Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 » 11 Juin 2012, 20:58

Denis a écrit:merci Nicolas pour ton labeur !

:v:

Encore plus merci à Ivo, je me note son excellent topic :!:
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Denis » 28 Juil 2012, 18:44

je sais plus si cette vidéo avait déjà été postée, en tous les cas je la remets

Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 » 15 Aoû 2012, 13:03

Ouest-France / Basse-Normandie / Alençon / Saint-Cyr-la-Rosière David Dufresne rencontre les lecteurs de Tarnac, Magasin général - Bellême 11 août

David Dufresne a dédicacé son livre Tarnac, Magasin général jeudi au bar des Promenades, où une vingtaine de personnes ont échangé avec le journaliste. Son livre retrace trois ans de contre-enquête sur l'affaire des « sabotages » en série des lignes TGV en novembre 2008, à Tarnac petit village de Corrèze. Un fait divers qui a pris une dimension d'affaire d'Etat, et dont les protagonistes sont encore mis en examen aujourd'hui.

« J'adore aller dans les lignes ennemies, quitte à en revenir perturbé, déclare en souriant David Dufresne, quand on lui demande quelle motivation l'a poussé à faire de l'investigation. C'est la mécanique qui m'intéresse, comprendre comment les événements arrivent, une sorte d'examen de conscience du journaliste. Je travaille au long cours, mais le journalisme d'investigation n'est pas toujours audible. Tous les médias, traitent les mêmes sujets, la rapidité de l'information prime sur le contenu. Et le pôle d'investigation le plus difficile, est certainement le monde de la finance ! »

Et un participant d'ajouter, « parce que c'est un milieu de grande délinquance ! » Pourquoi Tarnac Magasin général ? D'abord parce qu'il existe bien une épicerie à Tarnac qui était tenue par une des personnes impliquées dans cette affaire, ensuite parce que celle-ci est devenue un grand bazar politico-médiatique ! »
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 » 07 Oct 2012, 13:42

TARNAC, MAGASIN GÉNÉRAL » : PRIX DES ASSISES DU JOURNALISME 2012 RETOUR SUR LES LIEUX DU CRIME davduf 04/10

C’était il y a quelques heures, dans ma ville d’enfance, où j’avais fait les 400 coups, lancé mes premiers fanzines, cru au Rock et à l’écriture, et où je m’étais frotté, pour la première fois, aux RG et au journalisme.

Réunies à Poitiers, les Assises Internationales du Journalisme ont décidé de récompenser mon récit comme « meilleur ouvrage de l’année éclairant la pratique du métier dans la catégorie “Journaliste” ».

C’est un ami, un vrai, Antonin Lhote, de ceux capables de prendre le train pour un aller retour, et une nuit courte, pour aller chercher le prix, et le poser, au petit matin, à l’angle d’une rue où tout, ou presque, avait commencé.

C’est con, mais ça fait quelque chose.

« Je devais avoir quinze ans quand le téléphone avait sonné chez mes parents. Nous vivions à Poitiers, ville morne. Au bout du fil, la voix se voulait amicale, dans les limites basses du suave, c’était une voix d’homme qui fait son travail, sans passion ni tension. L’interlocuteur voulait me rencontrer au sujet de mon fanzine, Tant qu’il y aura du rock. Nous étions en 1984, ça explosait de toutes parts. Le rock alternatif, le rock industriel, le revival 60’s, il fallait bien occuper son temps, occuper le terrain, ne rien céder aux années fric qui allaient régner en maîtres et se foutre de nos rêves.
Au Havre, une partie des éditeurs de Guérilla urbaine, fanzine punk, avaient saccagé toute une rue. En tout cas, c’est ce que la voix m’assurait au téléphone. Ils avaient saccagé une rue, cabossé quelques bagnoles, ou bazardé une vitrine, je ne sais plus, et, sur les punks, les flics avaient retrouvé mon adresse. Alors, la voix au téléphone voulait me poser des questions « sur l’association Tant qu’il y aura du rock dont certains membres auraient commis des actes terroristes ».
Le lendemain, dans le bureau de la voix, ils étaient deux. Deux RG, deux Renseignements généraux ; un gentil, un méchant, bad cop, good cop. Sur le bureau, leur dossier estampillé Tant qu’il y aura du Rock était posé en évidence, épais, tout frais. Peut-être était-il vide, fait de feuilles vierges ou de feuillets sans rapport ? Peut-être avait-il été fabriqué à la va-vite ou mûrement alimenté de notes et de bribes éparses ? Il était impressionnant, j’étais impressionné.
Leur pouvoir me fascinait : qui étaient ces deux hommes pour sonder les âmes et les esprits, scruter les petits A cerclés dans un journal de lycéen libertaire ? Face à eux, du bas de mes quinze ans, je ne faisais pas le fier. Les mots résonnaient. Association. Actes terroristes. Membres qui auraient commis. Quelle était leur légitimité ? Pourquoi je les craignais à ce point ? Que pensaient-ils, au juste, du monde ? Comment agissait-il sur eux ; et eux sur lui ? Cet interrogatoire était une formation express sur les flics et sur la vie même.
Près de trente ans plus tard, je me rejouais le même face-à-face. Une vague envie d’emmerder, de renifler, d’être un chien fou, mais devenu vieux, mais devenu poli, l’envie de comprendre, de revivre ce moment de basculement où l’on perd des années en quelques minutes, où l’on devient adulte et à l’affût des fautifs qui vous ont propulsé chez les vieux. L’envie d’être au milieu d’eux, Place Beauvau, à la préfecture de police, dans les commissariats, ailleurs, et de leur dire : cette fois, je pose les questions. Cette fois, je convoque. Pure provoc. » Tarnac, Magasin général p.52-53


Un petit salut amical aux autres nominés Eric Fottorino, Hélène Pilichowski, Jean Quatremer et particulièrement Jean Stern qui publie un ouvrage aux éditions... La Fabrique, celle de l’Insurrection qui vient. Small world.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede ivo » 24 Oct 2012, 07:37

Un nouveau document pourrait relancer l'affaire de Tarnac
fr info
Le Canard Enchaîné révèle dans son édition de mercredi l'existence d'un document qui tendrait à innocenter Yldune Lévy, l'une des dix personnes mises en examen dans l'affaire dite de "Tarnac". Un relevé bancaire prouverait qu'elle a utilisé sa carte bancaire en plein Paris la nuit où elle était censée saboter le caténaire d'une ligne TGV en Seine-et-Marne en novembre 2008.


"Un grand bazar policier, politique et médiatique", voilà comment le journaliste David Dufresne décrivait il y a quelques mois "l'affaire de Tarnac". Il se pourrait qu'une nouveau document vienne apporter de l'eau à son moulin. Le Canard Enchaîné publie dans son édition de mercredi un relevé de compte de Yldune Lévy, indiquant que la jeune femme retirait 40 euros en plein Paris, à Pigalle, la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à 2h44.

Or c'est exactement cette nuit-là, que Yldune Lévy et son compagnon Julien Coupat sont soupçonnés d'avoir tenté de saboter le caténaire d'une ligne TGV à Dhuisy, en Seine-et-Marne. Selon l'un des avocats du groupe de Tarnac, Jérémie Assous, joint par France Info, "cet élement démontre de manière irrévocable et définitive que la version policière est fausse". "Les policiers soutiennent qu'ils n'ont jamais quitté des yeux la voiture cette nuit-là et qu'elle se trouvait à Trilport puis Dhuisy ; or on s'aperçoit en analysant les comptes bancaires de Yldune Lévy qu'à 2h44 elle se trouvait à Paris", poursuit l'avocat.

Une pièce versée au dossier ces derniers mois seulement

"On peut penser qu'elle a prêté cette carte bancaire pour se faire un alibi, chose qu'on a déjà vu dans d'autres affaires. Mais dans ce cas elle l'aurait immédiatement invoqué" pour sa défense, ce qu'elle n'a pas fait, ajoute l'avocat. Selon Le Canard Enchaîné, cette pièce n'a été versée au dossier que ces derniers mois. "Parce qu'il gênait une instruction à charge et jamais à décharge ?" interroge l'hebdomadaire.

Au total dix personnes ont été mises en examen dans ce dossier, mais toutes sont aujourd'hui libres. Leurs avocats comptent toujours faire entendre que les mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" sont exagérées. En avril, le juge Fragnoli avait demandé et obtenu son dessaisissement de l'enquête.

"La version policière est totalement anéantie" par ce document, selon un des avocats du groupe de Tarnac, Jérémie Assous
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Béatrice » 05 Nov 2012, 23:01

La justice ordonne l'audition de policiers :


"Groupe de Tarnac". La justice ordonne l'audition de policiers

5 novembre 2012 à 20h38 - Réagir à cet article

La justice a ordonné fin octobre l'audition des policiers ayant participé à la surveillance des membres du groupe de Tarnac soupçonnés d'avoir saboté des lignes TGV en 2008 en Seine-et-Marne, a-t-on appris ce lundi de source judiciaire. Le "groupe de Tarnac", auquel appartiennent notamment Yildune Levy et Julien Coupat, est soupçonné d'être à l'origine de sabotages de lignes SNCF dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 sur des caténaires, dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et-Marne.
Mais les avocats du groupe remettent en cause l'enquête, et accusent notamment les enquêteurs d'avoir menti dans un procès-verbal sur une filature de Yildune Levy et Julien Coupat, cruciale pour les impliquer. En conséquence, parallèlement à l'instruction parisienne sur le sabotage, une information judiciaire a été ouverte à Nanterre pour faux et usage de faux en écriture publique.
Dans ce cadre, les juges de Nanterre s'étaient opposés à l'audition de dix-huit policiers ayant participé à la filature contestée, ainsi qu'à la saisie des ordinateurs des fonctionnaires. Saisie par les avocats du groupe, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a accédé le 26 octobre à leur demande concernant les auditions des policiers. Mais elle s'est en revanche opposée à la saisie de leurs ordinateurs, a précisé la source judiciaire.

"Un tournant dans le dossier"
"On va pouvoir comparer leurs numéros avec la borne-relais qui se trouve à cinq mètres de la ligne TGV. S'ils étaient présents la nuit des faits, ils auraient activé le relais de téléphone", s'est félicité Me Assous, avocat d'Yldune Lévy. "C'est un tournant dans ce dossier, c'est la première fois qu'une décision de justice ordonne un certain nombre d'actes pour que la vérité surgisse", a-t-il estimé, relevant le caractère "extrêmement rare" de l'audition des policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Pour Me Assous, il s'agit d'un "retournement de situation, malgré l'inertie pour protéger la version policière" dans ce dossier qui repose, selon l'avocat, "uniquement sur ce procès-verbal" relatif à la filature. Cette décision de justice intervient alors que l'accusation a été récemment fragilisée par le versement au dossier fin 2011 d'un relevé bancaire faisant état d'un retrait bancaire de 40 euros sur la carte d'Yildune Levy dans le quartier parisien de Pigalle, à 02h44 dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008. Or, selon la version des policiers, la jeune femme et son compagnon Julien Coupat se trouvaient au Trilport et à Dhuisy en Seine-et-Marne, cette nuit-là.


http://www.letelegramme.com/ig/generale ... 896906.php
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede bipbip » 07 Nov 2012, 02:53

Tarnac : quel rôle a vraiment joué le mystérieux espion anglais ?
http://www.rue89.com/2012/11/06/tarnac- ... ais-236786
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Pïérô » 09 Nov 2012, 11:54

Dans le Monde, "Tarnac : Pourquoi tant de zones d'ombre ? " :
http://www.lemonde.fr/societe/chat/2012 ... _3224.html
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Béatrice » 13 Nov 2012, 09:22

Quatre heures avec Julien Coupat pour refaire l’histoire de Tarnac :


Quatre heures avec Julien Coupat pour refaire l’histoire de Tarnac
Camille Polloni | Journaliste Rue89


Une discussion à bâtons rompus avec Julien Coupat a mis un terme à quatre ans de quasi-silence de sa part. Mis en examen dans l’affaire de Tarnac pour « direction d’une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », il a donné rendez-vous à neuf journalistes de presse imprimée, web et radio au métro Ménilmontant (Paris, XXe arrondissement) ce lundi matin.

C’est Mathieu Burnel, l’un de ses co-inculpés, qui joue le guide jusqu’à l’appartement d’une de leurs amies, arrêtée en son temps mais jamais poursuivie. Un cortège (calme) se déploie dans l’escalier d’où descend une vieille dame.

La vision de cette conférence de presse improvisée prête à sourire : douze personnes dans un salon, cherchant un peu de place autour d’une table où les attend du café. Julien Coupat arrive un peu à la bourre, pas très à l’aise devant ce parterre de journalistes.
« Le seul moyen de disparaître »

Pour les deux mis en examen présents, l’objectif est clair : porter les derniers coups de boutoir à une affaire agonisante.

Au bout de quatre ans et 35 tomes, l’affaire de Tarnac semble toucher à sa fin. Les dernières avancées connues du dossier sur la carte bleue d’Yldune Levy, le rôle joué par un agent infiltré britannique et l’audition de dix-huit policiers ordonnée par la justice représentent autant d’éléments favorables à la défense.

Dans ce contexte, juge Mathieu Burnel, « l’affaire est terminée d’un point de vue judiciaire et politique ». Mais il reste « cette fiction policière de Julien-le-Chef », « figure monstrueuse puis quasiment figure de star » :

« Le fait qu’il ne s’exprime pas alimente ce fantasme de figure de l’ombre, c’est pour ça que Julien est là aujourd’hui. On ne va pas parler de la marque de ses chaussettes. »

Julien Coupat a toujours refusé les interviews depuis sa sortie de prison en 2009, soit en éconduisant les médias, soit en refusant d’être cité. Cette fois-ci, il n’économise pas sa parole :

« Pendant un certain temps, apparaître c’était comparaître devant je ne sais quel tribunal médiatique. Maintenant, le seul moyen de disparaître, c’est d’apparaître.

Nous avons l’impression d’avoir fait justice de l’ensemble des allégations policières. Ne demeure qu’un seul élément qui pourrait rester dans les esprits : la construction de cette figure de “Julien Coupat”. »

Alors voilà, Julien Coupat est là, une clope à la main, et peut même parler de lui à la troisième personne.
Un exposé méthodique

Les mis en examen procèdent à un long récapitulatif de leur dossier, dont ils connaissent désormais les cotes par cœur, quatre ans et un jour après leurs arrestations. Ils l’attaquent sur trois axes :

L’existence de Mark Kennedy, « point de départ de l’affaire », dont les informations sur le voyage à New York de Julien Coupat et Yldune Levy auraient aiguillé les Renseignements généraux vers le couple. Pour l’intéressé :

« Mark Kennedy correspond à l’idée que l’intensification du renseignement humain et technique permet d’arrêter les gens avant qu’ils ne commettent des crimes, ce que les Britanniques appellent “l’intelligence-led-policy”.

Le “premier cercle du groupe de Tarnac” désigné par les Renseignements généraux ne sont que des gens qui ont croisé Mark Kennedy.

L’enquête préliminaire n’a été ouverte que pour couvrir les écoutes illégales de l’épicerie de Tarnac, découvertes par le gérant une semaine avant [une information judiciaire est ouverte sur ces écoutes, ndlr].

Ensuite, il n’y a rien dans le dossier jusqu’à nos arrestations, malgré les accusations de conspiration internationale violente. »

Le PV de filature de Julien Coupat et Yldune Lévy dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 (celle des sabotages), contre lequel les mis en examen ont déposé une plainte pour « faux en écriture publique » à Nanterre.

Ils dénoncent « les contradictions de la Sdat » sur les horaires, la position des véhicules, la topographie des lieux, avec « le soutien du juge d’instruction Thierry Fragnoli pour maintenir le dossier ».

La chronologie de cette nuit reprend de l’importance depuis que le compte bancaire d’Yldune Lévy a parlé : la carte bleue de la jeune femme a servi a retirer de l’argent à Paris cette nuit-là, à 2h44. Alors que les enquêteurs sont supposés la suivre en Seine-et-Marne.

Pour Julien Coupat, l’affaire est entendue : « On leur a dit clairement qu’on n’était pas là au moment des sabotages. »

« Nous sommes partis de Paris où nous étions sous surveillance, le 7 novembre. En prenant la nationale, nous nous apercevons que nous sommes toujours suivis alors on se casse dans les petites routes de campagne.

Nous jouons au chat et à la souris avec la police pendant une heure et demie ou deux heures. Après s’être arrêtés pour manger, nous demandons une chambre dans un hôtel complet.

On dort dans la voiture, sans regarder combien de temps, à notre réveil on part à l’écart pour faire l’amour puis on décide de rentrer à Paris.

C’est vrai que nous n’avons pas regardé l’heure, ne sachant pas qu’on devrait un jour s’en justifier. Et en garde à vue, on ne nous a pas posé de questions sur cette chronologie. Mais nous avons la même version des faits depuis le début alors que la police en a changé quatre fois. »

Le témoignage de Jean-Hugues Bourgeois, jeune agriculteur à proximité de Tarnac, entendu sous X, dont l’identité a été révélée par TF1 en 2009.

« Seul élément du dossier qui fait tenir la direction d’une association de malfaiteurs », affirme Mathieu Burnel, « puisque ce témoin dit que Julien est le chef et qu’il est très méchant ».

« Bourgeois sert à consigner la trame policière », renchérit Coupat. De concert, les deux mis en examen attaquent la crédibilité de Bourgeois, qui a accusé la police de subornation avant de se rétracter et a livré des témoignages contradictoires.
Finalement, c’est qui ?

En se prêtant au jeu des questions, Julien Coupat et son camarade communiquent sur leurs activités politiques « loin de la clandestinité groupusculaire : l’épicerie était le lieu le plus ouvert de Tarnac ».

« Non », ils n’ont pas écrit « L’Insurrection qui vient », « oui », ils participent à des mouvements sociaux depuis des années, « oui », ils se savaient surveillés avant même leur arrestation et trouvaient ça « insupportable ».

La conversation s’élargit sur le fonctionnement de la justice antiterroriste lui-même, décrit par Coupat :

« L’affaire de Tarnac est la norme dans la procédure antiterroriste, pas une exception.

Le seul hic c’est que généralement, les policiers se retrouvent face à des gens que personne ne soutient, dans des affaires où personne ne remet en cause leur travail. »

Quatre heures, douze tasses vides et deux cendriers pleins plus tard, une question finale s’élève du canapé :

« Finalement, vous pensez que c’est qui qui a posé les fers à béton ? »

« Ce n’est pas à nous de répondre à cette question », concluent les mis en examen, après avoir toutefois évoqué plusieurs fois la revendication allemande laissée de côté par les enquêteurs.

Fidèle à lui-même, Julien Coupat refuse finalement de parler au micro des journalistes radio, dépités :

« On se voit, on se parle et vous écrivez ce que bon vous semble, mais je n’ai pas envie d’apparaître. Si c’est Mathieu qui vous parle, c’est pareil, nous disons la même chose. »

Mercredi, une conférence de presse réunissant les avocats des mis en examen et plusieurs parlementaires doit se tenir à l’Assemblée nationale. Le thème : « Pour en finir avec l’affaire de Tarnac », écrivent ses organisateurs.


http://www.rue89.com/2012/11/12/quatre- ... nac-236966
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Béatrice » 15 Nov 2012, 16:06

Les avocats des inculpés de Tarnac déposent une plainte contre les policiers pour "subornation de témoin"


Affaire de Tarnac. La défense repasse à l'attaque

Les avocats du groupe de Tarnac ont fait état mercredi de nouveaux éléments prouvant, selon eux, que les policiers ont falsifié certains éléments de leur enquête, en particulier la filature de Julien Coupat à proximité de la voie TGV sabotée en novembre 2008.


Selon Me Jérémie Assous, l'analyse du trafic téléphonique sur l'antenne installée au pied du lieu du sabotage à Dhuisy (Seine-et-Marne) montre qu'il n'y avait pas de policier à cet endroit à 04h du matin dans la nuit du 7 au 8 novembre, contrairement à ce que les enquêteurs affirment.
"Il n'y a aucun trafic téléphonique entre 04h et 04h20", a-t-il dit. Quand un policier de la sous direction antiterroriste (Sdat) "affirme qu'il a vu le véhicule de Julien Coupat, c'est impossible", selon l'avocat qui s'appuie sur un CD du trafic téléphonique de SFR versé au dossier. "C'est la preuve que la version policière ne correspond pas à la réalité. C'est un élément de plus qui démontre que la version policière est totalement imaginaire et a été fabriquée", a dit Me Assous.

Plainte contre les policiers pour "subornation de témoin"
Les avocats ont aussi annoncé le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile pour subornation de témoin contre les policiers à Clermont-Ferrand, les accusant d'avoir fait pression sur un témoin à charge anonyme quelques jours après les faits. Ils avaient déposé une première plainte simple pour les mêmes faits début 2011. "Voilà deux ans qu'il a été révélé que les policiers avaient grossièrement manipulé l'enquête et fabriqué le témoignage de M. Bourgeois", a dit un autre avocat du groupe, Me Louis-Marie de Roux.
Ce témoin sous X, Jean-Louis Bourgeois, avait peu de temps après son premier témoignage à charge fourni sous son nom une nouvelle version des faits. Les avocats ont aussi mis en cause l'utilisation d'informations fournies aux enquêteurs par un policier britannique "infiltré" au sein du groupe de Tarnac qui se sont révélées "fausses".
De son côté, le député Noël Mamère (EELV) s'est dit favorable à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le fonctionnement des services de renseignement en lien avec l'affaire de Tarnac, en particulier sur le recours aux informations de ce policier britannique.


http://www.letelegramme.com/ig/generale ... tor=RSS-29
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Béatrice » 13 Jan 2013, 11:05

Rien ne va plus dans le dossier Tarnac ! Après le juge d'instruction qui a passé la main l'année dernière, les policiers, accusés de mensonges, c'est maintenant du côté des avocats de la défense que les choses tournent vinaigre. Deux des principaux défenseurs du groupe de Tarnac viennent en effet de se désengager du dossier.

http://www.rtl.fr/actualites/info/artic ... 7756733020
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede ivo » 01 Fév 2013, 08:52

Bonjour!

En février 2012, un ami forgeron était arrêté dans le cadre de l'affaire dite "de Tarnac". Il s'agissait pour le juge, avec ce nouveau "suspect", de tenter de faire tenir une construction dont il était le seul à ne pas voir qu'elle était à terre. Dès son arrestation, nous avions publiquement pris le pari qu'il sortirait sans inculpation au bout de 96 heures de garde-à-vue; et ce fut le cas, à un détail près. Au moment où les policiers lui signifiaient la fin de sa garde-à-vue antiterroriste, ils l'inculpaient pour avoir refusé de leur donner son ADN lors d'une interpellation désormais officiellement reconnue comme nulle et non-avenue. Il fallait, après la médiatisation de son arrestation, pouvoir dire que celui que l'on avait arrêté sans fondement sortait tout de même de là avec une "inculpation", fût-elle aberrante.

Notre ami forgeron passe donc le 6 février prochain devant le TGI de Rouen pour "refus de prélèvement ADN".

Par son absurdité même, ce procès met à nu toute une mécanique à la fois juridique, policière et judiciaire - celle du fichage ADN, de l'antiterrorisme, de l'usage des garde-à-vue. Il sera l'occasion de son démontage en règle. Ce sera en outre le premier procès directement lié à l'affaire dite "de Tarnac". Nous comptons donc bien y venir à nombreux et nous comptons sur vous aussi, pour donner comme un avant-goût de ce que sera le procès de Tarnac, au cas où un juge, un jour, imaginerait aller jusque-là.

Vous êtes donc tous fraternellement invités à ce procès. C'est à 13H30 le mercredi 6 février au tribunal de Rouen (34 rue aux juifs). Après l'audience, il y aura un apéritif de soutien dans notre restaurant: La Conjuration des Fourneaux (149 rue Saint-Hilaire).

Pour trouver les affiches, les explications et tout le reste:
leblogduforgeron.blogspot.fr


A très bientôt, donc!

Le comité de soutien de Tarnac

PS : Nous avons encore et toujours besoin de donations, même petites pour assurer notre défense ainsi que celle du forgeron. A cette fin, vous trouverez sur le blog du Forgeron une rubrique « soutenir le Forgeron ». Il est dorénavant possible en guise de remerciement, de recevoir en échange d'un don, un objet forgé par le Forgeron lui-même. Portes-clefs crochets, spirale d'ADN, tout ce qu'il pourra forger, il le forgera !
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 » 22 Juil 2013, 21:14

L'enquête sur une filature contestée paralysée par les policiers Laurent Borredon 19/07

Circulez, il n'y a rien à voir! Selon les informations du Monde, la juge d'instruction qui enquête pour "faux et usage de faux en écriture publique" sur un procès-verbal de filature dans l'affaire de Tarnac s'est heurtée à un mur du côté des policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et de leurs collègues de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Le "PV104", de son numéro de cote au dossier judiciaire, a été rédigé le 8 novembre 2008 au petit matin. Il rend compte de la filature de Julien Coupat et de sa compagne, Yildune Lévy, qui a mené les policiers de Rueil-Malmaison, domicile des parents de Julien Coupat, jusqu'à Dhuisy (Seine-et-Marne), durant la nuit des sabotages de lignes SNCF, du 7 au 8 novembre 2008. Deux jours plus tard, le couple est interpellé puis mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", avec sept de leurs amis rangés par la police dans la "mouvance anarcho-autonome".

Le groupe de Tarnac conteste la véracité du document et la présence de certains policiers, qu'elle soupçonne d'avoir utilisé une balise illégale sur la voiture du couple. De fait, aucun des fonctionnaires présents n'a vu le sabotage lui-même, alors qu'ils étaient une vingtaine, selon eux. Une plainte déposée en février 2011 avait provoqué l'ouverture d'une information judiciaire en novembre 2011. La juge d'instruction Nathalie Turquey avait alors auditionné le rédacteur du PV – un lieutenant de la SDAT – et son chef de groupe. Mais elle avait refusé d'entendre tous les fonctionnaires présents.

A la demande des avocats de Julien Coupat et Yildune Lévy, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles l'y a obligée, autorisant également l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée de la commission rogatoire, à croiser leurs numéros de téléphone de l'époque avec la liste du trafic téléphonique autour du lieu du sabotage. L'objectif étant de vérifier leur présence. Quinze policiers, douze de la DCRI et trois qui étaient à l'époque à la SDAT, ont été entendus. L'IGPN a rendu sa copie à la juge au début du mois de juillet.

LES NUMÉROS DES POLICIERS BIFFÉS

Première déconvenue : la SDAT a assuré à l'IGPN qu'elle n'avait pas conservé le relevé complet des communications émises à Dhuisy, obtenue en 2008 dans le cadre de l'enquête sur le sabotage. Ne subsiste donc que la liste cotée au dossier d'instruction de Tarnac, mais elle n'est que partielle. "Les numéros n'intéressant pas la demande du magistrat ont été biffés pour des raisons de sécurité et de confidentialité", a expliqué le patron de la SDAT. Parmi ces numéros noircis, ceux des policiers. Seul celui du chef de groupe de la SDAT, "attestant de la chronologie de la transmission de l'information à la chaîne hiérarchique", est resté visible. La SDAT aurait donc, étrangement, détruit la liste originale.

De toute façon, les policiers auditionnés ont refusé, de leur côté, de communiquer leurs numéros. Pour les fonctionnaires de la DCRI, entendus anonymement, puisque leur service est tout entier couvert par le secret défense, cela pourrait "compromettre le secret de leur identité". Pas question non plus de dire s'ils ont utilisé leur téléphone.

Les trois membres de la SDAT n'ont pas été plus bavards. "Etant affecté dans un service spécialisé, je pense que la divulgation de telles informations peut être dommageable. Surtout que la divulgation peut toucher un public très étendu. Je suis père de famille et je ne veux que protéger les miens", explique le premier, après avoir pourtant reconnu qu'il avait changé de ligne depuis. Le deuxième et le troisième, qui ne sont plus à la SDAT, ne se souviennent plus de leur numéro de l'époque... et ils n'ont pas pensé à les rechercher avant l'audition.

Tout le reste est à l'avenant. Côté DCRI, les policiers sont bien obligés de reconnaître qu'ils ont participé au dispositif de surveillance. Mais concernant les détails, ils s'abritent derrière "l'article 413-9 du code pénal et suivants protégeant l'organisation, le fonctionnement, les méthodes, les moyens et les personnels de la DCRI". Tout est couvert par le secret défense : la voiture dans laquelle ils ont tourné, les occupants (pourtant également anonymes) de ce véhicule, les moyens utilisés (notamment de vision nocturne).

LE SECRET DÉFENSE, "OBSTACLE À LA MANIFESTATION DE LA VÉRITÉ"

Même si certains disent avoir vu le véhicule de Julien Coupat, il est donc impossible de recouper leurs déclarations. Des propos pas toujours cohérents : aucun de ceux qui ont participé à l'approche "en piéton" du lieu du sabotage n'a vu la voiture du couple. Pourtant, le PV104 assure qu'"une approche piétonne des lieux (...) permet de constater la présence du véhicule, stationné tous feux éteints".

DCRI ou SDAT, les policiers n'ont pas caché, devant l'IGPN, leur mauvaise humeur d'être ainsi auditionnés. "Je suis en colère que notre travail soit ainsi remis en cause", lâche l'un d'eux, qui assure plus tard : "On a fait notre travail. La surveillance a été bien faite."

Interrogée par Le Monde sur ces éléments, Me Marie Dosé, avocate du groupe dans ce dossier, juge "lamentable" l'attitude des policiers. "Se cacher derrière le secret défense, c'est ce qu'il y a de plus facile, ils l'utilisent comme une arme pour éviter toute mise en cause", estime-t-elle.

Pour Me Dosé, il est "impossible" que la SDAT ait tout simplement détruit la liste des communications téléphoniques émises cette nuit-là. Ses clients ont l'intention de déposer une nouvelle demande de déclassification concernant ce document.

"Le secret défense devient, dans ce type de dossiers, le principal obstacle à la manifestation de la vérité", regrette-t-elle. Dans l'autre "enquête sur l'enquête" de Tarnac, qui concerne une écoute sauvage découverte dans le village en avril 2008, la justice s'est également heurtée à ce principe, décidément très élastique.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 » 24 Juil 2013, 16:16

Fin de l'instruction dans un des volets de l'affaire avec AFP 24/07

Une juge d'instruction a notifié la fin de son enquête dans le volet de l'affaire de Tarnac ouvert à Nanterre pour faux et usage de faux concernant un procès-verbal, a-t-on appris auprès d'une avocate du groupe. "Nous avons reçu une notification de fin d'information" mais "on ne saurait clore ce dossier sans des déclassifications", a déploré Me Marie Dosé, évoquant l'obstacle du secret défense omniprésent dans l'instruction.

En 2008, Le "groupe de Tarnac" est soupçonné d'être à l'origine de sabotages de lignes SNCF sur des caténaires, dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et Marne. Mais les avocats pointent du doigt l'enquête, accusant notamment les hommes de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et leurs collègues de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) d'avoir menti dans un procès-verbal sur la filature de Julien Coupat et sa compagne Yildune Lévy, crucial pour les impliquer.

Une information judiciaire avait été ouverte à Nanterre - Sdat et DCRI étant établis à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) - pour faux et usage de faux, suite à une plainte déposée par plusieurs des mis en examen du groupe de Tarnac. Le parquet doit désormais prendre ses réquisitions dans ce volet de l'affaire, dans lequel aucune mise en examen n'a été prononcée. La juge d'instruction décidera ensuite d'un renvoi en procès ou d'un non-lieu.

"Les parties civiles n'ont pas été entendues", a également souligné Me Dosé, indiquant disposer de trois mois pour faire demander des actes complémentaires au dossier d'instruction.

Julien Coupat, leader présumé du groupe de Tarnac et sa compagne, Yildune Lévy, ont été mis en examen ainsi que huit autres personnes pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

L'enquête sur les sabotages est toujours en cours à Paris, conduite par des juges d'instruction antiterroristes. Une information judiciaire est par ailleurs ouverte à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) pour atteinte au secret des correspondances et atteinte à l'intimité de la vie privée, suite à une plainte déposée par ce même groupe de Tarnac.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 » 15 Aoû 2013, 12:37

Fin de l'instruction dans un des volets de l'affaire Alice Robinet avec AFP 14/08

Les hommes de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et de la DCRI ont-ils menti dans un procès-verbal concernant la filature de Julien Coupat et de sa compagne Yildune Lévy ? L'instruction a été bouclée, il appartient désormais au parquet de prendre ses réquisitions.

Une juge d'instruction a notifié la fin de son enquête dans le volet de l'affaire de Tarnac ouvert à Nanterre pour faux et usage de faux concernant un procès-verbal, a-t-on appris auprès d'une avocate du groupe. "Nous avons reçu une notification de fin d'information" mais "on ne saurait clore ce dossier sans des déclassifications", a déploré Me Marie Dosé, évoquant l'obstacle du secret défense omniprésent dans l'instruction. 

En 2008, Le "groupe de Tarnac" est soupçonné d'être à l'origine de sabotages de lignes SNCF  sur des caténaires, dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et Marne. Mais les avocats pointent du doigt l'enquête, accusant notamment les hommes de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et leurs collègues de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) d'avoir menti dans un procès-verbal sur la filature de Julien Coupat et sa compagne Yildune Lévy, crucial pour les impliquer.

Une information judiciaire avait été ouverte à Nanterre - Sdat et DCRI étant établis à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) - pour faux et usage de faux, suite à une plainte déposée par plusieurs des mis en examen du groupe de Tarnac. Le parquet doit désormais prendre ses réquisitions dans ce volet de l'affaire, dans lequel aucune mise en examen n'a été prononcée. La juge d'instruction décidera ensuite d'un renvoi en procès ou d'un non-lieu.

"Les parties civiles n'ont pas été entendues", a également souligné Me Dosé, indiquant disposer de trois mois pour faire demander des actes complémentaires au dossier d'instruction.

Julien Coupat, leader présumé du groupe de Tarnac et sa compagne, Yildune Lévy, ont été mis en examen ainsi que huit autres personnes pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

L'enquête sur les sabotages est toujours en cours à Paris, conduite par des juges d'instruction antiterroristes. Une information judiciaire est par ailleurs ouverte à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) pour atteinte au secret des correspondances et atteinte à l'intimité de la vie privée, suite à une plainte déposée par ce même groupe de Tarnac.
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