Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre répress

Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre répress

Messagede Roro » 16 Juin 2010, 13:53

Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre répression

Depuis quelques temps, on ne peut ignorer la recrudescence d'actions offensives et de textes visant à les accompagner par l'écrit. Tout le monde ou presque a sa position là-dessus, et nous n'entrerons pas ici dans ce débat là. Ce qui nous préoccupe, c'est la façon qu'à chacun de réagir à ces actions. Nous voulons parler ici d'indymedia Paris, et plus généralement des divers commentateurs/spectateurs qui fleurissent un peu partout sur le net comme ailleurs. Nous ne nous faisons pas d'illusions sur la pertinence de porter les luttes sur le terrain du net (qui n'est pas un outil neutre), cependant nous sommes bien obligés, lorsque que la répression para-policière privilégie ce média, d'en discuter.

Le fait est qu'aujourd'hui, le moyen choisi (faute de mieux) par les divers groupes d'attaques pour communiquer leurs raisons, sont les médias de type « open publishing » tels les Indymedias, qui se définissent eux-mêmes comme des outils de lutte ouverts à tous contre l'État et le Capital.

Ceci dit, il est tout à fait souhaitable que les contenus antisémites, racistes, homophobes sexistes ou politiciens se fassent rembarrer par simple cohérence. Mais censurer de la même manière des communiqués de collectifs de lutte, anonymes ou non, c'est participer au silence imposé par cette société qui refuse toute lutte sortant des cadres imposés de la communication démocratique (médias bourgeois, médiations politiciennes...).

Récemment, Indymedia Paris a refusé nombre de communiqués et d'articles émanant des luttes contre les machines à expulser et à enfermer [1] ; qu'il s'agisse de tracts, d'informations sur la répression policière ou de communiqués d'actions directes [2].

Au final on peut se demander si, comme la justice et ses flics, Indymedia Paris n'aurait pas créé lui-même sa propre catégorie d'indésirables, qui souvent correspond exactement aux catégories policières. Car les textes souvent désignés par la police comme provenant de la fantasmagorique « Mouvance Anarcho-Autonome », sont les mêmes que ceux qui sont censurés par Indymedia Paris. Ceux qui sont en ce moment dans le viseur de l'État qui tente de les isoler par la répression sont donc aussi punis de la censure par le collectif Indymedia Paris, les isolant encore un peu plus.

Par exemple dans le cadre des arrestations du 15 février dernier, liées à la solidarité autour du procès des inculpés de l'incendie de Vincennes, un article détaillant l'arrestation d'une huitième personne [3] (pourtant un simple article informant d'un nouveau cas de répression), disparaissait mystérieusement et n'apparaissait plus ni dans les articles refusés, ni en attente, ni en débat, comme si il n'avait jamais existé ; en somme un pur procédé bolchévik.
A nouveau, un tract sorti suite aux arrestations du 8 juin à Paris [4], émanant de personnes proches de l'affaire a été censuré, accompagné d'un commentaire lapidaire de la modération : « Prospectus ».
Autre exemple récent, un tract a propos des émeutes de Villiers-le-Bel et de solidarité avec les inculpés [5] a été refusé plusieurs fois. Les motifs invoqués (chronologiquement) par la modération : « Recup' merdique. les jeunes des cités n'ont pas besoin de vous pour se révolter », « Article déjà refusé. Il n'y a pas eu de tirs de "chevrotine" [6]. Inutile de fantasmer. Et autres passages douteux comme la "canaille grands frères" » ou encore « Lire attentivement la charte. » et « Prospectus ».
Il en va de même pour un nombre important de communiqués d'actions directes, avec pour seul motif que les textes ne seraient « pas clairs » ou « inintelligibles », alors que nous savons bien que le vrai problème est ailleurs et ne se réduit pas à une simple question « stylistique ».

Tout ceci est grave.

Personne ne demande à telle ou telle organisation, collectif ou individu de relayer contre leur volonté quoi que ce soit sur leurs sites. Nous ne nous immisçons pas dans la gestion privée des médias qui leur appartiennent. Mais nous exigeons des médias à vocation publique, ouverte et libre, comme Indymedia, l'application de leurs propres principes de base, chacun étant libre par ailleurs de critiquer, d'opiner, de contre-publier des critiques ouvertes, sur un pied d'égalité [7] et tant que le contenu ne constitue pas un travail de flic. Ce n'est pas le cas d'Indymedia Paris.

Il est maintenant un autre phénomène dont nous voudrions parler, et qui, s'il n'est pas exactement de la même nature que le premier, participe néanmoins a une même logique d'isolation et de séparation.

Habituellement, nous n'accordons aucune importance, sur indymedia ou sur les forums, aux divers commentaires qui viennent généralement polluer les articles. Ils ne servent souvent qu'à satisfaire les pulsions idéologiques de quelques fanatiques du clavier. Mais lorsque ces adeptes du monde virtuel épargnent quelques heures sup' aux flics qui nous observent avec des commentaires du type : « encore un coup des totos de Montreuil » , « encore un coup des non fides/cette semaine », « encore un texte de totos allumés qui cassent des vitrines » « "tract trouvé dans la rue" c'est signé tel ou tel », « ces gens-là, je les connais, ils ne foutent jamais un pied en manif » , « tient les non fides ont repris du service », ou encore « ce tract n'a pas été diffusé réellement » ou au moment où sortait la lettre de Damien depuis la prison de Villepinte : « Mais de quoi se plaint-il, l'ADN a parlé non ? », nous ne pouvons taire notre colère. Des commentaires venant de militants libertaires ou non, souvent bien connus et se présentant comme tel.

Quelles que soient les intentions affichées ou non de ces commentateurs, de telles affirmations participent de fait à isoler, à séparer un peu plus les différentes luttes, et à propager l'idée que les velléités offensives n'appartiendraient qu'à quelques individus facilement identifiables, kamikazes et fous-furieux, alors même que la révolte est diffuse et répandue.

Il ne devrait pas être nécessaire d'expliquer que des flics travaillent sur internet, mais leurs connaissances des divers courants et de leurs différences n'est pas nécessairement très élaboré, que donc ce type de commentaires leur rend la tache plus facile. Est-ce vraiment ce que vous cherchez ?

Il n'est certes pas un problème d'assumer publiquement haut et fort ses idées et sa solidarité avec tel ou tel acte conflictuel, mais revendiquer des actes particuliers de la même façon est une autre paire de manches, pour des raisons qui paraissent évidentes, du moins parmi ceux et celles pour qui la lutte contre l'autorité n'est pas qu'une affaire de mots, de postures intellectuelles ou de rôles sociaux. Et si des personnes trouvent pertinent, voir nécessaire, de ne pas signer les textes qu'ils souhaitent diffuser, c'est qu'ils ont leurs raisons, qui ne sont pas discutables, mis à part pour les quelques-uns qui ont pris l'habitude à ce que le sigle de leur organisation permanente apparaisse en bas de chaque tract, comme un réflexe conditionné, et comme si la visibilité n'était qu'une question de signature.

Au delà de son propre positionnement, qu'il soit d'ordre théorique, pratique ou idéologique, il y a des choses dont on ne peut pas parler n'importe où, n'importe comment et n'importe quand, malheureusement. Mais entre exprimer son désaccord avec un certain type d'offensive(s), voir avec telle ou telle action, et jouer les flics du net, chercher qui se trouve derrière chaque tract, affiche, journal, action directe, il y a un pas à franchir, que seuls les mouchards franchissent.
Plus largement, on peut se poser des questions sur l'intérêt de poster des commentaires lapidaires de quelques lignes si insignifiants sur le net, qui démontrent l'incapacité regrettable à produire une analyse, une réflexion et une critique un peu poussées, en dehors de quelques mots d'insulte et de discrédit prononcés à chaud et toujours sur internet.

Pour en revenir au cas particulier d'indymedia Paris, ce texte est le dernier que beaucoup d'entre nous (essayeront de) publier sur ce site, et nous appelons quiconque est en accord avec ces quelques lignes à faire de même, et à aller chercher ou propager l'information ailleurs, en attente d'une réaction claire à ce texte.
Nous ne souhaitons pas insister sur le rôle présumé d'un ou plusieurs individus au sein du collectif, mais mettre chacun devant ses responsabilités. Le collectif Indymedia Paris est responsable dans son intégralité, que ce soit de façon active ou passive, des choses qui sont faites en son nom.

Assemblée d'anti-autoritaires.

Trouvé sur Indy Lille.

PS : Nous invitons tous les individus et collectifs possédant un média (journaux, table de presse, lieux, site...) à publier si comme nous ils en ressentent l'intérêt, ce texte ou des réponses, et ce dans la volonté de faire naître un débat pour l'instant quasi-inexistant sur la question.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede abel chemoul » 16 Juin 2010, 17:49

Ce genre d'articles me pose problème. En gros, on doit se censurer pour assurer la sécurité de gens qui nous chient dans les bottes.
Faut être cohérent un peu, quand on poste un truc sur internet, on sait qu'il peut être récupéré, détourné, discuté,etc... dans des échanges de postes merdiques sur des forums merdiques (ou génialissimes comme celui-ci).
En gros, selon ce texte, internet devrait servir de vitrine sans qu'on est le droit de critiquer ce qu'on nous propose. Une agence de presse autogérée et rien d'autre.... ce texte montre l'incompréhension des mecs/filles qui l'ont écrit vis-à-vis de ce qu'est internet. Sur internet, tout ce qui est mis peut être sujet à débat, discussion, insultes, etc, internet c'est un bistrot géant où les flics peuvent laisser balader leurs oreilles, comme dans un vrai bar gauchiste. Faut-il en conclure que pour vraiment protéger les gugusses, il faille y compris se taire dans les bars gauchistes où on se retrouve entre militants pour boire des bières et discuter politique et qu'il faudrait seulement parler de ces choses-là dans des caves sombres, portables éteints et à voix basse? Bin non! Ceux qui veulent pas qu'on extrapole sur leurs textes n'ont qu'à pas les mettre sur internet! Sinon, c'est vouloir le beurre et l'argent du beurre, c'est nier le côté interactif d'internet. Mais ce texte est surtout un aveux d'incompréhension de ce qu'est le monde virtuel.

En fait, les mecs qui ont pondu ce texte ont du mal avec la liberté d'expression, c'est tout, ils voudraient une omerta politique. Ils veulent faire parler d'eux sans qu'on parlent sur eux.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede Roro » 16 Juin 2010, 18:21

Je crois que tu as mal compris le texte abel.

Les auteurs du texte ne disent pas qu'il faut rien dire, pas critiquer ni rien. Ils rappellent juste que les flics aussi savent lire, et qu'il est bon d'éviter de dire "ha tiens, ça doit venir de X ce texte, c'est tellement à chier" ou autres phrase dans ce goût-là, où des pistes de réflexion quant aux auteurs de faits, d'actions, de tracts, sont données, bénévolement, de façon conscientes ou non, aux flics.

Moi j'ai pas vu que les auteurs disent "surtout, faut pas critiquer", non. Ils disent "Faut pas balancer, même si vous pouvez pas nous blairer", ce qui est totalement différent.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede fabou » 16 Juin 2010, 18:28

Ce texte parle aussi de la censure sur des sites web militants ... Un vrai sujet à développer il me semble.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede RickRoll » 16 Juin 2010, 20:43

La partie sur la censure, je ne me sens pas concerné. Toute structure, qu'elle soit libertaire ou pas, crée ses normes et les défend. Le processus peut être informel et souterrain (comme cela semble le cas décrit par les auteurs) ou bien se faire au grand jour.

Ça ne m'étonne pas que les auteurs disent se foutre éperduement des critiques de leurs textes, des commentaires de leurs articles.

Sur l'anonymat. Tout le monde a beau se la jouer clando, si moi même avec ma faible connaissance du milieu toto parisien (qui pourtant a l'air de tourner en milieu fermé) je suis capable de savoir qui a écrit quoi, imaginez un flic dont le boulot est de surveiller ces groupes. A partir du moment où on fait des actions publiques, qu'on le veuille ou non au bout d'un moment les flics nous connaissent un peu. Ils savent pas forcément tout (n'en déplaise à fabou), donc pas la peine de
On doit jouer à celui qui sait rien, faire semblant de pas savoir qui a écrit le tract, alors qu'on reconnaît le style et que la phrase "trouvé sur un mur de paris", "trouvé dans la rue" est quasiment la signature d'un certain groupe ? Vous croyez vraiment que les flics sont pas au courant ?

Et puis c'est super important de savoir d'où vient un tract, car cela permet de lire entre les lignes en connaissant les positions politiques du groupe, de disséquer le tract, d'avoir un axe de lecture. C'est la base de l'analyse politique : savoir qui parle, quelles sont ses idées, pourquoi il dit telle chose...

bref le trip clando comme ça, je trouve ça très gamin, surtout sur Internet où pour être réellement anonyme il faut utiliser des moyens informatiques souvent méconnus des militant-es.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede fabou » 16 Juin 2010, 21:59

Je connais pas mal de militants qui sont dans l'anonymat le plus total. Pour y rester il suffit de ne pas aller aux manifs CGT ni aux trucs citoyennistes (faucheurs) et faire des actions directes dans son coin, tranquillement.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede Tuxanar » 16 Juin 2010, 22:41

Je connais pas mal de militants qui sont dans l'anonymat le plus total.


:-D Si tu les connais, ils ne sont pas si anonymes que ça. Ils connaissent peut être un indic des flics. Tu devrais te renseigner sur les moyens classiques et anciens pour la police de connaître les réseaux et milieux militants. S'ils veulent pas infiltrer un homme à eux, il leur suffit d'attraper quelqu'un pour des faits graves et lui demander des noms. Les faits graves peuvent être complètement différents du militantisme : trafic de drogues... Même sans user de ce genre de technique, une fois que les flics ont le nom d'un de tes amis (même s'il a rien dit), c'est mort pour ton anonymat. Ils peuvent aussi payer une taupe d'un groupe pour les renseigner.

Au faite, ces exemples ne sortent pas de l'imagination d'un mec qui n'a aucune foi en ses camarades, mais des archives de la police tsariste. Victor Serge a d'ailleurs écrit une brochure sur les techniques de renseignement de la police.

Même sans cela, à partir du moment où tu agis que ce soit avec des tracts ou en partant vivre à la campagne avec des poules alors que t'as participé à des contre-manif du G8, à des mouvements étudiants..., t'attires l'attention. Regarde Coupat et sa bande, ils étaient constamment surveillés. Et pourtant, ils vivaient presque en clandestinité.

Le trip clando, c'est juste complètement inutile. T'es plus suspect que si t'as une activité militante visible et quotidienne : lutte au sein de l'entreprise, manif, diff'... et en plus, tu sers à rien dans l'organisation d'une future révolution. Au mieux, tu vas donner un coup d'épée dans l'eau, au pire, tu vas donner le prétexte à plus de fichage.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede fabou » 16 Juin 2010, 23:38

Je pense que la clandestinité est possible (pas pour moi lol) dans le sens ou j'ai des potes dans plusieurs villes qui militent sous des pseudos, personne dans le milieu militant connait leurs noms, et leurs familles pensent qu'ils ont une vie normale. C'est un peu le genre "M.toutlemonde le jour et Super Anar" le soir :lool:
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede RickRoll » 16 Juin 2010, 23:58

A partir du moment où les flics ont un visage, un signalement, des lieux où la personne traine un peu, c'est très facile de savoir le reste. Une petite filature discrète, une petite discussion anodine où la personne va cracher sans s'en rendre compte des renseignements... Quand t'es payé pour ça, que tu passe tes journées à glaner des renseignements sur les militant-es, c'est pas un problème. Non, si tu veux un vrai anonymat, il faut te couper de ta famille, faire comme les gars de l'United Red Army : vivre dans un refuge construit au milieu des montagnes, rester entre soi... ET encore, à partir du moment où tu n'es pas seul, la personne avec toi peut être un indic.

Tu serais surpris du nombre de personnes qui informent les flics parmis les militant-es. Quelquefois des gens en lesquels tout le monde a confiance.

J'ai d'autres idées concernant ce problème, mais je vais pas les partager sur un forum public.

Sinon, ton avis là-dessus fabou, c'est quoi ?
Et puis c'est super important de savoir d'où vient un tract, car cela permet de lire entre les lignes en connaissant les positions politiques du groupe, de disséquer le tract, d'avoir un axe de lecture. C'est la base de l'analyse politique : savoir qui parle, quelles sont ses idées, pourquoi il dit telle chose...
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede fabou » 17 Juin 2010, 00:07

Mon avis là dessus est partagé.

Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'en connaissant les auteurs on apréhende mieux le texte. D'un autre côté quand je lis un tract ce n'est pas pour en faire une analyse scientifique. Si je l'aime bien, tant mieux. Si je l'aime pas tant pis.

Et puis des gens peuvent écrire des choses qui ne correspondent pas du tout à l'image qu'ils donnent à l'extérieur. Donc se fier aux infos qu'on à sur l'auteur pour analyser un texte peut avoir l'effet contraire à celui voulu.

Bref, je pense que c'est bien de savoir d'ou viennent les textes, mais qu'on doit avant tout les lire comme si on savait pas qui les a écrit.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede Pïérô » 17 Juin 2010, 00:30

Bon évidemment ce texte circule un max sur le net, et tous les indymédia, parce que de toute manière une grande partie de l'activité militante de ce type de groupe se situe là. Et on voit bien qu'ils y situent l'enjeu de leut investissement militant, Et pourquoi ? Parce que l'on est que dans la culture du spectaculaire. Et à tel point d'ailleurs qu'en voyant le titre je me suis précipité (sur indy ce matin), croyant avoir justement affaire à une critique de ce type de pratique. En effet à lire le titre "Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre répression", j'ai franchement pensé que celà s'adressait à eux, car dès qu'il font une "super action" le net est innondé de leur exploit. Un retroviseur de bagole de bourge éclaté peut prendre figure de super révolte. C'est une image bien sûr, mais pas que...puisqu'on l'a vu au sujet de quatre pneus crevés. J'avais vu aussi passer il y a peu une info "super de lutte" concernant un coktail Molotov balancé sur un aéroport, c'est à dire imaginez un coke balancé au milieu d'un champ d'herbe de plusieurs milliers d'hectares, y a que si l'herbe est vachement sèche et en plus pas tondue que çà peut avoir un peu d'effet . :roll: . Bref du spectacle à l'état pur. Et évidemment l'on pourrait s'en amuser si malheureusement les imbéciles qui pratiquent ne se mettaient pas en danger pour rien, rien de chez rien, parce que même symboliquement, ç'est pas terrible. Et non contents c'est qu'évidemment en pratiquant sur le net ce genre d'appel destiné à des jeunes "tètes en l'air", çà en envoie en taule, pour pas grand chose en terme d'avancée révolutionnaire, à part participer à broyer des individus, comme le fait déjà très bien ce système. Et non content ils produisent des appels "anti-citoyenistes" ou tout soutien, en terme de payer l'avocat "bourgeois et corompu", ou tout autre rassemblement qui pourrait ternir l'image super révolutionnaire de nos nouveau martyrs de la cause. Et c'est bien pourquoi, en voyant le titre, je me suis dit que quelqu'un osait affronter nos "super rebelles" dont les tracts ne sont pas signés, se "trouvent par terre", ou que les affiches sont "trouvé sur les murs", sans qu'évidemment l'on en trouve trace, à part en innondation sur le net.
Bien sur à part le côté pathétique de la chose il y a un côté avant gardiste complètement déconnant, doublé du fait que tout ce qui est forme d'organisation collective, organisation politique et syndicale, est jugée d'emblée réformiste, et d'ailleurs nombres de textes de cette petite mouvance est dédié à ce très "important" combat, et que l'acte individuel ou de petit groupe est mis en valeur, au mépris, et c'est peu de le dire, de ces formes de luttes et d'organisations dans lesquelles l'anarchisme social et révolutionnaire, et non individualiste, s'est construit. A tel point que le mot même de révolution passe pour réformiste dans la bouche de nos rebelles du net, dont tracts et affiches ne sont que virtuels, et qui surtout cultivent une image complètement chaotique et anomique de l'anarchisme, pour ceux qui s'en réclament.
Alors, une fois de plus je n'ai l'impression que d'assister au spectacle habituel de leur mise en scène. Et évidemment celà pose la question des outils que nous essayons de construire, et à quoi çà sert...
En tout cas, et parce que du coup ce titre me paraît très parlant en ce qui les concerne, "Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre répression", je pense qu'il y a matière au delà de la dénonciation de ce triste spectacle, à réflèchir sur la question du sens, et ce qui pour moi, au delà du danger bien inutile que l'on fait courrir comme nec-plus-ultra de la rebellitude, qui bien souvent n'amène pas leurs auteurs biens planqués derrière leur ordinateur devant les tribunaux bourgeois, à ne pas leur servir en plus de tribune, parce que je pense bien le titre de leur texte en réalité de ce qu'il pratiquent au final. Et çà c'est parce que c'est bien aujourd'hui d'actualité, qu'il y en a qui vont douiller, en martyrs de la cause, et que non contents nos joyeux "rebelles" en remettent une couche contre..., contre qui déjà ? Le capitalisme ? Ben non, contre le mouvement libertaire ! Allez savoir...
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede Tuxanar » 17 Juin 2010, 10:05

fabou89 a écrit:e pense que la clandestinité est possible (pas pour moi lol) dans le sens ou j'ai des potes dans plusieurs villes qui militent sous des pseudos, personne dans le milieu militant connait leurs noms, et leurs familles pensent qu'ils ont une vie normale.


En fait, tes potes se croient à LO fin des années 70, début des années 80. Les pseudos n'ont jamais posé de problème aux flics à partir du moment où la personne n'abandonne pas sa vie personnelle pour se consacrer exclusivement à la lutte révolutionnaire. Et franchement, il faudrait idiot pour le faire vu le rapport de force actuel entre les classes. Après, ça peut être utile si la personne est en milieu hostile (fac de droit, syndicalisme à la fondation d'une section syndicale, fonction publique...), mais ça sert à rien vis à vis des flics.

Et sérieusement, comparer la "censure" sur les Indymédias à la répression policière, je trouve ça carrément insultant pour ceux qui la vivent vraiment.
Heureusement pour nos révolutionnaires en carton, la répression policière est réservée aux militants qui organisent des actions collectives, qui construisent un mouvement social radical. Elle est réservée aux vrais damnés de la terre : chômeurs, sans-papiers (et leurs soutiens), travailleurs en lutte. Ceux-là sont dangereux, pas les petits bourgeois qui se donnent le frisson de la révolte au travers des actions violentes et inutiles.
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede berneri » 17 Juin 2010, 12:18

D'accord pour critiquer ceux qui balancent des noms , c dangereux.
Pas d'accord pour se taire faces aux actions débiles qui génères de la repression contre les militants locaux, contre le mouvement anarchiste, sans rien construire sur la durée.
Au risque de paraître brutal
De toute façon pas mal de ces militants après avoir fait dans l'hyper radical pendant 2_3 ans se retrouveront du côté des resignés voire en attaché case, voire en anti-mouvements sociaux par la suite comme c souvent le cas... c ce à quoi conduit l'hyper radicalité déçue: " comme les gens ne me suive pas ils sont trop con tellement j'ai raison, qu'ils aillent se faire foutre..." etc...
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede raspoutine » 17 Juin 2010, 23:44

berneri a écrit:Pas d'accord pour se taire faces aux actions débiles qui génères de la repression contre les militants locaux, contre le mouvement anarchiste, sans rien construire sur la durée.
Au risque de paraître brutal

d'accord, et disons que plus generalement c'est bien beau de se dire revolutionnaire, mais on la veut vraiment la révolution ou pas ? donc ça passe par faire une critique permanente sans concession de se qui marche pas, ou marche a peu pres et surtout quelles resultat on ses action !
le mouvement autonomes a recruter pas mal sur ce constat que dans les orgas cette critique est impossible ; pour généré les mémés autosatisfactions satisfaites !
De toute façon pas mal de ces militants après avoir fait dans l'hyper radical pendant 2_3 ans se retrouveront du côté des resignés voire en attaché case, voire en anti-mouvements sociaux par la suite comme c souvent le cas... c ce à quoi conduit l'hyper radicalité déçue: " comme les gens ne me suive pas ils sont trop con tellement j'ai raison, qu'ils aillent se faire foutre..." etc...

là tu es partisant, et la deception(de toute façon legitime quelque soit le mode de lutte choisie est inevitable) tu la juge coupable !
il y a quelque chose de tres reconfortant pour les "vraies millitants" !
les forums : c'est vraiment de la merde !
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Re: Quand le mouvement anti-autoritaire génère sa propre rép

Messagede Tuxanar » 18 Juin 2010, 08:23

raspoutine a écrit:d'accord, et disons que plus generalement c'est bien beau de se dire revolutionnaire, mais on la veut vraiment la révolution ou pas ? donc ça passe par faire une critique permanente sans concession de se qui marche pas, ou marche a peu pres et surtout quelles resultat on ses action !


Dans ce cas, les totos devraient se remettre en cause. À quoi ça sert de casser toutes les vitrines d'une rue pendant une manif ? Ça marchait pas dans les années 70. Pourtant pendant cette période, on aurait pu croire à l'arrivée prochaine de la Révolution. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas et la révolte des gens ne les conduit pas vers des mouvements révolutionnaires. Il faut essayer de convaincre les gens.

raspoutine a écrit:le mouvement autonomes a recruter pas mal sur ce constat que dans les orgas cette critique est impossible ; pour généré les mémés autosatisfactions satisfaites !


C'est quoi le recrutement du mouvement autonome ? Quelle catégorie sociale les a rejoint ? C'est la question qui importe pour savoir si ce mouvement peut entrainer la révolution. Est ce qu'ils ont un langage qui parle aux gens ? Je veux dire que j'ai trouvé tous les tracts que j'ai lu sur internet venant de ce mouvement assez indigeste à lire et pas écrit pour être lu par le mec pas très politisé.
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