de Winston » 19 Aoû 2012, 21:42
Christine, je defends pas la drague de rue specifiquement, mais je la defend comme une possibilité.
Je crois que l'espace publique comme la rue est un lieu de beaucoup de possible, le pire comme le meilleur, il n'a pas de "garantit" mais en general c'est ni l'un ni l'autre, on se contente d'ignorer les autres, et souvent on subit.
Si je dis que l'on sait que dans ce genre d'espace qu'on peut etre sollicité, et qu'il faut faire avec, c'est pas par "amour de la drague", c'est juste ce que je considere etre comme un fait.
De plus toute sollicitation n'est pas forcement de la drague mais peut etre percu comme tel, de meme qu'on peut solliciter en ayant un reel besoin, mais qu'on exclue pas de se rapprocher de l'autre si il y'a possibilité, ou qu'on peut solliciter dans un but et se retrouver a vouloir autre chose. On peut aussi vouloir se rapprocher d'autres sans avoir d'arriere pensé d'ordre "sexuel/je veux trouver un partenaire amoureux", je peux aussi "fleurter", jouer a deux a avoir l'air d'avoir ces arrieres pensees sans pourtant les avoir.
Alors oui je dis que l'espace publique et un espace des rencontres possibles, et rien ne pourra l'empecher.
par exemple : l'autre jour, dans une librairie, je suis entrain de lire une 4eme de couv, quand une femme derriere mon dos interrompt ma lecture en faisant un commentaire sur le livre que je tiens. Suit un petit "accrochage", parce que pas du tout d'accord avec elle, bref on passe 3/4 d'heure a discuter, avec entre autre intervention d'un des libraires qui donna aussi son avis et un autre client. Moment tres sympa, puis elle finit par proposer de finir la conversation autour d'un verre dans un bar, l'autre gars dit oui, moi non. Je ne crois pas qu'elle cherchait a draguer, ni personne d'entre nous, mais peut etre que si ou ca a peut etre terminé comme ca.
J'aborde tres rarement les gens de moi-meme, et je suis pas vraiment a l'aise dans un bar, mais j'aurais eu une autre personnalité, dans cet exemple les places sont interchangeables.
Je peux te citer bon nombre d'exemple, du pire comme du meilleur, mais les espaces publiques, rue gare commerce etc... permettent de faire des rencontres sympas ou non, avec ou sans arriere-pensée, rien ne peut garantir quoique ce soit.
Je sais que la femme est dans une situation de fragilité de facon structurelle et qu'il y'a bien des consequences aussi sur le mental, qu'il y'a meme un discours tenu sur la fragilité de
la "gente feminine" et qu'il faudrait protéger par nature, mais je ne concois pas les choses comme cela.
Les difficultés qu'on pourrait avoir par rapport aux regards des autres, leurs reactions face a soi, ce n'est pas une consequence que seul les femmes connaissent, et la solution d'un point de vu social n'est pas de se soustraire, mais de faire face. Plus facile a dire qu'a faire, chacun a ses difficultés, mais d'un point de vu global, on doit apprendre a se faire respecter, ou a tenir face aux regards des autres.
Apres je passe sur la facilité supposé que j'aurais a faire ce que tu decris, ou mes eventuels difficultés, ce n'est pas vraiment le sujet, mais je dirais juste que c'est pas parce "qu'on est pas victime du regard que porte la societe sur la femme", qu'on ne subit pas d'autres effets discriminant qui peut amener a des effets comparables (par exemple les "obese", le "grain de peau", les handicapes etc....).
Sur ton texte, je comprend le phenomene décrit et j'en nie pas la realité, mais on est dans un domaine qui est plus de l'analyse du ressenti, de la perception.
Et apres, tu veux en venir ou ? Il faudrait se "soustraire" comme tu le preconises, entre "cousins", creer sa petite "communauté" et y vivre comme dans une "bulle" ?
Parce que la structure patriarcale a reussi a introduire ce sentiment de fragilité, faudrait radicalement couper toute ouverture au contact avec des "etrangers", renoncer a occuper cet espace ?
On peut aussi supposer que c'est parce que la societe eduque les femmes a avoir une attitude plutot passive ou a reculer, que peut naitre ce genre de sentiment, que ce stress fait autant de ravage.
Est ce que quelqu'un peut te garantir que personne t'ennuiera voir plus ? Non.
On peut aussi parler de ce que j'appellerais un phenomene de focalisation, quand quelqu'un va etre "desagreable" avec toi, il le fera souvent par le premier signe distinctif qui lui saute aux yeux, une femme aura le droit a des insultes sexistes, un "facies" different > des insultes racistes, t'es gros des insultes sur ta corpulence etc... Ce qui fait que au vu de la frequence, qu'on a tendance a retenir souvent plus les choses negatives, ca contribue a ce que elle/lui-meme se focalise sur cette difference, devenant un biais qui te fragilise. Ce n'est pas pour attenuer ou nier la realité de ces discriminations que je dis ca, mais si on parle au niveau "perception", il faut aussi evoquer l'emprise qu'on laisse a d'autres sur notre "psyché".
Alors oui je ne considere pas le fait que de draguer en soi est un probleme, pour se "rencontrer" faut forcement que quelqu'un prenne une intitiative, homme ou femme, le probleme pour moi vient plutot sur la maniere, et le fait qu'il faut respecter la volonté de l'autre, ca se voit rapidement si quelqu'un est ouvert a la discussion ou pas.
(J'oublie des trucs que je voulais dire au depart, mais le sujet est vaste)