La police infiltre des groupes d'activistes et d'anarchistes (Guelph, Kitchener, Toronto)
D’avril 2009 à juillet 2010, 2 agents de police ont infiltré des groupes d’activistes à Guelph, Kitchener et Toronto (Ontario). Ce sont des membres du «Joint Intelligence Group (JIG)» (Groupe de renseignement coordonné), qui s’est spécialisé dans l’extrémisme et le terrorisme. Le groupe était mandaté pour les jeux Olympiques de Vancouver et le relai de la Flamme Olympique, et les sommets du G8 et du G20. C’est un groupe de la RCMP (Police Nationale) qui inclut des forces de polices du Sud Ontario, en particulier Guelph, Hamilton, Toronto, Ottawa, Barrie, Kitchener/Waterloo et l’Ontario Provincial Police (OPP, Police Provinciale de l’Ontario).
Les noms que les deux officiers infiltrés ont utilisé étaient «Brenda Dougherty» et «Khalid Mohammad» *.
Brenda Dougherty
«Brenda» a la petite quarantaine, blanche, 1m60, cheveux blonds et blancs coupés courts, des lunettes. Elle a un accent anglais et un drapeau canadien tatoué (dans le dos ?). Son histoire était qu’elle avait un boulot avec horaires flexibles d’aide-soignante à domicile. Elle disait être née dans le Victoria (Canada) et avoir vécu en Angleterre la plus grande partie de son enfance et de sa vie d’adulte. Elle disait avoir déménagé ici car son mari/petit ami la battait, et qu’elle avait un ami à Guelph qui pouvait lui avoir un job. Elle disait aussi qu’elle s’était inscrite à l’université de Guelph et avait commencé des cours à mi-temps, et qu’elle ne parlait plus à sa famille. Son appartement avait l’air d’avoir été loué meublé, et pas tellement utilisé. Elle apparaissait quelque-fois avec son «petit-ami», «John», un amérindien massif aux cheveux bruns, qui portait des lunettes de soleil et un chapeau. Il avait un tatouage de l’US Marine Corps sur un de ses biceps, qui disait USMC avec des nombres en dessous.
«Brenda» est apparue à Guelph en avril 2009, à une conférence à l‘Université de Guelph destinée aux gens qui voulaient s‘investir dans la Guelph Union for Tenants and Supporters (GUTS, Union de Guelph des partisans et locataires ?). L’activité principale de la GUTS à cette époque était servir des repas gratuits en banlieue chaque semaine. «Brenda» a commencé à aider à la préparation des repas, habituellement dans des squats anarchistes/punks. Elle assistait à quasiment tous les évènements publics anti-autoritaires ou anarchistes et a essayé de s’impliquer dans le plus de groupes possibles (ce qui ne fait pas beaucoup, car il n’y a pas vraiment d’autre groupe public que la GUTS à Guelph). Elle a passé quelques temps à l’occupation anti-développement de Hanlon Creek à Guelph, durant l’été 2009. Elle proposait toujours aux gens de les emmener aux évènements et aux meetings. «Brenda» a déménagé dans un squat activiste de Guelph au printemps 2010. Elle était très volontaire et faisait les sales boulots; elle n’amenait pas d’idées pour les projets, mais aidait plutôt les gens à faire les choses.
Elle n’a pas paru bizarre pendant un bon moment; en fait elle avait l’air naïve et intéressée de façon tout à fait innocente. La plupart des gens ne se doutaient pas que «Brenda» était un flic. On la voyait comme une copine avec qui préparer le dîner, une voisine sympathique et une personne avec qui il faisait bon traîner.
«Brenda» a été très active dans la préparation des évènements contre le G20, avec la Southern Ontario Anarchist Resistance (SOAR, Résisante Anarchiste du Sud Ontario), et le Toronto Community Mobilization Network (TCMN, Réseau de Mobilisation de l’Agglomération de Toronto). Il a été dit que jusqu’au G8/G20, «Brenda» essayait de convaincre les gens d’aller aux meetings de la SOAR. Il est difficile de donner les détails de son implication dans l’organisation du G20, vu que 17 personnes sont accusées entre autre de conspiration, à cause de ces salauds de flics.
«Brenda» a disparu la veille des manifestations de confrontation du dimanche 26 juin. Il a depuis été confirmé à 100% que «Brenda» était en réalité un agent des renseignements infiltré.
*Un compte-rendu de l’infiltration de «Khalid» sera bientôt mis en ligne.
Voilà un exemple qui nous montre qu'il faut toujours se méfier, que le fait d'être de petits groupes clandos n'aide pas à empêcher les infiltrations, que ça peut arriver à tout le monde quelles que soient les protections mises en places, et enfin que les conséquences d'actions alors que l'on est infiltré peuvent être dramatiques.