Nucléaire et Capital

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Nucléaire et Capital

Messagede arvn d » 03 Nov 2008, 12:57

Ci-joint extrait d'une brochure intitulée "Pour la Mort du nucléaire et de son monde" qui s'inscrit dans la lutte contre le nucléaire et notamment les récents "incidents" survenus à Tricastin mais aussi ailleurs.

Le Nucléaire c'est capital

Les « incidents » nucléaires à répétition, notamment au Tricastin, font la une des médias depuis cet été. Il y a peu, cela occupait tout au plus quatre lignes
au fond d’un quotidien local. Ce type d’« incidents » (niveau 0 ou 1) ne s’est pourtant pas multiplié, puisqu’on en relève plusieurs centaines chaque année. On peut donc s’interroger sur cette nouvelle stratégie médiatique de l’industrie nucléaire qu’on nous présente comme celle de la « transparence », et qui
suscite des réactions dont les autorités s’étonnent : « Si à chaque fois que nous sommes transparents, nous provoquons des craintes, il y a un problème. »
Anne Lauvergeon, Libération, 19/07/08 « Le revers de la transparence, c’est le risque de psychose ». Jean-Pierre Lambertin, maire de Lapalud, vice président du conseil de région, Le Dauphiné Libéré, 18/07/08. Dans la perspective des nucléocrates, il est logique que les craintes et inquiétudes des populations soient qualifiées de psychose et qu’elles deviennent le centre du problème (et non pas les Kg d’uranium perdus dans la nature). Ils montrent
comment ils gèrent la situation : en colmatant les brèches, en mettant les fautifs à l’amende, en indemnisant les riverains, et en exprimant leurs « regrets pour toutes les inquiétudes posées »1. Cette « transparence » a pour effet de banaliser les accidents nucléaires par un flot d’informations. Ainsi, le tumulus ayant perdu 900 kg de déchets, annoncé le 4 juillet a été complètement recouvert par l’annonce de la première fuite à la Socatri le 7 juillet (74 kg). On peut
même supposer que cela est un des l’objectifs, qu’il s’agit de connaître les limites, de savoir jusqu’où peut aller le mécontentement. Et sur ce sujet, les autorités peuvent être rassurées : les populations locales (les cobayes ?) se sont contentées, jusqu’à présent, de demander des indemnisations. Cela permet aussi de préparer les esprits au renouvellement du parc nucléaire vieillissant et de vendre le nouveau type de centrales EPR censées être plus sûres, bien qu’expérimentales (Tricastin est candidat pour l’accueillir). Pas d’inquiétude, c’est démocratique ! En brandissant l’argument de la « Démocratie », l’Etat est là pour rassurer, détourner l’attention, et veut nous faire participer à ce jeu dont il fixe les règles. Et qu’importe si avant, tout était plus opaque
que transparent. L’Etat (gouvernements de droite et de gauche) a certes imposé le choix et la poursuite du programme nucléaire, mais en ce qui concerne les
accidents, il se targue pour l’instant d’être « transparent et démocratique »2. On peut encore aller plus loin : en Biélorussie, ce sont les populations
qui n’ont pas été évacuées qui gèrent leur mort lente. Sur les conseils d’experts, elles font elles-mêmes les analyses de radioactivité et tentent de suivre tout un programme de gestes quotidiens pour ne pas trop s’exposer aux radiations. Ainsi, les autorités peuvent affirmer que si les habitants développent un cancer, c’est uniquement parce qu’ils ne respectent pas ces indications. C’est une façon d’autogérer son cancer (ce qui devrait réjouir les partisans de l’autogestion). On ne sera pas surpris d’apprendre que des experts français sont sur place, prennent des notes et tirent des enseignements3. La démocratie n’est peut-être pas parfaite mais elle protège au moins nos libertés, non ? En plus, elle nous préserve du fascisme ! Pourtant cette belle démocratie a souvent
montré par le passé qu’elle peut décider de s’effacer discrètement pour devenir bien plus autoritaire. En cas d’accident majeur, l’Etat n’organisera pas de réunions avec les différentes instances citoyennes afin de gérer le problème. C’est l’armée qui prendra les choses en main4. Si Tricastin nous pète à la gueule, ce sont les militaires qui seront chargés d’évacuer ou de parquer les millions d’habitants de la vallée du Rhône (à l’image du traitement réservé à la
population de la Nouvelle Orléans lors de l’ouragan Katrina5). Le nucléaire au moins révèle la démocratie telle qu’elle est : une farce qui nous donne l’illusion que nous décidons, alors que ce sont en réalité quelques élus, dir igeants, et experts (parfois après consultation de militants professionnels et/ou de la population, et seulement en cas d’accidents min imes) qui entérinent les décisions du grand patronat. La démocratie est le mode le plus adapté actuellement à la gestion du capital et donc du nucléaire. C’est à ce jeu de dupes que partic ipent nombre d’associations citoyennistes. Elles ne parlent que de sortie progressive et non pas d’arrêt immédiat du nucléaire, voire ne font quedemander une meilleure gestion et des contrôles plus rigoureux. Elles proposent la réduction de la consommation d’énergie des particuliers, alors que le premier consommateur reste le monde industriel, celui même qui crée, entretient
et reproduit les besoins des particuliers. Elles proposent la mise en place d’énergies alternatives toujours à un niveau industriel, qui restent au service du capital, avec les dangers, nuisances et conséquences socioéconomiques que cela représente… énergies propres, alternatives mais mortifères. Que dire enfin de ceux qui s’érigent en lobby antinucléaire pour faire pression sur les élus (qui profitent du nucléaire6), ou sur l’Etat, et renforcent ainsi son rôle de gestionnaire pseudo-bienveillant... Sans parler de ceux qui veulent un nucléaire « 100% public, donc moins radioactif ! »… Si l’industrie nucléaire a le vent en
poupe, c’est qu’elle est la plus adaptée pour produire l’énergie dont ce monde capitaliste a besoin ; qu’importe sa nocivité ou ses dangers (radiations, déchets, cancers, etc.). Elle n’est que l’extrême caricature d’un système industriel basé sur l’exploitation du prolétariat et qui produit sans cesse des nuisances (pétrochimie, agro-alimentaire, amiante, nanotechnologies, cancers toujours, etc.). Le nucléaire ne disparaîtra donc que si une nouvelle énergie économiquement plus intéressante est à même de la remplacer… ou si un mouvement de protestation de grande ampleur ayant pour base les populations locales, entre en conflit direct avec l’Etat sans chercher à négocie r ni à le convaincre, mais le considère pour ce qu’il est : un ennemi, un péril pour notre existence même. C’est se leurrer que de vouloir lutter contre le nucléaire sans se débarrasser de la société et du système économique qui le font exister. Comme disait l’autre : Toute contestation partielle rejoint la fonction répressive du vieux monde.
A BAS LE NUCLEAIRE !
donc
A BAS LE CAPITALISME !
et vice et versa
Collectif, octobre 2008
1 Selon Anne Lauvergeon, résidente du directoire d’Areva (le groupe industriel français du nucléaire civil), Le Dauphiné Libéré du 18/07/08.
2 Exemple : le 18 juillet a eu lieu une réunion extraordinaire de la CIGEET (Commission
d’Information auprès des Grands Equipements Energétiques du Tricastin) regroupant élus
locaux, représentants de l’Etat, des syndicats de travailleurs du nucléaire, des associations
(CRIIRAD, Frapna, etc.), et les industriels du nucléaire (EDF, AREVA, Cogema, etc.). Le
seul résultat a été de relier au réseau d’eau de la ville les foyers dont les nappes phréatiques
ont été contaminées.
3 Pour plus d’infos, voir « L’Ethos Bielorusse », dans le Bulletin de la Coordination Contre
la société nucléaire, n° 2, printemps 2007. A télécharger sur http://basseintensite.
internetdown.org/spip.php?mot65
4 Depuis un décret du 8 septembre 2003, en cas d’accident nucléaire se met en place un comité
interministériel de la sécurité nucléaire dont le secrétariat général est assuré par le Ministère
de la Défense.
5 En août 2005 l’US Army (avec l’aide de sociétés militaires privées) intervient, évacue les
riches, parque les pauvres et abat les récalcitrants.
6 Pots-de-vin pour les élus, subventions et taxe professionnelle pour les communes, dynamisation
et valorisation par l’installation de pôles de compétitivité comme par exemple au Pontet,
à Cavaillon ou à Bollène (programme Trimatec).


Vous pourrez retrouver la brochure à l'adresse suivante:
http://basseintensite.internetdown.org/IMG/pdf/tract_tricastin.pdf
ainsi que d'autres à l'adresse suivante:
http://basseintensite.internetdown.org/spip.php?mot76
arvn d
 
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Re: Nucléaire et Capital

Messagede arvn d » 05 Nov 2008, 12:19

Voici le Compte-rendu trouvé dans le Bulletin de COntre-infos en Cévennes n°6:

Tricastin : Mascarade pour un Die-in

Environ 300 manifestants (seulement !) étaient rassemblés le 25 octobre devant le site nucléaire de Tricastin (Vaucluse).
Beaucoup d’organisations : Sortir du nucléaire, Greenpeace, les Verts, le NPA (Nouveau parti anticapitaliste)..., étaient bien sûr présentes. Elles ont fait leur petit commerce (vente de journaux, de T-shirts, de stickers, ...) et se sont prises en photo devant les honteuses cheminées afin de pouvoir reprendre l’événement dans leurs colonnes. Et, pour la grande soupe médiatique, une belle photo de famille !
Tout cela, serré de près par une centaine de gardes mobiles, de nombreux RG et autres membres de la BAC (brigade anticriminalité). Plusieurs voitures de manifestants sont bloquées au péage de l’autoroute, alors qu’un die-in (comprendre « tous allongés par terre ») est organisé devant la centrale, et que beaucoup s’allongent en effet pour simuler une catastrophe. L’ambiance de mort qui règne depuis le début est maintenant visible.
14h30 : la manif part pour une « marche pour la vie ». Nous, c’est une course que nous voulons. Une course pour hâter la fin du système capitaliste et de sa morale.
On pouvait entendre parmi les slogans : « Ni co-existence, ni gestion des nuisances, guerre au capital et à son monde  ! », « Ni nucléaire, ni énergies propres, débranchons le Capital ! ».
Autour, la population locale, absente du cortège, regarde, parfois avec un mot de soutien ou de dédain. Il faut dire que la majorité des habitants travaillent, directement ou pas, pour la centrale. Il est clair ici que les diktats du salariat anéantissent toute forme de contestation.

La promenade se termine sur la place de la mairie, où les récupérateurs de tous bords se font siffler au grè de leurs interventions.
L’opposition à l’industrie nucléaire est vaine si elle ne questionne pas les conditions de son existence, à savoir l’organisation de la production en général, sa concentration, et les chaînes de commandement « démocratiques » qui déterminent les prises de décision.
DETRUISONS CE QUI NOUS DETRUIT !


J'étais présent à cette manif au sein du cortège libertaire. Je complèterais par quelques remarques:

Fallait noter le choix du parcours-à chier-entre gardes mobiles et autoroute-
Pour ce qui est du contact avec les premiers concernés, les habitants de Bollène et de la région, nous avons tenté de prendre contact (3-4 compagnons du groupe) en distribuant une centaine de tracts à l'entrée du Leclerc et sur le parking. On voyait pas l'intérêt de refiler des tracts aux membres des orgas présentes.
Finir sur cette place de merde à se regarder le nombril et à écouter les différents réformards qui appellaient à applaudir le préfet, encadrés par des robocops de pacotilles qui n'attendaient qu'à en découdre.
Manif de merde.
Une démarche d'activistes, voulant passer aux infos...
Dommage.
arvn d
 
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