Nucléaire, alertes et dangers

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede bipbip » 04 Aoû 2011, 15:03

Séisme de 4,5 dans le Gard-Rhodanien

Communiqué de Presse du 4 aôut du Collectif antinucleaire de Vaucluse

Séisme de 4,5 dans le Gard-Rhodanien

La menace nucléaire est réelle :
le CAN84 exige l’arrêt définitif des réacteurs nucléaires du Tricastin et des sites nucléaires de la vallée du Rhône-Durance


Un nouveau séisme de 4,5 sur l’échelle de Richter vient de se produire dans le sud-est (Gard-Rhodanien) ce mercredi 4 août et révèle l’absence de fiabilité des affirmations du lobby nucléaire répétant sans honte qu’en Provence les centrales nucléaires ne sont pas menacées par les tremblements de terre. Il y a 3 centrales nucléaires dans ce secteur (Tricastin, Cruas Meys, Pierrelatte), des réacteurs à bout de souffle, une usine de fabrication du terrifiant combustible « Mox » (celui de Fukushima).

Ce séisme fait suite à celui de la semaine dernière en Italie et à celui de jeudi 7 juillet, en Méditerranée, au large de la Corse, d’une magnitude de 5,2, sur l’échelle de Richter. Le BRGM (Bureau de recherche géologique et minière) place se séisme parmi les 10 séismes les plus importants enregistrés depuis une trentaine d’années sur le territoire métropolitain.

Le CAN84 a révélé sur son site internet (1) l’an dernier que des chapelets de micro-séismes avaient lieu non-loin du site nucléaire du Tricastin et annonçaient inéluctablement une amplification de la menace, les 3 sites nucléaires de Marcoule/Tricastin/Cadarache étant tous construits sur des failles sismiques.

Pourtant le 27 mai dernier l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a donné son feu vert à la poursuite de l’exploitation du réacteur n°1 du Tricastin alors qu’elle fixait à l’exploitant EDF, 32 « prescriptions techniques complémentaires » applicables à la centrale nucléaire du Tricastin en matière de sécurité et notamment de séisme. On voit bien avec le tremblement de terre de ce mercredi qu’il n’est plus temps de planifier sur le moyen ou long terme quoi que se soit, d’autant que les coûts et les possibilités techniques n’existent quasiment pas.

Le Collectif antinucléaire de Vaucluse exige une nouvelle fois la fermeture immédiate et sans condition des 4 réacteurs du Tricastin, tous vétustes, accumulant des incidents à répétition et mettant en péril au quotidien la Provence, ses habitants et ses territoires. A ce jour plus de 2000 vauclusiens ont signé une pétition exprimant cette exigence (2).

La Méditerranée est une zone telluriques en mouvement. Le dernier tremblement de terre en Provence, survenu le 11 juin 1909, à Lambesc (Bouches-du-Rhône), près d’Aix-en-Provence, d’une magnitude de 6,2, avait fait 46 morts et 250 blessés mais à l’époque n’existaient pas les centrales nucléaires.

Depuis des années le Collectif antinucléaire de Vaucluse alerte les pouvoirs publics, les administrations, les maires du département et alentour, l’Agence Régionale de Santé, le Préfet sur la menace sismique en vallée Rhône-Durance et le danger nucléaire inhérent. Mais le poids du lobby des nucléocrates gouverne la vie de la population, de l’Etat, du pays. Il est temps d’y mettre définitivement un terme et d’arrêter immédiatement le nucléaire dans notre pays.


(1) http://www.coordination-antinucleaire-sudest.org/
(2) http://www.petitions24.net/nucleaire__f ... _tricastin

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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Nico37 » 22 Aoû 2011, 14:30

Un article sur le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis : http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/ ... &mode=film

En 1985, après l'arrêt de son activité, EDF annonce que Brennilis sera la première centrale de l'histoire à être démantelée et que le chantier sera exemplaire, une vitrine de ce que deviendront toutes les centrales une fois arrivées en fin de vie. Exemplaire, EDF ne s'en vante plus trop : 26 ans après, les choses se révèlent plus compliquées que prévu et le démantèlement n'en est qu'à sa deuxième phase tandis que le coût estimé initialement (30 millions d'euros) a déjà été multiplié par vingt, et qu'on ne sait toujours pas ce qu'on va bien pouvoir faire des déchets, radioactifs pour une petite éternité et dont personne ne veut… quoique.


Le reportage : http://www.blueman.name/Des_Videos_Rema ... Video=3007
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Explosion nucléaire à Marcoule (Gard)

Messagede Christine » 12 Sep 2011, 14:30

Explosion nucléaire à Marcoule : risque de fuites radioactives

Un four a explosé lundi sur le site nucléaire de Marcoule (Gard), dans un centre de traitement de déchets d'une filiale d'EDF, entraînant un risque de fuite radioactive. Il y aurait un mort et plusieurs blessés. L'incident s'est déroulé dans le centre Centraco de la société Socodei, filiale d'EDF, à Codolet, a précisé un porte-parole du Commissariat à l'énergie atomique (CEA).

« Pour l'instant, il n'y a pas de rejets à l'extérieur », a-t-il ajouté.

La préfecture du Gard a précisé à l'agence Reuters qu'il n'y aurait pas eu de rejet radioactif même si le risque de fuite existerait. L'accident a fait quatre blessés selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Mais selon France 3-Languedoc-Roussillon, il y aurait 1 mort et 3 blessés.

Le site touché, spécialisé dans le traitement de matières radiologiques, est exploité par la SOCODEI.

Un périmètre de sécurité a été installé en raison des risques de fuite, ont précisé les pompiers qui n'étaient pas en mesure pour l'instant de fournir un bilan de cet accident.

Le CEA Marcoule est l'un des 10 centres de recherche du Commissariat à l'énergie atomique. Selon le site internet du CEA (inaccessible à l'heure où nous écrivons pour cause de trop fotres connections) « ses recherches préparent le cycle du combustible (…) des réacteurs nucléaires du futur ».
Pas la premiere fois à Marcoule

En mars dernier, un incident de niveau 2 était déja survenu dans la même centrale (sur une échelle qui en compte 7). Cet incident avait été dans un premier temps déclaré de « niveau 1 » par Areva, mais après étude du dossier, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait décidé de le classer « niveau 2 ». Argument avancé par l'ASN : « le non-respect de plusieurs exigences de sûreté de l'installation ».

Cette usine produit du MOX , un combustible issu d'un mélange d'uranium et de plutonium, ce qui permet de recycler une partie du plutonium issu des combustibles usés des centrales nucléaires.

Le 3 mars, rappelle l'Express, à l'occasion d'une opération exceptionnelle, une masse de matière fissile a été introduite dans l'usine, et cette matière a provoqué un dépassement de la « limite de sûreté-criticité » - un accident de criticité correspond au démarrage d'une réaction nucléaire non contrôlée - parce que, semble-t-il, la matière fissile n'avait pas été correctement pesée :

Certes, la limite n'a été dépassée que « de 1% » précise l'ASN - le risque de criticité était donc nul. Certes, cet « événement » n'a eu aucun impact sur le personnel ni sur l'environnement, affirme l'ASN. Certes enfin, il a été réparé dès le lendemain.
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Re: Explosion nucléaire à Marcoule (Gard)

Messagede Pïérô » 13 Sep 2011, 10:55

le réseau Sortir du Nucléaire 34 appelle à un rassemblement ce mardi 13 septembre
Place de la Comédie à Montpellier à 18h30.

appel à rassemblement le 16 à Geneve :

Accident à Marcoule :

LE NUCLÉAIRE TUE !
Invitation à un rassemblement VEN. 16 SEPT.

12h30 devant le monument aux Morts du Consulat de France à Genève
(derrière le parc des Bastions)


Un grave accident a eu lieu ce matin sur le site nucléaire français de Marcoule, dans le Gard, en bordure du Rhône entre Montélimar et Avignon, en pleine région des Côtes-du-Rhône. Le site en question a un lourd passé - et un présent mortel - en matière nucléaire. C’est en effet en 1956 déjà
qu’il a été créé, les premiers réacteurs nucléaires français à usage militaire y ont été mis en service et le site à une longue et douteuse histoire de bricolage atomique...

On y produit du tritium pour les têtes nucléaires et thermonucléaires françaises, le site a aussi hébergé le prototype de réacteur surgénérateur à neutrons rapides Phénix, qui a cessé de fonctionner en 2009 et qui était l’ancêtre de l’installation Superphénix de Creys-Malville, véritable bombe en puissance dont les antinucléaires ont obtenu la fermeture définitive, notamment grâce à une mobilisation exemplaire des Genevois-e-s et de leurs autorités au nom de l’art. 160E de noter Constitution.

Sur le site on trouve encore l’installation Melox qui fabrique des assemblages de combustible atomique dit MOX, élaborés à partir d’un mélange d’oxyde d’uranium et de plutonium, combustible nucléaire particulièrement toxique et problématique pour le pilotage des réacteurs... Sans parler encore des nombreux "laboratoires" et ateliers de traitement et de conditionnement de déchets qu’on trouve dans les parages.

C’est dans cette véritable pétaudière atomique, comportant de nombreuses installations nucléaires où l’on stocke de grandes quantités de déchets radioactifs et on manipule du combustible MOX, donc du plutonium qu’un four a explosé ce lundi 12 septembre à 11H45, causant un mort et quatre blessés.

Le four en question n’est pas un incinérateur banal, l’usine Centraco (Centre de traitement et de conditionnement des déchets de faible activité), exploitée par une filiale d’EDF, l’utilise pour traiter des ferrailles et autres pièces radioactives issues des centrales d’EDF et des installations du Commissariat à l’énergie Atomique (CEA). L’exploitation de cette installation a - semble-t-il - été émaillée d’incidents, l’autorité de sûreté nucléaire française (ASN) avait une première fois refusé de délivrer son autorisation d’exploiter, jugeant les protections du personnel insuffisantes. Le 6 avril 2011 l’ASN rappelait d’ailleurs un « constat de lacunes dans la culture de sûreté au sein de l’installation », lacunes semble-t-il tragiquement confirmées aujourd’hui.

Comme toujours les premières réactions officielles sont venues minimiser l’impact radiologique possible de l’accident...
A 16H00, l’ASN a affirmé que l’accident était « terminé » et ne comportait « pas d’enjeu radiologique ni d’action de protection des populations ».
On peut l’espérer, mais on n’est pas forcé de les croire !

Quoi qu’il en soit, cet accident démontre encore une fois que le nucléaire, comporte toujours des processus industriels non-maîtrisés qui prennent potentiellement en otage la vie de populations entières. A Genève, cet accident est de nature à nous motiver encore dans notre opposition à la poursuite de l’exploitation du site nucléaire du Bugey à 75 km de Genève, ContrAtom appelons d’ailleurs à

participer à un grand rassemblement qui se tiendra au Bugey le samedi 15 octobre prochain.


En attendant ContrAtom, vous invite à un piquet
ce vendredi 16 septembre 2011, à 12h30,

devant le monument aux morts qui flanque le Consulat de France...
derrière le parc des Bastions.


Nous y dirons - comme à l’époque des mobilisations contre Superphénix - aux représentant-e-s de la France dans nos murs - que nous exigeons qu’ils ferment le Bugey, comme ils ont fermé le surgénérateur de Creys-Malville, et nous partagerons les informations disponibles sur ce qui s’est réellement passé

à Marcoule.

ContrAtom
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Re: Explosion nucléaire à Marcoule (Gard)

Messagede Pïérô » 06 Oct 2011, 08:17

Un dossier du Réseau "Sortir du nucléaire", http://www.sortirdunucleaire.org/

Accident de Marcoule : 500 fois plus de radioactivité dans le four que déclaré initialement, EDF a menti

Accident de Centraco : un mort et des interrogations en suspens

Rappel des faits

12 septembre 2011, 11h45. 6 mois et un jour après la catastrophe nucléaire de Fukushima, une explosion a lieu dans un four de Centraco, une usine dédiée au traitement et au conditionnement des déchets radioactifs, et gérée par la filiale d’EDF SOCODEI. Le four situé au sein du complexe nucléaire de Marcoule, est consacré à la fusion de déchets métalliques faiblement radioactifs.

L’explosion, en projetant du métal en fusion hors du four, tue un travailleur et en blesse quatre autres, dont un gravement. Elle provoque par ailleurs un incendie, qui aurait été maîtrisé vers 13 h. L’information ne sera rendue publique qu’une heure et demie plus tard.

Quel phénomène est à l’origine de l’accident ?

Selon toute vraisemblance, l’explosion serait probablement liée à une interaction accidentelle entre l’eau de refroidissement et le métal du four, probablement du fait d’une usure. Ce phénomène aurait provoqué une réaction violente qui aurait soufflé hors du four du métal radioactif en fusion à 1600°C au moment où un travailleur s’employait à briser une croûte de métaux, provoquant ainsi sa mort. Les portes de la salle auraient été soufflées par l’explosion.

Il s’agit d’un phénomène bien connu en métallurgie ; il est donc bien curieux de le voir survenir sur un site s’estimant hautement sécurisé. Usure des équipements ou erreur humaine ? Dans tous les cas, l’ASN elle-même avait fait état de nombreux incidents sur le site de Centraco ces derniers temps, et constaté il y a quelques années déjà « des lacunes dans la culture de sûreté » [1].

Une absence de fuite non avérée

En tenant compte du fait que les portes de la salle ont été soufflées par l’explosion et une partie du contenu du four projetée au-dehors, il y a lieu de supposer que des radioéléments puissent avoir été dispersés au moins à l’intérieur du bâtiment. Aucune mesure ne semble y avoir été faites pour l’instant.

En ce qui concerne les risques de fuite à l’extérieur, des interrogations subsistent. L’IRSN n’a déclaré aucune contamination lors des prélèvements effectués très ponctuellement autour du site [2]. Les balises de la CRIIRAD n’ont détecté aucun accroissement de la radioactivité ambiante, ce qui permet d’affirmer qu’il n’y a pas eu de rejets massifs mais pas de conclure à l’absence de rejets. Une quinzaine d’autres personnes ayant effectué des relevés ce jour-là dans la région d’Avignon n’ont rien décelé non plus. Par ailleurs, le CAN 84 (collectif antinucléaire du Vaucluse) a publié des mesures faisant état d’un pic de radioactivité dans l’air entre 14 h et 15 h autour d’Avignon. Si les valeurs mises en évidence restent peu élevées, l’augmentation est significative et pourrait constituer une trace du passage d’une bouffée de radioactivité, battant en brèche les affirmations officielles selon lesquelles il n’y aurait pas eu de fuite. Sans rejeter en bloc ces mesures, la CRIIRAD témoigne d’une difficulté à les exploiter [3], et évoque la piste d’une émission possible de gaz rares non détectables par ses balises. Dans tous les cas, l’exploitant lui-même n’a communiqué aucun chiffre.

Une radiotoxicité minimisée

Marcoule n’est pas un désert : le complexe nucléaire emploie près de 5 000 personnes, et le site de Centraco lui-même 350 personnes. Il n’est situé qu’à 7 km d’Orange et à une vingtaine de km d’Avignon et Uzès. 180 000 personnes vivent dans un rayon de 30 km. Les risques de contamination de l’environnement ne sont pas nuls : le Rhône n’est qu’à 200 m, et le site est entouré de vignes. Sachant que certains radioéléments ont la faculté de se fixer sur les végétaux pour rentrer dans la chaîne alimentaire, il est légitime de s’inquiéter.

Rapidement, EDF, l’ASN et les pouvoirs publics ont répété en boucle que l’accident ne concernait que des déchets faiblement radioactifs, comme si cette qualification rendait ces déchets inoffensifs pour l’être humain et l’environnement. On a ainsi annoncé que la radioactivité présente dans le four ce jour-ci était de 63 000 Becquerels pour un chargement de quatre tonnes de métaux [4] , soit une quantité « minime », ne pouvant avoir « aucun impact sanitaire ». Interrogé, Roland Desbordes, président de la CRIIRAD, qualifie ce chiffre d’aberrant : il serait à la fois très bas pour une telle quantité de métal, et étrangement précis au regard de l’hétérogénéité des ferrailles fondues dans le four. De fait, le 29 septembre, suite à une vérification, l’ASN a réévalué cette quantité 30 millions de Becquerels , soit 500 fois plus que ce qui avait été déclaré. Les exploitants ont donc délibérément menti et minimisé ce chiffre.

Quelle que soit l’activité réelle du contenu du four, rappelons que même un élément faiblement radioactif peut s’avérer extrêmement toxique ; ainsi, même présent en très faible quantité, un élément radioactif comme l’iode 131, une fois inhalé, peut provoquer un cancer de la thyroïde. Or ni l’IRSN, ni les autorités n’ont transmis de liste des radio-éléments présents dans le four, laissant les populations dans l’ignorance de leur dangerosité réelle.

Pourtant, les indices permettant d’identifier cet inventaire sont préoccupants. Lors de sa création en 1998, le site de Centraco a été autorisé à rejeter d’importantes quantités d’effluents radioactifs : il est ainsi question de Gigabecquerels de tritium (qui se mélange à l’eau et endommage l’ADN) et de césium 137 (qui se fixe dans la chaîne alimentaire et affecte les viscères). Les valeurs données ne correspondent certes pas à ce qui est effectivement relâché [5], et il est difficile de savoir si elles sont attribuables directement au four où a eu lieu l’explosion (une unité d’incinération se trouve aussi sur le site), mais elles permettent de confirmer que les matières manipulées n’ont rien d’anodin.

Par ailleurs, selon une note de l’ANDRA (qui évoque par ailleurs une contamination des ferrailles pouvant dépasser 10 millions de Becquerels !), les « colis » fabriqués à Centraco n’ont rien d’innocent. Ils contiennent notamment de l’Uranium 234, du Carbone 14, mais aussi du Cobalt 60 (produit d’activation très nocif pour les poumons, d’une demie-vie de 5,3 ans ) et du Strontium 90 (qui pénètre dans la chaîne alimentaire et se fixe sur les os, d’une demie-vie de 29 ans). Même si nous ne disposons pas d’éléments permettant d’affirmer quelle était la quantité respective des radioéléments présents dans le four, il n’est donc pas justifié de minimiser l’impact sanitaire éventuel de l’accident, à l’intérieur du bâtiment ou à l’extérieur.

Enfin, aucune analyse des filtres à air de l’atelier n’a été fournie. Celle-ci aurait pourtant permis d’évaluer la présence de radioéléments, et d’attester ou non une éventuelle fuite. Ont-ils été détruits ?

Rétention d’information et discours crispé

On observera que l’ASN, tout comme EDF, ont mis plus d’une heure à prévenir la presse, ne donnant au début que des informations au compte-goutte. Cette rétention d’information aurait pu être extrêmement préjudiciable pour la protection sanitaire des populations environnantes si l’explosion et l’incendie avaient provoqué des émissions radioactives dans l’environnement. Or on sait combien sont déterminants les premiers instants d’une catastrophe pour protéger efficacement les populations, notamment les plus vulnérables. Tout en sachant qu’il s’était passé quelque chose, les populations n’ont pas reçu d’informations précises et ont été laissées dans le désarroi, des alertes ayant été déclenchées ; ce mouvement de panique apporte la preuve de l’impossibilité de gérer un accident nucléaire. Plusieurs témoignages d’habitants de la région font en tout cas état d’une volonté des autorités d’en dire le moins possible.

Un militant du Réseau « Sortir du nucléaire », appelant le lundi à 16 h la mairie de Bagnols sur Cèze pour s’enquérir de la situation à Marcoule, s’est ainsi entendu répondre : « Aucun problème, ce n’est pas un accident nucléaire, il s’agit d’un accident dans une annexe pharmaceutique qui n’est pas située sur le site de Marcoule et qui ne traite pas de matières radioactives » ! Un membre de la Commission Locale d’Information (CLI) de Marcoule témoigne également du « silence radio » lors de la session : Roland Vierne, représentant du directeur de l’usine et porte-parole de SOCODEI, aurait ainsi affirmé qu’il n’avait même pas accès à ses installations, mises sous scellées par le procureur de la République. On n’emploie désormais plus le terme d’accident, mais d’incident. Aucune information n’a été fournie sur un possible effet domino sur les installations nucléaires voisines.

Claude Guéant, Ministre de l’Intérieur, a pris le dossier en charge ; c’est lui-même (et non EDF) qui a ainsi annoncé à la presse qu’il n’y avait pas eu de fuites. Son intervention dénote à quel point cette gestion de crise est avant tout politique, et combien il est vital pour ce gouvernement arquebouté sur le soutien à l’atome que l’image de la sûreté nucléaire ne soit pas ébranlé. Cette réaction constitue enfin un indice de la gravité probable de l’accident.

Silence sur la contamination des salariés et de la victime.

Le corps de José Marin, le travailleur décédé, est resté 48 heures, recouvert de métal fondu, dans le hangar abritant le four. La famille, sous le choc, n’a pas pu en disposer pour se recueillir, et ne l’a récupéré qu’une fois installé dans un cercueil de plomb scellé, dénotant une radioactivité importante. Aucune autopsie n’a été réalisée, et les mesures d’une éventuelle contamination n’ont pas été communiquées. Aucune nouvelle n’a été donnée sur l’état de santé des secouristes, ni du blessé grave, un jeune apprenti brûlé à 85 %. Selon le magazine espagnol Publico, son transfert à l’hôpital militaire de Clamart serait un indice de la provenance des ferrailles fondues dans le four : s’agirait-il de déchets issus de réacteurs destinés à la fabrication de radioélément à vocation militaire ? Parmi les installations de Marcoule, on trouve en effet trois réacteurs produisant du plutonium à l’arrêt (G1, G2 et G3), UP 1, un prototype de l’usine de retraitement de La Hague, et les réacteurs Célestins, qui produisent toujours du tritium pour la bombe.

Plus qu’un simple « accident industriel », un accident nucléaire

Assez rapidement, la stratégie de communication de l’exploitant a consisté à minimiser l’accident. « Accident industriel » et pas nucléaire, bientôt simple « accident d’exploitation » selon EDF… Faut-il pourtant rappeler qu’il y a eu mort d’homme, et que ces euphémismes s’avèrent particulièrement insultants pour la victime et les blessés ? Pour être fréquents, de tels accidents ne sont pas « normaux » pour autant. Par ailleurs, il est justifié de parler d’accident nucléaire : ce sont bien des matières radioactives qui sont en jeu, et sur un site directement lié à l’industrie nucléaire elle-même. Quelle que soit finalement la gravité de ce qui s’est passé le 12 septembre à Centraco, cet accident est en tout cas symptomatique d’un grave défaut de sûreté, et de la dangerosité d’une industrie qui se prétend pourtant sous contrôle.

Un accident qui aurait pu dégénérer

Rappelons enfin que l’accident a eu lieu dans une zone de concentration exceptionnelle d’installations nucléaires, dont certaines sont vieillissantes. Des quantités impressionnantes de déchets radioactifs y sont stockés, dont 3100 fûts de déchets vitrifiés concentrant les radioéléments les plus toxiques et nécessitant un refroidissement permanent. On y trouve également Phénix, un réacteur à neutron rapide à l’arrêt qui contient encore du sodium, matériau à manipuler avec les plus grandes précautions qui réagit violemment au contact de l’air comme de l’eau. Enfin, le complexe de Marcoule abrite Melox, l’usine de fabrication du combustible MOX à base de plutonium. Près de 195 tonnes de MOX en sortent chaque année, nécessitant le stockage de plusieurs tonnes de plutonium.

Un accident de bien plus grande ampleur, nécessitant le confinement de l’ensemble des travailleurs de Marcoule ou menaçant l’alimentation électrique, aurait peut-être pu avoir des conséquences sur le fonctionnement des autres installations. Il n’y a pas lieu de minimiser l’accident de Centraco, mais il doit servir de signal d’alerte pour attirer l’attention sur la dangerosité des installations nucléaires françaises et accélérer leur fermeture avant qu’un autre accident n’y survienne.



Notes
[1] http://www.asn.fr/index.php/L-ASN-en-re ... s/CENTRACO

[2] http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse ... coule.aspx

[3] http://www.criirad.org/actualites/dossi ... -can84.pdf

[4] http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse ... e_19h.aspx

[5] Lors de la création d’une installation nucléaire, on fixe toujours un plafond de rejets autorisés très haut, de manière à ce qu’il ne soit pas dépassé même lorsqu’une quantité importante de radionucléides est relâchée. Ce plafond de rejet ne doit pas être considéré comme une limite en-deçà de laquelle il n’existerait aucun risque sanitaire.

http://groupes.sortirdunucleaire.org/Ac ... -fois-plus
Marcoule - Analyse à télécharger (PDF – 133.3 ko) : http://groupes.sortirdunucleaire.org/IM ... rcoule.pdf
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 14 Jan 2012, 12:57

Les centrales nucléaires françaises à l’origine de leucémies infantiles aigües : nos enfants nous accusent… déjà !

La revue Journal International du Cancer vient de publier dans son numéro de janvier une étude scientifique établissant une corrélation très claire entre la fréquence des leucémies infantiles aigües et la proximité des centrales nucléaires [1].

Cette étude épidémiologique rigoureuse, menée par une équipe de l’INSERM [2], de l’IRSN [3], ainsi que le Registre National des maladies hématologiques de l’enfant de Villejuif, démontre pour la période 2002-2007 en France un doublement de la fréquence d’apparition des leucémies infantiles : l’augmentation va jusqu’à 2,2 chez les enfants de moins de 5 ans.

Elle confirme ainsi l’étude menée en Allemagne par le Registre des Cancers de Mayence en 2008 [4], qui avait abouti à la même conclusion. La recherche de l’INSERM, intitulée Géocap, inclut les 2 753 cas diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 à partir d’adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises.

Durant des années, le Réseau Sortir du nucléaire a vu l’IRSN travailler au démontage de toutes les études épidémiologiques montrant un impact des installations nucléaires sur la santé : - démontage de l’Étude de JF Viel montrant un excès de leucémies et de cancers infantiles autour de La Hague [5], - démontage de l’étude faisant la démonstration d’excès de leucémies infantiles autour des centrales allemandes [6]. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ tient donc, une fois n’est pas coutume, à féliciter l’IRSN pour sa participation à cette étude épidémiologique.

Même en situation non accidentelle, la preuve est encore apportée que la technologie nucléaire n’appartient plus à un monde civilisé.

Notes
[1] http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 ... 5/abstract

[2] Institut national de la santé et de la recherche médicale

[3] Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire

[4] Étude épidémiologique sur les cancers infantiles dans le voisinage des centrales nucléaires, éditée par l’Agence de Protection contre les Radiations et le Registre des Cancers infantiles de Mayence.

[5] http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse ... entin.aspx

[6] Rapport IRSN sur les leucémies infantiles autour des sites nucléaires Mai 2008

http://groupes.sortirdunucleaire.org/Ce ... -leucemies

international journal of cancer doc PDF : http://groupes.sortirdunucleaire.org/IM ... 201201.pdf

étude en français PDF : http://groupes.sortirdunucleaire.org/IM ... ukemia.pdf
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 25 Jan 2012, 01:51

Fuite radioactive à Civaux (vienne 86)

Nucléaire
Fuite radioactive à Civaux : des " défaillances " pointées

Les communiqués apaisants d’EDF après la fuite radioactive du 13 janvier se heurtent au constat sévère de l’Autorité de sûreté nucléaire.

La fuite de tritium fait peser des soupçons de défaillance sur la centrale. Une concentration anormalement élevée de tritium, élément radioactif produit lors de l'exploitation des centrales nucléaires, a été mesurée le vendredi 13 janvier, dans la nappe phréatique située en dessous de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne). Très vite, la direction de la centrale a fait savoir que l'origine de la fuite avait été identifiée (une vanne non-étanche sur un réservoir de stockage d'effluents radioactifs), et que des travaux ont été aussitôt engagés. Mais, selon le Journal du Dimanche daté d'hier, l'Autorité de sûreté nucléaire n'écarterait pas la possibilité de saisir le parquet, après cette fuite importante de tritium radioactif dans la nappe phréatique.

Une mission d'inspection de l'ASN s'est rendue mardi dernier sur le site pour vérifier l'état des bassins de rétention. Selon Anne-Cécile Rigail, chef de la division ASN Sud-Ouest à Bordeaux, citée par le JDD, le revêtement du bassin de rétention en résine est fissuré et craquelé, ce qui caractérise des défaillances notables et une mauvaise application de la réglementation.

Poursuites pénales ?

Celle-ci exige de l'exploitant de la centrale, en l'occurrence EDF, qu'il inspecte ses bassins de rétention. Si la dernière inspection officielle a eu lieu il y a seulement trois ans, les agents d'EDF auraient dû, estime l'ASN, constater visuellement la dégradation des bassins.
Le « gendarme du nucléaire » va poursuivre la procédure prévue en cas d'incident. Il y aura tout d'abord une « lettre de suite » qui sera rendue publique : celle-ci fixera les obligations spécifiques imposées à EDF pour éviter le renouvellement d'une telle fuite. Mais l'ASN peut ne pas s'en tenir là. Si l'Autorité estime que l'exploitant a failli, elle a la possibilité, comme tout organisme chargé de contrôles officiels, de dresser un procès-verbal et de le transmettre au procureur de la République de Poitiers, à charge pour lui d'engager ou non des poursuites pénales visant la personne morale (EDF), voire les responsables de la centrale de Civaux.

http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux ... pointees2#


Vienne - Nucléaire
Un rapport accablant pour la centrale de Civaux

L’autorité de sûreté nucléaire dénonce les négligences d’EDF dans le stockage des effluents radioactifs et dans la gestion de la contamination au tritium.

La direction de la centrale nucléaire de Civaux n'a pas fini de tirer les leçons de la fuite de tritium qui a pollué la nappe phréatique située sous ses installations. Moins d'une semaine après sa visite d'inspection, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié un rapport accablant, hier après-midi (téléchargez-le en cliquant ici : http://www.asn.fr/index.php/content/dow ... 2-0720.pdf). Cette « lettre de suite » met non seulement en évidence une double défaillance du dispositif de stockage des effluents radioactifs (lire ci-dessous) mais aussi les réactions inadaptées d'EDF qui a négligé une première alerte et exposé ses agents à une éventuelle contamination.

« Les inspecteurs ont constaté que, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de la capacité de rétention, des fissures sont présentes dans le béton, dont certaines ont manifestement fait l'objet d'une réparation d'étanchéité à l'aide de mastics ou de gels de silicone. Ils ont également relevé que le revêtement armé […] présente de nombreux faïençages, écaillages, cloques », écrit l'ASN en rappelant que « le tritium est un radionucléide de petite taille, extrêmement mobile et capable de traverser des matériaux divers, dont le béton brut ». Le rapport précise qu'un agent avait remarqué une présence anormalement élevée de tritium dans des effluents de la rétention (de l'ordre de 1.500 Bequerel par litre) dès le 3 janvier. Il avait aussi établi l'existence d'une fissure dans le bassin de rétention. « Sachant qu'un prélèvement dans la nappe serait effectué le lendemain, il n'a cependant pas jugé nécessaire de demander une analyse prioritaire de ce dernier, car la charge de travail des équipes du laboratoire de surveillance environnementale lui apparaissait très importante », déplore l'ASN.

" Aucune alerte interne "

L'échantillon prélevé le 4 janvier a été analysé le 9. Dès le lendemain, les résultats laissaient apparaître une forte concentration de tritium dans la nappe, de l'ordre de 540 Bq/l contre une valeur de 8 Bq/l attendue. Or, dans l'attente de la confirmation intervenue le 13 janvier, « aucune alerte interne à la centrale ou information à la hiérarchie n'a été effectuée ».
La « lettre de suite » pointe par ailleurs du doigt les négligences des personnels d'EDF à l'intérieur du bassin de rétention. Les agents qui ont été amenés à contrôler cette installation la semaine dernière n'ont pas pris de précaution particulière alors que les flaques d'eau stagnante qui s'y trouvaient « pouvaient avoir une activité de l'ordre de 1.000 Bq/l ». La prise de risque était involontaire : « Les inspecteurs ont mis en évidence que les techniques de mesure utilisées ne permettaient d'identifier que des radionucléides émettant des rayonnements gamma, alors que le tritium émet des rayonnements bêta. » Et pour cause, explique cruellement l'ASN, « plusieurs agents EDF présents (lors de l'inspection), issus de services différents, ne connaissaient pas les principales caractéristiques du tritium ». L'autorité demande donc à EDF de s'assurer que le personnel « n'a pas subi de contamination par le tritium ». Une préconisation parmi beaucoup d'autres. En plein débat sur la sûreté de la filière nucléaire et sur la vétusté de centrales françaises, l'incident est pris très au sérieux.

en savoir plus

" EDF a négligé la réglementation "


La responsable de la division de l'ASN de Bordeaux estime qu'EDF « a négligé la réglementation qui fait obligation aux exploitations d'assurer le bon état de ses installations ». « Force a été de constater que la capacité de rétention n'était pas appropriée », ajoute Anne-Cécile Rigail en précisant que l'ASN fournira au procureur de la République des « appréciations » pour lui permettre d'envisager d'éventuelles poursuites pénales : « La non-étanchéité de la rétention constitue une contravention de 5e catégorie. »

la phrase

« Nous sommes particulièrement inquiets pour la qualité des eaux de la Vienne qui alimentent la ville de Châtellerault en eau potable. »

Une fois encore l'opacité est la règle dans la gestion du risque nucléaire, dénonce Hélène Shemwell, au nom d'Europe Ecologie-Les Verts. Le déroulement des événements concernant les fuites radioactives de tritium dans la nappe phréatique à Civaux révèle des dysfonctionnements aussi bien dans la sécurité réelle de la centrale que dans la façon de communiquer l'information à la population […]. La nappe phréatique étant située sous la centrale, à proximité de la Vienne, il est fort improbable que, comme le prétend EDF, l'environnement soit indemne ! Nous sommes particulièrement inquiets pour la qualité des eaux de la Vienne qui alimentent la ville de Châtellerault en eau potable. Les citoyens ont droit à des informations fiables et transparentes en temps et en heure.

SÉCURITÉ La vigilance de la CLI

Dans le cadre de sa mission d'information et de transparence, la commission locale d'information (CLI) de Civaux « suit au plus près l'évolution de la contamination de la nappe phréatique située sous la centrale de Civaux par de l'eau tritiée », a fait savoir son président, Roger Gil, hier, dans un communiqué. « Elle est en lien avec les services de l'Etat, le CNPE de Civaux et l'Autorité de sûreté nucléaire. Un comité de vigilance extraordinaire de la CLI se réunira. »

SANTÉ Les précisions rassurantes d'EDF

Dès la semaine dernière, la direction de la centrale EDF précisait que l'eau de la nappe phréatique contaminée par les écoulements de tritium ne faisait l'objet d'aucun usage direct, ni pour l'eau potable ni pour les besoins agricoles. « Cette concentration en tritium de 540 Bq/l représente l'équivalent de la radioactivité naturelle intégrée par une personne séjournant pendant un mois à 1.500 m d'altitude et est quinze fois inférieure au seuil de potabilité de l'eau fixé à 7.800 Bq/l par l'Organisation mondiale de la santé », précise EDF. Les mesures de contrôle effectuées depuis l'incident dans les puits de contrôle voisins du site ainsi que dans la Vienne en aval de la centrale n'ont relevé aucune augmentation de la présence de tritium. La concentration dans la nappe polluée ne s'élevait plus hier qu'à 420 Bq/l.

Baptiste Bize
http://www.lanouvellerepublique.fr/Vien ... -de-Civaux
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 27 Jan 2012, 02:41

Rejets de tritium de la centrale de Civaux : EDF mise en demeure

L'ASN vient de mettre en demeure EDF de respecter la réglementation relative aux fluides radioactifs sur la centrale de Civaux. La conséquence des rejets de tritium constatés le 13 janvier dernier.

Par une décision datée du 24 janvier, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis en demeure EDF de restaurer l'étanchéité de la capacité de rétention des réservoirs d'entreposage des effluents radioactifs de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne). Une présence anormale de tritium avait été constatée le 13 janvier dans la nappe phréatique située sous la centrale.

Rejet non maîtrisé dans l'environnement

Suite à un prélèvement effectué dans les eaux souterraines de la centrale le 4 janvier, les résultats d'analyses reçus le 13 janvier ont révélé une activité volumique en tritium de 540 Bq/l, contre un niveau habituel inférieur à 8 Bq/l.

De quoi inquiéter l'ASN qui a diligenté une inspection le 17 janvier. Verdict : le revêtement de la capacité de rétention des réservoirs d'effluents "était dégradé en de nombreux endroits et n'assurait plus sa fonction d'étanchéité". Il présentait des défauts "de type fissure, faiënçage, écaillement et cloquage".

Du fait d'une fuite sur un circuit relié à un réservoir contenant des effluents radioactifs, "de l'eau contenant du tritium s'est accumulée dans cette capacité de rétention non étanche, ce qui a conduit à un rejet non maîtrisé de tritium dans l'environnement", explique l'ASN.

Restaurer l'étanchéité de la capacité de rétention sous 10 jours

Suite à ces constats, l'ASN met en demeure EDF de restaurer l'étanchéité de la capacité de rétention défectueuse sous 10 jours, soit avant le 3 février, et de procéder à la réparation pérenne de cet ouvrage avant le 31 août 2012. L'Autorité indique qu'elle contrôlera la bonne exécution de cette décision de mise en demeure.

EDF, de son côté, a indiqué que "des travaux pour stopper tout écoulement" ont été lancés, avant de commencer les travaux de réparation proprement dits. L'ASN confirme que " des pompages visant à assurer l'absence d'eau dans cette capacité de rétention et la réparation de la fuite du circuit KER sont en cours". Par ailleurs, "des analyses quotidiennes sont menées au niveau des piézomètres situés à proximité de cette rétention", indique l'Autorité.

Attention insuffisante à l'égard des risques de contamination

Cet événement "n'a pas eu d'impact significatif sur l'environnement et la population riveraine", rassure l'ASN, dont le constat est loin d'être partagé par les élus locaux EELV du Conseil régional de Poitou-Charentes. Selon ces derniers, "la nappe phréatique étant située sous la centrale, à proximité de la Vienne, il est fort improbable que, comme le prétend EDF, l'environnement soit indemne ! Nous sommes particulièrement inquiets pour la qualité des eaux de la Vienne qui alimentent la ville de Châtellerault en eau potable".

Quoi qu'il en soit, "en raison de la défaillance de plusieurs barrières (circuits, capacités de rétentions) destinées à protéger l'environnement de la radioactivité", l'incident a été classé au niveau 1 de l'échelle des événements nucléaires INES, qui compte sept niveaux.

Mais surtout, comme le souligne le gendarme du nucléaire, il révèle chez l'exploitant de la centrale "une attention insuffisante à l'égard des risques de contamination par le tritium, notamment s'agissant de l'état de la capacité de rétention et des programme de surveillance du génie civil".

Laurent Radisson
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 14786.php4

on est rassuré. :siffle:
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede bipbip » 14 Fév 2012, 12:26

Dix ans de risque nucléaire en plus...

communiqué du Réseau Sortir du Nucléaire du 13 février 2012 :

Sarkozy et EDF s’entendent pour prolonger d’une décennie le risque nucléaire

C’est désormais officiel : le président français et candidat à sa propre succession, Nicolas Sarkozy, a décidé de l’allongement de la durée de vie des réacteurs français à 40 ans, pourtant conçus pour fonctionner une décennie de moins. Une annonce absolument consternante mais prévisible compte-tenu du climat de « Sauve-qui-peut » général qui règne actuellement dans le milieu nucléaire français.

Rapport Energies 2050

Cette annonce coïncide avec la sortie du Rapport Energies 2050, commandée par le gouvernement en juillet dernier. Les conclusions de ce documents sont sans surprise, vu le partisanisme des membres de la commission chargée de l’élaborer et les prémonitions autoréalisatrices de M. Besson, qui avait déclaré « être convaincu qu’à terme de vingt ou trente ans, la France a besoin d’un socle d’environ 2/3 d’électricité d’origine nucléaire. » Difficile d’émettre un avis contradictoire, quand même le ministre de l’Industrie prend position sur ce que doivent être les futures conclusions de la Commission… [1]

Baisse des dépenses publiques… mais hausse du budget nucléaire !

Au-delà de la difficulté manifeste du gouvernement à s’émanciper du dogme pro-nucléaire dans lequel il s’enferme, la décision de Mr Sarkozy, étayée pour la forme par le Rapport Energies 2050, ne repose que sur des motivations économiques, par ailleurs tronquées : la prolongation de l'activité des centrales est présentée comme économiquement incontournable.

Cette décision implique des dépenses pharaoniques, qui se chiffrent en milliards d’euros. Sans même inclure le devis à venir des travaux post-Fukushima, EDF table déjà sur un investissement de 3,7 milliards d'euros par an pour une telle prolongation. La rhétorique actuelle, consistant à affirmer que trop d’argent a été investi dans les centrales nucléaires pour les fermer maintenant, est singulière : elle suppose à la fois que la vétusté des installations s’efface devant l’exigence de rentabilité, et que les sommes démesurées que l’on s’apprête à y injecter de nouveau nous rendront prisonniers de cette logique plus longtemps encore.

L'extension de la durée de vie des centrales est présentée comme une fatalité par le duo Sarkozy-Besson. Nous sommes pourtant à l'heure des choix : au lieu de continuer avec une technologie obsolète et de plus en plus risquée, la France peut aussi s'engager résolument dans des énergies propres et sûres, créatrices d'emplois et réparties sur tout le territoire. C'est maintenant que la transition énergétique se décide !

Vers l’inconnu… et au-delà

Cela fait déjà bien longtemps qu'EDF milite pour étendre la durée d'exploitation des centrales ; lors d’une présentation à des investisseurs en décembre 2008, EDF affirmait déjà « être confiant dans l’obtention de l’autorisation de fonctionnement à 40 ans. » C’est dire si les 40 ans sont acquis depuis longtemps… La prolongation des centrales avait d’ailleurs été entérinée en septembre dernier, lors de la commande par EDF de 44 générateurs vapeurs [2].


Au niveau mondial, moins de 10 réacteurs ont dépassé l’âge de 40 ans - parmi lesquels on ne compte d’ailleurs aucun réacteur à eau pressurisée – le modèle utilisé en France. Les phénomènes de vieillissement restent mal connus, difficile à prévoir et à déceler. Bien peu d’éléments empiriques existent aujourd’hui qui permettraient d’envisager avec succès cette prolongation, alors que la documentation scientifique sur le sujet, elle, existe et plaide largement en sa défaveur.

Le mépris affiché par le Gouvernement sur des considérations de sûreté et de sécurité nucléaires au profit d’une rentabilité “à tout prix“ est inquiétant. Les risques sont en effet bien réels : s’il est possible de changer certaines pièces des réacteurs, d’autres ne peuvent être remplacées. C’est notamment le cas de la cuve, en permanence fragilisée, qui subit de nombreuses agressions liées à l’irradiation et aux hautes températures. Conçue pour résister à 30 ans d’irradiation, elle est résistante au-delà d’une certaine température, et cassante en-deçà. A Fessenheim, la cuve montre depuis déjà quelques années des signes de faiblesse, avec notamment l’apparition de fissures. Notons par ailleurs que de nombreuses pièces ne sont pas remplacées pour des raisons d'arbitrage économique. A moins d'investissements extrêmement lourds, la prolongation nous mène tout droit à une sûreté bradée.

A l’heure où TEPCO est confronté à de sévères difficultés pour contrôler le réacteur n°2 de Fukushima, il est particulièrement irresponsable de pouvoir prétendre à un contrôle absolu du devenir des centrales françaises. Il est fort regrettable, alors que la campagne électorale pour les Présidentielles bat son plein, que l’avis d’un président/candidat malmené par les sondages prévale sur la sécurité et sur un débat ouvert sur les questions énergétiques. La production d’études officielles biaisées n’est que le dernier fait d’arme de ce gouvernement, prêt à toutes les danses du ventre pour sauver son industrie.

Notes :
[1] Pour plus d’informations concernant notre position sur le rapport Energies 2050, voir notre communiqué commun « Nucléaire mon amour » par Eric Besson

[2] EDF commande 44 générateurs de vapeur à Areva et Westinghouse


http://www.sortirdunucleaire.org/actual ... hp?aff=861
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 07 Avr 2012, 13:35

Grave incident à la centrale nucléaire de Penly

Jeudi 5 avril, deux départs de feu ont eu lieu sur une pompe du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime). Le Réseau revient sur les affirmations d’EDF et de l’ASN qui visent une fois de plus à dissimuler aux Français les défauts de sûreté récurrents du parc nucléaire hexagonal.

Point sur la situation

Point de la situation au 6 avril 2012 suite à l’incident survenu le 5 avril 2012, à 12h20 sur le réacteur n°2


Historique :

Selon Edf [1] : le 5 avril 2012, à 12h20, une alarme incendie s’est déclenchée suite à un dégagement de fumée dans un local situé dans le bâtiment réacteur de l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Penly. Les systèmes de sécurité se sont enclenchés normalement et le réacteur s’est arrêté automatiquement. Conformément aux procédures, les pompiers ont été prévenus et sont d’ores et déjà sur place avec une dizaine de véhicules d’intervention. Par ailleurs, les équipes et les moyens de la centrale sont mobilisés. Il n’y a pas de blessé et les installations sont en sécurité. L’Autorité de sûreté nucléaire, la préfecture de région, la sous-préfecture de Dieppe et la Commission locale d’information ont été immédiatement informées de cet évènement.

Selon l’Asn [2] : Le 5 avril 2012, vers midi, l’ASN a été informée par EDF de la survenue d’un départ de feu sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly et de la mise à l’arrêt automatique du réacteur. Des équipes d’EDF et des pompiers sont entrés dans le bâtiment réacteur et ont éteint des flaques d’huile en feu. Le 5 avril 2012, vers 19h30, à la suite du départ de feu survenu dans l’après-midi, l’ASN a été informée par EDF d’une fuite anormale sur le circuit primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly. EDF indique que l’eau provenant de la fuite est collectée via des circuits prévus à cet effet. Cette situation a conduit EDF à appliquer les procédures de conduite incidentelle pour piloter le réacteur. La situation actuelle n’a pas nécessité le déclenchement du plan d’urgence par l’exploitant. L’ASN a mobilisé ses équipes dans son centre d’urgence parisien ainsi que la division de Caen pour analyser la situation et suivre son évolution, en relation avec l’IRSN.


Première analyse du Réseau en attendant les précisions de l’ASN

. Les données actuelles ne permettent pas de savoir si c’est le déséquilibre de la puissance du cœur, la baisse de pression suite à la fuite du circuit primaire ou encore l’incendie qui sont à l’origine de l’arrêt automatique du réacteur.

. Ce n’est pas forcément sur un réacteur de première génération que des incidents graves arrivent. Penly 2 est un réacteur 1300 MW (palier P’4) mis en service en 1992. De plus, le risque incendie est un risque grave pour la sûreté nucléaire et ce risque n’est pas traité correctement, cf les effectifs et les budgets de lutte contre le feu dans les centrales et les scandales révélés par le Réseau « Sortir du nucléaire » il y a quelques années. Cela remet aussi en cause la capacité d’EDF à assurer la sûreté de ses installations et la crédibilité de son discours post Fukushima.

Dans tous les cas l’affaire est grave puisque c’est le refroidissement du combustible qui se retrouve déséquilibré par la perte d’une des quatre pompes du circuit primaire (Si le réacteur fonctionnait à pleine puissance au moment de l’incident, il était à 5 milliards de Watts thermiques).

. Les pompiers et les personnels de secours sont intervenus dans une atmosphère radioactive et probablement contaminée par l’incendie : des données sur cet aspect doivent être fournies d’urgence par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

. Comme toujours en matière de nucléaire, pour avoir une idée de ce que représente le terme anodin de « pompe » il suffit de se reporter à la photo ci-dessous pour appréhender un peu mieux la réalité.

Image

D’une hauteur de 8,3 m la pompe pèse 107 tonnes : le moteur consomme 6 Millions de Watts
Photo extraite de L’Ère nucléaire - Jacques Leclercq - Hachette


[1] http://energie.edf.com/nucleaire/carte- ... 45965.html

[2] http://www.asn.fr/index.php/S-informer/ ... rede-Penly

http://groupes.sortirdunucleaire.org/In ... -nucleaire
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 14 Avr 2012, 13:29

Communiqué de presse du réseau SDN du 13/04/2012

Accident de Penly : grave minimisation des faits par EDF

Le 5 avril 2012 à 12 h 20, un départ de feu a eu lieu sur une des pompes du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly, suivi quelques heures après d'une fuite d'eau de plusieurs mètres cubes du circuit primaire suite à un défaut sur un joint. La lettre de suite d'inspection de l'ASN relative à cet accident, parue le jeudi 12 avril, fait entrevoir la gravité des événements. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'opacité d'EDF et rappelle la nécessité d'une sortie du nucléaire au plus vite, avant que de tels accidents ne conduisent à l'irréversible.

Quand "deux petites flaques d'huile" masquent une fuite importante
Selon EDF, le départ de feu à l'origine de l'"incident" de Penly serait lié à "deux petites flaques d'huile" qui se seraient enflammées. Pourtant, la lettre de suivi d'inspection de l'Autorité de Sûreté Nucléaire fait état de "la présence d’huile sur différents équipements (calorifuges, tuyauteries, etc.), planchers et charpentes métalliques", et évoque même "une perte importante d’huile du système de lubrification du moteur électrique de la pompe primaire n° 1" !

EDF occulte les pertes de contrôle
En évoquant une situation sous contrôle, EDF passe sous silence les imprévus survenus lors d'une tentative pour limiter la sollicitation de la pompe fuyarde en faisant appel à deux vannes qui ont refusé d’obéir. Il apparaît en effet que la manipulation d'une vanne pour maîtriser la fuite a déclenché "de manière inattendue" sa refermeture automatique, ainsi que la fermeture d'une autre vanne. Des explications sur les raisons de cette réaction inattendue (cause mécanique, électrique, automatisme, logicielle...) doivent être apportées.

Quelles conséquences pour les travailleurs ?
Par ailleurs, aucune donnée n'a été publiée sur l'exposition des travailleurs et des pompiers, et sur l'irradiation externe qu'ils ont pu subir. Rappelons que plusieurs milliers de litres d'eau ont fuit depuis le circuit primaire, une eau chargée en éléments radioactifs provenant de l'usure du combustible. Et qu'en est-il du salarié brûlé (1) ?

Un symptôme inquiétant de l'état de sûreté du parc nucléaire
Cet accident survient sur une centrale relativement récente et censée avoir passé avec succès l'épreuve des "stress tests". Est-il dû, comme l’évoquent certains spécialistes, à une anomalie sur les joints des pompes, susceptible de se retrouver sur tous les réacteurs du parc ("défaut générique") ? À un défaut de maintenance lié à la dégradation des conditions de travail des sous-traitants ? À une usure accélérée du parc nucléaire due à des impératifs de productivité ?

Quoi qu'il en soit, ce problème, qui a fait l’objet d’un courrier de l’ASN au premier ministre et à deux ministères, est révélateur d'un état de sûreté dégradé qui dépasse probablement le seul réacteur n°2 de Penly. Il y a tout lieu de penser que les coûts d’entretien et de prolongation des réacteurs français sont appelés à monter en flèche dans les années à venir, engloutissant des sommes qui seraient bien plus utiles au développement des alternatives énergétiques.

Candidats aux élections présidentielles : qui assumera d'être le Président de l'accident ?
Les candidats à la présidentielle ne peuvent plus décemment continuer à faire comme si tout allait pour le mieux, sous peine de devoir prochainement gérer un accident d'une gravité supérieure, auquel personne ne peut se préparer.
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est inacceptable que les politiques restent passifs alors que les avertissements s'accumulent. N'attendons pas un accident plus grave pour envisager enfin un changement de politique énergétique !

NB : L'étendue réelle de l'accident reste encore inconnue. Les informations publiées jusqu'ici restent encore insuffisantes pour comprendre l'origine et les conséquences réelles de ce qui s'est passé à Penly. Le Réseau "Sortir du nucléaire" et le Collectif "Stop EPR - ni à Penly ni ailleurs" demandent que toute la lumière soit faite sur les causes réelles de l’accident. Ils restent en alerte, et vont interpeller dans les prochains jours les responsables de la gestion de crise. Un suivi sera assuré sur cette page.

(1) http://www.leparisien.fr/faits-divers/n ... 940952.php
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 19 Avr 2012, 14:28

suite

Nucléaire : "accident" ou "incident" à Penly ?

La commission locale d'information auprès des centrales nucléaires de Paluel et de Penly en Seine-Maritime (CLIN) a demandé mercredi "une meilleure information" sur l'incident qui s'est produit le 5 avril à la centrale de Penly. "Il est demandé que la CLIN puisse être destinataire de toutes les conclusions mais aussi de tous les rapports ou documents échangés et formalisés sur ce sujet de la part d'EDF et de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)", a indiqué dans un communiqué cet organisme.

Un "flou" dans "le retour d'information vers le grand public"

Cette commission qui estime qu'un "flou" persiste dans "le retour d'information vers le grand public" a ajouté qu'elle restera "extrêmement attentive aux suites de cet événement et notamment dans l'analyse des causes du départ d'incendie". La CLIN qui devait tenir son assemblée générale mercredi après-midi est composée de représentants d'EDF, d'élus et d'associations comme le Collectif Stop à l'EPR, ni à Penly ni ailleurs, et est présidée par le conseiller général socialiste Serge Boulanger. Le réacteur numéro 2 de cette centrale s'est arrêté automatiquement le 5 avril lors de l'incendie de deux flaques d'huile, précédant une fuite d'eau sur un joint d'une des quatre pompes de refroidissement du circuit primaire.

Selon EDF, ce réacteur restera à l'arrêt tant que les expertises n'auront pas déterminé l'origine de cet incident classé provisoirement au niveau 1 sur l'échelle Ines de mesure des événements nucléaires et tant que l'ASN n'aura pas validé les propositions de l'exploitant pour le redémarrage.

Le réseau Sortir du nucléaire s'est quant à lui procuré des documents internes à EDF ainsi qu’une synthèse de l’accident de Penly qui attestent selon eux de "la minimisation des faits et de la situation par EDF et l’ASN" : "nous avons beaucoup entendu parler d'un simple "départ de feu", quand tous les pompiers vous parleront alors d’un incendie d’hydrocarbure lorsqu’une importante quantité d’huile brûle depuis au moins une heure", raille la fédération d'associations. Certaines contradictions sont aussi soulevées: "Selon l’ASN, la situation "n’a pas nécessité le déclenchement du plan d’urgence", mais celle-ci "devait être suffisamment critique pour que l’ASN "mobilise ses équipes dans son centre d’urgence", ajoutant "cette organisation ressemble fortement à un plan d’urgence interne, sans que cela ait été officiellement avoué dans les communiqués successifs".

Un "accident" qualifié "d'incident" ?

Les évenements comme la "perte de réfrigérant primaire" ou les "fuites aux joints de pompes primaires" sont répertoriés dans le rapport de sûreté des réacteurs du type de ceux de Penly dans un chapitre qui traite des "accidents de fréquence très faible", or EDF a parlé uniquement d’incidents.

Et puis il y a cette fuite d’eau radioactive du circuit primaire, qui a atteint au minimum "2,3 mètres cube par heure" (ou 2300 l/h) selon l’AFP. Lors d’un incident similaire en 2008 à Penly, voici ce qu’EDF écrivait : "l’élévation du débit de fuite du joint N°1 de la pompe primaire au-dessus du seuil de 2300 l/h est traitée dans l’enveloppe des APRP" (accident de perte de réfrigérant primaire, dans le jargon maison). "Compte-tenu du débit de fuite atteint on peut donc parler d’un accident, pour "l’incident" du 5 avril 2012", en conclut la fédération d'associations, qui ajoute : "accident, un mot interdit au royaume de l’atome".

Joce Hue avec AFP
http://www.paris-normandie.fr/article/p ... nt-a-penly
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 30 Juin 2012, 01:26

Anciennes mines d'uranium, un héritage radioactif encombrant

Communiqué de presse de la CRIIRAD

Mines d’uranium du Puy-de-Dôme

UN HÉRITAGE RADIOACTIF ENCOMBRANT que l’exploitant ne doit pas laisser à la charge de la population.

Par arrêté en date du 13 avril 2010, le préfet du Puy-de-Dôme a prescrit à AREVA NC la réalisation d’un bilan environnemental complet sur les anciens sites d’extraction et de traitement du minerai d’uranium du département.

La CRIIRAD a obtenu communication de ce document en avril dernier et a procédé à son analyse critique. S’appuyant sur cette analyse et sur les résultats de la mission exploratoire effectuée en avril 2010 par son laboratoire, elle dénonce, preuves à l’appui, les nombreuses erreurs et lacunes du rapport remis par AREVA.

Dans le courrier qu’elle vient d’adresser au Préfet du département, M. Lamy, elle demande la réalisation d’inspections destinées à établir l’état radiologique réel des sites et l’instauration d’un cadre réglementaire à la hauteur des enjeux environnementaux et sanitaires. Les dispositions actuelles – obsolètes, lacunaires et incohérentes – ne permettent pas l’évaluation correcte de l’impact des sites et n’offrent aucune garantie quant à leur devenir.

Il est indispensable de revoir les conditions de stockage des 30 000 tonnes de résidus radioactifs de Roffin : la création de cette installation classée s’est effectuée, en 1985, sans étude d’impact ni enquête publique. Aucune des barrières requises pour le confinement des déchets n’a été mise en place.

Lire : 1/ la lettre adressée au Préfet du Puy-de-Dôme ; 2/ l’annexe de 6 pages Contrôle des sédiments du fossé de collecte des eaux issues du site de Roffin : aucune contamination selon AREVA alors que la CRIIRAD conclut à des niveaux d’activité qui apparentent l’échantillon à du déchet radioactif.

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documents PDF :
. http://www.criirad.org/actualites/urani ... tation.pdf
. http://www.criirad.org/actualites/urani ... rophin.pdf

http://www.criirad.org/
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Pïérô » 06 Juil 2012, 02:01

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a reçu des documents internes d’EDF et de l’IRSN qui font état d’anomalies sur les piscines de combustible des réacteurs nucléaires de Paluel, Flamanville et Saint-Alban qui pourraient avoir de graves conséquences en cas de séisme.

Grave lacune de sûreté sur 8 réacteurs :
les piscines de combustibles vulnérables aux séismes


Le Réseau "Sortir du nucléaire" a reçu des documents d’EDF et de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) qui font état d’une anomalie générique sur les réacteurs nucléaires de Paluel, Flamanville et Saint-Alban. Des dispositifs sous-dimensionnés, alliés à la vulnérabilité au séisme de certaines canalisations des piscines de combustible, pourraient mener au découvrement des combustibles usés en une heure environ. Ceux-ci, non refroidis, pourraient alors entrer en fusion, ce qui provoquerait d’importants dégagements de radioactivité empêchant toute intervention sur le site.

Une anomalie similaire avait déjà été observée à Cattenom

Le 18 janvier 2012, EDF a déclaré une anomalie sur les piscines de combustible 2 et 3 de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) : il y manquait un dispositif censé empêcher la vidange accidentelle des piscines de combustible en cas de problème sur les circuits de purification et de traitement des eaux [voir la déclaration sur le site de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire)]. Ce dispositif, dénommé "casse-siphon" prend la forme d’un orifice de 20 mm de diamètre sur les tuyauteries.
La vidange accidentelle d’une piscine de combustible constituerait un événement grave : les combustibles usés, encore extrêmement chauds et radioactifs, doivent être refroidis en permanence. S’il n’y a plus d’eau pour les recouvrir, ils pourraient libérer des radioéléments, voire entrer à nouveau en fusion. Ces scénarios pourraient mener à d’importants rejets dans l’environnement, dans la mesure où les piscines, à la différence des réacteurs, ne possèdent pas d’enceinte de confinement.

Le problème remarqué à Cattenom, d’ailleurs signalé très tardivement à l’ASN, a été classé au niveau 2 de l’échelle INES. Le Réseau "Sortir du nucléaire" avait d’ailleurs porté plainte, menant à l’ouverture d’une enquête par le Parquet de Thionville.

Une anomalie similaire détectée sur 8 réacteurs

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a reçu récemment des documents d’EDF et de l’IRSN, accompagnés d’une note explicative (voir ci-dessous), qui font état de problèmes similaires à ceux de Cattenom sur d’autres réacteurs nucléaires français. Ainsi, sur les 8 réacteurs de Flamanville (Manche), Paluel (Seine-Maritime) et Saint-Alban (Isère), les fameux "casse-siphons" sont d’un diamètre insuffisant pour permettre le bon fonctionnement du dispositif et prévenir efficacement la vidange des piscines [1].

De plus, sur les piscines de ces huit réacteurs, une partie des tuyauteries du circuit de réfrigération et de filtration des eaux n’est pas dimensionnée pour résister aux séismes [2] ! En conséquence, en cas de séisme, la conjugaison de ces deux anomalies pourrait aboutir en une heure environ à un début de découvrement des combustibles entreposés dans les piscines [3]. Du fait du haut niveau de radiation, toute intervention sur le site pourrait devenir impossible.

Des risques pris à la légère

Ce scénario catastrophe ne peut être balayé, la centrale de Saint-Alban étant située dans la vallée du Rhône, une zone de sismicité "modérée".

Il est frappant que le risque ne soit identifié que vingt-cinq ans après la construction des réacteurs concernés ; cette anomalie s’ajoute donc à la longue liste de toutes celles qu’EDF "découvre" tous les ans, invalidant largement l’idée d’une sûreté sous contrôle.

Il est déplorable que l’ASN, informée depuis trois mois de ces graves anomalies, n’ait à ce jour publié aucun avis d’incident à ce sujet.

Les centrales concernées étaient censées avoir passé avec succès l’épreuve des "évaluations complémentaires de sûreté", qui devaient étudier entre autres leur vulnérabilité au séisme. Les anomalies récemment découvertes confirment une nouvelle fois qu’il ne s’agissait que d’un exercice de communication.



Notes :

[1] Le document IRSN nous apprend en effet que « les 8 réacteurs sont équipés d’un casse-siphon d’un diamètre interne n’excédant pas 10,4 mm » (p.9). Or, différentes études ont amené EDF à proposer, pour des raisons de sûreté, de passer à un diamètre de 40 mm sur l’ensemble des réacteurs.

[2] p. 9 note IRSN : « Dans le cas particulier des réacteurs de type P4, il doit être pris en considération que le circuit de traitement et de purification de l’eau des piscines, connecté au circuit de refroidissement, n’est pas dimensionné au séisme (particularité de ce type de réacteurs). De plus, les tuyauteries de ce circuit (d’un diamètre d’environ 100 mm) sont difficilement inspectables sur toute leur longueur […]. Par le passé, des fissurations traversantes ont déjà été détectées sur ces portions de tuyauteries. »

[3] p. 9 note IRSN : « Un séisme susceptible d’entraîner une rupture brutale de la ligne du circuit de traitement et de purification des piscines a une forte probabilité de conduire simultanément à une perte totale des alimentations électriques externes, donc à un arrêt automatique du réacteur et à la mise en œuvre des procédures de conduite accidentelle des règles générales d’exploitation. L’entrée dans ces procédures mènerait l’équipe de conduite à ignorer toutes les alarmes et procédures incidentelles relatives à la piscine de désactivation. Compte tenu du dimensionnement actuel du casse-siphon des réacteurs de type P4, un tel élément conduirait à une forte probabilité de dénoyage des assemblages combustibles entreposés en piscine de désactivation et donc d’accident grave ».
http://groupes.sortirdunucleaire.org/Pi ... -et-seisme

Documents à télécharger : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Do ... rger,24550
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Re: nucléaire, alertes et dangers

Messagede Ulfo25 » 14 Aoû 2012, 12:31

Article le Monde sur des transformations génétiques provoquées par l'explosion de Fukushima.

Des papillons vivant aux alentours de la centrale de Fukushima ont souffert de mutations génétiques sur trois générations à cause de la radioactivité, ont découvert des chercheurs japonais. Environ 12 % de petits papillons bleus de la famille des lycénidés exposés à la radioactivité à l'état de larves lors de la catastrophe nucléaire de mars 2011 ont développé des anomalies, notamment des ailes plus petites et une malformation des yeux, ont expliqué des chercheurs.

Ces insectes, attrapés non loin de la centrale accidentée Fukushima Daiichi en mai, soit deux mois après l'accident, ont ensuite été élevés en laboratoires à des fins de reproduction. Quelque 18 % de la génération suivante a développé des problèmes similaires, a souligné Joji Otaki, professeur à l'université Ryukyu d'Okinawa (sud), interrogé par l'AFP.

La proportion a encore grimpé (à 34 %) pour la troisième génération, alors que les scientifiques avaient pris soin de choisir un papillon sain d'une autre région pour l'accoupler avec un papillon de Fukushima. Six mois après le désastre, un nouveau lot de papillons a été attrapé près de Fukushima Daiichi et, cette fois, le taux d'anomalie de la génération suivante a été mesuré à 52 %, a précisé M. Otaki.

DES ÉTUDES À VENIR SUR D'AUTRES ANIMAUX

Les scientifiques ont aussi réalisé une expérience test sur une population de papillons non affectés. Ils les ont exposés en laboratoire à de faibles doses de radioactivité et ont constaté la même proportion d'anomalies que chez la première génération de papillons de Fukushima. Les résultats de cette étude ont été publiés dans Scientific Reports, un journal sur Internet diffusé par l'éditeur du magazine Nature.

"Nous en avons tiré la conclusion claire que les radiations dégagées par la centrale Fukushima Daiichi avaient endommagé les gènes des papillons", a souligné M. Otaki. Il a toutefois prévenu que ces résultats devaient être pris avec précaution, précisant que l'effet observé n'était avéré à l'heure actuelle que sur les papillons et sur aucune autre espèce animale ni sur l'homme.
Son équipe va mener de nouvelles expériences sur d'autres animaux.

Aucune personne n'est morte directement du fait des radiations provoquées par l'accident de Fukushima, mais les habitants de la région et les travailleurs qui interviennent sur la centrale endommagée redoutent toujours des effets à long terme. Des associations affirment que des effets de la radioactivité se sont transmis sur plusieurs générations à Hiroshima et Nagasaki (sud-ouest), après le lancement de bombes atomiques par les Etats-Unis en août 1945 à la fin de la seconde guerre mondiale
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