Gaz de schiste : infos et mobilisation

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 23 Aoû 2012, 23:52

Le reportage pro-gaz de schistes était financé par Total

Dans les médias, les arguments en faveur de l’exploitation des gaz de schistes réapparaissent. Mercredi 25 juillet, Le Monde appelait à la reprise des débats sur le sujet et publiait un reportage – financé par Total sans que cela soit révélé aux lecteurs – aux bénéfices économiques de leur exploitation. Le lendemain, le journal dénonçait les conflits d’intérêts autour d’une étude qui concluait à la non-dangerosité de cette source d’énergie. « Selon plusieurs sources interrogées par @si, la question divise sérieusement la rédaction du quotidien. »
Sur son compte Twitter, Pierre Haski, président de Rue89, se demande à haute voix : « et si les médias français s’engageaient à révéler lorsqu’un reportage est réalisé sur invitation »

(...)


http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5134
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 25 Aoû 2012, 00:23

Gaz de schiste : les ONG environnementales déçues et inquiètes

PARIS - Plusieurs organisations environnementales se montrent déçues et inquiètes des déclarations du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur les gaz de schiste, signal négatif qui laisse mal augurer de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre, selon Greenpeace.

Mercredi M. Ayrault a déclaré que le débat sur la question de l'exploitation des gaz de schiste n'est pas tranché et que tout sera mis sur la table lors de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre. Il a aussi évoqué la possibilité d'un recours à d'éventuelles technologies alternatives au système de fracturation hydraulique, qui est interdit en France.

Ca nous surprend et nous inquiète au plus haut point, c'est un mauvais signal, c'est un vrai recul, dit à l'AFP Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

Il n'y a pas de technique propre qu'on maîtrise, et de toute façon, l'exploitation des gaz ou pétrole de schiste va à l'encontre de l'ambition de la France de lutter contre le réchauffement climatique et de réduire les gaz à effet de serre.

Si la transition énergétique promise par François Hollande, c'est exploiter le sous-sol français pour trouver de l'énergie, c'est contre-productif, estime-t-il.

Greenpeace a de vrais doutes sur la conférence environnementale, et réserve sa décision d'y participer, indique-t-il. Si c'est se mettre autour de la table pour discuter et débattre sans qu'il y ait rien derrière, ça ne nous intéresse pas.

On est déçus, dit aussi Maryse Arditi, pilote du réseau énergie à France nature environnement (FNE). Il n'y a pas de méthode propre pour récupérer les gaz de schiste, affirme-t-elle.

Quoi qu'on fasse, il faudra fracturer la roche et y envoyer quelque chose, qui remonte tout ce qu'il y a à 3.000 mètres de profondeur, y compris les minéraux et les métaux lourds, dit-elle. En outre une fracturation crée des failles par lesquelles des eaux impropres à la consommation peuvent remonter vers les nappes phréatiques.

Elle souligne aussi que le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le gaz carbonique. Il serait beaucoup plus intelligent de réduire la consommation d'énergie pour réduire la production de gaz à effet de serre', dit-elle.

Un porte-parole de WWF France affirme que les gaz de schiste ne sont pas une solution. Aucune technique de fracturation visant à libérer des huiles et gaz de la roche mère ne peut être sans impact sur nos ressources naturelles, dit-elle.

Elle relève que 80% de ce qui est libéré échappe à tout contrôle et migre inexorablement dans les nappes phréatiques et dans l'atmosphère, ce qui pose des problèmes en termes de santé publique car les hydrocarbures sont des cancérigènes avérés.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 31 Aoû 2012, 15:11

Un citoyenniste écrit à PARISOT en réponse à ses déclarations sur les gaz de schiste.

Madame PARISOT,

J'ai entendu vos récentes déclarations sur les hydrocarbures non conventionnels, autrement dit les gaz de schiste. Ces déclarations m'ont révolté. Selon vous, l'exploitation de ces ressources permettraient à notre industrie d'être plus compétitive grâce à la baisse du coût de l'énergie.
Manifestement, vous avez une vision bien partial et incomplète du sujet.
Certes, l'exploitation des gaz de schiste réduirait notre dépendance énergétique et réduirait le coût de l'énergie. Cependant, vous semblez ignorer les dommages collatéraux. Ou alors, vous connaissez les dommages sur l'environnement mais vous vous en moquez éperdument. Dans les deux cas, c'est scandaleux. Cela me donne envie de vomir !

Ainsi, l'exploitation des gaz de schiste est une activité très consommatrice d'eau alors même que l'eau vient à manquer et que les sécheresses sont de plus en plus fréquentes et sévères. Les États Unis ont connu, cette année, la plus grande sécheresse de leur histoire, mais les industriels continuent à injecter des millions de litres dans le sous sol pour extraire ces hydrocarbures. Trouvez vous cela normal ?
La technique de la fracturation hydraulique est extrêmement polluante : il faut injecter dans le sol de l'eau mélangée à des produits chimiques très dangereux, et qui risquent de se répandre dans les nappes phréatiques et de polluer lourdement des terres arables. En outre, la fracture de la roche risque de libérer des éléments toxiques présent naturellement dans le sous sol tel que les métaux lourds, l'arsenic, des matières radioactives..... L'étanchéité des puits n'est pas garantie à terme, puisque même dès leur élaboration, il y a des fuites, alors imaginez ce qu'il pourrait advenir dans plusieurs décennies ! Mais cela n'a pas l'air de vous préoccupez, car ce qui vous intéresse manifestement, c'est l'argent, la croissance, et ceci au mépris de notre belle planète Terre et de la santé des humains !
Les preuves de pollution s'accumulent de jour en jour contre cette industrie, et le coût que cette pollution va représenter sera bien plus élevé que ce que cette industrie a généré en profit.
Vous n'êtes pas sans savoir non plus que l'exploitation de ces hydrocarbures, est génératrice d'importantes émissions de gaz à effet de serre, alors même que leur concentration dans l'atmosphère accélère le réchauffement climatique.

Il est suicidaire de vouloir exploiter ces ressources pour toutes les raisons évoquées. Cela va retarder le développement des énergies d'avenir tel que le renouvelable et l'énergie nucléaire du future, ainsi que la mise en œuvre de mesures destinées à la sobriété énergétique.
L'énergie nucléaire, doit être une des énergies d'avenir, mais pas telle qu'on la connaît: que l'on veille faire perdurer les centrales actuelles ou sonner leur glas, il faut admettre que le nucléaire, tel qu'il est à l'heure actuelle, n'est pas satisfaisant et que tôt ou tard, il faudra faire autrement, la question est de savoir quand ! Mais le plus important, est l'énergie nucléaire du future, une énergie très peu polluante, sûre, abondante et bon marché. Cette recherche est au cœur du projet international ITER à CADARACHE dans les Bouches du Rhône. Ce domaine est très prometteur, et il faut lui donner le financement nécessaire.

Si l'on veut faire prospérer l'industrie française, cela doit être par la recherche et le développement dans des énergies nouvelles et des techniques de sobriété, pas en s'engluant dans des schéma obsolètes qui nous conduisent droit dans le mur tel que les gaz de schiste !

Quant bien même il serait découvert une technique non polluante pour exploiter les gaz de schiste, faudrait il pour autant le faire au regard de l'émission de gaz à effet de serre et de leurs conséquences sur le réchauffement climatique ?

Nous verrons que dans quelques années, les États Unis vont se mordre les doigts d'avoir exploité ces ressources. Ne soyons pas les moutons de Panurge en les suivant aveuglés par le reflet éblouissant du filigrane des billets.

Il y en a assez de ces décisions de court terme, qui sacrifient l'aspect humain, social et environnemental pour satisfaire les besoins de profit d'une minorité de privilégiés. Il est temps de changer de modèle d'autant plus que ce modèle sacrifiant notre planète et se fixant comme objectif toujours plus de profit, de croissance et de consommation est un échec en matière économique ; ce modèle est peu être la genèse de la crise.

Posons nous une dernière question : est il bon de toujours plus consommer, des biens inutiles, polluants, achetés à crédits, qui ruinent les ménages et qui les rendent boulimiques et exigeants, alors que ce confort apparent ne rend pas plus heureux, mais produit peut être l'effet inverse.

Réfléchissez Madame PARISOT : quel avenir voulez vous donnez aux enfants de la Terre ? et vous même, voulez vous vivre mieux, dans un environnement préservé ? Ou bien préféreriez vous continuer à polluer, à saboter notre planète ?

Depuis le 22 août, nous vivons à crédit. A crédit de notre planète. Cela signifie que ce que nous consommons est au delà de ce que notre planète peu fournir. Et cette date avancera chaque année. Combien de temps la Terre va t'elle encore supporter ce que nous lui faisons subir ?

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame PARISOT l'expression de mes sentiments les meilleurs.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Pïérô » 11 Sep 2012, 02:08

Journée mondiale d'oppositon au gaz de schiste le 22 septembre.

Dans l'hexagone, deux rassemblements, un au sud et un au nord :


JOURNEE MONDIALE D'OPPOSITION AUX GAZ DE SCHISTE

Gaz de schiste, ce n'est pas fini !


Malgré le forcing du lobby pétrolier, malgré la complaisance de certains medias, papier,radio...la lutte contre les gaz de schiste ne faiblit pas. Les collectifs français se rassemblent le 22 septembre à Saint Christol-lez-Alès (Gard) à partir de 10 heures pour le Sud et Tournan-en-Brie (77) pour le nord -dans le cadre du 'Global Frackdown'.

document au format PDF: http://gard.demosphere.eu/files/docs/f- ... -fname.pdf

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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Ulfo25 » 14 Sep 2012, 08:51

Dossier Le Monde sur le Gaz de Schiste et ses effets.


Conséquences sur l'environnement, coût de l'énergie, évaluation des réserves : bien des questions se posent sur cette nouvelle ressource, devenue un enjeu politique. Un dossier sensible pour la conférence environnementale des 14 et 15 septembre

L'impact sur le climat reste controversé L'un des arguments forts en faveur du gaz de schiste est son impact climatique, réputé plus faible que celui du charbon. A même quantité d'énergie produite, le gaz en général émet presque deux fois moins de dioxyde de carbone (CO2), principale cause du réchauffement climatique. Mais, en avril 2011, Robert Howarth a levé un lièvre de taille. Selon l'étude publiée par ce biogéochimiste américain, professeur à l'université Cornell (Etat de New York), 3,6 % à 7,9 % du gaz de schiste produit aux Etats-Unis s'échapperait dans l'atmosphère. Or ce gaz - principalement composé de méthane (CH4) - a un potentiel d'effet de serre beaucoup plus fort que le CO2.

Il ne reste cependant qu'un peu plus d'une décennie dans l'atmosphère, contre plus d'un siècle pour le CO2, et produit donc ses effets réchauffants sur une période plus courte... En définitive, selon Robert Howarth, le gaz de schiste serait pire que le charbon pour le climat, surtout si l'on considère l'effet climatique sur vingt ans et non sur un siècle, comme c'est habituellement l'usage.

Ces travaux ont été attaqués, notamment par le géologue Lawrence Cathles, lui aussi professeur à Cornell et ancien chercheur chez Chevron, l'une des principales compagnies pétrolières des Etats-Unis. Dans un commentaire critique publié par la revue Climatic Change, Lawrence Cathles estime que les calculs de son collègue sont erronés et qu'ils s'appuient sur des hypothèses par trop pessimistes.

Depuis, la pertinence des questions soulevées par Robert Howarth a été confirmée par des mesures de terrain menées par des chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l'université du Colorado à Boulder. Conduits par Gabrielle Pétron et publiés en février dans le Journal of Geophysical Research, ces travaux ont consisté à prélever des échantillons d'air dans la région de Denver-Julesburg, au nord-est du Colorado, où des "gaz de réservoirs compacts" (tight gas) sont exploités avec les mêmes techniques de fracturation que le gaz de schiste.

L'analyse de Gabrielle Pétron et de ses collègues aggrave encore celle de Robert Howarth : elle suggère qu'entre 2 % et 8 % du gaz de schiste extrait est relâché dans l'atmosphère - avec 4 % comme valeur la plus probable. Et encore, ces mesures ne prennent en compte que les fuites qui se produisent sur les sites d'exploitation, et non, comme l'a fait Robert Howarth, celles qui surviennent tout au long du cycle de vie du gaz, au cours de son acheminement et de son traitement.

Selon Total, l'étude de Gabrielle Pétron est le reflet d'un cas particulier, lié à des installations anciennes. "Nous avons mené une autre campagne de mesures dans l'Utah, dont nous espérons publier les résultats avant la fin de l'année, dit Gabrielle Pétron. Nous allons aussi mener une campagne de mesures par avion." D'autres études sont également en cours en Pennsylvanie et au Texas.

Le débat scientifique est donc loin d'être clos. Cependant, le rapport sur le sujet commandé par la Commission européenne au consultant britannique AEA, publié début septembre, estime que, sur une échelle de temps d'un siècle, l'impact climatique du gaz de schiste reste très inférieur à celui du charbon. Pour Robert Howarth, prendre en compte l'impact sur vingt ans est plus pertinent, car les travaux les plus récents "montrent que sans une réduction immédiate des émissions globales de méthane, le climat se réchauffera vers un point de bascule dangereux dans les dix-huit à trente-cinq années qui viennent", explique le chercheur.

Une exploitation qui présente des risques La réalité de plusieurs contaminations d'eaux souterraines dues à l'exploitation du gaz de schiste ne fait pas de doute. Dans un rapport d'étape publié en novembre 2011, l'agence fédérale américaine de protection de l'environnement (EPA) a compilé des cas de pollutions attribués aux activités gazières.

La liste n'est pas exhaustive, mais recense plus d'une quarantaine de situations dans lesquelles les populations se plaignent de pollutions diverses, qu'elles attribuent à l'exploitation de gaz non conventionnels : contamination de l'eau potable aux hydrocarbures, chute de la quantité d'eau disponible dans les points de prélèvement, augmentation de la salinité de l'eau, épandage de boues de forage, fuites du liquide de fracturation... L'accumulation de méthane dans une habitation et l'explosion de celle-ci a même été rapportée à Bainbridge (Ohio).

L'EPA a sélectionné plusieurs de ces sites pour y mener des investigations et doit publier une analyse complète dans les prochains mois. Dans le rapport commandé par la Commission européenne, le cabinet d'études AEA estime que les risques de contamination des eaux souterraines, mais aussi des eaux de surface, sont "élevés". Cependant, ce n'est pas la fracturation hydraulique en elle-même qui est en cause, mais généralement des défauts de cimentation des puits.

Dans une autre étude, publiée en mai 2011 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs de l'université Duke (Caroline du Nord) ont montré qu'en Pennsylvanie et dans l'Etat de New York, le méthane en excès dans des points de prélèvement d'eau provenait bel et bien de l'exploitation du gaz de schiste, mais qu'il n'était pas remonté dans la nappe phréatique par les réseaux de fissures ouvertes par la fracturation. C'est donc lors de sa remontée dans le tubage qu'il a fuit dans les aquifères affleurant sous la surface.

"A ma connaissance, la fracturation hydraulique en elle-même n'a été incriminée que dans un unique cas, à Pavillion, dans le Wyoming, explique un responsable de Total. Mais il s'agit d'un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire puisque l'opérateur a fracturé la roche bien trop près de la surface, à environ 600 mètres."

Selon le rapport d'AEA, la phase d'exploitation la plus risquée n'est pas la fracturation de la roche, mais la mise en production du puits. A ce moment, une part du fluide de fracturation qui a été injecté est régurgitée et revient à la surface. Ce fluide de retour peut être récupéré mais, en cas de fuite, le risque est celui d'une contamination des sols et des eaux de surface par les additifs chimiques du fluide. Mais aussi par des métaux lourds et des éléments radioactifs qui reviennent des profondeurs de la terre, dissous dans le mélange.

Pour Total, ces accidents intervenus outre-Atlantique sont surtout le fait de l'irruption de nombreux petits opérateurs, financièrement fragiles et peu regardants sur la sécurité de leurs installations. En outre, le fluide de retour peut être traité et recyclé, pour être réutilisé ou remis dans le circuit des eaux de surface.

Il n'en reste pas moins que les risques de pollution de l'air - en particulier par des composés organiques volatils et des hydrocarbures - sont également jugés "élevés" par le cabinet AEA. En avril, une équipe conduite par Lisa McKenzie (Colorado School of Public Health, université du Colorado à Aurora) a échantillonné l'air ambiant de Garfield (Colorado) et y a découvert des concentrations accrues d'hydrocarbures. Ces travaux, publiés en avril dans Science of the Total Environment estiment qu'il existe un risque accru de cancer du sang pour les personnes passant le plus clair de leur temps à moins de 800 mètres des puits.

Cette question des "émissions fugitives" pourrait être résolue grâce à l'utilisation de nouveaux matériels, d'ores et déjà disponibles, assure-t-on chez Total, où l'on insiste sur les carences réglementaires américaines.

Le forage modifie les territoires L'exploitation du gaz de schiste transforme de manière notable les territoires. Pas tant du point de vue du paysage - les hautes tours de forage ne restent en place que quelques semaines, le temps de creuser le puits - que de celui du terrain. L'installation des équipements, citernes et stockages, nécessaires à l'exploitation, suppose d'emblée de couvrir le sol d'une dalle de ciment ou de goudron sur laquelle les engins peuvent manoeuvrer et le puits être creusé. A la plate-forme s'ajoutent la route d'accès et le gazoduc pour évacuer l'hydrocarbure.

Selon l'étude d'AEA, remise en septembre à la Commission européenne, aux Etats-Unis, les plates-formes d'exploitation occupent ainsi en moyenne une surface de 3,6 hectares. L'association américaine Nature Conservancy confirme le chiffre dans une étude effectuée en Pennsylvanie. Celle-ci souligne aussi que "le déboisement fragmente la forêt, créant de nouvelles lisières, ce qui change les conditions d'habitat des espèces sensibles qui dépendent des conditions de la "forêt profonde"".

L'impact global est d'autant plus important que, contrairement à ceux du gaz naturel conventionnel, les gisements de gaz de schiste sont de toute petite taille. Pour exploiter un sous-sol, il faut donc forer à de très nombreux endroits. Selon AEA Technology, "il faut environ cinquante puits de gaz de schiste pour produire la même quantité de gaz qu'un puits en mer du Nord".

Aux Etats-Unis, ce sont donc des milliers de puits qui sont creusés, provoquant un mitage du territoire dans les régions concernées. Selon la revue Environmental Health Perspectives de juillet, plus de 20 000 puits devraient être creusés chaque année dans ce pays d'ici à 2035, ainsi que 10 000 puits pour le pétrole de schiste.

Les compagnies pétrolières observent cependant que la tendance consiste à concentrer le plus grand nombre possible de puits par plate-forme, jusqu'à dix, afin de réduire l'impact sur le territoire.

Qu'advient-il du terrain après exploitation ? Il ne s'agit pas seulement d'évacuer les équipements de surface et la tête de puits, mais aussi de décaper le sol de son revêtement pour remettre de la terre naturelle et permettre le retour de la culture ou de la végétation originelle. L'expérience américaine est encore trop récente pour savoir si cette restauration est systématiquement pratiquée.

Des réserves à confirmer Le sous-sol contient sans doute beaucoup de gaz de schiste, mais on ne sait pas quelle quantité serait exploitable dans des conditions rentables. Géologues et entreprises restent très prudents sur le potentiel réel du gaz de schiste. En avril 2011, pourtant, l'administration américaine de l'énergie, l'EIA, a publié une évaluation des ressources mondiales selon laquelle les trente-deux grandes régions analysées - excluant l'essentiel de l'Afrique, de la Russie et de l'Asie centrale - recèleraient environ 185 000 milliards de mètres cubes de gaz de schiste, soit quasiment autant que les réserves estimées de gaz conventionnel.

La nouvelle, spectaculaire, a fait naître de grands espoirs dans de nombreux pays. Mais il est vite apparu que les estimations de l'EIA étaient très optimistes. Le rapport se fondait sur des présomptions en fonction des couches géologiques et non sur des analyses de terrain. En fait, explique un géologue de l'Institut français du pétrole Energies nouvelles, pour parvenir à des estimations plus précises, il faut réaliser des puits d'exploration, car les terrains présentent tous des conditions particulières. Ainsi, en Pologne, deux puits ont été creusés, produisant des résultats décevants. L'Institut national de géologie polonais a publié en avril une étude situant le potentiel du pays à un niveau près de dix fois inférieur à celui avancé par l'EIA.

On dispose cependant d'un "modèle" réel riche d'enseignements : les Etats-Unis, où le gaz de schiste, exploité avec intensité, est un grand succès depuis près de dix ans. Les géologues devraient pouvoir en tirer des conclusions applicables sur d'autres terrains. Mais le recul manque encore pour évaluer la durée et le potentiel total des gisements.

En France, l'énergie coûterait - un peu - moins cher La France peut-elle espérer que l'exploitation de gaz de schiste - si son sous-sol en contient - entraînera une baisse des prix de l'énergie ? Avancé par les défenseurs du gaz de schiste, l'argument s'appuie largement sur l'exemple des Etats-Unis, dont la situation est pourtant difficilement transposable. Les prix du gaz conventionnel s'y sont effondrés en raison d'un afflux massif de gaz de schiste sur le marché. Cela a entraîné, par ricochet, une baisse des prix du charbon, devenu, comme le nucléaire, moins compétitif.

Aux Etats-Unis, cet effondrement des cours du gaz a été une aubaine pour les industries électro-intensives (pétrochimie, sidérurgie, papeteries...). "On a une bonne visibilité sur les prix et les volumes de gaz non conventionnel à un horizon de quinze ans", assure Stanley Nahon, directeur du secteur énergie du consultant Booz & Company. Les réserves sont en effet identifiées et le ministère américain de l'énergie (DoE) estime que les prix augmenteront progressivement, passant de 2,70 dollars par million de BTU (British thermal unit, soit 28 m3) actuellement, à 5 dollars en 2020 et 7 dollars en 2035.

En France, aucun expert n'ose clamer : les gaz de schiste, c'est l'Amérique ! "La situation américaine n'est pas reproductible en Europe, prévient le président de l'Institut français du pétrole Energies nouvelles. Aux Etats-Unis, l'industrie parapétrolière est très dynamique. On compte 1 000 installations de forage là-bas, une cinquantaine seulement ici." Olivier Appert met aussi en avant une réglementation du secteur des mines plus favorable et une moindre densité démographique. Autant de facteurs qui permettent de baisser les coûts de production et de contourner les rejets de l'opinion.

"Les coûts de production seront plus élevés ici qu'aux Etats-Unis", reconnaît Stanley Nahon. Et le prix final aussi. En outre, le "mix énergétique" est différent. Aux Etats-Unis, de nombreux exploitants de centrales électriques ont remplacé le charbon (50 % de l'électricité américaine) par le gaz, dégageant un double gain, financier et environnemental.

La France, qui a très peu de centrales au charbon et un parc nucléaire fournissant une électricité encore compétitive, ne retirerait pas de tels bénéfices. Les analystes ne voient pas non plus d'impact positif du gaz de schiste sur les prix du pétrole et des carburants. Leur développement rapide aux Etats-Unis n'a pas empêché le gallon d'essence de grimper à 3,85 dollars (2,99 euros) en septembre.

Reste le gaz naturel. C'est un combustible "trop cher en Europe", estime Thierry Bros, analyste à la Société générale. Ce qui explique en partie la baisse de 11 % de la consommation en 2011. "Le développement des gaz non conventionnels peut entraîner une moindre pression sur les prix en Europe", juge Olivier Appert. Les grands fournisseurs de la France (Norvège, Russie, Algérie) seraient en effet obligés de renégocier - à la baisse - les prix inscrits dans les contrats à long terme signés par GDF Suez.

Plus largement, le gaz de schiste pourrait profiter à l'économie nationale. Outre-Atlantique, les plus optimistes estiment qu'il a procuré 0,5 à 1 point de croissance supplémentaire grâce à l'emploi et à la relocalisation d'industries. Son développement en France réduirait aussi un peu la facture énergétique, qui a augmenté de 32 % en 2011 (61 milliards d'euros).

Un gisement d'emplois difficile à évaluer Quand il s'agit de mesurer l'impact de l'exploitation des huiles et gaz de schiste sur l'emploi, les chiffres valsent et se contredisent. Aux Etats-Unis, pays leader dans le secteur des hydrocarbures non conventionnels, une étude publiée en novembre 2011 par le cabinet Deloitte annonce près de 550 000 emplois créés en 2010. "C'est le chiffre qui circule, en effet, confirme-t-on chez un pétrolier. Certaines prévisions évoquent même 1,3 million de jobs d'ici à 2035. Mais rien n'est moins sûr..."

Des emplois créés ? Personne n'en doute, mais dire combien relève de la "futurologie" estime l'ONG Food & Water Watch dans une note datée du mois de mars. L'association souligne que "les projections les plus optimistes réalisées ne prennent pas en compte les conséquences des forages qui provoquent la destruction d'emplois dans le tourisme ou l'agriculture, par exemple".

Et de rappeler que, lors de campagnes industrielles aussi techniques, les groupes pétroliers réservent les "jobs les mieux rémunérés à du personnel qualifié issu d'autres régions et non à des travailleurs locaux". De même, l'ONG insiste sur le fait que les autres emplois créés sont temporaires, douze mois environ, le temps de mettre en état de marche les puits.

Dans une étude publiée en décembre 2011 dans la revue internationale Energy Economics, Jeremy G. Weber, chercheur au Département américain de l'agriculture, présente les résultats de l'enquête empirique qu'il a menée dans trois Etats concernés par l'exploitation du gaz de schiste : le Colorado, le Texas et le Wyoming. Ses travaux - les premiers qui s'appuient sur des expériences réelles - mettent en évidence que cette exploitation a entraîné "des hausses modestes en termes d'emplois, de salaires et de revenus financiers".

Plus précisément, il démontre que chaque million de dollars de gaz produit conduit localement à la création de 2,35 emplois et produit 91 000 dollars (70 450 euros) de revenus salariaux. Des conclusions qui l'incitent à mettre en garde contre tout optimisme démesuré des prévisionnistes.

Marie-Béatrice Baudet, Jean-Michel Bezat, Stéphane Foucart et Hervé Kempf

Naturel, mais non conventionnel

Une fois extraits, rien ou presque ne distingue les gaz naturels non conventionnels du gaz naturel conventionnel. Comme ce dernier, ils sont principalement formés de méthane (CH4), le plus simple et le plus léger des hydrocarbures, avec les mêmes propriétés.

Le terme "non conventionnel" signifie que les méthodes d'extraction utilisées sont différentes - principalement la fracturation hydraulique des roches qui recèlent ces hydrocarbures.

Il existe trois formes de gaz non conventionnel :

Le gaz de schiste (shale gas) est emprisonné dans la roche où il s'est formé, à des profondeurs de l'ordre de 3 000 mètres.

Le gaz de réservoirs compacts (tight gas) s'est formé dans des argiles très profondes et a migré dans des couches géologiques supérieures, plus denses.

Le gaz de charbon est prisonnier des veines du minerai, au sein de poches qui se sont formées dans la veine. C'est le fameux grisou redouté des mineurs. Mais on le trouve plutôt intimement mêlé au charbon.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede ivo » 14 Sep 2012, 09:33

.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 14 Sep 2012, 21:11

Pourquoi l'exploitation du gaz de schiste en France mérite un débat 14-09 Nicolas Stiel

Alors que François Hollande a rejeté, ce vendredi, 7 demandes de permis d'exploration, Challenges fait le point sur le gaz de schiste qui divise industriels et écologistes. A la clé: une moindre dépendance énergétique et beaucoup d'emplois.

"Si la France était en période de croissance, on n'en aurait jamais reparlé." Pas faux le diagnostic de Jean-Luc Bennahmias, député européen du MoDem et opposant résolu au gaz de schiste. Ce gaz non conventionnel contenu dans des roches sédimentaires argileuses compactes à plus de 2.000 mètres de profondeur est l'un des fils rouges de la conférence environnementale qui a débuté ce vendredi 14 septembre à Paris. François Hollande a d'emblée choisi son camp. "Actuellement, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huile de schiste est exempte de risque pour l’environnement et pour la santé" a expliqué le chef de l'Etat pour justifier le rejet par l'Etat de sept demandes d'exploration.

Mais il y a fort à parier qu'on reparlera du sujet lors du grand débat sur la transition énergétique qui s'ouvrira en octobre. Car la question mérite effectivement qu'on se penche sur les tenants et les aboutissants d'une exploitation susceptible de changer en profondeur la donne pour la France.

Il y a un an, le gaz de schiste était sorti des écrans radars. Après une forte mobilisation citoyenne, le Parlement avait banni la technique controversée de la fracturation hydraulique, seul procédé connu pour l'extraire. Il n'y avait pas eu de débats. L'émotion avait pris le pas sur la raison. Le 13 juillet 2011, l'Assemblée nationale avait voté la loi avant d'entendre le rapport parlementaire. "La France a fermé la porte des gaz de schiste avant de l'ouvrir", avait résumé Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez. Dans l'ambiance du Grenelle de l'environnement, cette énergie fossile n'avait pas droit de cité. A l'époque, Jean-Marc Ayrault n'avait d'ailleurs pas voté le texte, trop timoré à ses yeux. Les gaz de schiste, il faut les interdire, disait-il alors.

Aujourd'hui, le Premier ministre affirme que le débat n'est pas "tranché". Opposant d'hier rattrapé par le principe de réalité ? Oui, mais pas seulement. Comme le dit Bennahmias, il y a la crise. La crise qui s'est encore aggravée et qui pousse à mener un travail d'introspection, à tout remettre à plat, à analyser secteur par secteur les domaines où l'on peut mieux faire.

Faire face à la montée inexorable du prix de l'électricité

La France importe 99% de son pétrole, 98% de son gaz. Cette dépendance énergétique n'est pas nouvelle. La nouveauté, c'est la flambée du brent et les répercussions qu'elle entraîne. L'an dernier, la facture énergétique a atteint un record de 62 milliards d'euros, 40 milliards de plus qu'au début du siècle. Elle représente 90 % du déficit commercial. Depuis 2005, les tarifs de l'énergie ont explosé: +18% pour l'électricité, +29% pour les carburants, +47% pour le gaz, dont les prix sont indexés sur ceux du pétrole. Cela ne va pas s'arrêter. La rareté des ressources, les tensions au Moyen-Orient, le coût croissant du nucléaire entretiennent le mouvement haussier. Le prix de l'électricité, par exemple, devrait augmenter de 50% d'ici à 2020.

Pendant ce temps, près de 4 millions de ménages vivent en situation de précarité énergétique, consacrant plus de 10 % de leur budget au paiement des factures d'électricité et de gaz. Une situation intolérable qui a fi ni par faire bouger les lignes. Cet été, des experts comme Claude Allègre et des décideurs comme Claude Perdriel (propriétaire de Challenges) ont signé des tribunes en faveur du gaz de schiste. Les lobbyistes de Total et de GDF Suez ont alerté les politiques. Peut-on à la fois se révolter contre l'augmentation du prix du gaz et refuser d'étudier les potentialités d'une nouvelle ressource? Une ressource qui pourrait constituer "un pas vers l'autonomie énergétique", comme l'affirme la dernière étude de la Fondation Concorde ("Gaz de schiste, exploitons nos réserves").

Des réserves qui permettent d'assurer plus de deux siècles de production

"Quand on est dans une situation économique comme aujourd'hui difficile [ ...], ne pas se donner la possibilité de développer du gaz, c'est dommage", déclarait fin août Christophe de Margerie. Le gaz de schiste, le PDG de Total y croit dur comme fer. Et comme la France lui est interdite, le pétrolier plante des drapeaux à l'étranger. Aux Etats-Unis, où il a pris 25 % de deux gisements du spécialiste Chesapeake, en Argentine, en Pologne, au Danemark (forages prévus début 2013), et même en Chine via un accord avec l'entreprise Sinopec.

Avec le schiste, les réserves mondiales de gaz ont quadruplé. On les estime maintenant à 250 ans. Autre point positif, ces réserves sont géographiquement mieux réparties que celles du gaz conventionnel. Du pain bénit pour les pays qui veulent réduire leur dépendance énergétique, et pour les industriels qui rêvent d'un jackpot à l'américaine. Grâce au shale gas, les Etats-Unis sont désormais autosuffisants. Le pays est devenu un laboratoire grandeur nature. Pour Total notamment. Mais aussi pour GDF Suez. La firme n'exploite pas directement le schiste. Mais elle compte bien profiter du gaz américain à prix bradés. Que la ressource soit conventionnelle ou non conventionnelle n'a pas d'importance.

Le Français veut exporter du gaz liquéfié (et une partie sera forcément issue du shale gas). Ce sera possible fin 2016, quand le groupe, avec son partenaire Sempra Energy, aura construit son usine de liquéfaction en Louisiane, sa première unité outre-Atlantique.

Quid de l'exploitation en France ?

GDF Suez n'a en revanche rien en France. L'an dernier, le géant s'était rapproché du spécialiste américain Schuepbach dans l'espoir de décrocher un permis d'exploration de gaz de schiste. L'interdiction de la fracturation hydraulique a mis fi n aux pourparlers. Total, qui avait obtenu un permis d'exploration de 4.000 kilomètres carrés dans la zone de Montélimar, était en phase plus avancée. Mais depuis la loi du 13 juillet 2011, il est au même point - mort - que GDF Suez.

Que pèse le gaz de schiste en France? Personne ne le sait vraiment. Le potentiel techniquement récupérable est très important, estimé à 5 000 milliards de mètres cubes. Soit l'équivalent de 21 fois le gisement gazier de Lacq (Pyrénées-Atlantique) ou un siècle de consommation! Un siècle de consommation d'une ressource qui a déjà doublé dans le bilan énergétique français ; et dont l'Agence internationale de l'énergie promet une nouvelle progression de 50 % d'ici à 2035. Une ressource qui émet deux fois moins de CO2 que le charbon, 30 % de moins que le pétrole.

Ce nouvel eldorado, s'il est confirmé, chamboulerait notre politique gazière. "En 2005, Jacques Chirac, craignant une pénurie de gaz, s'était félicité d'avoir conclu un contrat avec les Russes qui assurait l'avenir énergétique du pays, rappelle Samuel Furfari, conseiller énergie à la Commission européenne. Si, demain, la France exploite le gaz de schiste, cette question sera évacuée." Fini, alors, les tarifs du gaz indexés sur ceux du pétrole, fi ni, les hausses de prix à deux chiffres, fini le désavantage compétitif vis-à-vis des Etats-Unis.

Une facture énergétique allégée de 10 milliards d'euros

A l'inverse, d'heureuses perspectives s'ouvrent pour les industries grosses consommatrices de gaz, comme la chimie et la pétrochimie. "L'an dernier, nos achats de gaz se sont élevés à 500 millions d'euros, indique le PDG de Solvay, Jean-Pierre Clamadieu. Si nous avions bénéficié des prix américains, nous aurions économisé 300 millions." D'après le ministère du Développement durable, l'exploitation du gaz de schiste allégerait la facture énergétique de 10 milliards d'euros. "Quelques dizaines de milliers d'emplois pourraient être créés en France", estime Pascal Baylocq, président du comité de réflexion sur les gaz non conventionnels au sein du Groupement des entreprises pétrolières.

Mais la comparaison avec les Etats-Unis (600 000 emplois créés) ne doit pas aveugler. La France n'est pas l'Amérique. Plus dense, notre pays ne dispose pas des immenses surfaces vierges du Texas et du Dakota propices à l'exploitation intensive. Et les propriétaires fonciers français ne détiennent pas les droits du sous-sol. Il y a donc moins d'intérêt à y faire fructifier l'or gris. Ensuite, on ne connaît pas l'état réel de la ressource. Il n'existe aucune carte officielle des réserves potentielles. En Pologne, les premières prospections ont été décevantes (80 % inférieures aux prévisions), ce qui a conduit le géant Exxon Mobil à plier bagage.

Les écologistes résolument hostiles

Bruno Courme, directeur Europe du gaz de schiste pour Total, balaie cependant la question d'un revers de main: "La question n'est pas de savoir s'il y a du gaz, mais de savoir si on peut le produire." Car, pour le moment, seule la fracturation hydraulique permet de le faire. Cette technologie est interdite. Mais les process ne cessent de s'améliorer, disent en coeur les industriels. Adoption de standards de sécurité plus drastiques, mise en place d'outils de traçabilité assurant l'intégrité des puits, acceptation d'enquêtes publiques préalable aux délivrances de permis (ce qui stipulerait une réforme du Code minier)... les pétroliers sont ouverts à toutes les propositions pour que le dossier soit réexaminé.

Cette perspective fait hurler les écologistes. Pour eux, le shale gas, c'est d'abord une énergie fossile, une énergie du passé dont il faut se désintoxiquer. "Savoir que notre sous-sol possède d'énormes réserves de gaz de roche ne doit pas nous obliger à les exploiter, quels que soient les progrès techniques", estime Noël Mamère, député Europe Ecologie-les Verts de Gironde. Les écologistes craignent aussi que l'exploitation, demain, du gaz de schiste, comme celui du pétrole au large de la Guyane, n'occulte les objectifs du Grenelle de l'environnement.

Paranoïa ? Pas totalement. Les filières éolienne et photovoltaïque ont beaucoup souffert du poids écrasant de l'industrie nucléaire. Peut-on à la fois exploiter un gaz situé à plus de 2.000 mètres de profondeur, militer pour la sobriété et l'efficacité énergétique, et développer les renouvelables ? A cet improbable grand écart, la conférence environnementale va tenter d'apporter une réponse.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 16 Sep 2012, 12:21

François Hollande nous refait le coup de Villeneuve de Berg !

Le Président de la République a annoncé lors de son discours d’ouverture de la conférence environnementale le rejet de 7 demandes de permis de recherche d’hydrocarbure. Mais qu'en est-il des 39 autres permis clairement identifiés "hydrocarbures de roche mère" en annexe 3 du rapport "Les Hydrocarbures de roche mère en France" publié en mars 2012 par le CGIET et le CGEDD (http://www.developpement-durable.gouv.f ... s-gaz.html).

Les demandes de Brignole, Lyon-Annecy, Beaumont de Lomagne, Cahors, Gréoux les Bains, Valence, Montfalcon, + extension de Montelimar devraient être, à la demande du Président de la République, prochainement rejetés par la Ministre de l’Ecologie.

Les Collectifs Stop au gaz de schiste ne peuvent se satisfaire de cette déclaration qui oubli les 39 demandes de permis identifié hydrocarbures de roche mère toujours en cours d’instruction. Pourtant le Président de la République déclare dans ce discours « personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd’hui connue, est exempt de risques lourd pour la santé et l’environnement. »

Qu’en est-il également des permis accordés dont les gisements visés sont susceptibles d’être des gisements de roche mère comme c’est le cas du permis « Bassin d’Alès » où la compagnie titulaire, Mouvoil SA, prétend rechercher des hydrocarbures conventionnels à 2400m sous la surface de la terre ?

Pour les Collectifs, cette déclaration vise avant tout à désamorcer et désolidariser la mobilisation citoyenne contre les gaz et huiles de roche mère. Elle nous rappel étrangement l’annonce par l’ancien Président Sarkozy de l’abrogation des permis de Villeneuve de Berg, Montélimar et Nant lors de sa venue dans les Cévennes. Le changement c’est pareil qu’avant !

Les Collectifs demandent :

- Le rejet de l’ensemble des demandes de permis identifiés "roche mère" tel que signalé dans l’annexe 3 du rapport "Les Hydrocarbures de roche mère en France" publié en mars 2012 par le CGIET et le CGEDD.

- Un moratoire sur les permis accordés pour permettre de vérifier la réalité des objectifs poursuivis par les titulaires.

- Plus d’autonomie des territoires dans la gestion et les choix politiques énergétiques et plus largement la mise en œuvre d’une transition énergétique sans énergies fossiles et fissibles.

Une journée de mobilisation internationale est prévue le 22 septembre 2012. En France des rassemblements sont prévu :

· A Beaumont de Lomagne (82)
· À Saint Christol lez Alès (30)
· À Tournon en Brie (77)
· Paris
· Aix les Bains (74)

Les collectifs Stop au gaz et huile de schiste du Gard et de l’Ardèche
coordination@stopaugazdeschiste07.org
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 17 Sep 2012, 18:40

CGT: " Ne pas fermer la porte " au gaz de schiste AFP

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, estime qu'il ne faut "pas fermer la porte" aux recherches sur le gaz de schiste et met en garde le gouvernement contre des choix liés à des "coalitions" entre les partis de la majorité, en allusion aux écologistes, dans une interview au Journal de Dimanche.

"Nous ne devons pas fermer la porte aux recherches dans le domaine de l'énergie, y compris pour les gaz de schiste. Investissons au moins pour explorer. S'il s'avère, à partir de recherches incontestables, pour des raisons environnementales ou de sécurité, qu'il n'est pas souhaitable d'extraire ces gaz, cela ne me pose pas de problème", affirme le numéro un de la CGT.
Mais, selon lui, "renoncer à l'exploration est un peu inquiétant. Nous allons finir, alors que notre pays a de véritables atouts énergétiques, par être de plus en plus dépendants dans ce domaine".
"Chacun a conscience qu'on est là dans une problématique politique qui met en jeu les relations entre partis formant la majorité présidentielle", estime Bernard Thibault, en allusion à EELV.
"Il ne faudrait donc pas que la solution apportée à certains problèmes soit seulement le résultat de coalitions plus politiques qu'efficaces pour l'avenir du pays", dit-il.
"Tous les éléments d'appréciation doivent être mis sur la table et présentés aux Français avant de faire des choix uniquement idéologiques", prévient-il.
M. Thibault redit aussi son "regret" d'une "annonce précipitée" de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim fin 2016.
"Cette fermeture ne sera acceptable que si elle est socialement gérable". Selon lui, "on parle un peu trop aisément de reconversion professionnelle" mais "des personnes exerçant des métiers depuis des décennies ne peuvent pas forcément se reconvertir dans une activité alternative".
Le président François Hollande a annoncé vendredi la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) fin 2016 et le rejet de permis d'exploration de gaz de schiste.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede ivo » 20 Sep 2012, 07:50

Gaz de schiste : des industriels appellent à relancer le débat
Le week-end dernier, lors de la conférence environnementale, François Hollande semblait vouloir fermer la porte aux gaz de schiste. Aujourd'hui, 22 personnalités du monde de l'industrie signent un appel pour relancer le débat sur le potentiel de la France en la matière. Un appel publié sur le site internet de l'hebdomadaire L'Usine nouvelle.

>>>
http://www.franceinfo.fr/societe/gaz-de ... 2012-09-19
11 commentaires

l'appel et les signataires:
http://www.usinenouvelle.com/article/ga ... at.N182212
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Messagede Nico37 » 20 Sep 2012, 18:15

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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 20 Sep 2012, 20:52

A Château-Thierry, Carmen voit rouge 20/09

Près de Château-Thierry, le village de Rozoy-Bellevalle va-t-il accueillir en décembre un forage soupçonné de chercher des huiles de schiste ? Entre le collectif Carmen et le pétrolier Toreador, le poker menteur fait rage. « Restons vigilants »

Le champ est en bordure de Départementale 1, à 17 kilomètres au sud de Château-Thierry. Alentour, les vaches sont encore chez elles. Le terrain est situé sur le territoire de la commune de Rozoy-Bellevalle, au hameau de Guillauche. « Les travaux vont commencer à la mi-décembre. La foreuse est déjà arrivée à Doue, en Seine-et-Marne, pas très loin d'ici. Or, on sait qu'une foreuse intervient sur plusieurs sites », assure Christine Lecque, la porte-parole du collectif Carmen qui s'oppose bec et ongles à l'exploration des hydrocarbures de schiste.
« Carmen » - clin d'œil malicieux au nom de la société Toreador (1) qui a décroché le 4 septembre 2009 le permis de recherche de Château-Thierry - regroupe un millier de personnes. Depuis que le débat autour des gaz de schiste s'est emballé, sept collectifs du genre se sont créés au nord de la Loire. Localement, Carmen est épaulé par les « Intouchables », une association qui regroupe 150 habitants du secteur. « Des citoyens responsables et apolitiques », explique son président Olivier Alers.
De Fontenelle à Château ou La Ferté-sous-Jouarre, les « Intouchables » ont planté des dizaines de panneaux au bord des routes avec la bénédiction des agriculteurs. « Touche pas à ma roche-mère », « Malgré la loi, ils arrivent »… Les formules des militants anti-schiste sont explicites. La mise hors la loi de la fracturation hydraulique ne les rassure pas. Olivier et Christine sont convaincus que les pétroliers n'ont pas baissé les bras. « Pourquoi engloutir autant d'argent (1,6 M€ par forage) si c'est pour renoncer à exploiter le schiste un jour ou l'autre ? »
Soutenu par une flopée d'élus locaux, dont les frères ennemis de Château-Thierry, l'ancien et l'actuel maire de la ville, Dominique Jourdain et Jacques Krabal, le collectif multiplie les réunions et les documents à charge. Un quiz fait par exemple un sort à l'argument de l'emploi, défendu par les tenants de l'exploitation des hydrocarbures de schiste. « Par plus d'une trentaine par forage. Dans le même temps, combien d'emplois perdus dans le tourisme ? », enrage Christine Lecque qui dénonce la menace que feraient peser sur le patrimoine paysager français des installations aussi potentiellement polluantes que disgracieuses. « La France n'est pas les Etats-Unis ! Dans le Dakota du Nord, il y a 4 habitants au kilomètre carré ! Ils ne gênent personne… »
Les « Intouchables », eux, en ont surtout après « l'opacité » des procédures de permis de recherche accordés aux sociétés pétrolières. « Les élus locaux sont souvent informés au dernier moment. S'ils croient que la loi de juillet 2011 les protège, ils se trompent. Restons vigilants. Comme aucune étude concluante ne démontre la dangerosité du fracking… ni l'inverse, il fallait appliquer le principe de précaution et geler toutes les demandes », estime Olivier Alers.
A Château-Thierry, seul permis accordé en Picardie, ce ne fut pas le cas. Mais après tout, depuis cinquante ans, les sociétés pétrolières déposent quantité de demandes d'exploration d'hydrocarbures sans que cela gêne personne. Sauf que le débat sur le gaz de schiste a aiguisé les sensibilités. « Je comprends les craintes mais il est juste inconcevable de recourir à la fracturation hydraulique puisqu'elle est interdite. Qui plus est, en Ile-de-France, il n'y a pas de gaz de schiste, uniquement des huiles », affirme Géraldine Igou de Publicis consultants, chargée d'assurer la communication de Toreador Energy et de Hess Oil France, autre pétrolier autorisé à sonder le sous-sol axonais.
Si elle reconnaît que les deux sociétés vont procéder, fin décembre, à des forages dans la région, aucun ne concernerait donc Rozoy-Bellevalle. « Des plateformes sont en activité ou en projet à Jouarre, Doue, Ecury-sur-Coole et Huiron. Uniquement pour prélever des échantillons de roche », ajoute Mme Igou selon qui, Hess et Toreador, en informant les mairies des travaux programmés « sont allées au-delà de leurs obligations légales. Le code minier actuel n'impose même pas de consultations publiques » !
Pour autant, le collectif Carmen n'en démord pas. L'article 4 de la loi de juillet 2011, qui autorise les « expérimentations à seule fin de recherche scientifique » leur reste en travers de la gorge. « Un texte mal foutu », estime Olivier Alers. « Nul doute que les industriels chercheront à contourner l'interdiction dans une étape ultérieure », assure Christine Lecque. « Dans le permis de l'Ourcq (accordé à la société Galli Coz), par exemple, il est fait mention de la mise en place d'un brin horizontal. Or, on sait que c'est la technique requise pour procéder à de la fracturation hydraulique. De même, il est toujours difficile de faire la distinction sur le terrain entre les forages expérimentaux de recherche et les forages d'exploration ou d'exploitation ». A plusieurs centaines de mètres sous le sol, en effet, les promeneurs sont rares…

(1) Rachetée par une société américaine, Toreador Energy France s'appelle désormais Zaza Energy.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 23 Sep 2012, 09:07

Plusieurs manifestations contre le gaz de schiste ont été organisées en France le 22 septembre 2012.

Dès le matin à 11 H 30 s'est tenue une « flash mob » pour inauguration du premier derrick intra muros (Paris).

Samedi après midi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Tournan-en-Brie. Elus et citoyens se sont dit opposés aux nombreux permis et demandes de permis pétroliers visant les gaz et pétrole de schiste compte tenu des risques pour la santé et l'environnement.

Les collectifs picards Carmen (Château-Thierry) et Gazpart (Soissons/Saint-Gobain) étaient présents sur le lieu de la mobilisation.

D'une voix, les collectifs ont une nouvelle fois demandé au gouvernement de rejeter les demandes de permis et de retirer ceux déjà accordés devant l'évidence qu'une grande partie de ces permis (ou demandes) visent l'extraction des gaz et huiles de schiste. Le vote d'une loi interdisant totalement l'expérimentation, l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste, quelle que soit la technique utilisée, est vivement attendue.

Si dans le département de l'Aisne le site de Rozoy-Bellevalle est largement pressenti par les pétroliers, en Seine-et-Marne dès le mois de novembre, plusieurs communes seront concernées par des forages dans le cadre de permis d'exploration d'hydrocarbures.

Le collectif Carmen continue d'affirmer son refus à l'exploration et à l'exploitation des hydrocarbures de roche-mère et de tous hydrocarbures dont l'extraction nécessite l'utilisation de techniques, quel que soit leur nom, pour fracturer, stimuler ou encore fissurer la roche ayant pour conséquence de porter atteinte à celle-ci.

La mobilisation doit s'intensifier pour éviter l'irréparable..
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede ivo » 23 Sep 2012, 09:15

Gaz de schiste : manifestations dans toute la France
Plusieurs manifestations contre le gaz de schiste ont été organisées samedi à travers la France, à l'occasion de la journée internationale contre la fracturation hydraulique.

>>>
http://www.youtube.com/watch?v=tgp7u7t0jT4
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 24 Sep 2012, 22:59

Journée contre la fracturation hydraulique, en passant par Jouarre, Tournan et Doue...

Après la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, la conséquence fut une grande démobilisation ; les effets de la dernière déclaration de François Hollande à la conférence environnementale sont les mêmes : tout le monde croit que c'est fini et tout est à recommencer !

Dans notre société de zapping permanent, on n'entend plus les mots, et on ne lit bien sûr pas entre les lignes. Qu'en est-il des permis déjà octroyés, en particulier celui de Château-Thierry ? Les travaux vont commencer prochainement à Doue, puis à Jouarre, puis à Signy Signets, notamment. Bien sûr, la fracturation est interdite pour le moment, mais s'agissant bien de pétrole de schiste à faire remonter, nous savons que les pétroliers veulent gagner du temps en commençant les travaux "légaux". Il s'agit bien d'attendre patiemment de récolter les fruits de leurs actions de lobbying, en manipulant les esprits comme ils savent le faire, et en utilisant les médias rangés de leur côté.

Il est indispensable de montrer notre opposition et, pour cette journée du 22 septembre, nous avons tenu à marquer le coup localement avant de nous rendre au rassemblement de Tournan-en-Brie.

Le matin, nous nous sommes donc installés au carrefour Jehan de Brie (Jouarre à Coulommiers x Doue à Pierre Levée), non loin de la plate-forme de Jouarre au hameau de la Brosse où nous avons aussi disposé une banderole sur un monticule. Nous avons saisi l'opportunité des deux stops en face à face pour interpeler les automobilistes. Beaucoup sont venus naturellement vers nous pour nous demander des explications et échanger des adresses. Certains ont même appris avec grand étonnement l'imminence d'un forage non loin de leur habitation.

Nous avons ensuite rejoint Tournan, et pour finir la journée, nous avons tracté devant l'église de Doue où avait lieu un concert.

Ne baissons pas les bras ! Nous savons depuis le début que cette lutte sera longue. Continuons la mobilisation, organisons-nous, réveillons la population...
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