de la SNCF sur le cas de cette collègue conductrice sur Bordeaux, sanctionnée car elle a eu le courage de dénoncer un cas de violence à son égard.
Alors que les dernières semaines, on s’accorde largement à saluer « la parole libérée » des femmes pour dénoncer notamment les violences sexistes, la direction SNCF, quant à elle, joue la sourde oreille à nos sollicitations. Sanctionner une cheminote qui dénonce une agression physique dont elle a été victime, c’est tout simplement bâillonner l’ensemble des travailleuses qui seraient victimes de violence ou de harcèlement.
De par leur mutisme et leur déni, les dirigeants SNCF incitent les femmes à ne pas parler, à ne pas dénoncer, en définitive, les femmes doivent se taire à la SNCF. Dans une société patriarcale où les violences faites aux femmes sont une réalité malheureusement quotidienne pour nombre d’entre elles, les entreprises et le gouvernement continuent leur politique qui nie et réfute les violences faites aux femmes.
Une réaction ferme et collective nous parait indispensable, quel que soit notre secteur d’activité, notre syndicat. Si la SNCF voudrait nous cantonner aux seules problématiques concernant la dégradation continue de nos conditions de travail, nous pensons que l’ensemble des sujets économiques et sociétaux sont l’affaire de syndicalistes.
Nous devons en faire un engagement collectif.
La convergence des luttes commence par la solidarité, mais elle n’a d’effet que lorsque nous tissons des passerelles entre les luttes contre les oppressions raciales et sexistes et celles du mouvement ouvrier.
Et cette convergence et cette solidarité ont encore plus de sens, lorsque nous voyons les nouvelles ordonnances reformant le code du travail, touchant tout particulièrement les femmes travailleuses comme par exemple :
- Les restrictions du congé maternité.
- La suppression des CHSCT qui annonce la fin des droits d’alerte, l’impossibilité d’obtenir des informations, d’enquêter, de réaliser des suivis de dossiers.
Qui demain s’occupera des femmes en inaptitude médicale, des aménagements pour « convenance personnelle », du financement pour des conditions de travail adaptées aux femmes enceintes ? Qui va agir sur des cas de harcèlement et discriminations faites aux femmes sur les lieux de travail ?
Le 25 novembre prochain, est une journée internationale contre la violence faites aux femmes dans le monde du travail et dans tous les domaines de la vie.
Nous nous mobiliserons pour des conditions de travail décentes, un emploi pour tous et toutes, la fin des écarts salariaux, le retrait des lois Macron, El Khomri, ainsi que des ordonnances 2017 de contre-réforme du code du travail qui contiennent leur lot de régressions sur les droits des femmes et va accentuer leur précarité.
Et c’est précisément parce que nous nous battons contre les violences faites aux femmes que nous ne pouvons pas regarder à côté lorsqu’une collègue est victime non seulement de violence, mais également de répression de la part de la direction.
Après avoir subi la violence sexiste, après avoir trouvé le courage de la dénoncer, Sandrine est sanctionnée par la direction de la SNCF… Cette tentative de museler la parole des femmes victimes des violences sexistes au travail est inadmissible !
Aucune sanction ! Solidarité avec Sandrine !
Premiers signataires :
Délégués syndicaux
Hamid Adouane, secrétaire CGT Ferc Sup Ecole Normale Supérieure, Paris, Christophe Ananou, délégué CGT, Mercedes-Benz Valenciennes, Kamel Bentoumi, membre du CE, CGT PSA Caen, Marion Blais, déléguée Sud Santé Sociaux du CHRU de Montpellier, Emmanuel Boulanger, délégué CGT PSA Metz Borny, Karim Bouzera, délégué CGT, Mercedes-Benz Valenciennes, Florence Brossat, membre CHSCT, Sud Rail traction Austerlitz, Cédric Brun, délégué CGT PSA Valenciennes, Florent Coste, délégué CGT Latécoère Toulouse, Michel Couviaux, délégué CGT Randstad, Antony Delsaux, secrétaire adjoint de la CGT PSA Valenciennes, Vincent Duse, délégué CGT, PSA Mulhouse, Vincent Fournier, délégué CGT FAPT 78, Franck Gaigher, membre CHSCT CGT, Mc Syncro Chanteloup-les-Vignes, Chafikha Gherabba, déléguée CGT Hôtel Royal Monceau, Paris, Faustine Goget, militante syndicaliste FNAC Champs Elysées, Reynald Kubecki, secrétaire général CGT Sidel, Le Havre, Claude Leclercq, secrétaire général de l’UL CGT Zone Industrielle à Amiens, Elise Lecoq, SNES 93, enseignante au Collège Barbara, Stains, Laurent Lenarduzzi, délégué CGT et membre CHSCT, PSA Caen, Gabriel Maciejewski, secrétaire adjoint CGT de l’Hôpital de Denain, Emmanuel Mariani, DP et élu CHSCT, Fédération CGT Santé CHRU Montpellier, Céline Meslem, déléguée CGT Lidl Rungis, Pierre Millet, SNES 93, enseignant au Collège Auguste Delaune, Bobigny, Adrien Mollard, délégué CGT, PSA Mulhouse, Yann Mondragon, délégué CGT PSA Trémery, Grégoire Nadin, secrétaire régional SNTRS-CGT Paris B, CNRS, Isabelle Offroy, déléguée CGT Lidl Le Quesnoy, Jonathan Parent, membre CHSCT CGT PSA Valenciennes, Aurélien Perrot, membre CHSCT, CGT Cheminots Trappes, Arnaud Rouxel, délégué CGT Lidl Guingamp, Franck Théry, délégué CGT PSA Sevelnord, Ghislaine Tormos, déléguée CGT, PSA Poissy, Émile Vandeville, secrétaire général de l’UL CGT de Valenciennes, Franck Vanhelst, délégué CGT Coca-Cola Socx, Régis Wujek, délégué CGT PSA Metz Borny, Azaiz Youssef, CGT McDo Paris Nord, Lynda Zarif, déléguée CGT McDo Paris Nord.
Syndicats, collectifs, organisations
SUD Rail, SUD Education 61, SUD Education 14, Sud Santé Sociaux du CHRU Montpellier, Sud Santé Sociaux 34, Sud Education Université Mirail (Toulouse), Solidaires Etudiant-e-s 31, Sud Santé Sociaux 78, Sud Solidaires 78, Université Populaire de Toulouse, Collectif des bas salaires (personnel administratif de l’université Paris 8), UNEF Le Mans, CGT Roquette Frères Vecquemont, CGT Simply Market Amiens, CGT PSA Valenciennes, CGT PSA Metz Borny, CGT PSA Sevelnord, CGT Whirlpool, CGT Coca-Cola Socx, CGT Coca-Cola des Pennes-Mirabeau, CGT Coca-cola Service Technique, UL CGT Mulhouse, UL CGT Valenciennes, UL CGT Zone Industrielle à Amiens, CGT Educ 78, FO Coca-Cola Socx, CFE-CGC Coca-Cola Socx, Femmes en lutte 93, Femmes égalité, Collectif des effronté.es, Collectif féministe révolutionnaire (CFR), Osez le féminisme 31, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), NPA Jeunes, Front Social, Front Social 78.
Milieu culturel, personnalités
Pauline Christophe, comédienne, Compagnie Jolie Môme, Laetitia Dosch, comédienne, Emma, dessinatrice, La Parisienne Libérée, chanteuse, Guillaume Meurice, humoriste, Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste, Audrey Vernon, comédienne.