Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede bipbip » 14 Juin 2015, 14:31

La loi sur l’abolition votée à l’Assemblée nationale, communiqué de presse du Collectif National pour les Droits des Femmes

L’Assemblée Nationale a adopté ce matin vendredi 12 juin en seconde lecture la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel. Elle a réintroduit dans le texte l’abrogation du délit de racolage et la responsabilisation-pénalisation du client que le Sénat avait retirées en mars dernier après avoir attendu un an et demi pour inscrire le texte à l’ordre du jour.
Le Collectif National pour les Droits des Femmes se félicite du vote de ces mesures fortes qui vont, espérons le enfin, concrétiser le positionnement abolitionniste de la France depuis des décennies.

Il s’élève en revanche contre le fait que les autorisations provisoires de séjour accordées aux personnes étrangères engagées dans un parcours de sortie de la prostitution ne soient que de 6 mois, à la discrétion du préfet, au lieu d’un an comme le texte de la commission le stipulait . Pouvoir reconstruire sa vie en France lorsqu’on est étrangère et qu’on sort de la traite et de la prostitution nécessite bien un an. Les vociférations du Front National sur l’immigration ne doivent pas entraver l’insertion de ces personnes en France.
Maintenant la proposition de loi doit retourner au Sénat. Nous saurons maintenir la mobilisation pour que l’inscription à l’ordre du jour soit rapide et que le Sénat ne remette pas en cause le travail effectué par l’Assemblée Nationale.

Collectif National pour les Droits des Femmes

http://www.collectifdroitsdesfemmes.org ... article437
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Lila » 14 Juin 2015, 23:17

Prostitution : "Je ne suis personne. Je suis déjà morte 20 fois, 30 fois"

EXCLUSIF. La journaliste Sophie Bouillon, prix Albert-Londres, publie un document choc sur le sexe tarifé. Partie sur le terrain sans préjugés, elle en revient avec un impressionnant voyage au bout de la nausée. Extraits.

à lire : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/ ... -fois.html
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede abel chemoul » 28 Juin 2015, 12:41

reportage de LCP : Les survivantes de la prostitution


L’Assemblée nationale a récemment voté une proposition de loi pour lutter contre le système prostitutionnel, considéré comme une forme de violence contre les femmes, incompatible avec les valeurs de notre société.

Rosen et Laurence en ont été les victimes . Leur s récits intimes contredisent les fantasmes sur ce que l’on dit être « le plus vieux métier du monde » et sur le soi-disant libre choix de celles qui l’exercent. Les deux femmes racontent avec courage la maltraitance et l’inceste qu’elles ont subies durant leur enfance et qui les a pour ainsi dire « formatées ». Elles témoignent de la honte de soi, du dédoublement de personnalité, de la drogue et de l’alcool pour tenir le coup. Elles par lent aussi des clients , de leur mépris et de leur violence, et de ces actes sexuels accomplis à la chaîne, sans désir ni plaisir.

Prenant la parole au nom de toutes celles qui sont enfermées dans le silence, Rosen et Laurence, aujourd’hui engagées dans le combat abolitionniste, ont fondé en France le « mouvement des Sur vivantes » rejoignant ceux qui existent déjà outre Atlantique et dans quelques
pays européens.
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Messagede Pïérô » 28 Juil 2015, 12:08

« Pourquoi il ne faut pas qualifier la prostitution de « travail sexuel » »

Lorsque nous parlons de « travail sexuel », nous souscrivons à l’idée que le sexe est un travail pour les femmes et un loisir pour les hommes, les hommes qui ont le pouvoir social et économique de se comporter en classe de patrons en matière de rapports sexuels. Et le pire, c’est que nous acceptons que le corps des femmes existe comme une ressource à utiliser par d’autres personnes.

Daisy avait 15 ans quand elle a écopé de sa première amende pour prostitution. Elle raconte à peu de gens cet élément de ses antécédents, pour ne pas qu’il devienne une partie de son présent (tous les détails identifiants ont été modifiés dans cet article). Cela fait d’elle l’une des femmes que vous n’entendrez pas dans les débats entourant l’industrie du sexe.

Les décideurs et les féministes se font régulièrement dire d’« écouter les travailleuses du sexe », mais l’on gagne à se rappeler que l’on ne peut entendre que celles qui sont prêtes à parler, et que plus une femme a souffert, moins elle est susceptible de vouloir revenir là-dessus publiquement. Il est probable que des vedettes comme Brooke Magnanti (auteure de Belle de Jour) et Melissa Gira Grant (auteure de Playing the Whore) peuvent devenir des apologistes de la prostitution en partie parce que leurs expériences, généralement bénignes, sont inhabituelles. Rangées face à elles sont les femmes qui s’identifient comme « survivantes », dont Rachel Moran et Rebecca Mott. Pour ces femmes, la vente de sexe n’a été que traumatisme, et revenir sur ce traumatisme fait partie de leur vie publique en tant que militantes. Il s’agit d’un tribut lourd à payer pour quiconque, et c’en est un que refuse Daisy, que j’ai rencontrée par l’intermédiaire d’un organisme de charité œuvrant contre les violences faites aux femmes: « Je refuse de construire ma carrière sur le fait d’être une ‘ex’ ceci ou cela. Ce n’est pas une étiquette que je souhaite porter. »

Les mots ont énormément d’importance lorsque nous parlons de la prostitution. Il existe actuellement une campagne pour amener l’agence de presse Associated Press à supprimer le substantif « prostituée » de l’édition 2015 de son Guide de rédaction de nouvelles. Il est clair que son utilisation comme synonyme destructeur et dégradant du mot « femme » est à proscrire. En 1979, des détectives à la poursuite du serial killer « Yorkshire Ripper » ont ostensiblement décrit certaines des femmes qu’il avait tuées comme des victimes « innocentes », contrairement à celles qu’ils ont identifiées comme « des prostituées ». Dans une extraordinaire supplique personnelle adressée à ce nouvel Éventreur, le service de police du West Yorkshire lui a promis de « continuer à arrêter des prostituées », ce qui implique qu’ils faisaient corps avec l’assassin quant à l’opportunité de punir certaines femmes, même s’ils préféraient le cadenas au marteau et au tournevis affûté. (Sans surprise, cette accolade à sa motivation ne convainquit pas Sutcliffe de se rendre : il tua deux autres femmes avant d’être finalement appréhendé.) En 2006, la police d’Ipswich – une banlieue londonienne – se mit en chasse d’un autre tueur en série qui ciblait des prostituées, mais cette fois, le langage utilisé fut différent : les victimes n’étaient plus appelées des « prostituées », mais simplement des « femmes ». Ce petit changement avait de l’importance : les circonstances de vie des femmes étaient pertinentes à l’enquête, mais n’étaient plus présentées comme une justification de leur mort.

Les personnes qui se décrivent comme lobbyistes des droits des personnes prostituées veulent voir l’expression « sex worker » (travailleur ou travailleuse sexuelle) adoptée par le Guide de rédaction de l’AP; je suis cosignataire d’une lettre ouverte demandant à l’AP de rejeter cette demande https://ressourcesprostitution.wordpres ... n-travail/ . Qu’y a-t-il donc d’inexact à parler de « travailleurs sexuels »? Tout d’abord, c’est un terme délibérément vague. Il englobe les femmes qui font le trottoir et les escortes, les strip-teaseuses et le téléphone rose, les dominatrices et les vendeurs de sex toys – et même leurs patrons respectifs. De toute évidence, ces activités ne sont pas toutes les mêmes, et toute théorie ou législation qui tente de les traiter comme identiques est passible de s’enliser sur l’objection que le travail sexuel n’est pas tout ça.

De plus, la notion de « travail sexuel » est soigneusement agnostique à l’égard du genre : l’expression « prostituée » est tellement enracinée dans le féminin qu’il est nécessaire de préciser « homme prostitué » quand on parle d’un homme, alors que le générique « travailleur ou travailleuse sexuelle » suggère aussi bien une femme qu’un homme. Cela peut refléter une bonne intention, mais l’effet est trompeur : la vaste majorité des personnes prostituées sont des femmes, alors que les acheteurs de sexe sont presque exclusivement des hommes. Quand il s’agit de prostitution, la neutralité de genre est mensongère.

Mais tout en étant excessivement large, le terme de « travail sexuel » est trop étroit: il comprend beaucoup plus que la vente de sexe, mais surtout, il exclut toutes les personnes qui vendent ou ont déjà vendu du sexe mais ne se reconnaissent pas comme « travailleurs sexuels ». Daisy est l’une d’entre elles. Quand je lui demande si elle se qualifierait de travailleuse sexuelle, sa réponse est véhémente: «Je n’utiliserais jamais cette expression. Aucune femme n’est une ‘travailleuse sexuelle’. Ce n’est pas du travail, mais de la violence. » Et le récit que fait Daisy de son expérience est impossible à concilier avec le libéralisme optimiste qui affirme que les femmes peuvent faire un choix rationnel d’entrer en prostitution ou d’échanger un consentement sexuel contre de l’argent. Comme adolescente en fugue de parents violents, Daisy a connu une vie précaire de petite délinquance et d’errances. Un jour, l’homme chez qui elle passait la nuit lui a demandé de coucher avec son copain. « C’était un loverboy », dit-elle. Je lui demande la différence entre un proxénète et un loverboy. La réponse se résume aux méthodes de contrôle de ces hommes envers les femmes : là où le proxénète mise sur les menaces, le loverboy exploite leur vulnérabilité affective. « Un proxénète vous parle sans détours : vous êtes seulement là pour gagner. Un loverboy dit vous aimer et s’inquiéter pour vous, mais en fin de course, ils font exactement la même chose. »

Bien sûr, il n’y a aucune garantie que le compte rendu que fait une femme de sa propre vie sera respecté par les gens qui prétendent écouter. Lorsque Maya Angelou est morte en mai 2014, les lobbyistes du travail sexuel l’ont immédiatement réclamée comme une des leurs, malgré le fait qu’elle ne s’était jamais décrite comme « travailleuse sexuelle ». Un article paru dans le webmagazine Vice l’a conscrite à la cause de la Journée Internationale des Putes, tandis que dans un autre texte, publié sur Mic, Angelou est devenue le véhicule d’un reproche adressé au féminisme en général : « Quand le féminisme acquiert une fixation sur ce que les autres femmes devraient et ne devraient pas faire – qu’il s’agisse du travail sexuel ou du mariage, des plans de carrière ou choix de mode de vie –, il perd de vue sa mission centrale d’égalité, de diversité et d’acceptation. Il trahit ses membres, et il trahit ses leaders, telle Maya Angelou. » Il est vrai qu’Angelou ne se livre à aucune auto-accusation quand elle se remémore son implication dans la prostitution dans Gather Together in my Name (1974). Mais il reste que personne n’a pu lire l’autobiographie d’Angelou et ne pas tirer des conclusions très raisonnables quant à savoir si elle pense que d’autres femmes devraient faire comme elle. Plus tard, elle a évoqué le temps où elle a été proxénète, puis elle-même soumise à un souteneur, comme « le fond du caniveau ».

Cependant, il y a des femmes qui sont au-delà de toute récupération. La réputation d’Andrea Dworkin comme SWERF (l’acronyme dédaigneux utilisé pour qualifier les « féministes radicales exclusives des travailleurs du sexe ») a effacé le fait que Dworkin a elle-même été prostituée, et que ce vécu a occupé une place centrale dans son œuvre. « [L]es prémisses de la femme prostituée sont les miennes », a-t-elle dit dans un discours de 1992. « C’est sur leur base que j’agis. . . La prostitution n’est pas une idée. C’est la bouche, le vagin, le rectum, pénétrés souvent par un pénis, parfois par des mains, parfois par des objets, pénétrés par un homme et un autre et encore un autre et encore un autre et encore un autre. »* Ces faits spécifiques sont difficiles à aborder sans dérive sensationnaliste, et Daisy détourne habilement notre conversation chaque fois que nous approchons d’une discussion des actes sexuels. Finalement, je lui demande si ces manœuvres d’évitement sont délibérées.

« Je ne veux pas parler de l’acte lui-même », dit-elle. «Je ne veux pas tomber dans l’ordure. Je veux regarder les dégâts affectifs que cet acte a entraînés. » Pour Daisy, ces dommages affectifs ont été lourds : alors qu’elle était en prostitution, elle dit avoir été incapable de former des relations intimes. « Comment pouvez-vous être avec quelqu’un qui a des rapports sexuels avec d’autres personnes? », demande-t-elle. « Comment pouvez-vous partager quelqu’un si vous l’aimez? » Ces intuitions lui sont venues avec la distance. « Quand j’étais dans la prostitution, j’en étais la plus grande défenderesse. Il me fallait l’être pour justifier mon existence. Comment aurais-je pu survivre autrement? » Cet impératif de survie ne l’a pas poussée vers l’alcool et la drogue, mais lui a fait contracter une autre addiction pour adoucir son existence : « J’étais dans la dépense compulsive. C’était ma forme d’automédication. » Vers la fin de sa période de prostitution, Daisy dit qu’elle pouvait gagner 200 £ un soir de semaine, et 500 £ le vendredi ou le samedi. Elle a tout dépensé, parce qu’elle ne pouvait pas supporter de le garder. Il y avait aussi des dommages physiques. Interrogée si elle n’a jamais été attaquée par un prostitueur, Daisy lève la main pour indiquer quelques cicatrices sur son visage : la violence était incontournable dans la prostitution.

Donc, si le travail sexuel est un travail, quel genre de travail est-il? L’élément de danger physique amène certains à le comparer à des emplois à haut risque dominés par les hommes, tel celui d’équipier sur une plate-forme pétrolière; mais ces activités extraient généralement une ressource ou une autre et offrent aux travailleurs une prime de risque élevée en regard de travaux comparables. Dans la prostitution, la seule chose produite est l’orgasme d’un homme, et plus la femme est en situation de risque, moins elle est en mesure d’imposer ses conditions. Il se peut donc que le « travail sexuel » appartienne plutôt au genre de tâches subalternes laissées aux femmes, comme le nettoyage et la garde d’enfants (une connexion que justifie l’association de longue date entre l’English Collective of Prostitutes et la campagne Wages for Housework (« Des salaires pour le travail ménager »). Pourtant nous reconnaissons que le travail ménager est un travail même lorsque non rémunéré, alors que le sexe est généralement censé être un plaisir et non une obligation fastidieuse. Donc, cette analogie échoue également. Pourrait-il s’agir de quelque chose comme jouer la comédie ou danser, un métier qui permet un plein usage du corps? (Il y a ici un lien historique, puisque les artistes de la scène ont souvent suppléé à leurs cachets par la prostitution, ou étaient présumées le faire). Mais les acteurs et danseurs sont des vedettes publiques : la prostitution se déroule en privé, et comme la plupart des choses faites en privé, elle ne confère aucun prestige aux personnes qui s’en acquittent, aussi talentueuses puissent-elles être.

Les danseurs et acteurs ne donnent pas accès à leurs organes internes, ils et elles se plient à une formation approfondie qui n’est pas requise pour la prostitution. En fait, les seuls critères pour entrer en prostitution sont le fait d’avoir un corps pénétrable et qu’un homme soit prêt à payer pour le pénétrer. Les apologistes du « travail sexuel comme travail » aiment à nous rappeler qu’aucune femme ne vend littéralement son corps, puisqu’elle conserve la propriété de sa personne. Mais de toute évidence, ce qui est payé par les prostitueurs relève intégralement du corps : le bien acheté est le droit à accéder au corps de la femme pendant un certain laps de temps et / ou l’exécution d’actes sexuels particuliers. Ce que l’homme achète de la femme n’est pas son travail, mais une licence à usage unique pour pénétrer son corps. Les critiques de la prostitution se font souvent accuser de vouloir contrôler la sexualité féminine, mais il est utile de rappeler que si la prostitution obéissait aux désirs des femmes, il ne serait pas nécessaire de les payer pour qu’elles s’y impliquent : personne n’a plus de pouvoir sur la sexualité d’une femme que l’homme qui la paie pour faciliter son propre orgasme.

En somme, le « travail sexuel » n’est pas un terme neutre: il traîne tacitement derrière lui des a priori politiques, aussi assurément que toute alternative. Lorsque nous parlons de « travail sexuel », nous souscrivons à l’idée que le sexe est un travail pour les femmes et un loisir pour les hommes, les hommes qui ont le pouvoir social et économique de se comporter en classe de patrons en matière de rapports sexuels. Et le pire, c’est que nous acceptons que le corps des femmes existe comme une ressource à utiliser par d’autres personnes – des personnes de sexe masculin ayant les moyens de payer pour « tirer leurs coups ». La prostitution est une institution économique constituée non seulement des femmes qui vendent leur sexe mais, surtout, des hommes qui créent la demande, commettent la violence et extraient un tribut affectif des femmes avec qui ils ont des rapports sexuels. Certains des hommes qui paient pour le sexe reconnaissent même que ce qu’ils font peut être dommageable : un homme interviewé récemment pour un reportage du New Statesman sur les prostitueurs** a concédé avoir l’impression que ses choix étaient « mauvais pour les femmes au plan affectif », avant de se disculper comme étant « juste une personne de plus ». Daisy a quitté la prostitution à 30 ans et dit être maintenant « heureusement rétablie, mentalement et physiquement ». Nous ne pouvons l’entendre, elle et les femmes comme elle, que si nous commençons par adopter un langage qui parle franchement de ce qu’implique la vente de sexe.


Sarah Ditum est une journaliste qui écrit régulièrement pour le Guardian, le New Statesman et d’autres publications. Son site Web est au http://sarahditum.com et vous pouvez aussi la lire sur le réseau Twitter @sarahditum.


* « Prostitution et domination masculine », A. Dworkin, Éd. Sisyphe http://sisyphe.org/spip.php?article3420

** « Invisible subjects : the men who fuel the demand for prostitution », Lucy Fisher, New Statesman, 27-11-2014 http://www.newstatesman.com/society/201 ... ostitution


Original : « Why we shouldn’t rebrand prostitution as ‘sex work’ », Sarah Ditum, New Statesman, 1-12-2014 http://www.newstatesman.com/politics/20 ... n-sex-work

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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Pïérô » 02 Aoû 2015, 12:27

Amnesty International…Le nouveau meilleur ami de l’industrie du sexe
« Le Projet de politique sur le travail du sexe récemment publié par Amnesty International, pour considération de la 32e Réunion du Conseil International (RCI) de l’organisation à Dublin, du 7 au 11 août de cette année, est une farce au plan des droits de la personne.
... https://ressourcesprostitution.wordpres ... e-du-sexe/

Nouveau carton jaune à Amnesty International
LETTRE OUVERTE AU SECRETARIAT INTERNATIONAL D’AMNESTY
Cette lettre ouverte est adressée à Salil Shetty, Secrétaire général, Amnesty International, à Steven W. Hawkins, directeur exécutif, Amnesty International USA, et au conseil d’administration d’Amnesty International par Me Harriet Wistrich, avocate en droits de la personne, au Royaume-Uni
... https://ressourcesprostitution.wordpres ... rnational/

Lettre collective d’associations au Secrétaire Général d’Amnesty International
http://www.reseau-feministe-ruptures.or ... article997
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Béatrice » 18 Aoû 2015, 18:47

Déclaration des survivantes de SPACE international contre la résolution d’Amnesty International

SPACE international s’oppose à la résolution d’Amnesty International visant à dépénaliser proxénètes et prostitueurs

https://ressourcesprostitution.wordpres ... rnational/

https://translate.google.fr/translate?h ... rev=search
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Béatrice » 19 Aoû 2015, 21:56

Lettre ouverte des survivantes du CAFES ( Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement ) à Amnesty International :
« Nous avons cru en votre volonté de faire de ce monde un monde meilleur »

" Écrit par Marie-Josée Michaud et Rose Sullivan, survivantes ayant « choisi » la prostitution, milité pour sa décriminalisation complète et changé d’idée devant l’évidence et l’horreur. "

https://ressourcesprostitution.wordpres ... -meilleur/
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede altersocial » 21 Aoû 2015, 10:23

Lutte contre la prostitution et révolution sociale. Inséparable :

Quand des féministes soutiennent le viol marchand

Quelle surprise dans la grande bouillie confusionniste actuelle de voir que des féministes soutiennent aujourd'hui le viol marchand (appelé hypocritement "prostitution" par les institutions bourgeoises pour masquer la réalité psychique et physique de sa violence). Une partie du gauchisme asthmatique résiste mal aux sirènes du Strass (auto-proclamé syndicat des "travailleurs-euses sexuel-le-s"), corporation libérale sous-poujadiste qui affirme sans rire vouloir autogérer les maisons closes c'est à dire en langage capitaliste ouvrir une boutique en propriété collective. L'éditorialiste patriarcal Zemmour en rêvait (la concentration matérielle du viol marchand) le Strass veut le réaliser. Le Strass représente une infime minorité des prostitué-e-s actuel-le-s c'est à dire une prostitution blanche à la clientèle aisée loin de la réalité de la majorité des victimes du viol marchand. Mais l'habillage radical caricatural avec lequel ce lobby habille sa prostitution séduit les militant-e-s de l'émancipation à géométrie variable.

>>> lire la suite
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Christine » 21 Aoû 2015, 12:12

Intéressant. Mais si la prostitution (j'aime beaucoup l'expression "viol marchand" en remplacement) est effectivement la conséquence de la pauvreté et de l'exploitation capitaliste, ce texte fait légèrement l'impasse sur le fait que les clients sont aussi (en majorité ?) des non-bourgeois...

Ce serait rassurant de penser que le patriarcat et le capitalisme ont les mêmes frontières entre les humains... c'est pas le cas.
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede altersocial » 21 Aoû 2015, 13:38

Oui tu as raison Christine.
Pour reformuler l'expression de l'article il s'agit donc du "patriarcat bourgeois" ou "patriarcat de l'ère capitaliste" ou "patriarcat moderne" donc. Il ne s'agit pas de "bourgeois patriarcaux".

Je pense aussi qu'il faut se pencher sur l'analyse de la clientèle du viol (il y a pénétration sans désir) marchand (l'acte marchand agit comme compensation immédiate du viol) notamment pour tordre le cou à certaines idées reçues (par exemple les clients sont en grande majorité des hommes déjà en couple, etc) et donc déconstruire le discours strassiste.

On peut également avancer qu'il est inséparable de faire une critique de la prostitution sans faire une critique de l'industrie pornographie qui construit des normes sexuelles idéologiques à travers le spectacle érotico-marchand invasif (des sites webs jusqu'aux 50 nuances d'avilissement de la femme, etc).

cette forme de recours à la prostitution "exacerbe la construction d'une sexualité inscrite dans des rapports de domination masculine" dans un contexte "d'hypermodernité" : "primauté de la valeur marchande, de l'individu, culte de la performance".
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Banshee » 21 Aoû 2015, 14:56

Je suis d'accord avec tout ce qui est dit ici, y compris avec la suite du texte que tu as posté altersocial.
La seule chose qui me gêne (et mon compte a été "gelé" pendant un bon moment à cause de ça) c'est qu'on parle de prostitution sans se donner la peine d'écouter les personnes prostituées, qu'on parle à la place de... Chaque fois que nous lisons leurs discours, il s'agit de communication indirecte, on les cite, elles n'ont pas droit de cité sur le forum. Je ne parle pas du Strass car je suis d'accord avec vous sur ce qu'il représente. Je parle de personnes non organisées et qui auraient peut-être leur mot à dire sur une question qu'elles connaissent mieux que nous.
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede altersocial » 23 Aoû 2015, 11:29

Ah le monde merveilleux des maisons closes glamours !!! :roll:

Tel Aviv: manifestation après le suicide d’une prostitutée

Environ 600 personnes ont manifesté samedi soir près d’un bordel à Tel Aviv après le suicide d’une prostituée qui y travaillait, rapporte dimanche le quotidien Haaretz.

Image

Naomi Ze’evi-Rivlin, qui dirige le programme Saleet pour la réhabilitation des anciennes prostituées, a déclaré à Haaretz que la manifestation était la première du genre en Israël.

« Jessica (nom de la prostitué qui s’est donnée la mort) nous a fait descendre dans la rue », a-t-elle dit, ajoutant que Jessica était le 31ème cas de décès de prostituée à Tel Aviv depuis que la création du programme Saleet il y a sept ans, ce qui correspond à une moyenne d’un décès tous les trois mois.

« Les prostitués sont les ‘punching balls’ des clients, elles accomplissent leurs fantasmes et perversions qu’ils n’oseraient jamais demander chez eux », a-t-elle ajouté.

Certains manifestants portaient des pancartes sur lesquelles était écrit : « Tant que le corps d’une femme peut être acheté, aucune femme n’est protégée », ou encore « toute prostitution est un viol ».

D’autres portaient des pancartes sur lesquelles étaient retranscrits des copies de l’avis de décès de Jessica et ainsi que celui d’autres femmes décédées, qui travaillaient dans la prostitution. Les avis de décès ont été imprimés par l’association Atzum, qui lutte contre la traite des êtres humains.

« Regardez les avis de décès, les initiales de toutes ces femmes. Qui choisirait de mourir à cet âge? », a déclaré la député de l’Union sioniste (gauche) devant la foule lors de la manifestation.

« Comment peut-on dire que la prostitution est un choix? », a-t-elle affirmé, ajoutant qu’elle comptait poursuivre ses efforts pour criminaliser les clients, et faire passer une législation permettant de fournir des services de réadaptation aux anciennes prostitués.

Tandis que les manifestants se sont rassemblés devant l’immeuble du bordel, où ils ont disposé des bougies à la mémoire de Jessica, un homme a été aperçu en train d’escorter des prostituées au deuxième étage du bâtiment.

Le bordel continue de fonctionner, malgré l’ordre de fermeture émis par la police il y a plusieurs années.


Franchement donner la parole à une escort libérale ou à une prostituée basique c'est deux choses radicalement différentes non ?
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Banshee » 23 Aoû 2015, 12:01

Les deux relèvent de la prostitution, non ? De toutes façons, le topic est redevenu l'échange d'infos entre gens d'accord entre eux, tout va bien...
Sur le fond, je suis d'accord, comme je l'ai déjà dit. Mais que pas une concernée ne participe ça me gêne sur le principe (hé non, une prostituée n'est pas un flic).
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede altersocial » 23 Aoû 2015, 17:26

Je te comprends Banshee et je sais que ta position part d'une bonne intention et d'une' éthique libertaire du débat. Mais :

1.
Je dois avouer que je ne suis pas familière avec les idées de ce forum (même complètement novice) mais les débutants sont les bienvenus, non ?


Ben voyons ...

2.
Ensuite je n'ai pas encore lu le sujet dont tu parles, mais je file voir ! Bien sur ça m'attristerais de lire certaines choses


Ben voyons n°2 ...

1. et 2. + le champ sémantique / grammatical de tous ses posts = le FAR a eu affaire à une provocatrice qui est à la prostitution ce que l'étudiant jaune de castorama est au prolétariat en lutte.

3.
Sur un autre forum, elle a écrit:Je me nomme maelys, j'ai 19ans et je vis une passe assez difficile. (...) J'ai également stopper mes études en fac de sport (handball) mais je reste pratiquante :).


Ailleurs :
Je m'appelle Eloïse, j'ai 19ans et je vis à Strasbourg.


On apprend ainsi que sa prostitution en escort vient d'une période difficile.

4.
Une autre qui va vous déplaire : Après ces quelques années d’expérience, je ne m'en suis pas si mal sortie et je continue malgré le fait que je pourrais tout à fait bosser pour 3 ronds et me casser en deux dans un restaurant.
Alors oui, dans le système acutel je suis favorable la légalisation de la prosti. Cela va me valoir un ban, définitif cette fois ? Tant pis. C'est mon idée et à moins qu'on m'en fasse changer elle le restera (ce qui semble logique mais vu les événements récents je préfère préciser)


Bref, elle en a RIEN A FOUTRE de la réalité de la prostitution comme source d'exploitation, de viol, de violence, de mort, etc. C'est sa gueule SEULEMENT qui compte. Et ça sur un forum d'autogestion sociale j'appelle ça de la VIOLENCE.

5. -
Racolage interdit ? Savez vous que je risque et toutes les escortes risques d'énormes problèmes à causes de leurs sites sur le net ?


Et tu sais ce que risqueront toujours les prostituées dans les caves, au fond des caravanes, sur la banquette arrière d'une bagnole pourrie ?? Là j'ai sorti un sac à vomi en lisant autant de connerie individualiste ! On croirait lire les conneries des chauffards virilistes qui chialent quand ils ont été flashés par un radar.

6.
croyez vous qu'interdire la prostitution va l’arrêter ? Biensur que non, croyez vous que cela va améliorer les choses et réduire le nombre de fille concernées ?


Sac à vomi n°2. Pourquoi interdire le viol puisqu'il existe toujours, hein ? Minable.

7.
Où as tu vu que je méprisais ces personnes ?


Oublier c'est mépriser.

Pour parler des prostituées, les vrais, basiques, il y a un grand travail militant à continuer : la parole de ces femmes à diffuser, l'information des droits pour miner les réseaux proxos, differ en plusieurs langues pour faire connaître les structures permettant d'échapper aux réseaux, susciter l'auto-organisation entre elles pour créer une dynamique de rupture/déculpabilisation, lutter pour les droits des sans papiers (c'est lié pour beaucoup de femmes!) etc.
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Re: Contre le système prostitutionnel: libertaire vs libéral

Messagede Banshee » 23 Aoû 2015, 18:34

Tu as raison altersocial : ta démonstration est très brillante (comme toujours) et l'analyse des propos, très fine. Beaucoup plus fine que ce que j'ai pu lire à l'époque de cet échange. Dommage que tu n'aies pas été là, ça nous aurait peut-être évité de lire des propos haineux et vulgaires (dont certains ont disparu) quand une analyse comme la tienne suffisait largement.
N'empêche qu'indépendamment de cet épisode, on continue à parler à la place de...
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