soutien à M Sitbon et au Collectif contre la xénophobie

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Messagede Pïérô » 10 Fév 2012, 10:51

Appel à soutien à Michel Sitbon et au Collectif contre la xénophobie face à une plainte du ministère de l’intérieur

Le ministère de l’intérieur porte plainte contre le Collectif contre la xénophobie

Vendredi 17 Février, à partir de 13 heures 30, se tiendra, à la dix septième chambre correctionnelle de Paris, un procès intenté par le ministère de l’intérieur contre une publication du blog du « Collectif contre la xénophobie », datant du 26 octobre 2010, intitulée « La chasse à l’homme en Seine Saint Denis », et son auteur, Michel Sitbon

Rappelons le contexte dans lequel prennent place ces faits : suite au fameux discours de Grenoble, où le président annonçait, entre autre programme sécuritaire, le démantèlement des terrains occupés par des roms, la police harcèle plus ouvertement que jamais la population rom.

En Seine-Denis, Christian Lambert, ancien policier, est aussitôt nommé préfet pour orchestrer le programme. A Montreuil, nous avons été témoins directs de cette chasse à l’homme, au point d’avoir du ouvrir la porte du local de l’association Télé liberté, dans le vingtième arrondissement, (local prêté par Michel Sitbon), a une trentaine de personnes à la rue chassées des trottoirs de Montreuil par la police.

Un mois après le discours de Grenoble, Brice Hortefeux pouvait annoncer que cent vingt huit camps illicites avaient été démantelés et que près de mille roms avaient été renvoyés en Roumanie.

Le ministère de l’intérieur porte plainte pour diffamation ou injure, une habitude prise par Hortefeux, dès lors que les actions de la police actuelle sont dénoncées et parce qu’elles rappellent les crimes d’hier, trop tardivement dénoncés, eux. Depuis, on a cru que la liberté d’expression et la critique du gouvernement était possible et souhaitable pour une « démocratie ». Mais cela n’empêche pas le ministère de l’intérieur de multiplier ses plaintes contre les citoyens vigilants – contre la société civile ! Il utilise la justice pour établir son pouvoir, restreignant, ainsi, de fait, la liberté d’expression des membres d’associations, de collectifs, comme d’artistes ou de citoyens indignés, de quiconque les dénoncerait.

Rendez vous Vendredi 17 Février 2012 à 13 heures 30 à la dix septième chambre correctionnelle de Paris, pour défendre la liberté de critiquer la politique du gouvernement, dénoncer les « crimes de bureau » et pour la libre installation et circulation de tous

http://contrelaxenophobie.wordpress.com ... s-a-13h30/
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Re: soutien à M Sitbon et au Collectif contre la xénophobie

Messagede Pïérô » 23 Fév 2012, 14:33

communiqué du Collectif contre la xénophobie

Chasse aux Rroms : procès du Collectif contre la xénophobie

La justice est-elle aux ordres ?


Vendredi 17 février, Michel Sitbon, porte-parole du Collectif contre la
xénophobie, passait en jugement devant la 17ème chambre correctionnelle
de Paris, répondant à une plainte diligentée par le ministère de
l'Intérieur, pour avoir "insulté" le Préfet de Seine Saint Denis en
dénonçant la politique raciste mise en œuvre vis-à-vis des Rroms.

Les ministres de l'Intérieur, Brice Hortefeux et Claude Guéant ont
demandé au Tribunal de Paris, de poursuivre le Collectif contre la
xénophobie, pour un texte publié sur son blog, dénonçant la chasse aux
Rroms organisée par le Préfet Lambert en Seine Saint Denis. Pratique du
bâillon ou théorie des baïonnettes intelligentes : s'agit-il là de faire
taire la critique ou de justifier l'obéissance à des ordres criminels ?

La chasse aux Rroms répondant aux instruction présidentielles était
pénalement condamnable. Le blog du collectif contre la xénophobie se
voulait un observatoire de la politique raciste.

On a pu témoigner de comment les policiers disaient qu'ils n'agissaient
que sur les ordres directs du Préfet.

La guerre contre les Rroms était alors déclarée comme telle.

A l'audience, la procureure a reconnu la légitimité d'une critique
politique, mais se sera livrée à des découpages de phrases, admettant
que certaines parties de phrases auraient été acceptables, mais pas
d'autres. Elle aura salué la rigueur intellectuelle du prévenu, mais
n'en aura pas moins demandé une peine d'amende.

Aurait été critiquable, selon l'accusation, le fait que le nom du Préfet
Papon ait été évoqué pour décrire l'action criminelle du Préfet de Seine
Saint Denis aujourd'hui. "Papon" serait une insulte du fait que celui-ci
a été condamné pour crime contre l'humanité du fait de sa participation
à la déportation de juifs pendant la guerre mondiale. La défense aura
invoqué le fait que c'était aussi pour son action en temps que Préfet de
la Seine, de 1958 à 1962, et sa politique meurtrière contre les
algériens alors. Aura été défendu le droit aux rapprochements
historiques : on peut comparer Alexandre à Napoléon, même si le premier
ne disposait pas de canons.

La défense conclura que non seulement l'injure n'était pas constituée,
mais que la procédure elle-même était une injure faite à l'accusé.

L'accusé a souligné le fait que le Préfet Lambert ait été nommé exprès
le 30 juillet 2010, à la suite du discours de Grenoble du Président de
la République, pour appliquer une politique de persécution déclarée.

Aura été rappelé qu'une circulaire produite alors par le ministère de
l'Intérieur ordonnait de viser spécifiquement les populations Rroms. La
France a échappé de peu alors à des poursuites diligentées par la
Commission européenne, en retirant la dite circulaire, remplacée par une
deuxième qui évitait de mentionner les Rroms, mais n'en visait pas moins
l'application de la même politique de persécution de ceux-ci.

Finalement l'accusé aura souligné la nécessité de sanctionner… le
ministère de l'intérieur, pour dissuader celui-ci de recourir à ce
typique abus de pouvoir lorsqu'il mobilise ainsi indûment la justice
contre des citoyens qui ne font qu'exercer leur droit de critique.

Aura été insuffisamment souligné peut-être le fait que cette plainte a
été émise contre un citoyen qui s'était distingué pour ouvrir les portes
d'un local privé pour que les romps puissent échapper à la chasse sans
fin que le ministre et ses Préfets avaient ordonné. Le fait est que
cette plainte procédait manifestement du désir de sanctionner un acte de
solidarité humaine.

Rappelons ici le fait que ministère de l'Intérieur bénéficie d'un
privilège régalien qui lui permet de déposer les plaintes qu'il veut
devant le parquet de Paris qui les reçoit automatiquement sans que la
validité de celles-ci soient examinées.

A été demandé au tribunal de rétablir les conditions d'un débat
démocratique en sanctionnant un ministère qui abuse manifestement de ses
pouvoirs. Sera-t-on entendu, ou bien faudra-t-il constater encore une
fois que la justice est aux ordres du pouvoir politique ?


Collectif contre la xénophobie

Communiqué du 22 février 2012
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