Pour le droit à l'avortement

Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede bipbip » 18 Avr 2014, 10:58

Les anti-IVG s’invitent au Parlement européen

On l’a vu récemment avec les mobilisations contre le « mariage pour tous », les milieux catholiques, surtout les plus réactionnaires, sont bien décidé à s’inviter dans le débat public et politique pour impose au reste de la société leurs visions du monde, en particulier en matière de sexualité (à ce propos, ils feraient mieux de balayer devant leur pote, et de s’occuper de leurs curés, comme le montre une nouvelle affaire impliquant un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X accusé de viols et d’actes de barbarie, sur laquelle revient le site Paris-luttes.info http://paris-luttes.info/un-pretre-traditionaliste, qui en profite pour faire le point sur cette frange du catholicisme « intégral »). Ainsi, un sujet leur tient particulièrement à cœur : supprimer le droit des femmes à avorter. Une initiative sur le sujet s’est ainsi invitée au Parlement européen.

Jeudi 10 avril, l’organisation intégriste Un de Nous (One of Us), un groupe de pression réunissant notamment les Associations Familiales Catholiques (AFC), la Fondation Jérôme Lejeune et l’Alliance Vita, a obtenu une audition, afin de faire du lobbying anti-IVG. Elle était déjà à l’initiative d’une pétition qui a réuni plus d’un million de signatures dans plusieurs pays européens, avec le soutien officiel de l’Église catholique (c’est l’initiative citoyenne européenne qui a obtenu le plus de signatures à ce jour…). Le président de One of Us, Grégor Puppinck, est surtout directeur de l’European Centre for Law and Justice (ECLJ), émanation de l’American Center for Law and Justice (ACLJ), organisation chrétienne conservatrice, fondée par Pat Robertson, créateur de la Christian Coalition : le but de l’ECLJ est de faire du lobbying chrétien au Parlement européen.

L’objectif de l’initiative citoyenne ? obtenir une « protection législative » de l’embryon humain en Europe et l’interdiction du financement de l’UE des programmes de recherche, de santé publique et d’aide au développement qui touchent à l’embryon humain.

la Fédération Humaniste Européenne (FHE) note que « si elle devait déboucher sur une directive européenne, l’initiative « Un de Nous » aurait des conséquences dramatiques pour la recherche, le droit des femmes à disposer de leur corps, et la santé publique. Il en résulterait en effet une base juridique pour interdire l’avortement dans tous les pays membres de l’Union Européenne. » La Commission devra se prononcer avant le 28 mai : pas sûr que l’audition débouche sur une directive européenne, mais le discours de Puppinck devant les députés a été largement applaudi…

http://lahorde.samizdat.net/2014/04/16/ ... -europeen/
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Béatrice » 05 Mai 2014, 23:19

Google supprime des publicités mensongères pour des sites anti-avortement
( à lire les commentaires "réac" qui suivent, on ne peut plus édifiant ! )

Victoire pour les défenseurs du droit à l'avortement aux Etats-Unis, dans ce pays où il est toujours plus fragilisé : Google a retiré des publicités qui renvoyaient vers des sites anti-IVG, rapporte un blog du Wall Stree Journal. En cause, leur caractère inapproprié, qui violait les conditions de Google en matière d'adéquation entre recherches et publicités. En d'autres termes, ces liens, non seulement n'avaient pas de rapport direct avec la recherche de l'internaute, mais ne renvoyaient pas vers le contenu escompté.

C'est une plainte d'une association américaine « pro-choix », défendant le droit à l'avortement, qui a mis la puce à l'oreille à Google. Naral a en effet recherché, sur le moteur de recherche, les mots-clés « clinique avortement » y ajoutant tour à tour le nom de soixante-dix villes des Etats-Unis. Résultat : 79 % des publicités apparaissant à la suite de ces recherches renvoyaient vers des organisations anti-avortement, qui mènent, selon l'association, « une campagne délibérée de désinformation ».

Naral a, par exemple, repéré le cas d'une publicité qui s'affichait après avoir tapé la recherche (en anglais) « cliniques avortement Escondido [une ville californienne] Californie ». Le lien associé promettait alors l'accès à une « clinique gratuite pour avortement en Californie ». Or il était publié par une association clairement anti-avortement, intitulée 40 Million and Counting – qui, dès la page d'accueil de son site, affiche une campagne questionnant les femmes enceintes : « Si vous saviez qu'au bout de dix-sept semaines votre bébé sue son pouce, auriez-vous encore l'intention d'avorter ? »

Sans surprise, les organisations en question ont exprimé leur désaccord face à la décision de Google, rapporte le Wall Street Journal. Le président du National Right to Life (Droit national à la vie) argue notamment que ces sites sont là pour « les femmes qui ne sont pas sûres du type d'aide dont elles ont besoin ». La politique de Google est toutefois loin de viser uniquement ces groupes « pro-vie » – le géant du Net ayant retiré 350 millions de publicités de son système en 2013.

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/ ... vortement/
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Lila » 11 Mai 2014, 17:46

L’IVG en France : un véritable parcours d’obstacles pour des femmes souvent isolées

Plus d’une femme sur trois avorte en France. Pourtant, le parcours est encore loin d’être fléché. Les obstacles semblent même se multiplier. Informations et accompagnement manquent. Les délais d’attente sont longs. De nombreux établissements publics ne pratiquent pas l’interruption volontaire de grossesse alors qu’ils le devraient. Dans un contexte où, en Espagne, le droit à l’IVG est menacé, alors qu’en France les anti-avortements profitent des lacunes en matière d’accès à l’information.


Ça commence dans une cuisine. Les cinq femmes tiennent à peine autour de la table blanche, entre l’évier et le buffet. Difficile de bouger. De toute façon, aucune n’a envie de retirer son blouson. Au 1er étage d’une tour de la porte d’Ivry, au-dessus d’un centre commercial, quelques studios donnant sur un même couloir abritent l’un des trois centres du Planning familial de Paris. Une lycéenne blonde force un sourire mutique quand l’animatrice lui demande de se présenter. Une étudiante de 19 ans, que sa soeur a accompagnée, se concentre sur un ciel sans aspérités. Toutes deux viennent des beaux quartiers. Martine [1], elle, vit près d’ici. Elle a deux enfants, dont un de quatre mois. Se retrouver à cette tablée, ce rendez-vous improvisé avec d’autres femmes qui veulent avorter, ne semble pas la troubler.

Leïla, à peine majeure, est la plus tendue. Elle a déjà vécu un avortement, à l’hôpital, et s’effondre en larmes en le racontant. La lycéenne crispe un peu plus les lèvres, l’étudiante fixe un peu plus la fenêtre. Leïla s’agite, elle ne sait même pas si elle est enceinte en fait. L’animatrice lui propose calmement de faire un test de grossesse et l’accompagne, laissant les autres dans un silence encombré. Quand Leïla revient, son visage s’est éclairé. Elle est bien enceinte, mais elle se souvient maintenant de ce qui l’avait bouleversée, lors de la précédente IVG : c’était d’avoir été examinée par un homme. Pour le reste, l’intervention s’était bien passée. Les autres échangent des sourires en la voyant sécher ses joues, et commencent à poser des questions. Les visages se décrispent.

Premier obstacle : l’accès à l’information

Chaque année en France, 220 000 femmes ont recours à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) [2]. Plus d’une femme sur trois avortera dans sa vie. « Pour la plupart, l’accès à l’IVG ne pose aucune difficulté. Pour d’autres, des problèmes déjà bien identifiés demeurent », déplore le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, dans un rapport remis en novembre 2013 à la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem.

Premier obstacle : l’accès à l’information. A commencer par l’information sur la contraception. Les deux tiers des femmes qui ont recours à une IVG sont sous contraceptif régulier, selon les statistiques publiques. Les femmes rencontrées au Planning de Paris mentionnent le plus souvent un oubli de pilule ou un accident de préservatif. L’une est tombée malade, et elle a dû vomir sa pilule, elle ne voit pas d’autres possibilités. La suivante a acheté en pharmacie des préservatifs qui étaient périmés. Une autre n’avait pas encore replacé de stérilet après avoir accouché. D’autres ne supportent pas la pilule, ou n’arrivent pas à prendre celles qui doivent être avalées à heures très fixes.

« Je ne veux pas en parler à mon mec, ni à personne »

Enfin, elles sont plusieurs à recourir à la méthode des températures (qui sert à estimer la date de l’ovulation), ou au retrait, comme 6% des femmes en France, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) de 2007. Voire à n’utiliser aucune méthode contraceptive alors qu’elles ne souhaitent pas être enceintes, comme 3% des femmes en France. Car plus de la moitié des Français croient qu’une femme ne peut pas tomber enceinte si un rapport sexuel a eu lieu pendant ses règles et 64 % qu’il existe des jours sans aucun risque de grossesse simplement identifiables en surveillant son cycle.

La grossesse débute donc dans ce flou – « C’était quand exactement ? Fallait-il mettre le préservatif dès les préliminaires ? Peut-on tomber enceinte en ayant oublié une seule pilule ? ». Les semaines défilent sans savoir vraiment. Et, quand les jeunes femmes se décident à venir, elles ont le regard dans le vide, le rire nerveux, cherchant leurs mots pour en parler, comme si elles les employaient pour la première fois.

Les anti-avortements avancent masqués

Jusqu’ici, elles ont entretenu un silence prudent. Pour certaines, c’est une évidence : « Je ne veux pas en parler à mon mec, ni à personne », « Ma mère, si elle savait pour l’IVG, elle me décapiterait, c’est simple », « Quand ma soeur est tombée enceinte, ma mère ne lui a pas parlé de toute la grossesse », « Mon copain m’a quittée quand il a appris que j’étais enceinte. Je lui ai dit ‘c’est pas grave, je le ferai seule’. Si je le dis à mes parents, ils me chassent. Ils sont très religieux. » Parfois, pourtant, un petit-copain, une amie, un frère ou une sœur, voire une mère patientent pendant le rendez-vous. Ils peuvent y participer, quand ils y sont invités.

« Ce matin, j’ai reçu une jeune femme qui a appelé le numéro recommandé sur un site », raconte une animatrice outrée à ses collègues. « Ils lui ont dit qu’elle aurait de l’argent et un appartement si elle gardait l’enfant ! Avec les alloc’ ! » Celle-là, elles ne l’avaient jamais entendue ici. Elles ne sont plus surprises pour autant. La plupart des femmes qu’elles reçoivent sont passées sur internet avant de venir. Et les sites anti-avortement qui se présentent comme des sites de conseil, sans parti pris, arrivent vite sur les moteurs de recherche, comme ivg.net ou avortement.net, animé par la même association. D’apparence neutre, proposant un n° vert, ces sites tentent en réalité de dissuader les femmes de recourir à l’IVG (lire ici). La plupart des visiteuses ne sont pas dupes. Reste qu’elles ne trouvent pas beaucoup d’autres renseignements.

ivg.gouv.fr ou ivg.net ?

Le gouvernement a bien lancé en septembre 2013, un site dédié, ivg.gouv.fr, mais le Haut Conseil à l’Egalité, quelques mois plus tard, demandait la mise en place d’une équipe pour l’animer. Depuis 1999, en outre, chaque région doit disposer de sa plate-forme téléphonique. Un tiers d’entre elles connaissent des dysfonctionnements, et pas des moindres, liste le Haut Conseil : absence, désactivation ou méconnaissance de la ligne par les professionnels ou le public.

Ce midi, Mona, 19 ans, a pris le RER pour franchir les 20 kilomètres qui la séparent de Paris. Deux jours plus tôt, elle a effectué un test de grossesse. Positif. Dès le lendemain, avec son copain, elle s’est rendue au centre de Protection maternelle et infantile (PMI) près de chez elle. « Le médecin m’a donné des prospectus, alors j’ai été directement au Centre de planification de l’hôpital de Créteil », raconte la jeune fille concentrée, en jean et lunettes. « Il était 16h30, c’était fermé. Je me suis dit que j’allais venir à Paris. C’est un peu galère… » Du coup, aujourd’hui, son copain n’a pas pu venir. Il travaille. Et elle sèche les cours.

Anonymat requis

L’animatrice écoute Mona, et lui explique les deux possibilités qui existent en France pour avorter : l’IVG par aspiration, ou l’IVG médicamenteuse. La première est une intervention chirurgicale brève et se pratique à l’hôpital sous anesthésie locale ou générale. La seconde consiste à prendre un premier cachet chez un médecin, un gynécologue, dans un Centre de Planification, un centre de santé, voire à l’hôpital. Il est ensuite possible de prendre le second cachet chez soi ou à l’hôpital, et d’y rester quelques heures, le temps de la fausse-couche ainsi provoquée. Entre 5 et 7 semaines de grossesse, ce sera forcément à l’hôpital. Et, de 7 à 12 semaines, ce sera forcément par aspiration.

Mona est curieuse, elle sort un stylo pour prendre des notes. L’animatrice lui remet une liste de centres qui pratiquent des échographies à prix raisonnable - pour dater la grossesse - ainsi qu’une liste de médecins et d’hôpitaux parisiens, par type d’IVG. Mona n’a pas encore choisi sa méthode, mais elle note « anonymat » à côté des adresses des établissements qui le permettent. Elle ne veut pas que sa famille soit au courant. Et prendre un cachet à la maison, c’est risqué.

« Nous sommes seuls avec mon mari, tout seul »

C’est ce même besoin de discrétion qui pousse Suzanna à choisir, elle, la maison. La trentenaire est venue à l’heure de sa pause déjeuner rue Vivienne, dans le deuxième centre du Planning familial de Paris. Là, derrière une porte cochère, au fond d’une cours à deux pas de La Bourse, les animatrices reçoivent des femmes qui travaillent dans le quartier, et des jeunes femmes étudiantes ou au chômage. Le téléphone n’arrête pas de sonner. Dès qu’une porte s’ouvre, une nouvelle animatrice en sort, vite remplacée, car les pièces viennent souvent à manquer.

Suzanna a eu des jumeaux il y a un an, mais l’un est mort avant la naissance. Elle est trop bouleversée pour recommencer. Mais la trentenaire vient d’une famille chrétienne, qui « ne comprendrait pas ». Suzanna se tord les doigts : « Nous sommes seuls avec mon mari, tout seul. » Elle craint de prendre le médicament, confie-t-elle en pleurant, parce qu’elle a vu sur internet qu’il était possible que « tout ne soit pas parti ». Mais, « à l’hôpital, pour l’aspiration, il y a des tas de gens qui verraient mon nom », s’inquiète-t-elle encore plus. D’ailleurs, elle va même chercher un centre d’échographie loin de chez elle, « pour ne pas laisser de traces ».

Le prix à payer

Spontanément, la plupart des visiteuses arrivent avec le souhait de pratiquer un avortement médicamenteux à la maison. Par peur du bloc opératoire, par méconnaissance de l’autre solution, par volonté surtout de régler ça toutes seules. Quitte à être isolées, à souffrir de contractions et à parfois beaucoup saigner, mais dans le huis clos du foyer. « Nous recevons pas mal de femmes qui ne prennent même pas les anti-douleur chez elles, comme s’il fallait se punir, souffrir », ajoute une animatrice du Planning. Amandine, ce matin, y voyait un autre avantage, le prix. Elle l’avait lu sur internet : 400 euros minimum pour une aspiration, 200 pour le médicament. Les deux interventions sont entièrement remboursées par la Sécurité sociale depuis le 1er avril 2013, lui apprend l’animatrice.

En 2011, plus de la moitié des IVG sont des IVG médicamenteuses - pratiquées à la maison ou à l’hôpital -, selon une étude de la DRESS. Elles sont en nette augmentation depuis que la loi facilite leur recours. « Au départ, l’IVG médicale, c’était pour redonner aux femmes le pouvoir sur leur corps », rappelle Caroline Rebhi, membre du bureau du Planning familial. « Mais certains médecins et certains hôpitaux ne proposent que le médicament aux femmes qui viennent leur demander conseil. Comme il y a moins de moyens, on ne propose pas forcément d’autre choix ou on les explique mal. »

Un quart des IVG réalisé par 5% des établissements

Parfois, le problème n’est pas l’absence de choix, c’est l’absence de toute possibilité. Plus de 130 établissements de santé pratiquant l’IVG ont été fermés en dix ans. Compte tenu également de la « réduction du nombre de personnel ces dernières années, l’IVG peut être considéré dans certaines structures comme une variable d’ajustement. Ainsi, l’offre s’est progressivement concentrée sur un nombre réduit d’établissements de santé », déplore le Haut Conseil à l’Égalité. Aujourd’hui, 5% des établissements effectuent près d’un quart des IVG, alors que la demande reste stable. « Cette concentration de l’offre entraîne un effet de saturation dans les territoires concernés, pouvant conduire pour les femmes à des délais de 15 jours avant d’obtenir la première consultation. »

La Haute Autorité de Santé recommande une prise en charge de l’IVG dans les 5 jours après la première demande. En 2007, seul un quart des IVG ont été pris en charge dans les 6 jours. « Si vous habitez au fin fond de la Seine-et-Marne, c’est pas la peine de penser faire une IVG en une semaine », confirme Caroline Rebhi, du Planning familial, pour l’Île de France. Sans oublier que l’attente est plus longue l’été ou à Noël, « parce qu’il y a moins de personnel et plus de demandes. » Le Haut Conseil constate quant à lui la « difficulté, voire l’impossibilité, de joindre les secrétariats de nombreuses structures hospitalières ou centres médico-sociaux par téléphone ».

Clause de conscience

Il est enfin des établissements qui refusent tout simplement de pratiquer l’avortement. Faute de matériel et de formation, dit-on. Faute de volonté aussi. En effet, si un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une IVG - il peut faire valoir sa clause de conscience -, il doit informer, sans délai, l’intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention. Ce n’est pas systématiquement fait, constate le Haut Conseil à l’Egalité. Et que faire quand le médecin en question dirige un service d’obstétrique et de gynécologie ?

Depuis la loi de 2001, celui-ci peut refuser de pratiquer lui-même des IVG, mais il a l’obligation d’en organiser la pratique au sein de son service, dans les établissements de santé publics. D’ailleurs, selon la loi, « les établissements publics (...) qui disposent de lits ou de places autorisés en gynécologie-obstétrique ou en chirurgie ne peuvent refuser de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse ». Un établissement de santé privé, quant à lui, sauf s’il participe à l’exécution du service public hospitalier ou s’il a conclu un contrat de concession, et dans la mesure où d’autres établissements répondent au besoin local, peut faire valoir une clause de conscience pour refuser.

« Un service public qui ne satisfait pas à ses obligations »

La difficulté devient maximale quand la patiente est enceinte de 10 à 12 semaines. En Ile-de-France, 40 des 56 établissements interrogés lors d’une enquête universitaire refusent la prise en charge de ces IVG. En Auvergne, c’est 30% des établissements. En Corse, 100%. Les pouvoirs publics restent étonnamment ambigus à ce sujet. Les orientations nationales des Schémas régionaux d’organisation des soins se contentent de recommander la présence a minima d’un établissement de santé en mesure de pratiquer ce type d’IVG par territoire de santé.

Ces territoires, définis par les Agences régionales de santé, peuvent recouvrir un département, voire une région entière. Ce n’est pas ce qu’on appelle un service public de proximité. Le Haut Conseil s’étonne que, « contrairement à la volonté exprimée clairement par le législateur dans la loi de 2001, (...) les refus aient été intégrés par les pouvoirs publics, qui ont alors baissé le niveau d’exigence prévu et ainsi acté un service public qui ne satisfait pas à ses obligations ».

IVG tardif : direction la Hollande

Difficile, dans ce cas, de savoir qui fait quoi. Aucune liste officielle n’existe. Alors, à force d’appeler et d’envoyer des femmes dans les différents établissements, les professionnels du secteur finissent par savoir et actualisent régulièrement leurs données : ici, l’hôpital ne fait aucune IVG, là il ne prend que jusqu’à 10 semaines de grossesse, ailleurs le dernier médecin à pratiquer vient de partir à la retraite…

Porte d’Ivry, au premier étage de la tour, les quatre visiteuses échangent encore des informations dans la cuisine. La salle d’attente s’est vidée. Le téléphone sonne dans l’entrée. Une jeune femme veut prendre rendez-vous pour la visite de contrôle qui est proposée quinze jours après l’avortement. Sa grossesse était trop avancée pour le pratiquer en France. Elle s’est rendue en bus en Hollande, puisque l’Espagne ne fait plus partie des destinations. Elle voudrait venir pour vérifier que tout s’est bien passé.

Elsa Fayner


http://www.bastamag.net/L-IVG-en-France-un-veritable
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede zapata » 12 Mai 2014, 16:33

Ca serait bien qu'il y ait des spots quotidiens à la TV concernant la contraception. Et un véritable programme d'éducation sexuelle dans les collèges et lycées.
J'ai un filleul qui a eu une copine pendant un an et demi. Une fille posée et intelligente. Ces deux andouilles n'avaient pas de contraception. A 21 ans ! Faut quand même le faire ! Quand on a appris ça, on est resté sur le cul. :gratte:
1789.
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Lila » 27 Juin 2014, 16:45

Pologne, 3000 médecins ont signé une "Déclaration de foi" contre le droit à l'avortement.
les féministes lancent une pétition :
http://www.planning-familial.org/actual ... ne-0015764
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Koala » 02 Aoû 2014, 18:16

On insémine les vaches, juments etc...artificiellement. Plus de rapport sexuel pour ces animaux.
Ulfo25 précisait que Paul Ryan estimait que (je cite):le viol n'est qu'une "méthode de conception" comme une autre et "ne doit pas changer la définition de la vie". Donc, peu importe que la femme soit forcée et ne prenne aucun plaisir, elle se doit de garder le précieux cadeau qui lui a été fait.
Ma question est la suivante: vu la tournure que prennent les choses, c'est prévu pour quand l'insémination artificielle OBLIGATOIRE chez les femmes? :gun:
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Béatrice » 02 Aoû 2014, 20:06

Koala a écrit:On insémine les vaches, juments etc...artificiellement. Plus de rapport sexuel pour ces animaux.
Ulfo25 précisait que Paul Ryan estimait que (je cite):le viol n'est qu'une "méthode de conception" comme une autre et "ne doit pas changer la définition de la vie". Donc, peu importe que la femme soit forcée et ne prenne aucun plaisir, elle se doit de garder le précieux cadeau qui lui a été fait.
Ma question est la suivante: vu la tournure que prennent les choses, c'est prévu pour quand l'insémination artificielle OBLIGATOIRE chez les femmes? :gun:


D'où l'urgence de la "convergence des luttes" entre les espèces !
MDR !!!
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Koala » 22 Aoû 2014, 16:07

Un article de Charlie Hebdo:

La politique du ventre fécond 07 Aug 2014

Soyons objectifs. En matière de droit à l’avortement, la France du XXIe siècle ne fait pas partie des pays les plus rétrogrades. Pourtant, rares sont les femmes qui ont pu avoir recours à une IVG sans avoir été confrontées à un certain nombre d’obstacles aussi divers que décourageants. Presque quarante ans après le vote de la loi Veil, avorter ressemble encore trop souvent à un parcours du combattant : discours parfois culpabilisateurs lors des entretiens, difficultés à trouver des structures de proximité, raréfaction croissante des praticiens, fermetures à répétition — 180 centres ont disparu en dix ans, dans le cadre de « restructurations » et de « regroupements » de centres hospitaliers —, examens demandés de moins en moins effectués à l’hôpital — ce qui oblige les patientes à multiplier les rendez-vous en libéral… Tout cela entraînant, à force d’accumulation, un risque grandissant de dépassement des délais légaux. Et quand, enfin, on arrive dans la salle d’opération, il ne reste plus qu’à souhaiter qu’elle ne finisse pas envahie d’anti-IVG écumants… Quant à l’éducation des adolescents à la sexualité et à la contraception, elle reste la plupart du temps au stade de l’anecdote. Bref, le droit élémentaire des femmes à ne pas avoir d’enfants si elles n’en désirent pas demeure un combat permanent. 

En revanche, si elles veulent fonder une famille nombreuse, là, c’est Byzance. Les portes s’ouvriront sur de larges sourires béats, tout sera mis en oeuvre pour qu’elles puissent se préparer à exercer le plus-beau-métier-du-monde, on les couvrira de fleurs et de layette, et, en prime, une fois qu’elles auront pondu leur abondante progéniture, on leur donnera du fric. Et plus elles auront pondu d’oeufs, plus on leur en donnera, sans que cela ait un quelconque rapport avec leur situation sociale ou leurs revenus. C’est ce qu’on appelle une politique nataliste : on vise une croissance de trois mioches par foyer. Dans ce domaine, la France ne risque pas de perdre son triple A. Elle fait partie des très bons élèves, quel que soit le gouvernement.

Une bonne française pond en batterie
Si l’incitation à faire des gosses par tombereaux ne date pas de l’après-guerre, la politique familiale actuelle est bien issue de cette période. Mais elle répondait alors à une logique : on sortait d’une hécatombe, il fallait repeupler. Tout comme on a mis en place une politique agricole basée sur l’industrialisation, l’exploitation effrénée des terres et l’élevage intensif pour nourrir toutes ces bouches issues du baby-boom. 

Le parallèle n’est pas fortuit. Car c’est le même principe qui guide ces deux politiques : on encourage la surproduction. Plus l’élevage est important, plus le terrain est ensemencé, plus on subventionne. On privilégie la quantité à la qualité — goût et bénéfices pour la santé en ce qui concerne les aliments, éducation et accès à l’emploi pour les enfants. Ça peut se comprendre dans un pays décimé et où la population restante a sucé des cailloux pendant cinq ans. Ça devient très discutable une fois que la barre est redressée. C’est d’ailleurs au début des années 1970, quand la génération du babyboom a atteint l’âge de raison et de comprendre que la politique menée ne correspondait plus à la situation, qu’on a vu se développer les premières exploitations bio et que les luttes pour le droit à la contraception et à l’avortement se sont intensifiées. 

Aujourd’hui, dans un monde surpeuplé et à l’environnement dévasté, dans une France au chômage et surendettée, une telle politique est carrément aberrante. Alors que, paraît-il, les caisses de l’État sonnent creux, on rogne sur les prestations sociales aux plus défavorisés, on rogne sur la santé, on chipote sur l’accès au logement, mais il n’est pas question d’assujettir les allocations familiales aux revenus — et encore moins de les supprimer aux ménages qui n’en ont nul besoin —, ni de modifier, ne seraitce qu’à la marge, l’avantage fiscal du quotient familial. La politique nataliste de la France est
intouchable, gravée dans le marbre de la fécondité intensive pour l’éternité. 

La Seconde Guerre mondiale est terminée depuis bientôt soixante-dix ans, et l’on agit comme si elle venait tout juste de s’achever. À moins qu’il ne s’agisse de préparer la prochaine. Auquel cas, on aimerait bien être prévenus. Car si c’est pour que nos futurs enfants finissent dans un charnier, inutile de se casser la tête à les fignoler.

Gérard Biard
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Lila » 06 Sep 2014, 18:57

Contre la stigmatisation, la culpabilisation et la désinformation, Le Planning Familial a lancé une campagne nationale de mobilisation qui s’adresse à toutes les femmes ayant avorté, mais aussi à leurs proches et aux professionnel-le-s de santé qui les ont accompagnées.

Enquête nationale sur les parcours IVG

LE SILENCE A PROPOS DES IVG ET LA STIGMATISATION DE L'AVORTEMENT S’ARRETENT ICI ET MAINTENANT!

VOUS AVEZ LA PAROLE.

Pour en finir avec les IVG cachées, la culpabilisation des femmes , la maltraitance de la part de certains professionnels, le discours dominant dévalorisant pour les femmes, l'accès difficile à l'IVG ou l'IMG :

Vous êtes une femme ayant fait une démarche d'avortement ou un(e) proche ou un(e) professionnel-le.

Nous vous proposons de participer à une enquète sur tout ce qui ne va pas dans un parcours de femme en vue d’une IVG ou d'une IMG ou qui amènent certaines femmes à partir à l’étranger pour une IVG.

Pour révéler ces difficultés d'accès à l'avortement, anonymement et en moins de 3 minutes.

Répondez à l'enquête... http://ivg.planning-familial.org/enquet ... rcours-ivg

Nous porterons votre parole dans une publication pour améliorer l'accès à l'IVG et l'IMG à partir de vos témoignages.


http://ivg.planning-familial.org/articl ... -ivg-00118
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede spleenlancien » 06 Sep 2014, 19:12

Union européenne : à quand un critère de convergence sur l’avortement ?

Gilles Raveaud pour Alternatives Economiques a écrit:Donald Tusk vient d’être nommé Président du Conseil européen, l’institution qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement, en remplacement d’Herman Von Rompuy, dont vous avez peut-être entendu parler.

Bien entendu “libéral” sur le plan économique (encore qu’il faudrait contester aux tenants du tout-marché leur prétention à défendre la liberté), l’ami Tusk est en plus un fieffé réactionnaire sur le plan moral. Le Monde le présente ainsi comme “alliant un conservatisme ferme sur le plan religieux et social à un libéralisme décomplexé sur le plan économique”.

C’est chouette, l’Europe avance… Elle était social-démocrate (au sens d’une domestication du capitalisme par les institutions politiques et sociales) lors de la Reconstruction, puis elle a évolué dans un sens plus favorable au capitalisme à partir des années 1980 (nomination de Margaret Thatcher en 1979, tournant de la rigueur en France en 1983, Acte unique en 1986), avant de devenir franchement néo-libérale durant les années 1990 et 2000 (marché unique en 1993, avènement de l’euro en 1999, élargissement à dix nouveaux Etats sans harmonisation sociale et fiscale en 2004), et maintenant voilà qu’on ose nommer comme chef du pouvoir politique européen une personne qui, par le passé, s’est prononcé contre la libéralisation de la loi anti-avortement.

Il faut dire que la loi polonaise en la matière est particulièrement généreuse, puisqu’elle ne permet aux femmes d’avorter qu’en cas d’inceste, de viol, de maladie incurable du fœtus ou de risque pour la santé de la mère. On est en plein cauchemar, vive le Moyen-Âge !

Bon, ils ne sont pas les seuls à être aussi atroces, ce n’est pas mieux en Irlande, et les choses n’évoluent pas dans le bon sens en Lituanie - merci la minorité polonaise - en Italie, ou en Espagne.

Qui souhaiterait libéraliser une loin aussi étendue ? Que veulent de plus les Polonaises ? Avorter parce que l’enfant n’est pas désiré ? (En fait, certains veulent la durcir)

Sa fiche Wikipedia présente Donald Tusk comme n’étant favorable ni à l’avortement, ni au mariage homosexuel.

Autrement dit, Donal Tusk ne souhaite pas permettre aux femmes à disposer de leur corps (mais il ne voudrait pas qu’elles lui disent ce qu’il doit faire du sien), ni aux homosexuels de s’unir.

Mais ce n’est pas grave.

Ah, ça, s’il avait été en faveur des nationalisations, là, ça aurait été inacceptable, bien sûr.

Et vous imaginez, s’il avait voulu augmenter l’impôt sur les sociétés ? Ou… le Smic ? Il aurait été pendu, brûlé et décapité, au moins.

Parce qu’on ne rigole pas avec le “libre marché”.

Mais avec l’avortement, si.

Merci l’UE, vous m’avez une fois de plus grandement facilité la tâche pour expliquer à mes étudiants que l’UE est un progrès démocratique, économique et social.

Bon, disons que c’est la rentrée…
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Lila » 20 Sep 2014, 17:58

L'Espagne en passe d'abandonner son projet de loi anti-avortement

Selon la presse espagnole, les mobilisations de cette année ont eu raison du projet de loi anti-avortement de Rajoy. Une bouffée d'air qui incite à poursuivre les efforts pour promouvoir les droits des femmes partout en Europe.

En décembre 2013, le gouvernement de Rajoy avait annoncé en grande pompes un projet de loi visant à interdire l'avortement en Espagne, sauf dans des cas extrêmes où la vie de la femme est en danger ou en cas de viol. Approuvé en Conseil des Ministres, le projet avait suscité la polémique au sein même du Parti Populaire (le PP). Et pour cause : la loi proposée aurait fait de l'Espagne un des pays les plus répressifs en la matière.

Toute l'année, des milliers de femmes et d'hommes se sont mobilisé-e-s contre ce projet de loi, sous le slogan "Yo decido!" (Je décide!). Les maigres concessions du gouvernement, notamment au sujet des cas de malformations foetales, n'ont pas suffi à amadouer les contestataires. Malgré l'acharnement du Ministre de la Justice Ruiz-Gallardón, le projet de loi devrait être définitivement écarté, selon le quotidien national El Mundo.

S'il est confirmé, l'abandon de ce projet de loi sera une grande victoire pour les droits des femmes, en Espagne et dans le monde. C'est la preuve, s'il en fallait une, qu'il est possible de mobiliser des milliers d'Européen-ne-s en faveur du droit à l'avortement. Dans un contexte d'attaques systématiques contre l'autonomie des femmes, c'est un signal fort envoyé aux conservateurs de tous bords. La mobilisation ne doit pas retomber, bien au contraire : le droit des femmes à l'autonomie doit être (re)conquis partout en Europe!


http://ivg.planning-familial.org/actual ... ment-00155
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede bipbip » 24 Sep 2014, 08:00

L'Espagne renonce à son projet de loi sur l’avortement

Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a confirmé, mardi 23 septembre, le retrait du projet de loi sur l’avortement conçu par le ministre de la justice, Alberto Ruiz-Gallardón. Ce dernier, qui a reconnu qu'il « n'avait pas été capable » de porter son texte jusque devant le Parlement a immédiatement annoncé son retrait de la vie politique :

... http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede l'iconotrash » 28 Sep 2014, 15:26

L'état est normalement censé être laïque et indépendant entre toutes religions pourtant on vois bien qu'il y en a une qui domine les autres, en France, il y bien plus d'églises que de mosquées ou de synagogues, le temps d'antenne de la messe chrétienne est bien plus grand que pour les autres. Et cela joue même dans le gouvernement, les " ultras " anti-avortement ou mariage gay ( et bien d'autre ) sont presque tous des cathos intégristes et ce n'est que l'état qui les écoutes, en Espagne c'est eux qui font pressions sur le gouvernement. Et même en France rappelez vous, François Hollande voulait faire machine arrière sur le Mariage pour tous à causes de ces religieux endoctrinés. Qui de nos jours est contre l'avortement et ne peux s'empêcher de citer Dieu dans ces arguments ? Ce n'est que la religion qui fait perdurer cette secte " anti IVG " ( civitas )
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Béatrice » 26 Nov 2014, 12:14

Le droit à l'avortement a 40 ans.

Petit rappel historique vidéo ( Rétro IVG ) :




En 1971, après la publication du manifeste des 343 en faveur de la légalisation de l'avortement, des femmes descendent dans la rue à Paris à l'appel du Mouvement de libération des femmes (MLF). Trois ans plus tard, Simone Veil, ministre de la santé de Valéry Giscard d'Estaing, monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre son projet de loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse. Un texte, précise d'emblée la ministre, qui, selon les termes mêmes du président de la République, a pour objet de « mettre fin à une situation de désordre et d'injustice et d'apporter une solution mesurée et humaine à un des problèmes les plus difficiles de notre temps ». « Le mardi 26 novembre 1974 commence la bataille parlementaire la plus passionnelle de notre histoire », indique aujourd'hui le site de l'Assemblée nationale. Après vingt-cinq heures de débats parfois houleux, la loi sera finalement votée, par 284 voix contre 189, le 29 novembre 1974, il y a quarante ans.

http://www.lemonde.fr/m-actu/visuel/201 ... 97186.html

Une résolution votée exactement 40 ans plus tard

« Personne ne veut remettre en cause la loi sur l’IVG », témoigne désormais Jacques Myard, député UMP. Mais le sujet suscite pourtant toujours certaines crispations chez une partie des élus de droite. « C’était une grande victoire pour les femmes, confie la députée UMP Isabelle Le Callennec, mais je pense qu’aujourd’hui il faut quand même faire très attention à ne pas banaliser l’IVG. »

Pour réaffirmer ce droit qu’elle considère comme fondamental, la majorité de gauche va faire voter ce mercredi une résolution. « La contraception et l’IVG, c’est l’habeas corpus moderne des femmes, c’est leur protection, leur droit de choisir leur fécondité, analyse l’élue socialiste Catherine Coutelle », à l’origine de ce texte.

« C’est un droit qui est acquis, mais qui n’est jamais définitivement acquis, ajoute-t-elle. Il suffit de prendre l’exemple de l’Espagne pour le constater, et c’est pour ça qu’il faut une résolution signée par l’ensemble des groupes. » Une résolution qui devrait être adoptée à une très large majorité.

http://www.rfi.fr/europe/20141126-franc ... t-adoptee/
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Re: Pour le droit à l'avortement

Messagede Banshee » 05 Jan 2015, 12:27

Image

Le droit à l’avortement,des années de combat

Depuis 1920 : les femmes ont l’interdiction de disposer de leur corps. Leur vie sexuelle se réduit au droit à la reproduction.
1971 : publication du Manifeste des 343 femmes qui déclarent avoir avorté.
1972 : procès de Bobigny.
1973 : publication du Manifeste des 331 médecins déclarant avoir pratiqué l’avortement et création du MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception). Celui-ci se livre à une pratique illégale de l’avortement par la méthode par aspiration.
Le 17 janvier 1975 : promulgation de la loi sur l’avortement (précédée d’une loi autorisant la contraception). Elle est adoptée pour 5 ans à l’essai.
6 octobre 1979 : Nous sommes 50 000 dans la rue pour confirmer définitivement la loi.
1982 : obtention du remboursement de l’IVG après de nouvelles mobilisations.
Durant les années 90 : actions de commandos contre les CIVG.
27 janvier 1993 : obtention par la CADAC du délit d’entrave à l’IVG.
Loi du 4 juillet 2001 : l’ANCIC*, la CADAC* et le MFPF* obtiennent la loi qui reconnaît comme droit unique, le droit à la contraception et à l’avortement. Enfin l’IVG sort du Code pénal !

Le combat des femmes pour le droit à disposer de leur corps est un combat permanent.
Le droit à l’avortement est toujours fragile. En Espagne, il a bien failli ne plus exister. Sans les manifestations massives de rue et la solidarité internationale, les femmes de ce pays ne pourraient plus accéder à ce droit.
En France, de nos jours, la loi Bachelot sur l’hôpital dite loi « Hôpital Patients Santé Territoire » entraîne, entre autres, la fermeture de nombreuses maternités où sont pratiquées les IVG.
Ces fermetures compliquent l’accès à l’avortement et tendent à le réduire gravement.


Prenant appui sur la crise financière de 2008, les gouvernements successifs nous imposent des politiques d’austérité. Tout en faisant des cadeaux au patronat, ils détruisent les services publics : réduction de personnel et de moyens, privatisations, fermeture de structures notamment dans la santé.
Les conséquences de ces choix politiques touchent de plein fouet les femmes. En effet, ce seront-elles qui s’occuperont à la maison des malades, des personnes âgées etc… et abandonneront leur travail !

Ces réductions de dépenses mettent en péril l’existence des associations qui luttent pour les droits des femmes.

Les mouvements réactionnaires sont à l’offensive, réactivent et développent leurs réseaux. Ils véhiculent et déversent des idées nauséabondes, anti démocratiques, rétrogrades, sexistes, LGBTIphobes. Ils rêvent d’une vision de la famille passéiste et de renforcer encore les inégalités femmes/hommes.
Le gouvernement n’a cessé de reculer devant eux : sur les ABCD de l’égalité, sur les stéréotypes de genre. Il a aussi reculé sur la PMA pour toutes les femmes qui était pourtant une promesse du candidat Hollande.

A contrario, il reste inflexible sur nos revendications.

C’est pourquoi le mouvement féministe appelle à reprendre la rue pour :

l’abrogation de la loi Hôpital Patients Santé Territoire
le maintien et le développement des services publics
un centre d’IVG dédié par hôpital avec le choix de la méthode
des moyens pérennes pour les associations
la PMA pour toutes les femmes
le rétablissement, développement et extension des ABCD de l’égalité

En 1975 on s’est battu,on a obtenu des nouveaux droits !
En 2015,il est grand temps de reprendre la rue !

En avant toutes : le 17 janvier 2015, 14 h 30 à Bastille !


* CADAC: Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception
* ANCIC : Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception
*MFPF : Mouvement Français pour le Plannig Familial

Premiers signataires : CNDF, ANCIC, Association Bi'Cause, Association de Solidarité avec les Femmes Algériennes, Atalante Vidéos Féministes, ATTAC, CADAC, Collectif 13 pour les Droits des Femmes, Collectif 20è/Tenon, Collectif Droits des Femmes 80, Coordination Lesbienne en France, Conseil démocratique kurde de France, Éditions iXe, les éfFRONTé-e-s, L'égalité c'est pas sorcier, Ensemble!, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Féminisme Enjeux -Théâtre de l'Opprimé, Féministes pour une autre Europe, Femmes égalité, Femmes en lutte Bagnolet, Femmes migrantes debout, Femmes solidaires,Fières, Fondation Copernic, FSU, Inter LGBT, Jeunes de l'Union Démocratique Bretonne, Ligue des droits de l'Homme, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Maison des Femmes de Montreuil, Mouvement du Christianisme social, MJCF, NPA, Parti de Gauche, PCF, Planning Familial, Rajfire, Regards de Femmes, Réseau Féministe « Ruptures », Si les femmes comptaient, Snuep-FSU, SNUipp-FSU 13, Union Syndicale Solidaires.

Avec le soutien de SOS Homophobie.
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