Homophobie, homosexualité

Re: Homophobie

Messagede Camille » 09 Oct 2008, 16:40

Et je vois pas pourquoi tu veux imposer une nouvelle norme.

Où ai-je dis que je voulais l'imposer ? La norme aujourd'hui c'est l'hétérosexualité, c'est cela qui est imposé. Comment vous faites pour en finir avec cette norme? En étant dans d'autres pratiques que cette norme, non ?
Linversion sur la bisexualité comme norme, c'est comme dire qu'il ne faut pas inciter à l'autogestion parce que ça deviendrait une norme ! Pour faire autrement que du capitalisme, vous envisagez bien des pratiques ? Et bien pour faire autrement que de l'hétérosexualité dominante, il n'y a pas trente six solutions, je vous laisse deviner.
Willio, relis mes intervention, parce que ton dernier commentaire me semble totalement à côté de la plaque. Il s'agit de faire, pas d'être (donc les histoires de discrimination positive, HS !).
Camille
 

Re: Homophobie

Messagede willio » 09 Oct 2008, 17:14

Camille a écrit:
Et je vois pas pourquoi tu veux imposer une nouvelle norme.

Où ai-je dis que je voulais l'imposer ?

L'inciter si tu préfères.

Linversion sur la bisexualité comme norme, c'est comme dire qu'il ne faut pas inciter à l'autogestion parce que ça deviendrait une norme ! Pour faire autrement que du capitalisme, vous envisagez bien des pratiques ?

Encore une fois ta comparaison entre bisexualité et autogestion est étrange. L'autogestion est une méthode que l'on décide d'adopter parce qu'on la juge bonne alors que l'a bisexualité est un état que l'on subit.


Willio, relis mes intervention, parce que ton dernier commentaire me semble totalement à côté de la plaque. Il s'agit de faire, pas d'être (donc les histoires de discrimination positive, HS !).

Je suis désolé mais il s'agit de contrer la norme en vigueur et forçant d'autres pratiques, c'est exactement le même principe.
willio
 

Re: Homophobie

Messagede Camille » 09 Oct 2008, 19:15

alors que l'a bisexualité est un état que l'on subit.

Ca c'est toi qui l'affirme avec papa Freud et cette vision de la sexualité n'est qu'une position victimiste tout à fait discutable qui n'a pas de réalité autre que le conditionnement.
Quand à la sexualité, il est évident, aujourd'hui que chacun-e peut choisir la forme et les pratiques qu'il-le veut en la matière. Ton victimisme sexuel révèle simplement que tu sépares le corps et l'esprit, pensant que tu es esclave de ton corps et de "préférences" que tu sembles ne pas pouvoir (vouloir) remettre en question. Il est certain qu'en ne réalisant pas un minimum de réflexion sur soi et en n'expérimentant pas, on ne risque pas de se changer, ni de chercher à réaliser d'autres rapports. En somme, c'est une société hétéro, et ça le restera puisque les hétéros sont intrinséquement hétéros. nous voilà bien avancé-e-s
Et encore une fois, il ne s'agit de forcer les pratiques, il s'agit d'avoir le goût de l'expérience et de sa capacité à ébranler nos petites certitudes. Ce qu'il est toujours intéressant de réaliser, tant au niveau individuel que collectif, car on peut rester longtemps dans les voix de garage de la théorie, sans comprendre les changements (de conscience aussi) qu'amène la pratique, le passage à l'acte.
En matière de sexe, évidemment a priori aucune obligation en la matière, mais au regard de la situation actuelle, il semble bien que la production de l'hétérosexualité relève de l'obligation morale et sociale. Donc, être en rupture avec cette production de rapports hétéros est très certainement une manière de rompre avec cet obligation, cet ordre moral hétéro. L'homosexualité et la bisexualité permettent cette rupture tout en jouissant sans entrave comme disaient les autres. En somme la bisexualité c'est comment allier l'utile à l'agréable, et si j'en fais l'apologie il va de soi que c'est chacun-e qui voit. (je partage juste mes réflexions issus de mes expériences dans différentes sexualités, et concrètement je vois bien ce que ça implique directement sur toute ma personne). D'ailleurs si l'homosexualité ou la bisexualité, n'était pas une expérience différente de l'hétérosexualité nous n'en parlerions pas. Et si je les différencie, je ne vois pas quelle discrimination positive tu y voient, nous sommes sur un forum anar, il s'agit juste de proposer d'autres pratiques pour contrer le monde, pas de les imposer.
Au passage willio, on a l'impression que ton argumentaire, qui me prête beaucoup de chose que je ne dis, ni ne pense, vient d'un besoin de protéger un identitaire que l'on devine hétéro (peut-être que je me trompe, mais c'est l'impression qui se dégage...). Et c'est parce que tu envisages ce qui est de l'ordre du faire (ici les sexualités) sous l'angle du paraître et de l'être (de l'identitaire), que tu en arrives à la confusion identitariste qui te fais parler de "discrimination positive". Tu compares des dérives idéologiques issues d'un caractère inné des individus (racisme, discrimination positive ou non), avec des questions sur des constructions sociales qui n'ont rien d'innées (le genre, la sexualité, rôle social).

(une amie avec qui je discute de cela, et à qui j'évoquais l'idée à laquelle tu adhères de la "sexualité subie", me faisait remarquer que tu envisages le corps comme le fait le christianisme, c'est à dire le corps-souffrance (on retrouve cela chez Freud aussi). Déjà là nous ne sommes pas d'accord, il est donc normal que sur le développement à propos de la sexualité le fossé se creuse...).
Camille
 

Re: Homophobie

Messagede zafx » 09 Oct 2008, 20:11

Je suis assez d'accord avec Camille d'une manière générale. Je n'aime pas non plus l'idée de "subir" ses préférences sexuelles et par extension "subir" sa sexualité. Je sais que c'est le cas de certaines personnes et je les plains sincèrement.
zafx
 

Re: Homophobie

Messagede willio » 09 Oct 2008, 20:21

Camille a écrit:
alors que l'a bisexualité est un état que l'on subit.

Ca c'est toi qui l'affirme avec papa Freud et cette vision de la sexualité n'est qu'une position victimiste tout à fait discutable qui n'a pas de réalité autre que le conditionnement.

Restons zen... Décidément tu ne veux pas me comprendre, j'ai comme l'impression de me répéter.
Alors une dernière fois avant abandon :lol: : oui la sexualité est le reflet d'un certain parcours personnel mais ces influences ne sont pas vraiment contrôlables (déjà parce qu'elles ne sont pas clairement identifiables). Tu identifies bien cela chez les hétéros (tu accuses la pression sociale, la norme) mais qu'en est-il chez les bi et homos ? Tou-te-s ne sont pas anars et aimeraient justement rentrer dans la norme ! Que fais-tu alors de ces homos qui aimeraient être hétéros...mais pas moyen, seules les personnes de leur sexe les attirent...? Position victimiste tu disais ? Ton argument va bien pour critiquer les hétéros qui ne veulent pas devenir bi en invoquant l'état subi mais il marche nettement moins bien pour les homos...

Tu compares des dérives idéologiques issues d'un caractère inné des individus (racisme, discrimination positive ou non), avec des questions sur des constructions sociales qui n'ont rien d'innées (le genre, la sexualité, rôle social).

L'important n'est pas l'inné ou l'acquis, mais le contrôlable et le subi.


Et encore une fois, il ne s'agit de forcer les pratiques, il s'agit d'avoir le goût de l'expérience et de sa capacité à ébranler nos petites certitudes. Ce qu'il est toujours intéressant de réaliser, tant au niveau individuel que collectif, car on peut rester longtemps dans les voix de garage de la théorie, sans comprendre les changements (de conscience aussi) qu'amène la pratique, le passage à l'acte.

Ca ok.


Quand à la sexualité, il est évident, aujourd'hui que chacun-e peut choisir la forme et les pratiques qu'il-le veut en la matière. Ton victimisme sexuel révèle simplement que tu sépares le corps et l'esprit, pensant que tu es esclave de ton corps et de "préférences" que tu sembles ne pas pouvoir (vouloir) remettre en question. Il est certain qu'en ne réalisant pas un minimum de réflexion sur soi et en n'expérimentant pas, on ne risque pas de se changer, ni de chercher à réaliser d'autres rapports. En somme, c'est une société hétéro, et ça le restera puisque les hétéros sont intrinséquement hétéros. nous voilà bien avancé-e-s
[...]
Au passage willio, on a l'impression que ton argumentaire, qui me prête beaucoup de chose que je ne dis, ni ne pense, vient d'un besoin de protéger un identitaire que l'on devine hétéro (peut-être que je me trompe, mais c'est l'impression qui se dégage...).


Eh bien justement tu te trompes... Et c'est pour ça aussi que je pense être crédible. Et je ne suis pas bi parce que j'ai jugé que c'était mieux...c'est venu bien avant ma pensée libertaire, qui n'y a évidemment rien changé.
Mais alors faisons une petite expérience et renversons la situation : imaginons que l'hétérosexualité possède des avantages indéniables et que ta réflexion t'amène à la préférer de la même manière que tu préfères la bisexualité aujourd'hui (par exemple si la bisexualité impliquait la fidélité et tout et que l'hétérosexualité représentait quelque chose de plus anarchiste -->ok c'est totalement absurde mais c'est une hypothèse...on imagine..ok?). Alors est-ce que tu abandonnerais toute relation avec des hommes ? Crois tu qu'ils ne t'attireraient plus uniquement parce que tu juges qu'une relation homo est néfaste ? Arrives-tu maintenant à percevoir toute cette partie de toi (et de ce que tu aimes) qui ne dépend pas de ta réflexion mais de tout ce que tu ne maitrîses pas et qui a constitué ton vécu ?

zafx a écrit:Je suis assez d'accord avec Camille d'une manière générale. Je n'aime pas non plus l'idée de "subir" ses préférences sexuelles et par extension "subir" sa sexualité. Je sais que c'est le cas de certaines personnes et je les plains sincèrement.

Comment tu choisis les personnes qui t'attirent dans la rue ?
willio
 

Re: Homophobie

Messagede Camille » 09 Oct 2008, 22:11

Parce que pour toi, la sexualité se réduit à l'attirance ? Tu sais que tu peux avoir des rapports sans être a priori attiré-e ? Tu sais que tu peux être attiré-e sans jamais passer à l'acte (fantasme). Ce n'est pas l'attirance qui fait la sexualité. Tu confonds le désir et le plaisir.
Le désir, oui est subi d'une certaine manière, c'est d'ailleurs l'expression d'un manque. Mais le désir n'est pas la sexualité. D'autant que le désir est aussi conditionné par le "parcours personnel" donc pas si subi que cela, en tout cas, si pas contrôlable totalement, nettement influençable c'est certain. Les homos qui ne peuvent être bi, je n'y crois pas non plus. J'ai plein de copains et copines homos/lesbiennes et qui disent ne pas vouloir de la relation hétéro parce qu'il-le-s n'aiment pas le corps du sexe opposé. En réalité il-le-s se sentent bien dans l' identitaire homo/lesbien, et le milieu homo-lesbien qu'ils se construisent les rassurent dans ce sens. Mais sur la durée et dans les faits, tous et toutes ont des attirances hétéros et passent à l'acte à un moment ou un autre (c'est le cas de mes connaissances, donc à ne prendre que comme mon expérience propre). Au bout du compte, on se retrouve avec des bisexuel-le-s dans les faits et la pratique mais qui se revendiquent homo-lesbiennes. Pour l'anecdote, j'ai même un pote homo qui l'est d'après ses dires "par défaut" par qu'il ne rencontre pas d'individu de sexe féminin qui veuille d'un rapport avec lui. Donc, oui la sexualité peut-être subie mais pas dans le sens où tu l'entends. D'autres facteurs extérieurs à l'individu font que beaucoup "subissent" une sexualité (notamment la norme hétéro), mais je n'adhère pas au victimisme psychologique ni pour les hétéros, ni pour les homo-lesbiennes, ni pour les bi. Tu prends l'exemple de l'homosexualité, reprenons-le. Le victimisme c'est de dire "je suis homo, je ne sais pas pourquoi je subi cette sexualité, je suis attiré exclusivement par les hommes, je suis victime de moi-même sur lequel je n'ai aucun contrôle". On peut au mieux voir dans cette position un échappatoire, une résistance à la pression homophobe de la société, tendant à mettre en oeuvre une force (naturelle ?) indépendante de la volonté de l'individu pour la production de sa propre situation. De plus, cette idée de sexualité subie me semble tenir d'une forme "light" d'essentialisme. L'individu dans ce cas ne semble pas disposer de l'aptitude à faire voler en éclat ses propres barrières.
Alors, évidement, abattre ses propres barrières en matière sexuelle ne se fait pas dans un claquement de doigt (quoique...), mais ce n'est pas non plus la mer à boire. Il est possible de favoriser la création d'une situation favorable à de nouvelles expériences (le jeu sexuel collectif est une excellente approche), ou au pire d'attendre cette situation favorable en s'y disposant. Et si l'expérience n'est pas plaisante, ne pas l'envisager comme un échec ou ne pas tirer de conclusion définitive, c'est peut-être les conditions de l'expérience qui n'étaient pas favorables...bref se laisser la porte ouverte au renouvellement de l'expérience.)
Encore une fois, je le répète, le sexe est un jeu qui ne nécessite ni sentiment, ni déterminisme. Perso je préfère quand il y a au moins des sentiments amicaux. :bisou2: :arrow: :bisou:
Camille
 

Re: Homophobie

Messagede willio » 09 Oct 2008, 23:29

Si tu as raison de faire la distinction entre désir et plaisir, le premier conditionne en général le second...

De plus, cette idée de sexualité subie me semble tenir d'une forme "light" d'essentialisme. L'individu dans ce cas ne semble pas disposer de l'aptitude à faire voler en éclat ses propres barrières.

Mais les barrières c'est dans ce qu'on pense, parce que dans ce qu'on est ça n'a pas vraiment de sens.

Le victimisme c'est de dire "je suis homo, je ne sais pas pourquoi je subi cette sexualité, je suis attiré exclusivement par les hommes, je suis victime de moi-même sur lequel je n'ai aucun contrôle". On peut au mieux voir dans cette position un échappatoire, une résistance à la pression homophobe de la société

J'en doute. Comment tu peux dire ça pour des homos qui ne supportent pas leur attirance (et leur dégoût de l'autre sexe) ?

Mais sinon on tourne en rond. Au lieu de discuter sur des croyances, on ferait bien de demander l'avis des personnes ici qui se pensent hétéros ou homos... Parce que nous deux, on n'est pas dans le meilleur cas pour savoir.
Alors à celles et ceux qui sont concerné-e-s, pourquoi vous rejetez un sexe ? Vous pensez que vous prendriez du plaisir en essayant autre chose ?
willio
 

Re: Homophobie

Messagede LeoKarim » 10 Oct 2008, 03:17

Franchement willio tu devrais essayer. Tu drague un mec, une fille, pour lequel tu n'a pas de désir et tu couche avec. Tu verra qu'on peut y prendre du plaisir. Et franchement ce que tu dis c'est une authentique croyance. Ce n'est pas Camille qui est croyante dans l'histoire c'est toi. Je connais aussi bien l'hétérosexualité que l'homosexualité et je peux te dire que dans les deux cas les relations sexuelles sans désir et avec plaisir sont courantes voire même plus fréquemment chez les homos.

Il faudrait définir le désir. Le désir est une sensation forte, une attirance et il est absurde de parler d'attirance ou de rejet pour un sexe parce que le désir n'existe que vis à vis d'une personne en particulier quelque soit son sexe. Comme beaucoup d'autres, je suis amoureux et admiratif de la femme mais je ne ressent pas de "désir" pour chacune d'entre elles même si je peux les trouver belles et fantasmer d'être entre... Bref ! Le désir c'est une attirance forte pour une personne déterminée. Généralement il s'accompagne des sentiments amoureux même non avoués parce que par exemple on aime déjà une autre personne et qu'on se culpabilise d'en aimer une deuxième.

Rejeter un sexe ne veut rien dire. J'ai une une bouche et si pour être clair elle peut servir aussi bien pour une femme que pour un homme. Mon rejet des hommes présent n'est qu'une circonstance. Je ne peux pas parler d'hétérosexualité. J'ai une compagne, je suis fidèle mais absolument pas monogame. Je ne suis pas monogame parce que je met le hola à d'autre relations pour elle. Et je veux dire aussi bien avec le mec de mes rêves qu'avec une autre jolie fille. Je peux même dire que j'aime deux femmes mais que je me réserve pour l'une d'entre elle.

Tout anars que nous sommes je vois bien l'irruption de la morale sexuelle voire même de la morale tout cours quand on parle des drogues. Tu fais une grave erreur willio en disant que le désir conditionne le plaisir. C'est parce que tu confond désirer et désir, consentement et désir, ce sont des choses différente. Il est vrai qu'il ne saurait y avoir de plaisir sans consentement ou sans désirer faire ce qui mêne au plaisir. Mais le désir de l'autre n'est pas nécessaire.

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Re: Homophobie

Messagede Harfang » 10 Oct 2008, 08:03

LeoKarim a écrit:Tu drague un mec, une fille, pour lequel tu n'a pas de désir et tu couche avec. Tu verra qu'on peut y prendre du plaisir. Et franchement ce que tu dis c'est une authentique croyance. Ce n'est pas Camille qui est croyante dans l'histoire c'est toi. Je connais aussi bien l'hétérosexualité que l'homosexualité et je peux te dire que dans les deux cas les relations sexuelles sans désir et avec plaisir sont courantes voire même plus fréquemment chez les homos.


Valeur individuel que le plaisir. Mon plaisir n'est pas le jouir, mais le faire et la sérénité. Le développement raisonné hédoniste présuppose que le plaisir soit un but en soi. Ca se comprend, ça ne s'étend pas. Pour avoir adhéré a ce mythe, qui en vaut bien un autre, et l'avoir pratiqué à tord et à travers, je n'y adhère plus, ça ne m'a rien apporté.
Et sinon l'asexualité vous en pensez quoi :mrgreen: ?
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Re: Homophobie

Messagede willio » 10 Oct 2008, 09:45

LeoKarim a écrit:Et franchement ce que tu dis c'est une authentique croyance. Ce n'est pas Camille qui est croyante dans l'histoire c'est toi.

J'ai pas dis le contraire, je demande justement à avoir un regard extérieur car là chacun parle sur son ressenti et son expérience et croit pouvoir en faire une généralité.

Je connais aussi bien l'hétérosexualité que l'homosexualité et je peux te dire que dans les deux cas les relations sexuelles sans désir et avec plaisir sont courantes voire même plus fréquemment chez les homos.

C'est pas pareil d'avoir des relations sexuelles avec quelqu'un qui ne nous attire pas mais qui est d'un sexe qui nous attire de manière générale et d'en avoir avec quelqu'un d'un sexe qu'on rejette. Et quand je dis rejette c'est parce que non seulement une relation homo pour un-e hétéro ne procure pas de plaisir mais qu'en plus elle met mal à l'aise.

Tu fais une grave erreur willio en disant que le désir conditionne le plaisir

Pour moi c'est comme ça. J'ai peut-être tort de généraliser mais c'est comme ça que je le vis.

C'est parce que tu confond désirer et désir, consentement et désir, ce sont des choses différente. Il est vrai qu'il ne saurait y avoir de plaisir sans consentement ou sans désirer faire ce qui mêne au plaisir. Mais le désir de l'autre n'est pas nécessaire.

Si tes relations se résument à un consentement ca doit être bien triste. Sans désirer la personne (ou sans désirer le plaisir, tu vois je t'accorde cela...), je ne vois pas l'intérêt de passer à l'acte. Car tu as l'air de dire que même sans désir pour la personne, il peut y avoir un plaisir et donc un désir du plaisir... mais je pense que pour pas mal de personnes, une relation "contre leur orientation sexuelle" n'apporte même pas de plaisir. Encore une fois je parle sans certitudes et j'aimerais l'avis de personnes concernées....mais tout le monde sur ce topic semble être bi. :lol:
En théorie je préférerais que vous ayez raison et que tout le monde soit bi. Si je n'y crois pas ce n'est donc pas que je m'appuie sur une quelconque morale mais juste sur ce que je constate.
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Re: Homophobie

Messagede LeoKarim » 10 Oct 2008, 11:02

willio a écrit:Si tes relations se résument à un consentement ca doit être bien triste. Sans désirer la personne (ou sans désirer le plaisir, tu vois je t'accorde cela...), je ne vois pas l'intérêt de passer à l'acte. Car tu as l'air de dire que même sans désir pour la personne, il peut y avoir un plaisir et donc un désir du plaisir... mais je pense que pour pas mal de personnes, une relation "contre leur orientation sexuelle" n'apporte même pas de plaisir. Encore une fois je parle sans certitudes et j'aimerais l'avis de personnes concernées....mais tout le monde sur ce topic semble être bi. :lol:
En théorie je préférerais que vous ayez raison et que tout le monde soit bi. Si je n'y crois pas ce n'est donc pas que je m'appuie sur une quelconque morale mais juste sur ce que je constate.


Mes relations se résument à un consentement ? :haha:
HA HA HA !
Je peux raconter une de mes relations avec un mec que j'ai rencontré et allez hop au plaisir. Là tu te gourre. Avec les femmes j'ai plus tendance à rechercher le sentiment. Faut dire que dans cette société les beaux mecs pas machistes et stupides ça courre pas les rues... Ceci dit un beau phalus... :aime:

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Re: Homophobie

Messagede zafx » 10 Oct 2008, 16:31

En tout cas, vous serez d'accord pour dire que l'homophobie, telle qu'on se la représente, c'est plus la peur de soi-même que celle des autres? C'est à dire que celui qui a peur des homosexuels a surtout peur de ses propres fantasmes homosexuels. Donc, mon ex est grave une lesbienne refoulée (dixit mon premier post, lol) mais ça semble trop simple de résumer à cela. Comme résumer l'attirance homosexuelle à un désir irrépressible, qu'on subit en la combattant ou pas...

Ce que je veux dire, c'est que des fantasmes homosexuels, on en a tous, même Freud il est d'accord avec ça... Être repoussé 'viscéralement' par les hommes ou par les femmes, c'est ce qui est pathologique. Là, je rejoins Camille qui met en avant la bi-sexualité. Mais s'imaginer que l'humain n'est pas capable tout seul de s'interdire des impulsions, c'est le réduire à l'état de bête mythologique, celle dépeinte par les textes religieux. L'humain est capable d'influer lui-même sur se propres désirs et sur ses sentiments, ce qui donne toute sa puissance à la pression sociale. La société ne peut influer sur le comportement de l'individu qu'en le contraignant lui-même à se contraindre soi-même.

Croire qu'on est l'esclave de ses pulsions, c'est l'attitude de celui qui cherche à s'affirmer sans y parvenir. On peut choisir de n'être attiré que par les hommes ou les femmes, en inhibant ses autres pulsions, c'est du classique. Il n'y a pas pour moi de sexualité innée, comme on ne nait pas végétarien, on choisit plus ou moins consciemment, d'aller ou pas, au bout de ses désirs.
zafx
 

Re: Homophobie

Messagede Camille » 10 Oct 2008, 18:33

Valeur individuel que le plaisir. Mon plaisir n'est pas le jouir, mais le faire et la sérénité.

Voilà bien une démarche proche de l'hédonisme épicurien qui consiste moins en la recherche du plaisir qu'en l'évitement du déplaisir. L'hédoniste est matérialiste et si le plaisir y tient une place essentielle, ce n'est pas par mythe ou idéologie, mais juste par observation que le corps a besoin de nourrir ses sens (bien concrets) pour remplir les conditions du bien-être.
Ca se comprend, ça ne s'étend pas. Pour avoir adhéré a ce mythe, qui en vaut bien un autre, et l'avoir pratiqué à tord et à travers, je n'y adhère plus, ça ne m'a rien apporté.

Tu dis bien d'ailleurs "avoir pratiqué à tord et à travers", ce qui est bien moins hédoniste. L'hédoniste, précautionneu-x-se de son plaisir ne le gâche pas dans l'excès jusqu'à s'en dégouter, et il est entendu, qu'un plaisir qui déboucherait sur un plus grand déplaisir n'est pas à prendre. En tout cas c'est ce que développaient comme rapport au corps les philosophes grecs matérialistes et l'on trouve leur empreinte libertaire dans les siècles qui suivront jusqu'à nos jours. Les fameuses chasses aux sorcières à l'initiative de l'Inquisition, seront d'ailleurs dirigées vers des communautés se réclamant de l'hédonisme. L'Eglise, comme Platon en son temps le souhaitait, fera disparaître de nombreuses traces de ces philosophies et de leur histoire, dans lesquelles ont reconnaît aisément les aspirations libertaires.
Souvent, l'hédonisme aujourd'hui est présenté comme un mode consumériste du plaisir ("avoir pratiqué à tord et à travers !"), ce qui est une erreur, historiquement et philosophiquement parlant, sans compter que l'hédonisme n'est pas monolithique.
Et sinon l'asexualité vous en pensez quoi :mrgreen: ?

Sinon, sur l'asexualité, si cela est un plaisir ou un évitement du déplaisir, si cela concourt au bien-être de l'individu qui en a décidé, si elle est assumé et non subie, je ne vois pas ce qu'il y a à en dire. Dans les cas contraires, je pense que cela débouche sur la frustration. Et perso, je pense que les cas contraires sont les plus répandus.
Mais je m'éloigne du sujet :roll: ...l'homophobie.
Camille
 

Re: Homophobie

Messagede willio » 11 Oct 2008, 10:16

zafx a écrit:Mais s'imaginer que l'humain n'est pas capable tout seul de s'interdire des impulsions, c'est le réduire à l'état de bête mythologique, celle dépeinte par les textes religieux. L'humain est capable d'influer lui-même sur se propres désirs et sur ses sentiments, ce qui donne toute sa puissance à la pression sociale.


Ouais, moi j'appelle ca refouler. Et quand on refoule trop, ça finit par ressortir un jour.

Mais je n'ai toujours pas eu de réponse au problème des homos qui détestent leur orientation sexuelle (car ils sont de milieux conservateurs et partagent les valeurs de ces milieux par exemple) sans parvenir à en changer. Eux, vous ne pouvez pas les accuser d'être victimes d'un conditionnement hétéro de la société pour justifier leur sexualité...
Sinon prenez par exemple léo, il est hétéro et libertaire (donc crédible :D ). Il en a donc complètement rien à foutre des normes de la société. Et pourtant une relation avec un mec ne le tente absolument pas. De quoi est-il la pauvre victime ?
willio
 

Re: Homophobie

Messagede LeoKarim » 11 Oct 2008, 10:24

Mon pauvre ami, si tu savais que je fantasme pas de sucer que des glaces... :coeur:

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