la justice fait payer le mouvement social en silence (?)...

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 03 Juil 2016, 15:46

Nantes : État des lieux de la répression judiciaire du mouvement contre la loi travail

Voici un bilan de la répression judiciaire de ces 4 premiers mois de mouvement. Cette synthèse ne concerne que les personnes de plus de 18 ans, dans la mesure où, hormis pour le nombre d'interpellations, nous avons peu d'infos concernant les autres.

Document PDF à télécharger : https://nantes.indymedia.org/system/fil ... in2016.pdf

https://nantes.indymedia.org/articles/35172
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede Pïérô » 04 Juil 2016, 22:33

Paris, mardi 5 juillet

Rassemblement de soutien

Possible prison ferme pour un étudiant de Paris 3

Alors que les manifestations sont désormais encagées par la police, le tout sur fond de contrôle et de répression policière, la répression judiciaire elle s'accentue. Un étudiant de l'université Paris 3 risque ainsi de la prison ferme après avoir été accusé par deux policiers d'avoir lancé un pavé sur la tête d'une manifestante. Nous relayons ci-dessous le communiqué de soutien du Comité de mobilisation de Paris 3, qui appelle à un rassemblement de soutien le mardi 5 à 13h au métro Cité.

Communiqué de soutien du Comité de mobilisation de Paris 3

Après les procès de Boris et Élise, accusé.es d'affichage, qui se sont soldés par une amende avec sursis, c'est un troisième étudiant de Paris 3, Lluc, qui a été embarqué par la police mi-avril, après avoir été matraqué. Il est accusé - à tort - d'avoir lancé un pavé sur la tête d'une manifestante (qui a eu le crâne fêlé). Bien que nous lui fassions confiance et croyions fermement à son innocence, les faits dont il est accusé sont très graves. Deux policiers ont témoigné contre lui et il risque de la prison ferme.

Il ne s'agit pas d'un cas isolé, mais d'une politique globale menée par le gouvernement, qui allie violences policières et répression judiciaire, afin de réprimer par la peur le mouvement de contestation contre la « Loi Travail », et de faire croire à un mouvement de « casseur.es ». Face à cette situation, nous devons rester solidaires afin de montrer au gouvernement notre détermination et notre unité. Nous refusons ces arrestations sommaires qui se suivent d'accusations arbitraires, dans le but de sanctionner des militant.es ayant eu le seul tort d'être présent.es sur les lieux, voire simplement d'être connu.es par la police.

Nous serons présent.es le 5 juillet à 13h30 pour appuyer notre camarade lors de son procès, et dénoncer la répression judiciaire dont le mouvement contre la « Loi Travail » fait l'objet. Nous invitons chacun.e à nous retrouver le mardi 5 juin à 13h au métro Cité pour nous rendre ensemble au jugement et soutenir Lluc !

Le Comité de mobilisation de Paris 3
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede Pïérô » 06 Juil 2016, 08:38

Toulouse
Solidarité avec les arrêté.e.s et inculpé.e.s du mouvement social

Prochains rassemblements devant le tribunal le 6 et le 8 juillet à 13H

Des milliers de personnes ont défilé dans les rues partout en France. Des centaines d’actions ont eu lieu et à chaque fois la même mécanique s’est mise en marche. Arrestations, Gardes à vue, Inculpations ...
Nous avons vu et nous avons senti ce qu’on appelle la violence policière. Nous avons craché les gaz, nous avons subi les grenades. Maintenant c’est le temps des juges et des procureur.e.s qui ne seront pas plus tendres.

Il n’y a pas d’"erreurs" judiciaires : il y a des lois, et des peines, pour maintenir l’ordre, politique, économique et social.

Soyons unis et restons solidaires, ne laissons pas la justice nous séparer. Il n’y a pas plus de « méchant-es casseur-ses » que de « gentil-les manifestant-es ». Il n’y a ni innocent-e, ni coupable. Il y a des policier-es, des juges. Ils servent l’Etat et le Capital. Ils en sont le bras armé.

Relaxe et amnistie pour tous et toutes !

RDV le 6 et le 8 Juillet devant le TGI !

La loi Travail c’est du chiffre, et pas seulement pour les patrons …

Bilan provisoire de la répression à Toulouse
• 110 interpellations
• Plus de 2000 heures de garde à vue (GAV)
• Des centaines de contrôles d’identité visant au fichage des manifestant-es
• Des dizaines de rappels à la loi
• Deux ans de prison dont 6 mois fermes
• 545 heures de Travaux d’Intérêt Général
• 4000 euros de Dommages et Intérêts
• Plus de 15 procès à venir !

Autant dire que ce premier bilan n’est que le début d’un gros coup de massue contre toutes les personnes qui ont refusé de se résigner face au destin de merde qu’on nous promet !
Pour faire de ce coup de massue un vulgaire coup d’épée dans l’eau, organisons sans relâche la solidarité !
RIEN A NEGOCIER ! TOUT A PRENDRE !

Envoyez vos dons à :
CAJ, c/o Canal Sud Alfred Duméril

https://iaata.info/Solidarite-avec-les- ... -1440.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede Pïérô » 07 Juil 2016, 20:36

Tours, vendredi 8 juillet 2016

Ce vendredi 8 juillet à 14h, les Tourangeaux contre la loi Travail iront remettre collectivement au Trésor Public, en pièces jaunes, le montant de l'amende reçu par le chauffeur du camion sono suite à la manifestation du 17 mai dernier.

Soyons nombreux à 14h devant le Trésor Public, 40 rue Edouard Vaillant, pour montrer notre solidarité.

La lutte continue, on ne lâche rien !

Les Tourangeaux contre la loi Travail.

Les Tourangeaux contre la loi Travail
Communiqué de presse du 5 juillet 2016

Ils nous répriment, on lâche rien !

Le 17 mai 2016 était organisée à Tours comme partout en France une manifestation contre la loi Travail. Ce jour-là un camion avec une grosse sono animait le cortège. Il emprunta le parcours prévu et s’arrêta selon le rythme voulu par les manifestants.
Tous les moyens sont bons pour réprimer les mouvements sociaux. Le chauffeur du dit camion a reçu une amende de 135€ car il a « stationné » sur les rails du tramway.
Vendredi 8 juillet, les Tourangeaux contre la loi Travail iront payer collectivement cette amende en pièces jaunes au Trésor Public, 40 rue Edouard Vaillant à Tours à 14h.
Mais cela ne suffit pas à l’Etat dans sa hargne répressive. Notre camarade est convoqué le 13 novembre devant le tribunal de Tours pour avoir séjourné avec son camion sur le « site privé » qu’est la place Anatole France.
N’hésitons pas à montrer notre solidarité avec les militants poursuivis par la Justice dans le cadre de la mobilisation.




Lille, vendredi 8 juillet 2016

Soirée de lutte et de solidarité avec les militant-e-s victimes de la répression judiciaire

à 18h30, Bourse du Travail, Boulevard de l'usine, Lille

Tou-te-s ensemble, on se retrouve dans la joie et avec détermination contre la loi travail et pour soutenir nos camarades victime de la répression.

A Lille, Boulogne, Amiens, des camarades syndiqué‑e‑s et non syndiqué‑e‑s sont poursuivi‑e‑s pour leur participation à la lutte contre la loi travail.
Cela représente d'importants frais d'avocat‑e‑s. La solidarité financière est indispensable.

Il y aura une caisse de lutte pour les frais de justice à alimenter.

Auberge espagnole : ramenez ce que vous pouvez pour partager
Barbecue

Organisé par l'AG de lutte contre la loi travail, la CNT, la CGT, Solidaires, Nuit Debout Lille

(dîtes-nous s'il y d'autres organisations ou collectif à ajouter)
(si vous souhaitez aider à organiser cette soirée ou y produire une manifestation artistique de soutien, signalez-le nous)
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 12 Juil 2016, 09:23

NON AU PROCÈS POLITIQUE ! Soutien aux jeunes de Saint-Étienne !

Le 13 juillet 2016, Martin, 24 ans, Nina, 24 ans, Jules, 25 ans, et Yvan 29 ans, sont convoqués devant le Tribunal de Saint-Étienne pour y être jugés. Ils sont accusés de dégradations, de rébellion et de violences sur policiers suite à la manifestation du 12 mai au cours de laquelle un millier de personnes est allé interpeller les deux députés de Saint-Étienne sur la loi travail et le 49-3. Ces accusations graves - dont les conséquences peuvent être lourdes pour la vie de jeunes qui sont : étudiant en sociologie et surveillant, employée, assistant de vie scolaire, musicien -, sont mensongères. Il s'agit d'un procès politique pour frapper des opposants à la "loi travail", et faire déraper un mouvement social qui ne faiblit pas malgré toutes sortes de manœuvres. Car depuis plusieurs mois c'est une stratégie de la tension qui est mise en œuvre dans de nombreuses villes par le gouvernement Valls-Cazeneuve, pour faire peur, décrédibiliser le mouvement et le faire basculer dans la violence.

... https://www.change.org/p/cgt-precaires- ... 3%A9tienne
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 14 Juil 2016, 15:23

Saint-Étienne : relaxe pour trois militants anti-loi travail

Quatre militants anti-loi travail étaient convoqués devant la justice en début d'après-midi à Saint-Étienne, pour des faits remontant au 12 mai dernier. Trois sont relaxés. Pour le quatrième, la décision est mise en délibéré au 6 septembre.

... https://www.francebleu.fr/infos/faits-d ... 1468399034
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede Pïérô » 18 Juil 2016, 03:37

Défense collective en période estivale

Communiqué Defcol sur les permanences d’été et les prochaines dates des procès de manifestants interpellés pendant la loi travail.

Les permanences téléphoniques de Defcol ne seront plus assurées pour la fin du mois de juillet et en aout. La ligne reste néanmoins accessible pour envoyer des sms et laisser des messages, ainsi que le mail, en particulier pour les audiences de renvoi qui vont s’échelonner durant toutes ces semaines. Vous pouvez aussi appeler si vous avez une demande d’information sur un sujet touchant à la répression du mouvement social.

De nombreuses audiences de renvoi ont lieu en ce moment, surtout au TGI de Paris, essentiellement dans les chambres 23/1 et 23/2. On rappelle que Defcol n’appelle jamais à un rassemblement au TGI, laissant ce soin aux prévenus et à leurs collectifs de soutien. Toutefois, on nous a souvent demandé quand avaient lieu les procès. Nous donnons donc les dates suivantes, à titre indicatif et sachant que nous ne sommes surement pas exhaustifs. Si vous avez connaissance d’une audience en dehors de ces dates, n’hésitez pas à nous en faire part par mail.

Il est toujours utile – surtout au milieu de l’été – de venir assister à ces audiences pour ne pas laisser les manifestants isolés, sachant que bien entendu Defcol est présent pour aider à chaque fois qu’un manifestant le demande. Si vous voulez une indication de la chambre et de l’heure, vous pouvez nous la demander par mail deux ou trois jours avant (le jour même pas sur qu’on ait le temps de vous répondre). Si vous voulez écrire des comptes rendus d’audience, à publier ensuite ou à simplement nous envoyer par mail, n’hésitez pas ! N’oubliez pas qu’en cas de publication ils doivent être anonymes pour ne pas révéler le nom des personnes poursuivies.

Procès de manifestants interpellés pendant la loi travail : date des audiences de renvoi dont on a connaissance

Juillet :
15 juillet : Paris
19 juillet : Paris
25 juillet : Paris
27 juillet : Paris (quatre personnes)
28 juillet : Paris

Aout :
5 août : Paris
9 août : Paris
10 août : Paris
18 août : Paris (une audience correctionnelle et deux CRPC)

Rentrée :
6 septembre : Paris (deux personnes)
15 ou 18 septembre : Paris
20 septembre : Paris
21 septembre : Paris
22 septembre : Paris (deux personnes)
6 octobre : Bobigny (deux personnes)
15 novembre : Paris

https://paris-luttes.info/defense-colle ... riode-6423
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 19 Juil 2016, 09:21

[Antirep Nantes] Aux personnes poursuivies en justice dans le cadre du mouvement contre la loi travail

Plus de 50 procès ont déjà eu lieu dans le cadre du mouvement social contre la loi travail (lire ici) et beaucoup d'autre sont à venir (il y a déjà des dates de procès jusqu'en février 2017).

Si tu es concerné.e par un procès, tu peux contacter la Legal Team pour obtenir du soutien : savoir comment va se passer le procès, t'informer sur tes droits, préparer ta défense, obtenir un avocat, avoir un coup de main financier, être accompagné.e à ton procès, etc... L'idée est notamment de ne pas resté.e isolé.e face à la répression.

Pour nous contacter : 06 75 30 95 45

Et puis, comme on travaille sur l'état des lieux de la répression judiciaire du mouvement, c'est important qu'on ait les rendus des procès (condamnations, relaxes...). Si tu passes ou est passé.e et que tu ne nous a pas croisé.es, n'oublie pas de nous appeler pour nous donner la décision du tribunal (et, si besoin demander un coup de main) !

Le comité anti répression / Legal Team

https://nantes.indymedia.org/articles/35234
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 20 Juil 2016, 01:33

Loi Travail : des nouvelles de la répression à Paris 3

Après Boris et Elise voici Lluc qui écope d’une condamnation particulièrement lourde : la solidarité est une arme !

Le 8 juillet 2016 à 13h30, nous, proches, camarades, étudiant.e.s, et personnels de l’enseignement supérieur, avons assisté au rendu du verdict du procès de Lluc Valverde, étudiant en études théâtrales à Paris 3 - Sorbonne nouvelle. Il était accusé à tort de « violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité, de violence aggravée par deux circonstances suivie d’incapacité supérieure à 8 jours, de rébellion ». Plus concrètement, il était donc accusé d’avoir lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre et un pavé qui a touché une jeune femme, ainsi que de s’être rebellé pendant son interpellation.

Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et à indemniser les Parties Civiles à hauteur de 11.100 euros – la plus grande partie de cette somme étant à destination de l’étudiante blessée. Le Procureur, lors du procès du 5 juillet 2016, avait demandé 8 mois avec sursis. La peine prononcée aujourd’hui va donc au-delà de cette première demande, déjà disproportionnée.

Il est évident que nous assistons ici à un procès politique et non à l’exercice d’une justice indépendante. La défense avait relevé les incohérences entre le PV des policiers qui ont interpelé Lluc et le PV d’ambiance établi par la police présente sur place : les heures ne concordent pas, les vidéos de surveillance sont devenues mystérieusement inexploitables, etc.

... https://paris-luttes.info/loi-travail-d ... de-la-6442
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede Pïérô » 20 Juil 2016, 11:27

Montpellier
Rassemblement jeudi 21 juillet 2016 devant le parking de la prison Villeneuve-lès-Maguelone, avenue du Moulin de la Jasse à 19h30 en soutien à Jules et à tou-te-s les inculpé-e-s du mouvement social.

19h : rendez-vous à Près d’Arènes pour un départ en co-voiturage (arrêt de tram Garcia Lorca). 19h30 : rassemblement sur le parking devant la prison de Villeneuve-lès-Maguelone

Apportez de quoi faire du bruit pour faire entendre notre solidarité (casseroles, sifflets, [feux d’artifices], etc.) avec notre camarade incarcéré et tou-te-s les inculpé-e-s du mouvement social. Soyons nombreuses et nombreux !

... https://lepressoir-info.org/spip.php?article467
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 22 Juil 2016, 12:44

Vent debout contre la répression

Ce texte se veut une réflexion sur la forme particulière de répression du mouvement social actuel, sur la nécessité d’en cerner la forme et les enjeux et d’y apporter une réponse politique et collectiveCe texte se veut une réflexion sur la forme particulière de répression du mouvement social actuel, sur la nécessité d’en cerner la forme et les enjeux et d’y apporter une réponse politique et collective

Vent debout contre la répression

Aux premiers jours de la lutte contre la loi El Khomry, notre première réaction à l’annonce de militants blessés par les forces de l’ordre a été celle d’une indignation un peu formelle, comme une acceptation implicite de dommages collatéraux reçus, inhérents à tout mouvement social. Et puis, les choses se sont accélérées. Jour après jour, presque heure après heure, les réseaux sociaux nous informaient de nouveaux cas de manifestants atteints de blessures plus ou moins grave provoquées par différentes armes : flashball, LBDS, tonfa, grenades de désencerclement.

Les articles sur le web militant et dans la presse ont alors commencé à témoigner de l’ampleur d’une répression qui s’installait pour devoir durer. Dans ces articles étaient détaillés les exactions des forces de police, l’usage disproportionné de la force, les insultes, les pluies de coup reçus, les points de suture, les membres brisés, les crises de panique, les strangulations, le quotidien des street medics dépassés par le nombre de cas à soigner. Pour finir, nous nous sommes rendus compte que cette violence touchait nos proches, nos camarades. Un, puis deux, puis trois… à tel point qu’a un certain moment on ne put s’empêcher de penser que nos rangs allaient finir par être décimés. On commença même à se poser la question de notre présence aux actions de blocage, aux manifestations. On a jamais nié les risques, mais là on passait à un autre niveau.

Une violence policière

Au fur et à mesure que la contestation s’accroît, la répression augmente, sans cesse plus spectaculaire et violente. Faut-il rappeler les voitures de police qui chargent les manifestants à Rennes, l’éducateur de jeunes enfants à qui un policier shoote dans la face alors qu’il a les bras en l’air, Romain D., les journalistes intimidés, les enfants de 11 ans qui se font casser les bras ou les jambes alors qu’ils bloquent leur collège. Si l’ensemble des cortèges se retrouve parfois à entonner le fameux « Tout le monde déteste la police », ce n’est pas l’effet d’une mode. C’est parce qu’après la manifestation du 1er mai, lors de laquelle les CRS ont massivement gazé et tenté de séparer les cortèges, chacun a pu éprouver en son corps ce que signifiait être cible de violences policières. L’apparition quelques semaines plus tard du chiasme de ce slogan est significative « La police déteste tout le monde », compréhension partagée du fait que chacun et chacune d’entre nous est maintenant dans le viseur.

Une violence administrative

A cette violence physique, celle qui nous marque dans nos esprits et dans nos chairs, est venu s’adjoindre un autre dispositif, administratif et juridique cette fois ci. Il utilise le dispositif législatif spécifique à l’état d’urgence, permettant à la préfecture d’adresser à certains militants, manifestants, journalistes, dans différentes villes de France une interdiction de manifester délivrée à domicile, rédigée sous la foi de notes blanches des renseignements généraux. Un dispositif exceptionnel prévu pour combattre la menace terroriste, mais utilisé aujourd’hui contre le mouvement social.

La justice n’est pas en reste. L’examen des chefs d’inculpation, des peines de justices encourues et prononcées, (exemples multiples) lèvent le dernier doute sur l’instauration d’une justice d’exception.

A cela s’ajoute aussi la multiplications des plaintes, après chaque occupation, après chaque action de blocage, après chaque rassemblement non déclaré. Opération qui vise tout autant à justifier des inculpations individuelles de militants et militantes interpellés, qu’à faire peser un “risque financier” sur des organisations.

Une violence médiatique

Le troisième volet de cette répression est l’assignation, l’assignation médiatique. Avec une belle unanimité la plus part des médias ont repris la terminologie gouvernementale pour définir et assigner aux acteurs du mouvement social différents rôles, casseurs, terroristes, black-blocks, antifascistes, pacifistes. Autant de termes choisis avec attention, pour d’une part criminaliser les militants et participants aux différentes actions de blocage et mouvement de grève, d’autre part tenter de diviser l’unité qui se fait naturellement entre les militants, face à la répression dont ils sont l’objet.

Pour exemple, des quotidiens comme Le Figaro ou Le Monde, la totalité des journaux télévisés, reprennent sans les interroger les qualificatifs de « tentative d’homicide volontaire » sur agent de la force publique pour l’affaire de la voiture de police incendiée du 18 mai ; ou encore le terme « d’associations de malfaiteurs » pour des Rennais qui organisent une opération métro gratuit. Les grévistes de la cgt sont dits de leur côté « radicalisés », terme utilisé pour les djihadistes ; et les grévistes cheminots de sud « prennent en otage » les usagés.

Dans le même temps les médias, globalement, minimisent systématiquement le nombre des blessés par les violences policières.

Une répression hors norme

Ces trois volets verrouillent une stratégie de répression hors norme dans le cas d’un mouvement social. Cette stratégie déclare comme « ennemi » une partie du corps social. La partie qui lutte, qui a recours à la grève et à la manifestation pour défendre ses droits sociaux, ses conditions de travail et d’existence. Et qui se voit des lors opposer par principe, une répression sans précédent. Dans laquelle les techniques de maintien de l’ordre ont été revues et adaptées pour maintenir une pression permanente sur les cortèges ; dans laquelle la police n’a presque plus de compte à rendre ; où elle arrache son numéro de matricule pour pouvoir bénéficier de la plus grande impunité ; dans laquelle l’inspection des services menace de poursuivre en justice ceux qui osent porter plainte pour violence. La militarisation du maintien de l’ordre est à cours. La tentative de criminalisation du mouvement social est en marche.

Une répression ciblée que nous devons rendre visible

La cible de cette répression c’est nous tous et toutes, syndicalistes, militants, manifestants lambda, activistes, nuitdeboutistes, sympathisants, étudiants, lycéens, collégiens, intermittents, antifascistes, écologistes, street-medics, journalistes, citoyens. Cette répression installe et légitime une nouvelle forme de gestion des mouvements sociaux. Si on la laisse s’installer comme norme, nous en payerons un prix encore plus élevé à l’avenir. Dans 5 ans, qui sait quelle peines seront encourues pour un blocage, une manifestation sauvage, un rassemblement non autorisé ? Qui sait avec quelles types de balles nous nous ferons tirer dessus ? puisque nous nous faisons déjà tirer dessus ! Cette répression nous devons la dénoncer aujourd’hui, globalement car nous sommes tous concernés, nous sommes tous des cibles potentielles.

Nous devons la rendre visible, par tous ses aspects, violence policière, juridique et médiatique, nous devons la documenter. mettre nos ressources en commun, pour permettre à d’autres, chercheurs, militants, journalistes de l’analyser. Nous devons affirmer qu’aucun gouvernement ne peut se prévaloir de se dire démocratique s’il tente de faire disparaitre un mouvement social en utilisant un arsenal militaire et des mesures antiterroristes à l’encontre de sa population civile.

Un enjeu de société

Il y’a dix ans, en octobre 2005, éclataient les révoltes dites « de banlieues », mouvement social des quartiers populaires, déclenché par un contrôle de police à Clichy-Sous-Bois qui avait couté la vie à deux jeunes, Zyed et Bouna. Cette révolte avait été réprimée, déjà, par une justice d’exception, une violence policière débridée et un acharnement médiatique et politique hors du commun. L’état d’urgence avait été rétabli, une première depuis la guerre d’Algérie, et de là – faut-il le rappeler ? – date l’apparition des premiers flashball. Le terme de gestion coloniale des quartiers était alors apparu. Cette méthode de répression à l’œuvre dans certains territoires de la République s’est étendue pour mater les luttes de Notre-Dame-des-Landes, ou du Testet. Elles s’appliquent aujourd’hui à l’ensemble de la société et du mouvement social. À nous de faire en sorte qu’elles en disparaissent définitivement.

Une nécessaire réponse collective

Combien de cas de répression passent inaperçus quand les militants organisés bénéficient d’un appui logistique et de réseaux militants ? L’enjeu est de ne laisser personne isolé. De même, en manifestation, lorsque la peur nous gagne ou que la pression se fait trop violente, gardons en tête de maintenir les cortèges unis, d’empêcher les arrestations policières autant que faire se peu, de répondre aux tentatives d’initimidations, de témoigner et de filmer les agissements policiers. Plus généralement, tentons de ne pas céder aux tentatives de division et à l’assignation de rôles dans le mouvement social.

La répression dont nous sommes l’objet est politique, elle n’est pas technique. Elle est globale, elle n’est pas anecdotique. Elle est le produit cohérent et réfléchi d’une volonté gouvernementale de faire taire par la violence, symbolique ou physique, toute population qui s’oppose à sa loi. En tant qu’objet politique nous devons lui apporter une réponse politique, nous doter d’objectifs et de revendications collectives. Nous devons unir nos ressources, soutenir les initiatives locales, initier des débats, des ateliers, organiser des concerts de soutien, des rassemblements, des collectes pour soutenir les inculpés et condamnés, les aider à cantiner, à payer leurs avocats. Les solidarités que nous mettons en place aujourd’hui, changent notre quotidien et rendent possibles les victoires de demain.

La rédaction d’antiREP


http://antirep.temporaires.net/articles ... repression
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 24 Juil 2016, 01:34

Grenoble

Mutuelle Magique pour l’Antirépression 38

MMA38 est un collectif grenoblois né suite aux manifestations du 31 mars et à leurs répressions policières et judiciaires.

Devant la répression judiciaire et les violences policières des mouvements sociaux et contestataires (Droit au Logement, No TAV, les ZAD, Good Year, Air France, loi El Kohmri…), la mise en place de l’état d’urgence et sa reconduction (pleins pouvoirs aux policiers, interdiction de manifester, assignations à résidence, perquisitions, principalement islamophobes…), la succession des lois liberticides (lois sur le renseignement…) ainsi que les politiques anti-migratoires et discriminantes (exclusion sociale et politique, reconduite à la frontière, contrôle d’identité aux faciès, harcèlement et violence policière allant de la provocation au meurtre, particulièrement dans les quartiers populaires...), nous pouvons sans abus affirmer que nous nous trouvons dans un état répressif, sécuritaire et policier.

Ce collectif se donne pour but de défendre et soutenir celles et ceux qui subissent cette répression. Afin que la répression n’isole plus, afin que la solidarité s’affirme partout où il y en a besoin.

Actuellement, MMA38, à cause du contexte du mouvement social existant, est engagé dans la prévention et l’information des droits des personnes durant des actions, des manifestations, face à la police et à la justice. Pour les personnes qui subissent ou qui pourraient subir la répression, nous mettons en place un espace d’écoute, de discussion et de soutien afin de faire face à cette épreuve. Tout en collectant de l’argent pour subvenir aux différents frais de justice de ces mêmes personnes. Grâce à notre contact avec certain·e·s avocat·e·s, nous faisons un lien entre les concerné·e·s, leurs proches et ces avocats.

Dans une recherche de discrétion personnelle, et afin de ne pas participer aux récupérations individuelles, politiques ou médiatiques, les membres du collectif MMA38 souhaitent le plus possible conserver l’anonymat. En outre, nous ne souhaitons pas que la solidarité face à la répression soit un faire-valoir pour des syndicats, partis politiques, associations ou autres collectifs. C’est pourquoi afin de respecter les individu·e·s et leurs vies privées, notre envie est de nous adapter aux rythme des personnes (pas l’inverse) et à leurs prises de décisions dans ces épreuves dégueulasses et pas faciles à vivre.

Depuis le 31 mars, seize personnes sont passées en procès suite aux manifestations. Quatre procès sont à venir dans les prochains mois. Pour l’instant 15900 euros d’amendes, de dédommagements à la police et de frais de justice (au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale) ont été demandés par la justice aux camarades interpellés. Et plusieurs dizaines de manifestant·e·s ont été blessés par la police, rien que sur Grenoble (de l’hématome au coma).

Depuis, des actions ont été menées par différents collectifs (concerts de soutien, cantines, récoltes de dons) pour soutenir les inculpés. Nous n’avons pas encore récolté l’argent nécessaire pour payer tous les frais de justice, nous lançons donc un appel à dons.

De plus, nous invitons toutes personnes ayant subi la répression lors de ce mouvement à nous contacter, afin de nous organiser et de faire face ensemble

Le collectif MMA38 - zéro blabla, zéro tracas !

07.58.01.72.85 - ✉mma38@riseup.net

Face à la répression, la solidarité est une arme !

https://grenoble.indymedia.org/2016-07- ... our-l-Anti
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 25 Juil 2016, 13:49

Paris mercredi 27 juillet 2016

Rassemblement de soutien à deux syndiqués CGT déférés devant la justice

Le 27 juillet, au Palais de justice de Paris, seront jugés deux camarades de la CGT arrêtés durant la manifestation nationale du 14 juin.

Il s'agit d'un camarade docker du Havre et de notre camarade Cédric des Territoriaux de Saint-Étienne.

Afin de soutenir nos camarades, la Fédération CGT des Services publics, la Fédération CGT des Ports et Docks et l'Union Régionale Île-de-France CGT appellent à un rassemblement de soutien mercredi 27 juillet à 13h30 sur le Parvis du Palais de justice de Paris, métro Cité (ce lieu de rendez-vous restant à confirmer)

http://www.cgt94.fr/spip.php?breve1711
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 26 Juil 2016, 01:03

Saint-Etienne

Procès du 13/07/16 pour les actions contre la “loi travail”

Le parquet fait appel du jugement

Suite à la relaxe de 3 des 4 jeunes jugés le 13 juillet 2016 [1] pour les actions contre la “Loi travail” à St-Étienne, le parquet (l’État par la voix du procureur) fait "appel" du jugement.

Cet "appel" montre bien qu’il s’agit d’un procès politique. (Voir aussi ici http://lenumerozero.lautre.net/article3155.html )

Le député Gagnaire lui aussi s’est empressé traîtreusement de suivre le parquet en faisant "appel" et en se portant partie civile.

Nous affirmons notre solidarité avec les jeunes et notre soutien à leur engagement citoyen, syndical et politique contre la loi Travail.

La lutte continue jusqu‘à la relaxe totale.
Nous serons à leurs côtés devant la Cour d’Appel de Lyon.
Un coup porté contre l’un d’entre nous est un coup porté contre tous & toutes !

RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL

La CNT 42

[1] Jugement mis en délibéré au 6 septembre 2016 pour le 4ème, Martin.

http://lenumerozero.lautre.net/article3174.html
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

Re: la justice fait payer le mouvement social en silence (?)

Messagede bipbip » 28 Juil 2016, 17:51

Justice pour Cédric et Loïc

Deux militants CGT comparaissaient hier pour violences contre la police en marge d’une manifestation contre la loi travail. Dans la soirée de mercredi, le TGI a rendu son délibéré, les deux militants sont relaxés des faits de violence. Une relaxe totale a été prononcée pour Cédric, mais Loïc a été condamné à un mois de prison avec sursis pour rébellion.

... http://www.humanite.fr/justice-pour-ced ... oic-612770
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 10:05

PrécédenteSuivante

Retourner vers Répression-anti-répression, résistance et soutien

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 1 invité