Quel réformisme pour la prostitution? :

Re: Prostitution

Messagede I love Shere Hite » 15 Mar 2009, 17:35

Pour résumer, puisque j'arrive tard dans le débat, quoique 4 pages ça va encore, je partage en gros les opinions de Vilaine bureaucrate.

Il y a des milliers de points sur lesquels j'aimerais intervenir. Je vais parler des groupes de prostituées.
Oui il y en a, et pour la plupart ils défendent des positions légitimant la prostitution selon des perspectives très ancrées dans l'idéologie de la
domination masculine (métier utile, fonction anti-viol, liberté, etc.). Il y a bien des prostituées qui interviennent pour dire l'enfer qu'elles vivent,
mais toujours individuellement... Et lors de débats, elles font toujours figures anecdotiques en face de ces groupes censés représenter les
prostituées. Il est à noter que certaines enquêtes ont montré que ces groupes étaient manipulés à distance par des groupes de "l'industrie" du sexe.
Cela dit, ce n'est pas nouveau, ainsi la figure de proue de la lutte des prostituées de années 70, Ulla, a avoué que c'était son mac qui la télécommandait...

Cependant... Il existe bien des groupes de prostituées contre la prostitution, mais ils s'agit d'Ex prostituées. Dans certains états américains, elles interviennent
auprès d'hommes clients pour leur expliquer (ces hommes ont le choix entre ce genre de réunion plus une amende ou à de la prison) ce qu'est l'envers du décor...
Et, ô miracle, très peu y retournent... S'entendre dire que non, les prostituées n'aiment pas leurs clients, que non elles n'orgasment pas sous les coups de butoir
de leur énorme membre, et s'entendre raconter la simple réalité de la rue les vaccinent...
I love Shere Hite
 

Re: Quel réformisme pour la prostitution? :

Messagede Antigone » 21 Mar 2009, 19:25

Justement, une marche baptisée "pute pride" avait lieu cet après-midi Place Pigalle à Paris à l'initiative d'un collectif de défense des droits des prostitués. Ce collectif revendique l'abrogation de la loi sur le racolage passif, la modification des lois concernant le proxénétisme, une protection des prostitués sous contrainte.
Cette manifestation survient quelques jours après la création du STRASS (Syndicat du travail sexuel) à l'occasion des assises de la prostituttion à Paris.
Ces actions s'inscrivent dans un cadre plus général de résistance contre la précarité et la dégradation des conditions d'existence.

On se souvient qu'en 2003, Sarkozy, alors Ministre de l' Intérieur, avait fait voter une loi dite sur la Sécurité intérieure qui rendait la racolage passif passible de 2 mois de prison. Cette loi a obligé les prostituées à aller exercer dans des lieux de plus en plus glauques où elles se sont retrouvées encore plus vulnérables et marginalisées, en butte régulièrement à des clients qui refusent l'usage du préservatif. Conséquences immédiates: un développement de la syphilis et une augmentation du nombre de filles séropositives. Cette situation a créé une alerte sanitaire qui amène aujourd'hui des collectifs à interpeler les autorités sur l'état actuel de la prostitution.

Bien sur, ces actions sont réformistes... et tout ce qu'on peut faire et imaginer ne peut qu'être réformiste tant que l'on sera contraints de vivre dans une société qui repose sur les valeurs familiales, la domination patriarcale, exerce un contrôle sur la vie sexuelle de ses membres et jette l'opprobe sur les individus qui ne se plient pas à la morale dominante.
Une société marchande qui prétendrait lutter contre le proxénétisme, ça n'aurait pas de sens... c'est comme si elle entreprenait d'éradiquer son propre patronat.

Alors je crois que la seule chose à faire c'est d'être solidaires des prostituées, de révéler leur dignité à ceux qui en douteraient et de dénoncer l'hypocrisie de cette société bigote, mesquine et malade de ses propres préjugés.
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Re: Quel réformisme pour la prostitution? :

Messagede FRED » 21 Mar 2009, 22:00

Salut.

Cette article fait trop de généralité pour faire croire qu'ils veule réglé se problème, mais dans un état policier si il y avait pas de prostitution pour faire avancé certaine affaire du grand banditisme, et a partir du moment que c'est policier sont utilisés uniquement pour protéger le capitalisme et la bourgeoisie, les lois en vigueur n'est qu'une incitation a faire pression sur les plus faibles, c'est a dire la prostituer.

sont des victimes du trafic d'êtres humains."

TROIS MILLIONS DE CLIENTS PAR NUIT

Pour les associations, le plus important est de rendre compte de la mainmise des réseaux mafieux sur la prostitution, avec toutes les étapes de domination que cela suppose, de l'enlèvement aux "maisons de dressage". Pour ces réseaux, la prostitution est un marché énorme : en Europe, le chiffre d'affaires de la prostitution est estimé à 3 milliards d'euros par an.

Quant j'avais 15 16 ans avec d'autres jeunes nous allions par hasard flâné rue st Denis, certain de c'est amis se déniaisait (donc la première relation "sexuel".).
C'est vrai que nous ne nous posions jamais la question, qui elle était?? ni d'où elle venais? pourquoi elle se prostitué? ont savait rien d'eux, a par qu'en échange de quelque centaines de franc, ont croyait pouvoir touché le 7 ème ciel.

Dans cette rue ont insistait parfois a de drôle de scène, par exemples ont pouvait voir une voiture de flic qui stationné, et un flic qui ouvrai ça vitre pour dire a une prostitué, c'est pas ta place, ta rien a foutre sur se trottoir, il (le flic) lui indiquent ou se placé, ta place c'est la bas!

Alors qu'en je li des texte hautain en verre les prostituer, moi qui suis pour l'abolition de la prostitution, je trouvais facile de gueulé avec le pouvoir qui manipule tout le monde, de plus les prostitué sont des personne a qui je dois le respect individuellement, le problème c'est l'argent, la pauvreté, t'en qu'il y aura des gains pour les un, et rien pour les autres, la prostitution ne sera pas abolie.

Je pense aussi qu'il faut sanctionné le client dans un sans ou il ai autant responsable, mais j'oublierai jamais que derrière cette ébauche de beau sentiment bourgeois, il y a une arrière pensé de moyen de pression pour la police de faire parlé le cousin en échange de lui foutre la paie, a lui, et a c'est "marchandises".

J'en conclu donc que pour abolir la prostitution, ont devra en finir avec le capitalisme et l'appas du gain qu'il (le capitalisme) engendre, en favorisent c'est marchandisation humaine vieux comme le monde.
* « Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir aussi.

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Re: Quel réformisme pour la prostitution? :

Messagede Antigone » 21 Mar 2009, 23:15

Je pense aussi qu'il faut sanctionné le client dans un sans ou il ai autant responsable


Sanctionné ? Par une contravention ?
Je pense que les plus puritains de nos législateurs y ont surement pensé...
Mais qu'est ce qui a bien pu les faire reculer ?... L'idée qu'ils pourraient se faire piquer comme des cons à cause d'une loi qu'ils auraient fait voté ?

J'en conclu donc que pour abolir la prostitution, ont devra en finir avec le capitalisme et l'appas du gain qu'il (le capitalisme) engendre, en favorisent c'est marchandisation humaine vieux comme le monde.


Oui mais la forme la plus globale de prostitution, c'est le travail salarié
Antigone
 

Re: Quel réformisme pour la prostitution? :

Messagede FRED » 22 Mar 2009, 01:46

Antigone a écrit:
Je pense aussi qu'il faut sanctionné le client dans un sans ou il ai autant responsable


Sanctionné ? Par une contravention ?
Je pense que les plus puritains de nos législateurs y ont surement pensé...
Mais qu'est ce qui a bien pu les faire reculer ?... L'idée qu'ils pourraient se faire piquer comme des cons à cause d'une loi qu'ils auraient fait voté ?

J'en conclu donc que pour abolir la prostitution, ont devra en finir avec le capitalisme et l'appas du gain qu'il (le capitalisme) engendre, en favorisent c'est marchandisation humaine vieux comme le monde.


Oui mais la forme la plus globale de prostitution, c'est le travail salarié

Tu retire deux phrase du conteste de mon poste, puis tu met dos a dos le salaria et la prostitution pour justifier je ne sais quoi.

Allons dans ton sens, pour gagner ça vie offres a t'es enfant une chance de découvrir se formidable métier sociale, travailleuse du sexe en 3 mois: Stage FPA etc.....

Bon. :peur:

Puis tu parle du macro comme si ont pouvait le comparé a un patron, je salut ton patron....
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Re: Prostitution

Messagede RickRoll » 07 Sep 2009, 18:00

J'ai pas tout relu, mais dans mon souvenir certains avaient demandé pourquoi combattre spécifiquement la prostitution alors qu'il y a aussi exploitation du-de la travailleur-euse à l'usine etc.
En gros la prostitution serait un métier comme un autre.

Voici une restranscription d'un débat entre une animatrice de radio libertaire de l'émission Femmes libres, et une intervenante du mouvement du NID.

Animatrice : Il y a quand même une vieille lune, que l'ouvrier aussi il vend son corps à la machine, dans l'usine.

Intervenante : Ah oui alors ça, le vieil amalgame qu'on nous ressort "c'est mieux d'être prostituée que d'être caissière". Je trouve ça absolument terrible, on mélange tout, on confond tout.
Il me semble que la force de travail c'était quelque chose et que justement quand on était plus esclave on commençait à vendre sa force de travail. Evidemment il y a toutes les critiques du monde sur la manière dont est exploitée la force de travail des gens. Mais il y a quand même une limite à faire entre vendre sa force de travail et vendre son propre corps, son intimité.
Je crois que ce qui nous sépare de ces gens-là c'est que pour nous la sexualité c'est une partie importante de la personne. C'est une partie de son intimité, c'est une partie de son histoire, c'est une partie de sa façon d'être au monde, de son intégrité, de son rapport à soi-même et à autrui. Ce n'est quand même pas rien.
Et on veut nous faire croire que c'est pareil que de lever le bras pour mettre une pièce sur une chaîne (et je ne suis pas du tout en train de faire la promo du travail à la chaîne). Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir.
Et dans ce cas-là j'ai envie de dire, pourquoi est-ce qu'on lutte encore contre le viol ? Pourquoi est-ce qu'on arrête les violeurs ? Puisqu'au fond, être un violeur ou casser le bras d'une personne c'est la même chose. Puisque le sexe, la sexualité, ce n'est pas différent du reste du corps, de l'usage des autres membres et des autres parties du corps.
Mais comment peut-on tenir un discours aussi énorme que celui-là ?
Et curieusement c'est un discours qui fonctionne mais terriblement bien. Pourquoi ? Parce qu'il arrange tout le monde. Finalement il participe de cet immense système de justification de la prostitution. Tout le monde est prêt à tout pour le justifier pour qu'on en parle plus, pour qu'on dorme sur nos deux oreilles avec ça, et pour que les hommes continuent, pardon, d'aller tirer leur coup quand ça les prend, où ça les prend. Voilà la raison.

Autre intervenante : Et puis je voudrais ajouter une chose sur cette histoire de vendre sa force de travail. Je vais peut-être être un tout petit peu provocante, par rapport au discours du mouvement du nid. Et quand bien même ce serait la même chose, et Claudine l'a très bien dit on peut pas imaginer que ce soit la même chose. Est-ce que parce que dans tous les autres domaines de l'activité humaine, on est obligé-es d'en passer par une forme d'exploitation et d'asservissement, est-ce que ça veut dire que là où on a encore quelques espaces de liberté, et notamment la sexualité, qu'on doit le passer au même moule que tout le reste et abdiquer là-dessus ?
Moi ce que je voudrais dire c'est que je suis très étonnée d'entendre aujourd'hui et depuis quelques années sur par exemple la culture. La culture c'est pas quelque chose qui doit être l'objet de commerce, c'est pas quelque chose de marchand. C'est cette exception française, il faut qu'on garde la culture en dehors du marché etc. Et là on a plein de gens qui montent au créneau pour défendre ça. Pourquoi les mêmes qui tiennent ce discours là sont pas capables d'avoir le même sur la sexualité ?
Il nous reste si peu d'espace de vraie liberté, pourquoi est-ce si réactionnaire et si passéiste que de vouloir conserver cet espace de liberté ? Un espace de vrai choix, basé sur une réciprocité et où l'argent n'a rien à faire, je le redis.
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Re: Prostitution

Messagede Seitanarchist » 10 Sep 2009, 00:45

oui encore une fois... vu la teneur des interventions ( les pro-prostitutions du début "se payer une pute, où est le mal?" j'ai envie de répondre "où est le mâle?")
Il n'est pas inutile de rappeler que prostitution des femmes = oppression de classe + de sexe/genre.

En plus de l'exploitation "salariale" ( on peut le voir comme une forme de salariat où le client est l'employeur)
il y a définitivement une oppression patriarcale, de soumission du corps, de négation du désir et d'intimité brimée et détruite, de "corps alloué" :
vendu "au plus offrant".

Parce que si on doit redéfinir le "consentement" (puisque sa définition traditionnelle et légale n'est pas suffisante) comme l'expression du désir (et pas sa soumission et son occultation à un impératif de rentabilité, bref au fait de se vendre)

Une copine m'avait fait écouter cette émission.
Si tu as l'intégralité, je pense qu'on pourrait retranscrire ici d'autres interventions de cette émission qui ont aussi leur intérêt sur la question.
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Re: Prostitution

Messagede Sulfateuse » 16 Sep 2009, 13:42

Euh, j'ai eu la flemme de lire tout le topic mais je ne vois pas trop ce qui prête à débat sur la question de la prostitution !

La prostitution, et je ne parle même pas de sa "réalité" (exploitation de la misère, violence des souteneurs, drogues etc) mais, déjà, rien que de son principe : c'est un travail salarié qui implique de vendre son propre corps non ?

Y a des gens qui se posent la question de savoir si c'est "bien" ou "pas bien" dans une eprspective anarchiste ?

On est où ?
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Re: Prostitution

Messagede Alayn » 16 Sep 2009, 17:59

Bonjour ! Oui, c'est un "débat" à la mode en ce moment chez les z'anars... où il y a certaines positions divergentes: certaines totalement contre la prostitution (ce qui est ma position) et puis d'autres, acceptant peu ou prou certaines formes de prostitution (les escorts-girls ou la prostitution bourgeoise par exemple), ce qu'on a vu par exemple dernièrement avec certaines publications d'ouvrages à ce propos aux éditions de l'Altiplano...

En fait, je pense que le véritable débat est sur comment on pourrait se prostituer sans être exploité... Et dans ce cas, il faudrait peut-être employé un autre mot que "prostitution" qui n'en serait plus: je sais que certaines et certains voient ou verraient même cela plutôt comme une sorte de "service public" pour combler la misère sexuelle...

Salutations Anarchistes !
Alayn
 

Re: Prostitution

Messagede vroum » 16 Sep 2009, 20:34

A propos du débat sur la question de la prostitution je signale ici parce que je ne crois pas qu'on en ai parlé avant que les Editions du Monde libertaire ont publié au mois de juin dernier une brochure sur le sujet :

Image

Anarchisme, féminisme - Contre le système prostitutionnel

Pour qui cherche une solide introduction au débat que provoque l’extension du néo-libéralisme à l’appropriation des corps – notamment ceux des femmes du Tiers-Monde et des femmes racisées –, Hélène Hernandez et Elisabeth Claude signaient en mai dernier aux Éd. Du Monde Libertaire, un tour d’horizon très réussi des lignes de force de ce dossier chaud.

Abondamment illustrée de dessins à forte charge symbolique, cette plaquette de 124 pages synthétise étonnamment bien les bases de l’analyse féministe, les réalités de la prostitution, le discours qui tente de la légitimer, les politiques législatives de trois États – la France, la Suède et les Pays-Bas et la définition d’un abolitionnisme féministe.

Hier et aujourd’hui

Contrairement à certains auteurs qui prétendent réinventer la roue, Hernandez et Claude remontent jusqu’à Victor Hugo pour situer dans leur contexte les luttes actuelles de libération des personnes prostituées. On présente ainsi les démarches parfois concurrentes, parfois opposées de communautés comme celle des féministes suédoises, du Mouvement du Nid, de l’Association Cabiria, de Florence Montreynaud, etc. Le dernier texte qu’elles citent est celui d’Autochtones canadiennes, l’Aboriginal Women’s Action Network, qui tiennent présentement tête au projet de légaliser des bordels à Vancouver, présentement soumis aux tribunaux canadiens par des représentants de «l’industrie du sexe».

Les auteures concluent avec Marie-Victoire Louis, une plume implacable du mouvement abolitionniste, la nécessité de recibler sur le proxénétisme une bataille qui risque l’ambigüité à s’en tenir au vocable de prostitution.

Une présentation aérée et une documentation très au fait des démarches féministes moins connues fait de ce livre un outil de référence essentiel pour situer de telles interventions – menées notamment au Québec par la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), qui publie le bulletin gratuit BULLES (http://www.lacles.org) – dans un cadre de lutte contre toutes les oppressions.

Info: editions(a)federation-anarchiste.org

Anarchisme, féminisme contre le système prostitutionnel, Hélène Hernandez et Elisabeth Claude (Coordination), Editions du Monde libertaire, 124 pages, 9 euros
vroum
 

Re: Prostitution

Messagede Seitanarchist » 01 Oct 2009, 15:54

Euh, j'ai eu la flemme de lire tout le topic mais je ne vois pas trop ce qui prête à débat sur la question de la prostitution !

La prostitution, et je ne parle même pas de sa "réalité" (exploitation de la misère, violence des souteneurs, drogues etc) mais, déjà, rien que de son principe : c'est un travail salarié qui implique de vendre son propre corps non ?

Y a des gens qui se posent la question de savoir si c'est "bien" ou "pas bien" dans une eprspective anarchiste ?

On est où ?


Bon je ne sais pas si tu participera à ce forum, mais je trouve intéressant de poursuivre le débat ici.
Donc la question est aussi de rappeler que "NON la prostitution n'est pas un métier comme un autre".
Comme flic n'est pas une métier comme un autre et comme être salarié dans un restaurant n'est pas un métier comme un autre lorsqu'on a pas de papier.

L'intérêt de cette conversation réside pour moi dans la possibilité de mettre en valeur le fait que dans la prostitution, il y a une voir plusieurs autres dimensions d'oppression qu'on ne trouve pas dans les autres formes de "travail".

La prostitution c'est pire que bien d'autres formes de travail parce que ça ne se résume pas seulement au fait de "travailler" et louer sa "force de travail" mais de subir une violence sexuelle à chaque fois, pour chaque "client" qui passe.
Contrairement à ce que certains racontent, on ne se prostitue jamais pour le plaisir. Lorsqu'on en fait son "métier" au sens "source de revenue" la raison même du processus est la recherche d'argent : pour survivre. Au juste peu importe que certains ou certaines disent que le "métier leur plait". La justification est biaisée.

De plus, le fait que la quasi-totalité des "clients" soient des hommes, et que la quasi-totalité des prostituéEs soient des femmes nous éclaire encore sur la dimension patriarcale de l'institution que représente la prostitution. C'est un lieu commun, mais qu'on a tendance à occulter avec des poncifs du style " il y a aussi des hommes qui se prostituent " : on oublie de préciser que dans la majeur partie des cas c'est pour d'autres hommes. Et ça ne retire rien au problème de domination.

Je ne veux pas tartiner et répéter ce que d'autres ont dit plus que je ne l'ai déjà fait, mais la question reste posée :

Si on est "moralement opposé" à la prostitution,
Comment peut on s'y opposer dans une perspective libertaire ou anarchiste sans être justement moraliste ou "prohibitionniste" (faire le jeu de la loi et des flics).
Comment envisager l'abolitionnisme dans une perspective libertaire ?

La plupart des anarchistes préfèrent occulter le problème parce qu'il semble sans solution : "on est contre mais on peut pas s'y opposer" donc puritanisme moral.
Les groupes autonomes qui s'y sont intéressés ont pour certains (l'autonomie désirante) fait l'apologie de la prostitution comme "alternative au salariat" et mode de financement de la lutte pour l'autonomie...

Comment pourrait-on dépasser ces deux positions si contradictoires ?
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