la justice fait payer le mouvement social en silence (?)...

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede Pïérô » 19 Avr 2018, 19:01

Violences à Toulouse : six mois de prison pour un jeune qui a lancé un pavé sur les policiers

Un lycéen de 18 ans a été condamné, ce mercredi 18 avril, en comparution immédiate à une peine de 6 mois de prison dont 3 mois avec sursis pour avoir jeté un pavé sur une voiture de police, lundi soir, quartier Reynerie à Toulouse.

Il s’agissait de la première comparution devant le tribunal correctionnel depuis le déclenchement des émeutes, dimanche soir 15 avril, dans les cités.

Ce garçon, scolarisé au lycée Gallieni en CAP mécanique, a reconnu avoir jeté « un caillou » en direction d’une voiture de police mais nie l’avoir touchée. « Je regrette mon geste. On était plusieurs, certains mettaient des cailloux dans les poches ». La voiture de police a été cabossée avec des dégâts sur le pare-brise.

... https://www.ladepeche.fr/article/2018/0 ... utier.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 20 Avr 2018, 06:42

Montpellier
Procès des deux manifestants : l’un a été libéré sous contrôle judiciaire, l’autre a été condamné à 3 mois de prison ferme

Deux personnes sont passées en comparution immédiate aujourd’hui suite à la manifestation du 14 avril à Montpellier. Ils sont accusés d’outrage, de rébellion et de participation à un attroupement armé. Le premier a demandé un délai et a été relâché sous contrôle judiciaire : il doit pointer deux fois par semaine au commissariat en attendant son procès qui aura lieu le 14 mai à 14h au tribunal de grande instance de Montpellier. Le second n’a pas demandé de délai et a donc été jugé immédiatement : il a été condamné à 3 mois ferme avec mandat de dépôt.

http://www.lepoing.net/proces-des-deux- ... son-ferme/
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 26 Avr 2018, 15:51

Procès en appel de la garde à vue à ciel ouvert de 2010 à Bellecour. Rassemblement le vendredi 27 avril à Lyon

Le Collectif 21 octobre a porté plainte suite à la garde à vue collective et illégale le 10 octobre 2010 place Bellecour pendant les mouvements des retraites. Une ordonnance de non lieu a clôturé l’instruction et le collectif fait appel pour défendre les droits fondamentaux de manifester et d’aller et venir, sans discrimination. Depuis la pratique de la « nasse » c’est généralisé. La victoire dans ce procès pourrait y mettre un coup d’arrêt !
C’est pourquoi, le collectif appel à un rassemblement massif devant le tribunal d’appel aux 24 colonnes le vendredi 27 avril à 11H

Le collectif du 21 octobre a porté plainte contre la garde à vue à ciel ouvert sur la place Bellecour
pendant le mouvement social contre la réforme des retraites de 2010

L’instruction a prononcé un non-lieu en 2017. Le Collectif a fait appel de cette décision de non-lieu. L’appel devait être jugé le 22 février2018 à la cour d’appel de Lyon. Un rassemblement réussi a eu lieu ce jour là.

Cependant, à la demande des parties adverses, l’affaire est renvoyée au 27 avril 2018 à 11h. Pendant que la chambre de l’instruction examine notre demande,
Nous vous appelons nombreux-ses à venir nous rejoindre contre le « kettling » dans un contexte où l’utilisation de cet enfermement préventif de manifestant-es tend à se développer et contre les exfiltrations au facies. Depuis 2010, en effet, la répression ne fait que progresser contre les militant-es qui revendiquent le développement social, la justice sociale, le partage des richesses, la solidarité avec les réfugié-es, la lutte contre le racisme.

Petit à petit, ce sont nos libertés qui sont grignotées.

Tou-tes ensemble, ne laissons pas faire.
La bataille unitaire, à travers le collectif, a permis que cette affaire ne soit toujours pas classée et pour nous, c’est déjà une victoire, une victoire à consolider le 27 avril 2018, en obtenant l’appel du non-lieu.

le collectif organise un rassemblement devant la cour d’appel des 24 colonnes à St Jean
le 27 avril 2018 à partir de 11 H.

https://rebellyon.info/Proces-en-appel- ... ciel-19100
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 02 Mai 2018, 11:57

Procès 8 juillet, appel du jugement, soyons nombreux !

Procès 8 juillet, appel du jugement, soyons nombreux !

Le 16 décembre 2016 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny, trois
policiers ont été condamnés pour s'être adonné à une partie de Flashball
et avoir blessé six personnes, mutilant l'un d'entre nous. Non contents
des peines pour le moins symboliques dont ils ont écopé, les policiers
ont fait appel, prolongeant encore de quelques années une procédure sans
fin. Alors que s'est banalisé l'usage des armes mutilantes, qu'il
s'agisse du LBD40, des grenades de désencerclement ou assourdissantes,
il est nécessaire de se défendre de la police, dans la rue, les
universités, les ZAD, les tribunaux.

Nous appelons à venir assister aux trois jours d'audience à la Cour
d'appel de Paris, métro Cité, pôle 2 chambre 7, les après-midi du 16,
17, 18 Mai.

Collectif 8 juillet-Se défendre de la police.

Deux moments d'information et de discussion à propos de ce procès :

Vendredi 4 mai 18h30
CSA (Centre Social Autogéré) - La Parole errante : 9 rue François
Debergue, Montreuil.

Lundi 14 mai 19h
Le Rémouleur : 106, rue Victor Hugo, Bagnolet.

collectif8juillet.wordpress.com
huitjuillet@riseup.net


https://nantes.indymedia.org/articles/41160
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 03 Mai 2018, 12:44

Légal Team Paris

Appel à aller au TGI porte de Clichy ces jeudi 3 et vendredi 4 mai à 13h30

Vous avez été nombreux.ses à nous appeler et cela a permis de rassembler beaucoup d’infos pour ne pas laisser les gens isolé.e.s en garde-à-vue. Cela a fonctionné pour plusieurs dizaines de prévenu.e.s. On continue !

Au soir du 1er mai, des dizaines de personnes interpellé.e.s ont été centralisé.e.s et retenues plusieurs heures dans des fourgons au commissariat du 18è rue de l’Evangile pour être ensuite dispatché.e.s dans les différents commissariats parisiens. La répression a nouveau sévit ce mercredi soir autour du commissariat du 15è lors du rassemblement de soutien. Deux autres rassemblements ont aussi eu lieu devant les commissariats du 13è et du 5è. C’est toujours très important pour briser l’isolement des personnes à l’intérieur.

Nous ferons un communiqué circonstancié dans les prochains jours car pour le moment, les affaires sont en cours. Non seulement nous priorisons le suivi des gens en garde-à-vue mais nous n’avons pas encore assez de recul sur l’ensemble de la situation qui continue d’évoluer.

Nous prévoyons de proposer une réunion la semaine prochaine à tou.te.s les interpellé.e.s du 1er mai qui le souhaitent, pour croiser les récits et continuer de s’organiser collectivement contre la répression.

Nous savons que ces jeudi 3 et vendredi 4 mai des déferrements vont avoir lieu au Nouveau Palais de Justice 29-45 Avenue de la Porte de Clichy Métro, RER-C Porte de Clichy l’après-midi à 13h30.
Nous appelons à venir soutenir les camarades et les personnes au tribunal lors des comparutions immédiates qui sont publiques. Nous communiquerons les chambres dès que nous les saurons

Et puis demain, jeudi 3 mai, c’est aussi jour de manifs alors sortons couvert.e.s comme toujours !
http://paris-luttes.info/sortez-couvert-e-s-v

La Légal Team Paris de la Coordination contre la répression et les violences policières.
stoprepression@riseup.net
Cagnotte et articles : tinyurl.com/stoprep2


https://paris-luttes.info/communique-le ... aris-10131
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 05 Mai 2018, 10:03

Suivi de la répression suite au premier mai

Bilan judiciaire de vendredi 4 mai

2 relaxes, 1 personne condamnée à 1000 euros d’amende tandis que 6 personnes ont demandé le report de l’audience pour préparer leur défense. Sur les 6, 2 sont parties en détention provisoire, 1 est convoquée sans contrôle judiciaire et 3 sont convoquées avec contrôle judiciaire. Pusieurs autres personnes sont également convoquées pour procès ultérieur. 13 personnes sont sorties avec des rappels à la loi. Enfin, dans le cadre de l’ouverture d’une autre instruction, 7 personnes sont sorties libres mais avec un contrôle judiciaire chacune.

... https://paris-luttes.info/communique-le ... aris-10131
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 06 Mai 2018, 23:03

Caisse collective contre la répression Paris-IdF

https://www.cotizup.com/stop-repression
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 08 Mai 2018, 13:48

Des manifestants du 1er mai jugés pour port de K-Way noir
« Heureusement, on obtient souvent des relaxes »
Seize manifestants du 1er mai sont passés devant le tribunal, ce vendredi 4 mai. Au fil des débats, on découvre des dossiers vides qui, pour la plupart, ne reposent que sur une tenue « sombre » portée un jour de manif.
... https://www.streetpress.com/sujet/15254 ... black-bloc

« La prison serait-elle une une solution à la sélection à l’université ? »
COMPTE-RENDU DE LA COMPARUTION IMMÉDIATE (REFUSÉE) DU CAMARADE INTERPELLÉ LE 1er MAI A RENNES
... http://www.rennes-info.org/La-prison-se ... le-une-une
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 08 Mai 2018, 17:02

Appel à organiser la solidarité suite au 1er Mai

Nous appelons tou.te.s les interpellé.e.s du 1er mai ainsi que leurs proches et leurs soutiens à venir ce mercredi 9 mai à 18h à la Bourse du travail de Paris (3 rue du Château d’Eau, 10e arrondissement) !

Appel à organiser la solidarité suite au 1er Mai

Le 1er mai a vu une sévère répression avec plus de 200 interpellations, plus d’une centaine de gardes à vue, une trentaine de déferrements et une quinzaine de comparutions immédiates.

Il est important dans ce contexte répressif de rester solidaire entre inculpé.e.s en ne jouant pas le jeu de la division : gentil.le.s manifestant.e.s/méchant.e.s cagoulé.e.s et d’organiser une défense collective. Il est important aussi de fédérer un soutien large et actif.

Dans le cadre de la réunion hebdomadaire de la Coord antirep, nous appelons tou.te.s les interpellé.e.s du 1er mai ainsi que leurs proches et leurs soutiens à venir ce mercredi 9 mai à 18h à la Bourse du travail (3 rue du Château d’Eau, 10e arrondissement). Il s’agira de croiser les récits et tenter de mettre en place une défense collective face à la répression qui cherche à nous diviser.

Nous verrons comment nous organiser concrètement pour affronter ensemble l’appareil répressif de l’État et financer les frais judiciaires à venir.

Vive la lutte collective !

La Légal Team Paris de la Coordination contre la répression et les violences policières.


https://paris-luttes.info/appel-a-organ ... rite-10167
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 10 Mai 2018, 15:13

Procès huit juillet (2009-2018) : Paroles à la barre

Du 16 au 19 mai 2018 aura lieu le procès en appel de trois policiers condamnés pour avoir blessé six personnes à Montreuil le 8 juillet 2009, et mutilé l’une d’entre elles. Avant ce nouvel acte d’une histoire judiciaire longue déjà de neuf années, le collectif Huit juillet revient sur un moment important du procès en premier instance : pendant deux jours, 13 personnes étaient venues témoigner de leur expérience de la violence policière. Huit prises de parole seront ici publiées, deux par jour.

Le 16 décembre 2016 au TGI de Bobigny, trois policiers ont été condamnés pour s’être adonné à une partie de Flash-Ball le soir du 8 juillet 2009 à Montreuil, et avoir blessé six personnes, mutilant l’un d’entre nous. Non contents des peines pour le moins symboliques dont ils ont écopé, les policiers ont fait appel, prolongeant encore de quelques années une procédure sans fin.

Les sept années qui ont précédé ce premier procès, nous avons rencontré de nombreux collectifs constitués suite à une blessure, à un mort. Partageant nos histoires, nous avons acquis une connaissance précise des mécanismes de la violence policière. Nous avons les pleurs, mais aussi l’expérience, nous avons la rage, mais aussi le savoir. Nos vécus, nos luttes ont fait de nous des experts.

Le mercredi 24 et le jeudi 25 novembre 2016, c’est cette expertise sensible que nous avons convoquée à l’intérieur du tribunal. Il n’était plus question pour nous de demander la vérité, mais de la faire surgir depuis le réel de nos histoires, et de l’imposer là où elle est continuellement effacée et déniée.

Treize personnes directement touchées par la violence policière sont venues témoigner.

A moins d’une semaine du procès en appel (du 16 au 18 mai à la Cour d’Appel de Paris), nous publions par paire, huit des ces prises de paroles.

« Ce soir-là, la police a tiré sur des formes de solidarité »

P., membre du collectif 8 juillet.


Je témoigne aujourd’hui parce que j’habite à Montreuil et que le soir du 8 juillet 2009, j’étais présente quand la police a tiré. Je participe au collectif 8 juillet qui s’est constitué après les événements qui sont arrivés ce soir-là.
Pour comprendre ce qu’il s’est passé et pourquoi la police a tiré, il faut comprendre sur quoi la police a tiré. Ce soir-là, elle n’a pas seulement tiré sur des individus mais sur des formes de solidarité.

Le soir du 8 juillet, nous sommes dans la rue pour exprimer notre colère suite à l’expulsion d’un lieu occupé qui s’appelait La Clinique. On distribue des tracts pour informer la population de Montreuil de l’expulsion qui s’est déroulée le matin même. L’expulsion a été violente. Des habitant·es ont été insulté·es, frappé·es et visé·es au fusil d’assaut.
La Clinique, c’était un lieu occupé qui donnait sur la place du marché, près du métro Croix de Chavaux. C’était un lieu ouvert sur la ville. Des activités et des collectifs de luttes s’y organisaient. Montreuil subissait alors une grosse pression immobilière. Dominique Voynet venait d’être élue maire et tout un processus de restructuration se mettait en place. Pour les plus pauvres et les plus précaires, il était de plus en plus difficile de trouver un logement en centre-ville.
L’expulsion de La Clinique est arrivée dans un contexte où la ville connaissait un processus de transformation aussi rapide que brutal. Certain·es essayaient de résister, de s’organiser et de prendre en main les besoins liés à leur condition de jeunes précaires. Concrètement, cela voulait dire : s’organiser contre les arrestations et les expulsions de sans-papiers, participer à des collectifs de chômeurs et chômeuses, se solidariser autour des questions de revenu et de travail, faire des cantines, des projections, aider à la recherche de logements et à la défense de gens menacés d’expulsion.

Le soir du 8 juillet 2009, la police a tiré sur tout cela. Elle a tiré sur toutes ces formes de solidarité, de partage et d’organisation collective. Si jamais on ne raconte pas cela, on ne peut pas comprendre pourquoi la police nous a tiré dessus. Si je le répète, c’est parce qu’en blessant six personnes, c’est sur bien plus qu’ils ont tiré. On a eu peur. Il y a eu de la panique. C’était une démonstration de puissance. Expulser ce lieu, de cette manière, c’était nous dire : « Rentrez chez vous, on ne veut plus vous voir dans la rue, on ne veut plus vous voir faire toutes ces choses ».
Et cette violence a continué, parce qu’après le soir du 8 juillet, nous n’avons pas déménagé, et la plupart d’entre nous ont continué à habiter Montreuil. Elle a continué à travers une série de vexations, d’humiliations, d’arrogances. Par exemple, vous rentrez chez vous le soir, une voiture banalisée roule doucement, s’arrête à votre hauteur et les policiers à l’intérieur vous montrent leurs armes en souriant... Il est arrivé que des policiers nous appellent par nos noms de famille dans la rue. Ou encore que certains d’entre nous se fassent frapper dans une voiture de police après avoir été arrêtés suite à une expulsion. Ou encore, pendant l’occupation d’un Pôle Emploi à Montreuil, qu’un policier lance : « Vous faites moins les malins maintenant que vous avez perdu un œil ! »

Si je raconte tout cela, c’est pour dire qu’au-delà de ce qu’il s’est passé le soir du 8 juillet, il y a une violence plus quotidienne, plus banale, qui prolonge celle qui nous est tombée dessus le 8 juillet. Cela ne nous concerne pas seulement. Il y a pleins d’autres histoires de ce type à Montreuil. Et ce ne sont pas des rumeurs, ce sont des affaires que l’on peut trouver dans la presse. L’année suivante, devant le centre social des Morillons, la BAC est arrivée et a tiré au flash-ball au milieu de gamins en train de jouer à cache-cache. Au printemps 2010, un jeune adolescent s’est fait contrôler, puis a été emmené dans un terrain vague, tabassé et laissé là. En octobre 2010, pendant une expulsion de maison, un habitant s’est pris un coup de taser. Le même jour, juste après cette expulsion, la même patrouille s’est rendue devant le lycée Jean-Jaurès et a tiré au LBD 40. Un jeune lycéen de 16 ans, Geoffrey, qui manifestait contre la loi sur les retraites, a perdu la vue d’un œil.
C’est insupportable d’assister à toute cette violence, dans la même ville, un an après ce qui nous est arrivé. Et cela se passe dans pleins d’autres villes. Pour nous, qui avons vécu la soirée du 8 juillet, il a fallu conjurer la peur et comprendre ce qu’il s’était passé. Pourquoi on nous avait tiré dessus, pourquoi il y avait eu des blessés, pourquoi l’un d’entre nous avait été mutilé.
C’est ce que nous avons fait pendant les sept années qui ont suivi, en allant rencontrer d’autres gens qui avaient vécu la même chose, mais dans d’autres contextes. C’est comme cela que nous avons réussi à faire face collectivement à cet événement. C’était une façon de lutter contre l’isolement et la peur. C’était une façon de tenir ce à quoi nous nous étions engagés au lendemain du 8 juillet : nous ne nous laisserons pas tirer dessus en silence.


« Tout cela rajoute de l’injustice à l’injustice »

Farid El Yamni, frère de Wissam El Yamni, battu à mort par la police le 1er janvier 2012.


Je m’appelle Farid El Yamni, j’ai 31 ans. Je suis le frère de El Yamni Wissam.
Wissam a été battu à mort par des policiers le 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand dans un couloir du commissariat. Je suis ici devant vous pour vous parler de ce que j’ai vécu depuis , et ce que j’ai appris en côtoyant d’autres familles de victimes de la police, ainsi que d’autres victimes.
Cette année, avec d’autres familles de victimes, nous avons été invité·es à l’ONU, qui a condamné la France sur la question des violences policières. Il est intéressant de considérer ce que disent les organisations internationales et étrangères sur la police française. Même le New York Times, considéré comme le journal le plus sérieux au monde, a dénoncé une culture de l’impunité profondément ancrée dans la police française. Ce qui choque le monde entier à propos de la police française, c’est le manque de transparence, le déni des institutions sur ces questions-là. Aux États-Unis, on peut savoir qui ça concerne, quoi, comment, où, combien. En France, on ne sait pas.
C’est ce qui fait qu’en France, aujourd’hui, on ne peut se reposer que sur la vérité de nos expériences personnelles. Que disent ces vérités empiriques ? Elles disent une chose : qu’il y a effectivement impunité et qu’elle est volontaire .
Depuis 5 ans, depuis la mort de mon frère, il n’y a pas une seule affaire de violence policière – et on en côtoie quotidiennement – où il n’y a pas un dysfonctionnement voulu et créé par ceux qui sont chargés de faire la vérité. Tout cela rajoute de l’injustice à l’injustice. Le processus judiciaire ne fonctionne pas.

Quels sont les acteurs de ce processus ?
Ça commence par le parquet. Lorsqu’il y a une histoire de violence policière, c’est lui qui choisit de saisir un juge d’instruction ou pas – ce qui est étonnant pour un pays qui se dit des droits de l’homme et qui a fait de la séparation des pouvoirs l’un des murs porteurs de la société. Si le parquet ne fait pas son travail, vous n’avez pas la vérité. Par contre s’il le fait, ce n’est pas suffisant.
La police des polices est le deuxième acteur. Elle dépend du ministère de l’Intérieur. Dans l’affaire de mon frère, le ministre de l’Intérieur, le plus haut placé dans la hiérarchie policière, a pris position. Or rarement, voire même jamais, la police des polices ne vient contredire la position du ministre de l’Intérieur. Mais, même si elle cherche à faire la vérité, ce n’est pas non plus suffisant.
Il y a ensuite le juge d’instruction. Il demande des actes judiciaires. S’il ne les demande pas convenablement et dans des délais raisonnables, on n’a pas la vérité . Et s’il le fait, ce n’est pourtant pas suffisant.
Il faut aussi qu’il y ait des témoins, de nombreux témoins visuels. Dans l’affaire de mon frère qui a été battu à mort, il y a près de 10 témoins. Mais ce n’est toujours pas suffisant. La version policière n’est pas remise en cause.
Il faut qu’ensuite il y ait des experts judiciaires qui fassent correctement leur travail. C’est peut-être le dysfonctionnement majeur de la justice française aujourd’hui. Dans les expertises judiciaires, un expert peut écrire que le sol est bleu. Le juge d’instruction se contentera de lire la conclusion, et dira qu’en sa qualité d’expert, cette personne a dit que le sol était bleu. S’il n’y avait pas d’expert judiciaire qui mente, on pourrait le croire ; mais dans de nombreuses affaires, des experts judiciaires mentent. Et si l’expert judiciaire fait la vérité, si le juge d’instruction fait la vérité, si l’on entend et croit les témoins visuels, si la police des polices fait la vérité, si le parquet fait la vérité, alors on peut avoir la chance d’avoir un jour un procès, comme c’est le cas aujourd’hui.
Mais ce n’est toujours pas suffisant pour obtenir justice. Il faut que le personnel de justice, c’est-à-dire vous qui êtes en face de moi, applique la loi. Que dit la loi ? Elle dit que le fait que des policiers exercent des injustices est une situation aggravante. Mais dans les faits, le personnel de justice n’applique pas la loi...
On nous dit souvent que la police française est la plus contrôlée au monde. Mais qui fait l’enquête interne ? C’est la police des polices. Qui fait l’enquête administrative ? C’est la police. Qui fait l’enquête judiciaire ? C’est le juge d’instruction qui demande à la police des polices qui, à son tour, demande à la police. Il y a aussi le défenseur des droits, qui demande des actes au juge d’instruction, qui demande à la police des polices, qui demande à la police, etc. Alors, effectivement, la police française est très contrôlée – mais uniquement par elle-même.
En 2012, la Cour des comptes a critiqué l’indépendance de la police de polices. Il y a un manque de transparence criant sur la question des violences policières, qui crée de l’impunité et rajoute de l’injustice à l’injustice.
Je vous ai parlé de ce que l’on voit depuis cinq ans. Maintenant, je vais vous parler de l’affaire qui me concerne, l’affaire de mon frère. Le 1er janvier 2012, mon frère, Wissam El Yamni, a jeté une pierre sur une voiture le Jour de l’an. Oui, il aurait du être jugé pour ça. Non, les policiers n’avaient pas à se faire justice.
Les policiers qui vous font face aujourd’hui ont aussi choisi de faire justice eux-mêmes. Le message qu’ils vous envoient, le message qu’ils nous envoient, c’est que ce n’est pas à un tribunal de faire justice, mais à eux. Si vous, magistrats, les suivez, vous leur donnez raison. Mais dans un État de droit, c’est au tribunal de rendre justice.
Nous ne sommes pas pro-flic ou anti-flic, ni pro-justice ou anti-justice. Nous sommes pour ce qui est juste et nous demandons simplement le respect de nos droits. Aucune famille de victimes de violences policières, aucune victime ne désire autre chose que le respect de ses droits les plus vitaux, le respect de sa dignité.
Dans l’histoire de mon frère, il y a eu des manipulations de preuves. Mon frère est tombé dans le coma après avoir été battu par les policiers : trois fractures au visage, des fractures au col, des marques de strangulations. Il est mort dix jours plus tard. Une première autopsie a été faite, sans prendre en compte qu’il avait été pris en charge en soins intensifs, comme s’il venait de mourir. Si vous prenez un boxeur dix jours après son combat, ses marques de coups se seront résorbées. Le médecin légiste a donc pris la version policière et nous a dit : voici la vérité. Il a oublié des fractures et des marques de strangulations, pourtant observées par les médecins qui s’étaient occupés de lui, tout comme il a oublié les versions des témoins.
Comme dans beaucoup d’affaires, ils ont mis la pression sur la famille pour qu’on enterre rapidement le corps. Nous, nous ne voulions rien de plus que la vérité. On ne pouvait pas s’accommoder de la version des policiers, même si le légiste y avait mis un tampon. Ça ne correspondait pas. Ça n’avait rien de scientifique. Ce n’était qu’un acte de communication. Et puisque nous refusions cette expertise et demandions une contre-autopsie, on nous a fait patienter des semaines. Ils ont laissé mon frère dans un état de putréfaction pendant six mois, et pendant tout ce temps, ils nous ont refusé de faire une contre-autopsie. On nous a rendu le corps six mois après – un record mondial – et lorsqu’ils nous ont enfin autorisé·es à faire une contre-autopsie, c’était impossible parce que le corps était en état de putréfaction. Le médecin-légiste ne pouvait plus pratiquer d’autopsie, seulement des expertises.
Le premier médecin légiste n’a pas utilisé de dossier médical. Le second a noté qu’effectivement le premier légiste avait oublié des fractures, mais que c’était compréhensible, car elles étaient anciennes. Comme si mon frère vivait avec des fractures oubliées. Il a aussi dit que les marques au cou étaient des marques de frottements de vêtements, et il a utilisé les analyses d’un soi-disant expert cardiologue – en fait un gériatre – qui dira que durant le coma, l’électrocardiogramme était bizarre et que la mort était probablement due à problème cardiaque, vu qu’il y avait aussi des traces de drogues. Ce second médecin légiste a mis un an et demi pour rendre son rapport. Et le juge d’instruction a trouvé ça totalement normal.
Nous avons été voir de vrai·es expert·es en cardiologie, qui ont fait remarquer que le médecin gériatre n’était pas compétent, et que ce qu’il disait était faux. Notamment sur la base des médicaments qu’on avait donné à Wissam durant son coma, et qui avaient pu influencer les résultats. Une contre-contre-expertise a alors été ordonnée, et a conclu que la mort de mon frère avait pu être causée par la prise de drogue. Mais cette expertise ne contenait même pas de bibliographie.
Nous avons donc alerté des députés et des journalistes. Nous avons alors été contacté·es par un des experts toxicologues les plus reconnus. Celui-ci a réfuté les âneries des premières expertises, montrant que mon frère était en dessous du seuil de positivité toxicologique. Non seulement il n’était pas sous l’influence de la drogue au moment de son interpellation, mais en plus, il était mille fois en dessous du seuil de létalité que peut causer la prise de drogue.
Cinq ans après, nous n’avons toujours pas la vérité médicale des causes de la mort de mon frère – ce qui arrive régulièrement en France. Ce mois-ci, une question a été posée au ministre de l’Intérieur sur l’affaire de mon frère et de quelques autres. La réponse a été la même que toujours : il y a une enquête de la police des polices. Mais dans les affaires d’assassinats policiers, la police des polices enquête à charge contre les victimes. Les enquêteurs de l’IGPN ont pris des photos du corps de mon frère au 1er janvier, quand il était dans le coma, ce qui est avéré par des médecins ainsi que des procès-verbaux. Mais ils sont aussi revenus en prendre plus tard, quand les marques de coups étaient résorbées. Ils ont ensuite intégré ces dernières photos dans le procès-verbal du 1er janvier. Nous avons signalé au juge d’instruction que les preuves avaient été trafiquées, mais il a refusé de nous écouter.
Nous avons par la suite appris que des médecins avaient aussi pris des photos numériques de mon frère entre le 1er et le 7 janvier. Ces photos datées montrent le corps marqué de mon frère. Nous les avons soumises au juge d’instruction, qui nous a répondu que tout était normal, que les médecins se trompaient. Nous nous sommes donc rendu·es à la chambre d’instruction pour signaler le problème, puisque toute l’enquête était basée là-dessus. Elle a admis le problème de dates et de photos. Sous la pression, la chambre d’instruction a imposé au juge d’instruction de reprendre toutes les photos et de les dater. Pour cela, il a ordonné un « expert technique », en fait enquêteur dans la police des polices. Celui-ci a acté la version policière, sans aucune preuve technique, uniquement sur la foi de sa parole.
Au bout de cinq ans, un troisième juge d’instruction a décidé d’enquêter sur le fait qu’il n’est pas normal qu’une personne qui n’est pas experte et qui est aussi impliquée dans cette affaire, puisse valider de telles conclusions sans arguments techniques. Il a alors demandé une contre-expertise, qui a conclu que l’appareil photo ainsi que l’ordinateur avaient été reformatés après la demande de les analyser.
Je pourrais aussi vous parler d’enregistrements radio sous scellés judiciaires qui ont disparu. Ou des rapports disant que mon frère aurait appelé la police alors que ce n’est pas sa voix. Ou de la manière dont ils criminalisent les victimes. Il y a aujourd’hui un vrai problème en France.
Ce procès doit être une opportunité pour se demander dans quelle société on veut vivre. Est ce qu’on veut une société qui vit dans le déni ? Où les gens deviennent fou et sont envoyés en hôpital psychiatrique ? Ou bien est-ce qu’on veut vivre dans une société qui protège ? Depuis l’histoire qui est jugée aujourd’hui, combien ont été enterrées ? Énormément, vous ne pouvez pas imaginer. Combien de familles détruites ? Combien de personnes deviennent dingues ? Combien de personnes n’y croient plus ? Des personnes qui tous les matins se lèvent pour aller travailler, et qui au final se disent que leur vie est inutile, qu’ils n’ont pas de droits parce qu’ils sont mal nés ? Combien de personnes vivent ça ?


https://paris-luttes.info/proces-huit-j ... 2018-10208
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 11 Mai 2018, 00:10

Procès d’une étudiante interpellée violemment le 3 mai à Nantes

PROCES D’UNE ETUDIANTE (9/5/18)

A la Maison de la Justice et des Droits de Nantes a eu lieu le procès d’une étudiante interpellée violemment le 3 mai par la Brigade Anti Criminalité à une terrasse d’un café. Ils l’accusent d’avoir eu un comportement insultant, durant la manif contre la sélection à l’université, ce qu’elle conteste. Au commissariat, elle signe, sous la pression, un document qui déforme ses propos. Le 9 mai, une cinquantaine de personnes, étudiant-e-s, syndicats, organisations, attendent devant la Maison de la Justice la fin de l’audience, avec des panneaux dénonçant le caractère raciste de l’arrestation. L’étudiante est condamnée pour outrage, avec une mention dans le casier judiciaire, et doit verser 225 E (150 pour les frais d’avocat, l’aide juridictionnelle étant refusée, 50 E de frais de justice, 25 E pour le policier qui en réclamait 150). .

Nous dénonçons l’attitude de la police, en particulier de la BAC ; la chasse aux dommages et intérêt pour arrondir les fins de mois, avec des arrestations violentes et arbitraires ; la façon dont la police crée le désordre et la violence et déforme la réalité devant la justice ; le ciblage de la victime en fonction de sa couleur de peau. Nous nous félicitons de la solidarité et de la réactivité des organisations et des individus. Nous déplorons la violence physique et psychologique dont a été victime la personne arrêtée, mais nous rappelons que plus la répression s’abat plus la contestation se structure.


http://fa-nantes.over-blog.com/2018/05/ ... /5/18.html
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede Pïérô » 11 Mai 2018, 18:52

« Fête à Macron » : un étudiant tourangeau en détention pendant 105h pour s’être protégé des lacrymogènes

Lors du rassemblement parisien du 5 mai intitulé la « fête à Macron », un étudiant tourangeau a été interpellé, a subi 48h de garde à vue, a été placé deux jours en détention — notamment à Fleury-Mérogis — avant d’être déféré en comparution immédiate le mercredi 9 mai.

Son crime ? S’être protégé le visage lors d’un gazage et avoir prodigué des soins aux personnes touchées. Des actes requalifiés par le tribunal en « attroupement en vue de commettre des violences » et qui seront sanctionnés de 100 jours-amendes à 8 euros, ainsi que de 150 euros d’amende pour s’être protégé des gaz lacrymogènes. A cela s’ajoute un mois de prison avec sursis pour refus de prise d’ADN et 127 euros de frais de justice.

Le chef d’inculpation d’ « attroupement en vu de commettre des violences » n’est rien d’autre qu’un procès d’intention sans aucun début de preuve, si ce n’est la présence de l’étudiant au sein de la manifestation. Aucun élément matériel n’ayant été relevé dans ce sens, nous sommes là sur un pur procès d’intention : plus besoin de preuves ou de faits, on peut aujourd’hui condamner sur de simples présomptions non étayées. Bienvenue dans Minority Report !

Nous dénonçons cette criminalisation des mouvements sociaux, qui ne s’embarrasse même plus des faits. Nous apportons notre soutien à l’étudiant victime de cette répression délirante, et à toutes et tous les inculpé-es des mobilisations sociales de ce printemps.

Premiers signataires :
- Florence Alazard, Enseignante-Chercheuse, Université de Tours.
- Michel Barthélémy, Sociologue, CNRS.
- Ghali Beniza, Docteur en ethnologie.
- Assia Boutaleb, Professeure de Science Politique, Université de Tours.
- Joël Cabalion, Maître de conférences, sociologie-anthropologie, Université de Tours.
- Frédéric Chateigner, Maître de conférences, IUT de Tours.
- Jean-Luc Deshayes, Professeur des Universités, Sociologie, Université de Tours.
- Élodie Druez, Doctorante à Science-Po au Centre d’Etudes Européennes et de politique comparée et à l’Institut national d’études démographiques.
- Henri Eckert, Professeur émérite de sociologie, Université de Poitiers.
- Edouard Gardella, Chargé de recherches au CNRS.
- Yolaine Gassier, Doctorante en Sciences Politiques, CHERPA-LEST.
- Josua Gräbener, Docteur en Science Politique, chargé de cours à Lille 2.
- Sylvie Humbert-Mougin, Maîtresse de conférences, littérature comparée, Université de Tours.
- Wenceslas Lizé, Maître de conférences, Université de Poitiers.
- Héloïse Nez, Maîtresse de conférences, Sociologie, Université de Tours
- Nicolas Oppenchaim, Maître de conférences, Sociologie, Université de Tours.
- Mathieu Petithomme, Maître de conférences HDR, Sciences Politiques, Université de Besançon.
- Dolf van der Schoot, Sciences Po Paris, Département de science politique.
- Solidaires Etudiant-es, syndicat étudiant, section de Tours.
- Torretti Charlotte, Doctorante en géographie, Université Bordeaux Montaigne.

Illustration par Jeanne Menjoulet (CC BY 2.0)

P.-S.
Ce communiqué est ouvert aux signatures individuelles pour les personnels de l’Université de Tours et aux syndicats. Si vous souhaitez être signataire, merci d’envoyer un mail avec nom/prénom/qualité à antirep37@gmail.com


https://larotative.info/fete-a-macron-u ... -2778.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 15:56

Tapage injurieux : la répression innove...

À Lille, depuis plusieurs semaines, des étudiant.es engagé.es dans le mouvement contre la loi ORE, des syndicalistes et des militant.es reçoivent des contraventions fantaisistes pour « bruit ou tapage injurieux troublant la tranquilité d’autrui » (65€ majoré 180€). Les dates, horaires et lieux indiqués correspondent à des manifestations autorisées ou non. Les personnes visées n’ont pas été interpellées ni même contrôlées lors de ces manifestations et rassemblements. Parfois elles y ont été présentes, parfois non. Dans tous les cas, la procédure s’appuie sur des désignations non justifiées. On ne sait pas comment la police prétend avoir identifié les prétendus contrevenant.es et on ne peut que déduire que cela s’est fait à partir d’un fichage policier des manifestants. Qu’ils s’étonnent encore qu’une partie des cortèges défile masquée !

Le fait de qualifier une manifestation de « bruit ou tapage injurieux troublant la tranquillité d’autrui » est une marque nette de la progression de la répression de toute contestation sociale et politique. Désormais, il faudrait manifester les mains dans le dos et en silence. C’est non seulement aberrant mais contraire à ce qu’est une manifestation par définition. Les agents verbalisateurs zélés choisissent l’amende comme méthode d’intimidation et de harcèlement : tu es désigné, on te connaît, on t’a dans le viseur, méfie-toi. Et on remet ça si t’as pas compris que tu dois déserter les manifs. Certains camarades ont reçu plusieurs amendes. Depuis longtemps déjà, cette méthode de harcèlement est employée contre les récalcitrant.es des quartiers populaires.

Voici donc un modèle de lettre de contestation des amendes reçues pour « bruit ou tapage injurieux » (qui n’a pas été féminisé). Elle est a envoyé par recommandé à l’adresse indiquée sur la contravention.

Vous pouvez la télécharger en utilisant le lien suivant :
https://www.cjoint.com/c/HEjj7kAF1OE

Si vous voulez joindre un tract de la manif où vous vous trouviez, un appel à rassemblement, etc., vous pouvez le faire.
L’avis de contravention doit être contesté dans les 45 jours à compter de la date de l’avis. Si ce délai est passé, vous pouvez tout de même tenter de la faire annuler mais il y a moins de chances que cela fonctionne. Dans tous les cas, l’amende ne doit pas être payée si elle est contestée.

Gardez une copie de l’avis, de votre lettre et des éléments joints. Vous pouvez nous communiquer une autre copie pour que l’on organise collectivement notre réponse à ce nouvel outil de répression. Tenez au courant de la suite si vous avez des nouvelles de votre amende ou de votre demande d’annulation !

Pour joindre le Collectif Lillois d’Autodéfense Juridique : claj@riseup.net


https://lille.indymedia.org/spip.php?ar ... 79&lang=fr
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 18:25

Procès huit juillet (2009-2018) : Paroles à la barre - 3/8 et 4/8

https://paris-luttes.info/proces-huit-j ... 2018-10224
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Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 18:59

Appel à rassemblement en soutien aux procès du 14 mai à Strasbourg

Le lundi 14 mai 2018, deux camarades comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Strasbourg à 8h30 pour des faits de résistances aux travaux préparatoires de Vinci dans le cadre du projet de contournement inutile de Strasbourg (GCO). On leur reproche d’avoir entravé des travaux d’intérêt public et dégradé une machine. C’était le 7 mars dernier, lors du blocage d’un chantier illégal, en bordure de la départementale D93, entre Kolbsheim et Ernolsheim/Bruche, sur la zad du Moulin.

Parce que notre lutte est une action collective, nous appelons à p’tit déj-soutien dès 7h30, lundi 14 mai 2018 devant le tribunal, 1 Quai Finkmatt à Strasbourg.

Soyons nombreux à être présents. L’occasion aussi de nous rencontrer et d’échanger sur notre lutte. De montrer également à nos deux camarades qu’ils ne sont pas seuls. Nos actions sont collectives et nous sommes solidaires. Au programme (non-exhaustif) : café, thé, pain, gâteau, … (action participative où chacun apporte un p’tit quelque chose), accompagnement des camarades au tribunal (pour ceux qui voudront être dans la salle), soutien à l’extérieur, prise de parole, …

Des habitant.e.s de la zad
avec le soutien de militant.e.s anti-GCO

http://zaddumoulin.fr

https://manif-est.info/Appel-a-rassembl ... g-571.html
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