Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers et suites

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Tuxanar » 14 Oct 2009, 09:46

Je pense que la "manif" de Poitier pose plusieurs questions.

Une action violente doit d'abord être jugée par rapport à son ou ses buts. Quelle était le but de l'émeute ?

Officiellement, elle se tenait dans le cadre d'une manifestation anti-carcérale. Elle devait nécessairement montrer l'opposition des participants à l'ouverture d'une nouvelle prison. Or, seules des vitres de banques, de magasins ont été brisées. Un travailleur a également été malmené.
Où peut-on voir que les participants de l'émeute était opposés à la prison dans cette action ? Nulle part. Cette action est complètement coupée du mouvement anti-carcéral.
L'émaute n'a absolument pas montré une opposition à la prison. Au contraire, de quoi a t'on le plus parlé, de l'émeute ou de l'opposition à la prison ? De l'émeute.

Ensuite, quelles sont les conséquences de cette émeute ?

À court terme, perquisition dans les locaux du collectif : destruction de matériel, humiliation, fichage, arrestation, amende et prison... Un coup important, donc.
À plus long terme, ça donne un prétexte à de nouvelles lois répressives. Conséquence à relativiser puisque le pouvoir aurait de toute façon trouver un prétexte pour faire passer la répression.

La vrai menace réside dans l'application de la loi de 1936 permettant la dissolution des associations contestataires, menace illusoire pour les totos, mais vrai attaque contre les organisation réellement révolutionnaires. Nul n'ira contester que notre Hortefeux chéri va faire dans l'amalgame entre les totos et les organisations anarchistes plus formelles comme la FA, AL, la CGA et surement divers collectifs anti-répression ou contre l'expulsion des sans-papiers. Le problème ici n'est pas tant la dissolution que ses conséquences : que se passe t'il pour l'argent de ces associations ? Surement saisi par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Conséquences plutot néfastes.

Quelle influence cette émeute a t'elle eu sur l'évolution du rapport de force travailleurs/patron ?

Les travailleurs en lutte ont rien à foutre de la destruction d'une vitrine de banque. C'est pas ça qui va les aider à gagner leur lutte contre leur licenciement.

Les travailleurs-pas-en-lutte seront plutot effrayés par ce genre d'action. Déjà qu'ils n'utilisent même pas des moyens d'action plus soft, alors faire une émeute dont le but est obscur ...

C'est pas une émeute qui va aider à une convergence des luttes, seule moyen d'obtenir une grêve générale permettant le commencement d'un processus révolutionnaire en France.

L'émeute n'aura donc absolument aucune influence sur les luttes sociales. Pour moi, cette émeute a été complètement inutile. Il serait surement plus utile de convaincre tous les travailleurs de la nécessité d'une révolution pour l'environnement, pour le bien être de l'humanité.
Avatar de l’utilisateur-trice
Tuxanar
 
Messages: 485
Enregistré le: 25 Mai 2009, 20:58

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 14 Oct 2009, 10:56

Une émeute ? Où çà ? Je ne pense pas que celà soit vraiment le terme approprié. :wink:

Communiqués de UL CNT Poitiers et du Groupe Pavillon Noir de Poitiers de la Fédération Anarchiste :

COMMUNIQUE DE PRESSE

Samedi 10 octobre un certain nombre d’individus ont instrumentalisé une initiative publique dite « anti-carcérale », prévue autour d’une manifestation et d’une soirée débat-concert. Ils ont imposé dans l’après-midi du 10, des formes spectaculaires de violence dans les rues de Poitiers.

Dans la soirée la police est intervenue au « 23 », espace culturel alternatif, où devaient se tenir débats et concerts, procédant à un contrôle d’identité mais aussi à l’arrestation de Samuel, militant de la CNT : Simple spectateur de la manifestation dans l’après-midi, comme d’autres militants d’autres organisations poitevines ayant pignon sur rue.

Lundi, Samuel et d’autres sont passés en comparution immédiate devant le tribunal de Poitiers. Dans l’intervalle le ministre de l’intérieur a demandé que la « justice sanctionne et durement ». On peut s’étonner, sur la base de la séparation des pouvoirs en démocratie, qu’un ministre de l’intérieur fasse pression sur des juges pour autre chose que rendre justice sur des bases sereines, en s’appuyant sur des faits.

Pour Samuel nous savons que ce jeune homme de 20 ans n’a en rien participé aux événements de l’après-midi, il en est sans doute de même pour d’autres condamnés dont il apparait très clairement qu’il s’agit de boucs émissaires.

Notre syndicat, qui se bat sur le terrain économique et social, condamne toute forme de violence autoritaire, qu’il s’agisse de la politique du bâton ou de la matraque. Notre syndicat apporte tout son soutien à Samuel et ses proches.

UL CNT Poitiers

Le mardi 13 octobre 2009



(IN)JUSTICE D’ETAT : A QUAND VOTRE TOUR ?

Un transfert de prisonniers a été prévu par l’Etat pour octobre 2009, de l’ancienne prison de Poitiers vers la nouvelle prison-Bouygues de Vivonne. Pour le 10 octobre 2009, une journée anti-carcérale avait été proposée par un collectif militant local, afin d’ouvrir le débat public sur une critique du système carcéral.
Il s’agissait de rassembler les gens, pour débattre des alternatives au système du châtiment et de la violence carcérale, et manifester une opposition digne et résolue à cette nouvelle prison. La journée s’articulait autour du « 23 », un lieu associatif qui avait bien voulu prêter ses locaux ce jour, pour des débats et un concert.
La journée a commencé vers midi par un débat très riche pour la qualité des interventions diverses. Un débat de fond, sur l’avenir des luttes anti-carcérales, devait avoir lieu le soir, suivi d’un concert pour lequel des groupes avaient fait le déplacement.
Pour montrer qu’il y a des gens qui protestent contre la construction de cette prison de nouvelle génération, un rassemblement en centre-ville était aussi prévu l’après-midi. Un rassemblement dit « festif », dans le respect de l’esprit du festival culturel des Expressifs qui avait alors lieu à Poitiers.
Mais la manifestation qui a suivi le rassemblement a été investie par des personnes qui avaient semble-t-il d’ores et déjà choisi d’autres façons de protester - selon des modes opératoires qui ont totalement pris au dépourvu nombre de participants. Cette minorité a peu à peu pris le contrôle de la manifestation, qui a rapidement dégénéré en un rapport de force entre certains manifestants et la police (tirs de flashball contre fusées et pétards). La manifestation a soudain reflué vers le centre-ville et a donné lieu aux dégradations matérielles aujourd’hui amplement relayées par les médias et les autorités.
Il ne nous appartient pas de juger les actes commis en eux-mêmes, puisqu’ils ne sont pas les nôtres. Ils peuvent être compréhensibles, si l’on analyse la plupart de leurs cibles : des vitrines d’agences de banques ; une agence de Bouygues (dont la maison-mère a construit cette nouvelle prison de Vivonne, gère son entretien et à qui l’Etat verse un généreux loyer) ; des cabines de France Telecom, l’entreprise aux 25 récents suicides ; du « mobilier urbain » à destination publicitaire...
Il est important de dire qu’il n’y a eu aucune violence délibérée contre la population.
Néanmoins, si nous aussi dénonçons la violence insupportable de ce système qui mène le monde droit au mur et brise les individus, nous sommes en désaccord profond avec cette « stratégie » de destruction.
Ces actions n’ont en effet été l’initiative que des individus qui les ont choisies ; or, elles ont immédiatement impliqué un grand nombre de personnes qui n’étaient ni prévenues ni préparées, et dont beaucoup n’étaient pas d’accord avec ces méthodes. Elles ont délibérément été commises dans le cadre d’une manifestation publique, mettant ainsi en danger tous les participants. Aucune personne ayant choisi ces actions ne pouvait ignorer que la mise en œuvre de celles-ci donnerait lieu, face à un Etat de nature fondamentalement répressive, à des réponses policières et judiciaires aux graves conséquences locales.
En effet, cette répression s’est bel et bien abattue, d’une véritable violence, aveugle. Descente policière massive et brutale contre « le 23 », qui n’avait strictement rien à voir avec les débordements de la manifestation. Le concert a été annulé, du matériel sono dégradé, le public et les bénévoles malmenés par la police, pendant cinq heures : plaquages au sol ou mise à genoux, matraquages, menaces, insultes, mains sur la tête, photos systématiques...
La répression, ce furent aussi des dizaines d’arrestations arbitraires, dont 18 donnant lieu à des gardes à vue éprouvantes. La police, bizarrement absente lors des débordements, s’est mobilisée en nombre pour le procès du lundi 12 octobre.
Le gouvernement, par la voix de l’inénarrable monsieur Hortefeux téléporté sur Poitiers, en profite étrangement pour ressortir les lois de 1936 de derrière les fagots contre les « groupuscules ». Mais aussi pour pondre deux nouveaux décrets (à valider par le conseil d’Etat), consistant en deux nouveaux fichiers sur les lieux communautaires et sur les « groupuscules » supposés à l’origine de ces actes. On peut aussi s’interroger sur la cohérence d’une démocratie sensée s’inspirer de cette vieille théorie sur la séparation des pouvoirs, avec un ministre qui débarque à Poitiers pour un procès en comparution immédiate, demandant des peines exemplaires. Montesquieu doit se retourner dans sa tombe…
Huit gardes à vue ont en effet débouché sur des comparutions immédiates forcées. Trois condamnés à la prison ferme (de un à quatre mois) plus du sursis et des amendes, dont deux ayant tout juste vingt ans. Pour les autres, du sursis allant de trois à six mois et des amendes. Tous des boucs-émissaires, n’ayant jamais commis les faits qui leur sont imputés, des preuves à l’appui de leur non-implication dans ces faits ayant été écartées volontairement, ainsi que des témoignages.
Pour les dix autres personnes, relâchées à l’issue de leur garde-à-vue, trois sont poursuivies pour refus de prélèvement ADN. Dont une, mineure de quatorze ans ( !), subira des poursuites pour « rébellion », une accusation policière qui frise le grotesque quand on connaît un tant soit peu la jeune fille.
Enfin, et c’est sans doute l’une autres tristes conséquences à long terme de cette manifestation et de la répression qui s’en est suivie : c’est tout le travail de fond, de nombreuses années, des militants libertaires auprès de la population, dont beaucoup étaient venus pour débattre d’alternatives à la prison, qui a été saccagé ce jour-ci - en trente minutes seulement.

Bien sûr, en tant qu’anarchistes, nous devrons analyser tou-te-s ensemble ces événements et leurs retombées.

Mais aujourd’hui, la priorité, ce sont les personnes enfermées en prison. Dans cette horrible prison de Vivonne, qui est le point de départ de tout cela. C’est le désarroi général, du côté des gens qui militent comme des gens qui vivent ici. Et la colère, face à tant d’injustice, tant ces condamnations sont révoltantes par leur absurdité. Bien au-delà de nos rangs, nous appelons immédiatement à soutenir toutes les victimes de cette parodie de justice, et nous appelons à la vigilance, face à toutes celles à venir.

Groupe Pavillon Noir (Fédération anarchiste - Poitiers), le 13 octobre 2009
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede JPD » 14 Oct 2009, 11:47

Mauvaise nouvelle de Poitiers : le parquet semble faire appel pour alourdir les sanctions prononcées

JP
JPD
 
Messages: 334
Enregistré le: 30 Avr 2009, 04:20

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede JPD » 14 Oct 2009, 14:02

Je pense que la "manif" de Poitier pose plusieurs questions.

Une action violente doit d'abord être jugée par rapport à son ou ses buts. Quelle était le but de l'émeute ? (de Tuxanar » Mer 14 Oct 2009 10:46)


Pas très productif, ce type de manif…

Quand on manifeste, c’est toujours pour quelque chose. Sur le terrain politique, c’est pour faire avancer une lutte ou populariser une idée – en adressant un message à la fois au pouvoir (c’est ça qu’on veut et on est déterminé à l’avoir) et aux gens qui nous entourent (voici de quoi il s’agit, rejoignez-nous ou soutenez-nous). Pour faire connaître la finalité d’une manifestation, il existe un certain nombre de moyens (prises de parole, slogans… banderoles, tracts, journaux, affiches, tags… parcours vers un lieu symbolique ou action symbolique durant le parcours…) ainsi que des signes distinctifs dans le cortège (badges, autocollants, drapeaux…) favorisant une identification et une adhésion à la lutte menée.
Lorsque l’objectif de la lutte n’est pas clairement énoncé (pas de banderole, pas ou peu de tracts…), ce sont les moyens mis en œuvre qui ressortent au détriment de son enjeu. En particulier, les effets de l’action violente, qui peut devenir rapidement une fin en soi, ou du moins apparaître comme telle – non seulement pour le pouvoir (ce qui en soit n’est pas tellement grave, car personne ne cherche vraiment à le convaincre du bien-fondé d’une mobilisation) mais aussi pour le public… et pour les acteurs et actrices de cette action (ce qui l’est bien davantage).
En ce qui concerne les spectateurs et spectatrices, l’emploi d’une violence apparaissant totalement injustifiée, « gratuite », parce que son enjeu n’est pas assez clair, va avoir un effet à rebrousse-poil. D’une part, la grande majorité, déjà peu acquise à nos mobilisations, se tournera vers les « forces de l’ordre » pour réclamer qu’elles rétablissent celui-ci. D’autre part, la minorité susceptible de se reconnaître dans une de nos causes s’en détournera par dégoût, peur de prendre des coups, crainte d’être manipulée si elle rejoint les rangs… ce qui contribue à enterrer une lutte bien davantage qu’à la développer.
En ce qui concerne les acteurs et actrices de l’action violente, le risque est grand de les voir perdre très vite de vue le sens de la mobilisation en cours, en recourant à de tels moyens. Car ceux-ci deviennent facilement un but en soi – la baston pour la baston –, ce qui réduit l’affrontement avec le pouvoir à un face-à-face avec les flics et un saccage des représentations du capitalisme marchand ou financier. Mais, de plus, pareille dérive s’accompagne souvent d’autres effets pervers :

convaincre les partisans de la violence (sinon les renforcer dans l’idée) qu’ils et elles sont les seuls détenteurs de la démarche à impulser – donc de la « vérité » –, un premier pas vers l’avant-garde éclairée (si celle-ci n’était pas déjà pensée en ces termes) ;
les entraîner, en conséquence, à organiser le « spectacle » de cette violence comme un bataillon militaire n’obéissant qu’à ses propres lois, sans se préoccuper des retombées sur leur environnement immédiat ni des conséquences sur la mobilisation initiale (avec une caricature des services d’ordre partidaires et syndicaux ordinairement dénoncé) – un choix qui attirera dans les rangs de l’ « élite activiste » d’autres activistes obéissant à une logique identique, mais pas forcément à ses motivations ;
piéger plus ou moins les personnes engagées dans la lutte d’origine en les faisant entrer dans un cycle permanent de violence-répression où elles useront leur énergie au nom de la solidarité (« malgré tout », puisque ce sera un choix forcé) et au détriment de l’efficacité pour cette lutte, qui y perdra une bonne part de son sens.

Françoise (OCL Poitou)
JPD
 
Messages: 334
Enregistré le: 30 Avr 2009, 04:20

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede abel chemoul » 14 Oct 2009, 15:24

Le parquet fait effectivement appel

" Violences à Poitiers : le parquet fait appel dans trois dossiers
Le parquet de Poitiers fait appel de trois des décisions rendues, mardi, à 1?h?15 du matin, par le tribunal correctionnel après la comparution immédiate de huit personnes arrêtées après les violences de samedi.Le parquet fait appel de la relaxe de Charles, 24 ans, poursuivi pour des violences sans ITT contre les policiers; de Samuel, 20 ans, poursuivi pour les mêmes faits et condamné à six mois de prison, dont un ferme avec mandat de dépôt; de Léo, 22 ans, condamné à six mois de prison avec sursis simple pour avoir mis le feu à un container et avoir dégradé une cabine téléphonique à coup de pierres. Le parquet avait requis de la prison ferme, à hauteur de dix mois pour les deux premiers, et huit pour l’autre prévenu, avec le mandat de dépôt à la barre.Le défenseur de Jean-Salvi, 20 ans, a fait appel de sa condamnation à six mois de prison, dont un ferme et mandat de dépôt, pour jet de projectiles sur les forces de l’ordre. Le parquet avait requis dix mois de prison ferme et le mandat de dépôt.Le parquet avait requis de la prison ferme avec mandat de dépôt à l’encontre de deux autres personnes. Il n’avait pas été suivi par le tribunal et n’a pas fait appel de ces décisions-là. "

http://www.poitiers.maville.com/actu/ac ... N_actu.Htm
Image
Avatar de l’utilisateur-trice
abel chemoul
 
Messages: 681
Enregistré le: 26 Mai 2009, 10:40

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede manou » 14 Oct 2009, 15:58

La vrai menace réside dans l'application de la loi de 1936 permettant la dissolution des associations contestataires, menace illusoire pour les totos, mais vrai attaque contre les organisation réellement révolutionnaires. Nul n'ira contester que notre Hortefeux chéri va faire dans l'amalgame entre les totos et les organisations anarchistes plus formelles comme la FA, AL, la CGA et surement divers collectifs anti-répression ou contre l'expulsion des sans-papiers. Le problème ici n'est pas tant la dissolution que ses conséquences : que se passe t'il pour l'argent de ces associations ? Surement saisi par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Je pense que c'est l'OCL qui est en première ligne!
Et si ils dissolvent l'OCL ça veut dire que prochainement, les autres orgas vont suivre. Va falloir réagir



Les travailleurs en lutte ont rien à foutre de la destruction d'une vitrine de banque. C'est pas ça qui va les aider à gagner leur lutte contre leur licenciement.

Mais qu'est ce qu'on s'en branle dans le cas présent des travailleurs en lutte!
Arretons le délire ouvriériste! Ils sont ou les travailleurs pour soutenir les sans papiers? ils sont ou les travailleurs pour aider les étudiants?
Je vois pas pourquoi on voit encore tout à travers le spectre de l'usine. Ca les aidra pas mais ça les pénalisera pas non plus faut arreter les idioties...



piéger plus ou moins les personnes engagées dans la lutte d’origine en les faisant entrer dans un cycle permanent de violence-répression où elles useront leur énergie au nom de la solidarité (« malgré tout », puisque ce sera un choix forcé) et au détriment de l’efficacité pour cette lutte, qui y perdra une bonne part de son sens.

Je crois que tout est résumé.
manou
 
Messages: 6
Enregistré le: 05 Oct 2009, 17:59

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Berckman » 14 Oct 2009, 16:33

Mais qu'est ce qu'on s'en branle dans le cas présent des travailleurs en lutte!
Arretons le délire ouvriériste! Ils sont ou les travailleurs pour soutenir les sans papiers? ils sont ou les travailleurs pour aider les étudiants?
Je vois pas pourquoi on voit encore tout à travers le spectre de l'usine.

Sans souscrire à l'affirmation préalable à cette réponse, je suis désolé mais je ne suis pas du tout d'accord.
On a quelque fois l'impression que l'approche de classe devient lunaire dans le mouvement anarchiste ("délire ouvriériste") tellement on a débouché sur une espèce d'approche de l'anticapitalisme complètement idéaliste, c'est à dire ne partant pas de la base matérielle de l'exploitation, du vécu de l'exploitation.
Il y a 1700 TRAVAILLEURS sans papiers en grève aujourd'hui à PAris, avec occupation du lieu de travail.
Dans le soutien concret, quotidien, aux travailleurs sans papier, il faudrait rappeler qu'il y a pas que des étudiants. Et les 3 millions de manifestants du CPE, c'était pas que des étudiants.
Mais désolé, faire grève quand on taffe et quand on est étudiant, ça n'a rien à voir. Ni en terme de répression, ni en terme de conséquences niveau thunes.

Sinon, je suis d'accord avec ça :
Ca les aidra pas mais ça les pénalisera pas non plus
Mais ça ne les fera pas non plus venir à la lutte anticarcérale.
Or sur cette question comme sur celle des sans papiers, c'est sur la base de classe, à mon avis, qu'on construira une réelle opposition populaire.
Berckman
 

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede manou » 14 Oct 2009, 17:14

.
Il y a 1700 TRAVAILLEURS sans papiers en grève aujourd'hui à PAris, avec occupation du lieu de travail.
Dans le soutien concret, quotidien, aux travailleurs sans papier, il faudrait rappeler qu'il y a pas que des étudiants. Et les 3 millions de manifestants du CPE, c'était pas que des étudiants.
Mais désolé, faire grève quand on taffe et quand on est étudiant, ça n'a rien à voir. Ni en terme de répression, ni en terme de conséquences niveau thunes.

Ok d'accord, je soutiens totalement les sans paps!
Mais quel rapport avec l'anticarcéral?
Aucun!
C'est pour ça que je vois un spectre ouvrieriste. Pas que je sois contre les luttes ouvrières.

Sinon sur l'avenir de la lutte anticarcéral je suis d'accord.
manou
 
Messages: 6
Enregistré le: 05 Oct 2009, 17:59

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede JPD » 14 Oct 2009, 17:54

Je pense que c'est l'OCL qui est en première ligne!
Et si ils dissolvent l'OCL ça veut dire que prochainement, les autres orgas vont suivre. Va falloir réagir


T'inquiète pas Manou l'OCL n'est pas soluble ! S'ils la dissolvent ils savent que nous lancerions un appel généralisé à l'émeute et que, comme cet appel sera éreinté par non Fides, le peuple se lèvera pour nous sauver et faire taire les afidélistes.

Plus sérieusement un bon texte de critique des anarchistes précipités sur http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article634#forum473
Finalement les précipités sont le revers de la médaille du communiqué de la CNT
JPD
 
Messages: 334
Enregistré le: 30 Avr 2009, 04:20

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Seitanarchist » 14 Oct 2009, 21:59

Les travailleurs en lutte ont rien à foutre de la destruction d'une vitrine de banque. C'est pas ça qui va les aider à gagner leur lutte contre leur licenciement.


Blablabla...
Et t'en fais quoi de l'occupation et du saccage de la sous-préfecture par les grévistes de conti ?
Et les banques qui ont été quasiment toutes retournées et taguées les grandes journées de mobilisations inter-pro sur le parcours des manifs à Paris et ailleurs cette année ? Alors que les grosses manifs étaient presque exclusivement composées de cortèges de travailleurs et travailleuses ?

Ce sont non seulement des symboles du capital, mais DU capital que représentent ces lieux.
Pas étonnant que les travailleurs s'y attaquent.
C'est pas qu'un "truc de toto". Sinon ça se saurait Faut vraiment pas s'attarder sur le phénomène pour dire ça...

Personne dit que " ça fait avancer la révolution ". Mais c'est de la propagande par le fait ... point barre.
Je fais pas l'apologie hein, je constate.
"We can protest untill death, they won't listen, don't sit back and think It will happen. They won't give up what they've robbed, stand up and resist." Conflict
Seitanarchist
 
Messages: 282
Enregistré le: 16 Juin 2009, 02:06

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 14 Oct 2009, 23:26

Par collectif contre la prison de Vivonne : http://anticarceral.poitiers.over-blog.fr/

retour sur une journée funeste

A 14h le 12 octobre sur la place du Palais de Justice de Poitiers, les renseignements généraux se mêlent maladroitement aux jeunes et moins jeunes qui se rassemblent. Certains sont là pour des cas particuliers, d’autre pour un soutien général. Personne n’arrive vraiment à se faire une idée précise de ce qui les attend. Alors que les forces de police arrivent par petits groupes, une ligne de CRS barre l’accès aux marches du palais, dans un but d’intimidation pur, puisque l’audience est ouverte au public. Beaucoup de gens veulent assister à ce procès spectaculaire et la salle d’audience bondée sera vidée une fois pour une pseudo vérification de sécurité. Les consignes qui suivent sont éloquentes « rentrent en priorité les parties civiles, les témoins et les étudiants en droit (environ une cinquantaine)». Comme rien n’est vérifié, quelques amis et les familles arrivent à se faire une petite place. Malgré tout de simples badauds se sont également assis dans la salle et prennent la place de ceux qui meurent d’inquiétude pour leurs proches. Les soutiens ne sont pas les bienvenus.

A 16h45 le premier prévenu entre et débute alors ce que l’on pourrait qualifier de farce si ça n’était pas aussi tragique. Les parties civiles en pleine démesure réclament des sommes impayables ou absurdes, inventées sur le moment, sans toujours se fendre d’un rapport de conclusion, comptant beaucoup sur le Parquet pour obtenir réparation de ces dangereux casseurs. Le parquet lui-même prononce des réquisitions allant au-delà du supportable et du crédible si ce n’est que le contexte politique les conditionne. Dans la bouche du Procureur, c’est la voix d’Hortefeux qui raisonne sous la coupole du Tribunal : plus de 5 ans de prison ferme et 3 ans de sursis sont réclamés en tout pour ces huit prévenus qui n’ont même pas causé d’égratignure. On en accuse de jets de pierre, en oubliant qu’aucune n’a atteint la cible qu’on lui prête. On soupçonne les témoins de complicité sans leur laisser le moindre crédit et l’on glorifie le courage et la bravoure des fonctionnaires de police (surtout les gradés…) qui sont installés sur un piédestal. L’Etat policier félicite ses troupes (massivement présentes dans la salle !) par la voix d’un procureur qui semble vouloir dire « vous manifestiez contre la prison de Vivonne, eh bien vous allez savoir de quoi vous parlez » qui fait écho aux « vous vous êtes bien amusé, à nous maintenant ! » lancés par les représentants de l’ordre lors des multiples arrestations en marge de la manifestation. Sous couvert d’une remise en contexte on nous rabâche que sous l’action collective se cache des décisions individuelles et donc des responsabilités individuelles à la terreur qui ébranla le centre-ville de Poitiers alors animé par la liesse pacifique des Expressifs et on nous parle de traumatisme et des enfants qui pleurent, en oubliant bien sur que ce sont les policiers et personne d’autre qui ont lancé trois grenades lacrymogènes dans la foule, irritant la gorge et les yeux des passants. A l’entendre, c’était la guerre civile. Après de telles réquisitions les avocats suffoquent d’énervement et de fatigue tant les dossiers sont mal ficelés et que certaines incohérences pourraient prêter à rire si la liberté de l’individu n’était pas mise en balance. Il est prouvé par la bonne foi, la logique et des témoins que certaines déclarations policières sont erronées, parfois mensongères, affirmant « de manière tout à fait convaincante », à écouter le Mr. le procureur, avoir identifié tel ou tel individu à une distance défiant les capacités visuelles des rapaces, avec une exactitude inhumaine, et faisant état d’éléments qui n’existent pas (par exemple des buissons dans une rue qui n’en comporte pas…).

Lorsque la police et l’Etat veulent la peau de certains contrevenants à l’ordre établit, ils l’obtiennent d’une justice qui porte mal son nom. La fierté de la République en a pris un coup il lui faut couper des têtes, et vite. Après huit heures et demie d’une caricature de procès biaisé, à 01h15, les sanctions implacables écrasent tout espoir d’une quelconque humanité. Trois camarades sont déférés sous mandat de dépôt et passeront le reste de leur nuit en prison. Ainsi soit-il, amen, la messe est dite et justice est faite. Nous pleurons ceux qui partent, poussés loin des fourgons de la mort où l’on presse nos trois camarades par une cinquantaine de CRS et de policiers de toutes fonctions, empêchant même une mère de voir son fils partir. Triste république que la leur. Tous sont condamnés de délit de militance.

Aux dernières nouvelles, le Procureur de la République a fait appel pour les cas de Jean Salvy, Samuel, Patrick (tous trois déjà condamnés, respectivement à 1 mois, 1 mois et 4 mois fermes entre autre.) et Charles (2mois de sursis simple), estimant les peines trop faibles.

Le collectif contre la prison de Vivonne réaffirme son entier soutien à tous les inculpés et particulièrement aux incarcérés et à leurs proches.

Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede anonyme » 15 Oct 2009, 12:16

quote="manou"]Ok d'accord, je soutiens totalement les sans paps!
Mais quel rapport avec l'anticarcéral?
Aucun![/quote]

Un peu étrange de dire qu'il n'y a aucun rapport avec l'anticarcéral car bon les centres de rétention avec leurs barreaux, leurs murs, leurs flics, matons etc... l'enfermement avant d'être renvoyé dans son pays si c'est pas du carcéral je vois pas ce que c'est franchement. Et c'est donc très facile de relier l'anticarcéral aux sans papiers, et de justement aller plus loin quand on parle d'eux.

JPD a écrit:Plus sérieusement un bon texte de critique des anarchistes précipités sur


Même "plus sérieusement", ca reste un texte chiant avec l'éternel opposition communiste libertaire/anar individualiste. Avec un auteur qui fait un cours de morale sur le mépris et qui dit "crétins individualistes", bref qui répète un cours par coeur sur le peuple,(attention il ne faut pas titiller la fibre indépendantiste de ces chers camarades)le mépris, comment il faut agir etc... ,et des trucs déjà dit partout à propos de cet évènement.
anonyme
 
Messages: 79
Enregistré le: 12 Aoû 2008, 13:16

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 15 Oct 2009, 12:22

A l'initiative des familles et proches des 3 détenus suite aux évenements du 10/10 sur poitiers
est organisé
· Un rassemblement de soutien à Samuel Jean-Salvy, et patrick
samedi 17 octobre à 14h00, à Poitiers.
devant le Palais justice, place Alphonse Lepetit

http://soutiensametjeansalvy.over-blog.org/

Des innocents condamnés à 1 mois de prison ferme
Explications...

Des casseurs infiltrent une manifestation pacifiste...
Samedi 10 Octobre, en début d'après-midi, parallèlement au Festival « Les Expressifs », une manifestation était organisée dans le centre-ville de Poitiers. Les participants voulaient s'opposer pacifiquement à l'ouverture de la Maison d'arrêt de Vivonne et plus généralement aux dérives du système carcéral. Rapidement, des individus organisés ont pris en main le rythme de cette manifestation. Par la suite les affrontements avec la police ont eu lieu ainsi que des dégradations, semant la panique dans la foule et mettant un terme à la manifestation initiale qui se voulait réellement pacifique et festive.

Deux étudiants...
Débordés par les évènements, les policiers ne sont pas parvenus à arrêter les casseurs ; et lorsque le calme est revenu, les responsables étaient déjà loin. Samuel Bastard et Jean-Salvy Compte étaient au départ de la manifestation mais ils s'en sont rapidement éloignés en voyant la tournure que prenaient les évènements. Ecœurés par la violence de ceux-ci, ils ont même choisi de se réfugier chez des amis. Tous les témoignages concordent : les deux étudiants n'ont absolument pas pris part aux affrontements.

Il fallait des coupables...
A 20h30, ils sont allés à l'Espace culturel N°23 où des concerts étaient prévus, suite à la manifestation. C'est là qu'ils ont été arrêtés en compagnie d’un autre ami. Pourquoi eux ? « C'est les trois débiles qu'on voit toujours en manif. Y en a marre de voir vos gueules de cons », déclare un des policiers, devant des témoins. Après plus de 20 heures de garde à vue, sous la pression, ils signent la déposition présentée par les policiers. Celle-ci précise que Samuel a jeté un projectile en direction d’un officier se trouvant dans une voiture de police banalisée sur le Pont neuf. Jean-Salvy a été accusé d’avoir jeté un briquet ou un petit objet en métal en direction de policiers se trouvant sur le pont neuf dans une première déposition et devant l’Espace Mendès-France dans une deuxième. Alors que Jean-Salvy se trouvait en réalité sur le parking en bas de la rue Jean Jaurès.

Leur garde à vue sera reconduite de 24h00. Ils seront jugés en comparution immédiate.

Un procès expédié...
Durant le procès, quatre témoins attestent de la non-participation de Samuel et Jean-Salvy aux événements. On montre même une photo prise dans la manifestation sur laquelle on les voit regarder de loin les affrontements. Mais ces preuves ne suffisent pas face à la déclaration d'un officier assermenté...

Ils sont déclarés coupables et condamnés à 6 mois de prison dont 5 avec sursis.

Plusieurs témoignages visuels, ainsi qu'une vidéo qui les montre clairement dans le public des Expressifs, à distance des actes de dégradations, ont été recueillis depuis.

La violence poitevine avait été fortement médiatisée et sans doute fallait-il trouver rapidement des coupables. Or, les personnes qui sont aujourd'hui enfermées, abattues et loin de leurs proches, sont innocents. Nous pensons également aux personnes inculpées particulièrement à la troisième personne incarcérée, Patrick, condamné à 4 mois de prison ferme et 4 mois de sursis pour avoir jeter une pile sur les forces de l’ordre.


EDIT : il en manque un bout, qui était d'une autre couleur, et qui a échappé à mon copier/coller, puisque je retrouve cette partie dans ce communiqué sur bellaciao : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article92553
Jean-Salvy et Samuel ont souvent participé aux manifestations étudiantes. Ce sont des militants, c’est vrai. Ils étaient sans doute repérés depuis longtemps en tant que tels. Mais ils défendent des idéaux absolument non-violents. Ce sont des humanistes, des gens qui croient en un monde juste et solidaire.

Ce sont nos amis et toutes les preuves montrent qu’ils sont innocents. ça pourrait être n’importe qui.

Tout celà n'est pas terrible...c'est le moins que l'on puisse dire. (voir commentaire plus bas).
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 15 Oct 2009, 12:45

je pensais que c'était la seule initiative, et trouvais celà restrictif, plus que lèger du côté politique et du coup plutôt emmerdant. Il s'agit d'une initiative de parents et proches, et si l'on peut entendre, j'ai du mal à comprendre cette dissociation, ou plutôt je la trouve négative en fait politiquement et par rapport au problème global, non seulement par rapport aux autres condamné-es, mais aussi dans cette opposition violence/non violence. Après s'être fait confisquer leur manif par d'autres, les libertaires se feraient-ils confisquer leur défense ?


J'ai trouvé le site
Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux : http://antirepression.unblog.fr/

(j'ai mis le lien dans "liens temporaires selon actualité" de la partie "liens" du forum, dans la rubrique "Partage", pour retrouver plus facilement : viewtopic.php?f=16&t=987&p=17565#p17565 )

Rassemblement lundi 19 octobre à 18 h 30 place d'Armes.

Le 12 octobre 2009, à la suite de la Journée anticarcérale organisée le 10 par le Collectif contre la prison de Vivonne, se tenait le « procès » des 8 inculpés.

Un procès marathonien et caricatural dans la forme comme dans le fond. Pendant huit heures trente se sont étalés au grand jour les contradictions flagrantes des témoignages policiers ainsi que l’acharnement du procureur contre les inculpés. Au même moment, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, venu précipitamment à Poitiers, a exercé par ses déclarations un gros coup de pression sur l’institution judiciaire – en demandant des peines de prison ferme pour tous, sans se soucier des preuves, et en violant une fois de plus l'indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif.

A 1 h 15 du matin, le couperet est tombé :

- Nathalie : Déclarée coupable de détention de feux d’artifice ; 2 mois avec sursis

- Charles : Déclaré coupable de détention de feux d’artifice ; 2 mois avec sursis

- Patrick : Déclaré coupable de violence sur commissaire (jet de pile) ; 8 mois dont 4 avec sursis et 800 euros d’amende

- Serge : Déclaré coupable de dégradations volontaires sur bien privé ; 6 mois avec sursis, 2 ans de mise à l’épreuve (obligation de soins, d’activité et de dédommagement) et 2 850 euros d’amendes

- Samuel : Déclaré coupable de violence sur commissaire ; 6 mois dont 5 avec sursis

- Jean-Salvy : Déclaré coupable de violence sur officier de police ; 6 mois dont 5 avec sursis

- Léo : Déclaré coupable de dégradations volontaires par incendie et jets de pierre ; 6 mois avec sursis

- Candice : Déclarée coupable de dégradations volontaires sur un bien d’utilité publique ; 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve, 300 euros d’amende pour refus d’ADN et 650 euros pour la Mairie de Poitiers

Vont également avoir lieu, le 5 janvier prochain, le procès d’une mineure pour rébellion et refus de prélèvement d’ADN et, le 23 février, celui de deux autres personnes également pour refus de prélèvement d’ADN (ainsi que pour refus de prise de photo et d’empreintes concernant l’une d’entre elles). Enfin, nous venons d'apprendre que le parquet a décidé de faire appel afin d’aggraver les lourdes peines déjà prononcées scandaleusement. L'acharnement du pouvoir à réprimer sans distinction ni ménagement les fractions de la jeunesse précarisée, les militants politiques et syndicaux, les milieux populaires et les SDF ne s'arrêtera donc pas là !

Le procès du 12 octobre et les verdicts prononcés servent pour le gouvernement à jeter quelque chose en pâture à l'opinion publique, alors qu’il peine à prouver l'efficacité de sa politique aussi bien dans le domaine économique que social. La mise en branle du rouleau compresseur médiatico-politique pour criminaliser toute une jeunesse – à travers une description apocalyptique des événements du 10, où on a vu sans cesse revenir les termes d’« émeute », de « casseurs » et d'« ultra-gauche » – a permis d’occulter la répression sauvage et totalement gratuite qu’a exercée le soir même du 10 octobre, durant cinq heures, une horde de policiers désireux de trouver des boucs émissaires au « Numéro 23 », le local qu’une association à caractère culturel et artistique avait mis à disposition afin que puissent se tenir un débat et un concert en clôture de la Journée anticarcérale.

Lors de la manifestation, nous avions noté l’effectif plus réduit qu’à l'ordinaire de la police pour canaliser des formes d'expression politique qu’elle jugeait condamnables et illégales. A 20 heures, nous avons pu remarquer, en revanche, une augmentation spectaculaire de ses forces et de son zèle dans sa chasse aux « pseudo-coupables » : dégradation du matériel de musique (pour plusieurs milliers d'euros) par le versement de jus d'orange dessus et une série de coups de matraque ; distribution de coups également sur les personnes présentes, qui étaient venues débattre puis assister au concert ; contrôles d'identité humiliants (avec obligation de rester assis ou couché, mains sur la tête, durant toute la durée de l’opération). Ces interrogatoires musclés se sont terminés par la mise en garde à vue de 3 personnes, et des menaces de faire fermer le local ont suivi.

Au même moment, le centre-ville subissait un quasi-couvre-feu : arrêt des concerts organisés par Poitiers Jeunes dans le cadre des Expressifs, interdiction de pénétrer dans certains quartiers – l’impressionnant dispositif policier donnant à Poitiers une ambiance de chasse aux jeunes et aux précaires, avec une oscillation entre gardes à vue et garde-à-vous très inquiétante…

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux appelle chacun-e à se mobiliser en tous lieux (facs, lycées, espaces publics) pour manifester son soutien aux condamnés et à leurs familles.

Abandon de l'instruction judiciaire!

Solidarité avec les condamnés !

Libération des incarcérés !

Non à la répression des mouvements sociaux !



Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux

appelle à un

Rassemblement lundi 19 octobre à 18 h 30 place d'Armes.
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede barcelone 36 » 16 Oct 2009, 16:27

http://www.lemensuelderennes.fr/article ... index.html


Rennes : le préfet interdit la manifestation d'extrême gauche prévue samedi

Société Lu 233 fois. Imprimer Envoyer à un ami
Publié le 16 octobre 2009 à 10h33. Actualisé le 16 octobre 2009 à 13h49.
[L'affiche de la manifestation d'extrême gauche prévue demain, samedi.]

L'affiche de la manifestation d'extrême gauche prévue demain, samedi.

Le préfet de région a interdit la manifestation d'extrême gauche prévue demain, samedi, à Rennes. Il se pourrait malgré tout qu'un rassemblement non-autorisé ait lieu près de la gare.

Hier soir, jeudi, Michel Cadot, préfet de région, a pris un arrêté interdisant la manifestation d'extrême gauche qui devait partir de la place de la gare à Rennes, ce samedi 17 octobre à 15 h.

Prévue de longue date, cette manifestation devait apporter un soutien à toutes les luttes du grand Ouest : sans-papiers, mouvements de chômeurs, opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, mouvements sociaux dans les facs et les usines, etc. "Il s’agit de rassembler toutes ces luttes car elles ont en commun de vouloir en finir collectivement avec la passivité et la résignation à laquelle nous sommes acculés", explique le tract des organisateurs.


Le syndrome de Poitiers

Oui mais... Samedi 10 octobre, une manifestation d'extrême gauche a dérapé à Poitiers. 200 manifestants ont profité du déroulement d'un festival de rue pour saccager une partie du centre ville. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées. Soumis, selon nos sources, à d'importantes pressions du ministère de l'Intérieur et voulant éviter des débordements similaires, le préfet a donc pris la décision d'interdire la manifestation rennaise. Cette pression se répercute directement sur les effectifs de police. "Nous avons décidé d'interdire un éventuel défilé parce que nous n'avons pas reçu de demande de manifestation", nuance la préfecture.

Manifestation interdite, donc, mais, en droit français, un rassemblement ne nécessite pas d'autorisation. Il se pourrait donc que les manifestants se contentent de se regrouper place de la gare. Les nombreuses forces de police prévues seront quand même déployées.
Avatar de l’utilisateur-trice
barcelone 36
 
Messages: 566
Enregistré le: 04 Oct 2009, 12:28

PrécédenteSuivante

Retourner vers Répression-anti-répression, résistance et soutien

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 1 invité