Un convoi de Mox acheminé par Areva vers le Japon sous haute surveillance
Pour la sixième fois depuis 1999, le géant français du nucléaire Areva expédie ce mercredi 5 juillet par bateau 8 tonnes de Mox, un combustible nucléaire, à destination du Japon. Le combustible a été acheminé ce mercredi matin de l'usine de La Hague dans le port de Cherbourg où il est chargé à bord de deux navires spéciaux. Des convois sous haute surveillance.
Le Mox est un combustible nucléaire qui mélange de l’uranium appauvri et du plutonium. Le plutonium, extrêmement toxique, est un sous-produit du fonctionnement des centrales nucléaires ou de la fabrication d’armes nucléaires. Normalement absent à l’état naturel, il est beaucoup plus radioactif que l’uranium et s’enflamme bien plus vite, deux raisons qui le rendent très dangereux.
Le convoi de Mox qui prend la mer ce mercredi serait destiné au réacteur n°4 de la centrale de Takahama, selon Greenpeace. Mise à l’arrêt après la catastrophe de Fukushima, elle a redémarré fin juin.
Manifestations interdites
Parti de l’usine de Beaumont-Hague dans la Manche, le Mox a été acheminé tôt ce mercredi matin au port de Cherbourg, distant d'une vingtaine de kilomètres, en camion et sous haute surveillance. Il doit être embarqué à bord de deux navires britanniques spécialisés, le Pacific Egret et le Pacific Heron, qui atteindront le Japon dans quelque 65 jours.
Pour les ONG écologistes, ce sixième transport de matières ultra-radioactives est non seulement dangereux en cas d’accident, mais il pourrait aussi être victime d’un détournement à des fins militaires, dans la mesure où le plutonium est utilisé dans la fabrication de bombes atomiques. Mais pour le vendeur, Areva, les conditions de sécurité pendant le transport sont assurées : le combustible radioactif est sérieusement emballé et les deux navires lourdement armés.
Le président du tribunal de grande instance de Cherbourg a pris une ordonnance interdisant aux manifestants de s'approcher à moins de 250 mètres du convoi sur route, 300 mètres du bateau à quai et 500 mètres du convoi lorsqu'il sera en mer, rapporte l'Areva. Des militants de Greenpeace, organisation de défense de l'environnement, se sont manifestés au passage du convoi, déployant des banderoles « Stop au plutonium ».
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http://www.rfi.fr/science/20170705-fran ... -nucleaire