Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers et suites

Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 24 Oct 2009, 17:52

retour de Poitiers. C'est pas la joie. Il y avait pourtant du monde et l'on sent une mobilisation, mais c'est complètement vérouillé de ce côté par les sociaux démocrates. Ni pancartes ni drapeaux, seul quelques membres du comité antirepression diffaient un tract, comité qui semble avoir du mal à trouver ses marques et à fonctionner. Même la CNT qui semble rassembler le plus de libertaires, n'est pas apparue en tant que telle. Il est clair que Patrick, le tourangeaux n'a pas bénéficié du même soutien, mais il n'est pas fils de...Je ne devrais pas écrire à chaud mais vraiment tout celà me fout les glandes. C'est la berezina dans cette mouvance anar Poitevine, qui devrait se pencher un peu plus et à juste titre sur la question organisationnelle, parce que çà fait pitié tout çà.
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 25 Oct 2009, 14:32

Tract du Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux, diffusé à la manif d'hier :


Non à la répression - Fin des poursuites pour tous les inculpés du 10 et du 17 octobre

Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux reste mobilisé malgré les remises en liberté et demande la fin des poursuites pour tous.

Il rappelle que la date de l'appel du parquet concernant Patrick est le 19 novembre, celle pour Sam et Jean Salvy est le 10 décembre. Il y aura aussi une date d'appel du parquet pour Charles.

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux appelle chacun-e à se mobiliser en tous lieux (facs, lycées, espaces publics) pour manifester son soutien aux inculpés et à leurs familles.

Non à la répression des mouvements sociaux !


Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux appelle à soutenir tous les inculpés-condamnés-emprisonnés en versant un don solidaire
Adresser un chèque à l'ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “solidarité Poitiers”.

Contact: http://antirepression.unblog.fr/

---------------------------------------------------------------------------------------------


Précisons d'abord que le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux ne saurait céder à l’hystérie collective qui a eu lieu après les événements du 10 octobre. Le Comité Poitevin contre le Répression des Mouvements Sociaux, ne condamne pas, il analyse. Il ne justifie pas, il cherche à comprendre.

Pour le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux, ce qui s’est passé à partir de samedi 10 n’est pas arrivé comme ça par hasard. Il s’agit de la suite logique d’un processus qui s’est mis en place progressivement, disons de mars-avril 2006 à aujourd’hui. Pour la partie qui nous intéresse ici, le processus à commencé en avril-mai 2008 avec le gazage des manifestants lycéens à la gare et les brutalités policières qui s’en sont suivies, par exemple les cordons policiers pour briser les blocus, les policiers à l’intérieur des lycées, les arrestations de délégués lycéens mandatés, y compris devant leur lycée… Puis les condamnations, les mises à l’épreuve… Tout l’arsenal de la répression policière et judiciaire utilisé contre les jeunes des banlieues, a été utilisé contre les jeunes lycéens. Il s’en est suivi, durant toute l’année scolaire 2008-2009, toute une série de provocations et de harcèlement policiers à l’égard des jeunes militants devenus étudiants. Les mêmes provocations et harcèlement que connaissent aussi fort bien les jeunes des banlieues : contrôles d’identité intempestifs, appeler les jeunes par leur prénom la nuit, les suivre sans raison, les arrêter, les mettre en garde à vue, les condamner… C’est précisément pour lutter contre cela que le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux a été crée en avril 2009.

Ne pouvons-nous pas penser que, dans ce qui s'est passé depuis le 10 octobre, les forces répressives ont enchaîné erreur sur erreur ? D’abord, ce qui s’est passé le 10 octobre n’est-il pas dû à l’incompétence flagrante des forces de police ? Pourquoi avoir maintenu le transfert des détenus en même temps que le Festival des Expressifs ? Pourquoi avoir tiré des grenades lacrymogènes dans la foule alors que les manifestants avaient déjà disparu ? Pourquoi cette descente de police au 23 ? Pourquoi ces arrestations arbitraires ? C’est que selon nous la police de Poitiers suivait sa logique, la logique répressive mise en place depuis, au moins, mai-juin 2008, logique que nous venons de décrire et qui s’est retournée complètement contre elle et le système répressif. La logique répressive enclenchée après le 10 octobre, entretenue par les médias et encouragée par le ministre de l’intérieur, s’est emballée. Il semble aujourd’hui clair dans la tête de beaucoup que les inculpés du 10 octobre sont en fait des bouc émissaires. Que la justice fût expéditive, que le procès fût d’exception, que, compte tenu de la jurisprudence, les peines furent disproportionnée et très injustes. C’est selon nous que, signe du caractère clairement de plus en plus autoritaire de l’Etat français, le pouvoir judiciaire est aux ordres du pouvoir exécutif. D'autant plus que ce qui est apparu clairement lors de la manifestation du samedi 17 octobre, et les élus qui ont défilé le 19 octobre avec leur écharpe tricolore ne s’y sont pas trompé, c’est que le pouvoir législatif était dorénavant aux ordres de l’exécutif. Il faut se rendre à l'évidence : puisque, même s'ils résistent encore, et le pouvoir judiciaire et le pouvoir juridique sont sous la coupe du pouvoir exécutif, nous sommes de plus en plus dans un Etat où se multiplient les lois attentatoires aux libertés. Ce qui est attesté par les deux fichiers passés en force par décret par le ministre de l'intérieur le week end dernier et par les nombreux car de CRS et de gardes mobiles qui quadrillaient la ville lors de la manifestation du 19 octobre et du jugement de jeudi matin dernier.

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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Nico37 » 25 Oct 2009, 14:55

L'édition de samedi
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=0
L'édition de lundi
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=5
L'édition de mardi (à partir de 5mn20)
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=4
L'édition de mercredi
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=2
L'édition de jeudi soir (dès le début)
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=2
Edition d'hier soir, libération de Sam et Jean-Salvy, excellentes prises de positions de l'avocat de Patrick (dès le début)
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=1
L'édition de ce soir sur la Manif de cet aprem (à partir de 3mn35)
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=0
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Parpalhon » 25 Oct 2009, 17:47

Quand un simple coucou en passant transforme un simple passant en coucou...

Certes on n'a pas attendu le samedi 10 octobre pour s'interroger dans le mouvement anti-capitaliste sur la pertinence des modes d"intervention "radicaux" en manif, des black blocks aux totos parisiens. Toutes situations ne sont pas comparables, et aucune position ne saurait être trouvée qui serait généralisable a priori. Cependant la manif de Poitiers a généré un trouble particulier, et qui déborde cette simple journée. Qu'est-ce qui a coincé là ?

Laissons de côté l'hypothèse (pourtant tentante au vu de certains témoignages lors d'autres manifs) de la manipulation policière. Puisque certains sur le web défendent cette action, posons comme postulat que leurs auteurs pourraient être des vrais révolutionnaires et non des flics.

Ce qui est insupportable dans cette action commando dans la manif de Poitiers, c'est que ceux qui l'ont investie sur leurs propres objectifs et avec leur façon d'agir l'ont décidé entre eux. Mais l'ont imposé à tous. Ca s'appelle une prise de pouvoir.
Ce qui est insupportable c'est qu'il semble depuis longtemps impossible de discuter ce mode d'action, sans passer pour des minables défenseurs de la démocratie bourgeoise et des alliés objectifs de la police. Ca s'appelle être réduits au silence.

Mais cette fois à Poitiers, quelque chose n'est pas passé. Des doutes s'expriment. Avec prudence : il faut remarquer à quel point les prises de position sont rédigées, et à quel point il y a extrêmement peu de commentaires sur les sites militants ! Chacun observe, attendant de voir qui va réussir à mettre le doigt sur les questions qui dérangent. Essayons.
L'OCL-Poitou, qui était partie prenante de l'organisation de ce week-end d'actions anti-carcérales, a réagi la première par un communiqué le 11 octobre. Des "anars précipités", qui reconnaissent ne pas avoir été à Poitiers, ont communiqué le 11 octobre leur avis sur ce texte, transmis sur le site Non-Fides qui, ça tombe bien, a toujours un avis sur tout et tout le monde. Le Collectif contre la prison de Vivonne, organisateur de ce week-end, a publié aussi un court communiqué le 11 octobre. Au moins deux textes publiés sur Indymedia Nantes les 14 et 18 octobre ont tenté de clarifier les questions soulevées. Puis "quelques casseurs" prétendant avoir participé à l'action de Poitiers ont publié un texte sur le site du Monde le 21 octobre. Le 22 octobre, Claude Guillon a publié sur son blog un intéressant avis sur tout cela...

Si la question posée ici est peut-être celle sempiternelle de la fin et des moyens, elle n'est aucunement celle de la non-violence ou de la violence. Bris de vitrines, fumigènes, courses avec les flics, aucun blessé - le spectacle ressemble plus à un concert de metal qu'à une émeute. Assimiler de la casse matérielle à de la violence, c'est le discours des flics et des gouvernements. D'un point de vue révolutionnaire, le choix de l'action violente, c'est le choix de la lutte armée.
Si utilisant la manif en centre ville comme diversion, nos valeureux combattants masqués s'étaient donnés les moyens d'attaquer la prison pour libérer les prisonniers, personne n'aurait rien trouvé à y redire. Et leur acte, quel qu'en soit l'issue, aurait été perçu comme un acte nécessitant un courage certain. Et si besoin, c'est sans réserve que des comités de soutien auraient ensuite été montés.
Mais nous ne sommes pas dans une telle situation. Les commandos du centre ville de Poitiers n'ont fait montre que de lâcheté et de mépris des autres.

Mépris envers les militants qui choisissent d'autres moyens d'action que ceux qu'ils prônent. Des semaines de préparation, d'organisation, d'AG collectives pour mettre sur pied des débats, des tracts, des interventions auprès des citoyens pour tenter d'élargir la prise de conscience de la nécessité d'abolir la prison ... balayées en quelques minutes.
Mépris envers les manifestants qui courent moins vite qu'eux, qui se laissent exciter par la situation, et qui sont ceux qui se font serrer par les flics et assommer en comparution immédiate quand les initiateurs sont déjà loin et ont déjà retourné leur veste noire pour s'en aller discrètement. Une action anti-carcérale qui se termine par au moins 3 embastillés supplémentaires quand il y en avait tant à libérer pas loin... le bilan est sans appel.
Mépris envers ceux qui émettent ensuite des doutes sur l'intérêt politique de ce type de comportements.

Le débat va continuer...
A quoi et à qui servent ce type d'interventions blitzkrieg ?
Qui décide et quelle liberté est laissée à ceux des manifestants qui ont un désir différent ?
Pendant qu'on se retrouve ensuite à consacrer un temps énorme à organiser des comités de soutien à ceux qui se font incarcérer suite aux manifs, à quels autres projets décidés collectivement ne peut-on plus se consacrer ?

Mercredi 21 octobre, un texte envoyé au Monde (au Monde ? Quelle considération pour le plus haut symbole de la presse bourgeoise française !?) revendique cette action. Ce texte recèle quelques jolies trouvailles (le titre "coucou c'est nous", la digression sur le carnaval couronnée par la formule "difficile de dire où commence la fête", le slogan "on a tous quelqu'un à cacher"...). Recèle-t-il autre chose qui fasse sens, à part son incroyable conclusion ! En effet, au final les rédacteurs tombent le masque : ils appellent à un "matricide" !!!
La situation, la domination, l'époque, la société : il y a pour eux là-dedans quelque chose qui serait de l'ordre du féminin, du maternel ? A fouler aux pieds, jusqu'à tuer ! Maman je te hais !

Les auteurs prétendent désirer "déjouer les logiques de représentation". Ils en sont très très loin.
On pourrait interroger l'aspect terriblement masculin du mode d'action qui les excite. Beaucoup d'agitation, de fanfaronnade, look menaçant et action musclée, effet de surprise et effet de meute, du bruit et de la fumée... Suivis d'un repli stratégique. Forts en gueule, mais lâches et irresponsables : typiquement masculins, non ? Des petits garçons coléreux, des ados sur-caparaçonnés. Et ils justifient cela par un appel au "matricide". Triste confirmation.
Et c'est là qu'est le problème. Parce qu'aucune révolution n'est à attendre d'individus qui n'ont pas fait le ménage en eux-mêmes de l'endoctrinement qu'ils ont reçue de leur famille, de l'école, de l'ordre social.
Ces coucous me semblent désespérément réactionnaires.


L'Unique, ni pigeon ni vautour (peut-être merle moqueur ?)

http://endehors.org/news/quand-un-simple-coucou-en-passant-transforme-un-simple-passant-en-coucou
" Mort als estats visquin les terres ! "
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Nico37 » 26 Oct 2009, 20:32

A la suite des "évènements de Poitiers" (c'est à dire pour les journaflics, juste une quinzaine de vitrines brisées dont celle d'une échoppe du groupe Bouygues, constructeur de prisons/CRA/EPM), un ancien RG, aujourd'hui délégué national du syndicat majoritaire Unité Police (SGP-FO) pointe le manque d'anticipation des services de renseignements, lié selon lui à une restructuration administrative, et un manque de connaissances :

"(...)
A l’heure actuelle, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui traite d’ailleurs du contre-espionnage et du terrorisme. Pendant six années, j’ai travaillé au sein des Renseignements Généraux, où il existait une section appelée "contestation et violences", dans laquelle on traitait des groupes violents, qu’ils soient d’extrême gauche ou d’extrême droite. Cette section, qui a disparu du côté RG, existe toujours au sein de la DCRI, sous une nouvelle appellation. En revanche, cette unité a très probablement perdu des spécialistes qui maîtrisaient parfaitement le problème de l’extrême gauche. En d’autres termes, on a mis en place une réforme du renseignement chiffrée, calibrée, sans gérer les ressources humaines, et ainsi tenir compte des personnes qui avaient de précieuses connaissances dans tel ou tel domaine. Je ne nie pas qu’il y ait de très bons spécialistes à la DCRI, en revanche, on s’est privée de certaines personnes-ressources.
De nombreux spécialistes, qu’ils soient historiens, sociologues ou policiers, sont d’accord sur un point : pour suivre l’extrême gauche, il faut avoir la culture et la connaissance de ce milieu-là, savoir comment les appréhender. Aujourd’hui, on est peut-être en train de s’apercevoir qu’il n’y a pas suffisamment de connaissances du côté de la police pour travailler efficacement sur ces groupes-ci, qui se développent, et peuvent représenter un danger pour la République. D’autant que ces groupes n’ont aucune existence légale. Ce qui complique le travail d’enquête.(...)
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 27 Oct 2009, 00:27

Un rassemblement unitaire s'organise à Tours pour ce samedi 31 oct.


pour écrire et envoyer des mandats :

Patrick Dubreucq
numéro d'écrou 145
centre pénitentiaire de Poitiers Vivonne
86370 VIVONNE
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede berneri » 27 Oct 2009, 16:09

article nr d'aujourd'hui
Fichiers joints
patrick d article nr.JPG
patrick d article nr.JPG (85.45 Kio) Vu 4872 fois
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 27 Oct 2009, 19:24

Tract unitaire en cours de signature, d'appel à rassemblement à Tours ce samedi à 15h, place Jean Jaures devant le palais de justice :


. LIBERATION DE PATRICK

. LEVEE DES INCULPATIONS ET SOLIDARITE AVEC LES CONDAMNES BOUCS EMISSAIRES DE POITIERS

Suite aux évènements liés à la manifestation anti-carcérale du 10 octobre à Poitiers, des personnes ont été déclarées coupables de violences sur policiers sans preuves. Huit sont passés en comparution immédiate forcée à la suite de la garde à vue, et trois d'entres elles ont été condamnées de 1 à 4 mois de prison ferme, les autres à du sursis et fortes amendes. Patrick a été condamné à 8 mois de prison dont 4 fermes soupçonné d'avoir lancé une petite pile plate en direction des policiers. Dix autres personnes avaient été relachées à l'issue de la garde à vue, parmi elles trois sont poursuivies pour refus de prélèvement ADN et donc pour "rebellion".
Ce fut un procès expédié, dans le cadre d'un déchainement médiatique et d'une pression de l'Etat à travers le ministre Hortefeux. Ces personnes n'ont pas participé directement aux évènements et ont été arrêtées par la suite, se rendant à un concert organisé dans le cadre de cette journée anti-carcérale, et sont étrangères aux faits qui leur sont imputés. Elles ne servent que de boucs émissaires dans une parodie de justice. Leur seul tort semblerait d'avoir participé à une forme de contestation que ce Pouvoir ne saurait tolérer et ne sait que réprimer.
Depuis, des demandes de mise en liberté, accompagnées d'une mobilisation importante à Poitiers, ont été acceptées pour les deux étudiants incarcérés mais pas pour Patrick qui s'est vu refuser ce droit. Pourquoi Patrick n'a t'il pas pû bénéficier de cette demande de mise en liberté ? Patrick est un tourangeaux connu pour participer à nombre de mouvements et de luttes (chomeurs, logement, DAL, sans papiers...) et est humainement apprécié et pas désocialisé contrairement à ce qui est affirmé dans les médias.
Le parquet s'est permis de faire appel, Patrick repassera en jugement le 19 novembre, les deux autres le 10 décembre.

Nous exprimons notre indignation face à une telle répression aveugle, une telle parodie de justice et face à l'exercice d'une justice de classe, et exprimons notre solidarité et notre soutien à l'ensemble des condamné-es. C'est pourquoi, a la suite d'une forte mobilisation à Poitiers, nous avons décidé de nous mobiliser à Tours, comme dans d'autres villes, avec dans l'immédiat la demande de libération pour Patrick, et la lévée des inculpations pour tout-es les condamné-es. Dans la foulée le Pouvoir fait passer deux décrets qui remettent au gout du jour le décrié fichier edvige, et permet de ficher une grande partie de la population dans une logique de repression de la contestation et des mouvements sociaux. Nous tenons donc aussi à manifester notre opposition à ce typre de fichiers.

Les amendes, frais d'avocats et de justice se montent à une très grosse somme, une caisse de solidarité s'est ouverte à Poitiers pour recueillir les dons solidaires :
chèques à l'ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “solidarité Poitiers”. Il est possible de passer par les militants tourangeaux en lien qui feront suivre.


RASSEMBLEMENT SAMEDI 31 OCT
à 15h , place Jean Jaures, devant le palais de justice.


Premiers signataires : SUD/SOLIDAIRES, Alternative Libertaire, Coordination des Groupes Anarchistes, Les Amis de Demain Le grand Soir...
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 29 Oct 2009, 08:53

Image

rassemblement de Lyon du 27 octobre à l'appel de la CNT 69, plus d'infos : http://www.cnt69.org/


soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien-soutien




A l'initiative conjointe du Collectif anti-répression et du Comité de Soutien aux inculpé-e-s, nouvelle pétition, http://3cites.free.fr/spip.php?article18 :

Pour la libération immédiate de Patrick D, la relaxe de tous les inculpés des 10 et 17 octobre et l’arrêt de toutes les procédures en cours

Les évènements du samedi 10 octobre à Poitiers (Cf. documents) ont entraîné l’arrestation et la condamnation de plusieurs personnes qui visiblement étaient des boucs émissaires. Après 48 heures de garde à vue, 8 prévenus sont passés en comparution immédiate, ce qui, ajouté au battage médiatico-politique, n’a pas permis à la justice de s’exercer sereinement. Toutes ont été condamnées à des peines très lourdes dont de la prison ferme pour trois d’entre elles. Deux d’entre elles, Samuel et Jean-Salvy ont été remises en liberté en attendant le procès en appel, le 10 décembre. Patrick est resté en prison.

. Nous exigeons la libération immédiate de Patrick D. Aussi étranger à ceux qui se sont désignés comme "coucous" que le sont Samuel et Jean-Salvy, Patrick D n’a pas bénéficié de remise en liberté. Il a été condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir jeté un projectile en direction des forces de l’ordre sans que personne n’ait été blessé. La Justice a considéré que ses garanties de représentation en justice et de non réitération étaient insuffisantes.

Parce qu’il vit de minima sociaux, parce qu’il fait partie de ces "exclus", Patrick devrait rester enfermé... C’est la logique de ce pouvoir qui veut réprimer tout particulièrement cette partie de nos concitoyens. Alors qu’à 50 ans passés, il n’a jamais été condamné, il est présenté comme susceptible de réitérer un acte dit "violent", mais exceptionnel, en direction des forces de police. Présenter Patrick comme un risque pour l’ordre public est une sinistre farce (Cf. l’article de la Nouvelle République). A ce jour, alors que Jean-Salvy et Samuel ont été remis en liberté, Patrick est toujours en prison. Cette décision de maintien en détention de Patrick nous indigne. Dans un souci de justice et de respect de la dignité des personnes, nous exigeons sa libération immédiate.

. Nous exigeons l’acquittement de Patrick D, Jean-Salvy Compte, Samuel Bastard et Charles Velghe dont les procès en appel auront lieu le 19 novembre pour le premier et le 10 décembre pour les seconds. Nous n’avons aucune information sur la date de l’appel pour Charles.

. Nous exigeons de même la relaxe pour tous les inculpés du 10 et du 17 octobre et l’arrêt de toutes les procédures en cours. Notamment celle qui menace de fermer le 23 avenue de Paris, lieu artistique et culturel qui n’a aucun lien avec les événements du 10.

. Nous réaffirmons que nous ne laisserons pas bafouer les droits d’expression et de manifestation.

. Nous nous opposons aux multiples formes de répression des mouvements sociaux.

Dans un souci de justice et de respect de la dignité des personnes, nous exigeons la libération immédiate de Patrick D, la relaxe de tous les inculpés des 10 et 17 octobre et l’arrêt de toutes les procédures en cours.
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 31 Oct 2009, 18:48

Le tract tourangeaux d'appel au rassemblement à été amendé au nouveau de la deuxième ligne de titre avant tirage, j'ai donc édité au dessus.
Un dispositif policier impressionnnant et inconnu jusqu'alors autour du lieu de rassemblement d'aujourd'hui à Tours. Une centaine de personnes, ce qui est plutôt bien au regard du fait que c'est surtout le mouvement libertaire et la mouvance "autonome" locale qui se sont mobilisés. Pas de nouvelles du NPA, les verts ont appelé au rassemblement de leur coté sans être vraiment présents. Présence par contre de quelques poitevins, membres du comité de soutien dont le père d'un des condamnés libéré et des membres de la CNT et de la FA 86.
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Nico37 » 01 Nov 2009, 13:48

Révolution Internationale - 27 oct. 2009

A Poitiers, comment la bourgeoisie prépare la répression policière

Le samedi 10 octobre, les médias français étaient sous le choc : le centre-ville de Poitiers était “attaqué” par une horde d’environ 200 militants dits “d’ultra-gauche”.

Ce qui était annoncé comme un “Rassemblement festif” par le “Collectif contre la prison de Vivonne”, initialement prévu pour protester contre un transfert de détenus, prévu le lendemain, entre l’ancienne et la nouvelle prison de la ville, c’est-à-dire avec une tonalité plutôt bon enfant, rassemblement autorisé par la préfecture de la Vienne, se transformait brutalement en saccage ciblé de quelques vitrines de banques, d’assurances et d’une boutique Bouygues, et de plusieurs abribus, avec deux blessés très légers (dont un policier). Saccage certes, mais bien loin des descriptions apocalyptiques que nous ont faites à l’unisson les médias.

Selon ces derniers, qui nous ont quasiment présenté Poitiers à feu et à sang, il s’agissait de hordes de “jeunes, grands, qui portaient des masques argentés en forme de flamme avec des grands bambous, des bâtons qu’ils ont balancés dans les vitrines. C’était de la violence pour la violence. (…) Ceux qui n’étaient pas masqués portaient des écharpes, des bonnets, on ne pouvait pas voir leurs visages (…) Le plus impressionnant, c’est la peur qui se lisait sur le visage des gens et des enfants qui sont rentrés se réfugier dans la pharmacie”, dit Sabrina. “Et ces bombes rouges, la fumée qu’il y avait, on a senti les gens très apeurés, c’était la panique” (la Nouvelle république du 11 octobre). Une cache d’armes avec des marteaux, des masses et des explosifs était même découverte par la police dans la ville, tandis que le maire PS de Poitiers, se prenant pour Charles Martel, renchérissait sur France 3 : “Nous avons évité une catastrophe.” Bagdad, Kaboul Beyrouth, de la gnognote à côté des ces événements, hypergonflés par la presse aux ordres, la police et le gouvernement !

Le collectif organisateur s’est immédiatement démarqué des ces “casseurs” tout en dénonçant l’exagération manifeste de ces événements, tendant forcément à le discréditer. Mais là n’est pas l’essentiel car ces prétendues émeutes ont toutes les caractéristiques de la manipulation policière. Ainsi, malgré l’autorisation de manifester, il est étrangement “interdit de prendre des photos”, précise une journaliste de une Coccinelle à Poitiers du 10 octobre, tout en ajoutant : “maintenant je comprends mieux pourquoi. Je ne suis pas extra lucide mais m’étant faite serrer pour que je ne prenne pas de photos, je comprends que des choses se préparent. J’ai déjà connu cela par le passé en région parisienne.”

Un membre du collectif raconte sur le site Le Post.fr : “Ça se passait bien jusqu’au départ du cortège. A 17 h 15, plein de gens qui n’étaient pas au départ de la manif’ sont arrivés en masse des rues adjacentes. Ils étaient cagoulés, équipés, très bien organisés. 10 minutes après, ça dégénérait et ça commençait à casser, les fumigènes sont sortis, etc. J’ai vite quitté la manif, la violence ne m’intéresse pas. Surtout en plein festival de théâtre de rue, avec des familles, des enfants...”

Un témoin qui a vu passer la vague de “casseurs” près de son domicile racontait sur Europe 1: “C’étaient des gens entraînés, cagoulés, avec des talkies-walkies… comme des militaires.” Eléments qui permettent au député-maire de Poitiers, aux côtés de Brice Hortefeux, de s’inquiéter encore de ce “groupe anarchiste très organisé qui a utilisé la prison comme prétexte à ses actions”.

La police réussissait au bout du compte un beau coup de filet : 18 personnes interpellées dont une gamine de 14 ans et bon nombre de SDF, tous probablement issus de cette “mouvance anarchiste insurrectionnelle” qui prône “la destruction du pouvoir par l’insurrection”. Tous les médias ont massivement diffusé le même message : les autorités et la police auraient été “surpris” par le caractère soudain et imprévisible de cette violence. Tu parles...

Tout cela n’est pas sans nous rappeler de récents coups bas de la police française en matière de provocation. Le 1er mai dernier par exemple, à la fin du défilé, un employé de la Protection judiciaire à la jeunesse et sa compagne “remarquent un curieux manège : une dizaine d’hommes en civil sort d’un car de CRS. Crânes rasés, foulards, capuches, autocollants CGT ou “Rêve générale” – la panoplie complète du manifestant (…) les hommes se dispersent par groupe de deux ou trois et déboulent place de la Bastille” puis provoquent des gardes mobiles, en train de déloger de jeunes “punks”, à coups de “Police partout, justice nulle part”, “Casse-toi pauv’ con”. Certains des jeunes seront arrêtés, pas les flics, bien sûr ; et surtout le témoin gênant sera lui aussi arrêté.(http://www.liberation.fr/societe/010157 ... s-deguises).

Ces policiers n’agissent pas en free-lance. Ils font partie d’une “compagnie de sécurisation” officiellement créée en 2005 par Sarkozy au moment des manifestations lycéennes contre la loi Fillon au nom du “provoquer plus pour coffrer plus” (le Canard enchaîné du 6 mai 2009) et sous prétexte de “protéger les manifestants” contre les provocateurs, les casseurs, les voleurs, etc. On verrait cela dans un film, on aurait du mal à y croire.

De tous temps, les classes dirigeantes ont utilisé des agents provocateurs pour attirer les masses en révolte dans des guets-apens et finalement les réduire à leur merci. La bourgeoisie est passée maîtresse dans cet art de la provocation policière destinée à justifier le renforcement de sa surveillance policière en poussant des éléments confus à la baston stérile avec ses flics, à entraîner les manifestations dans des violences inutiles, à faire passer les expressions de la lutte de la classe ouvrière pour de la violence gratuite et salir les groupes politiques prolétariens en les amalgamant à des sortes de débiles primaires à l’assaut de la méchante flicaille : en résumé pour détruire la réflexion et la prise de conscience au sein du prolétariat que la violence nécessaire contre la bourgeoisie et le capitalisme ne se résume pas et n’est pas un affrontement physique mais essentiellement d’abord politique. Et que, dans cet affrontement, les organisations politiques ont une place prépondérante qu’il s’agit pour la bourgeoisie de dénigrer autant que faire se peut.

Elément significatif : alors que tout le monde avait oublié l’épisode poitevin, le journal le Monde du 21 octobre publiait la revendication des violences du 10 octobre, intitulée “Coucou, c’est nous” d’un groupe “insurrectionnaliste” signant “quelques casseurs”, et dont un mot d’ordre est : “La destruction est source de joie”. Tout aussi significatif est le fait que cet article paraît au moment même où commence le procès de Julien Coupat et de ses amis, qualifiés eux aussi d’éléments de “la mouvance ultra-gauche”, éléments probablement sincères mais tout aussi probablement manipulés, pour des sabotages de caténaires du TGV l’an dernier. A moins qu’ils ne soient innocents et faussement accusés, ce qui est tout à fait possible, et que les véritables auteurs de ces sabotages soient là aussi des flics.

Et la bourgeoisie, quant à elle, n’aura jamais de cesse tant qu’elle survivra d’attaquer la conscience de son fossoyeur potentiel, le prolétariat, et de tenter de l’effrayer ou de l’intimider en faisant l’amalgame entre les organisations politiques prolétariennes et toute une frange désespérée de la classe ouvrière, se réclamant de façon erronée et confuse du prolétariat et de sa lutte, par là même offerte aux crapuleries et autres manipulations policières. D’ailleurs, quelques jours plus tard, le ministre de l’Intérieur Hortefeux profitait de ces “événements” pour justifier la proposition d’une nouvelle mouture du très controversé fichier Edvige, nettement orienté contre les “agitateurs” d’extrême-gauche qui “fomentent des troubles à l’ordre public” et qui, lors des futures luttes ouvrières, pourra être utilisé contre les éléments prolétariens les plus combatifs et les organisations révolutionnaires.
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede abel chemoul » 01 Nov 2009, 14:05

A mon avis, le texte du CCI-RI pose une question assez délicate: celle de la psychiatrie en milieu révolutionnaire. Jusqu'à quel point les autoritaires sectoïdes qui se croient les seuls détenteurs de la Vérité sont-ils encore sain d'esprit? Quand on voit systématiquement des complots policiers derrière des faits qu'on est incapable d'analyse à cause d'une grille de lecture trop étroite, on n'est pas loin de la pathologie mentale.
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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 01 Nov 2009, 14:28

article aujourd'hui dans la NR, sur la manif d'hier à Tours : http://www.lanouvellerepublique.fr/doss ... a39c50927#

Dimanche 01 novembre 2009

Tours. Quatre-vingts personnes environ ont défilé, hier, pour réclamer la libération de Patrick Dubreucq, incarcéré depuis les émeutes de Poitiers.

Gentil, sympa, non violent… : dans l'assemblée qui participait, hier après-midi, à la manifestation de soutien, les qualificatifs utilisés pour décrire Patrick Dubreucq étaient toujours les mêmes. Me Catherine Lison-Croze, avocate, membre de la Ligue des droits de l'homme et d'Europe Écologie, connaît bien ce garçon que les émeutes de Poitiers ont sorti de l'anonymat. « Je l'ai croisé dans le couloir du juge des libertés et de la détention où il venait soutenir des étrangers en rétention, explique-t-elle. Je l'ai vu accompagner des militants anti CPE poursuivis en correctionnelle. Il a toujours été calme et respectueux ».
Crispin, lui, est un « compagnon de lutte de Patrick ». « Je l'ai connu en 1997, dans l'action en faveur des chômeurs, se souvient-il. C'est un défenseur de toutes les bonnes causes, il n'a jamais commis d'actions violentes. La peine qui lui a été infligée est démesurée ».
La mobilisation de ce samedi n'a sans doute pas été à la hauteur des espérances des organisateurs. Mais pour le symbole, on retiendra la présence remarquée du père de Jean-Salvy, un des étudiants de Poitiers également condamné. « Mon fils et Patrick ont été pris dans le même engrenage, précise-t-il. Ils sont innocents, ce ne sont pas des casseurs. On a cherché à faire des exemples ».
Discrètement noyée parmi les manifestants, Noëlla, la compagne de Patrick Dubreucq, exprime elle aussi un sentiment d'injustice. « J'étais tellement en colère après le procès, commente-t-elle, que j'ai déchiré ma carte d'électeur. Je n'ai pas pu entrer en contact avec Patrick depuis l'audience. Le 19 (*), si la mobilisation porte ses fruits, j'espère qu'on fera une grande fête pour sa libération ».
En attendant, le dispositif policier déployé à l'occasion de cette manifestation s'est avéré démesuré pour encadrer le cortège clairsemé qui a défilé de la place Jean-Jaurès à la place Anatole-France. Dans l'espoir que les slogans réclamant la libération de Patrick Dubreucq soient entendus jusqu'à Poitiers.
(*) Patrick Dubreucq doit être rejugé en appel le 19 novembre.

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Re: Journée anticarcerale le 10 Octobre a Poitiers

Messagede Pïérô » 05 Nov 2009, 17:25

relevé sur le site de l'OCL dans les commentaires ( http://oclibertaire.free.fr/spip.php?ar ... 9#forum498 ) :

Aux Coucous de Poitiers.

Alors, comme ça, vous avez fondu sur Poitiers à la Cosaque à l’occasion d’une manif contre les prisons ! Vos chevaux piaffants ont piétiné son ventre bourgeois ; vos sabres ont éventré sa « matrice ». Vous êtes les Attila de notre époque Néronienne. Derrière vous, les pelouses synthétiques ne repoussent plus.

Tant pis si ceux dont vous avez coucoufié le mouvement ont pris, suite à cela, de méchantes baffes. C’était des cons, trop mous, trop gentils. Vous leur avez montré ce que c’est qu’être un révolutionnaire radical. Qu’importe ce qui a pu leur tomber sur la gueule après votre passage. Ils l’avaient mérité. S’ils avaient été comme vous, ça ne leur serait pas arrivé. Voilà, sûrement, ce que vous pensez, Coucous bas.

Relativisons : 18 vitrines brisées et toutes remplacées dès le lendemain matin (Les commerçants sont assurés. Les banquiers, surtout, le sont fort bien). Si le capital à tremblé, ce n’est pas au point de renverser son cognac.

Par contre, la rafle flicarde, elle, a mieux payé : Tout le projet saboté, un local saccagé, un tas de gens maltraités, 18 inculpés (un par vitrine ?) dont neuf condamnés en comparution immédiate à des peines de prison allant jusqu’à un quatre mois ferme.

Tout bénef aussi pour les fabricants d’épouvantails « anarcho-autonomes » : l’ « émeute » claironnée dans tous les médias, les ministres ran-tan-plan sur le pont, et, dans la foulée, une Xème loi « sécuritaire » qui passe les doigts dans le nez ; un durcissement de plus de l’arsenal répressif servant à écraser les moindres velléités de rébellion ou même de simple « protestation » humble contre le despotisme régnant.

Grande victoire, camarades Coucous ! Un embryon de résistance cassé dans l’œuf et les dompteurs du populo qui en sortent renforcés. Ça valait le coup que vous interveniez !

Certains, après ça, parmi les révoltés contre l’ordure capitaliste, vous imaginent flics déguisés. Il y en a toujours, c’est vrai, à tous les coins de rue de la moindre « manif », poussant à l’acte répréhensible pour mieux casser les insoumis, aussi peu méchants soient ils. Et, ces derniers temps, ils se multiplient. Normal : face à la colère qui monte que pourraient ils faire d’autre qu’essayer, comme toujours, de la piéger ?

Mais vous n’avez pas besoin d’être de la maison poulaga pour agir conformément à ses attentes. Pas besoin de vous encarter, de vous payer. Spontanément et d’un bel élan vous faites ce qui l’arrange, en étant persuadés de lui nuire. C’est pas beau ça. Un vrai rêve de Vidocq.

Et pourquoi le faites-vous ? Parce que vous vous croyez l’avant-garde, la bande de détonateurs qui va faire péter la colère populaire et la guider vers les vraies cibles, les bonnes formes d’action. Sous vos masques et vos proses anars et néo-situs, vous êtes de petits bolcheviks. Comme les maos d’hier vous pensez éclairer par vos actes exemplaires la conscience confuse des prolos que vous trouvez trop englués dans leur soumission. Vous vous glissez, en Coucous, dans le nid de leurs mouvements et de leurs manifs en pensant les radicaliser par vos petites attaques éclair. Et, une fois votre caca fait, vous vous tirez sans vous préoccuper de ce qui arrive à ceux que vous avez foutus ainsi dans la merde. Et vous en êtes fiers, vous « revendiquez » cette vacherie.

Vous n’êtes pas des rebelles s’organisant entre eux pour mettre bas le monde qui les opprime. Vous êtes des militants comme ceux des partis que vous conchiez ; des missionnaires de la « vérité » à capuche ; des petits croisés de la foi qui pense abattre des montagnes en dérangeant un peu deux ou trois rats. Vous n’allez pas au baston pour soulager votre colère. Vous y allez pour montrer au populo ce qu’il faut faire ; pour « radicaliser » la situation par vos interventions.

Et, ce que vous réussissez surtout à radicaliser, c’est la répression.

Car, si le détonateur est le seul à détonner dans une situation qu’il croit explosive, c’est que, plus sûrement, il déconne. La situation qu’il voit mûre pour l’insurrection elle est peut être encore trop verte ou déjà trop blette. En tous cas : sans répondant à son étincelle. Pour la faire péter, y a pas mèche.

Quand l’insurrection n’est pas là on ne la fabrique pas sur l’établi du club des cinq. D’autres s’y sont essayés qui l’ont payé fort cher. Certains agonisent encore dans les Bastilles de « l’ordre ».Tandis que ceux qui les poussaient hier à la bagarre, avec tout le flamboyant jargon adéquat, paradent comme ministres et leur chient dessus en abondance. Ça donne à réfléchir. Ceux que vous coucoufiez ont peut être raison de vouloir construire un mouvement solide (avec toutes les difficultés que ça présente pour allier des disparités) pour ne pas se lancer dans la bagarre sans biscuits, plutôt que de jouer les Rambo de pacotille dans les rangs d’une « autonomie » qui n’a même pas assez d’audace pour agir seule et contre des cibles un peu moins dérisoires !

Mais peut être aussi que, si le populo ne répond pas à vos incitations, c’est qu’il est plus autonome que vous ne le pensez, et n’est pas d’humeur à se laisser mener par qui que ce soit. Le coup des éclaireurs du peuple, on lui a déjà fait. Il n’a pas forcément envie de rempiler. Surtout derrière des semeurs de castagne qui se tirent dès que ça chauffe et le laissent face aux cognes.

Mais les Jacques, les Canuts, les Communards, n’ont pas eu besoin de pousseurs de boutons insurrectionnels pour se fâcher contre ce qui les opprimait et le mettre à bas d’assez belle manière. Et, en 68, les gauchistes de tous genres se demandaient d’où pouvait bien venir ce soulèvement qui ne répondait à aucun de leurs « mots d’ordre », et comment ils pourraient bien le contrôler. Préoccupation qui leur valut pas mal de rires et quelques baffes.

Les révolutions véritables, celles qui ne sont pas des coups d’état déguisés, ont toujours surpris et dérangé les « révolutionnaires ». C’est tant mieux. Rien ne dit que ça ne se reproduira pas.

Mais si ça arrive, petits Coucous, il faudra peut être que vous fassiez attention à ne pas vous faire voler dans les plumes. Avant cela, vous devriez plutôt vous volatiliser. C’est ce que vous faites de mieux.

Coucou, c’est moi : Jacques Bonhomme Junior (http://militants-anarchistes.info/spip.php?article342).
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