Re: solidarité avec les emprisonnés du 15 novembre à Toulous
Posté: 18 Fév 2012, 14:35
La dernière des mises en examen encore incarcérée a été remise en liberté ce jeudi 16 février, elle reste aussi sous contrôle judiciaire.
http://pourlaliberte.noblogs.org/post/2 ... en-est-ou/
LABÈGE, ON EN EST OÙ ?
A Toulouse le 15 novembre dernier, sept lieux de vie ont été perquisitionnés, quinze personnes
interpelées, dont six placées en garde-à-vue, soupçonnées d’avoir participé au «saccage» des locaux de
la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Labège, le 5 juillet 2011 (dans les faits quelques tags et un peu
de merde déversée...). Finalement cinq mises en examen entrainent quatre détentions préventives à la
Maison d’Arrêt de Seysses, et un placement sous contrôle judiciaire.
A charge, l’appartenance à une «mouvance d’ultra-gauche toulousaine» fantasmée dont l’un des
principaux champs d’action serait la lutte anticarcérale... Il faut que quelqu’un paye pour la profanation
de la Maison de la Justice de Labège. L’action du 5 juillet était survenue en solidarité avec les mutins
de l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur. Deux mois plus tôt, la quasi totalité
des détenus s’était révoltée et avait saccagé des dizaines de cellules. La réponse de l’Administration
Pénitentiaire et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), qui co-gèrent les EPM, fût tristement
banale : mesures d’isolement, conseils disciplinaires, transferts, ainsi qu’une descente des Équipes
Régionales d’Intervention et de Sécurité (ERIS), spécialistes cagoulés du matage des luttes en prisons.
Après l’enfermement dedans, l’enfermement dehors : les quatre prévenu-es de novembre sortent
de taule après trois mois de préventive et sont placé-es sous contrôle judiciaire. La «liberté» dont illes
devraient se réjouir ressemble de près à une énième sommation à la soumission. Arrêté-es sur la base
d’affinités, de contacts téléphoniques et d’engagements politiques dans diverses luttes, la machine
judiciaire n’a pas fini de pourir la vie (c’est bien ce qu’elle fait le mieux) des mis-es en examen.
On voit clairement le rôle du contrôle judiciaire : officiellement nécessaire à l’intégrité de
l’enquête, il s’agit en fait d’une énumération de contraintes destinées à prolonger la «privation de
liberté». Des comptes à rendre quant à ses déplacements, à l’obligation de pointer chaque semaine dans
un commissariat donné, en passant par l’interdiction d’entrer en contact les unes avec les autres, le
message est clair : la vie ne reprend pas. Tant pis si le commissariat en question est à 600 bornes de tout
ce qui faisait le quotidien, si certaines des potes qui n’ont pas le droit de se voir étaient ensemble en
cellule... La Justice se passe de justifications, elle broie, y compris les moindres désirs de se retrouver.
A l’entrave directe de la prison se substitue celle plus sournoise d’imposer l’auto-flicage. Il faut
anticiper ses moindres faits et gestes avec la menace permanente de retomber. Des milliers de personnes
subissent cette pression quotidienne.
Elles sont par ailleurs des centaines de milliers à alimenter les divers fichiers de signalisation
des flics. Tout est bon pour se faire prélever ADN, empreintes digitales et photos ; la quantité de
données accumulées augmente à un rythme effreiné. Ce projet de fichage généralisé comme
symptomatique de la société de controle nous fout la gerbe. Refuser les prélèvements expose
théoriquement à de lourdes amendes et à de la prison ferme, mais dans les faits il est crucial de saboter
cet outil de maintien de l’odre social. Tou-te-s les gardées à vue de novembre ont refusé de se soumettre
aux prélèvements, qui ont par conséquent été effectués contre leur gré (saisie des couverts, mégots,
gobelets...), et devront en répondre devant la Justice le 9 mai prochain.
Bref, la libération récente de la dernière des incarcérées ne doit pas occulter que l’instruction,
aussi creuse soit-elle, se prolonge. Nous voulons l’arrêt immédiat de toutes les poursuites. Nous
voulons la levée de tous les contrôles judiciaires. Nous voulons la suppression totale de tous les
fichiers. Nous voulons la destruction de toutes les prisons. Nous voulons la disparition de toutes les
formes d’enfermement.
février 2012
pourlaliberte.noblogs.org
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