Dernier article de libé : à noter : pas de preuve matérielle, rien que les affirmations des flics... et trois bricoles trouvables chez le quidams moyen mais relookés en indices pour l'occasion ? Pas grave, "l'enquète s'avère complexe". Pas de trace d'ADN... Manquerait plus que Libé s'excuse pour ses pages de calomnies et demande la relaxe des dix personnes emprisonnées pour délit d'opinion...
SNCF : des indices, pas de preuve
Sabotages. Malgré de fortes présomptions contre les gardés à vue, l’enquête s’avère complexe.
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GAËL COGNÉ
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La prudence est plus que jamais de mise sur l’enquête des sabotages de la SNCF. Hier, le parquet affirmait que les éléments recueillis ne permettent pas de «présenter [les gardés à vue] comme des coupables.»
On est loin des affirmations du gouvernement et de l’Elysée de mardi. Alors que policiers et gendarmes avaient reçu pour consigne de ne pas s’exprimer, Michèle Alliot-Marie annonçait un vaste coup de filet : vingt interpellations suivies de dix gardes à vue. «Ces gens ont voulu s’attaquer à la SNCF car c’est un symbole de l’Etat et ils savaient que leurs actes auraient un fort retentissement médiatique», expliquait-elle en les cataloguant dans une«ultra-gauche anarcho-autonome». Sur le même ton, Nicolas Sarkozy évoquait, les «progrès rapides et prometteurs» de l’enquête. Seulement, les gardés à vue (quatre hommes et six femmes) se montrent taiseux. «Certaines nous disent : "Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat"», rapporte le parquet. La police explique qu’«il ne s’agit pas d’un profil de délinquants classiques à qui on amène des preuves et qui admettent leur implication».
Cocktail Molotov. Les jeunes gens, issus de milieux favorisés, avaient été signalés au printemps par le FBI, après une manif à New York devant un centre de recrutement de l’armée américaine. Une enquête préliminaire avait été ouverte en avril par le parquet antiterroriste. C’est dans ce cadre qu’ils ont été interpellés et non pour l’enquête sur les sabotages.
Les perquisitions de mardi ont révélé la présence de nombreux écrits, dont des horaires de train, une carte de France du réseau ferré et un manuel manuscrit indiquant comment se comporter en garde à vue. Les enquêteurs ont saisi du matériel informatique en quantité «assez importante» (une dizaine d’ordinateurs et des clés USB).
Plus intrigant, ils ont mis la main sur des barres métalliques de 2,20 m, ainsi que des pinces à forge, coupe-boulons, à quoi il faut ajouter des talkies-walkies, la recette du cocktail Molotov et deux gilets pare-balles. L’inventaire se termine avec du matériel d’escalade, dont les enquêteurs se demandent s’il n’aurait pas servi à poser les crochets en fer ouvragés qui arrachaient caténaire et pantographe du train à son passage. Mais, surtout, deux personnes, Julien, le leader présumé du groupe décrit comme «très intelligent», et sa compagne ont été aperçus sous un pont, le long d’une voie de chemin de fer, quelques heures avant un incident, selon le parquet. Ce sont «les indices concordants» qui selon Gérard Gachet, porte-parole de l’Intérieur justifient les interpellations. «Il y a plein d’éléments. Il faut attendre la fin des gardes à vue.»
«Hypothétique». Pourtant, souligne le parquet, des «présomptions» ne suffisent pas. «Le délit d’opinion n’est pas criminalisé en France.» D’autant que la trace ADN près d’une caténaire, évoquée dans un premier temps par la police, paraissait hier de plus en plus hypothétique : «Il n’y a pas eu de constatation effectuée permettant de mettre en évidence un ADN», affirmait hier soir une source proche de l’enquête. Ce matin, les avocats rencontrent les gardés à vue après soixante-douze heures d’interrogatoire. «L’enquête s’annonce longue, difficile», disait hier une source policière