Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 28 Aoû 2012, 22:17

Les papillons mutants de Fukushima France 2 (vidéo) Gaëlle LE ROUX (texte)

Un an et demi après la catastrophe de Fukushima, des biologistes japonais ont mis en évidence une mutation génétique chez des papillons exposés aux radiations. L’étude ravive les inquiétudes sur les conséquences humaines de l’accident nucléaire.

Les zizeeria maha, des petits papillons bleus, étaient jusqu’alors considérés comme particulièrement résistants aux effets de la radioactivité. Mais un an et demi après l’accident nucléaire de Fukushima, des scientifiques japonais ont révélé des mutations génétiques chez ces insectes, capturés à proximité de la centrale et particulièrement exposés aux radiations. L’étude a été rendue publique mardi 14 août dans la revue "Scientific Reports".

Six mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima, plus de la moitié des papillons capturés dans la zone contaminée présentaient des malformations, notamment au niveau des ailes.
Les biologistes ont d’abord capturé un groupe de 144 papillons dans dix endroits différents du Japon, dont la région de Fukushima, deux mois après l’accident nucléaire de mars 2011. Ils étaient à l’état de larve au moment de la catastrophe. Les spécimens collectés près de la centrale endommagée ne présentent pas, selon l’étude, un taux de malformation différent des autres. En revanche, 18 % des papillons de la génération suivante, nés du croisement d’insectes sains et d’insectes exposés aux radiations, sont anormaux. Ils ont notamment des antennes atrophiées, des malformations des pattes, des lésions au niveau des yeux et des ailes…Ce chiffre passe à 34 % pour la génération d’après. Six mois après la catastrophe, plus de la moitié des papillons capturés lors d’une seconde opération près de la centrale de Fukushima présentent des anomalies morphologiques.

Les papillons, de l'espèce zizeeria maha, présentaient aussi des lésions au niveau des yeux, des pattes et des antennes.
En exposant à des radiations des papillons non affectés préalablement, les scientifiques sont parvenus à prouver que les malformations constatées chez les papillons de Fukushima étaient bel et bien dues aux émanations radioactives provoquées par l’accident nucléaire. "Nous en avons tiré la conclusion claire que les radiations dégagées par la centrale de Fukushima Daiichi avaient endommagé les gênes des papillons, assure Joji Otaki, professeur à l’université Ryukyu d’Okinawa, dans le sud du Japon. Nos résultats étaient inattendus : nous avons toujours cru que ces insectes étaient très résistants aux radiations."

Quid des effets chez l'être humain ?

Si les résultats de cette étude sont préoccupants, aucune conclusion générale sur l’impact de l’accident ne doit pour l’heure être tirée, précise le chercheur. L’effet observé n’est aujourd’hui avéré que sur les papillons, pas sur les autres espèces animales ou sur l’homme. Pourtant, nombre de scientifiques tirent la sonnette d’alarme quant aux effets probables de la catastrophe sur la santé humaine. Tim Mousseau, biologiste spécialiste de l’impact des radiations sur les animaux et les plantes à l’université américaine de Caroline du Sud, est l’un d’entre eux. "Cette étude est importante et bouleversante dans ses implications pour les communautés humaines et biologiques vivant à Fukushima", a-t-il déclaré sur la BBC.

Un papillon n'ayant subi aucune malformation.

Michel Fernex, médecin suisse, professeur de médecine à l’université de Bâle et ancien président de l’organisation Les enfants de Tchernobyl Belarus, s’en inquiète également. À son retour d’un récent séjour au Japon, où il a été invité par des associations de victimes de Fukushima, le professeur a témoigné d’impacts d’ores et déjà visibles sur les hommes, notamment sur les enfants. "J’ai pu rencontrer quatre professeurs [de l’université de médecine de Fukushima], raconte-t-il dans un entretien publié dans le quotidien "l’Alsace" fin juillet. Ils étaient très surpris de voir apparaître chez des sujets jeunes des infarctus du myocarde, du diabète, des maladies des yeux. […]. [Les études de l’institut indépendant Belrad auprès des populations touchées par Tchernobyl] ont mis en évidence les liens entre contamination, notamment par le Césium 137, et ces pathologies."

Il relate également l’apparition de maladies de la thyroïde. "Mais les cancers ont un temps de latence qui fait qu’ils ne séviront que dans quatre ans, tout comme les cancers du cerveau chez les enfants et plus tard chez les adultes", assure-t-il. Puis il poursuit : "Le nombre de bébés de faible poids à la naissance augmente. Le nombre de naissance de filles baisse de 5 % parce que l’embryon féminin est plus vulnérable". L’évolution des maladies du nouveau-né et du mongolisme reste en revanche inconnue. "Ces données sont gardées secrètes", affirme Michel Fernex. Comme pour Tchernobyl*, les chercheurs japonais subissent l’intimidation des autorités pour qu’ils ne poussent pas leurs études trop loin, selon le médecin. "Directive a été donnée à l’université de Fukushima de ne pas parler de nucléaire. Seul un jeune professeur d’écologie tente des études sur les conséquences de la catastrophe sur les enfants. Il subit des menaces", rapporte-t-il.

Bataille de chiffres

Plus de 26 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en avril 1986 en Ukraine, une bataille des chiffres est toujours en cours autour des conséquences sanitaires de l’accident. Les experts de l’ONU, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont régulièrement accusés de fournir des bilans tronqués et des chiffres extraordinairement bas concernant le nombre de décès et maladies directement imputables à l’exposition des populations aux radiations, après l’accident.

"L'AIEA a deux missions: contrôler le nucléaire militaire et promouvoir le nucléaire civil, une entreprise qui commence par la négation des conséquences d'une catastrophe comme Tchernobyl", accusait ainsi Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) en 2005, au lendemain de la publication d’un rapport de 600 pages validé par huit agences de l’ONU, dont l’AIEA et l’OMS, qui n’imputait "que" 4 000 morts à l’accident de Tchernobyl.

Au Japon, aucune personne n’est décédée directement du fait des radiations provoquées par l’accident de Fukushima. Mais les habitants de la région et les travailleurs qui interviennent dans la centrale endommagée craignent des effets à long terme. Quatre études épidémiologiques ont été lancées dans le pays après la catastrophe. Elles devraient durer 30 ans. Aucune donnée médicale notable n’a, pour l’heure, été rendue publique. Parallèlement, l’équipe de biologistes auteure des études sur les papillons bleus s’attèle désormais à faire des recherches sur l’impact des radiations sur des animaux. Les résultats ne devraient pas être connus avant plusieurs années.

*Youri Bandajevskaïa, un médecin biélorusse travaillant sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl, a été arrêté en 1999 puis condamné deux ans plus tard à huit ans de prison. Il avait démontré l’effet toxique du Césium 137, même à faible dose, sur les enfants et les adultes, et n’avait de cesse d’appeler son gouvernement à prendre des mesures pour protéger les populations.
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede ivo » 08 Sep 2012, 08:38

La dangereuse imposture nucléaire
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... picks=true
L'information commence à émerger : dans la centrale nucléaire de Fukushima, la piscine du réacteur 4, remplie de centaines de tonnes de combustible très radioactif, perchée à 30 mètres, au-dessus d'un bâtiment en ruine, munie d'un circuit de refroidissement de fortune, menace l'humanité d'une catastrophe pire encore que celle de Tchernobyl. Une catastrophe qui s'ajoute à celle de mars 2011 à Fukushima : 3 réacteurs percés qui déversent leur contenu mortel dans l'air, dans l'océan et dans la terre.
Les ingénieurs du nucléaire ne savent pas quoi faire face à tous ces problèmes. Ils ont déclamé que la sécurité, dans le nucléaire, était, est et sera totale, que, lorsqu'une catastrophe majeure a lieu, personne n'a de solution à proposer. Telle est l'effroyable vérité que révèle Fukushima. Tchernobyl avait été mis au compte de l'incompétence technique des Soviétiques. Impossible de resservir la même fable politique.

Si l'on fait usage de sa raison, il ne reste qu'une seule conclusion : l'incompétence des ingénieurs du nucléaire. En cas de panne du circuit de refroidissement, si l'échauffement du réacteur atteint un seuil de non-retour, il échappe au contrôle et devient un magma en fusion de radionucléides, de métal fondu et de béton désagrégé, très toxique et incontrôlable (le corium).

La vérité, posée par Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima, est que, une fois ce seuil franchi, les ingénieurs sont impuissants : ils n'ont pas de solution. Ils ont conçu et fabriqué une machine nucléaire mais ils ignorent quoi faire en cas d'accident grave, c'est-à-dire "hors limite". Ce sont des prétentieux ignorants : ils prétendent savoir alors qu'ils ne savent pas. Les pétroliers savent éteindre un puits de pétrole en feu, les mineurs savent chercher leurs collègues coincés dans un tunnel à des centaines de mètres sous terre, etc. Eux non, parce qu'ils ont décrété qu'il n'y aurait jamais d'accidents très graves.

Dans leur domaine, ils sont plus incompétents que les ouvriers d'un garage dans le leur. S'il faut changer le cylindre d'un moteur, les garagistes savent comment faire : la technologie existe. Si la cuve d'un réacteur nucléaire est percée et si le combustible déborde à l'extérieur, les "nucléaristes" ne savent pas ce qu'il faut faire. On objectera qu'une centrale nucléaire est plus complexe qu'une voiture. Certes, mais c'est aussi plus dangereux. Les ingénieurs du nucléaire devraient être au moins aussi compétents dans leur propre domaine que ceux qui s'occupent de la réparation des moteurs de voiture en panne : ce n'est pas le cas.

Le fait fondamental est là, affolant et incontestable : les radionucléides dépassent les capacités technoscientifiques des meilleurs ingénieurs du monde. Leur maîtrise est partielle et elle devient nulle en cas d'accident hors limite, là où on attendrait un surcroît de compétence : telle est la vérité, l'incontestable vérité. D'où l' aspect de devin à la boule de cristal des ingénieurs et des "spécialistes" du nucléaire. La contamination nucléaire ? Sans danger, affirment-ils, alors qu'ils n'en savent rien. L'état du réacteur détruit sous le sarcophage de Tchernobyl ? Stabilisé, clament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. La pollution nucléaire dans l'océan Pacifique ? Diluée, soutiennent-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Les réacteurs en ruine, percés, détruits, dégueulant le combustible dans le sous-sol de Fukushima ? Arrêtés à froid et sous contrôle, assurent-ils, alors qu'ils n'en savent rien.

Les effets des radionucléides disséminés dans l'environnement sur les générations humaines à venir ? Nuls, clament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. L'état des régions interdites autour de Tchernobyl et Fukushima ? Sans nocivité pour la santé, aujourd'hui, comme pour des décennies, proclament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Pour qui les radiations sont-elles nocives ? Seulement pour les gens tristes, avancent-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Ce sont des devins. L'art nucléaire est un art divinatoire. C'est-à-dire une tromperie.

Le nucléaire, qui s'annonçait comme la pointe avancée du savoir technoscientifique au point de se présenter comme une sorte de religion du savoir absolu, se révèle d'une faiblesse extrême non pas par la défaillance humaine mais par manque de savoir technoscientifique. Quelle que soit la cause contingente du dépassement du seuil de non-retour (attentat terroriste, inondation, séisme), l'incapacité de réparer et de contrôler la dissémination des radionucléides manifeste un trou dans le savoir qui menace la certitude de soi de la modernité. Les modernes prétendaient avoir rompu avec les conduites magiques. Le nucléaire est l'expérience d'une brutale blessure narcissique dans l'armature de savoir dont s'entoure l'homme moderne ; une souffrance d'autant plus grande que c'est sa propre invention qui le place en situation de vulnérabilité maximale.

En effet, le refus de considérer la possibilité réelle d'un accident hors limite a pour conséquence la négligence pratique et l'indisponibilité de fait des moyens techniques appropriés à ces situations hors limite. Ces moyens n'existent pas ; et personne ne sait si l'on peut les fabriquer. Peut-être qu'un réacteur en "excursion" est incontrôlable ou irrécupérable.

Je ne le sais pas et aucun "nucléariste" ne le sait; mais il est sûr que personne ne le saura jamais si l'on n'essaye pas de fabriquer ces outils techniques. Or l'affirmation d'infaillibilité empêche leur conception. Sans doute, ouvrir ce chantier impliquerait d'avouer une dangerosité jusqu'ici tue et de programmer des surcoûts jusque-là évités. Ainsi, l'infaillibilité des papes du nucléaire a plusieurs avantages : endormir les consciences et accroître les profits, du moins tant que tout va bien ; l'inconvénient majeur est de nous exposer sans aucun recours à des risques extrêmes.

Tout savoir scientifique ou technique est, par définition, incomplet et susceptible de modification. Affirmer l'infaillibilité d'un savoir technoscientifique ou se comporter comme si cette infaillibilité était acquise, c'est ignorer la nature du savoir et confondre celui-ci avec une religion séculière qui bannit le doute et nie l'échec. D'où l'effet psychotique de leurs discours (infaillibles et certains) et de leurs pratiques (rafistolages et mensonges). Tout observateur est frappé par cette contradiction et plus encore par son déni. Chacun est sommé d'un côté de leur reconnaître une science et une technique consommées et de l'autre côté de se taire malgré le constat de leur échec. Bref, le nucléaire rend fou. Mais ce n'est qu'un aspect de notre condition nucléaire. Contaminés de tous les pays, unissez-vous !

Jean-Jacques Delfour, professeur de philosophie en CPGE, ancien élève de l'ENS de Saint-Cloud
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 02 Oct 2012, 22:28

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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 27 Oct 2012, 02:21

La centrale de Fukushima continuerait de fuir

Les niveaux élevés de radioactivité des poissons pêchés au large de la centrale de Fukushima pourraient indiquer qu'elle continue de fuir, 19 mois après la catastrophe nucléaire, selon l'étude d'un expert américain.

Dans cette étude publiée jeudi dans la revue américaine Science, Ken Buesseler, chimiste à l'Institut océanographique de Woods Hole (Massachusetts, nord-est des Etats-Unis), a analysé des mesures de césium effectuées par les autorités japonaises sur des poissons, des crustacés et des algues prélevés près de la centrale.

Les résultats, selon Buesseler, tendraient à prouver que les taux constatés sont provoqués soit par une petite fuite persistante de la centrale, soit par la contamination des fonds marins. C'est d'ailleurs dans des espèces dites démersales (vivant au contact du fond dans la zone marine littorale) que les plus importants niveaux de césium ont été relevés: rascasses, raies, congres, flétans, soles, etc.

Selon les conclusions de l'étude, environ 40% des poissons pêchés dans les environs de la centrale de Fukushima (nord-est) ne sont pas consommables selon les normes établies par les autorités nippones.

Le scientifique précise toutefois qu'au large du nord-est du Japon, au-delà de la zone la plus proche de la centrale, la vaste majorité des poissons pêchés restent en-dessous des limites autorisées pour la consommation, même si les autorités japonaises les ont resserrées en avril 2012.

Buesseler souligne en outre, dans le numéro de Science daté de vendredi, que les niveaux de contamination dans presque toutes les espèces de poissons et crustacés ne diminuent pas. Mais ces niveaux varient selon les espèces, ce qui complique la réglementation par les pouvoirs publics.
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede ivo » 07 Nov 2012, 10:17

100 milliards d'euros: ce que devrait coûter l'accident de Fukushima
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... shima.html
Le coût total engendré par la catastrophe nucléaire de Fukushima pourrait doubler, a prévenu le producteur d'éléctricité Tepco ce mercredi.

La note s'alourdit pour le Japon. Le coût total lié à la catastrophe nucléaire qui s'est produite après le tsunami du 11 mars 2011 dans la centrale de Fukushima devrait être deux fois plus important que prévu. La direction de Tokyo Electric Power, le producteur d'énergie qui gère la centrale, a en effet indiqué ce mercredi qu'il prévoyait des coûts de 10.000 milliards de yens (soit près de 100 milliards d'euros) au lieu des 5.000 préalablement calculés. Ce montant comprend les dédommagements aux victimes et la décontamination des sites qui avaient été touchés par les fuites nucléaires.

En raison des graves difficultés financières engendrées par la catastrophe pour Tepco, l'Etat nippon a mis la main à la poche, grimpant au capital de la compagnie, ce qui a débouché sur une nationalisation de fait. Face à ces nouveaux besoins identifiés, le Tokyo risque d'être à nouveau sollicitée.

commentaire
Y a pas à dire, c'est une énergie d'avenir... Quand est ce qu'on demantèle une centrale chez nous ? Juste pour se faire une idée du cout réel de cette énergie.... Non parceque faut pas rêver c'est pas des boites privées qui prendront ça en charge mais bien l?état, vous, moi.

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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 11 Déc 2012, 00:48

Des robots pour inspecter la centrale nucléaire de Fukushima Marc Zaffagni

Pour travailler dans les décombres de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, détruite par le tsunami qui a frappé le Japon en mars 2011, des engins spéciaux voient le jour. Toshiba propose un curieux robot quadrupède portant sur son dos un petit rover et Cyberdine adapte son exosquelette HAL pour protéger des radiations et de la chaleur.


À la suite du tsunami qui a ravagé le Japon en mars 2011, la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi a subi une explosion sur l’un de ses réacteurs. Plus d’un an et demi après le sinistre, le site reste hautement contaminé et certaines zones sont encore inaccessibles aux interventions humaines. Pour avancer dans les travaux sans risquer des vies, l’alternative consiste à utiliser des robots. Toshiba vient de présenter un modèle quadrupède capable d’évoluer sur des terrains accidentés, de monter des escaliers et d’éviter les obstacles jonchant le sol. Il est équipé d’une caméra et d’un dosimètre pour mesurer le niveau de radiation environnant.

Contrôlé par une connexion sans fil, ce robot pourra se rendre dans les zones les plus fortement contaminées. Et s'il se trouve bloqué dans sa progression, il peut lâcher... un robot, qu’il transporte sur son dos. Doté de 4 roues et d’une caméra, ce compagnon est relié au robot principal par un câble. Il pourra, par exemple, inspecter l’état d’une tuyauterie ou des installations situées dans des zones étroites difficiles d’accès.



Le robot quadrupède de Toshiba en action, capable de gravir des marches avec une inclinaison prononcée. Lorsque le terrain ne lui permet plus de progresser, il peut déployer le minirobot qui se trouve sur son dos à l’aide d’un bras motorisé. Le minirobot peut par exemple s’engouffrer dans un passage étroit ou un tuyau, en renvoyant les images avec sa caméra embarquée.

Le robot quadrupède pèse 65 kg pour un peu plus d’1 m de haut. Il se déplace à 1 km/h et possède une autonomie de deux heures. Le minirobot d’inspection pèse quant à lui 2 kg, pour 313 mm par 327 mm par 47 mm, avec une autonomie d’une heure et une vitesse de déplacement de 200 m/h. Toshiba indique dans son communiqué qu’il compte poursuivre le développement de son robot, notamment en ajoutant un bouclier antiradiations et en le rendant étanche.

Un exosquelette avec du tungstène pour explorer Fukushima

Les interventions humaines restent malgré tout indispensables à la centrale de Fukushima-Daiichi. Afin de protéger les personnes et les soulager dans leurs tâches pénibles, l’une des solutions adoptées est le recours à un exosquelette. Cyberdyne, une société créée par le professeur Sankai de l’université de Tsukuba, a développé une version spéciale de son exosquelette Hybrid Assistive Limb (HAL) destiné aux équipes ayant à évoluer dans des conditions dangereuses.

HAL utilise des capteurs placés sur la peau qui détectent les signaux électriques envoyés par le cerveau aux muscles et permettent au système de se synchroniser avec les mouvements des bras et des jambes. Résultat : HAL permet de soulever jusqu’à 40 kg sans forcer. L’exosquelette intègre des coques de protection en tungstène afin de réduire de moitié l’exposition aux radiations, un système de refroidissement pour l’utilisateur et des capteurs qui mesurent le rythme cardiaque et la température. De quoi prêter main forte aux équipes sur place.
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 11 Déc 2012, 20:49

Japon: un réacteur bientôt démantelé ? AFP 10/12

Un réacteur d'une centrale nucléaire actuellement stoppée du Japon est vraisemblablement situé sur une faille active et, dans ce cas, risque de devoir être démantelé, selon des géologues consultés par la nouvelle Autorité de régulation nucléaire. Les experts mandatés par cette instance ont procédé à des examens sous le complexe nucléaire de Tsuruga (préfecture de Fukui, ouest), études qui indiquent que les derniers mouvements de la faille identifiée sont selon eux suffisamment proches pour considérer qu'elle est encore active.

A la suite d'une réunion avec lesdits experts, Shunichi Tanaka, président de l'organisme de régulation, a laissé entendre que l'autorité aurait dans ces conditions du mal à garantir la sécurité du site et donc à donner l'autorisation de redémarrer le réacteur concerné. Si l'Autorité nucléaire conclut qu'il s'agit d'une faille active, le réacteur en question devra être démantelé.

A ce jour, seulement deux réacteurs sur un parc de 50 sont en service au Japon, les autres étant maintenus à l'arrêt par mesure de précaution et en raison de nouveaux tests de résistance aux catastrophes naturelles imposés par le gouvernement après l'accident de Fukushima consécutif à un tsunami en mars 2011. Aucun ne peut redémarrer sans le feu vert de la nouvelle autorité nucléaire créée en septembre et qui est en train de revoir les standards de sécurité.

Les mêmes experts sont aussi consultés sur d'autres soupçons de failles actives ailleurs, dont une sous le complexe d'Ohi (ou Oi) où deux des quatre tranches (3 et 4) sont actuellement actives, ayant obtenu en juin l'aval de l'Etat pour être relancées.
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 19 Déc 2012, 02:28

Japon : la victoire des conservateurs rouvre la porte du nucléaire 18.12 Audrey Garric (avec agences)

L'argument de la "sortie du nucléaire" n'a pas su convaincre au Japon. Vingt mois après la catastrophe de Fukushima, le Parti libéral-démocrate (PLD), pro-nucléaire, a triomphé, dimanche 16 décembre, aux législatives, laminant les formations qui avaient fait campagne pour l'abandon de l'atome en pariant sur le rejet de la population.
Bien que des millions de Japonais aient signé une pétition pour dire "adieu au nucléaire" et que des centaines, voire des milliers, de militants "no nuke" aient défilé chaque vendredi sous les fenêtres du premier ministre, le PLD l'a emporté en se posant en "parti réaliste" privilégiant les défis économiques, principale préoccupation des citoyens, devant la question des centrales atomiques.

RELANCE DES RÉACTEURS

Conséquence : le plan énergétique du gouvernement sortant de Yoshihiko Noda – qui prévoyait l'arrêt progressif de la production nucléaire sur trente ans – risque, sinon de passer intégralement à la trappe, du moins de subir une révision importante.

Le PLD s'est engagé à un passage en revue des 50 réacteurs du pays – dont seuls deux sont actuellement en service – dans un délai de trois ans pour se prononcer ensuite sur leur relance. Les conservateurs, qui plaident en faveur d'un Japon fort et non tributaire de l'étranger, jugent en effet impossible à moyen terme de se passer d'une des rares formes d'électricité que le pays est capable de produire sans trop dépendre de l'extérieur.

La perspective d'une relance du nucléaire s'est immédiatement traduite sur les marchés par une très forte progression des titres des compagnies d'électricité lundi. Plus forte hausse : l'action de la compagnie gérant la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), s'est envolée de près de 33 % à la Bourse de Tokyo, après être tombée très bas après l'accident nucléaire de mars 2011.

Lire : Japon : le marché salue la victoire des conservateurs

NOUVELLE AUTORITÉ DE RÉGULATION NUCLÉAIRE

Si la décision de relance est du ressort du pouvoir politique, le verdict de sûreté préalable doit toutefois être prononcé par la nouvelle Autorité de régulation nucléaire, mise en place en septembre. Cette instance prévoit de définir de nouvelles normes de sécurité plus sévères que les précédentes dans le courant de l'année prochaine, de superviser l'élaboration de plans de prévention et de secours par les régions hébergeant des installations atomiques et de se prononcer sur leur sûreté.

Lire : Japon : l'autorité nucléaire renforce les règles de sûreté des centrales

Outre le passage en revue des résultats de "tests de résistance" imposés à tous les réacteurs, l'autorité est en train de procéder, avec des experts-géologues extérieurs, à des examens du sous-sol de six sites nucléaires soupçonnés d'être bâtis sur des failles actives.

La nouvelle autorité, constituée d'un comité de 5 membres et d'effectifs administratifs et techniques de 500 personnes, s'avère, à la différence de la précédente, statutairement indépendante du gouvernement et, en particulier, du ministère de l'industrie. Sa transparence se matérialise notamment par la diffusion sur Internet de ses réunions et trois conférences de presse hebdomadaires. Mais des critiques ont fusé dans la presse sur les choix de ces cinq membres, compte tenu de leur passé professionnel dans le secteur de l'énergie nucléaire.

DÉFAILLANCE DES OPÉRATEURS DE CENTRALES

"Les changements concernant le statut de l'instance de régulation sont positifs, mais il reste beaucoup à faire au niveau des industriels et exploitants en termes de prise de conscience et de gestion de la sûreté", a assuré à l'AFP André-Claude Lacoste, ex-président de l'Autorité de sûreté nucléaire française, auditionné vendredi par l'autorité nippone avec deux autres experts étrangers. Et d'ajouter : "Il est extrêmement dangereux que les opérateurs de centrales considèrent comme suffisant de s'en tenir aux seules règles que leur impose le pays, car le principe premier de la sûreté nucléaire internationale repose sur l'initiative d'élever davantage le niveau."

Vendredi, Tepco avait admis que ses "mauvaises habitudes" étaient responsables de la catastrophe du 11 mars 2011. Takefumi Anegawa, qui dirige la cellule de réforme mise en place par le groupe après le désastre, a fait siennes les conclusions d'un rapport parlementaire qui avait dénoncé en juillet la "collusion" entre le gouvernement, l'autorité de sûreté et l'opérateur nucléaire. Le responsable de Tepco a jugé que ce rapport, fruit de six mois d'enquête, contenait de nombreuses descriptions "des failles de notre culture d'entreprise en matière de sécurité et de nos mauvaises habitudes".

Lire : Fukushima : le gouvernement et Tepco ont ignoré le risque d'accident

La compagnie avait déjà admis en octobre qu'elle avait minimisé le risque de tsunami par peur de devoir fermer la centrale pour travaux. Dans un rapport en forme de confession, elle indiquait qu'avant même que le tsunami géant ne submerge la centrale, la compagnie était au courant que les systèmes de défense et de protection étaient insuffisants, mais qu'elle n'avait toutefois pas agi. "Il y avait cette inquiétude que si de nouvelles et sévères mesures étaient imposées, la sécurité de toutes les centrales existantes serait devenue un sujet de préoccupation", indiquait le texte.

Lire : Fukushima : la compagnie Tepco admet avoir minimisé le risque de tsunami

NORMES DE SÛRETÉ PLUS ÉLEVÉES

"Il est nécessaire de relever encore les normes de sûreté nucléaire, en envisageant tous les événements extrêmes qui peuvent affecter les centrales, et ce, de manière transparente", assure Delphine Batho, interrogée par Le Monde.fr. La ministre de l'écologie, qui participait à une conférence ministérielle internationale sur la sûreté nucléaire, samedi dans la préfecture de Fukushima, a fait des propositions en ce sens : la publication du suivi par chaque Etat du plan d'action sur la sûreté de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), comme le fait déjà la France ; l'obligation de revues des centrales par des équipes étrangères ; et la création d'une force d'action rapide à l'échelle internationale en cas de crise.

"Les engagements pris lors de la conférence générale de l'AIEA en septembre 2011 [un renforcement de la sûreté des centrales mais sans caractère contraignant] ne doivent pas être perdus de vue, avance la ministre. Au Japon, nous avons essayé de convaincre nos partenaires d'avancer sur la question de la sûreté nucléaire, qui est un peu éclipsée aujourd'hui au profit de l'agenda économique."
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 12 Jan 2013, 19:31

Des failles de sécurité dans plusieurs centrales nucléaires japonaises menacent leur réouverture 01/01

Au Japon, la découverte de problèmes dans les dispositifs de sécurité incendie d'une dizaine de centrales nucléaires, révélée par la presse nipponne, risque d'impliquer de nouveaux délais dans la remise en marche de ces sites. Une perspective qui pourrait mettre dans l'embarras la nouvelle majorité conservatrice au pouvoir.

La sécurité des centrales nucléaires japonaises pose à nouveau problème. Le redémarrage des centrales nucléaires japonaises prendra plus de temps que prévu. En effet, des défauts dans les systèmes anti-incendie d'une dizaine de sites ont été détectés par l'organisme de régulation nippon. C'est ce qu'affirme ce lundi le quotidien japonais Mainichi. Selon ce dernier, le ministère de l'Industrie enquête actuellement sur des problèmes de câbles inflammables ou d'installations propices à la propagation du feu.

48 réacteurs à l'arrêt

Ces découvertes risquent de repousser encore un peu la remise en marche de 48 réacteurs sur les 50 que compte l'Archipel, suspendus depuis l'accident de Fukushima. Le passage en revue de la sécurité de ces centrales, dont la résistance aux séismes, très fréquents au Japon, doit durer trois ans. Cependant, la rénovation de certaines centrales, si elle s'avère trop coûteuse pourrait être purement et simplement abandonnée. L'arrêt de ces réacteurs implique pour le pays d'importer son énergie, ce qui plombe sa balance extérieure.

Shinzo Abe favorable à la remise en marche des centrales

Le nouveau gouvernement dirigé depuis une semaine par Shinzo Abe, conservateur et pro-nucléaire, a déjà fait savoir qu'il autoriserait la réouverture des centrales dont l'état doit être examiné par l'autorité de régulation nucléaire. Cette dernière a récemment fait savoir qu'elle comptait s'ouvrir davantage aux pratiques existants dans d'autres pays.
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede niouze » 17 Jan 2013, 12:51

Fukushima : le CNRS tait la vérité et domestique les masses
Thierry Ribault | Economiste au CNRS


Tribune

Le CNRS a rendu accessible le 7 janvier un dossier scientifique multimédia sur l’énergie nucléaire, destiné au « grand public ». Chercheur au CNRS en poste au Japon, où je travaille sur les modalités de la protection humaine dans le contexte du désastre de Fukushima, je tiens à me dissocier des propos tenus dans cette « animation », destinée à domestiquer les masses et taire la véritable situation à Fukushima.

Dans ce dossier « scientifique » aux desseins animés, les affirmations dénuées d’argumentation et prenant des allures d’évidences indiscutables sont légion. Ainsi, il y est certifié que :

« Le nucléaire est un investissement politique sur le très long terme, qui impose des décisions sur plusieurs décennies, difficiles à remettre en cause même après un accident nucléaire majeur comme celui de Fukushima. »

On apprend également que :

« Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la catastrophe de Tchernobyl, paru en 2005 sous l’égide des Nations unies, a évalué le nombre de décès de victimes immédiates de l’accident à moins de 50, et à 2 200 celui de l’excès de décès entraîné par l’exposition à la radioactivité des 200 000 “liquidateurs” les plus exposés. »

Des estimations remises en question

Rappelons que ces estimations ont été contestées par l’Union of Concerned Scientists (qui annonce 25 000 morts), ou par l’Académie des sciences de New York (qui en annonce entre 211 000 et 245 000, 15 ans après la catastrophe).

En Ukraine, un rapport gouvernemental de 2011 rend compte de 2 254 471 personnes affectées par le désastre de Tchernobyl, dont 498 409 enfants. Entre 1992 et 2009, chez les enfants ukrainiens, les maladies endocriniennes ont été multipliées par 11,6, les pathologies de l’appareil locomoteur par 5,3, les maladies du système gastro-intestinal par 5, les maladies cardiovasculaires par 3,7 et les troubles du système urogénital par 3,6.

La proportion d’enfants présentant des maladies chroniques est passée de 21% à 78%, et sur les 13 136 enfants nés des « liquidateurs » de Tchernobyl de 1986-1987, 10% présentaient des malformations congénitales à la naissance.
Parodie de « neutralité scientifique »

Les Nations unies constituant par ailleurs manifestement l’unique source accréditée par les contrôleurs scientifiques du CNRS, pourquoi ces derniers ne se réfèrent-ils pas au rapport radionégationniste de 2011 de l’United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR) ?

Ce dernier fait état de 62 morts – 15 morts du cancer de la thyroïde et 47 morts parmi les secours d’urgence – en tout et pour tout en lien avec l’irradiation due à la catastrophe de Tchernobyl.

Faire état de quelques nuisances radio-induites supplémentaires ne peut, il est vrai, que servir la déplorable parodie de « neutralité scientifique » à laquelle ils s’adonnent, en concubinage avec leurs « partenaires » (CEA [Commissariat à l’énergie atomique], ANDRA [Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs], IRSN [Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire], EDF, AREVA).
« Domestiquer les masses »

A Fukushima, selon le même dossier, « une zone rouge de 20 km a été délimitée, dans laquelle le gouvernement travaille à la dépollution : nul ne sait quand les quelque 110 000 habitants seront autorisés à rentrer », sans que soit fait mention des vastes zones inhabitables situées à 40 km de la centrale et bien au-delà, et sans que soit rappelé que le critère de définition de la zone de migration obligatoire a été fixé à une dose de 20 millisieverts par an, soit quatre fois plus qu’à Tchernobyl et vingt fois la norme internationale d’inacceptabilité.

La fameuse « non-imposition des valeurs », à laquelle faisait référence Max Weber dans sa conférence de 1917, « La science, profession et vocation » (si chère à certains chercheurs du CNRS qui, récemment réunis en colloque, l’y revendiquaient encore), ne s’est, de fait, pas imposée dans l’élaboration de ce dossier sur le nucléaire, destiné plutôt, comme dirait Weber lui-même, à « domestiquer les masses ».

Ce que le dossier du CNRS se devait d’établir concernant le désastre de Fukushima, et que ses exécutants académiques ont choisi de ne pas dire, je souhaite le dire aujourd’hui après bientôt deux ans de travail sur place.
Fukushima : les silences du CNRS

Le désastre de Fukushima, c’est une diffusion de césium 137 dans l’atmosphère 500 fois plus importante qu’à Hiroshima, d’après le physicien artisan du nucléaire japonais Anzai Ikuro. C’est aussi, selon le Norwegian Institute of Air Research, la plus grande émission de gaz rare xénon 133 connue en dehors des essais nucléaires : plus de deux fois les émissions de ce gaz à Tchernobyl.

C’est un tiers du département de Fukushima contaminé à un taux supérieur à 37 000 becquerels par mètre carré (pour le seul césium 137), et au moins treize départements contaminés, le tout représentant 8 à 10% du territoire japonais.

C’est 1 532 barres de combustible de 3 tonnes et de 4 mètres de long chacune, stockées dans la piscine du réacteur n°4, au cinquième étage d’un bâtiment qui menace, à la première secousse, de s’effondrer, suscitant ce commentaire laconique du Pr. Hiroaki Koide, spécialiste des réacteurs à l’université de Kyoto : « Ce serait la fin ».


Le 4 janvier 2013, le Pr. Koide reconnaît dans un entretien qu’il nous a accordé qu’« il existe une marge de manœuvre, car selon TEPCO, si la piscine du 4ème réacteur s’effondrait, ou même si toute l’eau de refroidissement s’échappait, tant que la disposition des barres n’est pas modifiée, la température peut monter jusqu’à 170°C ».
100 000 habitants de Fukushima qui ne peuvent pas partir

Le désastre de Fukushima, c’est 24 000 employés ayant travaillé sur les lieux depuis mars 2011, dont seulement 3,7% peuvent bénéficier d’un examen de détection de cancer proposé par les autorités et TEPCO. C’est, sur les deux millions d’habitants du département, seulement 100 000 réfugiés du nucléaire ayant migré à l’intérieur du département et 63 000 autres l’ayant quitté.

C’est seulement 10% des enfants du département déplacés en dehors de celui-ci. C’est un tiers des 300 000 habitants de la ville de Fukushima affirmant vouloir partir sans pouvoir le faire
. Ce sont les aides au retour mises en place par le gouvernement, pour inciter les réfugiés à revenir dans des zones pourtant identifiées comme contaminées, et c’est depuis décembre 2012 la suppression de la gratuité des logements publics pour les nouveaux réfugiés hors du département.

Le désastre de Fukushima, c’est la mise en place de la plus grande enquête sanitaire sur les effets des radiations jamais conçue, qui permettra de collecter, d’ici 2014 et sur trente ans, les données relatives aux habitants du département, dont 360 000 enfants, les objectifs de l’équipe en charge étant de « calmer l’inquiétude de la population » et d’« établir un record scientifique ».

Sur les 80 000 enfants examinés pour la thyroïde, 39% présentent des nodules de moins de 20 mm et des kystes de moins de 5 mm d’épaisseur. Un premier cas de cancer de la thyroïde a été officiellement déclaré chez un enfant de moins de 18 ans le mardi 11 septembre 2012.
« Les gens regardent ailleurs »

Le désastre de Fukushima, c’est cet habitant de la ville de Fukushima qui nous déclare lors d’un entretien, en novembre 2012, que le ghetto de Varsovie et les zones contaminées de Fukushima, c’est une seule et même chose :

« Les gens de l’extérieur savent que s’y trouve l’antichambre des camps de la mort, regardent ailleurs et continuent de certifier que le nucléaire, c’est incontournable. »

Voilà la « protection » mise en œuvre à Fukushima, qui ne suscite que silence dans le dossier nucléaire du CNRS. « L’ignorance c’est la force », disait Orwell. Dans cette situation d’effondrement de la conscience humaine, de grande inversion où le désastre est nié dans ses conséquences négatives, pour être transmué en opportunité d’affaires dans un milieu morbide auquel chacun est sommé de se soumettre, la prise de position en faveur de la vie est devenue un programme révolutionnaire.

Raccourcir la période de nocivité des managers de l’organisation des apparences, mettre en cause l’ensemble des intérêts qui gouvernent la dégradation du tout, tromper les trompeurs, renverser les inverseurs, évacuer les évacuateurs : voilà ce que, à mes yeux, doit « chercher » à faire un chercheur au CNRS.

Non pas se contenter d’un engagement, piètre variante de la mise au service du nucléaire attestée ici par la mobilisation des scientifiques de caserne, mais, face aux actes déraisonnés des producteurs d’ignorance et à la déshumanisation qu’ils promeuvent, faire preuve d’un véritable enragement.

http://www.rue89.com/rue89-planete/2013 ... ses-238627
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 28 Fév 2013, 14:46

Fukushima : augmentation du risque de cancer près de la centrale 28-02

L'accident nucléaire de Fukushima, au Japon, a entrainé une relative augmentation du risque de cancer dans les zones les plus touchées prés de la centrale, estime un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, rendu public jeudi à Genève. (c) Afp
GENEVE (AFP) - L'accident nucléaire de Fukushima, au Japon, a entraîné une relative augmentation du risque de cancer dans les zones les plus touchées prés de la centrale, estime un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, rendu public jeudi à Genève.

Il ressort de cette évaluation que l'évènement de Fukushima, en mars 2011, "ne devrait entraîner aucune augmentation perceptible des risques pour la santé à l'extérieur du Japon", ajoute le rapport d'experts.

Ils estiment dans ce document de 166 pages que dans un rayon de 20 km autour de la centrale accidentée après un violent séisme suivi d'un tsunami, le risque de cancer de la thyroïde chez les femmes et les enfants est en augmentation à 1,25%, contre habituellement 0,75%.

En 1986 après l'accident de Tchernobyl en Ukraine, il avait été relevé une augmentation notable des cancers de la thyroïde parmi les enfants.

"La première préoccupation identifiée dans ce rapport porte sur des risques de cancer particuliers liés à la zone et à des facteurs démographiques", a souligné Mme Maria Neira, directeur à l'OMS pour la santé et l'environnement.

"Un examen des données, basé sur l'age, le sexe et la proximité par rapport à la centrale, montre un risque plus grand pour ceux qui étaient dans les zones les plus contaminées. En dehors de ces zones, y compris au sein de la préfecture de Fukushima, aucune augmentation du risque de cancer est attendue", a affirmé Mme Neira.

L'OMS insiste dans ce rapport sur la nécessité d'un suivi au cours des années des populations à risque, ainsi qu'une surveillance des aliments et de l'environnement.

Pour les travailleurs qui participent à la neutralisation de la centrale, il y a une "augmentation des risques concernant leur vie entière pour la leucémie, le cancer de la thyroïde et l'ensemble des cancers solides par rapport aux taux de référence", estime le rapport. "Quelques travailleurs qui ont inhalé des quantités significatives d'iode radioactif pourraient développer des troubles non cancéreux de la thyroïde", ajoute l'OMS.
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 08 Mar 2013, 19:40

Les corbeaux de Fukushima Karyn NISHIMURA-POUPEE

CENTRALE NUCLEAIRE DE FUKUSHIMA DAIICHI (Japon) - Lorsque la terre trembla le 11 mars 2011, que l'on ne tenait plus debout dans le bureau de l'AFP, on comprit tout de suite que ce séisme-là n'était pas comme les autres. Mais on était loin d'imaginer le drame qui allait suivre: le tsunami gigantesque, et la catastrophe dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Au cours des mois suivants, nous avons livré des centaines de dépêches sur la situation dans ce site atomique et alentour, sans jamais pouvoir constater la situation de visu: la zone était, et reste, strictement interdite.

Pour une journaliste, rien n'est plus frustrant que d'être à ce point dépendante du bon vouloir des autorités. Près de deux ans plus tard, fin décembre 2012, je peux enfin me rendre à Fukushima. Un voyage de presse de quelques heures, strictement encadré, dans la centrale dévastée pour accompagner une visite du Premier ministre Shinzo Abe. Mais deux ans plus tard, c'est encore plus désespérant.

J'ai encore du mal à me convaincre que les scènes que j'ai vu alors étaient réelles. Imaginez: des villes entières totalement désertées, plus une âme humaine qui vive sur des centaines de kilomètres carrés autour de la centrale maudite. Avant, il y avait des gens dans les appartements, des paysans dans les champs, des clients dans les restaurants, des enfants aux mains de leurs parents. Tout, tout est resté en plan, à l'abandon. On voudrait interroger des gens. Mais plus personne ne se promène sur les routes, ne prend plaisir à sillonner la forêt luxuriante avoisinante, une des plus belles du Japon.

Cette vidéo amateur, tournée par un évacué qui se fait appeler Nekiragi, montre ce qui était la rue principale de Tomioka, un village dont les habitants ont tous été priés de quitter les lieux après la catastrophe:



Intactes ou à moitié détruites par le séisme du 11 mars 2011, des dizaines de milliers de maisons sont inhabitées. Pas un seul individu dans les nombreuses petites entreprises, les stations-services, les supermarchés et autres bâtiments qui bordent les routes.

Où sont-ils tous ? Quelle existence mènent-ils maintenant ? Espèrent-ils revivre ici? Font-ils parfois le déplacement? "Je suis revenu visiter ma maison, à Tomioka", m'a récemment écrit le même Nekiragi, photos à l'appui. "Ca c'est une peinture que j'avais réalisée il y a des années". Illusoire plus que prémonitoire, elle s'appelle "le retour". Impossible retour dans un environnement où le dosimètre affiche plus de 6 microsieverts/heure (contre 0,05 à Tokyo).

Elle était pourtant belle sa grande demeure blanche et marron à deux étages. A l'intérieur, tout est resté. Ici, la bibliothèque. "J'avais acheté le livre 'Terre des hommes', d'Antoine de Saint-Exupéry", dit encore Nekiragi. Et devant ce spectacle de désolation, le même de philosopher: "la tristesse ce n'est pas que ce soit cassé, c'est que le temps soit arrêté".

Le plus souvent, les seuls objets en mouvement que l'on aperçoit dans la zone encore fermée sont des fourgons de la police en patrouille ou les voitures des travailleurs du complexe atomique ravagé. Les panneaux publicitaires se voulaient alléchants, ils sont déprimants: on y souhaite la bienvenue, on y parle d'avenir, mais il n'y a plus personne pour les lire, personne pour y croire.

Personne, mais de pauvres corbeaux qui se croient encore heureux dans la nature continuent de survoler la centrale. Comme avant. Tôt ou tard les rayonnements qu'ils ne voient pas, ne sentent pas, auront raison d'eux. Ils nous fichent le cafard, ces corbeaux noirs. Et on regarde encore et encore partout, en se disant que non, ce n'est pas possible, que c'est juste pour quelques heures, quelques jours, quelques mois au plus. Mais non, c'est pour des années, que dis-je, des décennies pour les villages les plus proches du foyer radioactif.

Devant ce spectacle affligeant, le visiteur d'un jour tente d'imaginer comment cela s'est passé le 11 mars 2011, à 14H46, lorsque la terre a tremblé comme jamais dans cette région du nord-est du Japon, lorsque la vague de plus de quatorze mètres est venue gifler la centrale. "J'ai cru plusieurs fois mourir", a témoigné le directeur du site à l'époque, Masao Yoshida, un homme aujourd'hui très malade du cancer, pas à cause des rayonnements... du moins pas directement... du moins officiellement.

Au pied des réacteurs 5 et 6 du complexe atomique, l'océan si proche est redevenu sage. Mais ses ravages sont toujours visibles: des énormes réservoirs pliés par la déferlante, des carcasses de voitures enfoncées dans les bâtiments, des débris entassés.

Et puis des enchevêtrements de tuyaux, partout, sur lesquels s'affairent par endroits des hommes en combinaisons blanches, casqués et portant un masque intégral. A proximité, sont enterrés sous d'immenses tentes blanches des décombres radioactifs. Peu importe que l'on soit samedi ou dimanche, entre Noël et le jour de l'An, le travail doit continuer à la centrale de Fukushima, l'attention rester extrême. "Agir avec la sécurité comme première priorité", rappelle un panneau signé du directeur dans le QG de crise du complexe où quatre des six réacteurs ont été saccagés par la nature.

Il y a tout juste un an que le site est considéré comme stabilisé, mais le danger n'est pas écarté pour autant. La compagnie exploitante, Tepco, veut accélérer le calendrier, retirer vite le combustible usé de la piscine de désactivation du réacteur 4. Si elle venait à flancher, ce n'est pas un rayon 20 km qu'il faudrait évacuer, mais 200 ou plus, Tokyo compris! Vider en urgence une mégalopole de 37 millions d'habitants, soit l'équivalent de l'Algérie ou de la Californie? Cela semble infaisable, impensable. Qu'une telle possibilité ait pu à un moment émerger dans les têtes des experts-conseillers du gouvernement semble sortir tout droit d'un mauvais film catastrophe. Et pourtant, le scénario a bel et bien été envisagé, à un moment, par les autorités.

Sur le terrain, la bataille contre le temps est quotidienne. Quelque 3.000 personnes s'escriment là chaque jour. Certains ont l'air si jeune, la trentaine. Comment leur famille vit-elle leur dévouement? Ont-ils vraiment choisi d'être ici? Sont-ils conscients du danger? Quels sont d'ailleurs réellement les risques qu'ils encourent? Les avis des experts sont divisés sur la question, pas facile de savoir.

Quelle est leur motivation ? N'ont-ils pas l'impression de perdre leur temps ceux qui, à longueur de journée, passent lentement des compteurs Geiger de gauche à droite, de haut en bas, sur les carrosseries et vitres des véhicules sortant de la centrale, juste pour s'assurer qu'ils ne sont pas trop contaminés? Et cette femme qui me sourit à J-Village, centre de préparation des travailleurs, que pense-t-elle ? N'a-telle pas en réalité plutôt envie de pleurer? Moi, si. "J-Village: hôtel, restaurant, fitness club", annonce encore une pancarte surréaliste à l'entrée de cet ex-centre d'entraînement sportif construit par Tepco.

Aux murs des bâtiments de cet espace à 20 km de la centrale, des messages d'enfants de la région ont été punaisés pour encourager tous ceux qui ont désormais à effectuer la tâche la plus ingrate qu'il soit: nettoyer le site saccagé. "Gokurosama", "otsukaresama" ("vous avez bien travaillé", "vous devez être fatigué"): entre eux, les ouvriers se saluent humblement dans la file d'attente devant le système de contrôle d'irradiation, en espérant qu'il ne mente pas quand il leur dit d'une voix féminine "il n'y a rien d'anormal".

Mais comment ne hurlent-ils pas en entendant ces mots? Car rien n'est normal, tout est anormal au contraire, dans ce travail, cette obligation de passer par des sas, d'être inspectés par des machines, de porter des tenues de cosmonaute, de respirer à travers des masques, de compter les doses de rayonnements absorbés...

Certains sont pourtant venus de loin pour trimer ici quelques mois ou années, parfois forcés par des yakuzas-usuriers, un sale boulot pour rembourser au centuple des dettes contractées je ne sais comment. Quant aux résidents chassés par la radioactivité, d'aucuns espèrent rentrer, vivants, avant la fin du démantèlement. Il devrait durer quarante ans.
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Béatrice » 11 Mar 2013, 19:51

11 mars 2011 – 11 mars 2013 : Fukushima

11 mars 2011 – 11 mars 2013 : Fukushima
Rassemblements contre le crime nucléaire le lundi 11 mars 2013 (pour le Vaucluse : à 18h devant la mairie d’Avignon).

Le 11 mars 2011 plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima-Daïchi explosaient sous les coups d’un tremblement de terre suivit d’une raz-de-marée. Depuis, des centaines de milliers d’habitants ont été expulsés de chez eux, des dizaines de milliers ont perdu leur travail, des milliers d’enfants doivent porter autour du cou des appareils de mesures de doses de radioactivité subites, plus du tiers d’entre-eux est atteint de nodules à la thyroïde. Les citoyen-nes sont appelés à se rassembler dans les préfectures départementales en signe de solidarité avec les victimes et pour l’arrêt immédiat du nucléaire, ici, partout et maintenant.

Communiqué de Presse du 21 février 2013

11 mars 2011 – 11 mars 2013 : Le crime nucléaire continue à Fukushima

Rassemblement lundi 11 mars à 18h devant les mairies et les préfectures


Il n’y a pas de dose de radioactivité anodine et sans effet sur la santé et le vivant.

Jour et nuit, depuis plus de 700 jours, les installations nucléaires japonaises en perdition relâchent en quantité "astronomique" de la radioactivité mortelle dans l’atmosphère et dans les eaux.

Plus de 250 000 japonais et japonaises sont expulsé-es de chez eux et ont tout perdu : maison, travail, lieu de vie, écoles des enfants, relations humaines, territoires, revenus, lieux de sépultures. C’est l’équivalent de la moitié de la population de Vaucluse.

Des milliers d’enfants de tous âges portent jour et nuit autour de leur cou des compteurs de mesures de radioactivité leur indiquant les doses mortelles reçues heure après heure. Plus du tiers ont à présent des nodules à la thyroïde.

Des milliers de familles survivantes sont toujours entassées à ce jour dans des espaces en cartons installés dans des gymnases. Des milliers d’ancien-ne-s demeurent prostré-e-s et hébété-e-s en attendant que mort radioactive accomplisse son oeuvre criminelle.

Leur combat contre le nucléaire est le nôtre. Solidarité ! Fukushima, Tchernobyl, Provence Même ennemi : même combat.

Jour et nuit, depuis plus de 14 000 jours, les installations nucléaires de la vallée Rhône-Durance, du Tricastin rejettent de la radioactivité mortelle dans l’atmosphère et dans les eaux. Idem pour les installations nucléaires civiles et militaires de Marcoule depuis 56 ans et celles de Cadarache depuis 53 ans.

Du Japon à l’Inde, de la France au Canada, de la Chine au continent africain s’élèvent des voix de scientifiques et de populations contre l’aberration nucléaire*.

Face à la mise en jeu de notre santé et de la chaîne alimentaire et de la vie même, face à l’opacité de la filière nucléaire militaro-civile, face à la dictature que le lobby nucléaire exerce sur nos libres choix et la démocratie, la population est appelée à exiger l’Arrêt immédiat et sans condition du nucléaire.

On ne peut transiger avec le crime sanitaire : aucune compromission avec le nucléaire civil et militaire n’est acceptable. Aucun « greenwashing », aucune transition douce. Aucun alibi visant à laisser se poursuivre les atteintes à notre santé et à celle de nos enfants n’est tolérable. A danger immédiat : arrêt immédiat et sans condition.

Rassemblement de solidarité avec le peuple japonais, le peuple russe, les victimes du nucléaire en France et dans le monde. Solidarité internationale. Rassemblement et recueillement le lundi 11 mars 2013 (pour le Vaucluse : à 18h devant la mairie d’Avignon).

Collectif antinucléaire de Vaucluse / CAN84 . collectifantinucleaire84@hotmail.fr . http://www.coordination-antinucleaire-sudest.org/


http://www.millebabords.org/spip.php?article22934
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Re: Catastrophe nucléaire au Japon à Fukushima

Messagede Nico37 » 19 Mar 2013, 13:19

Panne de courant à la centrale nucléaire de Fukushima Edité par A.B. avec AFP 18/03

Une panne de courant a contraint l'opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, ravagée par le tsunami de 2011, à suspendre le refroidissement de trois piscines de stockage de combustible usagé.
Le refroidissement de trois piscines de stockage de combustible usagé a dû être stoppé par l'opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, ravagée par le tsunami de 2011. En cause : une panne de courant, a rapporté mardi l'agence Kyodo. Les postes de contrôle voisins n'ont pas enregistré de modifications importantes des niveaux de radioactivité après cette coupure de courant survenue lundi peu avant 19 heures heure locale (11 heures, heure française), a indiqué l'agence de presse japonaise.

Dans la nuit de lundi à mardi, à 1h45 heure locale (lundi 17h45, heure française), l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), n'était pas parvenu à relancer l'alimentation électrique des systèmes de refroidissement, a ajouté Kyodo. L'incident n'a pas affecté jusqu'à présent l'injection d'eau dans les réacteurs numéro 1 et numéro 3 de la centrale, dont le combustible avait fondu à la suite de l'accident de 2011, selon l'Autorité de régulation nucléaire (NRA) citée par Kyodo.

La fusion partielle ou complète du combustible était survenue dans trois des six réacteurs de la centrale de Fukushima à la suite du séisme et du tsunami géant du 11 mars 2011, qui avaient entraîné l'arrêt de la fourniture d'électricité et des systèmes de refroidissement. La panne d'électricité survenue lundi a entraîné, en plus de l'arrêt des systèmes de refroidissement des piscines de stockage du combustible usagé de trois des réacteurs, l'arrêt des équipements de traitement des débris de la centrale contaminés, dont des matériaux radioactifs.


Fukushima: reprise partielle du refroidissement des piscines après une panne 19.03 AFP

L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise Fukushima Daiichi a partiellement rétabli mardi après-midi le système de refroidissement des piscines de stockage du combustible, arrêté depuis une panne de courant la veille au soir.

L'électricité a été coupée lundi pour une raison inconnue à 18H57 (09H57 GMT), a expliqué mardi matin à l'AFP un porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco), Kenichi Tanabe. Il a ajouté que cette panne de courant avait entraîné l'arrêt des systèmes de refroidissement des piscines de stockage du combustible usagé des réacteurs 1, 3 et 4.

Le rétablissement partiel du courant a ensuite permis de relancer le système de refroidissement de la piscine du réacteur 1 à 14H20 (05H20 GMT), a précisé Tepco un peu plus tard dans un communiqué.

La compagnie d'électricité a ajouté que les systèmes de refroidissement des piscines des réacteurs 3 et 4 devraient fonctionner normalement vers 20H00 (11H00 GMT).

Le dernier système de refroidissement en panne, celui de la piscine de stockage dite "centrale", à l'écart des réacteurs proprement dits, devrait remarcher mercredi à 08H00 (mardi 23H00 GMT), a ajouté Tepco, ce qui règlerait le problème.

"Aucun changement important des niveaux de radioactivité n'a été détecté par nos instruments de mesure à proximité", a souligné M. Tanabe, écartant la possibilité d'une résurgence de la crise.

L'incident n'a pas affecté l'injection d'eau dans les réacteurs 1 à 3 eux-mêmes, dont le combustible avait fondu à la suite de l'accident de 2011, a-t-il poursuivi.

De son côté le responsable exécutif des installations nucléaires chez Tepco, Masayuki Ono, a précisé que la température de la piscine de stockage du réacteur 4 avait été estimée à 30,5 degrés Celsius à 10H00 locale (01H00 GMT).

Cette piscine est celle qui inspire le plus d'inquiétude car elle est la plus "garnie", avec 1.330 barres de combustible usagé et 200 barres de combustible non utilisé.

D'après Tepco, la température y monte en moyenne de 0,3 à 0,4 degré par heure depuis la coupure du système de refroidissement, ce qui laisse à l'opérateur environ quatre jours pour rétablir le courant avant que ne soit atteinte la limite de sûreté, fixée à 65 degrés Celsius.

M. Ono a souligné que la température des deux autres piscines était plus basse. Il a ajouté qu'un problème dans une unité de distribution de courant pourrait être à l'origine de la coupure, sans certitude toutefois.

"Notre priorité est de rétablir le courant pour relancer (le) refroidissement et nous voulons y parvenir le plus vite possible (...). Si cela prenait trop longtemps, nous pourrions toujours si nécessaire ajouter de l'eau de refroidissement (dans les piscines) afin d'éviter que la situation ne dégénère", a-t-il voulu rassurer.

Pour Akio Koyama, professeur au service de sécurité nucléaire de l'Université de Kyoto, la situation ne semble "pas grave dans l'immédiat".

"Même si l'eau atteint 65 degrés, ce ne serait pas critique à partir du moment où les barres sont toujours immergées. Mais si le niveau baissait au point que les barres soient à l'air libre, il y aurait alors motif à s'inquiéter", a-t-il ajouté.

L'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, s'était produit après un puissant séisme et le passage d'un tsunami géant le 11 mars 2011, qui avaient entraîné l'arrêt de l'alimentation des systèmes de refroidissement.

D'importantes quantités de radiation s'étaient disséminées dans l'environnement autour de cette centrale à 220 km au nord-est de Tokyo. La phase critique de l'accident est considérée comme terminée depuis décembre 2011, mais les travaux de sécurisation du site n'avancent que pas à pas en raison des hauts niveaux de radioactivité.
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