Gaz de schiste : infos et mobilisation

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 13 Mai 2011, 20:44

Capitalisme et écologie : de l'eau dans le gaz !

A l’heure où les spécialistes de l’environnement tirent la sonnette d’alarme, où les océans, pollués par toute sorte de produits chimiques, sont de plus en plus saturés de déchets plastiques, où boire l’eau du robinet prend une allure de roulette russe, la classe capitaliste et ses spécialistes à la solde des compagnies gazières nous annoncent fièrement qu’ils vont développer une nouvelle méthode de production gazière très rentable : l’extraction du gaz de schiste. Cette “alternative” énergétique permettrait entre autres à la France d’être autonome pour ses besoins en gaz pendant des décennies et ainsi de réduire le coût de ses dépenses en énergie. Bien des Etats se penchent donc sur cette nouvelle recette miracle. En France, le 21 avril dernier, une mission d’inspection des ministères de l’Industrie et de l’Ecologie a rendu un rapport très attendu au gouvernement pour présenter les enjeux des huiles et gaz de schiste dont les sous-sols semblent regorger. En vue de la grande mascarade démocratique de 2012, il faut reconnaître que tous les partis politiques semblent unanimes pour dénoncer le manque de recul et de réflexion pour accorder des permis d’exploration et d’exploitation. “En clair, le gouvernement n’est pas prêt à décider quoi que ce soit avant l’élection présidentielle de 2012, et d’ici là, la loi Jacob aura peut-être été adoptée” (le Monde du 23 avril 2011). Toutefois, il est à noter que ce rapport ne ferme pas la porte à une possible exploration des gaz de schiste : “Il serait dommageable pour l’économie nationale et pour l’emploi que notre pays aille jusqu’à s’interdire, sans pour autant préjuger des suites qu’il entend y donner, de disposer d’une évaluation approfondie de la richesse potentielle.”

De quoi s’agit-il ?
Pour ainsi dire, il n’y a rien de véritablement “révolutionnaire” dans cette production de gaz. Il s’agit de forer le sol à une certaine profondeur jusqu’à atteindre une couche de schiste ou plus précisément de roche sédimentaire argileuse (appelée “shale” par les géologues canadiens) et d’en extraire les hydrocarbures par pompage. Rien de bien nouveau depuis le premier puits de gaz foré en 1821 à Fredonia aux Etats-Unis, dans une formation de schiste du dévonien. Rapidement abandonnée au profit de l’exploitation des réservoirs de gaz conventionnel, cette méthode fait aujourd’hui son retour “en grandes pompes” avec quelques modifications tout à fait stupéfiantes !
La méthode traditionnelle d’extraction de gaz conventionnel consiste en un forage vertical au dessus de la poche de gaz à exploiter. Le nouveau procédé s’appuie sur le forage directionnel (souvent horizontal), associé à la fracturation hydraulique. Le forage directionnel consiste à forer non pas verticalement, mais à une profondeur et un angle qui permettent au puits de rester confiné dans une zones potentiellement productrices (1). La fracturation hydraulique consiste à provoquer un grand nombre de micro-fractures dans la roche contenant du gaz, permettant à celui-ci de se déplacer jusqu’au puits afin d’être récupéré en surface. La fracturation est obtenue par l’injection d’eau à haute pression dans la formation géologique. On injecte également du sable de granulométrie adapté qui va s’insinuer dans les micro-fractures et empêcher qu’elles ne se referment. Du point de vue technique, il faut reconnaître que ce procédé est très astucieux. Mais en y regardant de plus près… il s’avère être une menace immédiate sur le plan écologie et sanitaire. Outre la consommation en eau particulièrement vorace de ce procédé (2), on ajoute des additifs dans l’eau pour améliorer l’efficacité de la fracturation, parmi lesquels figurent :
– des lubrifiants, qui favorisent la pénétration du sable dans les micro-fractures ;
– des biocides destinés à réduire la prolifération bactérienne dans le fluide et dans le puits ;
– des détergents qui augmentent la déportation du gaz et donc la productivité des puits ;
– des produits pour gélifier l’eau et autres anti-corrosions…
La liste est encore longue. Selon le Centre Tyndall (université de Manchester), certains de ces additifs seraient toxiques et cancérigènes.
Pour le forage des douze puits d’une plate-forme, c’est au total jusqu’à 7000 tonnes d’additifs toxiques qui peuvent être déversés dans les sous-sols, risquant ainsi de contaminer l’eau contenue dans les nappes phréatiques environnantes. Si, pour certains spécialistes comme Didier Bonijoly, chef du bureau des recherches géologiques et minières, ce risque serait minime du fait qu’“en général, les couches de schiste visées par les explorations en France sont bien trop profondes pour que les fissures puissent atteindre les nappes phréatiques proches de la surface”, son homologue Bernard Collot, un géologue ancien d’Exxon, a la lucidité de reconnaître : “dans nos régions géologiquement agitées, les couches de schistes sont plissées et fracturées, si bien qu’on peut imaginer une migration verticale des additifs par les failles de schiste”. En France, le risque de pollution à grande échelle est bien réel.
Une nouvelle pollution planétaire à venir

Le film documentaire de Josh Fox intitulé “Gasland”, diffusé sur Canal + en avril dernier, est très explicite et démonstratif. On y voit des familles américaines, vivant à proximité des fameuses plate-formes de forage, condamnées à souffrir des conséquences de cette exploitation sauvage. Par les robinets des maisons, de l’eau pétillante contaminée par les hydrocarbures se déverse devant les yeux pleins de colère des habitants impuissants. Un homme approche une flammèche du filet d’eau trouble… et tout l’évier est envahi de flammes ! Plus tard, on apprend qu’une famille aura bu cette eau contaminée pendant plusieurs années avant de se rendre compte de sa toxicité. Il faut également remarquer que le procédé de fracturation peut entraîner la migration de certains éléments radioactifs contenus dans les sous-sols vers, entre autres, des nappes phréatiques !

Et ce n’est là qu’un début. La société norvégienne Statoil, impliquée dans une coentreprise avec Chesapeake Energy pour produire le gaz de schiste du Marcellus Shale dans le nord-est des Etats-Unis, veut profiter de son “expérience” pour développer le gaz de schiste en Europe. La société russe Gazprom a annoncé en octobre 2009 qu’elle envisageait l’achat d’un producteur américain de gaz de schiste afin d’acquérir une expertise qu’elle pourrait utiliser pour développer le potentiel de la Russie. Dans le Barnett Shale au Texas, la compagnie pétrolière française Total SA participe à une coentreprise avec Chesapeake Energy, alors que la société italienne ENI a acquis une participation dans Quicksilver Resources. En Autriche, l’exploration est en cours. OMV travaille sur un bassin prometteur, près de Vienne. En Allemagne, Exxon Mobil détient des baux sur 750 000 hectares dans le bassin inférieur de la Saxe, où elle projetait de forer dix puits de gaz de schiste en 2009. Cette même compagnie a foré le premier puits de gaz de schiste en Hongrie dans la fosse Mako, en 2009. En Angleterre, Eurenergy Resource Corporation a annoncé son intention de forer pour du gaz de schiste dans le bassin Weald, situé dans le sud du pays. La Royal Dutch Shell évalue la viabilité des schistes d’Alum, dans le sud de la Suède, comme source de gaz de schiste. Beach Petroleum Limited a annoncé son intention de forer pour du gaz de schiste dans le bassin de Cooper, en Australie-Méridionale. La Chine s’est fixé un objectif de production de 30 milliards de mètres cubes par an à partir des schistes…
Voilà se dessiner une fois encore l’avenir glorieux que nous annonce cette société décadente, pourrie jusqu’à la moelle ! Les contraintes économiques qui poussent ces grandes compagnies à développer des méthodes d’extraction toujours plus complexes, profondes et… risquées, rappellent étrangement la catastrophe de la plate-forme Deapwater survenue dans le golfe du Mexique il y a tout juste un an.

Le capitalisme ne s’arrêtera jamais de détruire la planète.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 14 Mai 2011, 19:20

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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 15 Mai 2011, 11:36

Communiqué de presse coordination nationale des collectifs Non au Gaz et Huile de Schiste 14 mai 2011

La Coordination nationale des collectifs « Non au gaz et huile de schiste » s’est réunie le 14 mai 2011 après l’adoption d’une petite loi par
l’Assemblée nationale le 11 mai dernier.

La Coordination nationale CONSTATE :
- que cette loi n’abroge pas les permis exclusifs de recherches délivrés ;
- que l’Assemblée nationale autorise la... technique de la fracturation hydraulique pour l’expérimentation.

La Coordination DEPLORE :
- que la représentation nationale n’ait pas eu accès aux dossiers de demandes de permis de recherche ;
- Qu’une majorité de députés s’en est remise aux déclarations des industriels et au Ministère de l’industrie et de l’énergie pour l’instruction de l’abrogation des permis de recherche ;
- que l’Etat refuse d’abroger les permis en dépit des déclarations du 1er Ministre, du Ministre de l’Industrie et du Ministre de l’Ecologie.

La Coordination Nationale EXIGE :
- que le Ministre de l’Industrie et de l’Energie représente le Gouvernement lors de l’examen de la proposition de Loi devant le Sénat ;
- que l’Etat rende public le processus de délivrance des permis de recherche ; et, qu’au nom des principes d’information et de participation du public, il lève le secret industriel sur toutes les techniques et produits de recherche et d’exploitation ;
- que l’Etat abroge les permis de recherche délivrés.

La coordination APPELLE à la poursuite et à l’amplification de la mobilisation des citoyens et des élus locaux.

La coordination nationale des collectifs Non au Gaz et Huile de Schiste
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 28 Mai 2011, 16:23

Chevron exploitera du gaz de schiste AFP 28/05/2011 |

La société américaine Chevron a remporté un appel d'offres pour l'exploration d'un gisement de gaz de schiste dans le nord-est de la Bulgarie, a annoncé samedi le ministre de l'Economie et l'Energie Traïtcho Traïkov. "La société qui a gagné a proposé une prime de 30 millions d'euros pour obtenir le droit d'explorer. Cette société est Chevron et son concurrent était (la canadienne) BNK", a-t-il déclaré dans une conférence de presse.

Chevron explorera dans la région de Novi Pazar (nord-est). Des concessions de gaz de schiste seront également accordées dans deux autres régions à l'ouest de Novi Pazar, le résultat des appels d'offres étant attendus vers la fin juin, a-t-il indiqué. La capacité des gisements de gaz de schiste en Bulgarie est estimée de 300 milliards à un trillion m3, selon les sociétés candidates, a déclaré le ministre. La Bulgarie qui dépend presque entièrement des livraisons de gaz russe via l'Ukraine, cherche à diversifier ses sources.

M. Traïkov a assuré que le réseau de distribution de gaz bulgare sera lié en 2014 avec celui de la Grèce, ce qui "permettra de recevoir du gaz de l'Azerbaïdjan", la Bulgarie adhérant ainsi au gazoduc ITG (Azerbaïdjan-Turquie-Grèce-Italie). Des procédures sont en cours pour relier le réseau bulgare aussi avec ceux de la Roumanie, la Serbie et la Turquie, a-t-il rappelé. Le ministre a par ailleurs laissé entendre que la Bulgarie n'était pas prête à signer un accord à long terme de livraison de gaz russe après l'expiration en 2012 de l'accord actuel.

En réponse à une question sur les prochains accords avec la Russie, il a en effet préféré évoquer l'évolution en cours, à savoir "l'entrée en exploitation du gazoduc vers la Grèce, de l'exploitation des gisements dans la Mer Noire et des recherches de gaz de schiste". L'entreprise britannique Melrose Resources exploite depuis octobre deux gisements en Bulgarie dans la Mer Noire, d'une capacité globale de 2,09 milliards m3, qui doivent satisfaire 15% de la consommation de gaz naturel en Bulgarie.

Melrose a découvert en août dernier un troisième gisement, Kavarna Est qu'elle compte bientôt mettre en exploitation. La Bulgarie participe par ailleurs au projet européen de gazoduc Nabucco qui doit contourner la Russie, et au projet russo-italien South Stream qui reliera la Russie à l'Europe par les eaux turques de la Mer noire.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede kuhing » 31 Mai 2011, 07:53

Répondre à : <collectif-06-non-au-gaz-de-schiste@googlegroups.com>
Date : Mon, 30 May 2011 23:44:42 +0200
À : <collectif-06-non-au-gaz-de-schiste@googlegroups.com>
Objet : TOMA LA PLAZA DEMAIN SOIR A GRASSE : NO GAZARAN !!!!

DEMAIN - MARDI 31 MAI
A PARTIR DE 17H
OCCUPONS LE COURS HONORE CRESP
A GRASSE
NO GAZARAN !!!!
PAS DE PASSAGE DE LA LOI JACOB AU SENAT

contact : nadegebonfils@gmail.com - 06.19.21.74.36.
http://gazdeschistes-collectif-06.over-blog.com/
kuhing
 

Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 02 Juin 2011, 15:49

Gaz de schiste : le Sénat se penche à son tour sur la fracturation hydraulique Par Suzette BLOCH Le 01.06.2011 à 20:44

Le Sénat s'est penché à son tour mercredi, après l'Assemblée nationale, sur le texte UMP interdisant la technique de la fracturation hydraulique sur les gaz de schiste mais qui ne satisfait ni les collectifs de citoyens et associations environnementales ni la gauche.

Il n'a finalement pas réussi à achever, en cette veille de jour férié, l'examen du texte qui se déroulait à un rythme d'escargot, et a décidé de suspendre les débats jusqu'à une prochaine date qui sera fixée le 8 juin par la Conférence des présidents du Sénat. La majorité étant minoritaire en nombre dans l'hémicycle, elle a dû recourir sur chaque amendement à une procédure de vote qui lui permet de voter pour les absents mais qui ralentit les débats tandis que l'opposition multipliait les prises de parole.

"Vous cherchez à éteindre la contestation. Vous n'y parviendrez pas", a lancé Nicole Bricq (PS). La proposition de loi du député UMP Christian Jacob, soutenue par le gouvernement, interdit la technique de fracturation hydraulique, accusée de polluer les nappes phréatiques. La version initiale prévoyait une abrogation pure et simple des permis, mais les députés ont finalement décidé que les titulaires des permis auront deux mois pour déclarer la technique utilisée. C'est seulement s'ils recourent à la fracturation hydraulique, ou s'ils ne répondent pas, que les permis seront abrogés.

"Pouvez-vous croire que les sociétés, après avoir obtenu les permis, vont déclarer désormais qu'elles utilisent la technique de fracturation hydraulique ?", s'est indignée Mme Bricq sous les yeux de l'eurodéputé écologiste José Bové présent dans les tribunes du public.

Le sénateur PS de l'Aveyron Alain Fauconnier a brandi la Une du quotidien britannique The Independant évoquant deux séismes dans le nord de l'Angleterre dus, selon lui, à l'utilisation de fracturation hydraulique.

Le président du groupe RDSE (à majorité PRG) Yvon Collin s'est indigné du "manque de concertation" avec les élus. Les élus PS des départements concernés, Didier Guillaume (Drôme), Michel Teston (Ardèche), Alain Fauconnier se sont succédé pour dénoncer "l'opacité", "l'incohérence", la "précipitation" du gouvernement. Ils demandent l'interdiction pure et simple de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste, l'abrogation des permis accordés et une consultation de la population.

La majorité sénatoriale a fermement défendu le texte qu'elle a complété en commission des Loi, sur proposition du sénateur centriste Claude Biwer, par l'autorisation de la fracturation hydraulique "pour des projets à des fins scientifiques" avec enquête publique préalable.

Ladislas Poniatowski (UMP) a évoqué l'importance des gaz de schiste pour l'approvisionnement énergétique de la France jugeant que "la plupart des critiques se fondent sur les excès constatés aux Etats-Unis". Il a estimé "une recherche indispensable" pour "maîtriser les conditions de mise en oeuvre" de la fracturation hydraulique.

"L'exploitation commerciale de ces gaz, en l'état des connaissances, n'est pas possible sans fracturation hydraulique", a renchéri le rapporteur UMP Michel Houel, laissant entendre que cela suspend de facto les activités d'exploration.

En fait, la majorité juge nocive une "utilisation massive de cette technique" mais ouvre la possibilité de projets d'expérimentation. "Sommes-nous certains que nous pourrons nous priver définitivement de cette opportunité, alors que des pays peu suspects de laxisme dans la protection de l'environnement s'y engagent ?" a questionné M. Houel citant l'Allemagne et les pays scandinaves.

Le texte est inscrit en urgence (une lecture par assemblée).
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 03 Juin 2011, 20:31

Gaz de schiste : les sénateurs reportent l'adoption du texte
Energies | Aujourd'hui à 10h33 | Actu-Environnement.com

Mercredi 1er juin, les sénateurs ne sont pas parvenus à adopter le projet loi sur les hydrocarbures non conventionnels et la fracturation hydraulique. La conférence des présidents se réunira le 8 juin afin de décider d'une nouvelle date.

Les élus de l'opposition étant plus nombreux dans l'hémicycle que leurs homologues de la majorité, le président de séance a fait procéder à un vote par scrutin public qui permet aux représentants d'un groupe de voter pour leurs collègues absents. Problème, la procédure est bien plus longue que l'habituel vote à main levé et les sénateurs n'ont pu se pencher que sur quatre des quelque 30 amendements déposés. En l'occurrence, les quatre amendements, déposés par l'opposition comme la quasi-totalité des amendements, ont été rejetés.

La majorité n'est pas convaincue selon le PS

En commission, les sénateurs ont modifié le texte voté à l'Assemblée nationale en autorisant la fracturation hydraulique "à des fins scientifiques." Une nuance qui altère un texte qui interdisait la technique, après le vote des députés.

À l'issue de la séance du 1er juin, le groupe socialiste estime que l'absentéisme des sénateurs de la majorité démontre qu'ils ne sont pas convaincus par le texte.

Par ailleurs, le fait de maintenir les permis d'exploration accordés par le gouvernement, dès lors qu'il n'y a pas de recours à la fracturation hydraulique, ne rassure pas les opposants à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels. "Pouvez-vous croire que les sociétés, après avoir obtenu les permis, vont déclarer désormais qu'elles utilisent la technique de fracturation hydraulique ?", a demandé Nicole Bricq (Seine-et-Marne, PS). Pour la sénatrice à l'origine de nombreux amendements au projet de loi, la majorité cherche "à éteindre la contestation" grâce à ce texte, mais elle "n'y [parviendra] pas."

Philippe Collet
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 09 Juin 2011, 21:36

Gaz de schiste: le Sénat adopte le texte 9/6/11 - 20 h 45 AFP - FRANCE

Le Sénat a adopté jeudi soir la proposition de loi UMP interdisant la technique de la fracturation hydraulique sur les gaz de schiste à l'issue d'un débat qui a tourné en monologue de l'opposition accusant une majorité peu diserte de "vouloir gagner du temps".
La discussion au Sénat de ce texte déjà adopté par l'Assemblée n'avait pu être achevée la semaine dernière, le nombre de sénateurs UMP étant insuffisant en séance. Le vote a été acquis par 167 voix contre 152, seule la majorité l'approuvant.
L'antagonisme entre droite et gauche est désormais d'autant plus installé sur les gaz de schiste après la publication mercredi du rapport de la mission d'information parlementaire lancée en mars et dont les deux rapporteurs, Philippe Martin (PS) et François-Michel Gonnot (UMP) aboutissent à des conclusions radicalement opposées.
Cette mission, a été lancée en mars, à la suite d'une fronde des élus locaux et écologistes ulcérés par l'octroi en catimini de permis d'exploration de gaz de schiste en mars 2010 dans le sud de la France.
L'opposition souhaite l'interdiction pure et simple de l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste au nom de la préservation environnementale des sous-sols, tandis que la majorité souhaite ne pas fermer définitivement la porte à ces hydrocarbures non-conventionnels.
La gauche demande l'annulation de tous les permis exclusifs et demande une réforme du code minier.
La proposition de loi du député UMP Christian Jacob prévoyait à l'origine l'interdiction de l'exploration de ces hydrocarbures non conventionnels mais elle a été amendée en première lecture à l'Assemblée et ne propose plus que d'interdire la technique de la facturation hydraulique jugée hautement polluante.
Les titulaires des permis auront deux mois pour déclarer la technique utilisée et c'est seulement s'ils recourent à la fracturation hydraulique, ou s'ils ne répondent pas, que les permis seront abrogés.
La majorité sénatoriale a amendé le texte en rendant cette technique possible mais "à des fins scientifiques".
"L'interdiction de cette seule technique laisse toute latitude à la mise en oeuvre d'une autre méthode toute aussi dévastatrice (...) il faut abroger tous les permis", a critiqué l'écologiste Jean Desessard (EELV).
"Les industriels qui ont les permis pourront les garder" s'est indignée Nicole Bricq (PS). "Le gouvernement a la volonté de faire baisser la mobilisation", a soutenu Didier Guillaume (PS). "Pourquoi ne pas marquer une pause et d'abord réformer le code minier pour y voir plus clair dans ce qui devient de plus en plus illisible", a plaidé Jacques Mirassou (PS).
"Réformer le code minier ne changerait rien pour le passé et donc ne règlerait pas le problème, c'est de l'argumentaire politique" a répondu Benoist Apparu (Logement) représentant le gouvernement en l'absence de la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Vos positions sont trop radicales, le problème de la dépendance énergétique est un problème fondamental, il ne faut pas nous brider et nous ôter toute possibilité", a lancé Philippe Dallier, un des rares intervenants de droite.
"Ceux qui prétendent qu'avec ce texte on ne leur donne pas de sécurité, trompent les citoyens", a aussi soutenu Jacques Blanc (UMP).
Le texte étant inscrit en urgence (une lecture par assemblée), une commission mixte paritaire (CMP, 7 sénateurs, 7 députés) va maintenant être chargée d'élaborer une version commune aux deux assemblées, version qui reviendra devant le Parlement pour un vote définitif.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 18 Juin 2011, 18:28

«Permis de Foix»: l'exploration de gaz de schiste en Ariège a commencé depuis 2007

Il s’agit d’une autorisation passée largement inaperçue depuis maintenant 5 ans, récemment révélée par Mediapart.

Pourtant, avec ce «permis de Foix», dès 2006 l’Etat a autorisé par arrêté ministériel une société canadienne (Encana France) à explorer les sous-sols ariégeois en vue d’une éventuelle exploitation du gaz de schiste.

En 2010, cette autorisation a été prolongée jusqu’en 2014.

Dans ce permis accordé à Encana France, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l’Aude et l’Ariège (représentant 1/3 de la zone d’exploitation) sont concernés.

Dans le département de l'Ariège, la zone suit le Plantaurel, délimitée à l’ouest par le Salat et l’Arize, convergeant sur Foix, et englobant les Monts d’Olmes.

A l’époque, ce permis d’exploitation n’est pas accordé après appel d’offres mais suite à une candidature spontanée avec dépôt de dossier.

La société Encana obtient alors un laissez-passer exclusif pour la recherche d’hydrocarbures liquides et gazeux (pour 4 ans) pour un engagement de dépense minimum de 15,2 M€.

Et si ce permis d’exploration a été renouvelé, c’est cette fois au profit de la société «Vermillion Pyrénées SAS» (sachant qu’un permis peut être prolongé à deux reprises, à chaque fois de 5 ans au plus, mais avec une réduction de moitié de la surface. Ensuite, si la société juge ses résultats probants, elle peut demander une concession d’exploitation)*.

Les forages déjà effectués seraient les selon François Calvet (conseiller régional Europe Ecologie) qui explique que «déjà deux sites, l’un à Mérigon (Ariège) et l’autre à Franqueville (Haute-Garonne) ont été prospectés» ajoutant que «deux autres sites devraient être prochainement explorés au Mas d’Azil en Ariège et à Proupiary en Haute-Garonne»

Mais problème pour l'élu régional, il n’y a eu aucune concertation, ni avec les habitants, ni avec les élus locaux.

Pourtant, la méthode employée (la fracturation hydraulique) est loin de faire l’unanimité (voir encadré ci-dessous).

Et beaucoup dénoncent aujourd’hui ce qui ressemble à une «démocratie du fait accompli»

D’où le courrier qui vient d’être envoyé par Martin Malvy (président du Conseil Régional Midi-Pyrénées) aux ministres concernés (Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie et Eric Besson, ministre de l’Industrie et de l’Energie).

Il leur demande «au titre du principe de précaution inscrit dans la Constitution française, l’abrogation des permis adoptés et l’arrêt de l’instruction de ceux en cours», compte tenu de «l’absence d’information scientifique fiable sur la nature et la gravité des impacts et des risques environnementaux ainsi que sur les mesures compensatoires prévues le cas échéant»

La recherche de gaz n’est pas nouvelle sur le territoire. Et la liste d’anciens puits d’exploration est longue.

Des recherches ont par exemple déjà eu lieu à Pailhès en 1984 sans révéler aucun indice, pas d’indice non plus au Mas d’Azil en 1963. Autre exemple à Dreuilhe en 1953 où du gaz en condensation est découvert.

Quant aux résultats de ces dernières explorations, rien de concret pour le moment.

Dans un rapport, on peut d’ailleurs lire que le directeur d’Encana Mario Savard a jugé dès 2007 la probabilité de trouver du gaz assez faible, «entre 12 et 15%»

Alors pourquoi chercher? et pourquoi ces sociétés sont elles aujourd’hui attirées par la Région?

Le principal coût pour l’exploitation de gaz naturel est son transport. Et le coût d’acheminement est en général ce qui limite le développement des exploitations.
Il faut savoir que l’atout principal du «permis de Foix» pour les grandes compagnies est sa proximité avec un réseau de gazoduc.
Sachant que le réseau de transport et de stockage gazier dans le sud-ouest de la France est géré par Total.
Voila pourquoi (couplé à l’augmentation du prix des hydrocarbures) des gisements longtemps dédaignés semblent de nouveau attirer la convoitise.

*en France, les substances contenues dans le sous-sol appartiennent à l’Etat. Et selon les dispositions du code minier, le gouvernement peut concéder aux compagnies le droit d’explorer et de produire des hydrocarbures. En contrepartie, l’Etat perçoit une redevance proportionnelle à la production. Il y a aussi des redevances communale et départementales pour les mines.
La «fracturation hydraulique», une technique controversée

Dans ce dossier, l’Etat est en première ligne. On l’accuse d’un manque de transparence et de concertation. Mais pas seulement.
C’est la méthode employée venue des Etats-Unis (la «fracturation hydraulique») qui pose problème.
Outre-Atlantique, certains films «à la Michael Moore» dénoncent déjà les conséquences de cette «ruée vers le gaz»
Dans les méthodes plus conventionnelles, on sortait les hydrocarbures d’une «poche» sous terre (délimitée par une surcouche sédimentaire ayant constitué une sorte de piège).
Mais avec ces gisements de gaz non conventionnels, il faut sortir des gaz diffus de la roche. D’où l’utilisation de la fracturation hydraulique.
A 2000 mètres (voire 3000 ou 4000 mètres de profondeur), elle permet d’extraire les gaz de schiste disséminés dans la roche par des forages horizontaux qui fracturent la roche en injectant d’énormes quantités d’eau, de sable et de produits chimiques.
Plus exactement des substances polymériques complexes contenant de multiples additifs.

Cette technique s’est répandue dans les années 50 pour augmenter la productivité. Et si elle inquiète, c’est parce qu’il y aurait un fort risque de contamination des nappes phréatiques.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 19 Juin 2011, 12:16

AFP / 16 juin 2011 18h00

VARSOVIE - Le militant écologiste et eurodéputé français José Bové était jeudi à Varsovie pour protester contre la prospection et l'exploitation du gaz de schiste que la Pologne souhaite développer pour assurer son indépendance énergétique.
On sait que dans les villages polonais où il y a une très grande densité de population, où des gens sont principalement alimentés par des puits, il y a des dizaines de milliers de familles paysannes polonaises qui vont être affectées et qui seront chassées de chez elles à cause de l'exploration de gaz de schiste, a déclaré à l'AFP José Bové.
Dans la matinée, le militant écologiste qui a pris la tête de la mobilisation contre cette nouvelle source d'énergie en France a rencontré le Premier ministre Donald Tusk. Je lui ai expliqué très concrètement ce qui était en train de se passer dans l'est de la Pologne et je lui ai apporté une lettre des paysans qui demandent à M. Tusk de venir sur place pour prendre connaissance des dégâts causés par la prospection du gaz de schiste.
José Bové a également remis au chef du gouvernement polonais une version du film Gasland sous-titré en Polonais, qui dénonce les dangers liés au gaz de schiste. Maintenant, il ne pourra pas dire qu'il ne connaît pas la situation, a souligné M. Bové.
D'après un récent rapport américain, la Pologne possède les plus importants gisements de gaz de schiste en Europe, estimés à 5.300 milliards de mètres cubes, et qui pourraient lui assurer une indépendance énergétique par rapport à la Russie.
M. Bové s'est par ailleurs rendu au siège de la filiale du groupe pétrolier français Total, dans le centre de Varsovie, revêtu pour l'occasion d'une combinaison de protection blanche et y a déposé une bouteille d'eau polluée au guichet.
Total a annoncé en mai avoir pris une part de 49%, aux côtés de l'américain ExxonMobil, dans deux concessions d'exploration de gaz de schiste en Pologne.
La Pologne prenant le 1er juillet la présidence de l'Union européenne, M. Bové a également indiqué avoir demandé un moratoire européen sur la prospection de ce gaz non conventionnel.
En France, les opposants réclament l'interdiction d'exploitation de gaz de schiste, craignant que la technique de fracturation hydraulique de la roche ne pollue les nappes phréatiques.

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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 26 Juin 2011, 20:10

Traduction partielle de l'article

Les compagnies de gaz naturel ont fait un important pari sur les puits qu'elles allaient forer, en disant qu'ils délivreraient d'énormes profits et fourniraient une importante source d'énergie pour les USA.
Mais le gaz ne fut pas aussi facile et bon marché à extraire que ça des couches profondes de schistes si l'on en croit les centaines de courriels et documents internes de la profession et l'analyse de milliers de données sur des centaines de puits.

Scepticisme des financiers autour de la surestimation des quantités de gaz et le coût de l'extraction.
Surinvestissement sans connaitre les résultats, du type pyramide de Ponzi en période de crise économique.
Les données indiquent que des zones où l'extraction est très active sont entourées de zones de faible activité.
Investissements considérables observés par les autorités fédérales dans l'espoir d'obtenir une énérgie à bas coût et où les coûts d'exploitation dépassent la production atttendue.

Epuisement des puits de façon plus rapide que prévu rendant difficile la rentabilité sur le long terme.
Mais si le gaz naturel se révèle plus cher à exploiter que prévu, les propritaires terriens, les investisseurs pourraient voir leurs bénéfices se réduire en même temps que les consommateurs auraient à payer l'électricité plus cher et des factures plus élevées.

Conséquences environnementales :
Les quantités d'eau utilisées par la fracturation hydraulique sont particulièrement importantes - plus de 3.785 millions de litres par puits et cette eau sera très souvent un déchet car contaminée par le processus d'extraction. Si les quantités prévues à l'extraction diminuent, les firmes vont mutiplier les puits ou hydrofracturer plus souvent, multipliant ainsi les déchets.
Et ces firmes vont avoir un comportement à la Enron, cherchant à dissimuler la vérité.
Certains restent optimistes en affirmant que le prix du gaz va augmenter, en arguant de l'évolution des technologies, la demande croissante avec l'augmentation des aides accordées par le Congrès.

L'études des données : "Je pense que nous avons un gros problème"
Selon une chercheuse, les comptes ne sont pas bons. Les puits s'épuisent plus vite que prévu. D'où d'importantes conséquences pour les économies locales.

Les résidents de Fort Worth titubent avec les revers de fortune provoqués par l'industrie gazière... En 2008 les entreprises faisaient la course auprès des habitants de Fort Worth pour obtenir d'eux qu'ils louent leur terres dans la perspective d'obtenir des puits dénommés "monstre".

Le saint Graal de Wall street
En 2008, pour Wall street , c'était le saint-Graal : des risques faibles et des propositions de profits élevés. Mais fin 2008, la récession a tout suspendu et le prix du gaz a diminué des 2/3, plongeant le business model des entreprises de forage en vrille.


Insiders Sound an Alarm Amid a Natural Gas RushBy IAN URBINA

Natural gas companies have been placing enormous bets on the wells they are drilling, saying they will deliver big profits and provide a vast new source of energy for the United States.

But the gas may not be as easy and cheap to extract from shale formations deep underground as the companies are saying, according to hundreds of industry e-mails and internal documents and an analysis of data from thousands of wells.
In the e-mails, energy executives, industry lawyers, state geologists and market analysts voice skepticism about lofty forecasts and question whether companies are intentionally, and even illegally, overstating the productivity of their wells and the size of their reserves. Many of these e-mails also suggest a view that is in stark contrast to more bullish public comments made by the industry, in much the same way that insiders have raised doubts about previous financial bubbles.
“Money is pouring in” from investors even though shale gas is “inherently unprofitable,” an analyst from PNC Wealth Management, an investment company, wrote to a contractor in a February e-mail. “Reminds you of dot-coms.”
“The word in the world of independents is that the shale plays are just giant Ponzi schemes and the economics just do not work,” an analyst from IHS Drilling Data, an energy research company, wrote in an e-mail on Aug. 28, 2009.
Company data for more than 10,000 wells in three major shale gas formations raise further questions about the industry’s prospects. There is undoubtedly a vast amount of gas in the formations. The question remains how affordably it can be extracted.
The data show that while there are some very active wells, they are often surrounded by vast zones of less-productive wells that in some cases cost more to drill and operate than the gas they produce is worth. Also, the amount of gas produced by many of the successful wells is falling much faster than initially predicted by energy companies, making it more difficult for them to turn a profit over the long run.
If the industry does not live up to expectations, the impact will be felt widely. Federal and state lawmakers are considering drastically increasing subsidies for the natural gas business in the hope that it will provide low-cost energy for decades to come.
Video: The battle over natural gas drilling
But if natural gas ultimately proves more expensive to extract from the ground than has been predicted, landowners, investors and lenders could see their investments falter, while consumers will pay a price in higher electricity and home heating bills.
Environmental implications
There are implications for the environment, too. The technology used to get gas flowing out of the ground — called hydraulic fracturing, or hydrofracking — can require over a million gallons of water per well, and some of that water must be disposed of because it becomes contaminated by the process. If shale gas wells fade faster than expected, energy companies will have to drill more wells or hydrofrack them more often, resulting in more toxic waste.
The e-mails were obtained through open-records requests or provided to The New York Times by industry consultants and analysts who say they believe that the public perception of shale gas does not match reality; names and identifying information were redacted to protect these people, who were not authorized to communicate publicly. In the e-mails, some people within the industry voice grave concerns.
“And now these corporate giants are having an Enron moment,” a retired geologist from a major oil and gas company wrote in a February e-mail about other companies invested in shale gas. “They want to bend light to hide the truth.”
Others within the industry remain optimistic. They argue that shale gas economics will improve as the price of gas rises, technology evolves and demand for gas grows with help from increased federal subsidies being considered by Congress. “Shale gas supply is only going to increase,” Steven C. Dixon, executive vice president of Chesapeake Energy, said at an energy industry conference in April in response to skepticism about well performance.
Studying the data
“I think we have a big problem.”
Deborah Rogers, a member of the advisory committee of the Federal Reserve Bank of Dallas, recalled saying that in a May 2010 telephone call to a senior economist at the Reserve, Mine K. Yucel. “We need to take a close look at this right away,” she added.
A former stockbroker with Merrill Lynch, Ms. Rogers said she started studying well data from shale companies in October 2009 after attending a speech by the chief executive of Chesapeake, Aubrey K. McClendon. The math was not adding up, Ms. Rogers said. Her research showed that wells were petering out faster than expected.
“These wells are depleting so quickly that the operators are in an expensive game of ‘catch-up,’ ” Ms. Rogers wrote in an e-mail on Nov. 17, 2009, to a petroleum geologist in Houston, who wrote back that he agreed.
“This could have profound consequences for our local economy,” she explained in the e-mail.
Fort Worth residents were already reeling from the sudden reversal of fortune for the natural gas industry.
In early 2008, energy companies were scrambling in Fort Worth to get residents to lease their land for drilling as they searched for so-called monster wells. Billboards along the highways stoked the boom-time excitement: “If you don’t have a gas lease, get one!” Oil and gas companies were in a fierce bidding war for drilling rights, offering people bonuses as high as $27,500 per acre for signing leases.
The actor Tommy Lee Jones signed on as a pitchman for Chesapeake, one of the largest shale gas companies. “The extremely long-term benefits include new jobs and capital investment and royalties and revenues that pay for public roads, schools and parks,” he said in one television advertisement about drilling in the Barnett shale in and around Fort Worth.
To investors, shale companies had a more sophisticated pitch. With better technology, they had refined a “manufacturing model,” they said, that would allow them to drop a well virtually anywhere in certain parts of a shale formation and expect long-lasting returns.
Wall Street holy grail
For Wall Street, this was the holy grail: a low-risk and high-profit proposition. But by late 2008, the recession took hold and the price of natural gas plunged by nearly two-thirds, throwing the drilling companies’ business model into a tailspin.
In Texas, the advertisements featuring Mr. Jones disappeared. Energy companies rescinded high-priced lease offers to thousands of residents, which prompted class-action lawsuits. Royalty checks dwindled. Tax receipts fell.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 27 Juin 2011, 19:45

La bulle des gaz de schiste va-t-elle exploser ?Le 27 juin 2011 par Geneviève De Lacour


L'extraction des gaz de schiste s'avère plus onéreuse que prévue.
Des centaines de courriels d’énergéticiens, de géologues, de juristes et d’analystes économiques ont été décortiqués par The New York Times. Deux questions taraudent ces spécialistes: les compagnies pétrolières ne surestiment-elles pas la productivité et la taille des réserves de gaz de schiste? L’article, publié le 25 juin, révèle la teneur de cette vision «de l’intérieur», et souligne le fait que cette industrie naissante n’est pas aussi confiante qu’elle n’en a l’air.
«L’argent des investisseurs coule à flots alors que les gaz de schiste sont intrinsèquement peu rentables», écrit un analyste d’une compagnie d’investissement à l’un de ses sous-traitants. «Rappelez-vous l’effondrement de la bulle Internet.»
L’exploitation des gaz de schiste est née aux Etats-Unis, mais son industrie ne possède que peu de retour d’expérience. En 2009, un ancien salarié d’Enron, célèbre société de courtage en énergie et en matière première qui fit faillite en 2001, écrit: «Je me demande quand ils vont avouer aux gens que ces puits ne sont pas ce qu’ils auraient dû être». Et il ajoute que le comportement des compagnies pétrolières qui exploitent les gaz de schiste lui fait penser à celui d’Enron. «Ils veulent faire diversion pour cacher la réalité.»
Quelle est l’origine de tous ces courriels, ces documents publiés par The New York Times? En fait, ils proviennent d’une demande de consultation de dossiers publics, ou bien ils ont été fournis au journal par des consultants et des analystes qui estiment que la perception du public en matière de gaz de schiste ne correspond pas à la réalité. Par mesure de protection, les noms et toutes informations permettant d’identifier ces sources ont été effacées, précise l’article du quotidien américain.
Les compagnies pétrolières possèdent des données de production pour plus de 10.000 puits. Fournies à l’administration, ces données indiquent clairement que la production n’est pas aussi importante que prévue. Ainsi, en ce qui concerne les trois principales formations géologiques productrices de gaz situées au Texas, en Louisiane et en Arkansas, seules 20% des zones considérées comme productives par l’industrie le sont effectivement.
Et pour les puits les plus rentables, ils sont souvent entourés de zones beaucoup moins productives ce qui fait que le cout du forage et de l’exploitation est parfois plus élevé que le bénéfice généré par la production. Autre élément important, le volume de gaz produit par les puits les plus productifs diminuerait beaucoup plus rapidement que prévu initialement. Leur rentabilité à long terme n’est pas démontrée.
«Ces puits s’essoufflent si rapidement que les opérateurs ont commencé une course contre la montre très onéreuse», écrit dans un courriel daté du 17 novembre 2009 Deborah Rogers, membre du comité consultatif de la Banque fédérale de Dallas à un géologue de Houston qui confirme ses propos. «Cela pourrait avoir de graves conséquences sur notre économie», explique-t-elle aussi.
Même les salariés des sociétés pétrolières doutent. «Nos ingénieurs prévoient une durée de production de 20 à 30 ans mais, selon moi, ces estimations mériteraient d’être prouvées», écrit dans un courriel daté du 17 mars 2011 et adressé à un analyste en énergie au niveau fédéral, un géologue de Chesapeake, la compagnie pétrolière dont l’un des puits a explosé récemment en Pennsylvanie. «En fait je reste assez sceptique quand on examine le taux de baisse dans la première année de production. Actuellement, aucun puits n’est véritablement rentable économiquement.»
Attirés par les chiffres affichés par les pétroliers quant aux réserves de gaz de schiste, les investisseurs se multiplient. Mais comment sont estimées ces réserves? Il s’agit du volume de gaz que les compagnies estiment pouvoir atteindre grâce à leurs puits. Prédire ce volume est difficile. Les premières prédictions sont parfois en deçà de la réalité. En revanche, surestimer ces réserves demeure totalement illégal, car cela pourrait tromper les investisseurs. Pourtant des échanges rapportés par The New York Times montrent que les responsables des compagnies pétrolières s’interrogent souvent quant à l’honnêteté des chiffres avancés par leurs concurrents.
Ces pétroliers prédisent régulièrement que leurs puits pourront produire sur une période allant de 20 à 65 ans. Mais ces chiffres sont calculés à partir de très peu de données de base et nombre d’approximations.
Beaucoup de compagnies prédisent par exemple une chute de production après quelques années d’exploitation, puis une stabilisation. L’examen des données de production suggère que pour bon nombre de puits, la production ne se stabilise pas. Elle continue à chuter.
«Avec ce genre de données, il est devenu de plus en plus difficile de nier le fait que la révolution des gaz de schiste est survendue», déclare Art Berman, géologue basé à Houston qui a travaillé pendant 20 ans au sein d’Amoco et qui est maintenant l’une des voix les plus critiques de cette économie.

La formation géologique de Barnett, située au Texas, qui possède le plus long historique de production, fournit le cas d’étude le plus intéressant pour prédire le potentiel des gaz de schiste. Les données indiquent que l’exploitation ne devrait plus être économiquement viable dans 10 ou 15 ans.

Et même si les responsables des compagnies pétrolières se veulent publiquement confiants quant à la rentabilité de l’exploitation des gaz de schiste, dans leurs échanges privés, ces mêmes dirigeants se montrent beaucoup moins optimistes, voire carrément cyniques.
«Tout est une question d’argent», déclare un officiel de Schlumberger dans un courriel daté de juillet 2010 en parlant des forages en Europe pour lesquels certaines compagnies américaines ont décidé de tenter leur chance. Et quand il évoque la performance des puits européens, il déclare: «C’est vraiment minable!». Avant de rajouter: «Mais les opérateurs vont quand même se lancer, vont parler de potentiel et faire du fric.»
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 01 Juil 2011, 20:35

Image

Gaz de schiste : le Parlement bannit la fracturation hydraulique
Une proposition de loi UMP a été approuvée à 176 voix contre 151. L'opposition dénonce un "recul".

Le Parlement a interdit jeudi 30 juin au soir l'utilisation de la technique de la fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation des gaz et huile de schiste, sous la pression d'une forte mobilisation des populations concernées.

Après l'Assemblée nationale, le Sénat a voté définitivement une proposition de loi UMP qui fera de la France le premier pays au monde à interdire l'usage de cette technique jugée hautement polluante. Le vote a été acquis par 176 voix contre 151. Seule la majorité sénatoriale UMP et centriste a approuvé le texte. La gauche a voté contre, dénonçant un "recul".

Fronde des élus locaux et écologistes

Nicolas Sarkozy a assuré début juin au Premier ministre polonais Donald Tusk qu'il ne voulait "pas créer de difficultés" à la Pologne qui souhaite exploiter ses gigantesques réserves en gaz de schiste évaluées par les spécialistes à 5.300 milliards de m3.

C'est une fronde des élus locaux et écologistes ulcérés par l'octroi en catimini de permis d'exploration de ces hydrocarbures non conventionnels en mars 2010 dans le sud-est de la France ou dans le bassin parisien qui a alerté les pouvoirs publics.

Ces autorisations "n'auraient pas dû être accordées avant les travaux que nous avons lancés", a déclaré la ministre de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet, évoquant "une activité industrielle qui peut provoquer des risques et nuisances".

Une proposition déposée en urgence

La proposition de loi du chef de file des députés UMP Christian Jacob, "visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures par fracturation hydraulique", déposée en urgence (une lecture par assemblée), prévoyait à l'origine l'interdiction de l'exploration de ces pétroles.

Elle a été amendée en première lecture à l'Assemblée, au grand dam des députés PS qui avaient approuvé le texte d'origine, ne proposant plus que d'interdire la technique de la facturation hydraulique jugée hautement polluante. Les titulaires des permis auront deux mois pour déclarer la technique utilisée et c'est seulement s'ils recourent à la fracturation hydraulique, ou s'ils ne répondent pas, que les permis seront abrogés.

Ce texte "ne clôt pas le débat, l'embrouille"

La majorité et le gouvernement ne souhaitent pas fermer définitivement la porte à ces hydrocarbures, richesse potentielle du sous-sol français.

L'opposition, au contraire, souhaite l'interdiction pure et simple de leur exploration et exploitation au nom de la préservation environnementale. Elle demande l'annulation de tous les permis et une remise à plat du code minier. "L'interdiction de cette seule technique laisse toute latitude à la mise en oeuvre d'une autre méthode toute aussi dévastatrice", avait critiqué le sénateur écologiste Jean Desessard en première lecture.

Ce texte "ne clôt pas le débat, l'embrouille et permet aux sociétés d'attendre des jours meilleurs", a déclaré jeudi Nicole Bricq (PS).

Rassemblement citoyen

La ministre a levé jeudi les doutes sur la possibilité d'expérimentations scientifiques de la fracturation hydraulique votée en première lecture par le Sénat mais non retenue lors de la Commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés) chargée d'établir un texte commun entre les deux assemblées. "Il n'y aura pas d'expérimentations scientifiques sans une nouvelle loi", a assuré Nathalie Kosciusko-Morizet.

Les députés PS ont renoncé à saisir le Conseil constitutionnel craignant que tout soit annulé et que les permis déjà accordés soient à nouveau utilisables.

Les collectifs anti-schiste ont lancé l'organisation d'un "rassemblement citoyen" du 26 au 28 août dans les Cévennes, à Lézan (Gard), sur l'avenir énergétique de la France.

NouvelObs
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 02 Juil 2011, 14:20

Les associations locales tiendront un stand d'information le 2 juillet.

Comme annoncé le Collectif viganais contre le gaz de schiste organise samedi 2 juillet au Vigan de 14 heures à 22 heures, un grand rassemblement de citoyens, contre l'exploitation du gaz de schiste. Comme le souligne un responsable du collectif : "Une enquête récente auprès de la population viganaise montre bien que les personnes ne sont pas au courant des nuisances durables, dégradations irréversibles de paysages, pollution de l'eau et des nappes phréatiques, sans oublier les risques sur la santé de nos enfants et petits-enfants que procurerait l'exploitation du gaz de schiste, telle qu'elle nous est proposée. Cette journée à l'initiative de citoyens, sans étiquette politique, apportera des éléments qui devraient convaincre les partisans de l'exploitation et ceux qui n'ont pas d'idée sur la question ou ne pensent qu'à eux-mêmes l."

Voici le programme de cette journée : de14 heures à 15 h 30, parc des Châtaigniers, "La situation actuelle et les perspectives" avec la participation de José Bové, Vincent Espagne (collectif de Lodève), les membres du collectif viganais et ardéchois ; de 16 heures à 17 h 30, auditorium du lycée, Les maires parlent aux maires, débat public avec des élus assignés au tribunal administratif, participation de Roseline Boussac, maire de Bonnevaux, première municipalité gardoise assignée ; de 16 heures à 18 heures, parc des Châtaigniers, forum associatif et citoyen, animé par C. Sunt ; de 19 heures à 22 heures, parc des Châtaigniers, concert avec les groupes Moon (pop rock bilingue), Le Dixie Gang (jazz New-Orleans), Christine Mas (autrice-compositrice), Les Guerriers de l'arc-en-ciel et la chorale du collectif. Le conteur Serge Valentin interviendra pendant l'après-midi ou en soirée.

Les organisateurs du Collectif ( ont pensé à tout : sécurité, publicité, restauration, buvette. Ils proposeront dans l'après-midi, un espace destiné aux enfants. On peut aussi apporter des jeux ou prendre contact au rdevolution@no-log.org pour l'espace enfants.
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Re: Gaz de schiste : mobilisation

Messagede Nico37 » 03 Juil 2011, 21:36

Les anti-schiste veulent élargir le débat à l'avenir énergétique en France

"PARIS - Les collectifs anti-schiste veulent changer de braquet et se saisir de la question plus vaste de l'avenir énergétique de la France, notamment du nucléaire, à l'occasion d'un rassemblement citoyen fin août dans les Cévennes.

L'idée est d'ouvrir la lutte contre les gaz de schiste à un débat sur l'énergie, sur ce que cela implique comme type d'organisation de société, a expliqué mercredi Sylvain Angerand de l'ONG les Amis de la terre lors d'une conférence de presse à Paris.

Pour le journaliste et écologiste Fabrice Nicolino, très engagé dans le combat contre le gaz de schiste, c'est le mouvement qui s'est constitué autour du gaz de schiste qui s'adresse à l'ensemble de la société française et lui dit de prendre en main son destin en ce qui concerne l'énergie.

Les Etats généraux citoyens de nos besoins et de notre avenir énergétique doit avoir lieu du 25 au 28 août à Lézan dans le Gard, et prendra la forme de tables rondes et ateliers.

Selon Aymeric de Valon, de la coordination nationale des Collectifs contre les gaz et huile de schiste, près de 100.000 personnes sont impliqués dans le combat contre les permis d'exploration de gaz et pétrole de schiste.

Une loi proposée par le député UMP Christian Jacob et interdisant la technique contestée de la fracturation hydraulique, utilisée pour faire jaillir le gaz, doit être adoptée définitivement le 30 juin au Sénat.

Elle ne satisfait pas cependant les collectifs, ni l'opposition de gauche, car elle n'abroge pas les permis et n'interdit pas l'exploration et l'exploitation de ces hydrocarbures non-conventionnels.

Pour Fabrice Nicolino, très engagé dans le combat anti-gaz de schiste, il est tout à faire évident que le vote de la loi, largement compris comme un arrêt (de l'exploration), a eu un effet démobilisateur sur un certain nombre de gens, même si la mobilisation reste très forte.

Il y a beaucoup de choses qui ont cristallisé autour de cette question du gaz de schiste, qui ont à voir avec la façon dont les décisions sont prises en France, la manière dont le peuple français a été privé de tout débat sur l'énergie depuis des décennies, a-t-il ajouté.

On peut dire que c'est un second souffle, ça ne me gène pas du tout. Une mobilisation a besoin de rendez-vous, de se relancer de temps à autre, mais si c'est le cas, c'est ouverture géante".
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