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Mon interpellation...

MessagePosté: 26 Juil 2018, 10:57
de coco
Bonsoir bonjour

J'ai besoin de témoigner de ce qui m'est arrivé et j'en profite pour m'excuser les fautes d'orthographe qui se seront glissées dans mon récit. Mon histoire n'est, malheureusement, sans doute pas un cas isolé et vous avez sans doute vécu des choses plus difficiles mais à vrai dire, je n'étais absolument pas préparer à ce que j'allais subir et j'étais encore un peu naïf sans doute.

Cette histoire, elle me pourrie la vie en ce moment, elle m'a déjà bien pourrie d'ailleurs depuis que ça m'est arrivé, elle peut aussi servir d'exemple, de témoignage, parce que si il m'est arrivé ce qui m'est arrivé, je me dis que ça pourrait vraiment arriver à tout le monde !!!

Bon, tout d'abord, je suis un gentil garçon (enfin je crois).

Je n'ai jamais été un gros rebelle dans l'âme, j'ai juste des convictions et des fois je me force à mettre en application ce à quoi je crois.
De toute ma scolarité, je n'ai jamais séché une heure de cours, je n'ai jamais été sanctionné.
Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas, je suis poli, respectueux et j'ai une vie plutôt calme.
Je suis globalement sans histoire.

Mon père est maire d'une petite commune de Charente, j'ai eu l'habitude de voir débarquer pompiers, gendarmes ou policiers à la maison, mon père discutait avec eux, ils s'asseyaient à la table du salon, nous leur payions le café. Un de mes oncles était policier, un ami de la famille est gendarme. Je n'ai donc pas grandi avec une haine du flic... mais aujourd'hui je l'ai... et grave !!!

Un de mes premiers surnom a été "pouf-pouf" (pour le bruit de mes chaussons au réveil), ensuite, j'ai eu droit à "nicopotame" (pratiquant le roller, comme un hippopotame), et ensuite "Loulou" (mon chat s'appelle Loulou). Ces surnoms ne laissent pas vraiment imaginer chez moi un tempérament virulent.

Bref...

J'ai participé à plusieurs manifestations, des manifestations du premier mai, des manifestations contre les intégristes religieux, des prides... j'avais l'habitude de voir les forces de l'ordre à distance, présents pour sécuriser les cortèges. Mais lorsque j'ai participé aux manifestations contre la loi travail, c'était vraiment différent... très différents.
J'ai vu les forces de l'ordre aller au contact des manifestants, armés, sur-protégés.
J'ai bouffé du gaz lacrymo, pour la première fois de ma vie, j'ai été nassé alors que j'étais dans le cortège dans une manifestation autorisée par la préfecture.
J'ai vu les gendarmes et les CRS nous tendre carrément un piège en nous nassant dans un tunnel (là où passe le tram sous le quartier Mariadeck à Bordeaux).
Ils nous ont empêché de sortir, ils ne nous disaient rien, nous étions encerclés alors que nous avions tout à fait le droit de manifester. Et bien entendu, dans les premiers rangs, les gens ont finit par s'énerver et il y a eu des gaz lacrymo... dans un tunnel...

J'ai finis par me déguiser pour aller aux manifestations, j'en avais marre de voir cette violence de la part des forces de l'ordre, alors j'ai mis un casque de chantier sur lequel j'ai dessiné des symboles de paix, j'ai mis des lunettes de piscine sur la tête (rarement sur les yeux) pour anticiper les gaz et puis j'ai fabriqué un panneau que je tenais comme un bouclier, sur lequel j'avais inscris "ni casseur, ni punching ball". C'était pour moi une démarche de protestation, je voulais renvoyer au forces de l'ordre l'image que j'avais en face de moi... c'est à dire eux.

Et puis il y a eu cette manifestation sur la place Stalingrad.
La place Stalingrad est traversée par des rails de tramway.
Dans un sens, le tramway emprunte le pont de pierre qui se situe vraiment au bord de la place.
Dans l'autre sens, le tramway file vers l'avenue Thiers en direction de Lormont.

Sur cette place, d'un côté il y a un grand lion bleu, une oeuvre d'art couleur piscine.
Arrivé sur la place, j'ai observé qu'aucun tramway ne circulait, ce qui n'était pas étonnant vu que Keolis (la société qui gère les transports) réorganise le trafique pour éviter que les tramways ne passent par les endroits de manifestation. Il faut savoir que la manifestation était autorisée et déclarée à la préfecture, et que la préfecture avait donné l'autorisation pour que la manifestation dure jusqu'à 15h. Nous étions en pleine période de championnat de foot si mes souvenirs sont bons.

D'ailleurs, deux ou trois jours après, des Irlandais, peut-être deux cent ou trois cent, allaient sous le tunnel Meriadeck, causant une entrave au tramway, bloquant la route, et certains dans un état alcoolisé... mais bon...
https://www.youtube.com/watch?v=JXMxYwm2Dwk

J'étais sur la place, sous le Lion Bleu et je discutais avec une collègue de travail. Sur le pont de pierre, au bord de la place, les gendarmes avaient garés quatre fourgons de gendarmerie afin d'empêcher les manifestants d'emprunter le pont de pierre. Les fourgons bloquaient donc les voies de tramway et les voies de circulation. Il n'y avait aucun tramway à l'horizon.

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Notez bien la présence de ce policier cagoulé, ne portant aucun matricule, aucune insigne...
spoiler : c'est lui qui va m'interpeller !
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Puis j'ai quitté cette collègue et j'ai traversé la place, je suis donc monté sur les voies pour les traverser (ce qui est normal, c'est prévu pour). Au moment où je traversais, j'ai entendu un syndicaliste demander à un groupe de personnes qui étaient sur les voies de les libérer. S'en est suivi les sommations d'usage des forces de l'ordre.
J'ai observé les forces de l'ordre charger les manifestants qui s'obstinaient à rester sur les voies du tram, puis les gendarmes se positionner le long des voies, en cordon, pour empêcher les manifestants de retourner sur les voies.
J'ai discuté avec deux de ces gendarmes, tout se passait bien.
Je me suis ensuite dirigé vers le bord de la place, celui qui faisait face à l'avenue Thiers.
Là je me suis inséré dans un groupe qui était sur la place et pas sur les voies, d'ailleurs, il y avait ce cordon de gendarmes qui nous aurait de toute manière empêché d'aller sur les voies. La place était encerclée par les forces de l'ordre.

Sur ces photos on me voit bien, on voit que je suis dans un groupe qui n'est pas sur les voies, on voit bien qu'il y a les gendarmes le long des voies.
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Plus tard, le policier cagoulé témoignera qu'il m'a vu dans le groupe et que nous étions sur les voies du tramway...
C'est totalement faux, c'est un mensonge parmi d'autres...

Face au policier cagoulé, je me suis adressé à lui en lui disant que ce n'était pas normal qu'il n'ai pas ses insignes sur lui, ni son matricule, et qu'il était cagoulé.
Je l'ai pris en photo avec mon téléphone.
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Il m'a fixé du regard...

Puis des véhicules de police sont arrivé à leur niveau, ils sont monté dans les véhicules et sont partis au loin sur l'avenue Thiers.
Ils allaient en direction d'un groupe qui était au loin sur les voies du tramway et qui eux, semblaient bloquer la circulation.
Nous avions peur pour eux, sur la place, alors qu'il était 13h environs, les forces de l'ordre faisaient partir tout le monde, soit deux heures avant l'heure de fin de manif prévue avec la préfecture.

Avec un groupe, nous avons décidé de partir dans les rues parallèles à l'avenue Thiers afin de nous rapprocher du groupe et être témoins d'éventuelles interpellations musclées. Les gendarmes qui encerclaient la place nous ont laissé passer, notre but était de quitter la manifestation, de rentrer chez nous mais de passer non loin du groupe qui allait selon nous être interpellé. Arrivé sur les lieux, il n'y avait plus personne, seuls quelques policiers étaient présents le long des voies.
Soudain, alors que nous nous allions traverser les voies pour quitter les lieux et rentrer chez nous, des voitures de polices sont revenus et se sont arrêtés non loin de nous. Nous avons donc continué notre chemin, mais le policier cagoulé nous a fait signe. Tout le groupe s'est mit à courir, en effet, nous étions seuls, il n'y avait que la police et nous, et nous redoutions d'être accusés à tort, ce qui se passera par la suite... et pas qu'un peu !

J'ai tenté de suivre le groupe, mais n'étant pas sportif (on m'appelle Pouf-pouf) j'ai cessé de courir et j'ai marché normalement.
Soudain, j'ai senti qu'on me tenait par mon sac à dos.
D'un coup, trois policiers m'ont encerclé, ils me hurlaient dessus, les matraques étaient brandies, j'allais me faire défoncer la gueule.
J'étais complètement paumé, pas du tout habitué à ce genre de choses et l'esprit complètement saturé.
Il s'avérera que j'étais en état de sidération.
Le temps de reprendre mes esprits, je me suis allongé au sol, sur le dos pour garder un visuel de la situation, cela s'est passé très vite.
Au sol, j'ai reçu des coups de matraque sur la jambe.
Le flic cagoulé m'a ordonné de me mettre sur le ventre, puis de mettre mes mains sur la tête, ce que j'ai fais.
Il me parlait violemment, tout comme ses autres collègues, alors que je n'avais rien fait de particulier, si ce n'est avoir fui par peur.

Ensuite, j'ai été traité à de nombreuses reprise et sur un ton méprisant de "pauvre mongolien".

J'ai vu aussi un copain à moi courir en criant "relâchez mon camarade", il a fait cela car il me voyait entrain de me faire cogner au sol par des coups de matraque.
Et puis le policier face à lui lui a collé des coups de matraque sur les avants bras, j'ai vu ses avants bras couvert d'hématomes sanguinolents.
Horrible...

Plus tard, j'apprendrais que le policier cagoulé ainsi que deux de ses collègues ont témoignés, écrits et signé, que ce copain s'était saisi d'un container de 120l de la ville (les grandes poubelles à roulette) et l'avait jeté sur le dos du policier qui, agenouillé sur mon dos, était entrain de me menoter. Ce policier dira ensuite qu'il a ressenti une forte douleur dans le dos, qu'il en porte la marque, mais qu'il n'a pas jugé bon d'aller voir un médecin... ce même policier qui arrivera au tribunal en imitant la douleur au dos alors qu'il a été vu par un ami garer non loin du tribunal sa moto japonaise sportive. L'ami qui m'en a parlé m'a expliqué - parce que moi je suis nul en mécanique moto etc - que ce n'était pas possible de conduire ce genre de moto avec un dos en vrac. Bref...

Donc me voilà au sol, me faisant insulter de "pauvre mongolien" par un flic qui m'aurait littéralement craché sa haine à la gueule.
Et puis j'ai vu mon pote se faire saccager au sang ses avant-bras.
Et puis j'ai entendu un des policiers dire, attention, roulement de tambour... tadadaaaam : "ON A EU LES DEUX PDs !".
Mon pote s'est exclamé "une insulte homophobe maintenant !".

J'ai répété une bonne vingtaine de fois "pour quel motif vous m'interpellez ?", et j'ai eu enfin la réponse : "toi, avec ton casque et ton bouclier, ça fait trois mois qu'on te voit partout". Oui et ? A aucun moment je n'ai commis un acte de violence ou un délit.

Plus tard, lorsque je chercherais des témoignages, je rencontrerais une dame qui m'a vu alors que j'étais au sol, et elle témoignera que j'étais tellement calme qu'elle a cru un moment que j'avais perdu connaissance.

J'ai ensuite été mis dans un véhicule de police.
Le véhicule à dévalé les rues en trombe, toute sirènes hurlantes.
J'ai fais remarqué au policier que ce n'était pas la peine de rouler aussi vite, je crois que ça l'a saoulé.
Là il m'a dit "c'est délictueux ce que vous avez fait", moi, je ne savais toujours pas ce que j'avais fait et bien entendu, personne ne me disait ce que l'on me reprochait.
Mis à part que bon... ça faisait trois mois qu'on me voyait partout dans les manifs...

Bref...

Arrivé au commissariat, nous sommes reçu par une nana vraiment, mais alors vraiment TRES VENERE !!! J'avais l'impression d'avoir en face de moi la directrice d'un collège, moi dans le rôle du collégien ayant mis le feu au gymnase. Donc là, on se fait crier dessus, et elle exige qu'on lui réponde si on veut un avocat en particulier ou un avocat commis d'office. Ne connaissant pas d'avocat, je choisi l'avocat commis d'office.

On me conduit au niveau des cellules, on me fait vider mes poches, retirer cordons et lacets, etc...
Je suis enfermé dans une cellule, vide, avec en guise de lit un matelas style truc de judo et une couverture de survie.
Je chante. Je n'ai que ça à foutre pour tuer le temps, alors je chante, d'autant que ça raisonnait bien.

On vient me chercher, je suis amené dans un bureau. On me demande si je veux qu'ils appellent mon père pour l'avertir que je suis en GAV.
Au départ je leur dit non, je suis majeur, il n'habite pas à côté, je n'ai pas envie de l'emmerder.
Et puis je me ravise, mon père est maire PCF, contre la loi travail, syndicaliste, je me dis que les flics vont être content du voyage.
On me donne mon téléphone pour que je trouve le numéro, et là, j'ai une intuition... discrètement je partage la photo prise depuis mon tel sur Facebook en titrant "GAV" pour que mes proches soient au courant mais aussi pour mettre la photo en sécurité. On me fait signer un papier comme quoi je suis en garde à vue (ou alors c'était avant, je ne sais plus, enfin, pas important).

Je rencontre mon avocat commis d'office, qui me dit "le travail de la police est de vous mettre en prison, le miens est de vous en faire sortir".
Il me dit ensuite que vu le peu de chose que les flics avaient dans mon dossier, le soir même je devais selon lui sortir de la GAV.

Ensuite on me conduit dans une salle à un bureau et la première audition commence en présence de l'avocat commis d'office.
Et d'emblée, je découvre de quoi je suis accusé :
- Entrave à la circulation du tram
- Rebellion

Je tombe des nus, tout s'écroule ! Alors que je m'étais juré de garder le silence, comme cela est fortement conseillé, je décide de raconter tout ce qui s'est passé, parce que les accusations sont tellement énormes et tellement incohérentes que je me dis que je dois m'expliquer, qu'il y a erreur.
L'OPJ qui m'interroge est une dame, elle est gentille, elle a la voix douce, elle me met en confiance, et je parle... PUTAIN MAIS POURQUOI J'AI PARLE BORDEL !!!

Parce que oui, j'ai dis un truc, je ne m'en suis pas rendu compte, mais j'ai dis "j'ai entendu les sommations alors que j'étais sur la place, j'ai obéis, d'ailleurs je n'ai pas tenté d'y retourner". Et j'ai dis ça, simplement, parce que j'avais traversé la place et que je n'ai pas tenté de retourner de l'autre côté... ce qui aurait nécessité d'aller sur les voies, hors je ne voulait pas désobéir.

Mais ce mot, ils s'en sont servit, ils l'ont interprété et c'était finit pour moi !

Ils me réintègrent dans ma cellule, je découvre que je ne suis plus seul.
J'ai avec moi comme compagnon de cellule un type qui me réveille alors que j'arrive à trouver le sommeil pour me demander "chef chef, tu veux pas une minimoto".

Ensuite je suis sollicité pour être pris en photo, on me redonne mon casque, mon panneau, mes lunettes et là, la dame qui était si douce avec moi à la première audition, c'était tout l'inverse. Odieuse, me parlant comme si j'avais une grosse connerie.
J'ai eu droit aussi aux policiers qui, passant devant ma cellule, s'adresse à moi hilare : "ha, bah je rentre chez moi, et puis je vais bien manger ce soir hein".

J'ai également eu le droit à un relevé d'empreintes sur une machine super relou.

Enfin, les 24h passent, on vient me chercher, ma GAV devait durer 24h... bah non ! On me la prolonge !
Je suis conduit devant une télévision, il y a une assistante du procureur qui me parle par caméra interposée, elle est gentille, elle s'inquiète de savoir si j'ai été bien traité. J'ai beau lui expliquer qu'il n'y a aucune raison de me garder, que j'ai moi aussi une mission de service public (je gardais un internat dans un lycée), elle ne veut rien savoir.

Je rentre dans ma cellule, je m'ennuie.
Je demande aux policiers si je peux avoir un journal : "vous vous êtes cru où ? à l'hôtel"
En garde à vue, on a le droit à RIEN, à QUE DALLE, juste quatre murs et l'ennuie.
Je décide de me fabriquer une corde en déchirant la couverture de survie et en tressant des morceaux.
Je fais ça sous la caméra de surveillance, de cette corde je vais confectionner un noeud coulant. C'est pas parfait, mais ça fera l'affaire.
Je fais ça, non pas pour me pendre, mais pour tester la réaction de ceux qui sont sensé veiller à notre sécurité.
Je range ma corde dans la poche, j'appelle un policier prétextant d'avoir envie d'aller aux toilettes. Il me fait sortir de la cellule, me conduit aux toilettes, je m'y enferme, je suis seul. Dans ma poche j'ai la corde, solide, au mur, il y a un crochet, en hauteur, tout est là, si je veux je peux me suicider tranquilou !
J'hésite : laisser la corde en évidence sur le crochet, et puis je ne le fais pas, je n'ai pas envie que quelqu'un l'utilise.
Je crois que là, j'étais plus vraiment dans mon assiette et que mon cerveau était entrain de vriller.

Enfin, on me demande si je veux à nouveau un avocat, je réclame l'avocat commis d'office.
Grande surprise : C'est pas le même que le premier !
Je demande pourquoi : "vous avez demandé l'avocat commis d'office, c'est celui qui est d'astreinte."

Je rentre dans la pièce pour m'entretenir avec l'avocat.
De suite je sens que ce type... ça ne va pas le faire.
Il a une chemise ouverte sur les poils en évidence, dans les poils, une croix catho, en fond d'écran de son téléphone portable, une photo de la vierge !
Ce mec c'était "tend l'autre joue mon garçon".
Il commence ainsi : "alors écoutez, je vais vous expliquer quelque chose, j'ai pris connaissance des éléments de votre dossier, et bien rassurez-vous on ne vous demandera qu'une légère peine avec sursis. Donc ce que je vous conseille, c'est de reconnaitre les faits qui sont portés contre vous en comparution immédiate."

Je m'insurge, "jamais je n'irais en comparution immédiate et il est hors de question que je reconnaisse des faits que je n'ai pas commis".

Il me répond que je n'aurais pas le choix, que je serais obligé d'aller en comparution immédiate (ce qui est vrai, mais on peut demander un délais pour préparer la défense, chose qu'il oublie de me dire... ce connard !) et puis il me dit ensuite "ho, bah vous pouvez nier, mais il faudra vous battre hein".
Ensuite :
- mais, si les policiers vous accusent d'avoir commis une entrave à la circulation du tram, c'est bien qu'ils vous ont vu sur les voies !
- bien entendu, à des moments j'ai dû comme tout le monde aller sur les voies, ne serait-ce que pour traverser
- et bien voilà, ne cherchez pas plus loin, vous avez bien commis l'entrave à la circulation du tram

Dans ma tête à ce moment-là je n'étais plus très très clair, et puis je me suis dit "si ça se trouve tu as commis un délit sans savoir que ça en était un".

Alors je lui explique "oui j'ai peut-être été sur les voies, mais à aucun moment je n'ai eu conscience de gêner un tramway", et lui me répond "et bien voilà, c'est parfait, ça me plait, c'est ce qu'il faudra expliquer en audition".
Enfin, je trouvais une logique à ma situation, j'avais commis ce délit sans en avoir l'intention ni la conscience, en oubliant que non, quand on traverse juste les rails on ne gêne aucun tram, que c'est prévu pour, et en oubliant enfin les camions de gendarmerie.

Je retourne dans ma cellule, apaisé, un poids en moins sur les épaules, et puis un OPJ va venir me chercher.
Nous sommes dans l'ascenseur lorsqu'il dit "ho mince, j'ai oublié de prévenir votre avocat, je vais vous installer au bureau et je vais aller le chercher".
Je lui réponds que ce n'est pas la peine, qu'il sert à rien, mais il me dit qu'il est obligé.
Il revient accompagné de cet avocat et là, je le vois rentre comme une rock-star : tout le commissariat semble l'adorer... tu m'étonne, ce type est un gros neuneu, l'idiot utile des flics (j'ai eu confirmation par d'autres avocats).
Là je réclame mon téléphone pour montrer la photo du policier, je voulais démontrer que vu le point de vue de la photo, je n'étais pas sur les voies du tram.
Mais la photo embarrasse, l'OPJ me dit "vous ne respectez pas notre droit à l'image, on est comme tout le monde, vous ne pouvez pas nous prendre en photo comme ça". Je le contredis, je sais que j'ai le droit, mais à ce moment une policière passe devant le bureau, s'arrête, et même topo "ha moi j'aimerais pas qu'on me prenne en photo comme ça, et mon droit à l'image hein ???". Bref, je doute de moi, je me dis que j'ai peut-être tort.
L'OPJ me demande alors "êtes-vous d'accord pour que nous effacions cette photo".
Je refuse, il me dit "bon, et bien si vous refusez on sera obligé de confier votre téléphone aux magistrats".
Pour moi cela voulait dire que je n'aurais pas la possibilité d'appeler mes proches au sortir de la GAV, je décide donc de l'effacer de moi-même pour éviter au maximum que les policiers ne voient mon profil Facebook et la photo partagée.

Et puis, je vais me tirer une ENORME BALLE DANS LE PIED : je vais dire qu'effectivement je suis allé sur les voies et que j'ai donc commis l'entrave dont on m'accusait.

Enfin, les 48h passent, je vais enfin pouvoir sortir.
On m'amène dans une pièce pour vérifier le contenu de mes affaires et que je puisse les récupérer.
Tout a été notifié, jusqu'à la monnaie. Le flic qui va me rendre affaire par affaire, lui aussi il est VRAIMENT vénère.
Chaque chose qu'il va me rendre fera l'objet de ses commentaires et critiques.
Il est tellement violent et désagréable que quand il va se rendre compte qu'il manque deux euros, je vais le laisser chercher tout en sachant qu'ils s'étaient trompé à la base en comptant ma monnaie. Alors je les vois, ils sont deux, à quatre pattes entrain de chercher voir si les pièces n'auraient pas roulées sous les meubles. Enfin, excédé, il envoie ses collègues chercher deux euros dans ses affaires, me pointe du doigt et dit d'un air méprisant "parce ça, hein, ça, ça c'est du syndicaliste, c'est du CGT, ça ça va porter plainte si on lui rend pas ses deux euros".

Je vais pouvoir partir, je me dis que c'est ENFIN terminé... mais non !
On me fait entrer dans un fourgon. Dans ce fourgon il y a des cages où on ne tient qu'à une seule personne dedans. Ce sont des cages individuelles et on est enfermé dedans. Le fourgon nous transfert dans les sous-sols du palais de justice où je vais être enfermé encore pendant plus de cinq heures dans l'attente de la comparution immédiate. La cellule est vétuste, ça sent la pisse. C'est une cellule dont les murs en béton sont ornés de messages gravés. Je les lis pour passer le temps, il y a des dates, témoins de la vétusté des lieux.

Une jeune femme vient me chercher, elle doit faire une enquête familiale, pour ensuite donner les informations à la juge.
Ensuite, c'est au tour d'une avocate de venir me chercher. Elle est très claire avec moi "je sais que vous avez besoin de vous exprimer mais nous n'avons pas le temps. Je n'ai que quelques minutes pour consulter votre dossier, autant dire que je ne pourrais pas vous défendre en comparution immédiate. Donc vous devez demander un délais pour préparer votre défense. Si le fait de prendre un avocat vous fait peur, sachez que vous pouvez être aidé financièrement et vous aurez le temps de trouver une solution". Je suis emmené dans un box en verre, ça fait 48h que je n'ai presque pas dormi, je suis sale, je suis pas rasé, je viens des sous-sol et subitement je me retrouve dans une salle d'audience avec des boiseries, des magistrats haut perchés, propre et bien habillés avec leurs costumes. Il y a de quoi déjà se sentir diminué.

Je vois dans le public des collègues de travail venus me soutenir, mon père qui me racontera plus tard comment s'est passé le coup de fil :
- Allo Mr ...
- Oui bonjour c'est moi
- Police nationale, je vous appelle pour vous informer que nous avons votre fils en garde à vue
- AH BON ??? (mon père très étonné, parce que je suis bien la dernière personne qu'on penserait trouver en garde à vue) MAIS POURQUOI ?
- Et bien... il a manifesté !
- COMMENT ??? ET ALORS, C'EST UN DROIT FONDAMENTAL DE MANIFESTER !!!
- Oui mais... il a été un peu violent
- @HOXX@H@KLHLHHLBLBJL!!!!!!HKBJJKBL!!!! <== Là c'est mon père très en colère, très furieux
- tut tut tut tut <== ça c'est le flic qui a raccroché

Donc quand la juge me demande si je veux un délais pour préparer ma défense, je lui dis oui.
Alors elle doit choisir ensuite de me libérer ou de me garder en détention provisoire.
Elle me pose la question de savoir si je serais bien présent le jour du procès, je lui réponds que ce sera un honneur pour moi d'être présent.

Je sors enfin de GAV, de suite je rencontre l'avocat du copain qui s'était fait interpeller lui aussi et je décide de le prendre comme avocat.
Mon père me raccompagne chez moi en voiture, je m'occupe de mon pauvre matou resté tout seul depuis deux jours.
Ensuite nous allons voir un médecin pour faire constater les traces de coup reçues.

Et commence alors des semaines de recherche intensives.
Je vais chercher toutes les personnes susceptibles de pouvoir témoigner.
Je vais recueillir une bonne trentaine de témoignages de moralité car personne n'est dupe de cette histoire et chaque personne qui me connait sait que je suis incapable de rebellions. J'aurais une dizaine de témoignages de fait, les organisateurs de la manif qui témoigneront que les tramways ne circulaient pas et que c'est pour cette raison que les gens sont allés sur les voies. Je vais également chercher au tribunal toutes les pièces de mon dossier et je vais me rendre compte de ce que j'ai pu dire en audition dont je n'ai absolument AUCUN souvenir. Je vais me rendre compte que certains propos ont été tronqués. Par exemple, quand je vais dire "j'étais sur la place au moment de la charge des forces de l'ordre, d'ailleurs je discutais avec les gendarmes", et bien "avec les gendarmes" aura disparu. La phrase de mon témoignage sera "j'étais sur la place au moment de la charge des forces de l'ordre, d'ailleurs je discutais" et quand j'ai signé mon témoignage... je ne m'en suis pas aperçu.

Je vais découvrir que les policiers n'avaient qu'une seule pièce contre moi : une photo trouvée sur tweeter où on me voit au loin avec en premier plan une foule amassée sur les voies du tram. Et je vais prendre les devant pour démonter la photo, pour montrer exactement où j'étais. Comme il y a cette foule sur les voies du tram, on ne pouvait pas voir les rails. Alors je vais retourner sur la place vide, la prendre en photo en retrouvant l'exact point de vue de la photo tweeter. Et mettre en évidence le fait que je n'étais pas sur les rails...
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Je vais tourner l'affaire dans tous les sens, essayant de trouver la moindre faille, essayant de rassembler assez d'éléments pour faire douter les magistrats.
J'arrive à reconstituer toute cette journée avec les heures de chaque événement.

Du côté des policiers, et bien voici ce que le policier cagoulé va dire :
- D'une part il m'a vu dans un groupe sur les voies du tram, ce qui est un pure mensonge, je l'ai pourtant démontré avec les photos
- Que j'étais "particulièrement virulent", virulent signifiant "violent", et vu ma réputation et ma personnalité, c'est plutôt éxagéré
- Que au moment de l'interpellation, et je vous JURE que c'est vrai, le policier cagoulé, donc, dit "son corps se tortillait dans tous les sens pour échapper à mon emprise. Ses bras virevoltaient". A la question de savoir si j'ai tenté de lui porter des coups, il va répondre dans son témoignage "A aucun moment l'interpeller ne tentera de porter directement des coups, mais indirectement, ses bras sont passés non loin de mon visage".

Je tiens à montrer ici que ce policier portait une cagoule et un casque au moment de l'interpellation :
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Donc, il a porté plainte, il a réclamé des dommages et intérêt au prétexte que au moment de mon interpellation, mes bras seraient passés non loin de son visage protégé par une cagoule et un casque à visière... voilà voilà...

J'ai fais des recherches sur ce policier. Il se trouve que son nom apparait sur le site de la fédération de RinkHockey parce que en 2012 il a été suspendu de plusieurs match et condamné pour avoir à de maintes reprises insulté l'arbitre. Un bien bel exemple donc...
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En parlant d'exemple, j'ai trouvé son profil Facebook. A l'époque, c'est à dire avant que je ne fasse un signalement à l'IGPN concernant ses publications, toutes ses publications Facebook étaient publiques. Son profil était à son nom et prénom, avec sa photo, celle de ses deux filles, et entre les publications montrant qu'il était flic, on pouvait trouver des publications misogynes ou racistes :
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Et ce n'est qu'un bref aperçu... y'en a d'autre...

Plusieurs mois plus tard, premier procès... horrible !
D'une violence !!! Un vieux procureur qui ne disait que de la merde, qui lorsque je parlais, était collé le nez sur son téléphone portable, mais quand lui parlait pour m'enfoncer, il jouissait littéralement. Une juge toute acquise au procureur. Sa première intervention a été de dire "ceci n'est pas une tribune politique", nous interdisant de relater le contexte qui était justement politique. Le procès était complètement à charge, d'une violence inouïe... j'avais l'impression d'avoir commis un meurtre !

A un moment elle a montré des photos des poubelles au policier, cherchant à lui faire dire qu'il avait reçu sur le dos une petite poubelle (parce que le gros container de 120l, on va pas se mentir, mon pote c'est pas l'incroyable Hulck). Alors elle est là :
- (au policier) vous voyez sur les photos, la petite poubelle qui est renversée, c'est bien de celle-ci qu'il s'agit ?
- non non, c'est bien un container à 120l
- mais comment vous expliquer que ces poubelles sont bien rangées ?
- Mes collègues les ont rangées pour libérer la route
- Ha bon, bon alors si tout le monde s'accorde à dire que c'est une grande poubelle, va pour une grande poubelle
- (s'adressant à moi), alors, aucun de vos témoins n'a parlé du jet de container, c'est bien qu'ils n'ont pas tout vu. Comment vous expliquez ça hein, comment vous l'expliquez ?
- (moi) bah... parce que il n'y a jamais eu de projection de poubelle
- mais enfin, ce sont les policiers qui le disent... bon et alors et votre tenue hein, le casque, le bouclier, vous trouvez pas que ça fait casseur ça hein ? Alors ?
- (moi) Les casseurs s'habillent en noir pour se fondre dans la foule et ne pas être identifiable, vous croyez vraiment que je me serais habillé comme ça si j'étais un casseur ?

Et puis à un autre moment, le procureur :
- Mais enfin, on a une photo montrant que vous étiez sur les voies de tramway, regardez !!!
Il agite alors la photo trouvée sur Tweeter, prétendant que je suis sur les rails du tramway.
Il a fallut que mon avocat sorte le montage photo que j'avais fait, pour démonter l'argument du procureur.
Le procureur s'est rabattu sur le mot que j'avais dit en garde à vue, le mot "retourner".
Et le voici parti dans une démonstration de haute volée :
Il se lève, sort de son petit box, y retourne, et m'explique "voyez, je suis parti, je suis retourné à ma place, c'est bien que j'y étais".

Je n'arrivais plus à réfléchir, j'étais attaqué de toute part, je ne savais plus quoi dire et je ne comprenais plus rien.

Bref, le procès s'est soldé par une condamnation totale des deux chefs d'inculpation (sans parler des frais de comparution).
- 600 euros d'amende pour l'entrave
- 300 euros de dommages et intérêts pour le flic cagoulé
- 100 euros de dommages et intérêts pour le flic qui a frappé mon pote
- 300 euros de remboursement de frais d'avocat.

Mais j'ai échappé au casier judiciaire... c'était déjà ça...

Je suis sorti du tribunal complètement dépité.
Les proches et les soutiens m'ont raconté comment le public était dégouté et comment les gens en sortant de la salle d'audience disait "et ben si c'est ça la justice...".

Le lendemain, mon avocat m'appelle pour me demander de réfléchir à faire appel.
"tu sais, si tu fais appel, je dois t'avertir qu'on remet tout en plan, et que tu aura moins de temps pour t'exprimer. Cela veut dire que tu risque de nouveau d'avoir une inscription au casier judiciaire. Maintenant, si tu estime que tu n'as pas été entendu, que tu as mal été jugé, ça peut valoir le coup que tu fasse appel, mais il faut le faire dans les temps." Ma décision était déjà prise, j'ai fais appel.

J'ai continué à chercher des preuves, des pièces.
Je suis allé voir le siège social de Keolis pour plaider ma cause, en leur expliquant que ce n'était pas dans leur intérêt de faire condamner pour rien un usager. Je leur ai demandé qu'ils me donnent au moins des éléments sur leur organisation du jour... ils n'ont jamais voulu me répondre, sont restés "gentils", "compatissant", mais en gros c'était va te faire foutre. J'ai donc décidé de récupérer ces pièces par des moyens détournés, leur écrivant par mail ou téléphonant à leur ligne d'information, me faisant passer pour quelqu'un qui avait besoin d'attestations pour son employeur.

J'ai eu des attestations où ils indiquaient noir sur blanc "lorsqu'il y a une manifestation, quelque soit la nature de cette manifestation, nous ne faisons pas circuler nos rames de tramway par sécurité".

J'ai également contacté une psychologue experte judiciaire trouvée dans la liste des psychologues que le tribunal m'a remis à ma demande.
J'ai eu plusieurs séances durant lesquelles j'ai pu passer des tests. Ces tests ont révélé un état de choc post-traumatique de niveau 4 sur 6 consécutif à un état de sidération. Je voulais démontrer que je n'avais pas pu me rebeller car à ce moment j'étais en état de sidération.

A la fin je crois que mon avocat en avait marre de tout ce que je lui apportais.

Est arrivé le procès en appel.
J'ai eu trois chances :
La première est que de toutes les affaires qui devaient être traitées ce jour là, je suis le seul accusé à m'être présenté.
La seconde est que j'ai eu affaire à un président de séance (l'équivalent du juge) réputé pour prendre en considération toutes les pièces du dossier et dans l'écoute.
La troisième est que l'expertise que m'avait rendue ma psy disait clairement que j'avais grand besoin d'être écouté.

Ce qui fait que les autres affaires ont été expédiées en 10 minutes, et quand mon tour est arrivé, le président de séance m'a laissé un temps inespéré pour m'expliquer.
J'ai eu face à moi des magistrats qui m'ont dit "mais monsieur, votre affaire, ce n'est pas l'affaire du siècle".
L'avocat des policiers m'a ressorti la même chose, argumentant que "vous avez commis un petit délit de rien du tout, vous aviez juste été condamné à une amende, qu'est-ce que vous venez nous emmerder à faire appel ?".

Par le biais de mon avocat, j'ai dis que j'étais innocent mais que si je devais être condamné à une peine d'amende, je préférais encore la réaliser en heure de TIG pour que cela soit utile à la collectivité. Mon avocat a ensuite déroulé sa plaidoirie où il a demandé la relaxe.

Ce que le procureur à requis, c'était l'annulation de l'amende pour l'entrave, et les dommages et intérêt assortis de remboursement de frais d'avocat.

Un mois plus tard le verdict est tombé :
- 70h de T.I.G
- 100 euros de dommages et intérêts pour le flic cagoulé (qui a donc perdu 200 euros)
- 100 euros de dommages et intérêts pour le second flic
- 500 euros de remboursement de frais d'avocat

J'attaque les 70h de TIG le 30 juillet, mais plus l'échéance approche, plus je me rends compte que ça ne va pas être évident de donner du temps et de la force de travail sans être payé et pour réparer un préjudice que je n'ai pas commis alors que le préjudice que j'ai vécu ne sera jamais réparé.

Ce dont on est persuadé, c'est que les magistrats ne m'ont pas relaxé parce qu'ils ne pouvaient pas désavouer les policiers.
J'ai été reçu par une juge d'application des peines qui a bien dû se rendre à l'évidence que je n'avais pas du tout le profil des personnes qu'elle recevait d'habitude.
La conseillère du S.P.I.P qui doit s'assurer que je vais bien effectuer les TIG a bien dû se rendre aussi à l'évidence lorsque je lui ai expliqué mon histoire.

Bref, en gros je suis dans une situation où tout le monde sait que je suis innocent, mais ils ne "peuvent pas" laisser tomber.

Je ne sais pas comment je vais faire avec ses heures de TIG...

Re: Mon interpellation...

MessagePosté: 05 Aoû 2018, 00:41
de Pïérô
Tu pourras raconter... :wink:

C'est un témoignage encore édifiant sur la réalité d'un système qui s'appuie de plus en plus sur la violence policière et la terreur d'Etat.

Y a juste que je vois pas pourquoi tu as besoin de dire que tu es un "un gentil garçon" comme si le reste des violenté-ées pourraient être coupables de l'avoir bien cherché et mérité. :siffle:
Résister et combattre ça sera toujours prendre le risque de respirer du gaz, de se prendre un coup de matraque, et c'est ce que la classe dominante et le pouvoir veulent faire passer comme message pour que tout le monde reste à la maison bien sage. Sauf que c'est justement dans la construction d'une réelle force collective que l'on arrivera à contrer cette offensive réactionnaire et faire avancer les choses. Et il en est de même dans le domaine de la répression qui te touche comme bien d'autres. Et il y a du boulot à faire en terme de construction de cette véritable force collective...