Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015...)

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 02 Juil 2017, 11:55

Au gré des chemins de la zad

Image

« A cheval sur trois communes, la ZAD se niche au sommet du versant nord-ouest du bocage nantais. Venir s’y promener, c’est découvrir un territoire unique par son patrimoine écologique et humain, qui lutte victorieusement pour sa survie. Depuis de nombreuses années, la contestation du projet d’aéroport a permis de conserver un bocage exceptionnellement dense, unique en Loire-Atlantique. Alors qu’ils tentaient de vider la ZAD de ses habitants, les porteurs du projet ont provoqué une résistance puissante et diverse. A partir de là, un usage commun du territoire s’est développé avec de nouveaux habitants, des voisins, des paysans ou des comités de soutiens de la région ou de beaucoup plus loin.

De cette histoire mouvementée est née une expérience inédite, une zone hors-norme sous de nombreux aspects : autonomie vis-à-vis des institutions, réseaux d’échanges non marchands, notamment. Randonner sur la ZAD, c’est ainsi découvrir sa diversité écologique et humaine, mais aussi parcourir les chemins qui permettront de venir la défendre. »

Télécharger la brochure complète avec carte :
http://zad.nadir.org/IMG/pdf/brochure-s ... finale.pdf

http://zad.nadir.org/spip.php?article4638
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 06 Juil 2017, 16:56

NDL2017 8-9 juillet : De nos terres à la Terre Résister, agir, vivre...

Image

organisations locales... et bien au-delà, à nous rassembler ici, à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d’aéroport. Nous avons besoin de ce moment fédérateur et convivial, expression et instrument d’une mobilisation intacte. De nos terres à la Terre

Réaffirmée le 8 octobre 2016 lors du « serment des bâtons », notre base demeure la défense de nos terres agricoles, des paysan.nes et habitant.es menacé.es d’expulsion, et celle de ce territoire : nous nous y sommes préparé.es activement cet automne, tout en poursuivant les actions politiques, juridiques et d’information des citoyens.

Notre lutte locale participe, avec beaucoup d’autres, à la recherche d’un mieux vivre général, solidaire, pour tous les peuples de notre Terre. Nos préoccupations précédentes demeurent (réchauffement climatique, démocratie...). Résister, agir, vivre

Ces trois verbes se complètent et se répondent. Loin d’une résistance « passive », nous agissons ensemble, tissons des liens, vivons déjà d’autres possibles. La participation active d’un collectif syndical** nous ouvre des perspectives de solidarités réciproques, comme aux grandes heures des alliances ouvriers-paysans de Loire-Atlantique.
D’ici et d’ailleurs, retrouvons-nous ces 8 et 9 juillet...

Quelles que soient les issues du long tunnel électoral 2017, et les nouvelles décisions gouvernementales qui s’ensuivront, sur le sujet de NDL, nous maintiendrons nos positions :
NON au projet d’aéroport ! Résistance !

* La Coordination des Opposants est constituée de plus de 60 groupes : associations, collectifs, syndicats et mouvements politiques qui travaillent ensemble mensuellement.

** Union Départem. Solidaires 44 - CNT 44 - CGT AGO - Collectif National des Syndicats CGT de Vinci - CGT Travail-Emploi-FP 44 - CGT CDC et des syndiqués CGT opposés à l’aéroport...

toutes les infos sur ce rassemblement sont disponibles ici :
http://www.notredamedeslandes2017.org/

http://zad.nadir.org/spip.php?article4563
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05


Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 10 Juil 2017, 11:09

À Notre-Dames-des-Landes, les opposants au projet d'aéroport se rassemblent et espèrent des avancées avec Macron
Les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dames-des-Landes se sont rassemblés tout le weekend au bord de la zone à défendre. Ils espèrent que le dossier va avancer avec l'élection d'Emmanuel Macron.
Comme chaque année, un grand rassemblement contre le projet d'aéroport de Notre-Dames-des-Landes (Loire-Atlantique) est organisé en bordure de la zone à défendre, sur le site du Chêne-des-Perrières. Pour la 17e édition, 20 000 personnes étaient attendues samedi 8 et dimanche 9 juillet. Au programme : débats sur le projet, la résistance paysanne, les violences policières et le droit au logement. Après l'élection d'Emmanuel Macron, les opposants sont nombreux à espérer une amélioration du dialogue avec le gouvernement.
Sur le site, des dizaines de chapiteaux sont installés pour accueillir les milliers de visiteurs. Stéphanie est en charge de les recevoir pour des photos : "C'est un peu le mur de famille des opposant", explique-t-elle. Les opposants sont invités à se prendre en photo avec un panneau "Moi je dis non à l'aéroport. Et vous ?". Une initiative qui veut montrer la diversité des visages des opposants. "On voit aussi bien des urbains, des ruraux, des vieux, des jeunes, des gens de partout...", liste Stéphanie.
... http://www.francetvinfo.fr/politique/no ... 76325.html


Le rassemblement de Notre-Dame-des-Landes projette la Zad dans l’avenir
Bonne humeur et chaleur pour le rassemblement qui s’est tenu les 8 et 9 juillet sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Alors que l’abandon du projet d’aéroport devient crédible, le mouvement s’organise pour pérenniser la Zad comme un lieu paysan et solidaire.
Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage
... https://reporterre.net/Le-rassemblement ... s-l-avenir
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 12 Juil 2017, 07:44

Assemblée générale de l’Ambazada

samedi 15 juillet 2017

Appel à tous les microcosmes et univers

Assemblée générale de l’Ambazada

Le samedi 15 juillet à 13h pétantes à la Wardine

Aux ami-e-s de la ZAD et d’ailleurs, en provenance de poussières d’étoiles et autres voies lactées : le chantier de l’Ambazada s’apprête à accueillir, durant tout le mois d’aout, des bandes d’extraterrestres sympathiques aux coutumes et langues lointaines pour construire ensemble une base intergalactique des luttes. Ce sera un moment cosmique de rencontres et de plans sur la comète.

Nous voulons continuer ce projet dans même la veine qui circule depuis sa gestation : dans la diversité, le respect, la mutualisation, l’apprentissage... Et le plaisir !

Deux groupes de travail sont déjà en marche : l’équipe du chantier et celui du campement autogéré. Il s’agit maintenant de les renforcer tout en se projetant sur l’avenir de l’Ambazada.

Tout est dit : venez à l’AG du 15 juillet. On commence par un repas partagé puis on s’attèle à peaufiner les soucoupes volantes.

A samedi !


https://nantes.indymedia.org/events/38159
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 14 Juil 2017, 16:12

Une mobilisation intacte pour le 17ème rassemblement estival des opposants

Communiqué de presse - Notre-Dame-des-Landes, le 12 juillet 2017

Pour la 17ème fois, le rassemblement estival organisé par la Coordination des opposants au projet d'aéroport, les 8 et 9 juillet 2017, a été un moment important de mobilisation festive, permettant à toutes et tous de se recharger en énergie militante.

On aurait pu craindre une mobilisation moindre qu'en 2016 : le contexte plus serein depuis la nomination des médiateurs et l'éloignement d'éventuelles expulsions imminentes des paysans et habitants, auraient pu sembler moins mobilisateurs.
Il n'en a rien été puisque autour de 20 000 personnes sont venues assister aux forums, débats, concerts et autres temps forts et festifs tout au long des 2 journées. Merci à tous d'avoir fait le chemin jusqu'à Notre Dame des Landes.

Cette année, le thème « De nos terres à la Terre » a ancré la lutte dans une vision globale de défense des terres agricoles et de lutte contre le réchauffement climatique. Le « champ des totems » en laissera une trace pérenne dans les mémoires et dans la terre de Notre-Dame-des-Landes. Un grand merci à Marie-Monique Robin pour nous avoir accompagnés pendant ce temps fort. Merci aussi à la chorégraphe de talent, aux musiciens improvisateurs géniaux et aux danseurs qui se sont volontiers prêtés au jeu.

L'invité d'honneur 2017, le Collectif Pour le Triangle de Gonesse, a pu faire connaitre sa lutte et le projet délirant qu'il combat. Il sort ressourcé lui aussi de ce weekend intense et poursuivra ses actions pour sauver les dernières terres fertiles de la région parisienne...

La très impressionnante offre de débats, de films et de pièces de théâtre proposée, a largement satisfait les militants et le lien avec d’autres luttes sociales, sociétales ou environnementales a été fortement apprécié. Merci aux 115 intervenants pour leur disponibilité.

Merci aux artistes chanteurs et musiciens qui soutiennent notre lutte en nous donnant une énergie fantastique grâce à la musique et à la danse.

Si la sécheresse nous a contraints à annuler une partie de l’animation pour « l'occupation du ciel » samedi soir, d'autres formes de ballons (dont des ballons solaires) et autres cerfs-volants ont cependant pu être lâchés.

Les 2 actions hors site ont été bien suivies : beau succès pour la pièce « Le Cauchemar du Préfet » les vendredi et samedi à Fay de Bretagne et belle balade sur la ZAD, à pied ou en bétaillère, pour 250 personnes tôt le dimanche.

Merci à tous les restaurateurs amateurs ou professionnels qui nous ont régalés de leurs cuisines variées.

Et enfin et surtout, un grand merci au millier de bénévoles de la France entière, sans qui ce rassemblement n'aurait pas pu être réussi.

Nous restons mobilisés, car, nous le répétons, il n'y aura pas d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes !

Pour la Coordination des opposants,
Les coordinateurs du rassemblement Notre-Dame-des-Landes 2017



Retour sur l'évènement

Album photo du rassemblement
https://photos.google.com/share/AF1QipN ... MweTZGN21R

Revue de presse de l’évènement
http://www.scoop.it/t/acipa/?tag=NDL2017

Collecte de vidéos (Sera enrichie prochainement, temps de montage oblige)
http://www.notredamedeslandes2017.org/n ... les-videos

https://www.acipa-ndl.fr/actualites/com ... -opposants
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 16 Juil 2017, 16:40

Prise de position de l’assemblée des occupant-e-s à propos de la médiation

Prise de position de l’assemblée des occupant-e-s des 29 juin et 6 juillet 2017

À toutes celles et ceux qui luttent encore et toujours contre l’aéroport et son monde, Face à notre détermination commune, le gouvernement peine à ne pas perdre la face. Il tente de faire croire à une médiation qui n’est que poudre aux yeux, destinée à nous endormir, alors que l’enjeu n’est certainement pas là. Le débat politique n’a pas lieu, escamoté par une approche « strictement technique ». Faut-il une profusion d’expert-e-s en tout genre pour constater que le béton ne se mange pas ? La soi-disant « neutralité » des médiateurs-rices cache mal le désir étatique de neutraliser la zone. Ne nous méprenons pas, c’est grâce à la résistance sous toutes ses formes que l’aéroport ne s’est pas fait et ne se fera pas. Dans un tel contexte, il nous est important de redire notre profond souhait de continuer à œuvrer avec nos camarades des autres composantes de la lutte, tout en renforçant nos liens avec d’autres luttes, et ce, quel que soit le résultat de la médiation. Aussi, pour décider de l’avenir de la Zone à Défendre, restons ensemble dans la diversité et le respect de nos méthodes d’action, pour que les bases communes que nous avons posé dans le texte « Parce qu’il n’y aura pas d’aéroport » (dit « les 6 points ») nous soient gages d’ententes présentes et futures. Car en cas d’abandon du projet d’aéroport, s’ouvrira une nouvelle lutte qui aura besoin d’autant de détermination, pour que tout ce qui a été fait jusqu’ici s’enracine et se dissémine. Ici comme ailleurs, soyons autonomes et solidaires. Résistance !

Des occupant-e-s et habitant-e-s de la ZAD


http://zad.nadir.org/spip.php?article4666
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 29 Juil 2017, 14:01

Lettre aux comités ZAD – NDDL / 2016-2017 Quelques récits et infos du terrain.

En vue de tournées sur la zad dans d’autres pays, puis de donner des nouvelles aux comités de soutien plus proches, nous avons compilé quelques éléments d’histoires et d’infos sur les 18 derniers mois. Nous voulons contribuer, par ces mots , à faire vivre la mémoire de cette séquence fièvreuse et à envisager ensemble la suite du mouvement. Cet assemblage a été fait par quelques habitant.e.s de la zad. C’est un point de vue singulier sur cette période, qui ne se prétend ni exhaustif ni être la voix collective des occupant.e.s.

Quelques habitant.e.s de la zad

2016 - Sans répit, conjurer la menace

Des mobilisations massives

Le 30 décembre 2015, un mois après la fin de la COP 21, les paysan.ne.s et habitant.e.s « historiques » de la zad de Notre-Dame-des-Landes reçoivent une convocation au tribunal. AGO-Vinci demande une expulsion immédiate, des amendes quotidiennes drastiques en cas de refus, ainsi qu’une possibilité de saisie des biens et du cheptel. Puisque le gouvernement n’ose revenir en l’état sur le terrain, il tente ainsi d’isoler quelques personnes clés qu’il espère pousser au renoncement en les asphyxiant financièrement. Le président avait pourtant promis d’attendre l’épuisement des recours d’aéroport contre le projet d’aéroport pour expulser les habitants historiques de la zad.

Face à cette menace nouvelle, une manifestation s’organise en dix jours. Le 9 janvier 2016, 20 000 personnes, des centaines de cyclistes et 400 tracteurs convergent sur le périphérique de Nantes et occupent le pont de Cheviré. À l’initiative de COPAIN1, 60 tracteurs restent entremêlés au pied du pont à l’issue de la manifestation afin d’obtenir l’abandon des procédures d’expulsion. Un camp s’établit immédiatement au milieu de la quatre-voies avec des barnums, de la paille pour dormir, un four à pizzas, de la soupe à l’oignon et une radio mobile. Il est encerclé, puis attaqué pendant la nuit par la police. Sous les tirs de lacrymos, les manifestant.e.s entassées dans des remorques agricoles sont alors contraintes de repartir en exode sur la quatre-voies. Après une assemblée surchauffée le lendemain à la Vache-rit, s’ensuivent plusieurs jours de blocages en tracteurs et d’opérations escargot sur les routes de la région afin de maintenir la pression. Des dizaines de manifestations, actions et sabotages ont de nouveau lieu partout en France. Cela n’empêche pas le procès de se tenir le 13 janvier et d’amener 3000 manifestant.e.s sur le parvis du tribunal. Le 25 janvier, le juge rend expulsables les habitant.e.s et paysan.ne.s de la zad, mais sans astreintes financières. Quelques jours plus tard, un millier d’ « ouvrier.e.s des communs » répondent à l’« appel d’offres » lancé par le « Comité de pilotage pour un avenir sans aéroport ». Il s’agit d’une réponse aux appels d’offres officiels que la préfecture a récemment rendu publics. Celle-ci, après diverses campagnes de pression et une série de sabotages, a de son côté de plus en plus de mal à trouver des entreprises volontaires pour les travaux préliminaires. Mais sur la zad, sous une pluie battante, de nombreux chantiers ont lieu simultanément pour renforcer les structures collectives : aménager une auberge, une salle de réunion, une bergerie ou ouvrir de nouveaux chemins…

Alors que le gouvernement, sous pression, annonce par la voix du Premier ministre que le démarrage du chantier de l’aéroport sera repoussé une nouvelle fois à l’automne, la ministre de l’Environnement déclare qu’il ne peut y avoir d’expulsion par la force de la zad sans risquer « une guerre civile ». Le nouveau président de Région se déchaîne quant à lui quasi quotidiennement contre les « ultra-violents » de la zad, « zone de non-droit » qu’il compare à « Mossoul » ou « Damas ». Il fait acheter au Conseil régional des encarts publicitaires dans les journaux pour lancer une pétition demandant l’évacuation de la zone. Le site du Conseil régional est alors victime d’un piratage révélant que la pétition est pleine de fausses signatures et de doublons.

Le 11 février, à l’occasion d’un remaniement ministériel, le président Hollande négocie l’entrée au gouvernement de quelques élus écologistes aux dents longues et tente de se sortir du bourbier en annonçant un référendum sur le projet d’aéroport. Pas dupes de cette entourloupe, plus de 60 000 opposants occupent deux semaines plus tard les quatre-voies proches de la zad, s’offrent un concert sur le bitume et soutiennent la construction d’une tour de guet en acier de dix mètres de haut. Celle-ci s’ancre à l’endroit même où sont censés commencer les premiers travaux du « barreau routier », supposé relier les routes existantes à l’aéroport en projet. A proximité de la quatre-voies, la maison de La Pointe,expulsée en 2012, est réoccupée pour une grande fête. Le 27 février devient la plus grosse mobilisation du mouvement anti-aéroport. Le 25 mars, une quarantaine d’action ont lieu simultanément aux quatre coins du pays, visant principalement les locaux du Parti Socialiste en tant que parti au gouvernement et promoteur du projet d’aéroport : occupation de la mairie à Brest, avis d’expulsion et fermeture du local du PS à Loches ou à Bayonne, locaux du PS redécorés, repeints ou murés à Douarnenez, Villeurbanne, Saint-Denis, Niort ou Rouen, déversement de sacs de terre dans celui de Valence, construction d’un mur devant la sous-préfecture à Issoire, déambulation au son d’une cornemuse à Blois et référendum de rue à Bressuire, procès du gouvernement à Pontivy et manifestation devant la sous-préfecture à Chalon-sur-Saône, pique-nique devant la mairie à Lorient ou distribution de frites à Foix, déambulation et connexion avec la lutte contre la ferme-usine des 1400 veaux à Guéret, lecture publique d’histoires de la ZAD à Nantes, rassemblement devant le siège du PS à Paris, déambulation à Saint-Herblain ou Redon, carnaval à Toulouse et rassemblement dans le Cher, beach-art à Saint-Malo, jeu de l’oie à Saint-Nazaire…

Pendant tout l’hiver, des équipes d’habitant.e.s de la zad sollicitées par les comités partent en tournée d’information à des centaines de kilomètres à la ronde. Ils animent des discussions dans des salles des fêtes, des cinémas, des MJC ou même dehors quand des mairies interdisent l’accès à leurs locaux.

Solidarités nouvelles et consultation biaisée

Pendant les quatre mois que durent le mouvement Loi Travaille !, les rues de Nantes et Rennes sont particulièrement agitées. Des bâtiments et places publiques sont occupés et des dizaines d’établissements bancaires fermés durablement après des attaques successives. Les blocages économiques et les affrontements avec la police se multiplient comme des signes de colère et d’espoirs qui dépassent de loin la question d’une nouvelle réforme précarisant un peu plus le monde du travail. La zad est présente sous diverses formes dans ce grand chambardement et participe aux manifestations et à divers blocages comme celui de la raffinerie de Donges. Des liens plus denses se tissent avec le monde syndical. Tandis qu’au niveau national les travailleurs syndiqués CGT du groupe Vinci refusent de participer aux éventuels travaux de l’aéroport en affirmant dans un communiqué « Nous ne sommes pas des mercenaires ». Une tentative de blocage de l’aéroport existant à Nantes est organisée conjointement par des travailleurs du site et le mouvement anti-aéroport. Cette action porte sur des revendications liées aux conditions de travail mais affirme aussi une opposition à la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Le dimanche 26 juin, les électeurs de Loire-Atlantique sont appelés à voter pour ou contre le transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes. L’ensemble des composantes du mouvement – syndicats, associations, paysans, naturalistes, élus, occupants – avait affirmé clairement qu’elles considéraient « le cadre, le processus et le contenu de cette consultation » comme « fondamentalement biaisés ». Ils avaient décortiqué pourquoi la consultation était « basée sur une série de mensonges d’État et radicalement inéquitable. » Pendant le week-end électoral, rebaptisé « refaire un dôme », de nombreux soutiens viennent de nouveau participer à des chantiers et notamment à la construction d’un dôme en terre paille qui puisse servir de nouvel espace d’assemblée. À la fin du week-end, le oui l’emporte à 55 %. Dans le hangar de la Vache-rit bondé et tandis que des centaines de personnes scandent « résistance ! », une déclaration commune est faite : « Nous savons que les attaques du gouvernement et des pro-aéroport vont se renforcer. De notre côté, nous n’allons pas cesser pour autant d’habiter, cultiver et protéger ce bocage. Il continuera à être défendu avec la plus grande énergie parce qu’il est porteur d’espoirs aujourd’hui indéracinables face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde. Nous appelons tous les soutiens et comités partout en France et au-delà à se mobiliser et à redoubler de vigilance dans les semaines et mois à venir. ». S’ensuit une grand nuit de fête.

Le lendemain de la consultation, le gouvernement affirme de nouveau qu’il viendra expulser la zad et démarrer les travaux en octobre. Mais il est de plus en plus visible que son opération d’enfumage démocratique n’a réussi ni à affaiblir le mouvement ni à le diviser. 10 jours plus tard, 25 000 personnes convergent pour le traditionnel rassemblement d’été et se donnent rendez-vous pour une nouvelle manifestation massive sur la zad en octobre.

Le serment des bâtons et l’automne chaud

A l’orée de l’automne 2016, la zad n’est pas tétanisée par la perspective d’un nouveau débarquement armé. Les cultures et constructions foisonnent, une bibliothèque et un point d’accueil sont inaugurés. Soixante charpentier.e.s sont venus travailler ensemble sur place fin août pour réaliser avec des outils manuels et des techniques traditionnelles le “hangar de l’avenir”, destiné à être levé lors de la mobilisation du 8 octobre et à servir d’atelier de construction bois. La préparation aux expulsions et la possibilité d’une destruction de la zad prennent une place croissante dans le quotidien et les assemblées. Tous les week-ends, des formations « prêt.e.s à défendre la zad ? » rassemblent des dizaines de personnes de tout âge, malgré les appels du Président de région pour faire interdire ces « camps d’entraînement à la guérilla ». Le 8 octobre, au moment où le Premier ministre entendait démarrer les expulsions, 40 000 manifestants convergent de nouveau par divers chemins sur la zad, en martelant le sol aux cris de « Nous sommes là, nous serons là ! ». Chaque manifestant.e était invité.e à venir ce jour là armé.e d’un bâton et à le planter sur un talus à côté de la ferme de Bellevue. Le serment y est fait de venir reprendre les bâtons pour défendre la zad en cas d’attaque. Au lendemain de la manifestation, Manuel Valls, Premier ministre, déclare fermement : « L’évacuation c’est pour cet automne. Ça se fera. Il ne peut pas y avoir d’autre voie. » Il le répétera semaine après semaine à l’Assemblée nationale. Cette fois, et contrairement à 2012, c’est la quasi totalité des lieux de la zone qui est menacée d’expulsion par la force. C’est-à-dire non seulement les personnes qui s’y sont installées pour y vivre et la défendre ces dernières années, mais aussi les "historiques". Le ministère de l’Intérieur prévoit la mobilisation de 5000 policiers et donc de la totalité des troupes qui ne sont pas déjà en poste dans le cadre de l’état d’urgence.

Nous entrons alors dans une période d’attente agitée où les signes de solidarité se multiplient depuis des strates multiples de la population. Il s’agit pour le mouvement de dresser les remparts nécessaires, matériels et symboliques, pour ne jamais leur laisser de brèches qui leur permettent de lancer une attaque. Les différents groupes de la zone – presse, communication interne et externe, radio, équipe médicale, légale, zad news – se coordonnent et se préparent. Des tracteurs font des allers et retours pour répartir des amoncellements de pneus, poteaux et balles de foin aux seize points d’entrées de la zad. Des guets sont établis quotidiennement, des alentours directs jusqu’à Rennes, afin de pouvoir, à point nommé, déclencher avec les comités locaux le plan de blocage de la région. Des lycéen.ne.s et étudiant.e.s s’assemblent pour être à même de manifester et bloquer leurs établissements le jour J. Des habitant.e.s proches se préparent à ouvrir leurs maisons et leurs granges, des soignant.e.s, professionel.le.s ou non, s’apprêtent à s’occuper des éventuels blessé.e.s sur le terrain le moment venu, et des juristes à réagir aux mesures répressives que le gouvernement mettra en place. Des élagueuses et grimpeurs s’entraînent à monter à la cime des arbres menacés d’être abattus. Des journalistes indépendant.e.s et activistes des réseaux sociaux discutent de comment relayer au mieux les infos des opposant.e.s et contrer la propagande du gouvernement. Des romancier.e.s et philosophes construisent un abécédaire et débarquent en bus sur la zad avec des boucliers de livres. Des soutiens s’organisent à des centaines de kilomètres et aux quatre coins de l’Europe pour être parés à nous rejoindre au plus vite. De nouvelles personnes viennent sur la zad pour être sur place en cas d’attaque et finissent par s’y installer.

Le 7 novembre, à la surprise générale, Mme le « rapporteur public » émet un rapport défavorable pour le procès en appel sur les mesures environnementales liées au projet d’aéroport. Elle explique : « On peut bien se passer d’un nouvel aéroport. On ne peut pas se passer d’eau ». L’avis du rapporteur est d’ordinaire suivi par les juges, qui doivent dans la foulée statuer de nouveau sur le dossier. Pendant une semaine, tout le monde part donc du principe que le projet devrait logiquement être stoppé, avec une porte de sortie judiciaire. Mais le 14, les juges de la cour d’appel du Tribunal Administratif décident, envers et contre tout, de rester dans la droite ligne des élites locales et de confirmer la « conformité » de l’aéroport. Le 22 novembre, des pirates informatiques facétieux font subir une chute vertigineuse au cours des actions Vinci grâce à un faux communiqué du groupe annonçant des malversations. Au cours du mois de décembre, les annonces martiales du gouvernement s’affaissent et l’on ne prévoit plus qu’un « démarrage de travaux » aux abords de la zone. Des balades du dimanche y sont organisées avec les comités pour repérer les lieux.

Le 21 décembre, la date limite annoncée pour les expulsions est passée ! On célèbre la fin de l’automne, la démission du Premier ministre quelques jours plus tôt et la conjuration de la menace…pour un temps au moins.

2017 – Mettre les deux pieds dans l’avenir

Tout au long de l’hiver se déploie “abracadabois”, un processus d’étude, de rencontres et de chantiers sur la forêt. Après la prise en charge autonome d’une partie des champs et prairies, il s’agit d’aboutir à celle des haies et forêts de la zad, autant pour répondre aux besoins en bois d’œuvre et de chauffage que pour les rendre plus riches et belles pour les siècles à venir. Des rencontres sont organisées avec des travailleurs du bois et des acteurs du réseau des alternatives forestières. Des coupes sont effectuées au cours de l’hiver pour diverses constructions sur la zad.

Les mois de janvier et février sont aussi marqués par des assemblées du mouvement qui ne baissent pas la garde et pendant lesquelles un calendrier d’action est posé jusqu’à l’automne pour maintenir le front et se préparer à l’hypothèse alors la plus probable : l’arrivée au pouvoir de Fillon, de son vizir Retailleau et une attaque frontale et décomplexée sur la zad dès l’automne. Attaque qu’il paraissait alors difficile de repousser de nouveau à priori. Mais la suite indécente de scandales qui frappera le clan Fillon dans les mois qui suivront finira par l’enterrer, et par nous forcer à envisager de nouveaux scénarios un peu moins abrupts.

Ponts

Depuis Nantes, une nouvelle composante de la lutte se structure, « le collectif syndical contre l’aéroport » avec entre autre des travailleurs.euses de l’aéroport existant. Avec l’appel « Reprendre sa vie en main : une idée qui nous parle », ils mettent en avant comment défendre la zad va pour eux au-delà du refus du projet d’aéroport : « c’est aussi soutenir une expérience d’émancipation du capitalisme et des rapports marchands. ». Ils disent espérer voir cette idée se diffuser aussi à l’intérieur des entreprises et du monde salarié.

Le 25 février 2017, la zad appelle à rejoindre la manifestation organisée contre la venue de Marine Le Pen pour son premier grand meeting électoral à Nantes. Alors que les réactions au viol du jeune Theo par un policier à Aulnay-sous-Bois secouent le pays, une partie importante du cortège s’affronte ce jour là avec les forces de l’ordre. Le lendemain deux bus de supporters du front national se rendant au meeting sont immobilisés sur la quatre-voies Rennes-Nantes, au moyen de feux, et entourés par quelques dizaines de personnes masquées qui les arrosent de peinture. Pendant la même période, des rencontres autour des persécutions policières sont organisées sur la zad et des liens tissés avec des familles de victime ou encore avec l’assemblée des blessés. Le 19 mars, deux bus partent de la zad et Nantes pour participer à la marche de la justice et la dignité à Paris. Des échanges se poursuivent tout au long du printemps avec des groupes qui se battent en banlieue ou ailleurs sur les questions de racisme et de répression.

Dans la série initiatives de l’ennemi et embrouilles judiciaires, l’Etat avait décidé en février de s’attaquer à nos outils de solidarité, en convoquant des personnes qui sont titulaires d’un compte bancaire lié au comité de soutien aux inculpé-e-s à Nantes. La gendarmerie les avaient interrogé dans le cadre d’une instruction par rapport à un vieux délit de presse, qui interdit de faire des appels à dons en vue de payer des amendes et des frais de justice (une loi de 1881). C’est la première fois que de telles poursuites se mettent en place à l’encontre d’une des diverses caisses de solidarité qui existent en France. Depuis, la gendarmerie a aussi tenté d’interroger sept personnes qui ont reçu de l’aide du comité. L’attention reste de mise sur les suites de cette affaire et les mobilisations nécessaires.

Sur le terrain

Le 1er avril, une fête « Notre-Flamme-Des-Landes » se tient pour l’inauguration du phare construit à la Rolandière et pour la migration de la bibliothèque du Taslu à ses côtés. Une chaîne humaine déménage les livres de la main à la main depuis l’ancien Taslu. Pendant ce temps, un groupe parti en courrant depuis Nantes avec des torches se voit accueilli et renforcé au passage par les comités de la Chapelle-sur-Erdre, Treillères et la Paquelais, jusqu’à son arrivée sur la zad et à l’embrasement du phare.

Au cours du printemps, des tensions émergent au sein du mouvement, sur la place laissée aux différentes formes de présence, d’action, sur les formes d’organisation et leur réappropriation ou sur l’ouverture de la zad, entre autre... Il y a aussi de nouveaux différends sur la route d281, dite « route des chicanes », et ses divers usages : personne habitants le long de la route, passages de véhicules agricoles, passages d’autres véhicules et voisin.e.s. Tout cela est ponctué d’un paquet de débats entre occupant.e.s ou avec les autres composantes sur ce qui fait désaccord, mais aussi sur ce qui pourra permettre de continuer ensemble en reclarifiant les bases communes.

A l’approche de l’été, une dynamique de liens internationaux se (re)met en place et des équipes partent en Angleterre, au Pays basque ou en Allemagne pour raconter l’expérience de la zad et parler des possibilités d’actions solidaires en cas d’attaque du gouvernement. Elles reviennent avec des histoires de quartier ouvrier occupé à Victoria, d’habitant.e.s des arbres qui combattent pour préserver une forêt face à l’industrie minière à côté de Cologne ou encore de collectifs anti-nucléaires restés habiter dans la région du Wendland après l’arrêt des convois de transports de déchets radioactifs. Dans le même temps s’organise sur la zad la construction de l’ « Ambazada », une cabane intergalactique qui se veut un lieu spacieux pour accueillir des collectifs et renforcer les réseaux. Le chantier épaulé par des « brigades basques » et d’autres, se déploiera tout au long de l’été. Une semaine « intergalactique » est appelée sur la zad du 17 au 24 août, avec des formations à la défense de la zad, courses d’orientations, chantiers et discussions. (lien pour explication et programme sur le site - http://zad.nadir.org/spip.php?article4612 et http://zad.nadir.org/spip.php?article4625)

D’autres projets ont vu le jour ces derniers mois : une cabane de soin et de séchage de plantes médicinales sur le champ Rouge et Noir. Celle-ci avait été préparée par un collectif rennais qui est venu la monter sur place. Un garage autogéré ou un espace poterie sont en voie d’être aménagés à la Grée. Un projet de tanneries artisanale s’est mis en place au Hauts-Fay. Un certain nombre d’habitats sont par ailleurs construits ou rénovés, une nouvelle vague d’habitant étant arrivés sur la zad depuis l’automne,

Les semaines sur le terrain sont toujours rythmées, que ce soit par les repas avec les paysans du vendredi midi, les ateliers rap du mardi, les réunions du groupe de médiation « cycle des 12 » du lundi, les chantiers au jardin Rouge et Noir le mercredi ou les non-marchés du vendredi… entre autres rendez-vous des différentes structures et cultures collectives, pour des groupes de parole ou des groupes en concerts, des soirées jeux ou des matinées boxe, des ramassages de patates ou des collectes d’idées, des rencontres sur les pistes aborigènes ou la résistance anti-pipeline à Standing Rock...

Par ailleurs, deux premières « journées des 4 saisons » se sont déroulées sur la zad. Ce sont des journées de chantiers saisonniers sur les espaces communs de la zad, et de rencontres entre les gens qui font vivre cette lutte et ce territoire. Il s’agit de se consacrer à entretenir et construire ce qui est partagé le plus collectivement. Lors des deux premières sessions, le 25 mars et le 19 juin, des nids de poules sont rebouchés sur la route des fosses noires, une fontaine et un local poubelle sont construits, du bois est transporté à Bellevue ou encore des fagots faits pour la boulangerie...

Alors que les sentiers historiques de la zad avaient disparu des cartes distribuées dans les mairies, des boucles de randonnées ont été balisées et détaillées dans un topo (disponible sur internet et à la Rolandière). L’initiative a été proposée par les camarades du comité de la Chapelle-sur-Erdre qui se sont battus depuis les années 70 contre la privatisation des sentiers autours de chez eux par les grands familles bourgeoises de la région.

Le 29 avril, à l’entre-deux tours des présidentielles, on fête par un Fest-noz la fin du chantier de couverture en ardoise du hangar de l’avenir. Une danse s’y élabore avec des bâtons en vue de la manif du premier mai pendant laquelle se tient pour la première fois un « cortège syndical contre l’aéroport » qui va marquer les esprits par sa présence vibrante. Depuis, le hangar continue à vivre avec la venue d’une scierie mobile du plateau de Millevache et la fabrication de poutres et planches pendant le mois de juin, puis un chantier-école de charpente pour lui offrir des appentis en juillet.

Ce qui se profile.

A l’issue des élections, certains des piliers historiques du projet d’aéroport sont considérablement affaiblis : les éléphants du PS sont en voie de disparition et le couple Retailleau/Fillon a amené son parti à la perte. Hollande passe la patate chaude à Macron et la zad se révèle d’emblée un des premiers dossiers brûlants et clivants du nouveau gouvernement. Aussi puissant que se sente le nouveau petit roi aux ardeurs versaillaises, il a pourtant l’air de comprendre qu’il ne peut s’attaquer en même temps à ceux qui se sont déjà trouvés dans la rue lors du printemps 2016 et à une commune libre qui mobilise autant de passions au-delà de ses lisières... Il privilégie de hâter d’ici septembre la mise en pièce de ce qui reste de protection dans le monde du travail et décide de temporiser sur l’aéroport. Il annonce à la mi-mai la mise en place d’une médiation de six mois pour « réétudier » le projet. Quelques jours après, des centaines de personnes des alentours viennent se balader sur la zad et découvrir les lieux lors d’une journée portes ouvertes ensoleillée.

Courant juin, certaines composantes du mouvement font le choix d’aller porter leur point de vue aux rendez-vous proposés par la médiation. D’autres, comme les occupant.e.s et COPAIN, décident de rester en dehors. La médiation représente en tout cas bel et bien un nouveau recul dans lequel l’État en est réduit à s’asseoir visiblement sur ses propres alibis démocratiques et sur la farce de la consultation de l’année passée. Contrairement à la « commission du dialogue » mise en place après l’échec de l’opération César, ce processus a pour nouveauté d’intégrer l’hypothèse que l’aéroport ne se fasse pas et ainsi que la possibilité d’une simple « optimisation » de celui qui existe déjà à Nantes. C’est la conséquence de l’échec de tous les autres stratagèmes essayés jusqu’ici par le gouvernement : les pressions judiciaires et financières, les dispositifs d’acceptabilité, les stigmatisations incessantes de la zad, la force policière brute et les tractopelles. Avec la médiation, le gouvernement cherche à faire croire à un processus neutre et objectif au sein duquel les débats pourraient être tranchés par des experts de manière quasi-scientifique. C’est surtout une manière pour lui de tenter de neutraliser le conflit et de garder la face. Mais quelle que soit la conclusion donnée par le pouvoir à cette séquence, elle ne résultera pas de critères techniques mais bel et bien d’une décision politique, déterminée par des rapports de force.

Il est possible que Macron s’obstine au final à mener à bien la construction de l’aéroport et à retenter la grande expulsion d’ici quelques mois. On peut parier que le mouvement restera alors aussi combatif qu’il l’a été jusqu’alors avec un tas de nouveaux complices. Il peut tout aussi bien décider de se débarrasser d’une partie du fardeau et enterrer le projet, pour mieux essayer ensuite de ramener de force la zad dans le giron de la République. Le 4 juillet, la préfète de Loire-Atlantique a répété, qu’aéroport ou pas, les expulsions auraient bien lieu. Au-delà de la victoire historique que représenterait l’abandon de l’aéroport, celui-ci annoncerait l’ouverture immédiate d’une nouvelle phase de la lutte.

En ce sens, les opposants locaux – paysans, habitant.e.s, occupante.s, comités – continuent à élaborer ensemble, pas à pas, les bases d’un avenir commun au-delà de l’aéroport et d’une zone qui ne rentre pas dans le rang. L’objectif est que les formes de vies, d’agriculture et de luttes qui se sont construites sur ce bocage au fil des années puissent s’y maintenir et se poursuivre. Ces bases communes se sont élaborées après l’opération César et ont été énoncées en 2015 dans le texte dit des 6 points : « Parce qu’il n’y aura pas d’aéroport » (voir à la fin). Ces bases se traduisent, entre autre, par une volonté que le territoire soit pris en charge par une entité issue de la lutte. Cela implique un refus de toute expulsion des habitants actuels de la zad, ainsi qu’un gel de la redistribution institutionnelle de l’ensemble des terres concernées par l’aéroport, afin de laisser au mouvement le temps de décider de leur usage.

Des initiatives l’affirmeront en pratique au cours des prochains mois avec des installations partiellement légales de paysans compagnons de la lutte ou de projets sans aucun statuts officiels, agricoles ou non. Des assemblées et réflexions reprennent, à la fois pour renforcer l’usage actuel du territoire, les communs, et pour nourrir les hypothèses sur les moyens d’arriver à la traduction concrète des aspirations du mouvement en cas d’abandon du projet.

En attendant, des habitant.e.s de la zad et des paysan.ne.s de COPAIN se préparent à être aux côtés de celles et ceux qui résisteront dans les rues à l’automne. Des rencontres récentes ont eu lieu avec des représentants du Front Social, coordination née autour de Paris après le mouvement loi travail. Des convergences se sont trouvées, dans cette dynamiquen à Nantes comme ailleurs, en vue de ne pas laisser passer les ordonnances de Macron sur la réforme du travail ou sa volonté d’ancrer dans des lois permanentes l’État d’urgence. Des structures de piquet volants et des réseaux de ravitaillement paysans des grèves et blocages à venir s’élaborent dans le bocage.

Nous arrêtons là ces quelques nouvelles et éléments de réflexion et espérons en reprendre le cours avec vous. Bravo à tous les comités de soutien qui ont entretenu la flamme sur cette années intense et sans lesquels ce mouvement n’en serait pas là ! Il y aura probablement, dans les prochains mois, de nouvaux appels à défendre la zad, à lui bâtir un futur ferme ou à en propager l’esprit ! Tenez vous aux prêt.e.s !

ps : Un hameau de la zad est toujours à l’affiche au cinéma – avec le film « les pieds sur terre » sur le Liminbout. Il est encore possible pour les comités de faire passer le film jusqu’en novembre dans leur cinéma local et d’inviter des personnes du mouvement à des interventions après les diffusions. D’autres peuvent se rendre disponibles pour venir animer des soirées sur la suite de la lutte et l’avenir de la zad. Pour faire des propositions en ce sens : zadinfotour@riseup.net

ps2 : Un an après les syndicats CGT de VINCI, c’est maintenant la Fédération Nationale des Salariés de la Construction, du Bois et de l’Ameublement CGT tout entière qui se prononce pour l’abandon du projet d’aéroport et contre l’expulsion des habitants de la zad. Lors de son congrès du 22 juin, plusieurs délégués ont exprimé leur souhait « de travailler sur des projets socialement utiles et nécessaires (comme des logements sociaux ou des hôpitaux), plutôt que sur des projets aussi dispendieux que contestables (comme le Grand Paris ou la Nouvelle Route du Littoral, à La Réunion). »

Un contact pour des retours et échanges sur cette lettre : exclaimthezad@riseup.net


https://zad.nadir.org/spip.php?article4682
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 30 Juil 2017, 15:14

Appels de l’AmbaZADa pour le mois d’aout : chantier de construction et semaine intergalactique de rencontres

Une ambaZADa pour les luttes du monde

Image

Au cœur de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, un nouveau projet sort de terre : la Construction d’une Base Intergalactique qui abritera les luttes d’ailleurs et d’ici.

Une cabane destinée à organiser tout type d’événements, à la disposition des collectifs, des dynamiques militantes et des peuples minorisés.

Un outil de rencontres, de solidarités et de convergences, afin de joindre nos forces. Un lieu fonctionnel et accueillant où l’on pourra se sentir chez soi et avec les autres.

Un appel mondial est lancé pour ouvrir, enraciner et colorer ce projet de l’ambaZADa, dans ce territoire déjà traversé par des pratiques de vies et de résistances venues de nombreux horizons, afin d’asseoir les bases d’un réseau interplanétaire.

Un chantier collectif de construction se tiendra cet été.

Ce sera un moment important d’échange de cultures, de savoir-faire, d’expériences et de vies communes qui déboucheront surement sur d’autres initiatives, car tel est l’objectif.

Un campement autogéré et participatif sera monté près du site à partir de fin juillet jusqu’à la fin du mois d’août, avec du 17 au 24 Août : des journées Intergalactiques [1]

On vous donne rendez-vous dès cet été pour faire circuler ensemble, la sève d’un avenir sans aéroport ni frontières.

Terre et liberté !

A partir du 1er aout, du lundi au vendredi, venez nous rejoindre sur le chantier de l’Ambazada !

- On se donne rdv tout les matin a 9h, on mange ensemble à midi.
Si tu arrive après 10h préviens nous ou prévois quelque chose a manger.
Si tu viens de loin ne t’inquiète pas, nous serons à coté du champs autogéré, tu pourra y planter ta tente ou garer ton camion.
Prévois des thunes pour la cantine.

- Chaque lundi matin (9h30) et jeudi aprèm (16h) on fera un point sur l’avancée des travaux. Ces rdv sont ouvert a tout.es. il y aura différents poste de travail : charpente, enduit de terre, montage de murs en botte de pailles, et autres... Tous auront besoin de référent.es sur la semaines pour accueillir les nouveaux arrivants et retransmettre des savoirs fraîchement acquis.

- On construit l’ambazada avec les moyens du bord : du bois, de la pailles, du chanvre et de la terre de la zone. Et de la récup. Des journée récup seront organisée tout au long du chantier, mais tu peux aussi prendre avec toi tous les clous, les vis et les outils oubliés dans le grenier de ta grand-mère. On a besoin d’outils de charpente, de pelles, de brouettes, de seaux, de pieds-de-biches, de quincaillerie ou de matos pour la plomberie et l’électricité ( bref, tout ce qui peut servir à construire une maison est bienvenu)

venez nombreuses

- pour plus d’info écrire à ambazada.nddl@riseup.net

https://zad.nadir.org/spip.php?article4625
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 03 Aoû 2017, 09:44

Chantier collectif pour faire revivre La Grande Noë et démarrer un verger un jardin de plantes médicinales

Ils démolissent. On se démonte pas !

Le 28 Juillet les aménageurs ont rasé une maison située juste sous le tracé du barreau routier -au lieu-dit la Grande Noë- dans l’est, à côté de la zad. Bien plus que la destruction d’une bâtisse, c’est le goût amer et poussiéreux des travaux préparatoires à l’aménagement du site de l’aéroport qui reste sur la langue. Dans leur précipitation, les décideurs ont omis de détruire un hangar et son appentis.

Le projet initial de verger commun et de cultures médicinales reste donc d’actualité. L’équipe qui soutenait l’installation ne s’est pas démonté et à commencé le boulot en rouvrant courageusement un chemin laissé à l’abandon et en dégageant les accès au hangar. Mais beaucoup de travail attend encore : débroussailler, dégager les appentis des ronces, installer des récup d’eau de pluie, dégager le puits, réparer le toit du hangar bref préparer le lieu pour les cultures. L’idée est de faire (re)vivre le lieu-dit autour des dynamiques agricoles.

Appel, donc, à venir filer des coups de main pendant un chantier collectif le week-end du 5-6 Août pour bosser et échanger tou.te.s ensemble. Apportons quelque chose à partager, à manger, à boire, et des outils pour rendre son âme à cet endroit magnifique.

Allez hop !

http://zad.nadir.org/spip.php?article4692
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 05 Aoû 2017, 17:17

Mardi 8 aout 2017

Comment on s’organise entre composantes du mouvement anti-aéroport ?

RDV intercomposante (style AG exceptionnelle) pour continuer à avancer sur le comment on arrive à s’organiser sur du long terme entre différentes composantes du mouvement anti-aéroport.

On essaie de défricher ensemble avant l’AG de septembre. C’est mardi prochain au Gourbi à 20h30.

http://zad.nadir.org/spip.php?article4694
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 14 Aoû 2017, 13:06

Randonnées collectives sur la ZAD

Découvrez les sentiers pédestres de la zad avec ceux qui les entretiennent

Afin de continuer à entretenir et baliser les trois boucles de randonnée qui parcourent la zad, un groupe de membres de comités de soutien à la lutte contre l’aéroport, d’habitants de Notre-Dame-des-Landes et de la zad vous convie à trois randonnées collectives les 16 et 30 août 2017.
Ces randonnées seront pour nous l’occasion de d’entretenir les sentiers pédestre et le balisage, et de partager notre attachement à la zad en cheminant avec ceux qui la découvriront.

Venez nombreux !

- Boucle ouest : rdv à 9h30 à la ferme de St Jean du Tertre
- Boucle centre : rdv à 9h30 à la ferme de Bellevue
- Boucle est : rdv à 9h45 au hameau de l’Epine, près des containers

brochure disponible sur cette page : http://zad.nadir.org/spip.php?article4630

http://zad.nadir.org/spip.php?article4699
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 16 Aoû 2017, 15:14

Appel pour une semaine intergalactique sur la zad du 17 au 24 août.

On avait initialement annoncé une semaine de rencontres avec des luttes et collectifs d'autres pays, du 12 au 20 août. Mais la résistance contre l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure et pour l'occupation du Bois Lejuc a fait face dernièrement à une pression policière massive et des menaces d'expulsion. Les camarades de là-bas organisent un festival "les Bure'lesques" le week-end du 12-13 aout et une grande manifestation le 15 août contre l'ANDRA. On a donc décidé de décaler la semaine intergalactique pour que ça soit possible de faire les deux.

Image

UNE ZONE AUTONOME CONTRE UN AEROPORT ET SON MONDE

Depuis bientôt 50 ans, des paysan.ne.s et habitant.e.s de l'ouest de la France résistent au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes, près de Nantes (qui en a déjà un !). Depuis 10 ans, des centaines de personnes ont répondu à « l'appel à occupation » et sont venues partager leurs vies dans cette zone humide de 1650ha que Vinci voudrait bétonner. Des politiciens se sont lamentés à propos de ce « territoire perdu de la République ». Les habitant-e-s, elleux, l'ont nommée zad (zone à défendre). Pendant l'hiver 2012, plus de 1500 policier-e-s ont tenté d'évacuer la zone, mais se sont trouvé-e-s face à une résistance aussi déterminée que diverse. _ Le 17 novembre 2012, après un moit de résistance et la destruction d'une quinzaine de maisons ; 40000 personnes se sont retrouvées sur la zone pour reconstruire de nouveaux bâtiments lors d'une inoubliable « manif de réoccupation ». Une semaine plus tard, le gouvernement mettait un terme à l' »Opération César ».
Depuis, la zad n'a cessé de lutter pour neutraliser les vélléités du gouvernement de venir de nouveaux attaquer la zone et démarrer les travaux. Mais elle expérimente aussi de nouvelles manières de vivre, produire, et de se lier les un-e-s aux autres, basées sur les apports de tou-te-s celles et ceux qui forment le mouvement. Elle tente aussi de multiplier les passerelles avec d'autres luttes, locales et plus lointaines.
Malgré l'hétérogénéité qui caractérise le mouvement anti-aéroport, celui-ci s'attache à construire des manières de s'organiser, vivre et travailler ces terres sans aéroport. On y met en pratique l''idée de communs, privilégiant l'usage à la propriété et actant l'exigence que celles et ceux qui se sont battu-e-s pour ce territoires soient celles et ceux qui continuent à décider de son sort, même après un éventuel abandon du projet..

Il faut défendre l'avenir de la zad

Au cours des dernières années, et notamment en 2016, le mouvement a fait reculer le gouvernement à de nombreuses reprises. De grandes mobilisations ont été organisées, démontrant la force et la diversité du mouvement, tandis que sur la zone, la construction de l'avenir battait son plein : bâtiments, cultures, groupes de travail en tout genre ont vu le jour. Le nouveau gouvernement a décidé d'organiser une médiation de 6 mois à lissue duquel il confirmera sa volonté de construire l'aéroport de Notre Dame des Landes ou la remettra en cause. Quelle que soit l'issue de cette médiation, il ne fait aucun doute que le gouvernement va chercher à s'attaquer à ce qui se construit sur la zad et qu'une nouvelle phase de la lutte va s'ouvrir.

17-24 août : une invitation estivale sur la zad.

Nous sommes des habitant-e-s de la zad désireux-ses de renforcer les liens et les réseaux avec des groupes et des personnes d'autres pays. C'est donc dans cet esprit que nous vous invitons à une Semaine Intergalactique sur la zad du 17 au 24 août, pendant laquelle seront organisé-e-s des discussions, balades, ateliers, etc.

Participation à la construction de la Cabane Intergalactique :
Durant tout l'été, une cabane « Intergalactique » sera construite sur la zad. Elle deviendra à terme un espace pour accueillir des groupes et projets du monde entier, organiser des formations et ateliers, des réunions, des présentations, des fêtes et autres joyeusetés. Il sera possible de se joindre au chantier pendant toute la semaine ainsi que discuter de comment vous aimeriez utuliser cet espace lorsqu'il sera opérationnel, ainsi qu'à d'autres chantiers.
Les matinées seront aussi consacrées à faire rouler l'orga logistique de la semaine et divers autres chantiers sur des lieux collectifs de la zad (parmis lesquels : construction de hangar, charpente, finitions de la construction du dôme de réunions, aide sur les cultures collectives, entretien de clôtures, bois pour la boulange, fabrication de chistera...).

Des formations « Défendre la zad » :
Une formation pratique sur la défense de la zad sera proposée pendant la semaine. Ce sera une occasion de partager des idées et des techniques de résistance à une opération policière de masse sur le terrain, ainsi que de discuter de différentes possibilités pour des actions décentralisées et des blocages pour celles et ceux qui ne pourront pas venir sur la zad en cas d'attaque.

Partage de l'histoire de la zad :
Des ballades et des sessions pour partager l'histoire de la zad feront partie du programme. Renforcer les connexions avec d'autres luttes : Nous voulons discuter de possibilités d'arrêter les projets capitalistes partout, de participer à des situations révolutionnaires, de construire des zones autonomes sur le long terme et à grande échelle en s'appuyant sur des réseaux denses. Nous aimerions aussi aider à renforcer le réseau No Border. Des discussions thématiques et retours d'expérience auront lieu au long dela semaine.

Logistique et participation :

Cette semaine intergalactique utilisera (entre autres) l'infrastructure du camp mobile que nous avons rassemblé l'an passé pour faire face à d'éventuelles expulsions (barnums, toilettes sèches, etc).
Les participant-e-s doivent cependant apporter leurs propres tentes, matelas, sacs de couchages, lampe frontales, etc) et venir prêt-e-s à s'impliquer dans la vie du camp (préparation des repas, etc).

Dites nous si vous voulez venir !! Nous avons besoin de prévoir la logistique à l'avance, et donc de connaître le nombre de participant-e-s (pour cette semaine, nous avons prévu des infrastructures pour environ 300 personnes). Nous aimerions que, dans la mesure du possible, les participant-e-s restent la semaine entière afin de prendre le temps d'une élaboration collective

Merci de nous dire avant le 31 juillet combien d'entre vous seront présent-e-s et à quelles dates.
Dites nous également quelle-s langue-s vous parlez afin d'organiser la traduction.

A très bientôt sur la zad ! Contact : exclaimthezad@riseup.net

Cette semaine intergalactique est une réponse à l'appel des Zapatistes « En Haut les Murs au dessus, en bas à gauche les brèches »


Programme et infos logistiques semaine intergalactique

Attention, nous pouvons recevoir un nombre de personnes limitées (on a prévu les structures et contenus pour environ 300) et avons besoin d'être prévenu.e.s pour organiser la logistique en conséquence du nombre de participant.e.s. Nous demandons aussi aux participant.e.s de faire leur possible pour être là du début à la fin afin d'avoir une construction collective au long de la semaine.

Pour prévenir de votre participation et autres contacts : exclaimthezad@riseup.net

Les contenus et discussions de cette semaine ont été conçus pour privilégier la rencontre entre des personnes impliquées dans le mouvement sur le terrain, des habitant.e.s de la zad et des groupes d'autres pays. Cela dit les personnes intéressées de Nantes et du coin sont évidemment les bienvenues pour échanger.

Les participant.e.s sont les bienvenu.e.s à proposer des contributions aux diverses discussions annoncées. Il est possible de nous contacter pour faire des propositions supplémentaires d'ateliers et discussions. Nous avons cependant fait le choix général de favoriser quelques grandes thématiques et temps communs pendant lesquels avancer ensemble plutôt que de superposer une multiplicité de discussions en parallèle. Le programme ci-dessous est soumis à modifications, il vous donne un idée des contenus et dates, mais regardez sur le site zad.nadir.org avant de venir.

Les matinées seront consacrées à des chantiers et à faire rouler l'orga logistique de la semaine. Il y aura un chantier quotidien pour la construction de la cabane intergalactique ambazada (voir appel là) et d'autres chantiers proposés sur divers lieux de la zad (parmis lesquels construction de hangar, charpente, finitions de la construction du dôme de réunions, aide sur les cultures collectives, entretien de clôtures, bois pour la boulange, fabrication de chistera...). Prévoyez de venir avec une tente, un duvet et si vous êtes accompagné.e.s d'un chien merci de prévoir une laisse pour éviter les conflits (certaines personnes ne se sentent pas à l'aise en présence de chiens, ils peuvent causer des problèmes avec les animaux des fermes autour et il y aura probablement des petits enfants sur le site)

A tout bientôt sur la zad !



- Mercredi 16 aout
# Soirée d'ouverture et de bienvenue /// from mongolian steppes to nomadic trance - Khan bogd (groupe de musique trad de Mongolie) + mouvements aériens sur tissu + lovataraxx (synthwave - grrenoble)+badbad (electro - saint-denis) + + mix electro

- Jeudi 17 aout
# Matin /// Transmission orga logistique pour la semaine et chantier.
# Aprem' /// Balade historique et découverte de la zad
# Soir /// Retour sur la 7ème conférence internationale de la Via Campesina (au pays Basque du 17 au 24 juillet 2017). Réseau représentant environ 200 millions de paysan-ne-s dans le monde, qui vise à constuire l'autonomie alimentaire des peuples, à combattre la privatisation des terres et l'agro-industrie.

- Vendredi 18 aout
# Matin /// Chantiers et autres tâches logistiques
# Aprem' /// Récit sur le quartier basque squatté Errekaleor à Vitoria-Gasteiz - quels échanges entre la Zad et Errekaleor ? Regard plus général sur les luttes au pays Basque.
## Soir /// Retour sur le G20 à hambourg

- Samedi 19 aout
# Matin /// Chantiers et autres tâches logistiques
# Aprem' /// Entraînements à la défense de la zad - blocages, connaissance du territoire
# Soir /// Echanges sur diverses techniques et stratégies de résistances utilisées sur des luttes et occupations dans divers pays.

- Dimanche 20 aout
# Matin /// Chantiers et autres tâches logistiques
# Aprem' /// Discussion autour de la situation des exilé.e.s dans le monde en Europe et en France - Invitation de personnes exilées vivant en squat à Nantes à partager leurs expériences - présentation du réseau No border (Pas de Frontière)- Favoriser la mobilité et l'implantation des personnes en organisant des bases et des réseaux d'accueil dans le monde...
# Soir /// Retour sur le mouvement du printemps 2016 en France et sur le front qui s'ouvre pour l'automne face aux réformes du travail / échanges avec d'autres mouvements en Europe face aux offensives libérales.

- Lundi 21 aout
# Matin /// Chantiers et autres tâches logistiques
# Aprem' /// Lutte en cours contre la destruction d'une des dernières forêts primaires en europe : la forêt de Białowieża en Pologne.
# Soir /// Discussion et échanges d'expérience sur le maintien et la densification de zones autonomes dans les villes et campagnes

- Mardi 22 Août
# Matin /// Chantiers et autres tâches logistiques
# Aprem' /// Présentation/discussion sur la résistance des femmes indigènes du Chili jusqu'au Mexique. Présentation des lois révolutionnaires des femmes zapatistes. Discussion sur la stratégie de désignation d'une candidate femme indigène pour les élections présidencielles mexicaines. /// Situation actuelle des luttes Mapuche (au Chili et en Argentine) (demande de confirmation en cours)
# Soir /// Présentation par Starhawk et Isabelle Stengers "Etre sensibles : le rôle du spirituel dans l'activisme"

- Mercredi 23 aout
# Matin /// Chantiers et autres tâches logistiques + Atelier avec Starhawk (Attention places limitées !!) sur résoudre les conflits dans les groupes + rituels
# Aprem'/Soir /// Discussion conclusive en trois temps
- Réflexion sur la poursuite des liens pour la défense de la zad.
- Diverses annonces et présentation sur des luttes en cours et dates à venir ailleurs
- Au-delà : ce que cette recontre inspire pour repenser des réseaux et stratégies de luttes.

- Jeudi 24 aout
/// Journée rangement et démontage.
/// soir - boum dans une faille spatio-temporelle

http://zad.nadir.org/spip.php?article4677
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 22 Aoû 2017, 12:29

La CGT Air France trouve suffisant l'actuel aéroport nantais

Début juillet 2017, la CGT Air France a exprimé son opposition à l'aéroport chimérique de Notre Dame des Landes.

Le 8 juillet 2017, lors du rassemblement annuel de la résistance au projet d'aéroport, une délégation du syndicat CGT Air France a apporté son soutien à la lutte contre ce projet de construction d'aéroport.

Voilà l'allocution prononcée à cette occasion :

« Tout d'abord, le syndicat CGT Air France tient à remercier les collectifs de la ZAD qui ont apporté leur soutien fraternel aux camarades d'Air France injustement licenciés dans la fameuse affaire de la chemise du DRH. Votre soutien, comme tous ceux reçus à cette occasion, nous ont apporté réconfort et davantage de pugnacité.

Tout naturellement, la CGT Air France teint à apporter tout son soutien aux citoyen·nes qui luttent pour un monde plus juste et pour un avenir meilleur, comme c'est le cas des militant·es de la ZAD de NDDL.
Nous ne sommes pas des spécialistes des questions environnementales, nous sommes justes un syndicat de salarié·es de la compagnie Air France. Pour autant, l'histoire nous a maintes fois prouvé que les questions écologiques et sociales se rejoignaient ? Qu'attendre au niveau social d'un aéroport construit pour des raisons financières sur une parcelle de nature aussi riche ?

Il est intéressant de noter que la compagnie Air France ne se positionne pas quant à la création d'un nouvel aéroport à Nantes. Dit autrement, cet aéroport ne la concerne pas, sinon elle aurait appuyé cette construction. Les liaisons Air France Orly-Nantes transportent chaque année de moins en moins de passagers.

Cela revient à dire que ce nouvel aéroport, s'il venait à voir le jour, bénéficierait en premier lieu aux compagnies low-cost qui, comme chacun le sait, sont loin d'être des exemples sur la question sociale. Leur vocation est de créer un besoin, non pas par philanthropie, mais bien pour augmenter leurs profits. Pour y parvenir, tous les coups sociaux sont permis :

- Conditions d'emploi déplorables et précarité imposée,

- Mise en compétition des salariés par recours à des appels d'offres permanents auprès de sociétés spécialisées dans la sous traitance pour l'assistance au sol.

- Obtention illicites de subventions publiques par chantage aux régions, c'est-à-dire de l'argent issu de nos impôts qui atterrit dans des paradis fiscaux,

- Taxes de et cotisations sociales pas toujours payées à l’État français,

- Personnel navigant employé sous statut étranger, là où le code du travail est aussi épais qu'un magazine Pif Gadget,

Vinci, réputé pour ses conditions d'emploi au rabais, n'a pas besoin de ce coup de pouce politique pour voir ses bénéfices exploser. Ces grands groupes multiservices sont la base pyramidale de l'exploitation des salarié·es. On devrait arrêter de les engraisser et au contraire, légiférer pour limiter la taille de ces entreprises qui rachètent leurs concurrents plus petits et qui arrivent à des situations dangereuses de monopole.

A ce titre, les Partenariats public privé sont un véritable scandale et une spoliation des citoyen·nes qui financent par leurs impôts l'explosion des bénéfices de ces géants de l'industrie capitaliste, au détriment de l'intérêt général.

Parlons à présent du fameux engorgement du trafic à l'horizon 2020, brandi par des pseudos-spécialistes de la question aérienne. Cette argument ne tient pas. L'aéroport Nantes-Atlantique a accueilli 4,4 millions de passagers en 2015 et prévoir d'en accueillir 5 millions en 2020. Nos experts pro NDDL en tremblent déjà et en font des tonnes sur la sécurité des vols et des riverain·es. Or à Genève, sur un aéroport similaire, c'est-à-dire avec une seule piste, des contraintes de proximité urbaine et une plate-forme aussi grande que Nantes, c'est 15,2 millions de passagers transportés en 2015.

A San Diego, aux États-Unis, avec la même configuration et malgré des règles draconiennes en terme de protection antibruit et de règles environnementales, c'est environ 20 millions de passagers transportés en 2015. A Lisbonne, 140 millions d'euros vont être investis pour agrandir l'aéroport monopiste qui accueille plus de 20 millions de passagers annuellement, là où Vinci (tiens tiens!) se positionnait pour construire et exploiter un nouvel aéroport ! Vous le voyez, il y a de la marge pour Nantes-Atlantique !

Non à l'aéroport NDDL ! Oui à la rénovation de Nantes-Atlantique et des conditions sociales sur cet aéroport. Oui à la lutte pour une société plus juste, solidaire et uniquement tournée vers le bien-être de ses citoyen·nes. »

Miguel Fortea, secrétaire général du Syndicat CGT Air France

David Ricatte, administrateur salarié élu CGT Air France


https://blogs.mediapart.fr/collectif-sy ... rt-nantais
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 26 Aoû 2017, 13:49

Le 5eme Point

Dans l’interstice de liberté qui a été arraché à l’état depuis huit ans, dans ce pétrin dans lequel il s’est fourré en perdant le rapport de force imposé, il a été semé diverses façons d’habiter et de vivre ce territoire qui est devenu le nôtre, celui du mouvement de lutte contre l’aéroport. Au-delà de la lutte contre le projet d’aéroport à NDDL, c’est la lutte pour un autre choix de société qui s’enracine.

Nous somme quelques uns à avoir fait le pari d’installer notre activité professionnelle agricole sur la ZAD pour empêcher l’urbanisation et la destruction du bocage. Nous le faisons aux côtés des occupant(e)s, des habitant(e)s et des paysan(ne)s historiques. On entend y mettre en place des agricultures paysannes respectueuses du vivant.

A chacun la liberté d’action et d’expérimentation, pour s’inscrire dans la tradition des luttes paysannes et occuper les espaces de liberté là où ils sont. Et cela avec ou sans projet professionnel. Nous venons ajouter une force supplémentaire à la défense des terres et compléter la diversité qui composent la lutte.

Nous sommes en hors piste administratifs : pas de titres de propriété, pas de baux ni autorisations. Il nous manque quelques cases. Nous slalomons entre les institutions qui veulent bien nous reconnaître (notamment la MSA qui nous permet d’avoir un statut et nous permet de vendre nos produits) et la volonté de s’émanciper des autres grandes instances agricoles, donc sans subventions, sans primes ni emprunts à la banque.

C’est un choix politique et militant pour nous de s’installer ici. Une possibilité grâce à notre lien à la terre, à la solidarité du réseau et à l’entraide. Mais aussi par les échanges de savoir avec les paysans et paysannes historiques ou les voisin(e)s. Nous revendiquons le droit d’usage de la terre que l’on habite, que l’on travaille et qui nous nourrit ; le droit à satisfaire sobrement nos besoins de subsistance par la production vivrière, la vente des fruits de nos activités.

Ne pas être jugés ou contrôlés ni par les institutions, ni par le mouvement anti-aéroport nous paraît nécessaire et respectueux de nos façon de résister ensemble.

La recherche d’autogestion et la gestion commune des terres, la richesse de ce bocage et l’amour du vivant ; voilà ce qui nous conforte dans notre détermination à poser nos valises. Pour revigorer les campagnes face aux cumulards et devenir un des petits cailloux dans la sandale de César, un grain de sable dans les rouages de la ruralité normalisée.

On lutte ici, on reste ici.

Des ploucs,

Le titre est une référence au texte sur l’avenir des terres. C’est un texte en 6 points qui a pour but de poser les bases communes nécessaires pour se projeter sur la ZAD une fois le projet d’aéroport définitivement enterré. Disponible sur le site zad.nadir.org.

https://zad.nadir.org/spip.php?article4710
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

PrécédenteSuivante

Retourner vers Écologie

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 8 invités