Cigéo : le calcul de la facture vire au grotesque Après une semaine de discussions de marchands de tapis, le coût de Cigéo, fixé vendredi par Ségolène Royal, suscite bon nombre d’interrogations. Les opposants craignent une « construction low-cost ».
Une discussion de marchands de tapis. Voilà à quoi a ressemblé cette semaine l’évaluation de la facture de Cigéo, le futur centre d’enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux à Bure (Meuse) à compter de 2025. L’affaire en serait presque risible s’il ne s’agissait pas de mettre en jeu la sécurité des habitants d’un territoire en plein cœur de notre nouvelle région, aux confins de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne. Et si la bataille ne se jouait pas à coups de… milliards d’euros. Car l’on parle probablement du chantier du siècle en Europe. Reléguant aux oubliettes le tunnel sous la Manche et ses 13,4 milliards d’euros de coût.
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http://www.republicain-lorrain.fr/envir ... -grotesque L’annonce par Ségolène Royal du coût officiel de Cigéo : un cache misère avant le krach...
Ségolène Royal vient d’annoncer l’estimation officielle du projet d’enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux (projet Cigéo) qui s’élève finalement à 25 Milliards d’euros. Ce projet est financièrement insupportable et cette estimation est très loin du compte...
Des provisions sous évaluées
Imaginez qu’un banquier vous fasse la proposition suivante : « placez 60 000 euros aujourd’hui sur un livret d’épargne à un taux exceptionnel de 5% par an garanti pendant 150 ans ! De cette manière, dira ce banquier, vous, ainsi que vos enfants, petits enfants, arrières petits enfants et arrières arrières petits enfants pourrez vous partager équitablement près de 300 000 euros de gains netsgénérés sans rien faire grâce au rendement exceptionnel de ce livret magique ! Imaginez de surcroît qu’il serait notoire que ce banquier soit fauché comme les blés...Évidemment, vous le prendriez pour un fou et n’accepteriez aucune proposition de sa part.
Pourtant, c’est exactement de cette manière que les producteurs de déchets nucléaires en faillite (EDF/AREVA et CEA) comptent financer Cigéo.
Grâce à quelques milliards d’euros de provisions placés en bourse sous forme d’actions, ces exploitants comptent sur un rendement permanent de près de 5% par an pendant 150 ans (1) pour subvenir aux charges de construction, d’exploitation, de recherche, de surveillance et de fermeture de Cigéo. Les provisions pour Cigéo sont donc nettement sous évaluées car le taux d’actualisation appliqué pour des charges lourdes qui surviendraient dans plus de 30 ans est extrêmement élevé. Dans la chute économique qu’est en train de connaître la filière nucléaire française, cette imprudence devient un risque réel.
Une estimation sous évaluée
L’estimation de Cigéo se base toujours sur l’hypothèse de la poursuite de la production électronucléaire et la prolongation jusqu’à au moins 50 ans de la durée de vie de nos 58 réacteurs nucléaires. La faisabilité de cette prolongation, estimée à 55 milliards d’euros par EDF, n’est absolument pas assurée. De plus, les hypothèses pour l’estimation de Cigéo reposent sur le traitement de tous les combustibles usés. L’ANDRA considère que « les matières (uranium et plutonium) non valorisées dans les réacteurs actuels pourront l’être dans des installations futures » (2). Pour l’heure, ces réacteurs de 4e génération qui permettraient de ’transmuter’ les matières radioactives à grande échelle n’existent que sur le papieret de nombreux éléments permettent de juger cette voie comme hypothétique, difficilement applicable et limitée (3).
Depuis 2012, la Cour des Comptes et l’Autorité de Sûreté Nucléaire réclament que l’enfouissement à Cigéo de ces matières extrêmement nocives soit envisagé et évalué ce qui n’est toujours pas le cas. En attendant, elles s’accumulent sans fin et la loi les considère toujours comme des ’matières valorisables’ alors que ce sont des déchets dont personne ne sait que faire. La prise en compte de l’enfouissement de ces matières ferait exploser le coût de Cigéo puisqu’elle aurait, par exemple, des répercussionsdirectes sur le dimensionnement des galeries.
La sortie du nucléaire : un tournant à ne pas rater...
La prolongation de la durée de vie des 58 réacteurs nucléaires dispersés sur le territoire français, le traitement de tous les combustibles usés à la Hague dans le Cotentin, le projet ASTRID de réacteur à transmutation à Marcoule dans le Gard et le projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo à Bure dans la Meuse constituent les piliers d’un programme idéologique, irréalisable et extrêmement dangereux sur un plan économique et financier.La filière nucléaire est à bout de souffle. Les financements et donc la faisabilité de ces projets deviennent de plus en plus hypothétiques. Il est urgent de changer de voie et de nous tourner avec lucidité et prudence vers un autre avenir énergétique.
Notes :
(1) En 2012, selon la Cour des Comptes, les provisions pour Cigéo étaient de 5 milliards d’euros et le taux d’actualisation couramment appliqué de 5% (3% net d’inflation). Suite à des rendements insuffisants, ce taux a du être revu à la baisse et les provisions augmentées en conséquence. Au 31/12/2014, EDF applique un taux d’actualisation de 4,6 % (inflation estimée à 1,7 % ) et les provisions pour Cigéo seraient de 6,158 milliards d’euros toujours selon EDF. Réglementairement, vu les difficultés économiques rencontrées par EDF/AREVA, le taux d’actualisation devrait être bien plus faible (4,31%) mais les comptes d’EDF en seraient tant affectés que l’Etat envisage actuellement un assouplissement de ces contraintes. Voir « Comptes consolidés EDF Au 31 décembre 2014 » page 80 & 84.
(2) Le dossier de chiffrage des coûts de CIGEO réalisé par l’Andra, tome 1 page 5
(3) Les cahiers de Global Chance n°34 Novembre 2013 « L’enfouissement géologique des déchets nucléaires de haute activité en France : quels types de déchets, quelles quantités ? »
http://burestop.free.fr/spip/spip.php?article685Nouvelle assemblée de lutte le 23 Janvier !Lutte antinucléaire du village de Bure et environ … hiver 2016
Depuis ce fol été, la resistance au saccage du territoire se poursuit : Des habitant-e-s de Mandres-en-Barrois ne se laissent pas faire et contestent l’echange de leur bois communal, des paysan-e-s et des personnes inquièt-e-s des terres agricoles englouties par le projets CIGEO sont allé-e-s semér le 15 novembre des terres de l’ANDRA, et à quelques kilometres de Bure des forestiers de l’ONF en colère ont remis en cause la nouvelle gestion des forets… ici et là les gens s’informent, et s’organisent ! Attention la colère gronde ! Rejoignez- nous !
Sam 23 Janvier – Assemblée de lutte à la maison de resistance à partir de 14hContinuons à Faire du lien, c’est notre force ! Voyons nous pour echanger sur les initiatives des un-e-s et des autres, voir le chemin parcouru et préparer la suite. A la suite, travail en petits groupes qui peuvent se poursuivent si besoin le dimanche. « C’est une Assemblée pour toutes et tous, habitant-e-s des environs, ami-e-s de plus loin, associations en lutte, toutes les personnes qui se sentent concernées et souhaitent se renseigner, prêter main forte ! … Soyons nombreus-e-s à montrer notre détermination. Nous avons besoin de nous voir pour être plus forts, nous connaître, se nourrir du travail des un-e-s et des autres. Cette assemblée nous appartient à tout-e-s, faisons-la vivre ! »
Dim 24 Janvier – Suite du travail en petits groupes (si besoin) à la maison de résistancedont Réunion du groupe foncier/Reprendre le territoire à 14h30 : Que s’est-il passé depuis novembre ? Quel bilan tirer de l’action collective des « Semis radieux » pendant laquelle 12 tracteurs et 200 personnes ont joyeusement semé et occupé 2 ha des terres de l’ANDRA ? Quelles perspectives et envies collectives pour la suite : pour l’implication des mondes paysans et ruraux, pour d’autres actions communes, etc… ? Reprenons les rencontres du groupe foncier ! Contact :
reprendreleterritoire@riseup.netDu Lun 25 au Dim 31 Janvier – Chantier collectif à la gare de Luméville-en-Ornois – Poursuivons l’amenagement du terrain !L’isolation de la mezzanine est en train de se finaliser. Mais il reste tant à faire ! L’esprit de ce chantier c’est l’echange de savoir faire, la transmission. On n’est pas forcemment des experts, mais on apprend ! Passez voir ! Venez pour une semaine, deux jours, un après-midi ou le temps d’un café.. Pensez (si vous pouvez) à ramener de quoi contribuer aux repas collectifs, … et si vous avez, le chantier a besoin de tôles !
http://vmc.camp/2016/01/04/nouvelle-ass ... 3-janvier/