Jeudi 30 juillet : Du repli identitaire et tribal en milieu « radical »
Le manque d’impacts des mouvements révolutionnaire et anarchiste sur la société induisent des comportements et des interventions de plus en plus basés sur la morale. On y trace des frontières, des barrières protectrices entre le bien et le mal, un « politiquement correct » délimite les « bonnes lignes de fracture ». On y reproduit le célèbre « le parti se renforce en s’épurant ». Les mots utilisés prennent plus d’importance que le fond, le contenant que le contenu. La liste des “anti-ismes” « dont il faut être » pour faire partie de la tribu s’allonge de semaine en semaine, donnant l’illusion d’une large prise en compte du monde alors qu’elle ne signifie qu’une construction frileuse et apeurée d’une muraille contre l’ennemi qui serait à nos portes (et même infiltré chez nous !). L’anticapitalisme n’est plus qu’un “isme” parmi tous les autres, perdant tout sens globalisant et reléguant l’exploitation au rang d’une oppression particulière comme une autre. Le communisme, évidemment, devient presque un gros mot.
On peut être taxé d’antisémitisme si on est antisioniste, de sexiste si on rejette les néo-théories du genre, de facho si on est spéciste, de maquereau si on n’est pas abolitionniste, de libéral si on défend la liberté d’expression même pour ses ennemis.
Certes il ne s’agit pas simplement d’énumérer à l’infini ces exemples mais, tout en les nommant, d’essayer de comprendre sur quoi ces névroses se fondent pour se développer. En tout cas sur une énorme difficulté à exister politiquement et collectivement DANS la société et non en dehors de l’existant. Il faut ouvrir les fenêtres et sortir de l’aquarium tribal.
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