Sérieusement, les personnes interpellées sont connes ? Pourquoi insulter le patron de la police ? Elle s'attendait quand même pas à ce qu'il n'y ait aucune réaction de la part des flics ? C'est à croire qu'il y a des gens qui aiment se faire taper par les flics, finir en GaV et payer des DI à ces fumiers.
C'est quoi cette attitude complètement irresponsable. Déjà que sans leur donner de raisons, les flics m'emmerdent, alors si en plus ils sont provoqués, pas étonnant que ça dégénère. Franchement, il faut sortir de cet amateurisme qui pousse à faire des choses stupides. Et après, ça rejaillit sur tout le mouvement anar.
Si la presse, à chaud et sous la pression des événements ne dispose pour donner l’information que des éléments fournis par la police, elle le fait surtout au début des « affaires » . Que ce soit pour le 10 octobre ou pour le 21 juin à Poitiers, ces mêmes médias ont peu à peu infléchi cette ligne pour prendre en compte les versions émanant d’autres interlocuteurs, faisant ainsi des analyses plus pluralistes et plus nuancées.
En va-t-il de même pour la justice ? Concernant le 10 octobre, cette dernière ayant immédiatement suivi ce que lui servait la police a condamné lourdement, et elle n’est pas, par la suite, revenue sur ces peines disproportionnées. Pouvait-elle d’ailleurs vraiment le faire ? Il semblerait que non : ç’aurait été désavouer la police. Elle s’est pourtant, par là, largement décrédibilisée. Car enfin, mettre en prison sans preuves des personnes qui n’avaient jamais été condamnées et qui étaient connues pour leur engagement politique, et surtout confirmer cette décision en appel trois mois plus tard, a montré aux yeux de tous – y compris de la presse – une justice couvrant la police et aux ordres du ministère de l’Intérieur.
La justice, y compris le parquet, peut pourtant ne pas s’aligner sur la police. On l’a vu en mars dernier où Nina a été relaxée suite à l’appel du procureur : durant ce procès, l’avocat général a suggéré une telle fin, en démontant tous les éléments de l’accusation parce que la procédure n’avait pas été suivie correctement, et en s’en remettant au tribunal.
En ce qui concerne le 21 juin, les accusés, forts de ce qui s’était passé en octobre dernier, ont refusé la comparution immédiate. Ils et elles ont été jugés le 8 juillet lors d’un procès marathon qui a parfois été critiqué pour sa durée. Mais l’attitude pointilleuse du président n’était-elle pas la seule façon d’éviter la justice expéditive précédemment exercée ? Lors de ce procès au long cours, les incohérences et contradictions dans les déclarations des policiers sont clairement ressorties, en particulier celles du commissaire Papineau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique. Et de même leurs omissions – comme faire état d’une condamnation antérieure de l’un d’eux pour violences sans préciser qu’il avait été relaxé, n’étant en rien responsable de ces violences. Et bien d’autres éléments sont apparus nettement : que l’accusation reposait sur les seuls témoignages des policiers, également partie civile, alors que d’autres personnes avaient été témoins des événements – la défense en a ainsi produit six ; que l’enquête sur le terrain avait été inexistante… et surtout que les choses ne s’étaient pas passées comme l’accusation le prétendait, mais bien comme les prévenus et leurs avocats ne cessent de le dire : c’est un véritable tabassage policier de militants et militantes connus pour leur engagement politique qui a eu lieu lors de la Fête de la musique à Poitiers !
Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, ces événements sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux, et en particulier certains de leurs acteurs et actrices – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès. Que les forces de l’« ordre » se sentent aussi libres dans leurs façons d’agir traduit un rapport de forces en leur faveur. Grévistes, jeunes militants, sans-papiers, « radicaux » en font les frais depuis trop longtemps.
Relaxe de tous les inculpés du 21 juin !
Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 28 juillet à 18 h
Soutien lors du délibéré, le 29 juillet à 14 h !
Ce qui s’est vraiment passé le 21 juin à la fin de la Fête de la musique à Poitiers
27/07/10
Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvement Sociaux
Le jeudi 29 juillet, à 14 heures, aura lieu au Palais de Justice, le rendu du jugement du procès du 8 juillet.
Le tribunal correctionnel doit se prononcer sur la culpabilité de six prévenu(e)s, et sur la demande de la partie civile : une douzaine de policiers, dont le commissaire Papineau (Directeur de la sécurité publique dans la Vienne).
Le procureur et l’avocat de la police ont présenté leurs comptes : il réclament pour 3 d’entre eux : 6 mois de prison dont 4 mois ferme, pour deux autres c’est 8 mois de prison dont 6 mois ferme, et pour la sixième : 70 heures de travail d’intérêt général, le TIG ; pour les dommages-intérêt, c’est 800 euros pour chacun des policiers, à quoi s’ajouteraient les frais de justice.
Soit au total, 24 mois de prison ferme, 10 avec sursis et paiement de 13000 euros (dommages-intérêts et forfait de frais) répartis entre les prévenus.
Poitiers serait-il devenu un petit “Villiers-le-Bel” ? s’est, à juste titre, scandalisé un des avocats devant cette “facture” proprement ahurissante censée sanctionner outrages, violences et rebellion.
Que s’est-il donc vraiment passé dans la nuit du 21 au 22 juin ? Si la presse a déjà rendu compte du procès, nous pouvons ici, ne serait-ce qu’à l’aide de tout ce qui s’est dit, procès-verbaux compris, lors des dix heures (!) d’audience, repasser l’essentiel du “film” des événements, qui se sont déroulés entre une et deux heures du matin, à l’issue de la Fête de la Musique.
C’est alors que le commissaire Papineau, faisant une tournée d’état des lieux, et débouchant de la rue de la Regratterie sur la place du Marché, dit avoir vu atterrir à ses pieds une canette de verre venant de la gauche, dont il n’a pas vu qui l’avait lancée ; ceci accompagné d’une vive exclamation (“Papineau, on aura ta peau !”).
Aucune reconstitution n’a eu lieu, aucun témoin n’a pu confirmer la responsabilité de quiconque. Par contre le commissaire Papineau, dans l’instant, se fait une idée : il tourne la tête et repère en effet, en face de lui, devant la façade de l’église une personne qu’il dit n’avoir pu identifier à ce moment et qu’il va tenter d’interpeller, alors qu’elle part en courant.
Il s’agit d’une jeune femme, Nina, qui dit avoir vu un policier dont elle peut légitiment craindre qu’il lui en veuille ; en effet, Nina, qui récuse totalement sa propre responsabilité, a déjà par deux fois été l’objet d’interpellations policières, suivies de gardes à vue, puis de procédures, l’une pour refus de prélèvement d’ADN, l’autre pour bris d’une “sucette Decaux”, qui à la finale, se sont toutes les deux conclues par une relaxe.
La police s’est alors sentie à juste titre désavouée et, plutôt que de s’en prendre à elle-même de la faiblesse des dossiers transmis à la justice, a entrepris d’avoir à l’œil Nina, qui désormais a pu craindre une “revanche” si l’occasion d’un prétexte s’en présentait. Et c’est précisément ce qui est en train d’arriver, avec le risque de subir une nouvelle garde à vue, avec tout ce que cela avoir de traumatisant (dont la fouille à corps) et qui lui fait dire au Tribunal : “j’ai eu peur” ; expliquant ainsi très simplement la logique de sa “fuite” puis de son attitude lors de l’interpellation musclée qui va avoir lieu place de la Liberté.
Le “film” s’est en effet brusquement accéléré : le commissaire Papineau ayant entrepris de “courser” Nina, la poursuite se déroule de la rue de la Regratterie à la place de la Liberté. Entre temps, il aura signalé à ses troupes l’action engagée, rameutant une dizaine de policiers, tandis que cinq proches connaissances de Nina, finissant la soirée à proximité et alertés par cette agitation subite, l’ont rejointe pour savoir ce qu’il en était et débouchent sur la place au moment où elle est en train de faire l’objet d’une “maitrise au sol”, dont la douleur va la faire crier.
Il est facile de comprendre, à la vue de leur amie dans une telle situation, la vivacité de la réaction de solidarité de ces jeunes pour qui cette violence policière-là est au sens propre du terme, insupportable, à plus forte raison en l’absence de toute information sur ce qui peut motiver une telle brutalité.
Les témoignages recueillis sur place, et produits à la barre, ont souligné de la part des spectateurs, d’abord une vive interrogation sur les raisons de ce qui se passe sous leurs yeux, et ensuite et surtout une vive inquiétude sur ce que les jeunes (eux mêmes totalement “mains nues”) subissent de la part de policiers visiblement en pleine forme de “neutralisation” : clé au bras, clé dite d’étranglement et mise au sol, visage contre terre, dont des cris de douleur témoignent de l’efficacité du “traitement” ; seront d’ailleurs médicalement constatés des lésions, plaies, hématomes et un “coquard” que l’intéressé ne s’est sûrement pas fait lui-même.
Enfin, la police qui aimerait bien alors s’en tenir au bon vieux “circulez ! Y’a rien à voir !”, pour refouler les gens trop curieux au-delà de la “zone de sécurité”, joue de la matraque (le fameux tonfa) à leur encontre.
Embarqués au commissariat et mis en garde à vue, les jeunes déjà marqués de coups, en subiront encore d’autres, dont il ont fait état à la barre ; mais comme l’a reconnu l’avocat de la police, avec une rare franchise, dans ces lieux, il est toujours possible qu’il y ait des “ratés” (sic)
Pendant ce temps-là, les policiers prennent la précaution d’aller se faire soigner au CHU, où ils n’arrivent pas à se faire octroyer les ITT (interruption temporaire de travail) qui leur seraient nécessaires pour porter plainte. Il leur faudra alors les obtenir auprès d’un médecin sensible aux difficultés du maintien de l’ordre et compréhensif ; ce qui permettra “l’addition” des dommages-intérêts, mettant du beurre dans les épinards des intéressés et frappant au portefeuille les inculpés.
Lors de la comparution immédiate qui s’est ensuivie, les prévenus ayant demandé un délai pour préparer leur défense, se sont vu infliger une détention préventive à Vivonne, pour laquelle il a fallu une nouvelle procédure pour les sortir de prison, à l’exception d’un seul qui a eu ”droit” (si on peut dire) à pas moins de 17 jours de “geôle”.
Commentaires :
1/ D’abord, cette affaire s’inscrit dans le prolongement de toutes celles qui ont eu lieu depuis plus d’un an, où l’on a vu la police s’en prendre à des jeunes.
Si, de tous temps, le “policièrement correct” n’a jamais fait bon ménage avec la paix sociale, les rapports adultes/jeunes, qui sont une des clés de la société en continuelle gestation du futur, risquent d’en faire les frais, d’une manière très malsaine.
Une sociologue avertie, Marie Choquet, 40 années d’études sur la question, pointe le fait qu’en France “l’image du jeune fait peur” (le Monde magazine du 24 juillet) et ajoute que cette peur de la jeunesse rejoint “le besoin [des adultes] d’avoir le contrôle sur elle” ; faut-il en déduire que la police est perçue, donc habilitée et légitimée, à être un des organes de ce contrôle ? Ce serait grave.
2/ Ensuite : il y a lieu de s’interroger sérieusement sur ce qu’a relaté le procès, ce “film” de quasi Far West (shérif compris) où, à défaut de préméditation formelle, on constate comment l’opportunité d’un jet de canette resté “anonyme” a permis la mise en œuvre instanée de ce qui ressemble fort à un véritable règlement de comptes.
On peut penser que la police, tenue de faire du “chiffre”, soit ainsi incitée à créer les conditions justifiant son intervention ; ainsi, de 1993 à 2009, le nombre annuel de gardes à vue est passé de 300 000 à 800 000 (!). Rappelons qu’à ce procès, comme en bien d’autres à l’heure actuelle, une intervention très ferme a été faite sur l’atteinte faite aux droits de la défense dans la garde à vue telle que pratiquée en France.
3/ Enfin les suites judiciaires rappellent que face aux nécessités de l’ordre public, Justice et Police ont partie liée. Pour autant, il faut impérativement souhaiter que l’indépendance de la Justice ait encore un sens :
# d’une part en ne se pliant pas aux injonctions des pouvoirs publics au plus haut niveau, à l’encontre de l’autorité judiciaire, a priori totalement libre dans le rendu de ses jugements,
# d’autre part en gardant en permanence la distance avec une police toujours prompte à faire pression en pointant du doigt un supposé laxisme judiciaire, pourtant démenti par la surpopulation croissante des prisons.
Si la Justice se rend “au nom du peuple français”, encore faudrait-il qu’elle soit crédible aux yeux du peuple français et tout autant aux yeux de ceux et celles qui, Français ou pas, en relèvent.
Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 28 juillet à 18h !
Soutien lors du délibéré, le 29 juillet à 14h !
Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux – antirep86@free.fr– http://antirep86.free.fr
Nous appelons à venir nombreux soutenir Amandine :
- Au rassemblement organisé mercredi 26 janvier à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché)
- Le jour de son procès, le 27 janvier à 14 heures, au palais de justice.
Merci de diffuser massivemet autour de vous.
Le 27 janvier à 14 heures, Amandine passera devant le tribunal de Poitiers. Quel horrible méfait a-t-elle commis ? Ayant été témoin, le 21 juin, du tabassage des six inculpés de la Fête de la musique, et par la même occasion de celui des passants qui ne partaient pas assez vite, elle a dénoncé les brutalités policières en faisant dès le lendemain des affichettes sur lesquelles était écrit : FÊTE DE LA MUSIQUE, tabassage gratuit de la police envers des passants place de la Liberté sous la direction de Papineau. Est-ce normal ?” Elle est ensuite allée les coller.
En d’autres temps, un tel geste de résistance citoyenne aurait rapporté une médaille à son auteur ou du moins des félicitations. Eh bien non ! Non seulement Amandine a immédiatement été interpellée et placée en garde à vue, mais elle est aujourd’hui poursuivie pour diffamation envers M. Papineau, qui estime qu’elle lui a allégué ou imputé un fait portant atteinte à son honneur ou à sa considération“.
L’affaire n’est pas anodine. Non seulement Amandine a empêché qu’un tabassage policier soit occulté, mais elle a contrecarré le scénario policier qui, rappelons-le, était à l’origine de charger un maximum des militants par des accusations de violences en réunion envers des dépositaires de l’autorité publique“. Cela devait sûrement permettre de les envoyer un certain temps en prison. Et, bien sûr, d’obtenir d’eux des dommages et intérêts conséquents qui, en touchant au porte-monnaie, non seulement feraient un exemple et empêcheraient la récidive, mais permettraient aux policiers d’arrondir leurs fins de mois. La loi Le Pors oblige en effet l’État à verser à ses fonctionnaires les dommages et intérêts qu’ils ont obtenus lors des procès et que les condamnés ne peuvent payer. Les policiers qui, en se portant partie civile, obtiennent souvent des sommes de plusieurs centaines d’euros sont ainsi sûrs de les toucher, même si les condamnés se trouvent sans la moindre ressource. Un détail” non négligeable, et qui explique en partie l’augmentation spectaculaire du délit d’outrage”, par exemple, dans les statistiques de ces dernières années.
Comme d’habitude dans ce genre d’affaire, dès le lendemain de la dernière Fête de la musique, le juge d’instruction, sans preuves et sans enquête, a suivi les déclarations des policiers et donné des informations tendancieuses à la presse – laquelle a titré sans rien vérifier : Rixe avec la police“, L’arrestation d’une jeune femme qui avait menacé le patron de la police a dégénéré, lundi [lors de la Fête de la musique], dans la nuit. Pris à partie, cinq policiers ont été blessés“. Mais dans le même temps, et prenant de court les accusateurs, une petite voix discordante s’est fait entendre et a introduit le doute par rapport à la version policière. Amandine a d’ailleurs ensuite témoigné au procès des six inculpés, et répété son accusation de tabassage policier.
C’est aussi l’avis du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux : il ne peut considérer ce qui s’est passé le 21 juin que comme un véritable traquenard tendu par des policiers dans un esprit revanchard. Depuis sa création, il dénonce l’acharnement dont fait l’objet cette partie de la jeunesse qui est entrée en résistance, acharnement qui a pour but de décourager quiconque de s’engager. Mais, avec ce procès des six de la Fête de la musique, n’y a-t-il pas aussi une occasion pour M. Papineau de redorer leur blason et de se refaire un peu ? N’ayant pas été suivi par le tribunal, qui n’a retenu ni la violence en réunion” ni la violence” à son égard, et qui ne lui a octroyé aucune indemnisation, il a fait appel à l’encontre de ces six jeunes – dont le procès aura lieu le 18 février prochain ; et, comme si cela ne lui suffisait pas, il a porté plainte contre Amandine. Il n’y a pas de petits profits.
Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux exige la relaxe d’Amandine et des militants inculpés après la Fête de la musique, ainsi que l’arrêt immédiat des rackets judiciario-policiers.
Venez nombreux soutenir Amandine :
- Au rassemblement organisé mercredi 26 janvier à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché)
- Le jour de son procès, le 27 janvier à 14 heures, au palais de justice.
Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux. antirep86@free.fr – antirep86.fr.
fabou89 a écrit:"intention collective de nuire aux biens publics" ??? Je savais pas que ça existait ! Comment la police va prouver l'intention ??
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